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Où va la merde ?

On se souvient dans les chaumières, comment Fadila Laanan reçut la Légion d’Honneur des mains d’un François Hollande, jeune président de la République encore dissimulé derrière une image de gauche.
Alors ministre de la culture de la francophonie, la déesse exotique du PS sentait bon la Nation bisounours qu’on voyait venir du PS et qui devait sublimer l’Art et la culture de la pomme de terre, réconciliés sous l’égide de l’économie mondialisée.
Le gnangnan est une drogue dure qui a assommé la tradition brutale du franc parler ouvrier et a ouvert la voie aux espérances folles de la gauche instruite « prout ma chère » qu’en France on appelle la gauche caviar, entendant par là que le peuple avec ces lascars était caviardé du côté de Solferino. Il allait l’être aussi Boulevard de l’Empereur.
Maintenant, aux RTBFTL nos deux girafons au concours de longueur du cou, on ne sait plus qui est de gauche et qui est de droite, puisque tout le monde parle la novlangue de bois, à l’exception de Marc Goblet, qui reste « rustique » pour mieux nous travailler par le fion marxiste… mais pas trop !
Susurrer « mignon », c’est prendre en minaudant les balles de kalach et montrer à l’adversaire un visage souriant sauf quand on énumère la liste des dernières victimes. On produit alors la larme Hakima, en prenant soin de chausser ostensiblement des lunettes à lentilles grossissantes. Quand on parle chômage ou business, on y confond les deux, afin d’atteindre aux liaisons impeccables.
En un mot, c’est une esthétisation de l’impuissance conclut Sianne Ngai, philosophe. S’y mêlent les désirs sadiques du consommateur pour le pouvoir et le contrôle, avec dans le shaker, l’amertume d’un faux apitoiement.
Le plaisir est à la carte, comme dirait Macron de chez Rothschild et Hollande. L’économie stagne mais le marché de la livraison explose. Le Club des Hubert est à l’avenir, ce que le hareng est à la saumure. Ils seront bientôt inséparables.
La suite va de soi.
On fait du mièvre sans le savoir. On jase de Taubirâââh au lieu de Taubira. On vire abruti redondant, comme il faut l’être si on veut réussir… on s’attendrit devant une photo d’Alain Bougrain Dubourg libérant un pinson ou d’un panda sur un toboggan, puis on rentre chez soi manger un steak d’un animal que l’abattoir découpait alors qu’il était encore en vie, histoire d’aller plus vite pour satisfaire le client.
Ce qui restait de culturel, qui n’intéressait pas Fadila et aujourd’hui Milquet a fait place au mignon qui séduit tout le monde. On sait tout sur Mickey et Tintin, ce sont nos nouveaux Immortels. Il faut dire que les vrais derniers « géants » avaient beaucoup déçu. D’Ormesson à la Pléiade, depuis que Valéry n’est plus Paul mais Giscard, on a compris. Gallimard sous la Coupole se torche au papier bible.
Le Mignon synonyme du Beau voilà que l’univers rétréci est à notre portée. Tout s’explique. On était né con sans le savoir. Deux siècles et demi plus tard, l’Encyclopédie n’est plus un critère. C’est un ramassis de vieille chose que l'ordinateur AlphaGo, championne du Go, apprendrait en dix secondes.
On sort bachelier, puis on fait docteur, comme ma grand-mère accommodait les pieds de porc, sauf qu’elle faisait ça avec amour pour nourrir la famille. Certes, on fait ce qu’elle ne savait pas faire : du fric. En outre, on passe pour intelligent, alors qu’on se moquait de ses vieilles histoires qui n’avaient ni queue, ni tête.
Et pourtant, à y regarder de près, ce qu’elle disait n’était pas si indigne d’un doctorant d’aujourd’hui, mieux le message en était supérieur ; mais comme elle était modeste, cela ne se voyait pas.
Les intellectuels devenus mignons et beaux ont le derrière cousu comme les poupées,. Ils ne chient plus. Cela les ennoblit en un sens, mais dans un autre, ça les constipe.

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Toute la question est de savoir où va la merde ?
Bientôt, ce sera la thèse à la mode de nos universités.

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