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Libanisation de l’élite.

Une belle mort n’égalera jamais une belle vie.
Le monde est infesté d’une morale à deux sous et la Belgique, fait mieux que tout le monde avec une morale à un sou. Nous la revendiquons du Nord au Sud. C’est un bien national.
Ça se voit aux nombres de courbettes du personnel politique dès que la religion est en cause. La presse suit jusqu’à la nausée.
On ne craint plus l’émeute des chômeurs et des travailleurs déçus, mais des barbus qui imposent la somme des délires hallucinatoires de Mahomet, comme condition à leur neutralité dans notre conflit avec Daech.
Et dire que tout ce qui arrive dans nos contrées nous le devons à un quarteron d’immatures se croyant investis du feu du ciel, afin de corriger le monde.
Daech bénéficie en premier lieu de nos aplatissements empressés pour une religion, comme avant elle, la chrétienne avait dérangé le pittoresque poétique de la mythologie gréco-romaine.
Nos élites ont la laïcité honteuse et la conviction en repli. Selon nos grands brûlés de la conscience drapés dans l’intérêt public, il ne faudrait pas que tous les débiles légers s’explosent aux saintes lectures du coran.
Une religion change de nature quand elle prend le pouvoir : elle s’idéologise. Elle l’est déjà dans plusieurs États wahhabites où elle passe avant le pouvoir séculier et s’épanouit dans un nouvel État fondé sur des tueries et des pillages.
Mais chut ! il ne faut pas le dire. C’est de bon ton de faire croire que l’illettrisme est concentré dans un triangle Raqqa / Mossoul / Ramadi, qu’on y prêche un faux islam, avec un faux prophète.
Nous voilà beaux à présent que la mort est devenue un moteur de cohésion sociale d’une partie du Maghreb. La voilà qui essaime ses bombes humaines et ses immatures déterminés, quand les chefs conscients de téléguider cette viande sacrifiée promettent pour la peine rien d’autre que les délices d’un paradis sorti de leur seule imagination.
Tandis qu’elle rôde parmi nous, nos brillantissimes dépendeurs d’andouilles loin d’éclairer la jeunesse sur les méfaits des religions, sacralisent les détours les plus pervers de la foi, adversaire de la raison.
Qui dira aux jeunes assassins comme aux pseudos sages en abaya dans les mosquées qu’il n’y a littéralement rien à savoir dans la mort (Platon) d’où la difficulté de parler de la mort et même d’y penser. Alors que l’antique religion chrétienne s’y délecte et s’y complaît, tout comme sa rivale.

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Mais enfin, est-ce qu’il ne vaudrait pas mille fois mieux enseigner la vie et le combat pour elle, plutôt que se résigner à la mort, son contraire ?
Mors certa, hora incerta. C’est du latin, bon, vous n’avez pas besoin qu’on vous traduise.
Pourquoi au lieu de jouer avec les mots, n’ose-t-on plus dire aux jeunes gens qui ne lisent même pas le coran que la mort ce n’est pas s’absenter, c’est être absolument absent. Celui qui est parti pour nulle part est parti à jamais.
L’au-delà n’est pas à proprement parler un avenir. Par conséquent, il devrait exclure aussi bien l’espérance mercenaire du paradis que la terreur intéressée de l’enfer. Le paradis est un ici-bas sublimé (à l’usage du soufisme et des recrues de Daech), comme l’enfer est un ici-bas monstrueusement grimaçant et difforme à l’usage des paumés.
Croire qu’on est important et que la mort est l’antichambre d’une autre vie procède d’une ultime fanfaronnade. Cela plaît aux êtres privés de la pensée critique et aux prêtres de croire au sacrifice complet.
Et que font nos élites qui dans le secret ne croient ni à dieu, ni à diable, de leur mission de rendre les masses plus intelligentes ?
Ils inventent des écrins pour accueillir « les gens de foi » espérant y décourager parmi eux l’esprit du soufisme suicidaire.
Et personne pour répondre à cette question d’André Breton « Est-il vrai que l’au-delà, tout l’au-delà soit dans cette vie ? ».

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