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31 janvier 2016

Finançons la paix !

Situation ubuesque et tragique à Madaya et dans d’autres villes de Syrie à proximité de la frontière libanaise. À Madaya des adversaires de Bachar el-Assad (L’Armée de la conquête ?) se maintiennent dans la bourgade encerclée par le Hezbollah et l’armée de Bachar, tandis qu’à proximité dans des villes plus importantes, c’est l’inverse : les troupes de Bachar et leurs alliés du Hezbollah y sont encerclés.
La différence tient en ce que les environs de Madaya sont minés ce qui empêche les gens de se nourrir des produits de la terre, en outre la population à pratiquement doublé à cause de réfugiés venus de Zabadani. Elle est actuellement de 40.000 personnes.
Dans ce micmac guerrier dans lequel Bachar el-Assad a plongé le pays en ne démissionnant pas à temps de la présidence, bien malin qui pourrait dresser une carte fiable du conflit, ou plutôt des différents conflits qui vont et viennent, s’allument et s’éteignent laissant chaque fois les villes en ruine et les habitants atterrés. Le tout poussé à la terreur extrême par les charognards de Daech qui profitent de l’insurrection pour s’infiltrer au nom d’Allah dans des no-mans-lands où ils s’implantent facilement, malgré la concurrence d’Al-Qaïda pas mort dans la Région.
La chronologie des faits reste approximative, la voilà sous réserve : le 4 juillet 2015, le Hezbollah et l'armée syrienne lancent une offensive sur Zabadani, une ville isolée et encerclée, dernier bastion rebelle dans le Qalamoun, tenue par Ahrar al-Sham. Les rebelles résistent et un cessez-le-feu est conclu le 24 septembre, en même temps que dans les villages de Foua et Kafraya, les positions loyalistes d'Idleb sont encerclées par les rebelles.
Au sud de Zabadani, la commune de Madaya est assiégée à partir de juillet par les forces loyalistes. Au bout de quelques mois, la famine s’installe. L’accès à la ville de l’aide humanitaire n’est accordé que le 17 octobre 2015 et le 7 janvier 2016.
Les gens y meurent de faim, le froid y aggrave la souffrance dans une indifférence quasi générale.
Pourquoi cette incursion dans un univers qui nous est pratiquement inconnu sinon par les comptes-rendus de quelques agences de presse ?
Parce qu’aujourd’hui l’économie se veut mondiale. Si nous en tirons des conclusions négatives dans nos métiers et les salaires que nous en avons, elles n’en sont pas pour autant complètes, parce que la mondialisation est aussi mise directement en cause dans ce conflit devenu international. La libre circulation des personnes et des biens s’en trouve directement compromise, le commerce de tout et de n’importe quoi aussi, puisqu’il alimente le conflit en armes et munitions.

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Attendu que l’Europe est tacitement d’accord avec ce principe économique de globalisation, qu’elle s’apprête à signer des accords avec les USA qui vont en ce sens, qu’elle s’accorde avec la Chine et les Émirats sans trop faire la fine bouche sur les Droits de l’Homme, le conflit Syrien et la création de l’EI contredisent cette mondialisation par des violences, des espaces de non-droits et donc de non-commercialisation globale.
Puisqu’il y a imbrication de l’économie dans les démocraties au point qu’elle interfère sur les décisions des Etats (1), des organismes internationaux de la finance et du commerce devraient donc financer les démocraties pour mettre un terme aux conflits du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, en même temps qu’ils useraient de leur influence pour empêcher tout commerce avec ceux qui troublent les règles du marché.
Utopie ? La mondialisation montre son côté le plus désastreux, si elle pouvait au moins en montrer un autre ?
Parce que du cash, ce n’est pas ce qui manque. Ce qui manque, c’est la volonté politique des mandatés de nos démocraties d’en prendre une part pour financer la paix.
Contraignons le capitalisme à financer la paix ! (2)
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1. La politique du gouvernement Charles Michel est édifiante. Ce type est complètement acquis à l’économie de marché, conventionnelle et mondialiste, au point de se désintéresser des misères sociales que cette politique engendre.
2. L’emmerdant, c’est qu’on nous vend une économie du « bon côté », or sa partie honteuse est de l’autre côté. Et c’est ce que Charles Michel et les autres oublient de nous dire.

30 janvier 2016

Léon Bloy en 1912…

Voilà un peu plus d’un siècle que Léon Bloy écrivit le texte entre guillemets qui va suivre. Cette façon de faire du journalisme en prenant tout le monde à contrepied, est impensable de nos jours. Que les chaisières de sainte Gudule se rassurent, les journaux du temps n’en ont pas voulu non plus. Il était limite.
Aujourd’hui, le pamphlet en général se réduit à la dimension d’une plaisanterie. Les avocats prennent le dessus et les crétins abondent. Les violences verbales ont été rabotées, ce qui n’a pas empêché les violences physiques, peut-être même à cause de certains mots hors-la-loi en raison de la crainte d’un emballement populaire.
Dans l’ensemble, quelques grands voyous de la politique et de l’establishment ont de la chance de n’avoir pas vécu du temps de Bloy.
Quelques explications s’imposent de l’écrivain catholique.
Le lendemain du 29 avril 1912, lorsque l’anarchiste Jules-Joseph Bonnot est abattu comme une bête dans sa tanière, Bloy écrit ce texte. On peut croire qu’il ne cherche même pas une audience. Il le confiera seulement au sixième volume de son journal, Le Pèlerin de l’Absolu, qui ne paraîtra que deux ans plus tard.
« L’événement qui remplit toutes les feuilles et toutes les cervelles, c’est la capture et la mort de l’anarchiste Bonnot, chef d’une bande qui terrifiait Paris et la province depuis des semaines : vols, cambriolages, assassinats. En remontant jusqu’à Ravachol, je peux dire que je n’ai rien vu de plus ignoble, de plus totalement immonde en fait de panique et d’effervescence bourgeoise.
Le misérable s’était réfugié dans une bicoque, à Choisy-le-Roi. Une multitude armée a fait le siège de cette forteresse défendue par un seul homme qui s’est battu jusqu’à la fin, quoique blessé, et qu’on n’a pu réduire qu’avec une bombe de dynamite posée par un héros (!) qui a opéré en se couvrant d’une charrette à foin et cuirassé de matelas.
Les journaux ne parlent que d’héroïsme. Tout le monde a été héroïque, excepté Bonnot. La population entière, au mépris des lois ou règlements de police, avait pris les armes et tiraillait en s’abritant. Quand on a pu arriver jusqu’à lui, Bonnot agonisant se défendait encore et il a fallu l’achever.
Glorieuse victoire de dix mille contre un. Le pays est dans l’allégresse et plusieurs salauds seront décorés.
Heureusement Dieu ne juge pas comme les hommes. Les bourgeois infâmes et tremblant pour leurs tripes qui ont pris part à la chasse, en amateurs, étaient pour la plupart, j’aime à le croire, de ces honorables propriétaires qui vivent et s’engraissent de l’abstinence ou de la famine des pauvres, chacun d’eux ayant à rendre compte, quand il crèvera, du désespoir ou de la mort d’un grand nombre d’indigents. Protégés par toutes les lois, leur infamie est sans aucun risque. Sans Dieu, comme Bonnot, ils ont l’hypocrisie et l’argent qui manquèrent à ce malheureux. J’avoue que toute ma sympathie est acquise au désespéré donnant sa vie pour leur faire peur et je pense que Dieu les jugera plus durement.
Cette brillante affaire avait nécessairement excité la curiosité la plus généreuse. Ayant duré plusieurs heures, des autos sans nombre avaient eu le temps d’arriver de Paris, amenant de nobles spectateurs impatients de voir et de savourer l’extermination d’un pauvre diable. Le comble de l’infamie a été la présence, dans les autos, d’une autre armée de photographes accourus, comme il convient, pour donner aux journaux tous les aspects désirables de la bataille. »

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On se demande ce qu’il aurait écrit de la passivité de l’Europe politique devant le massacre en 2015 des chrétiens d’Orient par les psychopathes de Mahomet. Probablement eût-il signé une Pétition… se fût trouvé en première ligne avec ceux de Charlie Hebdo ? De même, il eût aimé la façon de Michel Houellebecq de fustiger l’instinct de soumission des intellectuels occidentaux, dépeint dans son dernier roman, préférant la castration des eunuques, au risque d’une exposition de leurs viandes face aux manieurs de couteaux de Daech.
Il eût sans doute conclu que la barbarie n’est jamais que la face honteuse de l’autre.

29 janvier 2016

Un Pearl-Harbour belge !

On est atterré ou sidéré, au choix, de voir comme ce gouvernement escamote la déperdition de la démocratie au nom de sa compatibilité avec la Constitution – en cause la quasi non participation des Wallons. Pour « donner à manger » au MR qui risquait de se voir dans l’opposition avec toute autre formule, c’était gonflé !
De fait, la N-VA est entrée de plein pied dans le quarteron des partis possibles de gouvernement et qui sait, demain, le Vlaams Belang, grâce au clan Michel.
Au début on a baptisé cette bizarrerie la « kamikaze » tant on avait l’impression que favoriser l’ego du fils de Louis était insuffisant pour résister à une forte opposition wallonne. Puis on s’est aperçu que l’unanimité était de mise à droite et que toutes les droites belges étaient satisfaites de cet arrangement avec la N-VA. Il restait à trouver une théorie à vendre au restant des Belges.

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Ce fut celle de l’usure du pouvoir, réservée seule au parti flamingant, laissant sous-entendre que dans compromis, il y a compromission. Comme si cette politique n’allait pas aussi discréditer les autres partis, le plus sensible étant le CD&V avec son aile syndicale littéralement mise au rancart par le souriant perpétuel Kriss Peeters.
Mais voilà que ce mois de janvier le voile tombe et que Bart Dark De Wever a compris le danger du piège où il ne veut pas se laisser enfermer. Il vient de sonner le clairon du « debout dans les chambrées » histoire de rappeler le premier article des statuts de la N-VA, à savoir que dedans ou dehors du gouvernement ce parti est dans l’âme séparatiste.
Quelle nouvelle ! Les journaux l’avaient oublié.
Et pendant ce temps, ce vieux grigou de Bacquelaine est en train d’arranger à sa manière le régime des pensions pour se faire une petite réserve de voix du côté des grosses. C’est encore l’édito de Béatrice Delvaux sur son ras-le-bol d’une commission parlementaire de plus qui ne servira à rien, comme son texte, du reste, qui est parti bien vite du sommaire de ce jeudi 28 janvier du journal Le Soir, pour une fois qu’elle rendait bien l’atmosphère délétère de ce début d’année. Aurait-elle été censurée par les vieux réacs de la direction ?
Et enfin, c’est Marcel Sel qui pense avec raison « qu’il n’est pas normal… qu’on laisse gouverner le pays par un parti qui veut sa fin. Avec le temps, on aurait presque fini par s’y habituer. On ne le peut pas. »
Et pendant ce temps, la Belgique, comme les autres pays d’Europe, laisse aller le phénomène de « marchandéisation » des personnes, ce qui a pour effet de laminer les salaires, tandis qu’il dope les revenus des détenteurs des titres des marchés financiers.
Ce qui arrange bien De Wever aussi de ce point de vue très en pointe avec le MR sur un programme de concubinage avec le patronat et ce qui permet au Flamand d’Anvers de ne pas trop décevoir la grogne des nationalistes de son parti qui ne sont pas que ça, comme nous l’avons constaté depuis longtemps.
Il n’en reste pas moins que celui qui a juré de ne pas remettre le communautaire sur le tapis soutient Liesbeth Homans dans sa volonté de ne pas nommer Damien Thiéry, bourgmestre de Linkebeek et condamne la Ville de Bruxelles a réparé ses tunnels autoroutiers de ses propres deniers, ce qui est impossible, tout ça parce qu’elle n’est pas assez flamande !
Début de semaine on a eu droit à l’interview de l’inquiétant Hendrik Vuye, chargé par Bart De Wever de concocter un plan applicable dès 2019 pour reprendre l’opération « België Barst » ! Et ce en pleine roucoulade amoureuse du couple que Vador forme avec Charles Michel.
Si les choses tournent mal et que la N-VA parvient avec l’aide du Vlaams Belang et peut-être quelques dissidents des autres partis tentés par l’aventure à former un gouvernement régional dès 2019, on pourra dire que Michel aura sacrifié l’État fédéral à son ambition personnelle.
Vu son obsession à réformer le social et son financement pour une chimère du plein emploi avec la tax-shift (mais est-ce le vrai prétexte ?), Michel en cas de fiasco subirait un double échec, mettrait à néant la vision francophone du futur et réduirait son parti à l’état de squelette. C’est même cette dernière perspective qui est la plus probable, la vision séparatiste étant possible à plus long terme.
Chaque nouvelle législature voit le péril grandir. Ce serait peut-être le moment de s’intéresser au plan B qu’on a dit inexistant, mais qui pourrait très bien brusquement resurgir ailleurs qu’à l’Elysette où là on ne rêve que de taxes et d’accises dans une vision de l’avenir que ne voulaient déjà pas les contemporains de Léopold II.

28 janvier 2016

Une bande de…

Enfin un ministre qui s’est inspiré de la parole de Chevènement toujours d’actualité 30 ans plus tard "Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne."
Cela ne se passe pas en Belgique, mais en France. La garde des sceaux Christiane Taubira pas d’accord sur la déchéance de nationalité a présenté sa démission à François Hollande qui l’a acceptée.
Les ministres de Charles Michel peuvent n’être ou pas d’accord avec lui, cela n’est pas grave. On tourne autour du pot, Michel s’insurge à la Chambre contre… l’opposition et on n’en parle plus. Mieux les deux Ministres MR des transports et de l’énergie accumulent les boulettes, les omissions volontaires et les bévues, qu’à cela ne tienne « elles ne ferment pas leur gueule et ne démissionnent pas ». Après tout, Chevènement n’est pas Belge. Alors de quoi je me mêle ?
Deux situations, deux points de vue : la différence tient dans la qualité de la presse française qui prend position, relate et se fait l’interprète de l’opinion. Cette pression a été sans doute de nature à faire réfléchir l’intéressée et les citoyens.
En Belgique, le malaise se traduit par une impression d’ambiance « Le Belge est pessimiste en ce début d’année 2016 ». C’est tout. Vous ne saurez pas pourquoi et même si les journaux n’en disent rien, ils s’en doutent.
La France est sans doute une exception du genre. Avant Taubira, il y eut bien des claquages de porte par démission ou renvoi, de Montebourg à Duflot, Aurélie Filippetti (Culture) et Benoît Hamon (Education) et j’en passe et des plus gratinés comme Cahuzac et Benguigui.
La Belgique est la seule à avoir des ministres qui s’en iraient peut-être et qui, en fin de compte, ne s’en vont jamais. Qu’il vente ou qu’il grêle, leur devise serait « J’y suis. J’y reste », comme le vaudeville de Vincy et Valmy inspiré d’un mot de Mac Mahon.
David Cameron, qui prépare un référendum sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l’Union européenne (l’éventuel "Brexit"), est dans le cas.
Les Anglais ne savent plus si Cameron est pour ou contre. Il a compris le système belge. Il attend le résultat du référendum pour se ranger en tête de l’avis majoritaire.
En tout cas, au fur et à mesure de son approche, c’est ce que l’observateur étranger imagine.
Constat d’échec ou d’impuissance, manque d’autorité, de clarté, de cohérence ? « Brigadier vous avez raison » comme dirait Charles Michel en s’adressant à Bart Vador De Wever.

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La question de fond est : faut-il privilégier la solidarité gouvernementale à tout prix, quitte à masquer les désaccords ? Sous-entendu que la cohésion du parti en dépend ou laisser les ministres libres d’exprimer avis et désaccords?
La Suédoise a tranché : tous les ministres de la N-VA qui s’expriment ont toujours raison même si Michel pense qu’ils ont tort. Quant aux ministres MR qui discutent à tort, ils ont raison même s’ils sont maladroits.
Voilà comment nous sommes dirigés. Ce que traduisent les journaux par : le Belge est morose mais ce n’est pas grave, c’est dans sa nature.
Les laxistes gouvernent au nom du principe qu’un mandat dure quatre ans et qu’une interruption prématurée fait perdre de l’argent.
Alors on utilise en Belgique « le caporalisme pratique à l’usage des mous ». Doctrine apprise dans toutes les écoles de communication dont nos ministres sont férus. Quand on ne veut voir qu’une seule tête, c’est qu’on leur interdit à toutes de penser par elles-mêmes, c’est-à-dire de penser. Ce serait évidemment l’idéal, mais comme c’est impossible, admettons les variantes. Elles finiront par rejoindre la pensée du petit caporal mou.
L’essentiel pour un gouvernement de droite (1) n’est-il pas de favoriser une classe (la possédante) au détriment de l’autre (la laborieuse) et pour cela ne doivent-ils pas faire croire que les sacrifices de cette dernière finiront par faire prendre conscience à l’autre d’embaucher ?
Alors vous pensez, la clause de conscience chez Christiane Taubira, quelle bêtise enfantine à côté des grandes consciences des ministres de Charles Michel !
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1. Que les lecteurs se rassurent sur mon impartialité. Un gouvernement de centre-gauche est, à peu de choses près, sur la même longueur d’onde.

