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30 avril 2016

Bonne nuit... mais Debout !

Peut-être me suis-je trompé sur Nuit Debout à Paris ? J’ai cru à un happening des gens de « bonne volonté » quand le peuple se transforme en une multitude de princes charmants pour réveiller la belle endormie qu’est notre conscience de classe.
Du coup, je pensais qu’ostraciser Finkielkraut était une faute et qu’une révolution ne pouvait être qu’une fête, une réconciliation comme la fête de l’Être suprême du naïf Robespierre.
J’étais moi-même dans un conte de fée.
Ce n’est pas parce qu’on ouvre les bras que ceux qui s’y précipitent ne sont plus des adversaires déterminés à nous achever à coups de savate dès qu’ils le pourront. Ne font-ils pas toujours de la politique, les gens du pouvoir qui passent faire un tour ? Ils se rassurent devant des hallucinés sans chef, qui fument un joint et font des chaînes humaines en se tenant par la main.
Il ne faut pas leur donner ce plaisir.
Je crois percevoir dans Nuit Debout autre chose qu’un parc d’attraction pour Bobos désœuvrés.
On s’y structure et on commence à y parler de Mélenchon, un peu moins des autres gauches non conventionnelles, Nathalie Arthaud, Olivier Besancenot. C’est un signe. On met des noms sur des visages. A-t-on tort ou raison ? Ceux d’en face n’ont jamais pratiqué autrement que mettre des noms sur des figures afin d’y faire correspondre des partis, des idées.
Comment ne pas s’apercevoir que le peuple en Fancy Fair est aussi peu à craindre qu’un Ruquier ou un Ardisson ?
Par contre, dès que l’attroupement persiste, le peuple y cherche une structure, un plaidoyer, une ligne de conduite. Alors survient un signe qui ne trompe pas, le pouvoir se cabre, prend des dispositions, s’inquiète… Dame, c’est qu’une place pleine de monde qui argumente, à une époque où argumenter conduit presque toujours à ne plus vouloir du système, devient un vrai adversaire.
Débute alors les premiers pas d’une opposition sérieuse et pour qu’elle soit réellement efficace, il reste à la structurer.

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Les Nuits Debout ont trouvé un théoricien original en la personne de Frédéric Lordon, économiste et sociologue, directeur de recherche au CNRS et chercheur au Centre de sociologie européenne (CSE), membre du collectif « Les économistes atterrés ».
Inconnu pour moi et pour beaucoup d’autres, je le découvre au fil de l’actualité.
Sa pensée est rafraîchissante et elle me séduit.
Enfin, voilà un intellectuel qui ne mâche pas ses mots et expose clairement les enjeux du monde moderne. La place de la République a trouvé son porte-parole. Il ne faut pas qu’elle ait en même temps trouvé son gourou. Méfiance ! Bon, jusqu’à présent, Lordon est un penseur qui ne s’affiche pas comme un meneur. Prenons-en acte.
Lordon commence par dénoncer la "chefferie éditocratique qui confisque la parole autorisée". Ce que je fais depuis des années, montrant et démontrant la complaisance des journaux et autres médias assujettis par toutes les fibres de leur management au pouvoir économico-politique.
Il estime que ces faiseurs d’opinion n’ont qu’une idée : pousser Nuit debout à débattre dans un cadre démocratique, afin de graver dans la pierre "le citoyennisme intransitif, qui débat pour débattre, mais ne tranche rien, ne clive rien, et est conçu pour que rien n’en sorte".
Lordon plaide : il faut refuser cette démocratie "All inclusive".
Là gît une nouveauté dans la parole dénonciatrice de l’extrême gauche, d’habitude embarquée vers des majorités de gauche utopiques dans le respect des « lois démocratiques » made in système. Le débat démocratique, c’est l’impasse qu’entendent imposer "la secte malfaisante, la secte de l’oligarchie néolibérale intégrée des médias organiques de l’ordre social".
Et de conclure "nous ne sommes pas ici pour être amis avec tout le monde, et nous n’apportons pas la paix, nous n’avons aucun projet d’unanimité démocratique".
Voilà qui fait du bien à entendre et rend à Nuit Debout le sens de la lutte.

29 avril 2016

Trump pète le feu.

Avec Donald Trump, c’est toute une image stéréotypée de l’Amérique qui disparaît, celle du bon Américain qui vole au secours du frère européen, mais qui n’oublie pas le rapport service-prix. Le champion des Républicains ressemble fort à Berlusconi. Et des Républicains sont actuellement majoritairement prêts à le présenter à la présidence des États-Unis.
En France, pays si proche de nous que l’on croit parfois que ce qui leur arrive nous arrive, le phénomène Marine Le Pen a fait du Front National quasiment le premier parti, puisqu’il ne faut pas moins de la ligue de tous les autres pour éviter qu’il ne brise le plafond de verre et entre dans les responsabilités en chef d’orchestre.
L’individualisme sorti tout droit de la compétition pour le pouvoir a donné naissance à des tribuns qui cherchent à faire plaisir aux citoyens quoi qu’il arrive, en flattant les bas instincts. Les gens aiment entendre des propos qui les réjouissent. Aussi sont-ils friands des discours qui les rassurent et quelque part les mettent en joie.
– Taïaut !... Boutons le feu !... Mettons les étrangers dehors !...
Pour une fois, Alain Gerlache a raison, sauf que la lie n’est pas que dans le fond de la bouteille
On pourra gloser à l’infini sur le poison de ce populisme là, mais il est avant tout le produit d’une réalité qui modifie les rapports entre les gens en tuant la solidarité et le consensus qui jadis accordaient le bénéfice du doute aux dirigeants « à l’ancienne ».
Quand Trump propose dans ses discours d’établir un mur entre l’Amérique et le Mexique, quand il affirme qu’une fois élu plus aucun musulman ne pourra passer la frontière, qui le croit réellement ? Personne, mais ce discours est entendu avec plaisir par beaucoup de monde. De la même manière, les diatribes de Marine Le Pen contre l’Europe et la monnaie européenne, responsables en grande partie, selon elle, de la crise profonde de son pays, ne rejoint-elle pas les partisans anglais du Brexit pour les mêmes raisons : plaisir de dénoncer un ennemi lavant de toute faute et de tout reproche les citoyens impliqués, sans réfléchir aux conséquences ?
Ces personnages médiatiques entraînant les foules et menaçant l’ancien château de cartes des partis ne sont que les effets et non les causes. C’est à la fois la propagande élevant la société de consommation à un art de vivre mieux et le résultat inverse qui perturbent aujourd’hui les populations.
La responsabilité de ce processus incombe au pouvoir politique qui a abusé et abuse encore les électeurs sur la nature de ses projets, par lâcheté et profit personnel.
Étonnons-nous après cela du succès de ces chants des sirènes de Trump à Marine Le Pen !
Le mensonge ne date pas d’hier.

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Nous subissons encore un enseignement qui sacralise la pensée grecque dans la fondation de la démocratie, faisant de cette civilisation la pionnière de la modernité.
Ne nous a-t-on pas assez rebattus les oreilles sur l’universalité de ce noyau civilisateur ?
La Grèce nous a juste donné à voir une civilisation parmi d’autres, captivante certes, mais non exempte de défauts et de singularités proprement insoutenables, comme l’esclavage ou les sacrifices humains dans les rituels religieux. L’esclavage revient avec le capitalisme triomphant. Quant aux sacrifices humains, sous prétexte de religion, Daech s’en charge.
Nos politiques depuis le siècle dernier nous beurrent la tartine sur le devenir de la démocratie, de ses difficultés à ressembler à ce qu’elle était 400 ans avant JC. Ils en ont conclu que nous ne pourrions jamais égaler ce monde disparu, mais que nous en approcherions par la douceur de nos mœurs et notre manière de vivre ensemble !
Et les voilà revenus à l’avant Pythagore, quand la cité était malade de ses inégalités, de ses parricides et de ses guerres civiles !
Quel bel exemple ils nous donnent ! N’empêche, ils poursuivent leurs leçons et nous disent les erreurs à ne pas commettre, alors qu’ils sont les coresponsables de celles que nous avons commises !
Quelque chose se passe. Le peuple retourne à l’inculture et oublie la leçon supposée édifiante de la démocratie de l’ancienne Grèce, donc n’est plus sous le poids d’un remord de n’avoir pas atteint à la perfection. Il redresse des idoles, en trouve de nouvelles et on crie au fanatisme religieux, au populisme et à tout ce qui fait grandir la plaie.
Il ne faut pas oublier que le « démos » (le peuple) a toujours été « tenu » en laisse par l’oligarchie, les aristocrates qui méprisaient les « petits ». Qu’il soit sensible aux déclarations d’amour d’une nouvelle fournée de politiques qui font mine de le tenir en haute estime, cela est vrai aussi.
Le but de Trump et de Marine Le Pen est identique à celui des majorités en cours : prendre le pouvoir. La forme en est différente, c’est tout.
Quels sont les arguments et les faits à leur opposer ?
Là est la question.

28 avril 2016

Le travail à la con a de l’avenir.

On le répète régulièrement, les temps nouveaux ont tué le savoir-faire artisanal. Avant, on pouvait dire avec fierté qu’il fallait autant de temps pour former un bon ouvrier qu’un bon ingénieur.
Avec ce savoir-faire à tous les niveaux a disparu le plaisir de la création de A à Z de toute fabrication.
La parcellisation des tâches pour un rendement supérieur à tuer le plaisir de faire et décerveler d’ennui le personnel. Or, si les modes de fabrication changent, l’individu dont la seule ressource est le travail n’a pas changé. Il est toujours aussi inventif et curieux qu’avant.
Il ne peut exécuter le travail qui lui assure son pain avec le plaisir de créer.
Le travailleur moderne s’emmerde au travail.
Comme vont jusqu’à dire certains sociologues « la technologie devait réduire le temps de travail, l’air du temps le prolonge, pour faire toujours plus de «métiers à la con».
Le terrible dans tout ça, les travailleurs savent ce cirque parfaitement inutiles. Comme il n’y a plus de raisons d’être inventifs, ils rigolent des efforts des contremaîtres et des ingénieurs pour que les gens « participent à ce qu’ils font » au nom d’une collaboration quasiment patriotique (l’esprit d’entreprise).
David Graeber, l’anthropologue anglais, appelle aujourd’hui les boulots interchangeables à gestes répétitifs «bullshit job», un boulot de merde, ici on dit boulot à la con, l’expression est moins sentie, si je puis dire.
On se demande encore pourquoi le « progrès » – Keynes espérait ne nous faire travailler que 15 heures semaine – n’a fait que nous pousser à travailler plus, si bien qu’en ces temps de manque de travail, pour nous en sortir nous devons travailler plus et cela jusqu’à un âge avancé.
On comprendrait encore que pour occuper les gens, la société invente des métiers inutiles qui vont à l’encontre de la technologie, ce qui est sans doute le cas en Belgique avec les 5 gouvernements et les agents d’administration que cela implique. L’industrie doit en fournir pas mal aussi, sauf que dans cet univers ce serait plutôt la bêtise des entrepreneurs. Pourquoi nos économistes tiennent-ils donc au mécanisme de la croissance, mais pour justifier et maintenir le système dans ses normes libérales. En effet, pour réduire le temps de travail à ses plus petits retranchements, il faudrait donc changer le système dont le seul moteur est le profit de quelques-uns contre les bas salaires de tous les autres.
De Macron à Elie Cohen, ils n’ont pas trouvé autre chose.

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Est-ce à dire que nous allons vers une société dont la moitié sera faite des gens sans travail et vivant de l’aumône publique ?
Les boulots de merde ou les emplois d’apparence et qui sont tout bonnement inutile semblent être une piste. Comme elle est toute fraîche, François Hollande a trouvé malin de créer des stages qui permettent aux chômeurs qui y sont admis de ne plus être comptabilisés sur la liste des chômeurs complets, d’où la baisse de ce premier trimestre d’inscrits. Ces stages sans avenir entre dans la catégorie des boulots d’apparence.
Le principe est le suivant : on apprend dans des ateliers bidons quelque chose de ce qu’avant on appelait l’apprentissage en usine pour rentrer au chômage une fois le stage accompli.
Sont forcément chargés d’inutilité manifeste de départ les fonctions dites de support et les services aux entreprises, genre ressources humaines, management, droit, qualité, finance, communication, conseil, etc.
C’est la mode des industries de service, les services financiers, le télémarketing, ou le droit des affaires, les administrations, ressources humaines ou encore relations publiques.
Du côté manuel, c’est plus délicat. Il faut trois à quatre ans pour former un bon maçon à la pierre et l’industrie n’a plus besoin de manœuvres puisque les techniques de levage et de transport de matériaux y suppléent largement. D’où des stages de trois mois réservés à des professions où il y a pléthore, comme la profession d’aide-ambulancier ou pour l’obtention d’un brevet de conducteur d’engins d’entrepôts ou de chantiers. Sauf qu’on n’embauche pas et que le stage terminé, c’est le retour à la case départ.
Personne ne décide vraiment quels boulots sont utiles et quels boulots ne le sont pas. Puisqu’il s’agit en réalité de distinguer le travail socialement utile et celui vide de sens. Les responsables en ressources humaines le savent bien, qu’un métier est d’autant moins payé qu’il est utile à la société.
Ces trente dernières années, on a vu un accroissement extraordinaire d’emplois de bureau, souvent injustifiables pour des productions qui ne sont pas à mettre en parallèle pour trouver les raisons de cette expansion bureaucratique. C’est comme si quelqu’un inventait des emplois sans intérêt à la François Hollande pour accompagner la mondialisation économique. Rationnellement inexplicable, on ne comprend pas bien un système économique, par ailleurs tant enthousiaste pour rationaliser !
Et malgré cela, le chômage massif et durable ne descend pas.

27 avril 2016

Théodore Dalrymple, tu connais ?

