Le bouffon de Bart De Wever.
Benoît Hellings (écolo) s’est dit ouvert à un éventuel processus d’indépendance en Catalogne. (Notez qu’à part le journaliste, personne ne le lui demandait, surtout pas les Catalans.)
C’est logique et je pense aussi que chaque peuple a le droit de maîtriser son propre avenir. Et si la condition d’un peuple dans un ensemble d’autres peuples ne lui convient pas, il a le droit d’en sortir.
Dans la petite liste des peuples de Benoît Hellings à s’autodéterminer, il a oublié les Kurdes, les Tibétains, les Ouïghours au Nord de la Chine, certaines Régions en Inde, la Corse, le Québec, l’Écosse, etc. si bien que cet idéal compréhensible ajouterait à la guerre religieuse qui ensanglante le Moyen-Orient et l’Europe, une autre guerre capable d’engloutir le reste de gens sensés dans les affres d’une empoignade mondiale.
Or donc, il s’agit d’établir ce principe là où il n’entraînerait pas une guerre civile. Je ne suis pas certain que la Catalogne ou la Corse n’en entraînerait pas une. Quant aux Kurdes à cheval sur trois pays avec un dictateur en Turquie capable de tout et prêt à tout, aux Tibétains et aux Palestiniens, n’en parlons pas.
Reste donc la Flandre. La N-VA l’y prépare d’autant plus activement que la faiblesse du gouvernement Michel l’y invite presque. Les poires sont mûres. Les bouffons sont dans le verger. Chastel agite ses grelots. Les Michel en cueillent des pleins paniers.
Les ingrédients sont concluants. La population flamande se regroupe frileuse sous les beffrois dans la crainte de perdre sa langue natale par les infiltrations du français. Les partis en faisant provision d’électeurs sont tous allés dans ce sens. Le passé des fransquillons triomphants reste activement dans les mémoires (la N-VA s’en charge). Mais surtout l’impression que la Flandre est plus riche et mieux armée pour affronter la mondialisation économique avec le sentiment qu’elle traîne un boulet avec la Wallonie est un sentiment largement répandu qui nourrit le séparatiste égoïste ne supportant plus de « payer pour les autres ». Le VOKA est son dieu et De Wever son prophète.
Du point de vue psychologique, le Flamand a la réputation du travailleur infatigable qui ne lève pas la tête de son travail pour quémander quoi que ce soit. Sa nature est aux antipodes de celle des Wallons naturellement plus râleurs. Le tout, c’est de faire avec les clichés de ce qui précède, cependant que la dernière grève des chemins de fer refusée par les syndicats flamands va dans ce sens.
Il est donc vraisemblable que puisque le séparatisme est en marche avec les Régions, qu’il aura lieu complètement un jour, avec drapeau, hymne flamand et président de la Flandre.
Et qui pourrait être contre ? Pas le MR et Charles Michel puisqu’en s’accordant avec la N-VA le chef libéral accrédite les thèses séparatistes en s’y résignant à l’avance.
Pas le PS, si l’on repense à ses militants, certes sanctionnés, mais qui avec le Mouvement Populaire Wallon le voulaient aussi, alors que Bart De Wever n’était pas né ! Il est vrai que l’actuel PS est royaliste en diable, d’ici à ce que la direction aille à la messe en bloc… si c’est pour la bonne cause…
Bien entendu cette volonté de se débarrasser du poids mort de la Wallonie n’ira pas sans poser des problèmes avec la patate chaude de Bruxelles, de la royauté, du système des provinces et surtout du gouvernement fédéral. Si des économies substantielles sont à faire dans cette gabegie de gouvernements, des milliers de mandataires perdront leurs mandats. Comme on connaît les partis wallons, les députés-chômeurs se rabattront sur la Wallonie qui offrira le paysage d’un champ envahi par les criquets.
Que De Wever freine à la Chambre la reconnaissance de la Palestine et qu’il soit hostile à la séparation de l’Écosse de l’Angleterre n’apportent rien au débat, sinon que De Wever est un politicien flamand opportuniste et que ses idées séparatistes ne sont pas chez lui un principe absolu, mais l’opportunité de jouer un rôle politique.
Que ce type soit sincère ou non est sans importance.
Pour son propre équilibre, il vaudrait mieux que Charles Michel ne le soit pas du tout dans cette aventure de gouvernement, parce que s’il n’était qu’un naïf inconscient, la Belgique serait actuellement gouvernée par un imbécile. Ce qui finit toujours par faire des dégâts.
Reste à savoir si les Flamands sont majoritairement déterminés à la séparation. Ce ne serait pas la première fois qu’un vote serait manipulé, voire recommencé jusqu’à ce qu’une volonté minoritaire finisse par imposer son point de vue. L’Europe a déjà fait le coup.
Alors, le suffrage universel, la démocratie, etc. on n’ose pas trop le dire, mais depuis que les pays communistes n’existent plus, les dirigeants européens ont repris les méthodes de manipulation à leur compte. Seule différence, c’est pour la bonne cause… enfin le prétendent-ils.