27 janvier 2016

Le monde est beau…

…grâce au beau monde qui s'y montre.

On est pris de vertige devant l’étonnante semaine du quarteron de personnes qui font l’actualité et dont l’opinion se nourrit (elle prend ce qu’on lui donne).
On se demande s’il n’y a pas une connivence implicite entre ceux qui « font » l’actualité et ceux qui ont pour mission d’en faire part à leurs lecteurs ?
En Wallonie à peine est-on intéressé par Bruxelles et ses tunnels aux plafonds instables, les Bruxellois aussi, d’ailleurs. Les Flamands sont catégoriques, ils ne paieront pas pour refaire les plafonds des tunnels… mais ils les emprunteront quand ils seront réparés comme tout le monde.
C’est donc incidemment et par inadvertance qu’on regarde du côté de la plaine qui part de la banlieue de la capitale pour s’arrêter face à la mer du Nord. À part le coût et le coup des plafonds, on y admire Dark Vador, ou plutôt Bart De Wever qui se prend pour Dark Vador puisqu’il s’attribue le nom et le pouvoir galactique de la Force. Et à quoi occupe-t-il sa force galactique ?... aux prochaines élections qui auront lieu dans… 600 jours !

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En revenant du côté des tunnels et de la Porte Louise, des loustics s’emploient à transformer le mot qui désigne la langue « flamande » en « néerlandophone ».
Bruxelles est en ébullition : passer de flamande à néerlandophone, vous n’y pensez pas jouer ainsi avec la langue !
Nous, on ne pense rien, plutôt si, on voudrait enfin penser tout court.
Alors, saisis par le décalage entre ce qu’on entend de l’Europe sur le point de perdre la Grande Bretagne, des événements en Tunisie où les gens se demandent à quoi cela sert de liquider Ben Ali et son régime dictatorial pour le remplacer par un autre, des cinq mille djihadistes européens desquels on n’attend rien de bon et la fesse allemande servie sur un plateau par des policiers aux inassouvis sexuellement des abysses de la civilisation africaine à Cologne, sans oublier le Danemark qui va rançonner les nouveaux arrivants et les délester de leurs bijoux de famille, on comprend la lassitude et l’abrutissement général.
N’y-a-t-il rien d’autre entre le mièvre et le tragique ?
Puisque le mièvre agace et le tragique désespère !
Oui, il y a ce jeune auteur qui déclarait le premier octobre ne pas avoir tranché s’il écrirait ou non un livre « qui n’aurait rien à voir avec une possible candidature à la primaire des Républicains et qui deux mois à peine plus tard a écrit un bouquin de 270 pages « la France pour la vie » et surtout qu’il a trouvé vite fait un éditeur qui lui sort son ouvrage ce lundi 25 janvier !
Voilà qui est prodigieux !... qui n’est pas à compte d’auteur… comme la plupart des éditeurs bidons… et qui a su triompher des comités de lecture qui, comme on ne le sait pas toujours, lisent deux lignes au hasard d’un bouquin de toute une vie, pour l’envoyer au pilon si dans le mois qui suit, l’auteur n’a pas dégagé son ordure du dépôt dans lequel elle moisit déjà.
Il n’en a pas été de même pour le jeune auteur. La preuve, on l’interview partout. Je n’en dirai donc rien puisque je ne l’ai pas lu et je n’ai pas l’intention de le faire. Éloges et critiques mérités probablement, un ancien président de la république ne peut pas être quelconque.
Ah ! j’oubliais de vous dire le nom de ce nouveau prodiges des Lettres.
Est-ce nécessaire ?
Un psy, ils connaissent tous les travers des illustres, dit que ce livre est le résultat d’un besoin de reconnaissance.
Il paraît que cet ancien de l’Elysée s’est toujours considéré comme « illégitime ».
On attend la réplique de François Hollande. D’autant qu’on espérait déjà une réplique au livre de Trierweiler. Bah ! cela lui fera deux répliques d’un coup.
La rentrée est très littéraire cette année

26 janvier 2016

Ils ont tout faux !

On ne peut pas dire que la politique d’accompagnement de l’immigration ait été celle qui convenait le mieux à la Belgique.
Il y a tout de suite été question du racisme d’une certaine extrême droite et par compensation un déferlement de bonnes intentions d’une gauche pourtant laïque mais d’emblée plus compréhensive pour la religion musulmane qu’elle ne le fut jamais pour la chrétienne.
Comparaison n’est pas raison, mais ce laxisme mâtiné d’une candeur à toute épreuve a fini par emporter les règles élémentaires sur les mœurs et l’égalité entre les sexes que l’Autorité aurait dû inculquer aux arrivants. Prétextant la multiculture et la fusion des genres, les naïfs (la gauche en tête) ont cru que tout allait de soi.
On ne dira jamais assez la lourde responsabilité des partis francophones dans le gâchis actuel et pas seulement des sottises des gestionnaires politiques au pouvoir, mais aussi de celles et de ceux qui croient de bonne guerre d’en rajouter, des libéraux à l’extrême gauche.
Et avec toujours en fond de théâtre cette frousse bleue d’assimiler Daech à la religion musulmane, comme si l’intégrisme et le soufisme n’en faisaient pas partie !
Il suffit du reste d’en connaître un peu de cette religion, comme le fut jadis la religion catholique, pour se persuader qu’un musulman non extrémiste est d’une prudence extrême lorsqu’il considère ses « frères » en révolte. D’autant, que comme chaque peuple dispersé est susceptible et fier, la plupart d’entre eux, s’ils réprouvent les assassinats et la haine des autres, ont un sentiment d’appartenance à ce monde violent qui parle leur langue et pratique leur Dieu. De peur en fierté, de soumission en marque d’affection, c’est ainsi que les suppôts de l’organisation islamique peuvent compter sur certaines complicités non voulues au départ, puis assumées par solidarité et omerta.
La situation actuelle couronne trente années d’une insupportable bêtise de la part des Autorités belges. Insupportable soumission aux diverses religions de la part d’une laïcité honteuse de l’être, comme si le devoir moral de l’État ne lui incombait pas, comme si pendant trente ans les nouveaux habitants de ce pays étaient venus pour autre chose qu’un meilleur avenir économique ! Et de ce point de vue, on les comprend.
Nos mœurs n’ont en rien influencé les nouveaux « Belges ». Certains quartiers de Liège sont complètement dénaturés et vivent désormais au rythme de l’islam, avec vêtements appropriés, ramadan et prières rituelles et cet insupportable subordination de la femme tout de noir vêtue derrière le macho barbu, débraillé ou en abaya suivant son humeur.
On sent tout ce monde nouveau prêt à tout pour augmenter ses droits à la différence et complètement inapte à toute volonté d’assimilation européenne. Les commerçants l’ont bien compris qui multiplient les rayons spécialisés halal.

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Évidemment, les partis auront beau exhiber des réussites universitaires, des parcours exemplaires, des admirables conversions aux mœurs occidentales, nous en voyons même régulièrement sur nos télévisions qui tiennent à peu près le langage des Reynders ou des Di Rupo, mais est-ce suffisant ? D’autant que dans ces Belges à 100 % on ne décèle que très peu de députés ou d’édiles communaux à la vocation missionnaire. Ils sont parmi les plus chauds partisans de ce qui fait notre malheur depuis trente ans : l’avènement d’une société pluriculturelle qui n’existe pas, sinon qu’on appelle ainsi l’inculture généralisée.
À défaut d’une société fraternelle multiconfessionnelle et pluriculturelle impossible, nous n’avons construit que des ghettos pour des musulmans qui, se sentant en nombre, veulent avec raison en sortir et avec le temps, nous y mettre à leur place.
C’est alors que survient la forme enragée des adorateurs d’Allah dans un climat tendu, dans une société déjà en lambeaux.
Les journaux nous préviennent : le directeur d'Europol, Rob Wainwright pense que l’Etat islamique (EI) développe "une nouvelle capacité de combat pour effectuer une campagne d'attaques d'ampleur" concentrées en particulier sur l'Europe.
Déjà nous voyons nos libertés fondre comme neige au soleil grâce à l’habileté avec laquelle nos dirigeants jonglent avec les niveaux d’alerte, manient sans discernement le bâton et d’ici à ce que cela retombe sur les syndicalistes, je ne donne pas longtemps.
Alors que nous ne sommes pas sûrs des millions de personnes que l’Europe a accueillis en trente ans « d’ouverture sur le monde » jouer le jeu de la défense de l’Europe, voilà qu’aux fêtes du nouvel an à Cologne des centaines de réfugiés ont gaillardement poigné dans la fesse allemande sans demander l’avis des intéressées et sans que la police intervienne…

25 janvier 2016

Un vieux qui rebondit.

Pourquoi-pas proposer comme symbole à ce moment de l’Histoire de l’Europe, Bernard Tapie, l’exemple vivant du vieux qui rebondit ?
Tellement représentatif de ce que l’argent peut faire d’un homme, qu’on ne verra pas de longtemps d’aussi adéquat que lui, qui sut si bien manipuler les fonds de caisse.
Admirablement doué pour prendre une participation là où celle-ci nourrit l’audacieux, rompu aux exercices de souplesse en matière d’argent, dépourvu de scrupules dans des affaires indémêlables où son nom n’apparaîtra jamais, parfois cherchant au contraire la lumière et le profit glorieux, Bernard Tapie sut, mieux que quiconque, vivre aussi bien les mauvais jours comme les jours fastes avec une égale envie de mordre dans tout et de vivre doublement la prospérité et se débarrasser aussi vite que possible des souvenirs où la prison et les procès auraient mis plus d’un par terre.
Peu prisé des financiers, détesté des politiciens professionnels, il fit son trou dans la finance fut ministre et député européen, sans être acteur il sut jouer la comédie, sans être chanteur, il fit une brèche dans le showbiz, ses tribulations à la présidence de l’Olympique de Marseille valut à cette équipe une coupe d’Europe et un scandale.
Talents divers, sans doute, mais mépris souverain généralisé et certitude d’être le meilleur partout, Barnard est une personnalité bien adaptée au système.
Le voilà à 74 ans une nouvelle fois au tapi. SDF possible disent les journaux et d’énumérer des maisons, des appartements, un bateau, un avion, des sociétés, des affaires, des journaux, des biens saisis en tel nombre, qu’il a sans doute prévu de laisser quelques morceaux succulents en réserve dans un paradis fiscal. On ne verra jamais sans doute Bernard et Dominique Tapie dormir sous les ponts.
Cet homme n’a jamais été accepté par les grandes fortunes. Il leur fait peur par son appétit et cette façon d’être parvenu. Tapie dévoile les trucs et les ficelles de tous les riches installés, sous des airs de probité et d’amour des autres. Avec lui on retrouve la gouaille du voyou de la contrescarpe du Paris des surineurs.
Il est aussi montré du doigt par le peuple qui l’a un instant adulé quand il rachetait des entreprises et « sauvait » l’emploi, pour aussitôt en tirer profit par liquidation des morceaux vendables et devenir le salaud de capitaliste qui accélère les faillites et les liquidations de personnels, le businessman ressortant groggy des débris restants, mais toujours triomphant.
Il colle parfaitement au passé et au présent du capitalisme.

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Il s’est adapté à l’idéologie dominante qui répond à une mutation des structures. Le monde qu’il représente pourrait très bien se traduire par une évolution brutale des superstructures politiques dans le sens d’un fascisme bénin.
Depuis les tensions et les événements récents qui font de l’état d’alerte un prétexte de surveillance accrue, cette éventualité d’un fascisme bénin n’est pas entièrement dénuée de sens. Bernard Tapie savait se servir des tensions dans les entreprises, il pourrait rebondir dans les nouveaux marchés de la peur.
Voilà qui pourrait lui donner à penser de présenter ses services à une formation politique qui se dit attachée à la défense de la démocratie. Lui qui se dit si dévoué à cette forme de gouvernement, c’est l’homme rêvé pour le maquignonnage actuel, améliorant les fortunes en serrant la vis aux pauvres.

24 janvier 2016

Lourdé sec…

Il y a des licenciements qui ne passent pas inaperçus.
C’est rare, mais il y en a.
Dans ceux qui passent inaperçus, ce n’est pas faute de protester et de crier à l’injustice. Le public reste de marbre. Pourquoi irait-il jusqu’à s’émouvoir pour une chose tellement courante de nos jours ?
Mais quand on présente une émission à la télévision c’est autre chose. Tout ce qu’on y fait prend une grande importance, même si on est tout à fait quelconque dans un rôle que n’importe qui pourrait faire aussi bien.
On entre là dans une catégorie particulière de travailleurs, celle qui exerce une fonction, un rôle que d’aucun appelle métier, mais qui en réalité n’en est pas un.
Même pas besoin d’être présentateur pour qu’alors on s’intéresse à vous, figurant suffit. En 2001, Loana se fait connaître à Loft Story, pour avoir eu dans la piscine du jeu télévisé une relation sexuelle feinte ou réelle avec le candidat Jean-Édouard. Eh bien ! quinze ans plus tard, on en parle encore comme un job et Loana vit toujours dessus, Jean-Édouard beaucoup moins. On ne nous passe aucun drame : prise de poids, drogue, déchéance physique et parfois quand on est au bout des déchéances possibles une incroyable remontée, une perte de poids sensible, etc. Le travail dans tout cela ne s’est jamais définitivement arrêté. Loana ne disparaîtra pas de sitôt de nos mémoires. Encore que la pauvre ne roule pas sur l’or… que voilà belle lurette qu’elle se fait des clients comme elle peut et que le manque de thune, elle connaît.
C’est dire le coup de tonnerre du licenciement d’un gros calibre. Julien Lepers viré de question pour un champion par Dana Hastier, la patronne d’FR 3 !
Des millions de chômeurs n’en reviennent pas. Qu’on leur ait fait ça à eux, quoi de plus naturel ! La conjoncture est l’arme fatale de la droite. Charles Michel aide les patrons à dégager les couloirs du personnel à la pelleteuse, mais à Julien Lepers, l’incontournable, l’indégommable, l’indéformable, fichu dehors, on en est scié !
Et quand il vient lui-même nous raconter la vacherie de sa patronne, nous qui en avons connu de bien pires, nous restons confondus par la perversité de Dana Hastier. Quoi ! avoir attendu sournoisement qu’il ait mis le jeu en boîte jusqu’à fin janvier (tu parles d’un direct) pour lui dire « mon petit Julien, tu es viré » ! Les chômeurs, à qui on rapporte l’histoire, sont émus aux larmes.
Si dans les files pour l’emploi au FOREM, on passait une casquette à la main « pour soutenir Julien Lepers », on sortirait des lieux avec plein de billets de cinq euros.
Du coup, Michel Drucker (73 ans) s’enflamme pour Julien (66 ans). On s’en prend aux vieux. Les catégories d’âge qui ont été lourdées à 55 ans, traitées d’inutiles à l’usine, prennent ce licenciement de Julien comme le leur. Les pétitions circulent : l’âge ne diminue en rien la capacité à la télévision. Au contraire. Julien correspondait bien à son public. Souvent il était le jeunot dans son émission. Certains candidats étaient même plus vieux que Drucker.

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On poursuivrait à l’infini la dispersion d’adrénaline, si une dernière nouvelle n’avait pour mérite de remettre chacun à sa place : les besogneux d’un côté et Julien Lepers de l’autre.
Le présentateur ne fréquente pas les mêmes chantiers. À 66 ans, France-Télévision aurait très bien pu réclamer un droit à la pension, sauf qu’il n’y a pas de limite d’âge au cirque.
On navigue ici dans des eaux inconnues du grand public.
Julien Lepers recevra un million trois cent mille euros d’indemnités de départ.
Malgré tout, Julien n’en démord pas et veut porter l’affaire aux Prud’hommes.
Du coup les besogneux licenciés ne comprennent plus. Eux qu’on entourloupe en général pour cessation d’activité et qui reçoivent peau de balle des employeurs malhonnêtes.
Et voilà Julien Lepers comparé à Claire Chazal (59 ans) à propos de la somme qu'elle aurait prise à TF 1. Le chiffre de 2 millions d'euros était avancé, ce sera finalement 3.5 millions d'euros en indemnités de licenciement.
Qu’on cesse de pleurer dans les chaumières. Qu’on pense plutôt aux pauvres types de chez Goodyear qui vont faire quelques mois de prison pour avoir "bénéficié" de la publicité faite autour de la chemise déchirée du salaud qui s’apprêtait à licencier à Air France. Comme quoi la justice est tout sauf impartiale.
Qu’on réfléchisse à la réaction de la France qui gouverne, réaction qui serait identique en Belgique si des malotrus s’en prenaient aux directions de Zaventem et d’ailleurs.
Si ce n’est pas une association de malfaiteurs, tout ça !... Licencieurs et licenciés, même combat.

23 janvier 2016

Tournée d’adieu.

C’est fou comme certains décès s’éternisent dans leur célébration. Il y a le principal intéressé qui trouve indécent de partir en toute discrétion et qui enregistre ses râles et ses soupirs dans une dernière représentation et ses proches qui témoignent de la volonté du défunt de vaincre la maladie, comme il a vaincu le scepticisme des premiers fans et la suspicion de la maison de disques pour la signature d’un nouveau contrat.
Seulement voilà, la mort ce n’est pas Polygram. Qu’on signe ou qu’on ne signe pas, c’est sans importance. Ce qui est mis en boîte peut ressortir un jour, le chanteur dans cette situation, jamais.
D’autres n’ont ni brillé au box office, ni en tournée mondiale, ils ne sont pas connus par eux-mêmes, ils se sont contentés de vivre dans l’ombre d’une célébrité et ne sont perçus des médias qu’après des calculs comparables à ceux des astronomes qui viennent de découvrir une neuvième planète du système solaire. Parfois, c’est la vedette qui s’en charge par amour ou pour faire comprendre à l’autre qu’il ne devra jamais perdre de vue que c’est par le reflet de la vedette qu’on le connaît. On a même vu un ancien de Madonna survivre en débutant une carrière d’amant éconduit !
Les uns et les autres pour avoir droit aux sunlights une dernière fois doivent nécessairement mourir un jour creux. Décéder sur la côte d’Azur le 7 janvier 2015 en plein attentat à Charlie Hebdo ou le 13 novembre 2015 à l’Île Saint-Louis au moment du carnage au Bataclan, même si on a tourné dans vingt films « qui ont fait date dans l’histoire du cinéma », obtenu un Oscar et un César, on risque de tomber en troisième page dans les avis nécrologiques comme un vulgaire péquenaud.
Comme dans toute carrière, pour la bien finir, il faut de la chance.
Dans les jours creux, tout est possible. On a vu resurgir dans l’actualité quelqu’un qui s’était retiré depuis trente ans en Ardèche. La jeune génération ne connaissait même pas son existence.
Alors, on musarde, on revient en arrière sur la belle carrière « trop tôt arrêtée par la volonté de l’artiste », alors que c’était l’impresario qui ne trouvait même plus l’opportunité d’un concert à Bayonne ou à Trou-les-Bains.
Le spécialiste de la télévision en matière de nécrologie se déplace en personne et une grande interprète chante un dernier refrain repris par la foule.
Le mort revit pour ainsi dire « dans le cœur des Français » et une grande photo du mort jeune rappelle comme il était beau et aimé des foules.
Ces jours derniers, un mort par reflet a été enterré en toute indiscrétion par la volonté du mort et de la vedette. Dans le showbiz les grandes douleurs ne sont jamais muettes. Rien n’a été épargné au téléspectateur pour le spectacle, même le générique donnait encore au défunt la covedette avec la vedette elle-même puisque le scénario de l’enterrement, jusqu’au moindre détail avait été mis au point par le disparu de « la première » qui devait en même temps être la dernière.
Tout fut admirablement interprété, selon le prescrit du script. Tout le monde était maquillé, sauf la vedette devant la bière. Le visage peint du décédé avait un air de jeunesse, luisant rond et lisse qu’on aurait dit un pain sortant du four.
Était-ce de la volonté du défunt, une dernière vacherie à l’épouse bien-aimée, celle-ci toute grise sous la voilette noire avait l’air d’être la grand-mère de celui qui partait.
L’auteur et metteur-en-scène aurait dû prévoir l’effet macabre d’un non-maquillage sous les spots qui rendent déjà tellement blafards ceux qui croient pouvoir se passer d’un passage au maquillage.

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Pour le reste, tout fut parfait. Rien à redire.
Je me suis toujours demandé pourquoi certaines grosses vedettes se font enterrer en deux fois, une pour les hommages publics et l’autre « dans la plus stricte intimité » pour la famille, alors que souvent à la deuxième fois, il y a autant de journalistes que pour la première. C’est sans doute par soucis du détail, la première, c’est la générale et la deuxième c’est pour la tournée en province. Peut-être aussi est-ce l’ego trop botoxé à l’étroit dans le cercueil, au point qu’on doit s’y prendre à deux fois ?
Ces manifestations bobo ont encore un autre mérite, elles illustrent bien l’axiome « on est vraiment peu de choses », quand après le reportage on se regarde dans une glace avec la certitude que dans notre cas, on est encore bien en-dessous de la réalité.

22 janvier 2016

Chastel : le caudillo godillot.

Il y a un peu de Manuel Valls dans la façon de prétendre avoir toujours raison chez le petit Chastel, l’enfant chéri de Charles Michel. Reste que le pharmacien de Charleroi a encore beaucoup à apprendre des techniques de communication du premier ministre français.
L’un et l’autre font partie de cette nouvelle cuvée de jeunes qui prend tout de suite de la bouteille parce qu’elle n’innove rien en réalité.
Ce qui manque à Chastel tient dans son attitude. Autant Valls paraît déterminé et volontaire, autant Chastel n’y arrive qu’en étant indigné, c’est-à-dire lorsqu’il joue les étonnés indignés.
Voilà deux personnages qui ne doivent leurs succès qu’à la chance qui les a placés au moment où ils devenaient incontournables au vu des circonstances.
Valls avait échoué à la primaire des présidentielles du PS très loin de Hollande. Les militants le trouvaient inapproprié en prônant une ligne politique qui n’avait plus qu’un rapport lointain avec le socialisme. Hollande au contraire avait donné des gages. Son ennemi « les banques » il l’avait clamé haut et fort. Avec lui, pensait-on on allait se réconcilier avec le combat ancien franc de collier gauche unie contre droite désunie.
Puis, voilà qu’Hérault est remercié. En cause le chômage, la dette, la dislocation des tissus de l’État, bref tout ce que Hollande devait combattre et qu’il s’était abstenu jusque là de faire. Et pour cause, était-ce avant ou après avoir été élu, l’ancien de l’ENA s’était fait à l’idée qu’il avait eu tout faux dans ses discours de la primaire et que le socialisme était bien mort.
Et qui dans cette course à la candidature avait montré le plus son centrisme bourgeois, et l’occasion cent fois de montrer une façon de faire qui n’avait plus qu’un rapport lointain avec la gauche ? Mais Manuel Valls, devenu ministre de l’intérieur, entretemps.
L’ascension par défaut d’Olivier Chastel tient à peu près du même concours de circonstance. À cinquante trois ans, on n’est plus un perdreau de l’année. À trente ans, Didier Reynders avait déjà été patron de la SNCB, à cinquante plusieurs fois ministre et à la présidence du parti fondé par son bienfaiteur Jean Gol. Louis Michel, son grand rival sur le terrain, lui aussi dans le cœur du fondateur du parti, avait déjà un beau palmarès et raflé quelques mandats juteux, commissaire européen à cinquante sept ans, après avoir rempilé plusieurs fois à la présidence du MR et obtenu quelques portefeuilles de ministre.

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La chance pour Chastel fut le saut de plusieurs cases comme au jeu de l’oie, quand Charles Michel devint premier ministre d’un gouvernement inédit, puisque la francophonie y est largement minoritaire. Ce fut une bénédiction pour le petit Chastel quand le duo père et fils dut lâcher prise à la présidence du MR. Pour ne pas replacer Didier Reynders en position de postulant à la présidence, on embarqua 'Didjé" dans le gouvernement contre son gré après sa tentative de devenir commissaire européen comme papa Michel, les influents du MR ne le voyaient pas bien revenir, son délit de fuite avorté sur les bras.
C’est ainsi qu’Olivier Chastel, l’obscur pharmacien, grand cogneur aux séances des conseils communaux de Charleroi et tombeur des petits profiteurs de mandats de l’arrondissement, dénonçant dans un grand renfort d’envolées à la Manuel Valls, le monde corrompu du socialisme local, entra par la porte de service au sein du MR à Bruxelles où finalement Reynders le prit sous son aile, pas pour longtemps, lui reprochant publiquement de mal connaître l’anglais, alors que Chastel était un modeste ministre du budget.
Rancunier, il ne restait plus à Chastel qu’à faire allégeance au duo Michel et passer à l’autre camp.
Ce qui fut fait, pour aboutir à cette petite consécration qu’est la présidence du MR sans avoir jamais brillé dans les affaires d’État.
Est-ce que la tête lui tourne ou bien est-ce télécommandé par ses deux parrains, voilà Chastel qui se prend au sérieux et qui réplique négativement à la demande de Lutgen d’une concertation entre les présidents de partis francophones afin de répliquer à l’assaut communautaire de Bart De Wever !
On bien est-ce qu’on lui a dit en haut-lieu de ne pas aller se fourrer chez les « grands » n’étant lui-même que « grand » par délégation ?
On ne le saura pas. C’est sans importance. Attendez de voir le retour de Charles Michel dans la vie « civile » avant de faire des pronostics sur le futur du petit Chastel.

21 janvier 2016

La fermeture bis.

Après celle des bordels d’Alphonse Boudard, voilà celle de l’Europe d’Angela Merkel !
L’Europe va mal. On le sent même dans les discours pro européens de Charles Michel. Quand il se lance dans des sujets pareils, le premier ministre a tendance entre deux phrases de relever la tête de son papier et à regarder furtivement à gauche et à droite comme s’il craignait que quelqu’un dans la salle ne se lève pour lui en coller une. En réalité, il regarde si ses agents de sécurité sont prêts à intervenir.
L’Europe le rend de plus en plus prudent. La dernière fois, il jetait des regards d’homme traqué !
Nous pourrions l’être aussi, tant depuis Robert Schumann nos élus délégués à l’Europe nous ont promenés en nous racontant les pires craques sur les énormes avantages que nous aurions en faisant l’Europe.
Voilà quelques années qu’ils ont renoncé à nous la rendre heureuse. C’est qu’ils ne peuvent aller plus loin dans le fantasme. De même, ils ont renoncé à la propagande de l’Europe au niveau des écoles primaires et gardiennes. Finis les petits drapeaux, les illustrés, les cartes des spécialités, de la saucisse de Francfort au fromage d’Édam, du Parmesan, aux castagnettes, etc. pour le bouquet final à la Tour Eiffel, cela revenait trop cher. Même les tout petits réclamaient plutôt la suite de Dark Vador.
À Liège, les plus ardents à soutenir l’Europe, le PS liégeois aux commandes de la Ville en revient aussi : ça ne fait que la troisième fois que l’Europe retoque le projet des tramways, il faut bien le dire dans un parcours tout tracé et sans intérêt pour la jonction rive gauche / rive droite.
À l’heure de la descente sous les deux chiffres de croissance de la Chine, de la chute des prix du pétrole et de l’afflux des réfugiés d’Afrique du Nord auxquels se mêle le flot continu des réfugiés économiques du Maghreb, l’Europe se désagrège, Schengen est une farce, le problème grec de la dette est toujours là, Varsovie a trouvé son petit Napoléon et l’Angleterre s’apprête à faire un référendum pour en sortir.

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Qui a lu Gibbon, dans ses deux gros tomes de la collection « Bouquins » sur le déclin de l’Empire Romain, en avait retenu que pour venir à bout de l’empire, il avait fallu attendre plus de cinq siècles. L’étonnement du lecteur que l’Europe pourrait se désagréger après seulement 65 ans d’existence (déclaration du 9 mai 1950) montre assez qu’on ne s’y attendait pas si vite.
Et pourtant, on a tous les ingrédients pour.
1. Absence de cohésion des peuples par l’absence de lois sociales communes ;
2. Un vent libéral d’extrême droite contraire à l’union souffle sur les pays ;
3. Une Europe trop attachée à la mondialisation de l’économie navigue sur les avis des Places boursières ;
4. Un envahissement pacifique par une transhumance des pays d’un autre continent et une guerre de religions exportée de ce même continent ;
5. Une incapacité à mesurer les sombres perspectives des classes défavorisées, faisant près de trois cent millions d’Européens des sous-citoyens.
Cette liste n’est pas exhaustive.
Les règles communes sont en réalité des chiffons de papier qu’on ne respecte plus, comme par exemple la règle des 3 % maximum de déficit, règle que la France n’a jamais respectée. Que les taux d’intérêt des dettes souveraines passent des alentours de zéro à deux ou trois % et c’en serait fini de l’euro !
La fin du traité de Schengen (défense des frontières extérieures) est imminente, tant les États « agressés » par le déplacement massif des populations rétablissent les leurs, tandis que l’Europe n’aide en rien les pays de contact premier avec l’immigration de masse : la Grèce, l’Italie, la raison principale étant que l’Europe n’a pas d’armée. Un continent qui n’a pas de vocation militaire, c’est bien, sauf en temps de guerre. C’est plutôt fâcheux.

20 janvier 2016

Kosmopolitès.

Il ne reste plus grand-chose de ce que nous ont laissé les philosophes grecs dits cyniques.
Quelques fragments épars, dont on n’est pas sûr.
Si nous n’avions pas eu un drôle de type du nom de Diogène Laërce (ne pas confondre avec Diogène de Sinope), érudit et archiviste sans doute, ayant vécu au début du 3me siècle de notre ère, nous en saurions encore moins. Cet historien des Lettres, bien avant l’invention du terme, est pratiquement l'unique source sur la vie et les travaux de nombreux philosophes, notamment des lettres d’Épicure.
De l’époque que nous traversons à celui de la Grèce antique d’importants événements sont survenus qui n’auraient de sens que si au-delà des techniques, l’Homme moderne avait appris des Anciens la philosophie de l’existence.
Hélas ! les crimes et les exactions de toutes sortes ne découlent pas que de la méconnaissance des philosophes anciens ; mais de l’inculture quasi générale qui a joué un rôle dans l’expansion des intégrismes et des vocations kamikazes.
De même, le productivisme dans le match constant que chacun d’entre nous se doit de gagner sur les autres est probablement l’élément déterminant à la passion imbécile du travail selon la morale protestante anglo-saxonne. Ce deuxième fléau, directement après celui de Daech, nous en avons fait une vertu et pour beaucoup leur seule raison de vivre. Adorer ce qui nous rend esclave et souvent malheureux, se lamenter à sa perte alors que nous devrions bondir de joie, c’est la punition de l’homme moderne.
On ne peut comparer l’Homme ancien à l’Homme moderne que dans ce que les premiers nous ont laissés. Dans le travail forcé des esclaves, peut-être ? Et encore, sans doute moins contraignant que le nôtre !
Nous avons perdu l’empathie et la curiosité bienveillante des autres. Diogène de Sinope s’adressant à Alexandre nous fait écarquiller les yeux ! La hiérarchie sur des valeurs supposées, des conditions sociales différentes, des diplômes, des rapports du producteur au patron, du fournisseur au client, ont complètement dénaturé les relations humaines et profondément marqué notre société.
Les philosophes de l’Antiquité ont surtout argumenté et cherché des connaissances pour des hommes libres. Comment rassembler une documentation sur la liberté de nos jours, puisque nous ne savons déjà plus ce que c’est.

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Justement, un abîme sépare le concept de liberté du temps de Périclès à celui pitoyable de Charles Michel, propagandiste d’une liberté de laquelle les Anciens auraient souri de pitié.
« Les Cyniques » fut un mouvement intellectuel singulier qui s’est violemment heurté à l’ordre de l’époque.
C’est une attitude critique sans équivalent de nos jours dans l’histoire de la pensée.
Tout n’est pas perdu. Il reste encore quelques traces de cette ironie dans les journaux satiriques comme Le Canard enchainé ou Charlie Hebdo, journal irresponsable, s’intitule ce dernier, pourtant bien plus responsable que nos journaux nationaux et régionaux, par la joie féroce et le souffle de la liberté qu’il véhicule et surtout transmet à ses lecteurs.

