Le Gérard RTBF est attribué à…
On ne l’a pas cru tout de suite. Gérard Deprez n’était pas planqué quelque part à Molenbeek, coincé entre la crémière complice de lui emballer dans un vieux « Soir magazine » son quart de beurre d’Aubel tous les quinze jours et son coiffeur qui lui frise la mèche frontale tant qu’elle existe encore, non… non ! On l’a vu encore gaillard à septante et un an débattre des accords entre l’Europe et la Turquie, sur le devenir des réfugiés. Devinez où ? Mais chez les Décodeurs en face à face avec Philippe Lamberts d’Écolo.
La RTBF devrait se méfier. Avec des invités pareils, Les Décodeurs se ringardisent. Ce serait dommage pour la petite ouvreuse de charme de l’émission qu’on tient à l’œil pour ne pas qu’elle surclasse les vieux routiers de la maison. Hé oui ! Florence, en collant noir et souliers plats, la Camille des Petites Filles modèles, n’en jette pas trop de peur d’effaroucher les rombiers maisons. Elle n’a même pas droit aux fringues en prêt des miss météo !
Il est encore député européen, dis-donc, notre Gérard, et on ne le savait plus, excepté le responsable des Décodeurs qui devra probablement rendre des comptes à sa direction de cette exhumation insolite.
Franchement, on avait oublié le MCC Le Mouvement des citoyens pour le changement (sic) dont Gérard est le président, administrateur-trésorier et unique membre. Son but en faisant le pitre en 1998 au bureau du PSC (depuis CDH), c’était pour pérenniser son mandat de député européen (déjà). Nothomb, le président du parti à l’époque avait failli entraîner toute la fournée de cathos chez les libéraux laïcs. Gérard avait repris l’idée s’imaginant devenir quelqu’un qui compte au MR. C’était sans savoir que les exécuteurs testamentaires de Jean Gol n’avaient besoin de personne pour garder les couteaux sous la table.
Pourquoi cette exhumation à titre pré-posthume à la RTBF ?
C’est que l’ami Gérard est en sacré décalage avec son chef de file au parlement européen, le bouillant Guy Verhofstadt sur l’affaire turque.
Il est comme ça Gérard, c’est un opposant né, un trublion de droite. Mais, attention, une seule chose le révolte, c’est quand on attente à son emploi de député européen. Le renouvellement de celui-ci à ses septante ans a été épique. Il n’a pas oublié l’idée de Didier Reynders de le mettre sur la liste à un poste de combat. Lui, un poste de combat, vous vous rendez compte ? Il peut passer de bleu foncé à rouge vif, Gérard. Cinq ans d’indemnités avec tout ce qui va avec, on ne rit pas avec ça !
André Antoine du CDH avait conçu en 1998, une « lettre ouverte à Gérard ». Elle n’a jamais pu être refermée ! Pourtant, elle lui demandait de clore son MCC et de rejoindre solennellement le PSC qui allait être milquettisé en CDH, une lettre bien gentille et pleine de bisounours. Il ne savait pas combien Gérard est rancunier.
Na ! Na ! a fait notre Tartarin depuis accroché aux basques des Michel au MR.
Comme vous voyez, je tarde à entrer dans le vif de ce face à face sur l’accord de l’Europe enturbannée.
Est-ce l’âge ? Un vieux fond d’oriental ? Mais Gérard trouve cet accord excellent, comme il s’en est ouvert au préposé de la presse « Je me permets d’être d’accord. Je suis d’accord avec l’accord » pour clôturer par un ambigu « Je n’ai pas dit que c’était mauvais. »
Il représente qui encore, l’ami Gérard, avec des raisonnements pareils ?
Comme Philippe Lamberts déballait au plus pressé des arguments massues et que Gérard en était à faire des œillades à prétention intelligente à l’adresse de la caméra de la RTBF, Mister MCC finit par lancer à l’autre médusé « Je ne vous ai pas interrompu ! ».
Voilà Gérard amoureux de l’accord, faisant confiance aux Turcs, légitimant Erdogan, condamnant les Kurdes à vivre sous la dictature du mégalomane d’Ankara, trouvant astucieux l’aller et retour des Syriens de Turquie à la Grèce et de la Grèce à la Turquie, ravi du baroque va-et-vient ! Il adore les arrivées des fonctionnaires turcs encadrés par des militaires d’Erdogan sur le sol Grec et l’Europe en gonzesse qui se couche devant le client.
Pour lui, c’est juste pour faire peur et stopper l’exode. Les vies en jeux, les efforts que l’Europe devrait faire et qu’elle ne fait pas, les bombardements turcs en Syrie sur les villages kurdes en tuant femmes et enfants… Deprez fait de la politique et pas du bénévolat.
C’est comme ça que l’Europe fout le camp.