Du vent dans les Bourses.
Voilà des mois dans plusieurs chroniques (Le capitalisme peut-il survivre) que je dénonce une nouvelle crise sans que le gouvernement réagisse, sans que la presse joue son rôle d’informer.
Le dernier progrès du monstre est le dumping chinois sur l’acier, avec cette fois quelques ministres européens inquiets, parmi lesquels aucun Belge.
L’impassibilité avec laquelle Michel, Geens et les autres poursuivent une politique « comme si de rien n’était », est inquiétante. Malgré le chômage qui ne baisse pas, une croissance insignifiante et un appauvrissement général, si l’on excepte 3 à 4 % de Belges bien à l’abri en compagnie de nos mandataires politiques, à part au carnaval ça ne rigole plus en rue.
Est-ce par ordre venu « d’en-haut » ? La moindre amorce de diminution du nombre de chômeurs, la moindre accalmie sur l’état de la dette, le petit plus du CAC 40 et voilà un feu d’artifice de joie qui s’allume. C’est ainsi que le Financial Times triomphait le 22 janvier sur un titre d’une demi page « Les Bourses américaines et européennes rebondissent ».
Quelques jours plus tard, les Bourses replongeaient, mais sans commentaires.
C’est qu’ils sont inquiets sans l’oser dire, les bougres ! Le système économique, c’est toute leur vie après tout. Un deuxième krach façon 2008, sinon pire, peut faire basculer le monde dans une horreur économique sans nom.
Nos bouillants libéraux purgent les populations, réduisent les plus fragiles à la misère et ils auraient tout faux ?
« Vendez tout » conseille l’économiste de la Royal Bank of Scotland. Quant à Saros, il trouve beaucoup de similitude entre 2016 et 2008.
Les fonds spéculatifs américains plombés par le manque de liquidité aussitôt en faillite, une deuxième fournée dans l’impossibilité de rembourser l’épargnant prend le relais dans les pages financières du New-York Times.
Proche du bide de 2008, cette crise s’amorce aux États-Unis dans une croissance mondiale atone. Le doute s’installe avec l’effondrement du pétrole et le coût dès lors trop élevé des huiles de schiste.
La Chine patine et peine à revenir aux taux de croissance à deux chiffres.
On croirait ces facteurs bénéfiques à l’Europe, c’est le contraire n’en déplaise à Michel. La baisse des carburants n’a aucun effet. L’empilement des mesures d’austérité se paie par la stagnation, sinon par la récession.
Les pays émergents devraient en profiter, le Brésil et l’Inde marquent le pas, d’autant plus dramatiquement qu’au moindre recul, c’est la famine sur les trottoirs de Bombay et la corruption qui indigne la population de Sao Paulo.
Pas que les libéraux et le clan Michel bouchés à l’émeri à côté de leurs pompes, les grands patrons se croient tout permis et on n’en finit plus de lire les montants astronomiques qu’ils soutirent des fonds des entreprises où ils vaquent, dans des situations pas toujours d’une euphorie florissante. De vingt à trente millions de $, voilà l’enveloppe des grands patrons de banque qu’ils prennent à l’année aux USA et en Europe, que ça marche du tonnerre ou que ça risque la faillite.
La bombe financière, cachée sous la grande table autour de laquelle banquètent nos illustres avec les grands patrons, attend un « cygne noir » comme détonateur (On désigne ainsi le premier domino qui fait tomber les autres).
Tous les économistes officiels prédisaient déjà un avenir radieux à l’économie… en 2007 ! Ne sont-ils par merveilleux ? Ils n’ont pas besoin de revoir leur copie. Ils n’ont qu’à nous resservir ce qu’ils nous écrivaient alors.
Et les journaux d’en raffoler, et les libéraux d’en redemander !...
Certes on nous informe. Par exemple RTL a effleuré la situation des Bourses aujourd’hui, soit trente secondes. Auparavant, madame Darhmouch nous avait tenu dix minutes en haleine sur la question du vent soufflant jusqu’à 110 à la côte.
Ce raccourci, c’est toute la combine.
De toute manière l’économie emmerde tout le monde, à commencer par Hakima.
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**** Bon, ça ne vous rappelle rien ? La Bourse d'Athènes a clôturé ce 8 février sur une chute de 7,87%, plombée par les valeurs bancaires, sur fond de turbulences pour le gouvernement de gauche, et d'inquiétude sur les places européennes déprimées par les perspectives de croissance mondiale. La Bourse de Paris a ainsi terminé la séance en recul de 3,20%.