19 janvier 2016

Cratès dépouille Cratès de ses richesses (1).

Le rapport d’OXFAM est sans appel « Les 62 premières fortunes mondiales possèdent autant que la moitié de la population mondiale. »
On peut aussi le dire autrement : « Le patrimoine cumulé du 1 % des plus riches du monde a dépassé l’an dernier celui des 99 % de la population mondiale avec un an d’avance sur les prévisions. »
Voilà qui va faire du forum économique mondial qui se tiendra à Davos en Suisse un centre des cogitations sur la question suivante « Maintenant, puisqu’on sait cela, qu’est-ce qu’on fait ? »
Réponse : RIEN !
Pourquoi en suis-je aussi sûr que vous l’êtes sans doute, vous qui me lisez ?
Mais parce que nous savons l’état de nos démocraties. Nos dirigeants suivent la politique européenne d’adaptation aux commerces et à la finance mondiale, une politique de renoncement à toute réflexion sur la nature du capitalisme !
Après cela, liberté aux âmes sensibles de pleurer sur la monstruosité du système. Les larmes n’ont jamais permis aux choses de changer. Au contraire, elles renforcent l’insensibilité des égoïsmes qui permettent les inégalités.
Même les gazettes qui reproduisent le rapport d’OXFAM à grand renfort d’oh ! et d’ah quasiment d’incrédulité, que font-ils après le rapport ? Elles nous parlent tranquillement du train-train de la vie du gouvernement et des hésitations de Charles Michel sur la nature des nouvelles impositions pour s’intégrer dans la compétition des industries et des fabrications avec des chances de placer nos productions.
– On pourrait encore essayer une suppression d’index ?
– Et si on sabrait dans la sécurité sociale ?
– Si on augmentait la durée du temps de travail et si on reculait l’âge de la retraite ?
– Sans augmentation des salaires et des pensions ?
– Évidemment.
Etc. etc.

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Quelqu’un de sérieux pourrait-il m’expliquer en quoi cette politique va réduire les inégalités… lesquelles pourraient à la longue provoquer une guerre civile mondiale ?
L’argument qui consiste à dire qu’on n’est pas tout seul et qu’il y a les autres est nul. Cela consiste à dire, je ne fais rien et je m’en fous.
Les réunions à grands coups de trompette entre Nations pour résoudre « les grands problèmes qui nous concernent tous » n’ont jamais abouti à des solutions satisfaisantes.
La COP21, par exemple, qualifiée de grand succès sur la lutte contre l’élévation des températures terrestres. Le rapport de Laurent Fabius dit tout. On va peut-être limiter à 2° ou 2,5° l’augmentation des températures, autrement dit on déguise un échec en succès, dont on n’est pas même sûr !
Pour revenir à OXFAM des économistes sont déjà apparus pour contester les chiffres. À ces croquemorts de l’Humanité on peut dire qu’est-ce qu’1 % ou 1,5 % change dans le fait que cet infime proportion d’Humains est en train de bouffer tout cru le reste ?
Les temps présents sont plus chargés de science et de découvertes que les milliers d’années d’évolution auparavant. Reste malgré tout l'absence de réflexion sur l'économie capitaliste en évolution et quelques autres fléaux qui font des ravages et que l’on n’appréhende pas.
Celui de la démographie est le premier.
Les dominants par la fortune iront-ils jusqu’à atomiser les milliards de gêneurs, non pas pour la survie de la planète, mais pour leur survie à eux ?
C’est une question que l’on serait en droit de se poser considérant le monstrueux égoïsme dont l’homme est capable, puisqu’aucune solution du genre n’a jamais été montée sur cette formidable question qui concerne le devenir de l’espèce ?
Reste enfin le problème délicat de la science avec la question de la création du monde.
D’où venons-nous et où allons-nous ?
Personne n’en sait rien et ce ne sera pas demain qu’on répondra à Gauguin.
Mais alors, ne pourrait-on pas signifier à tous ces faiseurs de Dieu, ces inventeurs de la parole divine, ces charlatans de toutes les églises, d’un peu moins la ramener avec leurs sottises ?
Que des illuminés trouvent leur chemin dans la foi que souvent d’autres illuminés ont trouvée avant eux, c’est leur droit et personne ne les en prive ; mais qu’ils s’organisent en tueurs, assaillent les passants et créent des émeutes au nom de l’idole qu’ils ont imaginée, là ils impliquent tout le monde dans leurs élucubrations.
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1. Cratès de Thèbes, 365 av. J.-C. et mort en 285 av. J.-C. philosophe. Il a donné tout son argent pour vivre une vie de misère dans les rues d'Athènes.

18 janvier 2016

Voyage autour de la Chambre.

On l’a bien vu avec ce généreux Anglais surpris en train d’aider une fillette afghane de quatre ans à rejoindre clandestinement sa famille en Angleterre : faire le bien peut dégénérer et produire le mal, ce mal fait au nom du bien.
Il en va de même en politique. Le chemin de la gauche est pavé de bonnes intentions. On s’y emploie avec de grands mots : justice sociale, solidarité avec les plus pauvres, partage de la prospérité, etc. Et comme il faut bien concrétiser en acte les belles paroles, la gauche finit par emprunter le chemin « pour une bonne société »… que préconise l’extrême droite, en tombant dans le piège du compromis.
Le parcours le plus frappant est celui de Henri De Man, dirigeant du POB dans les années 30… puis condamné à vingt ans de prison en 45 pour collaboration avec l’ennemi.
Et il n’est pas le seul, même s’il faut faire la part d’opportunisme comme nos ministres carriéristes. Inutile de les désigner, ils sont légions, à droite comme à gauche. Il y a quand même des gens sincères qui tombent dans le piège, croyant faire œuvre utile.
La capacité des partis foncièrement de droite comme le MR et la N-VA de capter à leur avantage la déception des milieux populaires due à la dégradation de leur niveau de vie est proprement étonnante, puisque ce sont ces partis qui contribuent le plus à cette dégradation !
Le tour de force consiste à faire croire que « les sacrifices » nécessaires seront « récompensés » par une nouvelle ère de prospérité qui s’ouvrira au bout de la route.
La difficulté est d’établir en pourcentage les transferts électoraux et politiques entre gauche et droite. On peut se demander quel type de raisonnement conduit un employé au salaire de 1500 € le mois et mieux encore un chômeur à 835 € d’indemnités de voter à droite ? L’un à qui on supprime un index et l’autre à qui on donne un délai pour retrouver un job, sinon… la porte !
Pourtant, les seuls mouvements de ces catégories d’électeurs indécis changent la donne à chaque élection. Pour qui les bas salaires, les exclus et les paumés vont-ils voter la fois prochaine ?
Terra Nova a publié en mai 2011 un rapport intéressant (Slate Magazine) dont voici la conclusion : «Il n’est pas possible aujourd’hui pour la gauche de chercher à restaurer sa coalition historique de classe: la classe ouvrière n’est plus le cœur du vote de gauche, elle n’est plus en phase avec l’ensemble de ses valeurs, elle ne peut plus être comme elle l’a été le moteur entraînant la constitution de la majorité électorale de la gauche.»
Et c’est bien là le problème. Le PS a abandonné le principe de la lutte des classes. C’est un choix de ses dirigeants des années 60. Mais, à sa place, ces dirigeants ont laissé un grand vide. Il aurait été judicieux de poser la question « ce serait de le remplacer par quoi ? ».
Si c’est par le spectacle navrant d’un Di Rupo premier ministre préparant les restrictions sur le droit aux indemnités de chômage pour son successeur Charles Michel, ce n’était vraiment pas la peine.

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Depuis, la crise économique de 2008 et ses effets sociaux une grande confusion règne sur les frontières floues des partis. La gauche représentée essentiellement par le PS, un parti de gouvernement, ne peut pas tirer avantage de cette crise puisqu’elle en partage désormais la responsabilité avec la droite.
À l’inverse, on voit même certains électeurs du MR, rompant avec les discours lénifiants des Chastel et autres Reynders entrer dans le déni des déçus du PS !
Effets curieux et pervers, ce mécontentement génère une dynamique du ressentiment qui se traduit en Flandre par un succès de la N-VA et en Wallonie par un resserrement entre le MR et le PS.
C’est dans cette logique du ressentiment que Bart De Wever obtient des succès sur les plans communautaire et social, l’argument massue étant de reporter la faute des difficultés sur le dos de la communauté partenaire.
Conclusion, une impasse économique d’une grande gravité ne doit pas nous faire perdre de vue la dégénérescence de la démocratie par l’absence de contraste entre la droite et la gauche.
C’est cette absence de contraste qui fait qu’un grand désintérêt s’installe non pas dans la mise en place des élus qui n’en est que la conséquence, mais dans le système lui-même plaçant la démocratie par délégation au bout du rouleau.

17 janvier 2016

Le capitalisme peut-il survivre ?

L’excipit de « Capitalisme, socialisme et démocratie » de Schumpeter (paru en 1942) ne laisse aucun doute sur le peu de chance que l’économiste accordait au système capitaliste de passer d’un siècle à l’autre. Pourtant, nous sommes en 2016 et malgré une succession d’avatars qui en auraient abattus plus d’un, les démocraties s’en contentent encore.
C’est dire comme sont parfois naïfs ceux qui se livrent à des pronostics sur la durée d’une machine à faire de la misère générale un tremplin à ceux qui ont de la chance de rejoindre "l’élite" .
Depuis bientôt trente ans, l’usage du mot « capitalisme » a été ringardisé par les nouveaux entrepreneurs de peur qu’il ne serve de ralliement à une forme de populisme social. « Les mots ne veulent rien dire, ergotent les associations patronales, la critique sociale du temps de Zola et de Marx n’a plus grand-chose à voir avec les économies modernes.
« Parlons plutôt d’une économie de marché » s’écrient en chœur le VOKA et la FEB.
L’effondrement du bloc soviétique n’était-il pas survenu à point pour renforcer l’illusion du triomphe garanti du marché libre ?
Il y a trente ans, les partis politiques se sont tous alignés sur une économie aussi prépondérante qu’il aurait été vain d’en chercher au moins des améliorations.
La crise des subprimes et ses suites sont venues remettre en question la durée d’un système économique à son stade d’obésité financière, pour tout le monde sauf pour le monde politique et son vecteur d’idées le monde de l’information.
Et voilà le drame : malgré les désastres devant nous, les responsables élus de nos démocraties s’obstinent à gérer le pays comme le ferait le conseil d’administration d’une banque ! Ils suspendent à l’humeur et à la fantaisie du marché l’ensemble des citoyens !
Le capitalisme peut-il survivre ?
La voilà la bonne question ! Et nous, devrait-on sombrer avec lui, puisque les élus ne prévoient rien d’autre que l’adaptation de nos vies et même de nos mœurs à l’inconstance de l’offre et de la demande.
Schumpeter le notait en 42 : la disparition possible de ce mode de production ne nous dit rien sur notre survie dans le chaos qui s’en suivrait. Même les socialistes sont étrangement muets sur la question, par peur d’irriter une population d’électeurs irresponsables !
L’humanité peut sombrer dans la barbarie la plus complète. Daech dans le délire d’une religion moyenâgeuse prépare les dévots à sa version de Dieu. Le dernier carré de laïques démissionne devant la foi multiconfessionnelle ! Dieu est pour les soixante heures semaine. Bart en est convaincu.

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À juger l’état dans lequel nos dirigeants ont mis la démocratie, si personne ne voit le précipice dans lequel nous entraîne l’avalanche inégalitaire, l’antidote alternative, ce n’est pas pour demain.
Pour l’heure nous avons assez de nous occuper des enfoirés élevés sur le terreau médiocre du capitalisme triomphant et qui préfèrent se faire péter au hasard de la foule, plutôt que pointer au chômage. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ont raison, ce qui veut dire au contraire que nous ferions bien de nous intéresser d’un peu plus près à leurs conneries aux motivations religieuses.
Dans ce piège qui se referme au nom d’une économie « incontournable », tout qui fait une tentative de desserrer les dents d’acier est pris pour un arriéré mental, un pauvre type dont on se moque.
On a un aperçu de ce que pense le MR sur la question. Le dernier discours de son président, le petit Chastel, est le sommet de l’anthologie de la bêtise capitaliste. Les invités frétillaient de plaisir.
Et dire que ce sont ces gens-là qui traitent les autres de fous !
Pour Schumpeter, proche en ce domaine de Marx, le capitalisme est appelé à mourir sous les coups de ses propres succès, qui minent ses fondements. En 2016, alors que les succès finissent en catastrophes, reviennent en boucles ses échecs : famine, inégalité, meurtres, prévarications, dictature, etc.
À revoir « Les grands cimetières sous la Lune » de Bernanos, ce n’est plus Franco qu’on dénonce, c’est le gréviste.
Pauvre Chastel…

16 janvier 2016

Les jeunes en baisse à la N-VA !

Est-ce une forme de naïveté ? Un cynisme déguisé en bonne foi ? Par rapport à la déclaration de Bart De Wever de reprendre la recherche des moyens de parvenir à l’indépendance de la Flandre, l’attitude de Charles Michel et d’Elio Di Rupo est surtout insultante pour l’électeur wallon.
LA N-VA est un parti nationaliste flamand qui ne vit et prospère que sur le séparatisme et la fin de la Belgique. Ses dirigeants ne vont tout de même pas avoir la stupidité de mettre au placard pendant cinq ans la raison même de leur formation !
Peut-on croire une seule seconde que Charles Michel y a crû ?
Qu’il ait fait le calcul que sur cinq ans la N-VA se serait érodée grâce à la reprise économique et au succès d’une Belgique qui repart de l’avant, c’est possible.
Mais alors, bien piètre économiste que le premier ministre, comme si la conjoncture pouvait se retourner et le libéralisme repartir comme avant ! Comme si le système économique depuis la crise de 2008 n’était pas en pleine mutation et ne nous offrait pas un visage tout à fait différent des Golden Sixties !
Le plus vraisemblable est d’imaginer un Charles Michel prêt à tout, poussé par l’ambition paternelle et la sienne, courant l’aventure pour le bénéfice immédiat de l’opération, sautant sur l’offre du roi qui le nomma formateur, décidé à manger son chapeau s’il le fallait pour tenter le coup avec la N-VA.
Quant à Di Rupo, depuis les débuts de ce gouvernement, il attend les faux pas des ministres N-VA pour faire donner la trompette Onkelinx, ce qui fut fait à de nombreuses reprises sans soulever l’intérêt des électeurs et secouer l’apathie de la presse, d’autant que Charles Michel a bel et bien mangé son chapeau à ses tout débuts avec la N-VA. Résigné et se doutant qu’un éclat pourrait lui coûter son poste, il s’applique à regarder ailleurs quand un ministre N-VA franchit la ligne et que Di Rupo envoie ses hussards titiller le gouvernement.
Bart De Wever n’a même pas attendu la mi-mandat pour repartir en manœuvre. Il sait bien que cette législature qui se voulait de redressement ne redressera rien du tout. Il ne veut pas partager cet échec avec le MR et encore moins avec le CD&V. Les sondages disent la jeunesse flamande peu intéressée par le séparatisme, à moins que ces sondages ne soient faux et spécialement conçu pour le suggérer plus que pour le constater, De Wever doit revoir sa politique séparatiste en conséquence.
La N-VA est un parti hybride, un peu comme le Front National de Marine Le Pen. Pour que la fibre nationaliste de l’électorat ouvrier soit plus forte dans le choix entre ce parti et le CD&V, il faut faire oublier au plus vite la véritable nature anti sociale de ce parti. Or, le gouvernement Michel est très en pointe avec le patronat contre les lois sociales « freins à l’embauche », si ça ne marche pas, comme ça en a tout l’air, tous les sacrifices demandés aux plus pauvres de ce pays auront été inutiles. La N-VA ne peut pas se présenter devant son électorat avec un bilan économique aussi peu brillant. Bart De Wever ne veut pas passer pour celui qui a demandé des sacrifices aux Flamands qui auront été sans effet. Alors qu’il est en réalité le véritable instigateur de l’austérité, il doit se démarquer de Charles Michel, c’est ce qu’il fait.