Charles Michel est un marrant. Ce type ne s’aperçoit jamais de rien au sein de sa majorité. Il n’entre en transe que lors d’un « dérapage » des syndicats ou des partis francophones qui ne font pas partie de son gouvernement.
Quand Jan Jambon dérape, Charles Michel regarde ailleurs. Au MR, lorsque ça devient trop gros, Michel fait un geste. Il se défait de Jacqueline Galant, parce qu’il n’a plus les moyens de faire autrement.
Ce fut douloureux, parce que la dame fut porte-flingue dans la guérilla Michel-Reynders et que le vainqueur lui devait bien une place de ministre.
Ça sent le gaz entre le CD&V et la N-VA en Flandre où il est question de se bien positionner aux yeux des électeurs. L’attitude de Michel est touchante. Il devient la nounou des deux partis. C’est tout juste s’il ne revendique pas l’emploi de conciliateur. Comme c’est en région, les pointus sont tatillons, il n’ose pas. On le voit alors faire des yeux d’amoureux chaque fois que son regard se pose sur ses ministres flamands, c’est comme un message envoyé à Kriss Peeters pour le CD&V, et un « mamour » dans le cou à l’adresse de Bart De Wever, quand il se penche vers Jan Hambon à la commission de la Chambre, pour lui glisser quelques douceurs à l’oreille.
Avec Alexandre De Croo, c’est différent. Ils sont cousins de partis. Leurs pères les ont propulsés là où ils sont et ils ont joué « à qui sera premier ministre le premier ». Alexandre a bien une petite jalousie enfouie dans son égo, mais ce n’est pas grave. Son tour viendra.
Sauf que le peuple n’est pas content de ces simagrées et qu’il a conscience que le chef de l’exécutif se fout carrément de savoir comment on vit avec mille euros par mois.
Et pendant ce temps, la Suédoise retourne à son nom initial : la Kamikaze !... mais pas sous la pression du gentil Di Rupo, mais plutôt sous celle des deux champions de la Flandre éternelle.
C’est le clash entre le CD&V et la N-VA à propos des nouveaux arrivants.
Wouter Beke, le président du CD&V, reproche à la ministre de l’Intégration Liesbeth Homans sa flamanditude « d’abord nous, les autres ensuite ». Ici, il ne s’agit plus des Bruxellois, ni des Wallons, ce qui aurait été de la routine, mais de l’immigration. Et là, on ne rit plus. Le fonds de commerce de l’un et l’autre parti dispose des paquets de voix à qui sait les prendre. L’opinion en Flandre rejoint l’opinion wallonne : buiten la couscousserie !
La N-VA boit du petit lait, son message traverse facile les comprenettes embrumées. Le CD&V patine dans l’in fine d’un Limbourgeois bilingue qui aurait bandé jadis pour Joëlle Milquet. Liesbeth Homans raille Wouter Beke, ce petit curé de campagne qui soigne ses boutons à la branlette hygiénique.
De son bureau sacristie, Wouter réplique sèchement « on peut à nouveau lire le discours tenu ces dernières semaines par la N-VA dans l’article d’opinion de la ministre Liesbeth Homans. Nous devons engager un vrai débat sur la pertinence de ces propos ».
Il en ressort du tapage que la N-VA est sur une pente raciste « ce qui est tout à fait opposé à notre manière idéologique de voir les choses. Et nous tenons à être très précis sur ce point. »
Puis, Wouter se lâche, le voilà-t-il pas qu’il cite Theodore Dalrymple, que personne ne connaît hormis l’ancienne clientèle de ce médecin retraité et deux ou trois gazettes du bien parler le moedertaal.
Traiter Liesbeth de Théodore, vous vous rendez compte ! Charles Michel risque de perdre sa place avec ces gamineries.

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Homans Liesbeth se gausse. Elle veut bien débattre sur le « Wir Schaffen Das » d’Angela Merkel avec Wouter. Angela a jeté l’éponge. Le trop plein de réfugiés a fait basculer les Lands dans la rébellion. Wouter préfère un affrontement par communiqués, plutôt que s’asseoir sur un casque à pointe à la télé, devant la flamboyante Liesbeth.
Charles Michel est comme le caniche de la maison qui voit ses deux maîtres se taper dessus. Son petit cœur se déchire. Le peuple attend toujours qu’il s’explique sur les cinq gouvernements, risées du monde entier, la déglingue du chômeur cohabitant et l’art de vivre avec moins de 1.000 € par mois.
On risque d’attendre longtemps.
À part ça, on peut vous donner des nouvelles du petit Chastel, si ça vous dit ?
Il va bien. Il profite. Il ne fait plus pharmacien. Il a remis son officine. Il apprend aux autres MR l’art de dorer la pilule.
Tout roule, quoi…

26 avril 2016

Insomnies à Nuits-Debout.

Depuis que Nuits Debout a exclu Alain Finkielkraut de la libre discussion à Paris, il y a quelque chose qui me gêne dans ce mouvement spontané.
Non pas que j’aie de l’estime pour le nouvel académicien et encore moins que je sois sur son tempo politique, mais en privant de parole quiconque souhaite s’exprimer, c’est agir de la même manière que les médias.
Du point de vue belge, ce serait cautionner la politique de la RTB et de RTL invitant toujours les mêmes (dans le jargon, cela s’appelle les bons clients).
Il est possible qu’entrant par un autre bout de la place, Finkielkraut aurait peut-être participé à des discussions avec des débatteurs intelligents.
Ou alors, tout cela serait un théâtre qui cacherait une récupération partisane camouflée derrière une absence de pouvoir temporaire.
Encore qu’une pensée générale touchant un pouvoir économico-politique d’une Europe foncièrement de droite ne me gênerait pas, quand bien même ce serait le seul objectif de Nuit Debout.
Les vieux renards comme Cohn-Bendit et Goupil sont persuadés qu’il y a quelqu’un derrière ce mouvement spontané, sinon, qu’il y en aurait même plusieurs. C’est possible tant une récupération peut toujours revaloriser un parti d’extrême gauche dont sa principale préoccupation, avant de partir à l’assaut de l’Élysée, c’est de savoir avec quel effectif ?
Il est possible également que de ce bouillonnement naisse un nouveau parti partageant le destin des autres, se taillant une place dans le périmètre des gauches anti-PS.
En Belgique, on affecte un parisianisme d’« habitués » qui risque, comme en couture, d’être démodé le mois suivant.

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L’impression qui ressort de la foule populaire est différente.
Tout passif et tout doux qu’il est, le public belge intériorise trop ses révoltes et se ronge les sangs de ne pouvoir les exprimer. Il s’impatiente de remplacer les faire-valoir du système. Il n’a pas appris à dire les choses. On l’humilie par la technique du langage des professionnels du bien dire. On l’a vu trop souvent bafouiller lors des émissions bidons de la RTBF et de RTL le dimanche à l’heure de l’apéro. Si bien que les directions préfèrent des représentants d’associations ou de syndicats, censés le représenter. On a moins de surprise.
On peut se dire « bon sang, comme l’invité inhabituel est mauvais !», alors que jactaient dans la satisfaction de soi, nos illustres permanents des plateaux.
Tous les invités occasionnels sont par avance les dindons de la farce.
On ne leur demande qu’une chose : se taire après leurs deux minutes de gloire, alors que les politiques s’épanchent des quarts d’heure durant.
Peut-être n’avons-nous pas « le génie » des Nuits Debout parisiennes ou que nous avons trop d’impatients dans la jeunesse, surtout estudiantine ?
C’est dommage parce que les souffrances sont réelles et que les victimes du système économico-politique ont beaucoup à nous apprendre.
Le peuple mérite beaucoup mieux que ses dirigeants. A contrario de la pensée convenue, le peuple est beaucoup plus sincère et intelligent qu’on ne le croit en haut-lieu. Les gens « du dessus » tournent en rond dans un monde qui ne concerne en rien les vies ordinaires.
Je crains fort que les Nuits Debout ne le comprennent pas non plus, mais au moins, auront-elles essayé.
Et c’est déjà méritoire !

25 avril 2016

Un débat faussé à la RTBF et à RTL.

Ce dimanche, nos deux infos nationales se sont penchées sur les déclarations de Jan Jambon selon lesquelles des musulmans auraient dansé de joie à la nouvelle des attentats de Bruxelles.
Qu’il y ait eu de pareils énergumènes, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Ils ont été probablement peu nombreux, pas de quoi généraliser et surtout pas de quoi tirer des conclusions. S’ils avaient eu lieu, les bals de plein air ne seraient pas passés inaperçus.
En parler en toute décontraction est devenu impossible sur nos deux chaînes.
C’est surtout la présence de « personnalités » d’origine Nord Africaine qui procure un certain malaise sur les plateaux. On a l’impression qu’ils sont à la fois juges et parties et que par leur seule présence, les autres intervenants font extrêmement attention à ce qu’ils disent.
Un malaise qui s’installe, c’est une confrontation sincère des points de vue qui fait place à des langages convenus de politiciens prudents.
Au fil du temps, ce sujet est devenu explosif, c’est le cas de le dire.
En gros, la gauche de laquelle bonne première se détache le PS, fait de l’angélisme ; tandis que la droite aurait tendance à ostraciser la communauté musulmane. À côté de cela, le plus clair de la population sombre dans le racisme le plus imbécile et le plus virulent.
Conclusion, parler du problème de l’immigration maghrébine librement et en toute impartialité en Belgique relève d’une mission impossible.
Jan jambon a lancé quelques paroles en l’air et on s’est aperçu qu’il n’y avait rien dedans en retombant, mais il les a lancées. Le mal, c’est que nous ne sachions pas y répondre autrement qu’en niant ou en approuvant.
À moins d’être complètement cinglés ce que sont parfois les intégristes, quel est celui qui ayant de la sympathie et pis encore étant une taupe de Daech à Molenbeek ou ailleurs irait danser de joie dans les rues, après un attentat ?
À l’heure actuelle, personne ne peut donner le moindre renseignement sérieux sur l’ampleur ou la non-existence de ce phénomène.

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Par contre, on peut très bien esquisser une histoire et tirer un bilan de ces quarante dernières années d’immigration maghrébine sur le territoire belge.
On pourrait sans difficulté rappeler que cette immigration fut souhaitée par le patronat à une période où le chômage n’inquiétait personne. La métallurgie avait des perspectives d’emplois pour une main-d’œuvre peu qualifiée. Les patrons redoutaient de ne plus trouver du personnel pas cher. Le PS en Wallonie pensait grossir ses rangs d’ouvriers pauvres, futurs électeurs de gauche, qu’on logerait dans des tours en construction comme à Droixhe.
Les sociologues, les chercheurs de l’Institut Vandervelde et les militants de la Fondation André Renard étaient confiants. On se frottait les mains. On vantait la forte natalité et on se félicitait que le prophète ait fixé à sept le nombre d’enfants par couple.
Les immigrations antérieures de Polonais, d’Espagnols et d’Italiens s’étaient parfaitement intégrées. L’assimilation était un succès et l’est encore. La diffusion et la dilution de ses membres dans la société étaient parfaites, les mariages mixtes éteignaient sur une ou deux générations les particularismes. Tout finissait en chansons et folklores. Dans les corons des années cinquante, les mineurs italiens parlaient wallons avec les mineurs locaux.
Pourquoi en est-il autrement avec l’immigration maghrébine actuelle ?
Cette immigration est trop massive et trop typée. La crise d’un système économique fichu est trop intense. Les jeunes immigrés sont massivement au chômage et peuplent les prisons.
L’Afrique du Nord est une partie d’un autre continent. Les mœurs et les usages et surtout la foi musulmane sont fortement différentes et concurrentes des mœurs de l’Europe. La disparité entre les sexes au point que l’un domine ouvertement l’autre, tout enfin, jusqu’aux accoutrements auraient dû alerter les politiques et les sociologues sur les difficiles assimilations. Personne n’a mesuré les difficultés que la société européenne devait surmonter pour une immigration réussie.
Pourquoi les imans sont-ils les premiers à interpréter le coran comme un livre de paix et d’ouverture aux autres religions, parce que justement il ne l’est pas et qu’ils craignent l’interprétation bien différente qui pourrait être faite.
C’est un échec.
Franchement, la franchise n’est pas le côté fort du pouvoir qui a honte de sa laïcité de principe. Reconnaître les erreurs commises serait déjà de nature à élaborer des solutions pour réparer les dégâts.
Mais comment dire… le temps est compté. C’est une question de pourcentage. À combien estimons-nous l’immigration maghrébine actuelle et à combien évaluerait-on le pourcentage pour qu’il soit impossible de poursuivre notre culture dans les mœurs qui sont les nôtres ?... pour tout autant que nous ne soyons pas nos propres destructeurs de notre façon de vivre, bien entendu.

24 avril 2016

C’est pas moi, c’est l’autre…

En Belgique, on n’en a pas fini avec les centrales nucléaires que les partis politiques ont souhaitées dans leurs vœux les plus chers, dès les années soixante.
Sans doute y avait-il l’euphorie d’une technologie en pleine ascension et découvertes, mais il y avait aussi un lobbying et probablement des commissions de la part des compagnies d’électricité auxquelles les mandataires du peuple résistent mal.
Sans savoir comment on allait les démolir quand elles seraient à bout de souffle et combien cela coûterait, la Belgique s’est lancée dans la construction de ces centrales réputées produire un kilowatt bon marché.
Cette légèreté dans la conduite des affaires, nous pourrions le payer cher.
Personne n’a vraiment imaginé le danger potentiel d’avoir à proximité de son domicile des bâtiments susceptibles d’être une cible pour des attentats. L’écologie était à ses débuts. Le parti socialiste a laissé des discours dans lesquels les militants marquaient leur enthousiasme pour le travail que cette politique allait engranger. Des gens stupides parlaient d’une ressource d’énergie éternelle.
C’était bien avant Tchernobyl.
À ce désastre mondial, on s’est rendu compte en Belgique que depuis le point zéro de Tihange, il était impossible d’évacuer la population d’un périmètre comptant les villes de Huy et de Seraing et peut-être même de Liège.
Personne n’y avait pensé avant.
On n’avait pas estimé réellement les coûts de production et de traitement du combustible, prévu des laboratoires et les installations de traitement de déchets radioactifs, afin de garantir et provisionner les finances du projet même.
En France, on évaluait en 2005 le coût du démantèlement de la centrale de Brennilis à 482 millions d'euros, soit 20 fois plus que l'estimation.
Il ressort de cela une réflexion inquiétante sur la légèreté du personnel politique, seul compte le temps court qui va de l’élection à la réélection. Nos dirigeants ne sont pas fiables parce que contrairement à ce qu’ils ne cessent d’affirmer, le futur lointain est sans intérêt pour eux. Or, c’est ce qui conditionne les générations suivantes, les enfants et les petits enfants et c’est ce qui devrait les toucher le plus.
Ceci est valable pour tout, par exemple la crise et le dysfonctionnement de l’économie ! Qui dans la gestion de l’État, doute de l’efficacité de la politique actuelle et en cherche une autre ?
Pour le nucléaire, les moindres défaillances peuvent engendrer des catastrophes.
Le sort des réacteurs nucléaires parvenus en fin de durée de fonctionnement est loin d’être réglé. L'industrie ne maîtrise pas la technique qui consisterait à dépolluer les sites jusqu’à y faire pousser des légumes et y lotir les terrains.

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Tous les matériels intégrés dans le réacteur sont irradiés à un degré plus ou moins important. La technique de démontage s'avère délicate si l'on veut éviter la contamination des travailleurs. De même, il faut ensuite enfermer très soigneusement les différents matériaux et liquides radioactifs pour éviter qu'ils contaminent l'environnement.
Les déposer dans un lieu sécurisé revient à déménager un danger d’un site pour l’implanter dans un autre, avec ceci de particulier que celui-ci ne produira rien et devra être gardé et protégé pendant des centaines d’années !
L'espoir des nucléaristes serait d’enfouir sous terre les déchets radioactifs. Là non plus, rien n'est maîtrisé. Dans la mine de sel d'Asse, en Allemagne, on a commencé il y a quarante ans à enfouir des déchets nucléaires. En 2004, la montagne de granit voisine a bougé et le site d'enfouissement se fissure. Il faut y injecter du béton en permanence. On prépare un autre site dans une mine de fer à Konrad.
La responsabilité des politiques des années 60 est grande. Celle de nos actuels dirigeants ne l’est pas moins. En retardant les fermetures des centrales, ils font courir aux populations des risques énormes. Le prétexte est simple, produire plus d’électricité pour rester compétitif.
En fin de compte, c’est toujours la question économique qu’on met en avant sous prétexte que les autres pays sont des concurrents. Nous ne pouvons donc pas fermer les centrales qui nous priveraient d’un atout indispensable.
En clair si Charles Michel se conduit comme un voyou, c’est à cause des autres qui en font autant.

23 avril 2016

Vas-y mec, raconte…

Ça rentre sec dans la case à dénonciations, comme des blattes derrière le compteur à gaz. Le travail au noir est visé par les baveuses sur le NET des gens qui veulent du bien à l’État et à eux-mêmes : il y a déjà eu 3.047 dénonciations en 5 mois depuis la mise en place du site internet. Entre donneurs, on se rappelle le bon vieux temps où la gestapo croulait sous la lettre anonyme. Comme cette fois, c’est pour « la bonne cause », vous pensez avec le titre de citoyen d’honneur en plus, certains vont finir comme les Dalton par se dénoncer eux-mêmes.
Encore que ce n’est pas le chiffre exact, 3047 dénonciations qui ont empêché les « tricheurs » d’arrondir leurs fins de mois. C’est beaucoup plus ! Les autres qu’on n’a pas réussi à « pincer » ou d’autres encore dénoncés injustement, par besoin de nuire et haine, voilà qui devrait faire un gros paquet supplémentaire. Et le bidule n’est là que depuis cinq mois !
Que les candidats à la dénonciation se rassurent, quoique les autorités s’en défendent, une dénonciation anonyme ne sera pas jetée au panier et si sur le site Internet le dénonciateur agit sous un faux nom, si les faits dénoncés sont avérés, le dénoncé le sera bel et bien.
Quand on doit vivre avec moins de mille euros et qu’on se débrouille pour ramener un ou deux billets de cents en plus… eh bien non ! C’est un crime, la patrie est en danger, les corbeaux veillent. On dénie à une partie de la population l’instinct de survie !
Le délicieux Christophe Carpentier a été commis par le journal La Meuse pour couvrir l’événement des 3047 d’un article flamboyant.
Il l’a fait à la façon d’une pub.
« Votre voisin travaille au noir? Votre voisine perçoit des allocations de chômage alors qu’elle travaille en black? Depuis octobre 2015, il vous est possible de dénoncer ces abus sociaux, sur un simple site internet. Et ça marche. Selon le secrétaire d’Etat fédéral en charge de la lutte contre la fraude sociale Bart Tommelein (Open VLD), 3.047 plaintes ont déjà été répertoriées sur les cinq premiers mois, soit de début octobre à fin février. »
…et de détailler avec délectation ces ignominies, comme si en tombant dans un trou on n’essayait pas de se raccrocher à n’importe quoi plutôt qu’à se laisser couler au fond les bras le long du corps.

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On voit d'ici la gueule des bourges du Club Lorraine, le Charpentier allant de table en table "Votre voisin travaille au noir ? Votre voisine perçoit des...". Il finirait pas sa phrase, il se ferait jeter !
Bien sûr, nos grands saligauds applaudissent. Eux n’iraient pas raconter des craques au CPAS. Ces grands assistés sociaux qui se font au gouvernement et dans des assemblées indemnisées des paquets de pognon ne s’abaisseraient pas à filouter de quelques centaines d’euros, parfois moins, les institutions sociales, ces auges à merde de la société d’indigestion.
L’auguste de service de la Meuse est précis.
« … ce sont des dénonciations, pas forcément des fraudes avérées…Toutes sont traçables, l’anonymat de la dénonciation étant interdit. Du moins en théorie. Car il semble possible, sur le site, de falsifier ses données personnelles. »
Voilà qui donne des idées aux dénonciateurs qui ne sont pas clairs. On pourrait dénoncer Bart Tommelein, comme étant un secrétaire d’État qui ne récupère pas assez ou qui fait une opération qui coûte de l’argent à l’État plutôt qu’il n’en rapporte. Carpentier oublie que la récolte dans les petits portemonnaies, il parle de 181 millions, est le fruit d’enquêtes, de personnels mobilisés. Il serait plaisant d’en établir le coût.
Comme ce serait de la contrepropagande, on ne saura jamais ce que touiller dans la merde a réellement rapporté à l’État, certainement beaucoup moins.
Par contre, on sait que le Belge moyen à l’âme dénonciatrice, qu’un rien le pousse à dénoncer et pour peu que l’État par ses agissements le conduise à révéler sa nature perverse, on a ainsi une meilleure image du climat délétère.
C’est heureux que le Belge moyen n’ait pas accès aux banques, aux comptes truqués, aux magouilles de Panama et d’ailleurs. On dénonce à sa hauteur, interdiction de dénoncer plus haut.
Merci Christophe pour cet éclairage grandiose.
Mec, ça t’a rapporté combien ta pige ? T’es sûr que tu travailles pas au black, que t’as tout déclaré ? Ou alors, t’es freelance. T’as un comptable ? Comment tu fais pour joindre les deux bouts ? On sait que pigiste à la Meuse, c’est pas l’eldorado ! Si t’es honnête tu dois pas manger tous les jours. Vas-y raconte, les dénonciateurs doivent savoir…

22 avril 2016

Brexit, la corde de l’euromicide.

L’Europe de plus en plus en décalage avec les Européens va-t-elle perdre un de ses membres fin juin par la victoire du Brexit en Grande-Bretagne ?
Ce n’est pas ce qui préoccupe les Belges, plus orientés aujourd’hui vers la politique intérieure que des spéculations géopolitiques.
En effet, le dernier dérapage de Jambon, le bouclage du budget en faveur des thèses de la N-Va et du MR qui se retrouvent unis contre les doléances du CD&V et les prévisions de Kriss Peeters sur la confection du budget suivant, ce gouvernement fait assez de ravages à lui tout seul pour qu’on oublie un peu l’Europe.
Un des arguments pour que les Anglais restent dans l’Europe vient encore de s’annuler. La gouvernance mondiale sous différentes formes est en train de s’approprier toutes sortes de bénéfices hier encore attribuables au statut de membre de l’Union Européenne, comme les communications.
Des seuils existent. Si demain, n’importe quel pays en dehors de l’Europe avait la capacité d’adhérer à des marchés comme ceux en discussion entre les USA et l’UE et c’est en passe de se réaliser, être membre de l’UE deviendrait une mauvaise affaire par les coûts de fonctionnement du système, pour des résultats identiques aux non-membres.
L’UE n’a jamais affiché une grande volonté de lutter contre l’évasion fiscale des sociétés multinationales, c’est que l’UE a inscrit dans son traité le droit à la libre-circulation des capitaux, initialement prévue par l’OCDE.
Si des mesures sont prises, c’est le résultat du nouveau système de gouvernement mondial, dans lequel l’UE est un acteur subordonné. Par ailleurs tant critiquée par la pression accrue sur les salaires et l’alourdissement de la semaine de travail, la mondialisation a parfois du bon.
Les instances mondiales situées à Genève entrent en concurrence avec l’Europe sur des normes diverses qui vont des automobiles aux légumes, si bien que rester dans l’Europe double quasiment les obligations de conformité à des critères variés, à moins que l’UE ne calque complètement sa politique en ce domaine sur ces instances. Dans cette alternative, on peut légitiment penser que l’Europe ne sert pratiquement plus à rien.

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L’UE elle-même serait-elle devenue non pertinente depuis que les régulateurs mondiaux tuent la valeur de l’adhésion à l’UE ?
Il n’y a qu’un domaine dans lequel l’UE aurait pu s’illustrer, c’est le social, en relevant les bas salaires qui s’exportant dans des pays à plus haut revenu n’auraient causé aucun des dommages que cette concurrence interne fait courir aux travailleurs.
Il n’en a rien été.
Ne parlons pas de la construction d’une force européenne en même temps qu’une sortie de l’OTAN qui aurait pu hisser l’Europe à égalité entre les puissances américaine et russe. Aujourd’hui, la première puissance économique mondiale qu’est l’Europe (encore pour combien de temps ?) a besoin de son chaperon les USA pour régler sa politique extérieure.
Du bouleversement que le Brexit pourrait susciter dans l’UE pourrait naître un bien. Cela consisterait à une contraction ramenant aux six pays fondateurs une nouvelle construction européenne, avec d’autres moyens, une politique sociale et une démocratie à reconstruire pour redonner du sens à l’appareil.
Resterait à régler la transhumance que les guerres du Moyen-Orient ont amené en Europe en supplément des émigrés économiques venus du Maghreb depuis la fin de la guerre d’indépendance de l’Algérie et le replis français sur l’Hexagone. L’Europe aurait besoin au plus vite d’en finir avec Daech et les autres partis islamistes fanatiques, ensuite susciter un engouement des populations sinistrées pour la reconstruction des pays concernés.
L’accord honteux avec la Turquie ne va pas dans ce sens. Il ajoute un désastre au désastre.
À part Madame Merkel, qui se reconnaît dans cette Europe là ?

21 avril 2016

L’avenir recomposé.

L’actualité est révélatrice de toutes sortes d’impressions qui convergent vers deux évidences. La première permet de penser que l’âge d’or de l’humanité est une utopie que nous ne verrons jamais. La seconde rejoint ce que Rémy de Gourmont pensait de l’instruction publique, à savoir que plus elle est obligatoire, plus elle produit des gens qui s’empressent de ne plus lire dès qu’ils le savent.
L’avenir commence à la maternelle. Pour une fois Attali a raison.
L’Amérique stupéfie une fois de plus l’Europe. Comment Donald Trump parvient à dominer les primaires républicaines laisse rêveur. C’est oublier qu’avec le même discours Marine Le Pen rassemble près d’un tiers des électeurs en France.
Si on n’a pas ça en Belgique, ce n’est pas qu’on soit plus intelligents, c’est parce qu’on a un syndicaliste qui parle de « gamins de merde » du gouvernement, tandis que l’opinion est outrée, certains pensent que le terme est trop gentil.
Dans l’esprit liégeois « gamin de merde » fait référence au livre de Rémy « Les ceux de chez nous ». Les gamins de merde étaient plutôt sympathiques. Mais comme Ducarme est un con prétentieux…
Qu’on en arrive là, s’explique par le peu d’enthousiasme du lecteur et du téléspectateur des discours « autorisés » décantés dans les filtres du politiquement correct. Mais qu’on leur préfère la claque de Joey Starr à Gilles Verdez lors de l’émission «TPMP», on se prend à admirer Rémy de Gourmont mort en 1915.
On émet des doutes sur le sérieux de la démocratie.
Qu’il faille faire le clown blanc qui gifle l’auguste pour plaire aux foules, voilà qui permet à Joey Starr de se présenter pour la présidence de la république.

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À côté de ce burlesque destin, un autre tout aussi pathétique pourrait nous tomber dessus. Les dogmes et les écrits des grandes religions ne sont pas étudiés sous les auspices des progrès de la science. La foi supplée à tout, raison, intelligence et bon sens compris.
Copernic… on le trouve épatant pour le 16me siècle. Qu’il ait défendu l'héliocentrisme selon lequel le Soleil se trouve au centre de l'Univers, tout le monde sait aujourd’hui que le soleil n’est pas du tout au centre de l’univers, néanmoins Copernic a fait avancer le schmilblick. Pourquoi ne remet-on pas en cause les croyances en fonction des découvertes de la science ?
Bien sûr, les miracles… personne ne peut les comprendre et pour cause. Le seul vrai miracle perceptible, c’est qu’on n’a pas besoin d’une boîte crânienne de grande capacité quand on a un cerveau comme un dé à coudre. La nature est si généreuse qu’elle ne fait pas de différence !...
Or, comme l’interprétation des vieux machins sacrés pousse les croyants aux pires excès, on pourrait quand même ouvrir le dossier. La religion produit de ces abrutis, tous les psys vous le diront.
L’insouciance conduit à l’ignorance. On déclare admirable la vie des stylites, puis on s’en va saucissonner dans un trois étoiles.
Au lieu d’en appeler aux preuves de laboratoire, aux raisonnements philosophiques, aux recherches des historiens, que font les autorités et les médias ? Tous les pouvoirs s’aplatissent en génuflexions devant les religions. On s’extasie des burnous inspirés sur leurs carpettes de prière. Cette soudaine perte du sens aliène l’avenir des hommes et fait reculer d’un cran l'aimable et profitable rappel élémentaire à la logique et à l’esprit.
Si on ferme les églises, ce n’est pas pour ouvrir des mosquées.
Tout fout le camp, sauf le respect ! Mais un respect vécu d’étrange manière, avec les religions on respecte ce qui n’est pas respectable : la foi dans l’invraisemblable ! Tandis que les croyants sont respectables, ce sont des personnes abusées. Assez bizarrement, pris individuellement, le croyant tout le monde s’en fout

20 avril 2016

Un dessin à noir dessein…

Hendrik Vuye et Veerle Wouters sont les prête-noms d’une bande dessinée destinée à populariser une Flandre généreuse labellisée N-VA.
Le véritable auteur de cette série est un célèbre humoriste anversois qui signe BDW.
Le pitch.
Nous sommes chez les Ka-Kas. Le peuple Kas a le plus de guerriers et il impose ses volontés au peuple Ka qui en a moins.
Un roi de la famille des Nu règne sur les Ka-Kas. Il a épousé Ul, une femme au linge bien trempé qui lave en famille. C’est le règne des Nu-Ul (prononcer nûl).
Hendrik et Veerle sont des guerriers Kas. Ils veulent détruire la dynastie des Nu-Ul. « Le Roi est superflu, inuthilde », profèrent-ils en Kodé, un langage incompréhensible pour le restant de la planète.
Ils préparent justement un projet confédéral pour une assemblée noble de Confélécons, la branche Ka-dette des Nu-Ul. Les Kas y seront libres et les Ka non, puisqu’ils sont enchaînés au trône de Nu-Ul premier. Mais comment embobiner les Ka puisqu’ils ne comprennent rien aux ordres en Kodé, juste revanche des tranchées de l’Yser où c’était l’inverse.
C’est alors que Veerle imagine un langage des signes pour traduire aux Ka leur sentiment de révolte. Les Kas veulent tout simplement offrir à la famille régnante Nu-Ul une maison en bouchon sur une bouteille géante de champagne. Ils comptent sur les Ka pour la secouer sans le leur dire, les Ka ayant toujours été considérés par les Kas comme débiles légers et réciproquement.
Hendrik jaloux de l’idée de Veerle et voyant que tout le monde s’intéresse à elle et pas à lui, imagine un voyage socio-économique sur un Boeing 777 de la Malaysia Airlines pour les Nu-Ul et les deux grands vizirs des Ka-Kas. Les parachutes royaux seront les seuls à ne pas avoir de corde.
Mais le plan échoue à cause d’une grève surprise à l’aéroport royal de Zazave en pays Kas.
C’est encore un coup des Ka qui détiennent le ministère des grèves et qui, sans le faire exprès, ont déposé sans préavis leur préavis alors que les Kas n’étaient pas au courant.
De constitution modeste le pays des Ka-Kas n’est pas sauvé de la Confélécon de BDW pour autant.
Finalement les comics de l’anversois BDW trouveront un compromis. Les Nu-Ul partiront bien en Boeing 777 de la Malaysia Airlines, quand Gobe-Laid, secrétaire général pour la grève sans préavis, aura levé le préavis, la grève finie personne n’aura de parachute et on embarquera la bouteille de champagne géante qu’un steward zélé ouvrira nécessairement pour fêter l’événement. Propulsés dans les airs par le gaz du champagne, les Nu-Ul seront sauvés par les bulles qui les déposeront sans dommage au centre-ville. On ignore ce que les autres sont devenus, puisque les avions de cette compagnie partent mais reviennent rarement.

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Résumée assez sommairement, cette BD connaît actuellement un grand succès en Flandre. L’auteur, BDW, a été fêté à Anvers. Les administrés lui ont offert un gâteau avec Philippe et Mathilde en sucre. Il les a dévorés sous l’œil ravi des invités.
Une édition française n’a pas été prévue. On a cru un moment que les Éditions Michel avaient signé un contrat pour la publication. Interrogé à ce sujet BDW dit que c’est impossible, puisque les Éditions Michel sont sous contrat avec la Maison flamande depuis longtemps.
La soirée s’est terminée par un speech de Charles Michel, directeur des Éditions Michel qui s’est dit au service de la BD flamande en pleine expansion.
On a ensuite parlé en Kodé, si bien que la presse francophone n’est pas en mesure de vous relater ce qui s’est dit par la suite.

19 avril 2016

Attali fait son Jacques.

Caroline Roux recevait ce dimanche dans C politique l’économiste Jacques Attali.
Expert en tout, économiste, politologue, universitaire, surdoué médiatique, Attali est le Pic de la Mirandole des temps modernes. Qu’on le prenne au sérieux ou qu’on le tourne en dérision, son point de vue est intéressant, quand il fixe la gauche « progressiste » dans des limites supposées.
C’est à ce titre qu’il a fait son numéro de « Je sais tout » pour l’édification de quelques-uns.
Jacques Attali ne se démarque pas de la démocratie traditionnelle en pays capitaliste. C’est un pragmatique. Il ne croit pas à une autre manière de pratiquer l’économie que l’actuelle, toute autre perspective conduirait à ressembler à la Corée du Nord.
Voilà pourquoi ses réformes s’insèrent dans les traités européens et atlantiques.
De ce point de vue, si Attali est contre l’accord conclu entre l’Europe et la Turquie, il n’est pas adversaire du traité de libre-échange entre l’Europe et les États-Unis, alors qu’au nom de la croissance et de l’emploi, ce traité va bouleverser jusqu’aux manières de vivre des Européens, au mépris de l’environnement et des habitudes d’hygiène en matières alimentaires
C’est le principal grief que la gauche lui fait.
En effet, comment peut-on songer à réformer la France, mais encore la Belgique, en partant de traités qui font actuellement de l’Europe le piège à cons dans lequel sombrent les illusions du plus grand nombre ?
Il ne s’agit pas de les balayer d’un grand revers de manche, mais de les renégocier voire de les supprimer, s’ils s’inscrivent dans une suite de régressions sociales, sans pour autant armer des canonnières du temps des colonies.
Comme il faut garder le rêve des jours meilleurs en état de fonctionner afin de ne pas désespérer les peuples, Jacques Attali s’aventure dans des plans de réformes institutionnelles qui conviendraient aussi bien chez nous qu’en France : limitation des mandats publics, diminution du nombre de parlementaires, etc.
Certes, notre armée mexicaine de nos cinq gouvernements plus l’institution provinciale, celle-là tout à fait inutile de notoriété fédérale, entrent tout à fait dans les doléances de la gauche du PS et rencontre les perspectives attaliennes.

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Il est certain que les réformes d’Attali sont insuffisantes. L’économie ne serait en aucune manière transformée. Les mesures coercitives sur les fortunes et les propriétés des biens issus du génie humain, des minerais et des terres exploitées pour le seul profit de quelques bénéficiaires, seraient abandonnées.
À chaque interrogation sur ce domaine essentiel dans une bonne gestion démocratique des peuples, Attali n’a jamais qu’une réponse : celle du renvoi à l’exemple de la Corée du Nord !
Comme si toute initiative amenait à l’aventure d’un pouvoir à la Kim Jong-Un !
Attali fait partie de cette élite qui réfléchit à l’amélioration d’un système, sans voir que ce système est inamendable !
Quoiqu’il s’en soit défendu, Jacques Attali appartient bien à ce grand amphithéâtre d’intellectuels Bobos qui croit pouvoir encore et toujours produire des idées à ruminer entre soi.
Et à ce titre, ce genre de penseur mi-philosophe mi-politique ne rend pas service à son pays.
Son rôle ne serait-il pas de rendre de l’espoir pour un monde meilleur, plutôt qu’entretenir celui d’un monde « amélioré », alors qu’il en connaît secrètement les limites ?
Sans doute n’ose-t-il même pas imaginer ce que serait le monde sans l'obsession de la loi du marché et de la concurrence qui tire vers le bas tous les travailleurs ?
Peut-être trouve-t-il finalement son compte dans ce no-mans-land où il barbote en compagnie des Minc, Tirole et Macron pour disputer (selon le concept ancien du mot) avec Alain Finkielkraut, le plaisir de se faire allumer par Nuit-Debout, l’un place de la République et l’autre devant Caroline Roux, par un étudiant relevant de cette nouvelle forme de contestation ?

18 avril 2016

Les places sont chères.

Une remarque après le retour à Jurbise de la ministre libérale : le MR manque tragiquement de personnalités, pas de ces mannequins de l’apparence, mais de personnes compétentes et offrant un minimum de sérieux.
La façon de se faire remarquer et de faire de la politique jouent certainement un méchant tour à la qualité des gestionnaires de la Belgique. « Les fils et les filles de » ne sont en rien un label de garantie, c’est tout au plus un tremplin, une commodité dont usent quelques-uns par droit de succession. Autre remarque, les métiers du droit et notamment celui d’avocat sont anormalement représentés dans une démocratie qui s’éloigne à grande vitesse de son socle, c’est-à-dire de ses électeurs.
La preuve : qui connaît François Bellot ? Et dans quoi a-t-il fait ses preuves ? Idem de la disparue, Jacqueline Galant, qui connaissait cette fille de… sinon comme un aficionado du clan Michel ?
Si François Bellot est sorti du chapeau pour ses qualités sur les questions essentielles du ministère que Galant vient de quitter vite fait, que Michel ne l’a-t-il fait venir plutôt !
En effet, on nous le présente comme un phénix, spécialiste de la SNCB, ancien président de la commission Buizingen. Et pendant dix-huit mois on nous a donné à voir une gaffeuse, brouillonne !
Qu’on ne vienne pas me dire qu’on a attendu que les attentats de l’aéroport de Zaventem et dans le métro bruxellois laissent tout le monde sur le cul, parce qu’on appréhendait les effets collatéraux de chaises musicales et de « justes » équilibres, sans lesquels nos grands hommes d’État ne savent pas vivre !

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Et les journaux d’énoncer les modifications laborieuses et le gâteau à repartager : l’éviction de Georges-Louis Bouchez au parlement wallon, qui devra céder sa place à la bourgmestre (empêchée, jusqu’à présent) de Jurbise, sous prétexte que le groupe MR namurois est doublement sous le choc : perdre Bouchez et récupérer le… « boulet Galant ».
C’est ainsi que nos « élites » ont gambergé pour ne pas envoyer Bouchez à la boucherie.
Jacqueline Galant ne redeviendrait pas députée wallonne mais sénatrice cooptée, en lieu et place de la namuroise Anne Barzin, qui a déjà fort à faire avec son statut hybride d’échevine en charge des compétences du bourgmestre empêché, Maxime Prévot ! Galant : sénatrice-bourgmestre, Bouchez à son siège de député régional, le beau pognon tomberait toujours sur les comptes en banque de cette aimable société qui pourrait ainsi recompter ses billes et ses emplois.
Franchement, ces gens sont indécents, Charles Michel en tête de gondole.
Du côté de la Région et de la Francophonie, c’est pareil. Le départ de Milquet a été une petite révolution de palais. Heureusement que Demotte et Lutgen sont passés maîtres dans l’art de déplacer les masses sans faire de courant d’air.
Demotte avait une grande expérience de dédoublement, puisqu’il a été dédoublé afin de permettre à Paul Magnette de prendre la fonction de ministre-président, de sorte que Rudy conserve l’autre présidence, celle de la Communauté française.
Question pognon, ils sont forts !
Les parts du cake de Joëlle Milquet sont désormais éclatées et réparties sur deux têtes – Marie-Martine Schyns (Education) et Alda Greoli (Culture, Petite enfance).
Le fait d’associer la culture à la Petite enfance en dit long sur l’estime que l’on porte à la première, alors que le premier facteur de troubles pour faits de terrorisme religieux est le pur produit d’un manque de culture, d’une méconnaissance de la langue et des mœurs du pays d’accueil.
Bravo les cadors, il faut le dire tout de suite que dans les conditions actuelles vous ne voulez plus ni de la démocratie, ni même de la Wallonie dans sa pratique de la langue française.

17 avril 2016

Kris Peeters à fonds perdu.

On ne se méfie jamais assez des Flamands qui chuintent le français par défaut d’oreille ou par une sorte de sarcasme délibéré. C’est le cas de Kris Peeters (CD&V), ce vice-premier de Charles Michel qui est tout bonnement en train de squeezer tout le monde, après la gauche travailleuse de son parti.
Il l’a déclaré à « het laatste nieuws » comme quelqu’un qui s’apprête à faire une bonne farce et qui, bon prince, nous prévient «Le gros du travail sera pour cet été, avec la confection du budget 2017. Ce sera une autre paire de manches».
Kris, après avoir touché son mandat mensuel et constaté qu’il n’y manquait pas un euro, a réfléchi à la meilleure façon de conserver son escarcelle pleine. Le gouvernement Michel est prévenu, il devra réaliser des coupes profondes dans le prochain budget.
Comme Kris Peeters ne veut pas créer de situations privilégiées, hormis la sienne, il rassure l’aile gauche de son parti « Personne n’y échappera, pas même les capitaux. » Entendez par là que les petits salaires seront encore plus petits, quant aux capitaux il les prévient six mois à l’avance pour qu’ils aient le temps de trouver autre chose que le Panama pour y pondre leurs œufs.
Comme les francophones sont stupides et que les adhérents « de gauche » au CD&V le sont tout autant, l’homme au sourire en lame de couteau se lance dans la pédagogie à caractère philosophique : «Personne ne pense de lui-même que son niveau de vie est trop élevé. Ni les chômeurs, ni les travailleurs. Ni les pensionnés, ni les personnes fortunées. Mais le fait est que nous vivons tous au-dessus de nos moyens. Nous tous. Le gouvernement doit avoir le courage de faire en sorte que tout le monde collabore de façon efficace au rétablissement de cet équilibre.»
Le chômeur à 700 €, le pensionné à 1.000, l’ouvrier à 1200, Kris Peeters le jure, TOUS les Belges vivent au-dessus de leurs moyens, sans exception.
Il ne s’agit pas de reprendre un billet ou deux à ceux qui ne s’en apercevront même pas, mais de racler le plancher de ceux qui ne savent déjà pas s’en tirer en travaillant sans relâche. Les assistés sociaux, n’en parlons pas, les chômeurs et les pensionnés encore moins, Kris Peeters ne les oubliera pas. Ce sont les petits salaires qui font les grandes recettes.

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Les arguments du Flandrien sont péremptoires «Il va falloir discuter de réformes importantes. L’effort s’élève à 0,9% du PIB, soit plus de 3,4 milliards d’euros». Dans sa rage taxatoire qui ne déplaît pas à la famille Michel, il compte beaucoup sur Bacquelaine pour la poursuite de la réforme des pensions, tandis qu’il mettra la main personnellement à la formation des salaires et la compétitivité, enfin il pense à Maggie De Block (VLD) pour serrer la vis de la sécu, sur le financement des hôpitaux, notamment.
Le budget 2017 est crucial, nous dit-il. Ça ne fait pas de doute.
Si on continue à les observer sans rien dire, on va le sentir passer le budget de 2017 de ces messieurs du gouvernement.
Kris Peeters parle en maître. On se demande où est passé Charles Michel, si sa bougie fume encore dans la sacristie du CD&V ?
Ou alors, c’est le plus vraisemblable, cette clique est d’accord sur tout et le grand chauve dont tout le vestiaire libéral raffole est en coulisse à se frotter les mains que ce soit un Flamand qui récure les cabinets de son gouvernement.
Ainsi donc, ces gens n’ont rien appris de la crise, la dette, la mondialisation et tout le fourbi qui depuis 2008 nous promènent de catastrophe en catastrophe.
Nous avons au gouvernement des obtus qui vivent mangent et dorment sous le sigle du bourgeoisisme et du conservatisme le plus étroit.
Il ne leur viendrait pas à l’esprit de réfléchir à la manière d’en sortir autrement qu’à se conformer à quoi bon sang ? Mais à ce que tout le monde doit faire « parce qu’on ne peut pas faire autrement » attendu que le voisin est dans la même situation.
Le système capitalisme bourgeois s’enfonce ainsi et nous avec lui dans les couloirs interminables de Kafka !
Il n’a pas tout à fait tort. Puisque nous voyons la métamorphose du CD&V et au lieu de l’asperger de DDT, nos amis Flamands rééliront encore et encore, tous les Peeters avant-goût de Bart, jusqu’à ce que ce qui reste de la gauche wallonne aille vomir dans le terrain vague de l’avenir.

16 avril 2016

Jacqueline se prend un portique.

Décidément, ce gouvernement de replâtrage hâtif et fait pour que la Flandre retienne contre son gré Bart De Wever dans le Fédéralisme, se sera perdu par les femmes du MR.
Car, outre Jacqueline Galant, démissionnaire, Marie-Christine Marghem reste toujours le maillon faible d’un brol conçu dans l’urgence et qui depuis navigue cahin-caha dans une Belgique fatiguée de ses mentors.
Sur la question de la démission de Jacqueline Galant, on pourrait dire que le prétexte évoqué a été déposé sur la pile des griefs, des mensonges et des voltefaces de la ministre de la mobilité qui n’en aura jamais tant montré que dans sa conception de la fonction.
Car – ce n’est pas pour prendre sa défense – qui pense sérieusement que l’on peut empêcher un salafiste déterminé à se faire exploser là où il veut ?
En réalité, toutes les mesures ne sont prises que pour rassurer la population. La plus spectaculaire étant la circulation de la troupe dans les villes aux côtés de la police locale.
Autrement plus efficace est la prévention des attentats, par les enquêtes et filatures, les renseignements et les balances et tout le tralala de la police scientifique.
Que Galant paie l’addition, c’est sur la comptabilité de toutes ses « bêtises » et cette sottise suprême de croire qu’un ministre est au-dessus de tout et peut se permettre des choses que ses subordonnés ne peuvent pas commettre sous peine de renvoi.
Soit, elle aura été coupable de légèreté en ne prenant pas au sérieux les documents indiquant qu’elle aurait été informée du rapport européen sur la sécurité aéroportuaire, mais on peut douter que l’installation de portiques supplémentaires ait été de nature à retenir l’action des terroristes. À la limite, ils auraient sévi ailleurs. Il est impossible de surveiller tout, la rue marchande, les stades, les spectacles, etc.

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Par contre, les responsables principaux se trouvent être Charles Michel et Jan Jambon. Surtout le premier qui poursuivait le programme du budget en diminuant les effectifs de la police jusqu’à il y a peu et dont l'enveloppe pour une police scientifique et du renseignements est dérisoire.
Nous avons au pouvoir des gens qui vivent toujours sur l’impression que les syndicats, les partis de gauche et les travailleurs en grève sont les pires ennemis de la démocratie en version libérale.
C’est une erreur, même si leur concept de la démocratie ne tient pas exclusivement à la protection de la bourgeoisie et à la préservation des privilèges de classe, il convenait de diminuer le budget des autopompes, des équipements robocops et des réserves de grenades lacrymogènes pour dispenser d'autres moyens à la lutte de la police contre les mercenaires de Daech.
Dans ce sens, la démission du ministre de la mobilité est une amortie qui tente de sauver ce mauvais gouvernement.
Déjà dans le libellé «a présenté sa démission à l’issue du Conseil des ministres » nul n’ignore que les choses se sont passées différemment, lors d’une réunion en tête à tête en début de matinée, au cours de laquelle, entre gens du MR, Charles Michel est arrivé à un arrangement dont nous ne connaîtrons jamais la teneur, avec la ministre.
Bien entendu, les journaux loueront « la fermeté » de Charles Michel et son efficacité dans la gestion des affaires. Il y aura bien quelques prises de bec entre la minorité francophone au pouvoir et la majorité francophone dans l’opposition, mais comme l’une et l’autre font ou ont fait la même politique, personne ne perdra la face et même pas Galant qui s’en ira à Tubize raconter aux gogos qui votent pour elle, qu’elle a été victime d’une Administration socialiste.
C’est curieux, les Français sont accablés par un pouvoir socialiste et la Belgique par un pouvoir libéral. Si dans les années à venir, il y a inversion, les Belges et les Français n’en continueront pas moins à être accablés.
Est-ce que vous ne sentez pas quelque part, qu’à force d’accablements, il finira par se passer quelque chose ?

15 avril 2016

Vada a bordo, cazzo !

Les citoyens wallons ne vivent pas au crochet des flamands, a affirmé mercredi le ministre-président wallon Paul Magnette, au terme d'un discours sur l'état de la Wallonie.
Nous sommes heureux de l’apprendre.
C’est Paul Magnette qui vit au crochet des Wallons.
Et ça, c’est la réalité.
Le problème du politique, c’est qu’il se conduit en complice de l’économie. Nous aussi par ailleurs, mais nous c’est une extrême nécessité.
Nous ne pourrions dire à un employeur « je ne suis pas d’accord avec ce que vous faites ». Il répondrait immédiatement « j’entends bien… mais alors, que faites-vous ici ? ».
Tandis que le politique, en flattant les détenteurs du pouvoir économique, oublie qu’il nous représente avant tout.
Ce serait plutôt son devoir qu’autre chose de leur dire « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous faites ».
Ainsi, la démocratie serait mieux respectée.
Il entre dans cette complicité équivoque et contraire au respect dû à l’électeur, une certaine excuse, celle d’attirer des entrepreneurs qui embauchent nécessairement et aident ainsi à desserrer l’étau du chômage.
Mais si c’est en bradant le coût d’un ouvrier qu’il compte y arriver, il aggrave la situation générale plutôt qu’il ne la soulage.
Par négligence, par lâcheté parfois, par conviction aussi, il a abandonné l’arme fatale contre le libéralisme outrancier qui est l’entreprenariat d’État, la nationalisation d’utilité publique et l’autogestion, comme moyens de défense du contrat social de la Nation avec le citoyen.
Il l’a fait aussi par profit personnel.
Le citoyen s’est trompé en laissant à la seule appréciation du politique le soin d’établir le montant de ses indemnités.
Sans le vouloir, il a précipité celui qui le représente dans une catégorie que professionnellement lui n’atteindra jamais. Il l’a ainsi complètement mis à l’écart et définitivement du quotidien de millions de gens. Il lui a donné le goût du luxe et surtout le sentiment d’une importance qu’il n’a pas en sa qualité d’individu en lui octroyant le vedettariat de la notoriété. Il lui a permis d’ignorer ce que cela fait de vivre avec moins de mille euros par mois, comme beaucoup de Belges.
Bien entendu, aucun de ceux qui nous représentent ne sera d’accord avec cela.

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Et pourtant, c’est bien de cette incompréhension, de ce divorce et des malentendus, que la démocratie disparaît peu à peu dans la confusion qui a permis à la liberté marchande de faire croire qu’elle est la liberté tout court des hommes, alors qu’elle n’en est que le simulacre.
Oui, monsieur Paul Magnette, c’est vous qui coûtez à la Wallonie.
Vous nous parlez sans cesse comme un chef d’entreprise à ses travailleurs. Vous établissez vos bilans en fonction des améliorations de travail que nous effectuons sous l’angle d’une direction qui pense à ses actionnaires avant son personnel.
On a envie de vous dire « Restez à bord, putain ! », comme le garde-côte au capitaine du Costa-Concordia « Vada a bordo, cazzo ! » qui fuyait son navire en train de sombrer, laissant derrière lui trente-deux morts.
Votre politique en laissera bien plus : une misère qui rampe dans les quartiers périphériques et qui progresse vers les centres villes, une honteuse agonie des anciens travailleurs avec des pensions dérisoires, des atteintes par des restrictions et des pénalités aux chômeurs auxquels vous déniez le terme de victimes, un commerce qui se délite en gérances et en ubérisation du petit artisanat.
Voulez-vous que je vous dise, Monsieur Paul Magnette ? Vous ne valez pas ce que vous nous coûtez.
Rassurez-vous. Vous n’êtes pas le seul. Le parlement wallon et aussi le fédéral fourmillent de vos semblables.
Vous voulez faire quelque chose d’utile ?
Démissionnez !
Sinon, acceptez de reprendre dès le début et commencez vos nouvelles prestations au salaire minimum du manutentionnaire, dont certains feraient mille fois mieux que vous.

14 avril 2016

Va te « fer » voir ailleurs.

Un an jour pour jour après avoir repris ESB (aciérie électrique à Seraing), ça chauffe à Seraing pour le groupe Elephant Green, mais plus dans les fours, devant et dans l’usine.
Pour nos politiciens de moquette cela ne signifie pas grand-chose. Ceux qui n’ont de pain assuré qu’aux efforts de leurs bras ne sont pas du même avis.
Il y a un an, le groupe REM déposait un business plan pour la reprise de Cockerill Forges Ring Mill et la cokerie qui appartenaient à Mittal. L’objectif était de faire tourner l’aciérie électrique en feux continus pour produire, avec Ring Mill, un acier spécifique tout en assurant une indépendance énergétique grâce à la cokerie qui alimenterait une centrale électrique biomasse.
On parlait alors, dans l’euphorie, d’un business plan de 600 emplois directs et 500 emplois indirects pour faire tourner ces 3 sites.
Comme la Région Wallonne s’était fait avoir par Lakshmi Mittal les années précédentes dans une sorte de grande braderie à fourguer l’acier liégeois, les travailleurs avaient raison de se méfier.
Il y a toujours une demande d’acier en Europe. C’était sans compter sur la violence de la lutte pour le bol de riz quotidien en Chine et aux Indes, sans compter le peu de cas que le système capitaliste fait de la valeur d’un homme.
Charles Michel appelle ce cirque, un juste réajustement pour que nous soyons compétitifs.
Les syndicalistes pensaient déjà à l’époque que les repreneurs annoncés sont les pires capitalistes « ceux qui ont un projet industriel assez flou et qui investissent aussi bien dans l’industrie que dans l’immobilier ou les soins de santé pour assurer que la valeur de leurs fonds de placement en bourse augmente. »
Les travailleurs sont passés sous la coupe d’un voyou (Mittal) à un autre. Ils pensaient qu’il y avait encore un avenir à l’acier liégeois. Malgré les clowneries du ministre Marcourt, et les exposés branchés de Paul Magnette, ils gardaient une certaine confiance dans l’avenir.
Un an plus tard, il n’est plus question d’expansion, d’embauche, mais de fermeture et de salaires non payés.
Comme quoi, la vocation du bassin…
Nous allons droit vers les emplois de service et rien d’autre. « Madame est servie » de la comédie de boulevard, c’est nous. L’avenir est aux soubrettes, aux libres services et aux transports transcontinentaux.

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Les derniers feux, si l’on peut dire, des entreprises du fer, vous les trouverez dans les journaux.
« Des travailleurs de l'aciérie électrique de Seraing (ex-ESB) ont saccagé dans la nuit de lundi à mardi une partie des bureaux administratifs de l'entreprise et ont mis le feu à une machine, a-t-on appris à bonne source. »
Les détails de cette révolte contre l’accablement du mauvais sort auraient pu très bien être écrits par n’importe quel journaliste fervent défenseur du système « Les travailleurs se sont servis de matériel roulant comme bélier pour éventrer le bâtiment. Ils ont également bouté le feu aux pneus d'une machine servant à déplacer des bobines. Selon les syndicats, ces actes sont l'œuvre d'un groupuscule de travailleurs. »
C’est toujours ce qu’on dit.
Emmanuel Praet, dans sa cuisine, en a pleuré de honte pour la Belgique. Alain Raviart est venu lui tamponner les joues pour la réconforter.
Que la direction liégoise d’Elephant Green passe un sale quart d’heure en étant séquestrée, on en est convaincu. Il faudra que les cadres sachent qu’à présent chez Mittal ou ailleurs, qu’ils font un métier à risques. Les caisses vides à Liège, mais pleines ailleurs, les salaires du mois de mars n’avaient pas été payés ! Si les mains dans le cambouis ne sont plus rédhibitoires d’un paiement, on est à Calcutta sur Meuse. C’est mauvais signe pour la suite.
La direction d'Elephant Green a obtenu un sursis d'un mois par le biais d'un crédit-pont pour mars. Je pense que les salaires devraient être payés avec un intérêt, puisque la production fournie a été créditée d’un paiement ? Sinon, on se trouve dans le cas de figure d’un capitalisme qui reçoit d’un côté ce qu’il ne veut pas rétribuer de l’autre. C’est vilain, ça !
Voyant que les travailleurs ne voulaient rien entendre, la direction d'Engineering Steel Belgium a officialisé jeudi lors du conseil d'entreprise, son intention de fermer la boîte. Prochain round le 26 juin.
L'aciérie électrique avait été construite par le groupe Cockerill en 1972 avant d'être exploitée par Tubemeuse. En 1995, les Américains d'Ellwood devenaient propriétaire avant de revendre l'outil en 2009 à la holding Georgsmarienhütte (GMH) en 2009. Un vrai micmac, on se croirait à Panama ou à Hong-Kong.
En guise de requiem, Françoise Sensi, permanente syndicale chez Ans-Coiffure, a rempli la case de la date du 11avril et rempli la ligne réservée à l’entreprise dans le formulaire stencil de la FGTB et signé en-dessous du texte "Nous allons prendre le temps d'étudier toutes les pistes possibles pour dégager des solutions afin de sauver l'emploi et d'assurer à un maximum de personnes de conserver un travail. Nous nous battrons également pour obtenir les meilleures conditions sociales".
Je n’ai ni de près, ni de loin, aucun intérêt ni avantage dans ce sinistre futur de l’aciérie électrique liégeoise. Je dirais même plus que le paysage mosan va redevenir champêtre, ce qu’il était du temps des princes-évêques, au grand soulagement de la nature et de l’esthétique. Pourtant, à la lecture des journaux, j’ai l’impression que ce système ira jusqu’à me voler mon caleçon, sans que je puisse rien faire.
Et c’est très désagréable.

13 avril 2016

Magouille au CDH.

On se rappelle le temps où Mémé zinzin fut abandonnée par son président Di Rupo pour avoir utilisé des ouvriers communaux lors de sa campagne électorale et ce bien avant qu’elle ait été condamnée. Entouré des ténors du parti, le président du cdH a, lui, exprimé son soutien à Joëlle Milquet. Maxime Prévot a même tenté de la dédouaner, par un genre d’argument assez cynique « il est logique qu’un ministre en exercice puisse disposer des membres de son cabinet en période électorale attendu qu’il ou elle n’a pas le temps de se consacrer à sa réélection. »
C’est dire comme Prévot se fout des deniers publics et de la misère qui règne dans sa propre ville de Namur. Il ne lui apparaît pas qu’un candidat venu de nulle part postulant à un mandat de député n’a aucune chance face aux magouilles d’un ministre en exercice.
Selon lui, les faits reprochés (six fonctionnaires engagés pour la campagne électorale de Milquet au ministère de la culture et des affaires sociales) sont « normaux » !
Même Paul Magnette (PS) vole au secours de l'intéressée de curieuse façon. D'abord, il ne se prononce pas n'ayant pas vu le dossier, ensuite il déclare que ce qu'on lui reproche est "léger" ! Il faudrait savoir.
Pour rappel Anne-Marie Lizin a été condamnée parce que deux employés communaux ont placardé des affiches de leur candidate pendant les heures de service.
On aurait aimé que les sommes que Milquet consacra à ses employés surnuméraires fussent distribuées à des artistes nécessiteux.
On voit bien que les mœurs politiques ne sont pas changées et comme il y a un divorce profond entre ces gens qui pratiquent ces manipulations de postes aux fins électorales et le public. On va finir par comparer Milquet à Virenque. Elle a agi malhonnêtement presque « sans le savoir », à l’insu de son plein gré comme le coureur cycliste !
Béatrice Delvaux du Soir (à ne pas confondre avec Anne Delvaux qui fut saquée au CDh par Lutgen) parle du vide qu’elle va laisser après vingt ans de réélection en réélection et de mandat en mandat, alors que l’éditorialiste n’est pas adversaire d’un nombre limité de mandats.
Il y a comme de l’incohérence dans ses propos.
Une vieille solidarité entre scouts peut-être ? Delvaux en parle « (Joëlle) …vivait en politique pour changer les choses, ce qui, pour cette « scout », revenait à vouloir changer le monde. Car Milquet ne doutait de rien et ne renonçait jamais. Jusqu’à hier. »

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Outre sa désinvolture pour ce qui ne procédait pas d’elle-même, on pourrait lui reprocher, comme à Di Rupo aussi d’ailleurs, d’avoir disposé de leurs pouvoirs en interne des partis pour faire élire des Belges d’origine maghrébine ou turque sans qu’il leur soit demandé aucune intégration et le respect des traditions de la Belgique.
On voit le résultat aujourd’hui, certain(e)s n’ont même pas la décence de respecter la loi belge.
Comme plus personne ne se fait d’illusion sur la fonction de parlementaire et de ministre, Delvaux écrit sur « la suite de la carrière » de la dame, en espérant qu’elle ne soit pas compromise, alors que naïvement, je croyais Milquet avocate de profession. Il est vrai qu’elle n’a jamais plaidé ou presque. Cette belle carrière est néanmoins, dans les mains de la justice.
S’il s’avère que les faits reprochés relèvent de pratiques normales dans le cadre d’un cabinet ministériel, comme le voudrait Prévot, elle sera relaxée et nous aurons un nouveau scandale de plus à dénoncer cette fois du côté de la justice.
Mémé Zinzin pourra se retourner dans sa tombe.
Gourmande de Joëlle, Béatrice Delvaux souhaite le meilleur à la démissionnaire « Histoire que Mme Milquet, contrairement à Van Cau & Co., puisse très vite savoir si elle a droit ou pas à une deuxième vie politique ». La dame lui manque déjà beaucoup.
Cette affaire jette un éclairage sur le pape des Ardennes, Benoît Lutgen, qui succéda à la dame aux oranges. Rien ne va plus au CDh. 14,6 % en 2010 en Wallonie, il est descendu à 11,11 % en janvier 2016. A Bruxelles en 2010, il était à 12,2 %, et aujourd’hui à 6,8 %.
Gérard Deprez doit se fendre la pipe de plaisir.
Pour se maintenir en Wallonie, le PS sera bientôt obligé de lâcher le CDh et faire les yeux doux au PTB !
Magouille au CDH pour remonter la pente ? Allez, madame Delvaux reconnaissez le !

12 avril 2016

Raviart, Praet et Milquet en soirée privée ?

« C’est pas tous les jours dimanche » vient de sauver l'apéro de midi !
Depuis que Florence Hainaut fait ouvreuse et éventuellement chauffeuse de salle à la RTBF, qu’elle s’entête à se présenter dans des collants sportifs et des chaussures à talons plats, les vieux philosophes et les jeunes pervers se sont résignés à s’assoupir ailleurs. Difficile de se poncer la brioche avec un Alain Gerlache en guest star du quota MR que notre télé nationale doit impérativement utiliser. Le public n’en a rien à cirer du cahier des charges
Les voyeurs s’endormaient dans une sieste bienheureuse sur RTLtvi. Quand la voix d’Alain Raviart fit sursauter l’audimat ! Exaspéré par les multiples coupures de son discours par Emmanuelle Praet, Raviart sifflait « Défends tes amis nazis » !...
Depuis que la dame ne montre plus ses jambes dans le nouveau décor, le public a eu le temps de s’apercevoir qu’elle était franchement de droite.
S’est-elle aigrie ? A-t-elle des bas de contention qui la frustrent ou bien un vieux fond bourgeois qui lui remonte comme son porte-jarretelles tous les dimanches après la messe ?
Qu’est-ce que Raviart a voulu dire avec « tes amis nazis » ?
La dame serait du Vlaams Block ? Ce serait un scoop. Il est fréquent dans la presse qui imprime sur Panama Papers de maintenir en piste des cas que même Marine Le Pen laisserait volontiers à son père. Cependant, on hésite. Stéphane Rosenblatt n’irait quand même pas engager une fervente des néo adolphins ?
« C’est pas tous les jours dimanche » n’est pas coutumier de quenelles à la Dieudo.
Je ne crois pas que madame Praet soit nazie. Elle n’est intéressée que par la bourgeoisie de fonction de laquelle elle tire son pain quotidien.
Qu’on se rassure, Alain Raviart ne sera pas licencié tout de suite.
Il finira la saison. La direction n’a plus que deux mois à le supporter. L’homme s’est tout de suite ressaisi et s’est confondu en excuses. Pour un spécialiste de la lecture entre les lignes, il a illustré l’exemple du mauvais communiquant.
Emmanuelle doit rassurer les lecteurs du Soir en publiant sa carte de membre du MR.

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La chaîne augmenterait facilement ses parts de marché en réfléchissant à une émission d’insultes entre journalistes. Si j’étais Rosenblatt au lieu de sortir Raviart en fin de saison, je lui confierais une séquence dans « C’est pas tous les jours dimanche », un face à face des journalistes qui ne peuvent pas se sentir. Il n’aura que l’embarras du choix. Rosenblatt ferait un bon sujet, à part ses pions à la rédaction, les autres le détestent.

Un autre sujet a failli passer à la trappe : « La ministre de l’Education Joëlle Milquet a annoncé sa démission ce lundi matin suite au dossier des collaborateurs fantômes. »
Mémé Zinzin ayant rendu l’âme, il fallait trouver une remplaçante digne de ce nom.
Comme pour Anne-Marie Lizin, la justice lui reproche, quelques mois avant les élections, d’avoir embauché huit personnes. La justice estime que ces embauches n’ont servi qu’à lui permettre de faire campagne. Ainsi, ses collaborateurs regardaient les grandes activités intéressantes, électoralement, à Bruxelles pour s’y rendre eux-mêmes puisqu’ils étaient candidats ou pour que Joëlle Milquet puisse s’y rendre elle-même. C’est donc une machine électorale qu’elle aurait créée au sein même du cabinet de la culture. »
Ah ! la culture, que de pauvres auteurs, dont votre serviteur, eussent été charmés de becqueter quelques gouttes de miel de ces huit salaires inutiles pour la gloire de l’Art et des artistes !
Chez Zinzin, ce n’était qu’un ou deux ouvriers communaux qui collaient des affiches pour la bourgmestre, alors qu’ils avaient à vaquer pour l’Administration communale. Quelle misère pourtant on lui avait faite et comme Di Rupo l’avait vachement abandonnée !
Le Vatican ardennais pense au remplacement de Joëlle. On évoque Marie-Martine Schyns, Céline Fremault, Vanessa Matz et Catherine Fonck, l’éternelle postulante.
Benoît Lutgen boit du petit lait. Il adore ce petit plus du rôle de président. On se souvient qu’il a fait trébucher salement la députée européenne trop gentille Anne Delvaux, pour la remplacer par ce vieux briscard de Claude Rollin, ex secrétaire général de la Confédération des syndicats chrétiens, à qui il fallait bien une récompense pour vingt ans d’aplatissement devant le parti.
Le comble serait pour mécontenter moins de monde, que Benoît Lutgen s’arrangeât pour nommer deux ministres, au grand dam des finances publiques au plus bas.
Aux dernières nouvelles, Emmanuelle Praet n’est pas sur les rangs. Avec la déveine que Lutgen a avec les femmes, si Raviart avait raison ?

11 avril 2016

Juppé au débotté.

On a de la peine à le croire. Tant la détestation de Hollande est forte parmi certains électeurs du PS, un grand nombre s’apprêterait à voter pour… Alain Juppé ! Macron avec son « En marche » n’en ferait-il pas autant ? Si Hollande ne se représentait pas, ce serait à Manuel Valls à prendre le relais et affronter les autres candidats de la primaire socialiste. Cela Macron ne le supporterait pas, tant les deux hommes se détestent.
En réalité, celui de la gauche ou de la droite qui sera face à Marine Le Pen au second tour l’emporterait quel que soit le cas de figure.
Mais un socialiste dégoûté qui vote Juppé, tout de même !
Est-on bien sûr qu’il s’agit du ministre de Chirac, de son dévoué bras droit à la mairie de Paris ?
À croire que les gens n’ont pas de mémoire.
Faut-il toujours rapporter les vieilles histoires ou bien ne servent-elles jamais à rien, étant entendu que l’électeur n’a pas de mémoire ?
Pendant douze ans, jusqu’en 1995, Juppé fut un cumulard : secrétaire général du RPR et maire adjoint de Paris aux finances. Avec Chirac, ils ont monté un système qui permettait de payer des employés du RPR (l’ancêtre du parti Les Républicains) sur les finances de la mairie. Ils ont racketté les entreprises en contrats de marchés publics avec la Ville. S’il ne s’agit pas de corruption, de clientélisme et de détournement d’argent public, on se demande ce que c’est !
Mais l’homme est rusé. Il a laissé courir et entretenu le bruit qu’il avait été condamné par la justice française pour les turpitudes du seul Chirac
Dans les attendus du dossier, la cour d’appel insiste sur sa duplicité, son immoralité politique et son obstination à mentir à la justice et surtout qu’il n’ait pas cru devoir assumer devant elle l’ensemble de ses responsabilités pénales et ait maintenu la négation de faits avérés.
Alain Juppé a profité du «système Chirac». En 1993, maire adjoint aux finances de la Ville, Juppé a donné l’ordre à ses services de diminuer le loyer d’un appartement propriété de la Ville de Paris occupé par son propre fils. Voilà ce qui s’appelle du népotisme.
Locataire d’un appartement propriété de la Ville de Paris, il s’était fait à lui-même un prix d’ami avec un loyer de 2.100 euros (12.000 FF de l’époque) pour une surface de 189 mètres carrés. Son «Je reste droit dans mes bottes» date de ce temps là. Il l’était tellement qu’il quitta son appartement, et son fils le sien, juste après le scandale déclenché par le Canard Enchaîné.

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Bien sûr que ce sont de vieilles histoires. Mais « le meilleur d’entre nous », l’était pour son parti, il l’était beaucoup moins pour l’ensemble des Français.
Il joue la carte « papy bienveillant », cependant il n’aurait rien renié en 2016 de son point de vue d’avant sa condamnation au pénal.
Il est toujours armé de sa barre de mine pour régler les déficits de l’assurance maladie : hausse des tarifs d’accès à l’hôpital, hausse des cotisations maladie pour les retraités et les chômeurs et baisse des remboursements des médicaments.
Le «Plan Juppé» de 1995 incluait la fiscalisation des allocations familiales, l’allongement de la durée de cotisation de retraites pour les fonctionnaires, ce qui provoqua un grand mouvement de grèves. Alain Juppé a conservé ses priorités politiques. On dit même qu’il s’est radicalisé.
Il va devoir lutter contre Fillon quand ce sera l’heure des primaires aux Républicains. On sait que Fillon n’y va pas avec le dos de la cuillère. Juppé restera lui-même.
Non, non, la droite n’a pas changé, son leader, champion des sondages, non plus.

10 avril 2016

Une soirée militante.

J’ai rencontré Régencière (1) hésitant entre « Nuit debout » et un cocktail du Cap’ Cap dans un bar derrière la Grand-Place. Finalement, on a opté pour deux rotins avec vue sur la Bourse.
Il m’a rappelé quelques souvenirs.
On a commandé deux Bloody Mary.
« Oui, comme la chaise avait été vendue une première fois pour 20.000 $ et comme j’avais la même à la maison, je l’ai arrangée à la Harry Potter et essayé de la vendre aux Puces pour mille euros. Manque de bol, on avait adjugé l’authentique 394.000 dollars, à New York par la maison Heritage Auctions en deuxième revente. Mon essai d’entrer par la grande porte dans le système, s’est arrêté à cause des collectionneurs fans de J.K. Rowling, une ancienne chômeuse qui a réussi ».
– T’étais pas socialiste, dans le temps ?
Il a fait un geste et le garçon nous amena deux nouveaux Bloody Mary. Il repartit avec les verres vides en nous lançant un regard en coin.
– T’as vu son regard ? Tu crois qu’on devrait pas plutôt finir la conversation à « Nuit Debout » ?
Régencière n’écoutait même pas. Il poursuivait une idée.
« J’ai jamais été inscrit. Mais, je me disais, Di Rupo n’a pas tort. Et pourquoi je m’installerais pas à Uccle à côté de chez De Decker ? Qu’est-ce qu’on a de moins que ce mec ? Maintenant je sais, j’ai pas Chodiev dans mes relations. »
– Je t’ai connu plus « Droit de l’Homme » !
« J’ai passé la cinquantaine. Où je vais avec le « Droit de l’Homme » si je veux réussir ? Avec le produit de la chaise, j’aurais investi ce petit gain dans un plus gros, etc. Pour donner confiance, il faut être installé, avoir un bureau. J’avais loué un rez-de-chaussée commercial, pas à Uccle, ni avenue Louise, évidemment, pas à Molenbeek non plus, si tu vois ce que je veux dire, dès que l’idée m’était venue avec Rowling. Avec mes derniers jetons, j’avais acheté un bureau en bois, comme la chaise 1930 m’était restée sur le dos, j’ai heureusement fait l’économie d’une nouvelle. C’est quand je me suis installé face à la vitrine que je me suis demandé ce que je foutais là ! J’avais même pas un registre de commerce, une raison sociale, rien… J’avais quand même un carnet de commande et un livre de compte.».

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– Qu’est-ce que c’est cette connerie ?
« C’était ma dernière tentative pour me sortir d’un boulot de merde : enseignant ! Comme j’ai bon cœur, je pensais prendre aux riches pour donner aux pauvres. En y réfléchissant, si tout le monde avait bon cœur, à force, il n’y aurait plus de riches puisqu’on leur aurait tout piqué. Alors, il faudrait voler les vrais pauvres pour rendre aux nouveaux pauvres. »
– D’autant que les vrais pauvres ne le seraient plus.
« A real shit ! »
– Voilà que tu parles anglais !
Il faut dire qu’on en était à notre quatrième Bloody Mary.
« L’anglais est la langue véhiculaire à l’Union Européenne. Voilà pourquoi Hollande n’a aucune chance de faire plier Merkel sur sa politique avec Erdogan. Elle parle anglais avec le grand Turc et l’autre pige que dalle. Quand les Anglais auront quitté l’Europe, faut pas croire, on parlera toujours l’anglais à l’Europe. »
– Où tu veux en venir ?
« C’est simple. L’Europe qui nous est déjà étrangère comme ça, le sera plus encore en parlant une langue devenue étrangère ! »
C’est alors que je m’aperçus qu’on n’avait plus les choses en main. Le quatrième Bloody Mary venait de nous être fatal.
« Raison de plus pour en boire un cinquième ».
Au cinquième tout redevint plus facile.
Régencière tenait des propos de plus en plus incohérents. Chose curieuse, mes répliques allaient dans le même sens, puisqu’il me comprenait parfaitement.
À mon grand étonnement, je me surpris à dire :
– Il y a eu la civilisation Baloo.
J’étais entré sans le savoir dans Mowgli, en plein Livre de la Jungle.
« Avec les Visiteurs III, on est dans la civilisation de Balourd ! »
Son côté cinéphile le fit roter.
Nous nous mîmes à rire sans savoir pourquoi, incapables de mettre deux neurones ensembles.
La dernière chose qu’il m’ait dite, je la garde encore vierge dans ma mémoire, pour y réfléchir dimanche matin :
« Macron avec son « en marche », il n’accroche pas. Une faute de frappe. Ce serait plutôt « en marge »…
Je me souviens qu’à l’addition, il n’était plus là.
Il m’avait fait le coup de la chaise, sans la chaise.
Je ne l’ai plus revu depuis.
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1. Un nom d’emprunt, évidemment, à sa profession et le reste à ce qu’il vous plaira.

9 avril 2016

Nuits debout pour jours meilleurs.

À la suite du mouvement de contestation « Nuits debout » en France contre la loi El Khomri sur la réforme du Code du travail, Bruxelles se devait d’y être aussi sensible pour d’autres raisons, mais touchant aussi au social.
Sans doute l’idée est originale. La rue fournit le local. Tout le monde peut y prendre la parole. La gratuité en cette période de grande impécuniosité est un élément de rassemblement.
C’est ce que l’on a vu jeudi au Mont des Arts.
Ces assemblées spontanées ont-elles de l’avenir ?
Elles sont toutefois assez inquiétantes pour le pouvoir en général et celui des partis de gouvernement en particulier, pour que les journaux en parlent.
Jusqu’à présent par effet de mode, c’est une jeunesse cultivée et inquiète qui fait l’essentiel des participants et nul ne saurait dire si la masse dépolitisée, c’est-à-dire votant sans conviction, majoritaire dans ce pays sous l’effet des mesures antisociales et de la misère, suivra le mouvement.
En France, c’est la même interrogation. On y rappelle que les premières manifestations à Madrid contre l'austérité et la corruption ne rassemblèrent pas plus de 5000 personnes. Sur les réseaux sociaux la formidable audience de Nuit debout suppose que le mouvement pourrait ne pas s’éteindre de sitôt.
Pouvoir discuter de tout librement avec les mots de la rue est un droit que l’on redécouvre et qui s’était perdu depuis la confiscation du pouvoir par une élite supposée. Les jeunes se rendent compte que le bien dire n’est pas significatif du bien penser et que leurs mots à eux ont au moins le mérite de la sincérité.
"Nuit debout" en se voulant autonome de tous les groupes de pression doit inquiéter les médias et la classe politique. Les temps incertains et sombres pour une majorité de citoyens y sont propices. Chômage à grande échelle, directions du PS ultralibérales en France comme en Belgique, une droite profondément persuadée que le malheur des gens apprivoisera bientôt une mondialisation « nécessaire », désintérêt pour une télévision débilitante, incapacité faute de moyens financiers d’accéder à une autre culture, les sujets ne manquent pas. Pour certains, c’est un réveil, pour d’autres, c’est enfin la possibilité d’être entendu.
La démocratie ne pourra que grandir dans des assemblées qui rappellent les Constituantes des Républiques, un peu de Mai 68 et tous les moments de haute protestation quand le pouvoir trop sûr de lui-même impose ses points de vue unilatéralement.
« La Nuit debout » paraît même la dernière tentative d’une démarche pacifique avant la castagne et l’émeute en réponse à la crise sociale et politique.

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La démocratie est en état d'urgence.
Comme je l’ai toujours écrit dans ce blog, « l’allocation universelle » est une mesure qui pourrait à elle seule faire la révolution pacifique et sans casse. On en parle dans ces réunions informelles. Chose étrange, le pouvoir politique et syndical n’en veut pas. Mieux, ne veut à aucun prix en entendre parler. Va savoir pourquoi ?
Justement beaucoup de débats ont lieu sur ce thème en France, mais aussi en Belgique, puisque même le Soir en a touché un mot.
Le modèle économique que nous subissons est évidemment le plus souvent abordé. Cette course en avant pour la croissance montre ses limites. Il y a urgence à inventer autre chose pour remplacer ce moteur fou qui devrait stimuler l’activité et qui ne stimule que les intérêts des rentiers.
On reparle de Rudolf Steiner et de son concept d’économie associative, et ce de façon spontanée et même sans le connaître, ce qui est bien ainsi.
Voilà qui remet les pendules à l’heure et donne des lettres de créances à ceux que le pouvoir traite aujourd’hui avec le mépris du cuistre qui croit savoir ce que les autres ignorent.

8 avril 2016

L’eurorigolade.

Ce n’est pas une nouvelle fraîche, les Européens ne sont plus du tout d’accord avec la Commission européenne de Bruxelles sur la politique menée en leurs noms par l’UE.
On vient encore d’en avoir la confirmation avec le référendum organisé en Hollande concernant l’association de l’Ukraine à l’Europe.
Les Hollandais viennent de désavouer cet accord à une large majorité. Qu’il y ait très peu de citoyens qui se soient dérangés pour ce scrutin et que, par conséquent, le résultat ait été mis en doute par les pro-européens, n’empêche pas de penser que ceux qui sont restés chez eux étaient encore plus remontés contre l’Europe et que plus fourni en citoyens, le scrutin eût été encore plus accentué.
Contrairement à la nature du scrutin qui portait sur l’Ukraine, les Hollandais se sont surtout exprimés par rapport à la nature de l’Europe, sa fonction et ses ambigüités. Un peu comme si François Hollande faisait un référendum sur la déchéance de nationalité et que les Français verraient une occasion de le désavouer en votant « non ».
Il est vrai aussi que le récent accord avec la Turquie a indigné tous les Européens et marqué les électeurs profondément dégoûté d’une Union Européenne au ventre mou et sans consistance qui poursuit, contre l’avis de tout le monde, une politique qui la rend de plus en plus inconsistante.
Les référendums ne réussissent pas à l’Europe. Il s’y révèle trop nettement une distorsion entre la volonté populaire et la politique de « l’élite ».
Ces décideurs qu’on élit en rechignant devraient se méfier de l’opinion. Le ras le bol est parfois un redoutable sentiment qui fait perdre l’usage du raisonnement. La colère venant, il y a ainsi de brusques mouvements dans l’Histoire qui font que « l’on casse la baraque » alors que la situation n’est ni pire ni meilleure qu’avant.
Alors, plutôt que se bercer de grands mots sur la démocratie, ces élus feraient bien de descendre de leurs piédestaux et se renseigner parmi la foule de ce qu’il faudrait faire pour reconquérir l’opinion.
En juin, ce sera au tour de la Grande-Bretagne de voter pour un éventuel « Brexit ». Les dirigeants européens en tremblent. Pourtant, si la Grande-Bretagne sortait de l’Europe, ce serait un véritable bienfait pour les Européens. On l’a assez dit et répété, les Anglais sont entrés dans l’Europe pour la saboter, parce qu’ils la craignaient en tant que rivale commerciale. Ils ont réussi au-delà de toute espérance. L’Europe n’est plus qu’un chien couchant sans âme devant la politique économique mondiale. Les derniers partisans anglais du maintien, le sont parce qu’ils redoutent que leur départ ne réveille l’Europe dans sa propre identité continentale et ait encore la force de sortir de son avachissement.
Tout cela va se brasser et s’accomplir dans l’indifférence générale si l’on excepte Jean-Claude Juncker, les Commissions et l’appareil des fonctionnaires.
Un nouveau fiasco a été révélé avec le scandale du Panama Papers. La Commission européenne dit avoir engagé un programme contre l’évasion fiscale, mais selon le plan de l’OCDE dont la teneur est critiquée. L’intérêt est grand pour certains États – dont la Belgique - à maintenir des fiscalités attractives pour attirer les entreprises multinationales. L’Europe, en réalité, a permis l’évasion fiscale. Et l’on ne doit ses révélations qu’au Journal Le Monde.
Questionnés sur les questions économiques, la plupart des Européens s’en fichent.
Autrement curieux sont les Européens sur l’évasion fiscale. On sait la timidité de la presse belge sur ce sujet brûlant et l’embarras de Charles Michel.
Si les Pays-Bas ont voté « pour rire », l’accord avec l’Ukraine avait déjà reçu le feu vert du Parlement, la question de rester ou de sortir de l’UE qui sera posée aux Anglais est de toute autre nature.
Le vote des Hollandais n’est pas contraignant mais un non «pourrait ouvrir la voie à une crise européenne», avait prévenu le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

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Et bien, c’est fait.
Quelle importance ! La crise existe depuis longtemps et Juncker ne s’en était même pas rendu compte ! Quel maladroit ce Juncker de menacer ainsi des électeurs « Si tu ne votes pas comme je te dis, tu seras responsable d’une crise ».
Il va récidiver avec les Anglais. Voilà qui ne servira à rien, comme tout ce qu’entreprend Juncker d’ailleurs !
L’Europe agit comme une banque envers ses clients peu fortunés : petits dépôts, intérêts nuls.
Si elle compte regagner la confiance des gens de la sorte… ce n’est pas sûr qu’elle existera encore demain.

7 avril 2016

Un métier ingrat !

Panama Papers. Les pauvres raisons pour ne pas publier les noms de ces voyous montrent à quel point la presse en Belgique a le petit doigt sur la couture du pantalon.
Comme cette liste n’est « top secret » que dans nos gazettes, on va peut-être savoir qui, dans les hautes sphères de la société morale belge, fait son petit Cahuzac.
Heureusement qu’il y a d’autres moyens aujourd’hui que la presse écrite pour satisfaire à la curiosité légitime des citoyens de ce pays.
Nous avons Internet et des moyens parallèles d’informer, souvent à tort et à travers il est vrai, mais parfois de bien belle manière et efficace par-dessus le marché. Méfions-nous et tâchons de conserver cette liberté-là le plus longtemps possible. Ce n’est déjà plus le cas ailleurs. Et ici, sous prétexte de lutter contre le terrorisme, nos grands experts planchent sur les moyens de nous couper le sifflet.
Si la presse était saisie d’un désir d’équité, il serait correct de ne plus faire mention des petits fraudeurs du chômage, ni de publier les noms des contrevenants de la route, de passer pudiquement sur les petits faits-divers qui font dire aux foules que les voyous se recrutent exclusivement dans les quartiers misérables.
Comme il n’en sera rien, ce sera une occasion d’étendre le terme « presse de caniveau » à la presse dite « sérieuse ». On plaint le personnel et on le comprend à demi. C’est son seul moyen de survivre en monnayant les ragots, les potins et les faits-divers.
L’excuse du journal Le Soir de ne pas publier les noms, contrairement à d’autres Leaks, tient dans le scrupule de se tenir à ce qui résulte d’enquêtes approfondies, disent-ils. Compte-tenu du peu de grands reporters en Belgique, on se demande comment ils ont pu fouiller dans la vie de Poutine ou du Roi du Maroc pour rendre publique leur participation au Panama Papers ?
Les enquêtes menées par des autres, est-ce que cela entre dans l’éthique ? Comment savent-ils la source digne de foi ?
Quant aux informations « sensibles », personne ne demande les numéros de téléphone des contrevenants.
Comme il fallait quand même accuser le coup, la direction du Soir a décidé de marquer l’événement. C’est ainsi qu’Alain Lallemand s’est fendu d’un éditorial qu’aurait pu signer Hedebouw. C’est rare au Soir.
Que la petite troupe des vaillants du journal ne se réjouisse pas trop. La faucille et le marteau, ce n’est pas pour demain.

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On se demande même si la carrière d’Alain Lallemand n’est pas vachement compromise.
Vous savez ce que c’est. Sur feu vert d’en-haut on se lâche, tellement, que ça finit par inquiéter ceux qui vous l’ont permis.
Et comme les journaux de gauche sont morts et enterrés depuis longtemps, Alain Lallemand pourrait dans six mois se retrouver au chômage sans qu’il sache pourquoi ?
Tout cela est lamentable.
Ont-ils seulement réfléchi à la position d’un honnête homme (selon la définition que le système capitaliste en a), c’est-à-dire, par exemple, membre du club Lorraine, éventuellement baron et peut-être même ayant été pharmacien, qui vit largement du travail de ses cent salariés, qui prend trois ou quatre mois de vacances par an, qui paie ses contributions et qui déclare tous ses revenus, et à cause du Soir voilà qu’il passe pour un odieux tricheur ?
Aux dernières nouvelles, les politiciens belges ont été dédouanés « Non, non, il n’y a aucun homme politique sur la liste » a dit le chœur des pleureuses du journal.
On est écœuré, tout en trouvant des circonstances atténuantes aux journalistes.
L’allocation universelle qu’ils ridiculisent aurait été efficace dans leur cas. Ils auraient pu dire ce qu’ils pensent sans craindre de perdre les moyens de se nourrir.
Car, je suppose qu’il y a des gens dans les gazettes qui doivent tous les jours mordre sur leur chique pour ne pas écrire ce qu’ils pensent, mais se fouiller les méninges pour connaître le point de vue de la direction.
Vous me direz au Soir, ce ne doit pas être difficile. On est à droite, point barre.
Quand même…dur métier !

6 avril 2016

Avis à la cantonade.

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5 avril 2016

Vice offshore et vertu belge !

...quand les vices sont offshore, la vertu devrait rester belge. Pas sûr, par les temps qui courent.
S’il y a bien une preuve de la collusion des grands journaux belges avec le pouvoir en place et même avec celui de l’opposition d’alternative, c’est bien dans cette nouvelle affaire de blanchiment dite Panama Papers qu’on la trouve.
Il y aurait 732 Belges qui auraient évacué en douce des mallettes d’euros dans des sociétés offshore. Le Soir et les autres diffuseurs de la pensée unique en citent un seul, le pauvre Dragone, le seul bateleur sur lequel on peut s’essuyer les pieds et passer pour faire du grand journalisme.
Mais les autres ?
Pas un mot(1). Alors qu’il y en aurait un beau paquet des beaux quartiers de Bruxelles. Uccle, par exemple, la commune des Reynders et Armand De Decker, pas un nom n’a fuité !
Or, tous ces gens ont tenté à un moment de dissimuler de l'argent. Des milliers de sociétés offshore ont été créées pour rendre impossible le travail des autorités fiscales et judiciaires du monde entier. Des milliards d'euros ont été planqués dans des paradis fiscaux par des gens connus qui sont passés par le cabinet panaméen Mossack Fonseca et on en a la preuve!
Les journaux français, moins frileux, ont balancé des noms, ici, à part Dragone… Nos voisins ont mis en cause l'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac et l'architecte Patrick Henri Devillers, Michel Platini a ensuite été cité. Le directeur du Monde a même assuré qu'un "grand parti politique français" était impliqué dans le scandale et serait dévoilé par le quotidien du soir mardi 5 avril. On meurt d’impatience.

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Le Soir ne donne aucun nom de nos compatriotes, on sait seulement que ce sont des "grandes fortunes, artistes, nobles et héritiers, médecins et pharmaciens, comptables et experts fiscaux, rois du textile, académiques et quelques mirliflores de médias, diamantaires et capitaines d'industrie avec des repris de justice connus, en temps que label de qualité, bien entendu.
On voit d’ici la concertation entre la haute administration et les représentants des journaux.
– X est impliqué aussi. Attends, je vais en référer au premier ministre… pour le moment, rien que Dragone, hein, compris ! Quant aux nobles, on va demander au palais… si on monte jusqu’aux comtes ou si on s’arrête aux barons.
Le public serait en droit de se demander qui les journaux belges veulent protéger ?
Les journaux souvent s’en donnent à cœur joie pour désigner quelques personnes ayant commis des délits ou même seulement soupçonnés d’en commettre, en règle générale, ces « délinquants », désignés à la vindicte populaire, sont issus des milieux défavorisés.
Pour une fois qu’on a des preuves et des documents à ne plus savoir qu’en faire, c’est le mystère… on ne connaît plus personne !
Serait-ce qu’il est exclu de montrer du doigt ceux qui passent pour des exemples et qui se sont spécialisés dans l’art d’en donner ?
Depuis des années des milliers de personnes ont bénéficié de montages financiers dans 21 paradis fiscaux pour cacher de l'argent, sale ou non. Ce serait l’occasion, pour la presse belge de se dédouaner des fripons qui se cachent sous le masque de la vertu et du patriotisme.
Ce serait même de leur intérêt de le faire. Les gens ne croient plus à grand-chose. Ils ont le sentiment qu’on les met en boîte avec la politique libérale de restriction et de taxations tout azimut. N’est-ce pas le moment de montrer que la presse n’est pas toujours unilatéralement du côté du manche ?
Savoir que des grands décideurs, des patrons « admirables », des caractères « nobles et généreux » …enfin que les masses crédules croyaient tels, se retrouvent sur des listes à côté de criminels, maffieux et escrocs mondiaux est proprement jouissif.
Dans ces registres on retrouve des anonymes, mais aussi des chefs d’États, des sportifs, des milliardaires, des célébrités, ou encore des criminels. Il y a notamment douze chef d’États impliqués, dont six encore en exercice comme Vladimir Poutine et le Premier ministre du Pakistan Nawaz Sharif, des mecs connus comme Lionel Messi et Michel Platini. Alors, c’est pour quand la liste des 732 Belges ?
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1. Ça se dégèle un peu. Après Franco Dragone, c'est la famille de Spoelberch, un des trois grands actionnaires familiaux du géant brassicole AB InBev, une des familles les plus riches de Belgique, à être montrée du doigt. Allez, encore un effort. Ces grands fraudeurs là étaient déjà connus. Des noms, des noms !...

4 avril 2016

Une Loi à la carte.

Les autorités fédérales ainsi que les autorités communales ont fait la preuve à Molenbeek d’un manque de discernement qui ne date pas d’hier.
Quand on produit un arrêté, en l’occurrence une interdiction de rassemblement à Molenbeek, on ne la fait pas à la carte. Elle est valable pour tout le monde.
La loi n’est pas quelque chose qui se distribue selon les critères de l’Administration au bénéfice d’une certaine politique.
Ce qui s’est passé est absolument dramatique et contreproductif.
Formellement interdite, la manifestation anti-islam n’a pas eu lieu à Molenbeek. Bien entendu, c’est ce qu’il fallait faire, l’interdire était une sage décision.
L’erreur gravissime c’est d’avoir permis la concentration de quelque 400 contremanifestants au cas où.
Ainsi, Jan Jambon croyant bien agir, au nom de la politique du gouvernement, a ordonné à la police de fermer les yeux sur ce groupe de « bons » manifestants !
Sinon, ce serait uniquement la responsabilité du chef de corps, ce qui semble improbable.
On avait arrêté quelques hurluberlus de droite, préventivement, c’est-à-dire arbitrairement comme toujours. Et tout semblait être dit.
On croyait que les quelques centaines de contremanifestants rassemblés place communale étaient plutôt venus en appoint à la police. On pensait en haut-lieu que cela faisait bien dans le décor pour montrer une population paisible mais résolue le cas échéant à défendre la commune.
La bourgmestre de Molenbeek, une libérale pure sucre, donnait des interviews à une presse pensant passer un bon après-midi. Désœuvrés, quelques journalistes devant l’insipidité de la dame crurent bon aller vers la foule de contremanifestants, mal leur en pris ! Aussitôt des cris fusèrent et des bousculades s’en suivirent. On voyait bien que des vieux haranguaient les jeunes en arabe et que l’ensemble pouvait ressembler à une foule d’un marché d’Afrique du Nord ! Bonsoir pour l’image de la commune…
C’est vers quatre heures de l’après-midi que de pataquès, la réunion « tolérée » par les autorités tourna à l’échauffourée quand « Une bonne centaine de jeunes se sont subitement mis à courir en scandant : "On va tuer des nazis" en direction de la Bourse qui accueille actuellement le mémorial dédié aux victimes des attentats de Bruxelles. » journal La Dernière Heure.

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Patatras le plan des autorités tombait par terre et il fallut bien dépêcher les autopompes. La bagarre entre les habitants du quartier et la police, cela la fichait plutôt mal pour Molenbeek devant les journalistes du monde entier.
La suite, on le devine. Bloqués chaussée de Gand, les fauteurs de trouble s’en sont pris à tout et à tout le monde. La police a même diffusé une information au mégaphone : "Il n’y a aucun manifestant d’extrême droite" en ville.
Du jamais vu en la matière de la part des policiers qui avaient pour mission d’interdire tout rassemblement !
C’est une grande première qui montre bien la frousse qu’on a au ministère de l’intérieur de devoir faire face un jour non pas à l’extrême droite, ni à l’extrême gauche, mais bien à la diaspora marocaine de Molenbeek exaspérée d’être « la bête curieuse » de l’Europe.
Je passe l’épisode de l’Audi et le rodéo burlesque, jusqu’à l’accident de la femme heurtée par le véhicule.
Pour signaler seulement que mis en joue et sommé de s’arrêter le conducteur de l’Audi n’en a rien fait et que les policiers n’ont pas tiré. Ce qui tendrait à démontrer que si cela avait été un attentat terroriste, la police aurait été responsable d’un massacre !
Quant à l’image de Molenbeek, n’en parlons plus.
On pourrait demander aux Bruxellois « qu’est-ce que ça fait de perdre une partie du territoire occupée par une minorité hostile ? » en regardant du côté du ministère de l’intérieur qui doit voir sans doute d’un bon œil le déclin des fransquillons de Bruxelles.

3 avril 2016

Le probable et l’improbable.

Comment l’humanité va-t-elle se tirer du mauvais chemin dans lequel elle s’est engagée ?
On voit bien que la mondialisation n’est pas heureuse. Les religions n’ont pas cessé de verser leurs poisons. La démocratie fait du surplace ou régressent. Les candidatures se sont taries.
Les contempteurs de l’économie libérale restent persuadés que l’évolution lente du « progrès » à partir des expériences vécues est la seule voie possible. Avoir une position ou un statut à défendre les rend inévitablement de mauvaise foi.
Comme si des éléments rassemblés il n’y avait aucune place pour le hasard, l’emballement soudain, une pensée différente de celle qui a dominé jusque là, une découverte scientifique majeure, un accident cosmique, une haine d’un continent pour un autre, etc…
Mais non, une majorité croit pouvoir s’aider des béquilles du passé pour marcher dans le futur, moyennant quelques petites modifications.
Et voilà que tout le monde se met à penser pareil par les seules lois de la pesanteur des mots de quelques « montreurs » d’un avenir qui ressemble génétiquement au passé.
Après l’économie, la culture s’exécute. Elle fait partie de ce qu’on croyait être l’objet d’une lente modification imbriquant les courants étrangers s’amalgamant au nôtre. On avait mésestimé l’importance de l’apport extérieur et la faiblesse du pilier existant, qui ne survit que par des dotations et du mécénat, pour un public rassis et bourgeois.
C’est toute la problématique de l'induction qui met à mal le système.
La prédiction générale pour le futur basée sur un échantillon d'évènements passés, tourne court.
Le futur ne sera pas le fils du passé. Aucune preuve logique ne se déduit de l’expérience.
L’Europe, qu’on croyait monter naturellement en puissance de par la logique des peuples qui la composent, est exsangue, controversée et au bord de l’éclatement.
La religion musulmane a engendré un monstre que plus personne ne peut maîtriser avec les anciennes recettes. Qui aurait parié sur la recrudescence d’un moyen-âge religieux d’exportation ?

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Les transhumances économiques massives n’engendrent plus un boum économique, mais précipitent la crise. Les devoirs d’hospitalité ploient sous le poids du nombre. Ouvrir sa table à celui qui a faim fait partie du respect que l’on se doit. Quand ils sont 500.000, l’hôte se barricade et sort son révolver.
La tournure prise par l’économie en voie de mondialisation déforme les codes du libéralisme et aggrave l’antagonisme entre le capital et le travail, au point de modifier complètement ce que par le passé on considérait comme le moins mauvais système, pour en faire le pire absolu.
Hélas ! s’il y a bien à côté de cette évolution rapide et inattendue quelque chose du passé, c’est bien la vision qu’ont les dirigeants des démocraties et du capitalisme.
La croyance à une paix mondiale sous le parapluie atomique fiche le camp par la multiplication des pays qui ont ou qui pourraient facilement s’en doter. L’inutilité de chercher l’écrasement d’une mouche par un marteau pilon saute aux yeux de tous. Mais quand c’est la mouche qui a le pouvoir d’actionner le marteau pilon, tout le monde tremble. La dangerosité est aussi grande de la stocker chez soi, même sous la forme de centrale, que de l’interdire aux autres. Quoiqu’à l’ère de l’atome, les guerres classiques n’ont jamais été si nombreuses. Les guérillas restent l’arme des faibles contre les forts.
En résumé, l'induction n'est pas un raisonnement fiable et c’est ce bon vieux Hume qui a raison. L'induction n'est pas fondée logiquement, mais psychologiquement par l'habitude.
"Ce n'est pas la raison le guide de la vie mais l'habitude seule qui détermine l'esprit en toutes circonstances, et permet de supposer que le futur sera conforme au passé." (Traité de la nature humaine).
Les événements s’accélèrent.
Nous n’échapperons pas à notre destin. Quel sera-t-il ? Seule la génération future sera à même de le savoir, à condition qu’il y en ait une, qu’elle en ait les moyens et l’envie.

2 avril 2016

Jan Segers Publius à HLN.

Si la presse en Flandre reflète bien les lecteurs flamands, on a dépassé la haine des Horace et des Curiace. Je ne donne pas cher de l’État fédéral aux prochaines élections. Après s’être entretués à trois contre trois, il resta un Horace, dit la légende. Ce pourrait bien être Jan Segers, pamphlétaire à Het Laatste Nieuws, la réincarnation. À son retour à Rome, il tua sa propre sœur qui pleurait son fiancé, un des trois Curiaces « qu'ainsi périsse toute Romaine pleurant un ennemi ». C’est une métaphore. La sœur de Ségers aurait été amoureuse de Bruxelles ! On comprend la rage de Publius !
Qu’est-ce qu’il file comme mandales à la capitale dix jours après l’attentat qui fit 35 morts, Publius Segers !
Quand on compare le ton feutré, bienveillant, propice à la main sous la nappe à l’issue d’un déjeuner arrosé de Béatrice Delvaux, la plume émue au souvenir du sang répandu, à celle trempée dans le fiel de Jan Segers, ce primitif flamand n’est pas Uilenspiegels volant au secours de Nele.
Le bourgmestre de la ville de Bruxelles, Yvan Mayeur, n’étant pas réputé pour son esprit de répartie, cherche toujours un mot cinglant en réplique aux provocations nationalistes de Jan Jambon et Bart De Wever devant la presse internationale. Alors vous pensez, Jan Segers, un mal embouché de plus, la tâche était trop grande. Et Mayeur a préféré pleurer sur le sein de sa consœur Anne Hidalgo, à Paris.
Mayeur dans les bras consolateurs d’Anne, de Vilvoorde, 300 et quelques hooligans sont venus profaner la place de la Bourse lieu de recueillement depuis les attentats. Saluts nazis et injures gutturales de ces branquignols flamingants, il faut remonter loin pour retrouver pareil débordement. Ni Jambon, ni De Wever, ni Bonte, bourgmestre de Vilvoorde, d’où les nazis ont pris le train, n’avaient pu retenir dans leur charnier natal, ces gerfauts de la flamanditude.
Prompt aux Commémos signés Vondel et successeur, Geert Bourgeois, ministre président de la Région flamande, s’était abstrait de la capitale. Pourtant, le local du pouvoir de Geert, à ce que j’en ai retenu, est toujours bien place des Martyrs à Bruxelles !

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Tout ce qui précède a filé de la mémoire de Jan Segers lors de l’écriture de son billet. Par contre qu’est-ce que Bruxelles a pris ! Dans la crise communautariste du journaliste, pour Jan-mijn-kloet Bruxelles fourmille de francophones. C’est Brussels qu’ils veulent sans ses habitants, à la limite sans les meubles, rien que la brique, le bitume et le gazon et que les francophones ramassent leurs morts et foutent le camp. Prenant l’exemple de Louvain-la-Neuve, qu’ils aillent construire un simulacre ailleurs, sans plus jamais souiller la terre flamande.
Merde, et tout ça sous le feu de l’ennemi, pire que les salafistes un jour de ceintures à bombes !
Ce que veulent les pointus, c’est clair, donner le droit de véto à la minorité flamande de la capitale et étendre une seule et unique police à l’ensemble des communes de la périphérie.
Les 93 % de francophones de la capitale auront difficile de déloger la communauté flamande de la place des martyrs. Ils y tiennent à leur place. C’est la tête de pont par où le déferlement et l’arbitraire deviennent possible. On croirait entendre « