Donald Trump, Jocker républicain.
Au début des Conventions républicaines, comme beaucoup d’européens qui suivent les candidats à l’élection de la présidence des USA, on pouvait penser qu’au grand jamais on n’aurait à dire un mot sur ce clown milliardaire de Donald Trump qui tente l’investiture de son parti pour le mandat suprême.
C’est sans compter sur l’extrême originalité de ce peuple de droite qui défend sauvagement des privilèges et des certitudes qu’en Europe on qualifierait d’illusions comiques d’un autre siècle. À tel point qu’aucune formation d’extrême droite ne l’oserait ici, non pas qu’elle renoncerait par peur d’effrayer, mais par l’irréalité des analyses propres à la situation américaine. Il faut croire que Trump en prenant les Républicains pour des imbéciles étaient encore en-dessous de la vérité et que d’ici à l’investiture, il peut encore appliquer quelques couches sur ses propositions.
D’ici le grand soir où cette marionnette pourrait depuis le bureau ovale montrer son brushing au monde entier, les Américains n’en ont pas terminé avec lui… et nous avec eux, si peu flatteurs pour la démocratie.
Depuis que Trump a appelé à barrer l’entrée des musulmans aux Etats-Unis, comme de bâtir un mur à la frontière mexicaine payé par le Mexique, il reste très peu de conneries grandioses à faire applaudir qui les égalent.
Aussi entre deux attrape-couillons, le milliardaire n’entend pas refroidir les enthousiasmes. Il cosigne avec son staff des conneries intermédiaires que l’on peut considérer comme des bouffonneries moyennes, propres à garder le feu chez ses aficionados.
C’est peu dire que le candidat est farouchement contre les musulmans. Outre la fermeture des frontières il propose le fichage des citoyens musulmans américains. Adolphe avait fait celui des Juifs avec l’étoile jaune. On imagine le croissant pour les futurs réprouvés.
Ce type ficherait la trouille à un caïman. Ne vient-il pas de proposer le rétablissement de la torture en milieu carcéral ? Le « waterboarding » consiste à verser de l’eau sur un tissu qui bouche le nez et la bouche d’un prisonnier. La méthode, mise en place par Bush et pratiquée par la CIA, a été interdite par le président Obama.
Dans son appréciation de la migration clandestine, il n’a qu’une consigne « Ils doivent sans aller ». Le tout c’est de savoir comment et par quel contrôle ? Quand on sait que la Nation s’est formée grâce à une émigration massive, il va avoir du boulot à démêler les clandestins récents, des clandestins ou fils de clandestins anciens. Lui-même est fils et petit-fils de migrants !
Du sort des Mexicains sur le sol américain, n’en parlons pas. Un départ de ses voisins et voilà le Sud presque désert.
Sa misogynie fait merveille. C’est un goujat accompli. Megyn Kelly, présentatrice star de Fox News, en sait quelque chose. Le plus curieux quand il traite les femmes démocrates (pas encore Hilary Clinton mais ça viendra) de « grosses truies, de chiennes, de bonnes à rien et d’animaux dégoûtants » leurs consœurs dans la salle trouvent cela très drôle, y compris le mannequin siliconé qu’il a pris pour épouse et qui a dû le conquérir en s’habillant deux tailles en-dessous.
Il semble que plus rien ne puisse faire taire le milliardaire. Il a compris le genre de popularité qu’il faut pour plaire à son public. Il met les bouchées doubles !
Le plus comique ou le plus dramatique, c’est qu’il pourrait gagner l’investiture de son parti ! Quant à devenir Président des États-Unis, c’est impensable… à moins que ? Il a rempli au moins une condition pour gagner : il est milliardaire et dépense sans compter.
On ne sait jamais avec les Américains. Peut-être ont-ils pris conscience que la politique, ce n’est pas sérieux et que ce divertissement à besoin d’un condensé de Jerry Lewis-Jocker et Jack Nicholson-Batman ?