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La question n’est pas de savoir si cette législature ira à son terme avec les mêmes. La question est de savoir comment les ministres N-VA vont s’y prendre pour créer les conditions d’un affrontement entre le MR et le CD&V, de sorte que s’il y a conflit ce ne soit pas de la faute de la N-VA.
Pour créer les conditions de la séparation de la Flandre de l’entité belge, il faut que la N-VA reste à un haut niveau de préférence de l’électorat. Si une dissolution et des élections anticipées devaient survenir, il serait vital pour elle que la N-VA n’en porte pas la responsabilité.
Si comme tout l’indique, Charles Michel poursuivait sa politique du pompier éteignant les conflits en interne, et que la N-VA allait jusqu’au bout de l’aventure, comment s’y prendrait-elle pour faire oublier aux électeurs son échec sur l’économie ? Bart De Wever est sans doute à l’affût d’un incident communautaire, qu’il lui reviendrait de transformer en conflit majeur. C’est ce qui s’appelle noyer le poisson.

15 janvier 2016

Chateaubriand le pensait aussi.

Pour un système qui base tout sur l’argent, c’est de savoir si l’argent fait le bonheur de tout le monde ou ne le fait pas.
Un paradoxe de plus à l’adresse des classes supérieures, toutes disent que l’argent ne rend pas les jours meilleurs. Au ras du trottoir on dit le contraire.
L’argent pour la classe possédante n’a pas la même signification que pour la classe dépossédée. Les riches pensent au superflu et les pauvres au nécessaire.
Comme disait Jules Renard à l’adresse des premiers « Si l’argent ne fait pas le bonheur, rendez-le ! ».
Jusqu’à la moitié du siècle précédent, les riches avaient des habitudes et parfois de fort sales, comme aujourd’hui, mais elles étaient presque toujours enfouies sous des formules de politesse, de faux semblant, des excuses, parfois. Les riches ne trouvaient pas insolent de l’être, ils trouvaient insolent de le chanter sur tous les toits.
Si bien que le peuple s’était habitué à l’état de misère dès les débuts de l’ère industrielle, sans se croire humilié. Il était en colère. C’est tout.
Ce n’est pas pour vanter et regretter ce temps-là, mais pour constater que la richesse aujourd’hui rend vulgaire et que les parvenus le sont davantage que ceux dont les parents le furent avant eux.
On envoyait la troupe pacifier les corons. Personne n’était dupe. C’était clair et net. Il y avait deux camps et souvent on ne choisissait pas le sien. Il vous était naturellement destiné. Le propriétaire parlait de son bien comme le colonial des bananeraies en 1936. Les ouvriers luttaient pour un meilleur salaire et le patron s’enrichissait parce qu’il s’obstinait à le refuser.
Aujourd’hui, c’est Charles Michel lancé dans la politique par son père qui refuse un salaire décent et un revenu de remplacement en cas de chômage, plongeant des milliers de gens dans la misère, au nom d’une « saine » politique de gouvernement, alors que lui vit dans l’opulence avec un revenu vingt fois supérieur à un bon ouvrier et trente fois supérieur à un chômeur.
Voyez-vous, c’est ça la vulgarité !
Le patron 1900 ne parlait pas d’aimer ceux qui étaient à son service. Il n’y avait pas d’équivoque : c’était souvent un beau salaud. En 2016, Charles Michel explique qu’il aime les gens, même les humbles et ceux qui ne sont pas de son parti, mais en réalité, il les déteste. S’il les aimait, il se dépouillerait pour le vieux qui n’a plus de dent, n’entend plus, voit mal et qui ne peut pas se faire appareiller, il chausserait l’enfant qui part à l’école avec un trou dans sa chaussure, donnerait à la femme seule qui élève ses enfants, les moyens de le faire décemment.
Expiant du dégoût d’eux-mêmes, les riches seraient accablés de leur bonne fortune au milieu de tant de misère. Et Michel convaincu que ce qu’il prend des pauvres pour se nourrir et vivre comme il vit, appellerait cela un vol !
On est très loin du compte.
À force de rester entre eux, les riches ignorent comment les autres vivent. Ils ne le savent pas parce qu’ils ne veulent pas le savoir.
La plupart des gens vont juger cette chronique parfaitement hors-du temps, un exercice du temps de Zola et qui n’a plus raison d’être.
Allez dans la périphérie et même au centre des villes belges, devant la matérialité des faits les discours sont bien immatériels. Il y a des taudis grands comme des garages dans lesquels des gens tentent de s’habituer au froid.
Oh ! ce n’est pas votre faute, vous vivez moyennement bien dans un environnement dont vous n’êtes pas responsable.
Hélas ! ceux pour lesquels vous avez une certaine admiration vivent sans même avoir vos scrupules et vos inquiétudes. L’ambition, dont on n’a pas les talents, est un crime, écrivit Chateaubriand.

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J’ai honte pour mon pays d’entendre les discours des gens de ce gouvernement, de lire les commentaires de la presse et je ne peux m’empêcher de sentir monter en moi un profond mépris pour un pouvoir que les gazettes portent aux nues.
Je suis de l’avis de Chateaubriand : ce sont des criminels.

14 janvier 2016

Le bouffon de Bart De Wever.

Benoît Hellings (écolo) s’est dit ouvert à un éventuel processus d’indépendance en Catalogne. (Notez qu’à part le journaliste, personne ne le lui demandait, surtout pas les Catalans.)
C’est logique et je pense aussi que chaque peuple a le droit de maîtriser son propre avenir. Et si la condition d’un peuple dans un ensemble d’autres peuples ne lui convient pas, il a le droit d’en sortir.
Dans la petite liste des peuples de Benoît Hellings à s’autodéterminer, il a oublié les Kurdes, les Tibétains, les Ouïghours au Nord de la Chine, certaines Régions en Inde, la Corse, le Québec, l’Écosse, etc. si bien que cet idéal compréhensible ajouterait à la guerre religieuse qui ensanglante le Moyen-Orient et l’Europe, une autre guerre capable d’engloutir le reste de gens sensés dans les affres d’une empoignade mondiale.
Or donc, il s’agit d’établir ce principe là où il n’entraînerait pas une guerre civile. Je ne suis pas certain que la Catalogne ou la Corse n’en entraînerait pas une. Quant aux Kurdes à cheval sur trois pays avec un dictateur en Turquie capable de tout et prêt à tout, aux Tibétains et aux Palestiniens, n’en parlons pas.
Reste donc la Flandre. La N-VA l’y prépare d’autant plus activement que la faiblesse du gouvernement Michel l’y invite presque. Les poires sont mûres. Les bouffons sont dans le verger. Chastel agite ses grelots. Les Michel en cueillent des pleins paniers.
Les ingrédients sont concluants. La population flamande se regroupe frileuse sous les beffrois dans la crainte de perdre sa langue natale par les infiltrations du français. Les partis en faisant provision d’électeurs sont tous allés dans ce sens. Le passé des fransquillons triomphants reste activement dans les mémoires (la N-VA s’en charge). Mais surtout l’impression que la Flandre est plus riche et mieux armée pour affronter la mondialisation économique avec le sentiment qu’elle traîne un boulet avec la Wallonie est un sentiment largement répandu qui nourrit le séparatiste égoïste ne supportant plus de « payer pour les autres ». Le VOKA est son dieu et De Wever son prophète.
Du point de vue psychologique, le Flamand a la réputation du travailleur infatigable qui ne lève pas la tête de son travail pour quémander quoi que ce soit. Sa nature est aux antipodes de celle des Wallons naturellement plus râleurs. Le tout, c’est de faire avec les clichés de ce qui précède, cependant que la dernière grève des chemins de fer refusée par les syndicats flamands va dans ce sens.
Il est donc vraisemblable que puisque le séparatisme est en marche avec les Régions, qu’il aura lieu complètement un jour, avec drapeau, hymne flamand et président de la Flandre.
Et qui pourrait être contre ? Pas le MR et Charles Michel puisqu’en s’accordant avec la N-VA le chef libéral accrédite les thèses séparatistes en s’y résignant à l’avance.
Pas le PS, si l’on repense à ses militants, certes sanctionnés, mais qui avec le Mouvement Populaire Wallon le voulaient aussi, alors que Bart De Wever n’était pas né ! Il est vrai que l’actuel PS est royaliste en diable, d’ici à ce que la direction aille à la messe en bloc… si c’est pour la bonne cause…

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Bien entendu cette volonté de se débarrasser du poids mort de la Wallonie n’ira pas sans poser des problèmes avec la patate chaude de Bruxelles, de la royauté, du système des provinces et surtout du gouvernement fédéral. Si des économies substantielles sont à faire dans cette gabegie de gouvernements, des milliers de mandataires perdront leurs mandats. Comme on connaît les partis wallons, les députés-chômeurs se rabattront sur la Wallonie qui offrira le paysage d’un champ envahi par les criquets.
Que De Wever freine à la Chambre la reconnaissance de la Palestine et qu’il soit hostile à la séparation de l’Écosse de l’Angleterre n’apportent rien au débat, sinon que De Wever est un politicien flamand opportuniste et que ses idées séparatistes ne sont pas chez lui un principe absolu, mais l’opportunité de jouer un rôle politique.
Que ce type soit sincère ou non est sans importance.
Pour son propre équilibre, il vaudrait mieux que Charles Michel ne le soit pas du tout dans cette aventure de gouvernement, parce que s’il n’était qu’un naïf inconscient, la Belgique serait actuellement gouvernée par un imbécile. Ce qui finit toujours par faire des dégâts.
Reste à savoir si les Flamands sont majoritairement déterminés à la séparation. Ce ne serait pas la première fois qu’un vote serait manipulé, voire recommencé jusqu’à ce qu’une volonté minoritaire finisse par imposer son point de vue. L’Europe a déjà fait le coup.
Alors, le suffrage universel, la démocratie, etc. on n’ose pas trop le dire, mais depuis que les pays communistes n’existent plus, les dirigeants européens ont repris les méthodes de manipulation à leur compte. Seule différence, c’est pour la bonne cause… enfin le prétendent-ils.

13 janvier 2016

Coucher en démocratie.

On le sait, les présidents français sont de joyeux drilles qui cachent parfois leur jeu par raison d’État et à d’autres moments l’exposent.
Nous ne remonterons pas à Paul Deschanel, célèbre pour s’être retrouvé en 1920 errant en pyjama le long d’une voix ferrée, pour sauter la guerre et Coty immédiatement après, Charles De Gaulle et Pompidou ensuite.
Cette façon monarchiste d’aller dire à ses sujets « voyez comme je vis, mais surtout ne faites pas comme moi » a débuté sous Giscard, si on passe l’histoire des gangsters jamais bien éclaircie dont Claude Pompidou, la femme de Georges, aurait été victime.
L’affaire des diamants de Bokassa a également entraîné la malignité publique à considérer le côté vert-galant du président. Par la suite, loin de détromper les journaux people, après avoir troqué le frac de président pour l’habit vert de d’académicien, Giscard prétendit même avoir été jadis en affaire amoureuse avec lady D.
Mitterrand avait une double vie, toute la presse était au courant, mais l’affaire de sa fille Mazarine ne courut pas les journaux, on respecta la famille Mitterrand-Pingeot qui ne vint au-devant de la scène qu’après la fin du grand homme, l’amour comme le cancer étaient, par raison d’État, infréquentable.
Jacques Chirac, bon vivant, aimant les femmes et la bière, était surnommé « Monsieur Trois-Minutes douche comprise ». Bernadette Chirac montra bien de la patience avec son joyeux queutard. En somme, elle naviguait en éclaireur de la position délicate de la femme trompée qui fut celle d’Hillary Clinton, comme vient de le rappeler peu galamment Trump, le milliardaire prétendant à l’investiture républicaine dans la pudibonde Amérique.
Ces deux premières dames ont su se tenir à défaut des maris.

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Puis vint Nicolas Sarkozy amoureux de Cécilia qui le trompa avec un publiciste lors de sa campagne pour la présidence devant tout le monde. L’aventure glamour avec Carla soulignée en conférence de presse avec son « Avec Carla, c’est du sérieux » était une première en France, puisque le président officialisait sa vie privée.
Enfin, des chroniqueurs et des journalistes rejoignaient des pamphlétaires et des people dans une réflexion plus générale sur la vie privée et de l’influence qu’elle a sur la gestion de la nôtre, puisque le président lui-même mettait sur la place publique ses roucoulades avec l’ex-mannequin.
François Hollande est, probablement le président qui aura montré le moins de scrupule sur la question de ses rapports avec les femmes. Tout en essayant d’imiter Tonton dans le secret de ses alcôves, par un concours de maladresses de sa vocation artichaut de son cœur sans doute trop émotif, ce président est celui qui voulait en montrer le moins et qui en montra le plus.
Il faut dire qu’à part la dernière, la femme de l’ombre Julie Gayet, les deux précédentes ne se sont pas laissé rouler si facilement.
Hollande n’étant pas Henri VIII, Ségolène Royal est devenue sa ministre, Valérie Trierweiler a dû casser quelques bibelots répertoriés dans les meubles de la République avant de partir se refaire d’une dépression à la Lanterne, résidence des présidents en face de Versailles.
Ce petit rappel historique de chez nos voisins montre bien s’il fallait encore insister, de l’influence des relations amoureuses des hommes politiques sur leur carrière et surtout, c’est ce dernier point qui est intéressant, sur les décisions qu’ils sont amenés de prendre tout au long de leur mandat.
Et en Belgique ?
La presse est restée très mitterrandienne sur la question. Pas trop à cause d’une pudeur ou d’un fair-play honorable, mais parce que notre presse est particulièrement respectueuse des Partis politiques qui défendent le système, déjà profondément mal en point sans qu’on ait besoin d’en rajouter.
Ce n’est pas une question d’éthique, c’est une question de respect intéressé.
C’est dommage en un sens, pour ceux qui pensent que nous n’adoubons pas des demi-dieux, mais souvent des pauvres types qui n’hésitent pas de se ficher des électeurs dès qu’ils passent à la caisse. L’irrespect a ceci de bon qu’il est le début de la critique, la base de toute démocratie digne de ce nom.
Hé bon sang de bonsoir, c’est que nous manquons de sens critique !
C’est même en partie à cause de cela que nous sommes dans la merde noire qui fait tant sourire les coquins et coquines du MR quand ils se retrouvent en bande organisée, comme ce soir à Liège.

12 janvier 2016

Chronique de l'imbécile.

S’il y a bien un exemple de duplicité, c’est bien les gens de pouvoir parmi lesquels certains tenaient Bart De Wever en piètre estime avant qu’il ne devienne incontournable. Ils ont dit des abominations sur lui et promis à leurs électeurs qu’ils n’entreraient jamais dans un gouvernement avec la N-VA.
Et voilà que c’est le Bourgmestre d’Anvers qui donne le ton !... que le petit Chastel exulte !... que la réunion de nouvel an du MR rassemble les marquants du parti en joie… un Gérard Deprez chuchotant à l’oreille du prince… …un Didier Reynders à qui Charles vole la vedette faisant contre mauvaise fortune bon cœur… qu’enfin le premier ministre triomphe et est acclamé pour son discours d’une si surprenante banalité qu’on le croirait écrit par son père quand il flattait Jean Gol… que cette bourgeoisie, certainement une des plus bêtes d’Europe s’enthousiasme de la pire des situations sociale et politique qu’on n’ait vue depuis la Libération !
Et la presse emboîte le pas dans le dithyrambe.
Ce n’est pas qu’il faille attendre beaucoup de cette droite attachée à l’extrême droite comme le lierre circonvient un tronc, ce qui est renversant c’est la manière dont l’électorat francophone trompé par le MR applaudit « les sauveurs de l’économie » alors que ces redondants personnages étranglent le peuple !
L’aberration, c’est bien cette démocratie par délégation de pouvoir. On s’y moque des principes et on s’assied sur les consciences. Quelle serait la majorité qui admettrait comme positif l’état de pauvreté d’une grande partie des électeurs ? Et pourtant, c’est ce qui se passe.
Les sacrifices sont « nécessaires » au redressement, selon les dires libéraux et ultralibéraux.
Oui, mais lesquels ?
Les dernières déclarations de Bart De Wever à l’émission « De Zevende dag » sur la VRT, ne laissent aucun doute là-dessus. Elles sont un véritable scandale.
Le gourou d’Anvers pense que des économies sont encore possibles dans la gestion des indemnités de chômage et de l’assurance-maladie, tandis qu’ailleurs on aurait raclé jusqu’aux fonds de tiroir ! Comme si le vrai assainissement ne passait pas par remettre aux normes européennes la taxation des grandes fortunes ! On a oublié à la N-VA et au MR que la Belgique est un paradis fiscal, et que des centaines de millions s’économiseraient parallèlement sur les dépenses de l’État et que l’ensemble ferait un beau magot ! De par la nature de ses Régions et de sa Fédération, la Belgique est le pays au monde le plus doté en gouvernements, cinq en tout.
Charles Michel et le parti MR se sont dits gourmands des réformes proposées par la N-VA !
Les dirigeants de ce pays – je n’ai pas d’autres mots – sont des voyous nuisibles, tous surpayés pour le peu de qualité des services qu’ils rendent à la Nation !

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Pourquoi péjorativement le dictionnaire définit-il le mot « voyou » comme étant lié au peuple des trottoirs ? Rompant avec cette discrimination, on pourrait au contraire estimer qu’un personnage situé au plus haut de l’échelle a plus de capacité de nuire au plus grand nombre, qu’un chenapan le nez au vent sur les trottoirs en quête d’un mauvais coup.
Peu d’électeurs sont de cet avis. Le long fleuve tranquille des urnes va son train sans trop inquiéter ceux qui conduisent le peuple au pire.
La disposition d’esprit qui considère que le mot « voyou » peut s’appliquer à d’autres personnes que ceux rencontrés dans la rue, n’est pas courante. Est-ce pour autant qu’elle est injuste ?
Si le commandement ne vaut pas cher, au moins l’opposition serait-elle plus intègre ? Va savoir ! Elle s’oppose à quoi l’opposition ? Mais à des détails, souvent infimes, parce que les gens qui la composent ne sont pas au pouvoir, c’est tout.
En gros, l’opposition pense comme Bart De Wever et Charles Michel sur l’économie, la mondialisation, la régionalisation de la Belgique et sur tout ce qui fait la pérennité des solutions bourgeoises aux problèmes structurels et ponctuels de cette société !
Alors l’espoir ? Dans ce fichu pays, on en est à attendre que le voisin (la France) se décide à flanquer ses dirigeants à la porte, afin d’envisager la solution pour les nôtres.
Comment ne pas être consterné par tant de platitudes, de peurs savamment orchestrées et malgré cela être obligé de suivre une opinion majoritaire profondément incapable de se libérer du chemin des abattoirs qui l’attire comme un trou noir ?
Assister impuissant à la bêtise crasse triomphante, à l’égoïsme profond des gens de pouvoir et à leur incroyable versatilité, sentir que la voie est mauvaise et y être le marcheur obligé poussé dans le dos par les marcheurs passifs, c’est une épreuve à laquelle on ne se résigne pas sans éprouver de la honte pour les citoyens de ce pays.
Peut-être suis-je prétentieux, éternel insatisfait et jaloux des talents bien supérieurs à ma médiocrité personnelle ? Sans doute. Mais alors, en compagnie d’économistes, de juristes, de philosophes, d’hommes de science et de culture dont la liste serait trop longue pour une simple chronique et qu’on ne lit, ni n’entend jamais, dans les journaux, aux tribunes officielles et dans les conversations de la bourgeoisie.
Alors oui, en cette noble compagnie, j’accepte ma condition d’imbécile.

11 janvier 2016

Les jambes de Florence.

Reprise de la politique ce dimanche de nos deux télés concurrentes.
Les nouveautés de 2015 ont déjà un an. Ça se sent surtout sur RTL « C’est pas tous les jours dimanche », heureusement dirait l’autre chaîne. Deborsu fait ce qu’il peut, mais la formule donne trop de place aux vieux briscards de la politique dont on sait par avance ce qu’ils vont dire. À côté d’eux les chroniqueurs sont comme étouffés par une sorte de peur intérieure de mal faire (Henrion, Raviart), sauf Emmanuelle Praet en consensus profond avec le bon sens « classe moyenne » qui verrait bien Charles Michel signer pour vingt ans rue de la Loi et qui a toujours été d’accord avec l’opinion dominante. Christophe Giltay est un cas à part. C’est le Wikipédia de l’équipe. Quand il parle les autres font les yeux ronds et quand il les coupe, aucun ne proteste.
Bref, le renouvellement a fait son temps chez les promoteurs privés de l’info.
L’équipe telle qu’elle est serait assez bien équilibrée, si les invités n’étaient pas toujours des gens en vue qui défendent avant tout leur emploi de mandataire public et si les chroniqueurs avaient plus de mordant et moins de respect à l’encontre des professionnels de la politique. Il est vrai que Deborsu joue les régulateurs et tempère à l’avance les ardeurs.
Voyons la boîte à malice d’en face.
La formule « Les décodeurs » de la RTBF offre un débat entre un ou une journaliste et des invités, ce qui permet des réflexions plus pointues sur les sujets annoncés et moins de confusion. Le dessinateur de presse Kroll est assez sobre et ne parle que si on l’interroge. Ce qui est une qualité qui ne se rencontre pas à la maison d’en face.
J’avoue ne pas apprécier Monsieur Gerlache depuis toujours, estimant qu’un journaliste trop engagé dans le mouvement libéral, ancien porte-parole et salarié de Guy Verhofstadt n’a plus sa place dans une émission comme celle du dimanche. Si en plus il anime un débat sur l’opportunité d’avoir fait grève à la SNCB en Wallonie, alors qu’en Flandre le syndicat n’en avait pas voulu, on touche quasiment à la caricature et à l’information complaisante vis-à-vis des autorités.
Il faudrait revoir les statuts de la RTBF sur cette obligation de reprendre un journaliste qui s’en est allé faire un petit tour du côté des partis, puis qui a renoncé à y faire son beurre pour revenir souvent en porte-à-faux des collègues qu’il a quittés. Monsieur Gerlache n’est pas le premier dans le genre,
Olivier Marroy, Anne Delvaux, Jean-Paul Procureur, Florence Reuter, Siegfried Bracke, Pierre Migisha, Pierre-Jean Burrion, etc., les exemples de journalistes qui ont décidé de franchir le pas ne manquent pas. Un transfert en politique qui va bon train aussi à RTL comme on peut le voir dans cette liste. À noter que Madame Darhmouch de RTL-TVI a bossé pour Louis Michel.
Aussi, je m’abstiendrai d’en dire plus sur la prestation de Monsieur Gerlache de ce dimanche.
C’est fait, Florence Reuter a abandonné les leggins et les pantalons de survêt pour une mini jupe. On est rassuré, elle a des jambes magnifiques. Seul problème, quand elle présente debout le programme de l’émission, elle se tient les jambes trop écartées, ce qui n’est pas esthétique. Est-ce qu’on ne pourrait pas engager une ancienne miss Belgique pour lui donner quelques cours de maintien et surtout lui demander, tant qu’on y est, de lâcher sa collection de basket pour des chaussures à talon ?

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À part ça, un sourire détonant, une belle présence d’esprit et déjà rompue à toutes sortes de fonctions journalistiques dans la boîte, ce qui ne gâte rien. La tête bien pleine, aimant son métier, voilà assurément le meilleur atout des « Décodeurs » pourvu que les vieux du parcours ne nous la gâtent pas. Ils ne devraient pas s’habituer à la considérer comme l’ouvreuse de service. La vedette, c’est elle et les cabots ce sont eux.
Le débat qu’elle a mené sur la presse ne pouvait aller nulle part, puisqu’elle avait la mission impossible de conduire le téléspectateur à se faire une opinion sur la neutralité de la presse. Inféodée au système, Nico Cué de la FGTB compare la presse à ces vieux phonographes en lui collant l’étiquette « la voix de son maître », tout un symbole. Avec deux voltigeurs de la pensée libérale que sont MM Van-de-Woestyne et Jespers, le pauvre Kroll fermait la marche, tandis que Florence Hainaut se demandait comment se tirer de ce mauvais pas.
Mais son sourire dont elle a appris à se servir dans « on n’est pas des pigeons » (une émission qui cartonne) semble désormais la mettre hors de portée des critiques. Il ne faudrait cependant pas trop en abuser. Comme elle devrait apprendre à maîtriser son émotion en saluant la mémoire d’un disparu (Delafontaine). Un trémolo dans la voix, c’est bien, ça émeut le téléspectateur, mais pas au point de rendre inaudible le texte. Ainsi, je présume qu’il s’agissait de saluer la mémoire de Delafontaine, mais, à vrai dire, je n’en sais rien.
Un reproche aux décodeurs, c’est le peu de temps consacré à des problèmes aussi importants que l’indépendance de la presse, son impact sur l’opinion et son côté commercial.
De ce point de vue Nico Cué n’a pas tort. Il est même trop gentil avec la presse écrite et les journaux à la télé. Pour moi, la presse ce n’est pas la « voix de son maître » mais « la putain respectueuse ».

10 janvier 2016

Le libéral champion de la paperasse !

L’économie libérale prétend construire une société avec moins de contrainte, moins de taxes et moins de règles tatillonnent.
Comment expliquez qu’on n’a jamais vu tant de règles et tant de bureaucratie, même si celles-ci sont compressées par la concentration des archives dans les mémoires des ordinateurs ?
Sous la législation actuelle pourtant non suspecte de socialisme étatique, nous passons notre temps à remplir des formulaires. De l’artisan au simple particulier sous contrat professionnel, nous y consacrons un temps fou. Chaque service que l’on nous rend, chaque demande ou modification que nous sollicitons s’additionnent aux factures diverses et périodiques que l’État, mais encore les sociétés privées, nous envoient régulièrement.
Pourtant voilà plus de cent cinquante ans que nous sommes dans un régime libéral, conduit par des libéraux et même par des socialistes qui se disent libéraux comme les gens du PS quand ils gèrent l’État de la même manière que le gère Charles Michel.
Prenons l’exemple d’un pensionné sans autres revenus que sa retraite payée mensuellement, outre ce qui précède, l’État prélève mensuellement de la pension brute les sommes qui s’accumuleront jusqu’à un récapitulatif de fin d’année. Ce traitement passe par plusieurs bureaux et mobilise de nombreux employés. Que je sache, c’est Bacquelaine libéral farouche qui est ministre des pensions. Pourquoi n’étudie-t-il pas la possibilité d’un versement net, plutôt qu’un versement brut ? Quitte à expédier un seul bilan à la fin de l’année ?
Dans l’administration du domaine privé, c’est pire encore. Outre les comptabilités nécessaires et obligatoires, la méfiance de l’entrepreneur n’a pas de borne. Il bat de loin celle de l’État à l’égard des citoyens. En interne, il réinvente un contrôle, des justificatifs, des formulaires.
Il n’y a aucun exemple dans l’histoire d’un développement bureaucratique pareil, y compris l’Union soviétique ni dans les anciens Etats socialistes, du temps de Brejnev.
Les citoyens, partisans du système libéral (largement majoritaires) ne comprennent pas ce qu’est le libéralisme en temps que système. Ils pensent puisqu’il y a libéral dans la racine du mot que ce ne peut être qu’excellent ! La principale activité de ce système n’est rien de moins que son fonctionnement bureaucratique ! La bureaucratie d’Etat et celle des entreprises fonctionnent d’ailleurs en parfaite collaboration. Mieux elles fusionnent ou, tendance actuelle, elles se sous-traitent mutuellement des services et des travaux
Le système bancaire est le roi des archives paperassières. Les banques réussissent même à persuader leurs clients de faire les frais de leurs bureaucraties ! JPMorgan, une grosse banque américaine, tire 70 % de ses revenus des frais et pénalités de ses clients. Les banques belges ne sont pas en reste.
Alors quand Louis Michel nous ressort son vieux couplet d’un parti jeune qui va révolutionner la liberté d’entreprendre et soulager les citoyens des inutiles usines à gaz que sont les ministères, les administrations et les services financiers, on peut mettre sa parole en doute devant l’énormité du mensonge, d’autant que le personnage ressemble de plus en plus à un vieux galéjeur marseillais.
Les pays socialistes jusqu’à la fin de l’URSS étaient des objets constants de moquerie sur la lourdeur de leurs administrations créant des règles utopiques. Les entreprises capitalistes battent des records d’édiction de règles utopistes impossibles à respecter, un peu à l’unisson de l’Europe, cet autre Everest de paperasseries. Dans les universités, le temps dévolu aux procédures et à la paperasse ne cesse d’augmenter malgré le numérique, et cela au détriment de l’enseignement.
Toutes les tentatives de réduire la paperasserie à un taux raisonnable ont échoué. À le tenter, on crée encore plus de paperasse. On crée des commissions pour chapeauter des commissions ! Chaque enquête sur les applications des systèmes dans le privé comme dans le public requiert des armées de techniciens, sans même aborder la bureaucratie statistique qui a beaucoup progressé.
Dans le domaine des assurances, les neuf dixièmes du temps et les trois quarts de la paperasse sont consacrés à la norme et à la réglementation des différents sinistres.
Inutile de jeter un œil sur le maquis des contrôles des chômeurs et des pauvres, voulus par nos élites libérales. Comme simplification, c’est plutôt raté. Staline n’aurait pas fait mieux. La bureaucratie sur ordre des politiques fait que les pauvres se sentent suspects de l’être. Ils sont traqués et pistés comme des délinquants. On vérifie s’ils sont mariés, s’ils cherchent du travail. Les contrôles sont plus onéreux à la collectivité que les quelques euros qu’on récupère sur les « abus ». Ils passent pour des profiteurs dans les gazettes. Ce qui est un comble quand on voit de quoi ils vivent en comparant les dépenses en salaires de l’État. Ce n’est pas le chômeur qui me coûte, c’est Charles Michel !

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Le capitalisme rationnel… mais quand donc la population ouvrira-t-elle les yeux ?

9 janvier 2016

Les bateliers de la VOKA.

Cette semaine l’ancien président de la république française Nicolas Sarkozy est venu répandre la bonne parole chez les patrons flamands. Il était accueilli par Bart De Wever.
Il ne l’a pas fait pour rien. C’est même très rémunérateur.
Il arrive. On le reçoit avec les honneurs. Il s’assied au premier rang. Bart le présente. Il monte à la tribune parle un quart d’heure, ponctuant ses phrases d’un mouvement des épaules qui semblent remettre le veston en bonne place, descend de l’estrade, serre quelques mains, reçoit une enveloppe, a le chic de ne pas l’ouvrir devant tout le monde, va compter ses billets dans les lavabos, revient satisfait, dit au revoir, saute dans une limousine qui l’attend, rejoint l’aéroport où ronfle les moteurs d’un jet privé, prêts au décollage. Moins d’une heure plus tard, il rejoint Carla qui lit un roman policier au lit.
C’est clair. C’est net sans bavure. De Wever a beaucoup aimé. Les deux hommes ne se connaissaient pas. Comme ils sont de droite, est-il besoin de beaucoup se connaître pour s’apprécier ?
Quel message qui justifierait les 250.000 € de cachet, le Français a-t-il passé aux patrons flamands ? À ce prix-là on ne peut qu’être aimable ! La VOKA roule sur l’or, alors que les patrons wallons en sont à repriser leurs chaussettes pendant les tables rondes avec Goblet. Il est vrai que c’est pour impressionner la FGTB.
Un peu d’Europe, mais pas trop n’en faut, Schengen, c’est fini, la crise de la bourse à Pékin ne pourra atteindre la Flandre éternelle, tout au plus fera-t-elle des dégâts en Wallonie, les patrons flamands aiment ça.
Tout le monde parlait français à Anvers, Bart le premier, bel exemple d’œcuménisme linguistique. On n’était pas dans une commune à facilités, ça se sentait tout de suite.
Le langage du pognon est universel. Le patron de la N-VA voyait du reste le port d’Anvers en France ! C’est dire la différence de ton quand il s’engueule avec Magnette à Namur, sur la frontière linguistique.
Le fin du fin fut de parler d’émigration. Marine en eût rougi de plaisir. Il est vrai que Bart a très bien connu son papa. Sarkozy aussi, c’est peut-être même le Front de Marine la dernière chance de Sarkozy pour éviter qu’Alain Jupé se croie majoritaire au sein des Républicains.
Les patrons de la VOKA n’ont plus besoin de main-d’œuvre étrangère. C’est clair que la Belgique sature. Les étrangers n’ont plus la cote. Bart De Wever qui a Charles Michel à discrétion au téléphone a été formel sur la question. De source sûre, les sans-papiers, c’est fini. Sauf qu’ils en ont tous plus ou moins de partout si bien qu’ils sont tour à tour Marocains puis Algériens. Cette bi-nationalité exclusive, c’est l’avenir, Bart en a bien peur !.
Dans les couloirs on est revenu sur la publication de Mein Kampft, enfin libre des droits familiaux. On s’est indigné qu’il n’y ait pas encore une traduction flamande. Il faudra se contenter de la française.

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À ce moment Nicolas était au-dessus de la frontière juste après Tournai.
Cette soirée d’études a été particulièrement chère à défaut d’être intéressante, enfin c’est ce que pouvait penser les journalistes venus commenter l’événement. Bien entendu, ils ne se sont pas attardés sur ce détail.
On se demande comment la Flandre qui sait si bien recevoir l’étranger Sarko, commence à avoir une réputation inverse ?
Liesbeth Homans était ailleurs. Elle n’a donc pas pu répondre à la question. Elle préparait une dernière attaque pour libérer le sol flamand des malotrus de Linkebeek. Dommage, Sarko l’aurait appréciée, bien fardée, elle ressemble un peu à Cécilia. Bien des souvenirs auraient été remués chez l’ex-président et qui sait, quelques désirs épidermiques ?

8 janvier 2016

Tonnerre de Zeus !

Mettre un nom sur le créateur qui est à l’origine de notre existence, nous a toujours travaillé l’esprit. Comme la chose est obscure, elle pourrait le rester jusqu’à l’extinction de notre espèce. Pour satisfaire à notre interrogation, il a bien fallu que ceux qui passent pour en savoir plus que le péquenaud de village laissent libre cours à leur imagination, d’où un foisonnement de prêtres, d’artistes, de poètes, d’oracles, de visionnaires, de prophètes, mais aussi de marchands de soupe et de monarques divins par procuration. Tous ces auteurs rentrés, équilibristes, guérisseurs et gens de théâtre ont un point commun : ils ont rencontré Dieu, l’ont touché, lui ont parlé et avant de partir, Il leur a laissé un petit quelque chose, papyrus, tours de prestidigitation, amulettes ou mieux encore : instructions orales. Car ils parlent Dieu et même beaucoup. Pour certains, c’est un type comme un autre, pour d’autres, c’est une chose inouïe qu’ils sont incapables de comprendre, mais qui est plutôt sympa, qui leur a tapé sur le ventre en disant : ça va, tu prends note ? Et ils en ont pris sur tout ce qu’ils trouvaient papyrus en rouleaux, tablettes d’argile, peaux diverses, pierres dures et douces.
Deuxième point commun, le Dieu unique à révérer, c’est le leur. Ceux de la concurrence sont des imposteurs, des truqueurs. L’exclusivité est la règle depuis Akhenaton.
Reste la question de l’antériorité, du dialogue et des révélations.
Tous les livres saints, les bibles, les commandements, les sourates, les apparitions avec textes ou sans, au plus haut des montagnes, au fond des déserts, ont été écrits de la manière dont on écrivait à l’époque où ils sont apparus. Si on avait trouvé au milieu des manuscrits de la mer Morte un texte roulé et authentifié de la même époque commentant une pièce de Shakespeare là, oui, on pourrait se poser des questions sur la prescience divine.
Hélas ! ils sont datés, mots pour mots. Il n’y est pas question d’électronique non plus, ni des voyages Costa.
Jusqu’à Copernic, Lavoisier, Linné, Darwin et beaucoup d’autres sur une période d’à peu près trois siècles, les auteurs et compositeurs, prêtres, mages, voyants, poètes et funambules pouvaient à peu près faire correspondre la science et les textes sacrés ou supposés tels, après, quelques arrangements, condamnations à mort et mises à sac. Aujourd’hui, c’est plus difficile, si l’on excepte Daech qui a une clientèle moins regardante (Il est plus facile de fanatiser des immatures, endurcir des voyous, parler d’assassinats à des assassins).
L’ancienneté de l’homme à peu près située en 4004 avant JC par les visionnaires, les fossiles considérés comme des curiosités « luxus naturɶ », vous pensez la révision nécessaire pour que les croyants conservent la foi.
Mais comme elle est, dit-on, indestructible… la « spiritualité » gardait l’espoir.
Depuis que la paléontologie est née, les mages, les prêtres ont revu tout ça. Les imams n’en ont presque pas eu besoin. Question : pourquoi ? Mystère. Certains avancent la question de la maturité des croyants (voir plus haut), elle sera pour plus tard. Enfin, on l’espère.

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Au fur et à mesure des découvertes, les faits apparaissent des plus complexes et finissent par n’être perçu que par de moins en moins de personnes. Chic, à l’avenir, le fatras merveilleux n’aura plus besoin d’être repris ni transformé, la science devenant elle-même incompréhensible, comme Lui ! Entre Trous Noirs, on se comprend !
Et puis, il s’en trouve toujours un pour rattraper le coup de la foi intemporelle, éternelle et immatérielle. Teilhard de Chardin, entre autres « Trop de gens s’imaginent que la préhistoire abaisse et détourne dangereusement nos yeux vers le bas et en arrière, vers le spectacle déprimant de quelque « sous-humanité » animale… son véritable effet est de forcer notre regard à se porter vers le haut… ». Qu’est-ce que je vous disais !
Le prétendu conflit entre la science et la foi n’est pas né d’un malentendu. C’est un divorce entre les déprimés qui croient aux bienfaits du Temesta et d’autres à la foi son placebo.
Et si on donne une fonction biologique à la foi et que les sornettes à des degrés divers et par tous les exorciseurs multiconfessionnels fonctionnent au niveau de la santé, pourquoi pas ?
L’homme est loin d’être terminé.
Peut-être même disparaîtra-t-il un jour sans l’avoir été ?
Au train où ça va, on peut se poser la question. Et ça, ce n’est pas dans une fatwa.

7 janvier 2016

L’Homme formaté !

Le plus terrible est encore l’espèce de modèle que cette société veut nous transmettre, cette classe moyenne concrétisée par le langage surveillé, la tenue couleur muraille et cette manière de se déplacer avec un balai dans le cul.
Le crime de la classe moyenne supposée attirer les regards et concrétiser toutes les convoitises ?... donner l’espoir à la révolution française de transformer l’Ancien Régime en une société libre et fraternelle et finir en arrière-salle de banque où les plus hardis coupent leurs coupons.
À travers les inégalités sociales de plus en plus criantes entretenir cet espoir paraîtrait quasi impossible dans une progression normale des sciences économico-politiques, si cette classe moyenne n’avait pas su manœuvrer pour éliminer la critique par l’inculture.
Ainsi cette classe réduit la population à un nouveau type d’humain docile et satisfait de son niveau de vie, créant un archétype européen dont les révolutionnaires de 48 (fin de Louis-Philippe) et de 1871 (la Commune de Paris) auraient eu horreur. Pour cela, il aura fallu le siècle suivant deux guerres, quasiment civiles, entre l’Allemagne, l’Angleterre, la France et la Russie ayant englouti des millions d’hommes et des millions d’illusions, pour le nivellement parfait dont sont victimes ceux qui n’entrent pas dans la norme.
Le Mouvement Réformateur en est l’exemple. Il incarne on ne peut mieux la bourgeoisie.
Celle-ci a enfanté un modèle anthropologique nouveau, l’homme universel, standardisé, à l’opinion unique, voué aux mêmes conditions de vie et de tâche, aux désirs encadrés et à la pensée métriquement contrôlée.
Les bons écrivains du XIXme siècle avaient eu le pressentiment de ce nouveau totalitarisme.
Gogol parlait de « menuaille » à propos d’êtres qualifiés de « cendreux car leur costume, leur visage, leur chevelure, leurs yeux ont un aspect trouble et gris comme ces journées incertaines ni orageuses ni ensoleillées où les contours des objets s’estompent dans la brume ».
Par mimétisme aux chaînes de montage produisant des objets tous identiques à des cadences vertigineuses, l’homme est cette espèce domestiquée comme les animaux de boucherie qu’il élève. Chacun se duplicate aux normes des autres.
Flaubert donne le la, la société des Bovary et du pharmacien Homais d’Yonville-Labbaye ne pouvait que finir par Bouvard et Pécuchet, ce sommet de la catastrophe humaine dans le triomphe de la société bourgeoise oisive. Cette société suffisante de faux savants ne peut tromper que les naïfs. Elle se trouvera protégée dans sa vie paresseuse par les abeilles qu’elle aura dressée à son service.
Une opposition grandissante aurait pu créer moins de reprographies protectrices. La société actuelle ne tourne plus rond. Ses rouages ne reproduisent plus la multitude d’activités justificatrices du siècle précédent. Ses mécaniciens sont vaincus par la fatalité. La démocratie bégaie. Les ténors se suivent aux tribunes des gouvernements mais leurs voix ne portent plus. Les opéras qu’ils jouent ont été trop entendus.
Ils auraient été jusqu’à interdire les syndicats et pousser à la misère en guise d’aiguillon, leur police était prête et l’armée l’arme au pied.

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Est-ce providentiel ? Voilà que les Chiites et les Sunnites d’accord sur rien le prouvent par des effets de muscles. Avant, les religieux fanatiques alliés à des gangsters en quête de patron profitant des dérapages d’un despote en Syrie s’emparaient d’une partie du territoire en troublant des cervelles par des prescriptions religieuses d’une grande imbécillité. Daech s’affichait impudemment.
Voilà notre attention détournée, nos grèves réduites, nos dégoûts de la société inégalitaires transformés en dégoûts plus vifs de la scélératesse des bas-fonds de la religion musulmane.
Nos veilles seront désormais patriotiques. Dorénavant, Charles Michel jouera avec nos nerf en passant de l’alerte 3 à l’alerte 4, le jour qu’il aura décidé.
Alors, vous pensez, la grève des cheminots… déjà les Flamands mieux formatés « classe moyenne » que nous le sommes ont jeté le gant. L’Internet se moque, Le Soir est aux anges, La Meuse assimile terrorisme et grève dans ses grands titres.
Comme quoi, l’homme formaté !

6 janvier 2016

Les vieux jeunes et les jeunes vieux.

Le pays glandeur avec la France dans une Europe qui se coupe en quatre pour que le riche se développe en huit, c’est la Belgique. L’affreux Charles Michel béatifié par Le Soir n’a pas de perspective d’investissement pour l’emploi. Il ne fait qu’offrir des cadeaux aux industriels pour qu’ils embauchent. À la place, ils augmentent leurs bonus et achètent des machines pour licencier davantage. Aucun déblocage du côté des entreprises n’est à signaler. Les chiffres officiels du chômage sont une escroquerie.
Le monde entier change de peau, il devient une économie de services !
L’industrie ne génère plus la croissance, ce sont les services. Ainsi la population aura passé par trois stades durant les cinquante dernières années.
1. L’artisanat et l’émancipation par le savoir-faire des travailleurs améliorant leur condition sociale ;
2. Le travail à l’usine, routinier et décervelant, mais bénéficiant des années de croissance ;
3. 2016, le retour à l’état de domestique avec des bas salaires et un travail précaire.
C’est ce que le grand chauve appelle une mondialisation heureuse.

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Ce peu d’intérêt que les dirigeants ont pour le plus grand nombre a pour effet que le commerce mondial ne repart pas. Si le haut du gratin est bien pourvu en Rolex et en grosses voitures de fonction, la classe montante représentée par nos mandataires politiques et quelques nouveaux Tapie ne pourront faire de la croissance rien que par l’effet de leur seule consommation.
Le commerce est par terre, le pétrole ne vaut presque plus rien, on va plutôt vers une déflation à cause d’une corrélation de conjonctures mauvaises partout.
On irait vers la fin du rêve galvanisant les milliardaires repris en chœur par les fournisseurs de la cour libérale, qu’on se demande si le glas ne va pas sonner pour la globalisation.
Ne vous tracassez pas. Les malades mentaux qui s’obstinent à recueillir nos suffrages tireront malgré tout des conclusions qui n’iront pas dans notre sens.
De ce point de vue, nos gouvernements ont toujours été très en avance pour puiser dans nos ressources les moyens de conserver leurs avantages.
À la cour des Pharaons, les Michel auraient été les grands vizirs et Di Rupo le contremaître qui fouette les esclaves qui poussent les pierres vers le haut des pyramides.
C’est comme ça et nous ne pouvons rien y faire.
Reste une inconnue, le degré de passivité de la jeunesse.
Sera-t-elle comme notre génération sans mémoire ou bien découvrira-t-elle une nouvelle forme de socialisme dont ceux qui disposent encore de ce label seront exclus ?
Le dilemme est d’autant plus grand que la jeunesse fait de la corde raide en 2016. De la moindre gazette aux parents inquiets en passant par nos peu sérieux représentants politiques, tout se ligue contre elle, par de mauvais conseils, des trahisons perfides sous couleur d’attention et l’embarras de n’avoir aucune autre chose à offrir que le travail à bas salaire.
Certes, nous voudrions tous avoir l’œil embué de Louis Michel quand il voit son fils Charles prendre le même chemin que lui ce qui lui valut d’en ramasser pas mal au passage, tout sage et fervent patriote qu’il est.
Mais que je sache, le boulot de premier ministre, ne fonctionne que pour un con à la fois.
Alors, ça n’est pas sérieux d’attendre en se regardant de travers : notre tour n’arrivera pas !

5 janvier 2016

Une Suédoise à poil.

Désespérant de persuader la population que le drame social du chômage est de sa faute et que le capitalisme est là pour l’aider, alors nos spécialistes de l’économie se servent de l’exemple des pays ayant « vaincu » le chômage !
Nos virtuoses de la mondialisation heureuse se sont concentrés sur de fameux exemples de redressement, histoire de nous redonner le moral.
Ils sont allés à la pêche d’un pays pas trop lointain. Quoi de mieux que la Suède avec aujourd'hui un taux de chômage de 6,9% contre 8,6 en Belgique (la réforme Di Rupo-Michel a transformé les chômeurs du FOREM en indigents des CPAS communaux).
D’autres pays de l'Union européenne affichent de meilleurs résultats, comme par exemple l'Allemagne (4,5%) et le Danemark (6%), mais le cas suédois est intéressant en raison de la baisse progressive du nombre de demandeurs d'emplois depuis 2013. La réputation de la Suède n’est plus à faire, tant les badauds wallons et bruxellois tiennent ce pays en haute estime avec des clichés qui ont la vie dure comme la grande tolérance des nordiques, le cocooning des rudes soirées d’hiver, la prospérité générale et l’extrême propreté des rues.
Alors pourquoi la Suède réussit-elle mieux que la Belgique à infléchir la courbe du chômage ?
Tiens, mais c’est bien sûr ! La Suède dans les années 90 a procédé à des réformes structurelles que la Belgique cherche encore à faire, une diminution drastique du nombre de fonctionnaires, une réduction de la dette publique et une réforme concomitante de la fiscalité pour rendre celle-ci à la fois simple et incitative.
On voit où nos admirables de la chose mondiale veulent en venir : moins de fonctionnaires, c’est-à-dire moins de service à la population, une réforme de la fiscalité en faveur des entreprises et une réduction de la dette publique qui serre en même temps la ceinture des miteux que nous sommes, une formule chic pour les actionnaires et les industriels.
Quand ils doivent choisir entre l’Europe et la mondialisation, nos stratèges de la croissance plongent dans l’admiration de l’économie mondiale. Les voilà du coup qui apportent de l’eau au moulin de Marine Le Pen : …le fait que la Suède, n'étant pas membre de la zone euro, dispose pleinement de l'outil monétaire et peut donc baisser ses taux d'intérêt et laisser sa monnaie se dévaluer en périodes de récession pour stimuler l'activité économique et les exportations, nous pas, bêtes brutes que nous sommes !
Jusque là, on a déjà suffisamment d’éléments pour comprendre le succès suédois. Mais l’argument suprême, le coup de bambou final, c’est un marché du travail beaucoup plus flexible qu'en Belgique.

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On n’est pas assez flexible. Trop vieux pour améliorer notre souplesse. Le travailleur wallon fatigué après quelques mois de travail a les articulations qui lâchent. La gymnastique dans les petits boulots auxquels son destin médiocre le voue exige, au contraire, une grande souplesse dorsale. Il attend que Bacquelaine mette fin à son calvaire. Le ministre hésite : les vieux ne boivent pas assez d’une eau pétillante dont le ministre ne cesse de dire les bienfaits !
Cet atavisme du Wallon besogneux, nos chefs le dénoncent dans les négociations sur l'emploi très centralisées. En Suède elles se font par branche souvent derrière la machine à café entre employeurs et syndicats, sans aucune intervention des mastodontes syndicaux, ni de l’État. Goblet et Ska ont la manie de s’imposer partout, en vraies petites vedettes du showbiz.
On voit d’ici les partenaires sociaux : un comptable et une ancienne ouvrière, piliers de la maison, négociant avec le patron. Le personnel en prend souvent pour dix ans !
La Suède se place au 17ème rang sur 144 pays pour la coopération entre employeurs et employés. On se croirait revenu au réarmement moral des années septante !
Enfin cerise sur le gâteau « Cette confiance élevée dans les relations de travail va de pair avec une faible réglementation du salaire minimum. Afin de pouvoir mieux répondre aux variations des cycles économiques et favoriser l'emploi et la compétitivité, la Suède a en effet opté non pour un SMIC national mais pour des revenus minima négociés par secteur, avec comme point de référence les industries à l'exportation. »
L’ouvrier suédois fait confiance aux patrons, le malheureux ! Un peu comme la rédaction du Soir (qui ne fait pas de politique, c’est juré) voue un culte à Charles !
Quant aux règles d'embauche et de licenciement, elles sont moins restrictives en Suède qu'en Belgique, évidemment. Les contrats à durée déterminée et le travail à temps partiel pleuvent, les procédures de licenciement sont plus rapides et moins couteuses pour l’employeur, etc.
Ne riez pas du modèle suédois, ce sera le vôtre si vous ne faites pas gaffe.
Le progrès comme celui-là, je vais vous le dire, si Charles en veut et la direction du Soir aussi, moi je n’en veux pas. Mieux, je considère les gens qui en veulent comme mes ennemis personnels.

4 janvier 2016

Droit dans le mur !...

C’est un vieux fantasme de l’humanité : croire que les barrières, les frontières, les murs, les miradors sont des précautions pour séparer le bon grain (nous) de l’ivraie (les autres).
C’est ce qu’avait pensé Jules César en séparant l’Angleterre du Sud de celle du Nord et avant lui les empereurs de Chine pour arrêter les Mongols ont mobilisé des milliers de paysans pour construite la grande muraille.
Le cinéma, en vraie pute commerçante, a suivi le mouvement avec son mur de glace de Game of Thrones. C’est aussi Matt Dillon qui fait face à une barrière électrifiée dans une nouvelle série. Avant la vogue filmée, Sartre enfermait dans « huis clos » ses interprètes entre quatre murs.
Bref le mur fait tendance et ça fiche la trouille.
Le meilleur d’entre nous, non ce n’est pas Jupé, selon le Soir il s’agit de l’ex kamikaze reconverti suédois, a l’art de ficher la trouille aux autres, ce qui lui permet d’égarer les soupçons d’incompétence en portant l’attention des foules sur les violences du fait religieux musulman.
Tout est fait pour nous suggérer que l’étranger serait celui de Camus, étranger à lui-même et aux autres. Être étranger de sa personne arrange les Autorités. Elles peuvent concevoir une démocratie à l’irresponsabilité de chacun, étant entendu que ceux qui pensent pour nous s’appellent Patron ou Monsieur Charles. Être étranger aux autres influe sur les craintes primales, celles du petit enfant qui cherche une protection chez sa mère. Plus tard, on l’entoure de spécialistes en terrorisme et de policiers chargés d’écarter l’étranger par la force… La démonstration de la force est nécessaire pour entretenir la peur. La paix en dissolvant les craintes rend l’homme moins soumis.
Richard Mèmeteau, philosophe, tient à peu près les mêmes propos «quand on dresse des murs, on fait plus que se prémunir contre un danger présent, on trahit également l’inquiétude d’un débordement futur. La peur dresse les murs d’une autre prison, une prison mentale».
On a vite oublié que juste après la grande muraille de Chine longue de 6 259,6 km, viennent les États-Unis avec 3.400 kilomètres de béton et de barbelés électrifiés à la frontière mexico-américaine. Israël n’est pas mal dans le genre avec une barrière de béton construite pour la plupart de son parcours hors de sa frontière en territoire palestinien. C’est un comble de construire un mur chez les autres pour s’en prémunir. Il faut dire qu’Israël, certain de l’appui indéfectible des Américains, se permet tout depuis longtemps.
On a ainsi recensé dans le monde 64 murs séparant des voisins. Le petit dernier est un grillage surveillé jour et nuit par la police séparant la Hongrie de la Serbie. À Calais, une partie des subsides accordés à la Région pour les émigrants stationnés aux abords de la ville a servi à construire le Mur de la honte, sans résultat jusqu’à présent.
Sans conteste, la vedette des Murs est celui du Mur de Berlin. La municipalité garde certains vestiges en témoignage de l’absurdité de l’époque.
L’absurde dans la construction d’un mur, c’est qu’on s’y enferme soi-même derrière, alors qu’on permet à celui qui est devant de rebrousser chemin, s’il ne veut pas être enfermé à son tour.
La vie derrière les murs fait penser à un carmel. Qu’on ne s’y trompe pas, le couvent est le contraire d’une démocratie. La mère supérieure résiste rarement à instaurer une dictature. Sous prétexte que le maître est partout présent et invisible, elle se substitue à Lui. Elle fait exactement ce qu’ont fait tous les prophètes, elle interprète une pensée divine. D’acteur, elle devient l‘auteur schizophrène.

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Un autre défaut du mur, c’est qu’il excite la curiosité et qu’on a envie de voir ce qui se passe de l’autre côté, ce qui est valable dans les deux sens.
Toutes ces constructions coulent de source : le système économique cloisonne les sociétés par les niveaux différents de richesse, alors que l’Humanité n’a qu’une façon de s’en tirer et d’abaisser les murs par le partage ! Mais un partage raisonné, intelligent qui empêche le parasitisme financier de nourrir l’oisif, de lui permettre de s’épanouir et de recommencer à construire des murs…
Le modèle économique grand constructeur de murs risque de faire disparaître l’Humanité entière, ni plus, ni moins.

3 janvier 2016

La crise permanente ?

Le Soir s’est trompé, ce n’est pas à Charles Michel qu’il fallait attribuer la palme du Belge le plus en vue. Puisque le critère de ce journal semble, par ses choix, privilégier les Belges qui font le plus de conneries, le premier prix devrait aller aux économistes qui se répandent dans les journaux et à la télévision.
Comme prévisionnistes ils battent de loin les météorologues, c’est dire la performance !
On aura encore l’occasion de les admirer dans le courant de l’année qui s’annonce riche en gestions calamiteuses, cafouillages divers et mauvaises connaissances de l’état du terrain. À chaque fois on est saisi de les voir défendre un système économique non pas pour ses qualités, mais parce qu’il n’y a pas moyen de se passer de ses défauts, à commencer par celui des inégalités qui sont devenues des abîmes sur le travail, les rapports avec l’argent, les salaires, etc.! Le culte du renoncement à tout espoir autre que celui d’une boutique bien tenue par un gérant près de ses sous mérite une palme hors concours. Les travailleurs ne méritaient pas cette déchéance directement causée par les vices du système.
Les économistes attitrés n’ont pour ainsi dire rien dit sur la première hausse des taux directeurs américains en 10 ans par Janet Yellen. Pas étonnant, quand c’est du sérieux ça passe au-dessus de leur entendement, sauf que ça risque de faire du dégât.
Comme l’a écrit Simone Wapler « Le mouvement le plus planifié et attendu de l’histoire financière moderne s’est produit. Selon moi, l’histoire financière moderne commence à la fin des accords de Breton-Wood en août 1971. »
Je le pense aussi que nous sommes à un tournant de l’histoire.
Ce mois d’août de 1971 voyait la fin de la parité or/papier. Depuis aucune des dettes et des dépenses n’a un actif garanti. Les seules garanties sont fournies par les contribuables liés aux zones monétaires. Ils paient les intérêts des dettes publiques et privées sur la seule valeur de leur travail et la capacité des autorités publiques et industrielles d’y puiser selon la voracité ou la modération de leurs appétits. Le palmé 2015 du Soir a de l’imagination à revendre : la « Tax shift » est un modèle du genre. Il ne s’agit pas de « neutraliser » un impôt en glissant des recettes d’un poste à l’autre, mais de pratiquer un glissando de la poche du contribuable à celle du grand chauve « sympathique ».
Un peu d’Histoire : depuis 45 ans et Nixon, les États-Unis paient leurs importations avec leur dette en papier/dollar non convertible, à la seule différence par rapport à notre Einstein de la rue de la Loi que ce n’est pas le contribuable américain qui déguste, mais le contribuable étranger, vous et moi en l’occurrence.
Les bons économistes avaient déjà expliqué la nature de la forte inflation du monde développé de cette date fatidique jusqu’aux débuts des années 80. Les fournisseurs de matière première ne se voyant plus couvert par un répondant sérieux augmentèrent considérablement leur prix, d’autant plus que l’essor industriel avait permis jusque là un « presque » taux plein d’emplois.
Le pétrole surtout dont on prédisait la fin dans les 30 ans (ce qui fut révélé faux) vit le prix du baril flamber. Pétrole en échange des dollars non garantis passait et passe encore pour un marché de dupe. Volker, le président de la Fed de l’époque, mit fin au désordre économique en fixant les taux directeur à 20% en juin 1981. C’était encore possible, les Etats-Unis le pouvaient car ils étaient encore peu endettés. En Belgique, l’État fut réduit à placer ses obligations à des taux de 12 % remboursable en 5 ans. Les bourgeois belges qui s’en souviennent en garde un souvenir attendri. C’était plus intéressant de confier ses économies à l’État que l’achat d’un immeuble à enfourner les locataires comme des blattes dans les plinthes.
Comme partout on empile de la dette américaine qui rapporte moins, les États qui commercent avec les USA sont obligés d’en prendre plus afin de garder un niveau d’intérêt acceptable.

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Pendant quelques années encore tout paraîtra encore bien fonctionner, mais attention, les bons économistes crient casse-cou, tandis que les abonnés du Soir n’y voient que du feu.
Depuis, l’État a trouvé une autre formule : celle de serrer la vis par l’impôt et taxer jusqu’aux courants d’air. À ce jeu le Belge de l’année est un orfèvre.
Ce qui n’a pas empêché la dette de galoper !.
Jusqu’au moment où la Fed touche le 0.
C’est-à-dire qu’il devient plus facile à un État d’emprunter de l’argent sans payer d’intérêt que de réguler par une bonne gestion les entrées et les sorties des avoir publics. Les privés pensent pareil et on va arriver au basculement de 2008/9 dans la folie bancaire des subprimes.
Si la dette ne rapporte rien, les créanciers peuvent en empiler un tas infini, ils ne touchent plus rien. Ils échangent de la marchandise contre rien, de l’autre côté la fortune convertie en hypothèque pourrie ne vaut plus rien non plus !
Avec Janet Yellen est-on en train de changer de cap ? Allons-nous vers un cycle hausse des taux directeurs, hausse du rendement de la dette américaine et baisse de l’endettement américain ?
Oui disent les officiels. Non disent les autres. L’argument de ces trublions se tient « les choses sont allées trop loin : pour rembourser la dette, il faudrait un enrichissement considérable – une véritable croissance – désormais hors de portée. »
Nous entrons dans une phase de déflation de la plus mauvaise manière.
2016 est à peine sur les rails qu’on reparle des mauvaises dettes en cours de destruction. Il s’agit de crédits subprime accordés aux entreprises des secteurs de l’énergie et des matières premières, les obligations à haut rendement (high yield ou junk bonds).
L’économie mondiale ralentit et Le Fed limite le crédit (monnaie). Comment les États et notamment la France et la Belgique vont-ils s’en tirer avec un crédit dont il va falloir payer un intérêt ? À 2,5 % la France est en cessation de payement comme la Grèce !
2016, verra peut-être la prochaine grande étape du dérapage. Que fera l’homme de l’année ? Charles Michel sera encore ministre De Wever ne lui laissera pas la chance de le déboulonner au bon moment. Cela pourrait devenir une fuite en avant, le décollage du papier monnaie qui ne vaut plus rien et les petits épargnants liquidés aussi sec, la mort du dollar et le début de l’inflation non contrôlée.

2 janvier 2016

Le Soir lèche-bottes !

Le prix de « la brosse à reluire » est une distinction qu’il faudrait créer afin de récompenser une personnalité connue pour avoir fait le porteur de serviette, la rédaction à la botte d’un quotidien ou un flatteur du showbiz.
Cela pourrait se faire à condition d’accomplir un tour de force : trouver un jury indépendant.
Si j’en étais membre (il y a beaucoup de si…) début 2016, je voterais pour la rédaction du journal Le Soir qui a élu Charles Michel premier au hit-parade des 100 personnalités les plus en vue, pour la deuxième année consécutive.
La chose est tellement affligeante qu’on ne sait par quel bout la prendre !
Platitude insigne d’une rédaction ? Absence de vraies personnalités (souvent le cas en Belgique) ? on ne sait pas. Sans doute qu’au Soir on ne s’est pas posé la question.
Départager un vide ce n’est pas facile.
Si le vote s’est fait à main levée, le ketje qui aurait voté pour Hedebouw risquait sa place. Il est vrai que personne n’aurait osé le proposer tête de gondole.
Franchement, un journal comme Le Soir se compromettre à ce point ! Ce n’est même pas commercial, il risque de perdre des abonnés. À défaut, il pouvait laisser en blanc les dix premières places du classement. Il est vrai que la bourgeoisie bruxelloise se devait d’attribuer à celui qui a sauvé le jackpot des classes supérieures belges en invitant la N-VA à la mangeoire patriotique, de le placer tête de liste de son catalogue.
Quand on songe aux termes très durs avec lesquels Charles Michel avait cloué au pilori une droite qu’il disait extrême, on aurait pu aussi lui donner le prix de la girouette. Il est vrai que cela se passait avant les élections.
Enfin, les actionnaires du journal nourrissent quand même un bataillon d’écrivains avides du Pulitzer, les cireurs de pompes y sont nombreux, les patrons n’auraient pas aimé que leurs poulains crachassent dans la coupe. Mettez-vous à la place d’un grouillot qui veut s’installer avec sa petite femme dans une maisonnette avec un petit jardin, il ne va tout de même pas risquer son emploi pour une question d’honneur ?

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Que le Charlot de la rue de la Loi ne soit pas l’élu de la Wallonie, qu’il ne réponde jamais à des questions embarrassantes et qu’il soit à la merci d’une moue de Bart De Wever, qu’il n’ait pas la moindre idée pour résorber le chômage et qu’à défaut il tape dru sur les chômeurs, le Soir n’en a rien à foutre.
C’est son dieu, sa source, son nirvana, ce « fils de » né le pied dans l’étrier de l’accoucheur !
Mieux, les défauts que j’attribue à ce type passent pour des vertus au Soir.
Et si la rédaction avait été choisie pour faire le script d’un Star Wars 9 (Béatrice Delvaux en Princesse Leia à condition de passer chez le coiffeur). Didier Hamann à la repêche d’un Charly Han Solo, cosmonaute paumé dans l’espace-temps face à Dark Vador en orbite à Anvers, vu ainsi, Disney Product aurait admis que Charly Michel soit premier sur la liste à combattre la force obscure, les Belges se seraient inclinés.
Tout serait compréhensible. Le Soir n’est plus sur la planète Terre. Il ne sait pas de quoi vivent les Terriens.
En définitive le Soir admire l’homme providentiel qui cache le vide, qui trompe l’opinion, qui ne conduit pas mais qui suit l’air du temps, la mode, les babeluttes et les classes citoyennes, premier dans toutes les combines pourvu que ce soit l’Amérique qui les ait décidées.
Alors là, oui, chapeau, l’avocaillon a compris que les sons qu’il émet ne peuvent être que faibles. Il plaide pour un Belge moyen qui est l’âme même de Sancho Pansa, le Sganarelle de « mes gages, mes gages », le Molineux propriétaire dans le César Birotteau de Balzac. Il ne sait pas grand-chose le lauréat, mais ce qu’il sait est suffisant, il connaît l’âme moyenne du Belge moyen. Car nous tous, autant que nous sommes, nous sommes doubles : dans le rêve nous aimons l’épopée, nous nous jetons au secours du pauvre, du vieux, du chômeur, nous ouvrons les bras à toutes les misères du monde contrairement à Rocard… dans le quotidien nous aimons nos pantoufles, nous tremblons quand nous croisons un étranger qui s’est fait une tête d’Arabe avec une barbe noire et vêtu d’un abaya, nous aimons le confort américain et nous nous méfions des Russes. Comme les employés du Soir nous sommes aux petits soins avec nos employeurs et intérieurement nous souhaitons en voir pendus au bout d’une corde, quand ils nous contraignent à produire plus pour gagner moins.