Du déficit par milliards.
Du début de la kamikaze au saut d’index, il y a trois discours.
Le premier, c’est l’envolée lyrique d’un Charles Michel ébloui par lui-même. En politique, le responsable désastreux, c’est toujours le prédécesseur, « c’est pas moi, c’est les autres… voyez dans quel merdier on est ». Quand vous entendez ça, faites gaffe. La première saignée n’est pas loin.
Il n’est pas là d’un trimestre, c’est le discours d’autosatisfaction. « La Belgique va mieux. Un effort et on y est ». L’effort, le saut d’index, rien que ça. L’aide, c’est la tax shift, pas pour nos gueules. Le bon garçon Michel réserve la friandise aux entreprises qui mettront le bonus en poche.
Le dernier laïus est le plus difficile. Comment transformer une déroute en triomphe ? Charles Michel a zéro partout. Sa politique est un désastre. Le trou du budget est énorme. Les économistes homologués gracieux parlent de 3 milliards et quelques. Ils sont loin du compte. Calculette à la main, les honnêtes estiment le trou de l’ordre de neuf milliards !
Voilà illustrée la courte carrière de Charles Michel !
Nous avons affaire à un guignol prétentieux, espérant tout d’une divine surprise. Avec son compère en pitrerie Bart De Wever, il planche sur un hold-up à la Sécu, un nouveau saut d’index et une « rawette » à la TVA. Ces mondialistes pro-business se refont une santé sur nos couennes.
Les socialistes flamands parlent vrai. Le président du SP.A, John Crombez explique « La Banque nationale a confirmé que, dans le tax shift, 6,5 milliards ont été dépensés sans être financés. On n’a jamais vu ça. »
Si c’est exact, Charles Michel et les autres devraient présenter leur démission pour légèreté et incompétence.
Bien entendu, ça ne démissionne jamais le haut niveau. Il n’y a que deux façons de dessouder nos barons noirs : la prison ou le vote. Et encore, on peut toujours s’arranger pour couper à l’une ou l’autre, sinon aux deux !
La garde veille. Le tonitruant Ducarme est prêt pour la diversion sur RTL et RTBF. Michel a dans son oreillette de beaux discours tout préparés, convaincu que les Belges sont des cons. Les balbutiements insupportables de Bacquelaine passent très bien dans les clubs de vieux. Il est vrai qu’on n’y voit pas grand monde. C’est comme le bramement du cerf en forêt de Saint-Hubert, on l’entend de loin ce libéralisme là.
Le MR est coincé dans un coin du ring. Bart De Wever livre le combat de sa vie : réussir à l’assainissement du pays et se présenter aux élections suivantes en sauveur financier de la Belgique. Les Flamands l’attendent avec des banderoles. Le programme de la N-VA peut réussir à condition que cette législature consacre son chef meilleur économiste.
Alors, il ne faut plus tergiverser. Il faut faire vite et frapper fort.
Michel, Reynders, Ducarme et les autres n’ont plus que l’alternative du « wéverisme » pour sauver leur peau !
En plus des mesures antivieux et antichômeurs, en moins d’un an et demi nous avons dégusté la soupe à la grimace annoncée par le père Louis et orchestrée par le fils Charles. Le résultat a produit une cure d’amaigrissement des portemonnaies les moins gonflés, les rendant de plus en plus plats. On est toujours au même point : déficit, chômage et marasme industriel.
Pourtant, rien que supprimer les provinces, c’est au moins cinq milliards de récupérés. Les partis ne veulent pas en entendre parler, parce que cela concerne des milliers d’emplois. Mais qui dit qu’on les supprimerait ? Il manque du personnel partout ! C’est surtout les emplois politiques qui les travaillent.
Entre parenthèse, Bart De Wever a tout faux sur « l’exemplarité » de ses ministres. Johan Van Overtveldt (N-VA) est le plus mauvais ministre des finances que l’on ait eu depuis longtemps !