Cratès dépouille Cratès de ses richesses (1).
Le rapport d’OXFAM est sans appel « Les 62 premières fortunes mondiales possèdent autant que la moitié de la population mondiale. »
On peut aussi le dire autrement : « Le patrimoine cumulé du 1 % des plus riches du monde a dépassé l’an dernier celui des 99 % de la population mondiale avec un an d’avance sur les prévisions. »
Voilà qui va faire du forum économique mondial qui se tiendra à Davos en Suisse un centre des cogitations sur la question suivante « Maintenant, puisqu’on sait cela, qu’est-ce qu’on fait ? »
Réponse : RIEN !
Pourquoi en suis-je aussi sûr que vous l’êtes sans doute, vous qui me lisez ?
Mais parce que nous savons l’état de nos démocraties. Nos dirigeants suivent la politique européenne d’adaptation aux commerces et à la finance mondiale, une politique de renoncement à toute réflexion sur la nature du capitalisme !
Après cela, liberté aux âmes sensibles de pleurer sur la monstruosité du système. Les larmes n’ont jamais permis aux choses de changer. Au contraire, elles renforcent l’insensibilité des égoïsmes qui permettent les inégalités.
Même les gazettes qui reproduisent le rapport d’OXFAM à grand renfort d’oh ! et d’ah quasiment d’incrédulité, que font-ils après le rapport ? Elles nous parlent tranquillement du train-train de la vie du gouvernement et des hésitations de Charles Michel sur la nature des nouvelles impositions pour s’intégrer dans la compétition des industries et des fabrications avec des chances de placer nos productions.
– On pourrait encore essayer une suppression d’index ?
– Et si on sabrait dans la sécurité sociale ?
– Si on augmentait la durée du temps de travail et si on reculait l’âge de la retraite ?
– Sans augmentation des salaires et des pensions ?
– Évidemment.
Etc. etc.
Quelqu’un de sérieux pourrait-il m’expliquer en quoi cette politique va réduire les inégalités… lesquelles pourraient à la longue provoquer une guerre civile mondiale ?
L’argument qui consiste à dire qu’on n’est pas tout seul et qu’il y a les autres est nul. Cela consiste à dire, je ne fais rien et je m’en fous.
Les réunions à grands coups de trompette entre Nations pour résoudre « les grands problèmes qui nous concernent tous » n’ont jamais abouti à des solutions satisfaisantes.
La COP21, par exemple, qualifiée de grand succès sur la lutte contre l’élévation des températures terrestres. Le rapport de Laurent Fabius dit tout. On va peut-être limiter à 2° ou 2,5° l’augmentation des températures, autrement dit on déguise un échec en succès, dont on n’est pas même sûr !
Pour revenir à OXFAM des économistes sont déjà apparus pour contester les chiffres. À ces croquemorts de l’Humanité on peut dire qu’est-ce qu’1 % ou 1,5 % change dans le fait que cet infime proportion d’Humains est en train de bouffer tout cru le reste ?
Les temps présents sont plus chargés de science et de découvertes que les milliers d’années d’évolution auparavant. Reste malgré tout l'absence de réflexion sur l'économie capitaliste en évolution et quelques autres fléaux qui font des ravages et que l’on n’appréhende pas.
Celui de la démographie est le premier.
Les dominants par la fortune iront-ils jusqu’à atomiser les milliards de gêneurs, non pas pour la survie de la planète, mais pour leur survie à eux ?
C’est une question que l’on serait en droit de se poser considérant le monstrueux égoïsme dont l’homme est capable, puisqu’aucune solution du genre n’a jamais été montée sur cette formidable question qui concerne le devenir de l’espèce ?
Reste enfin le problème délicat de la science avec la question de la création du monde.
D’où venons-nous et où allons-nous ?
Personne n’en sait rien et ce ne sera pas demain qu’on répondra à Gauguin.
Mais alors, ne pourrait-on pas signifier à tous ces faiseurs de Dieu, ces inventeurs de la parole divine, ces charlatans de toutes les églises, d’un peu moins la ramener avec leurs sottises ?
Que des illuminés trouvent leur chemin dans la foi que souvent d’autres illuminés ont trouvée avant eux, c’est leur droit et personne ne les en prive ; mais qu’ils s’organisent en tueurs, assaillent les passants et créent des émeutes au nom de l’idole qu’ils ont imaginée, là ils impliquent tout le monde dans leurs élucubrations.
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1. Cratès de Thèbes, 365 av. J.-C. et mort en 285 av. J.-C. philosophe. Il a donné tout son argent pour vivre une vie de misère dans les rues d'Athènes.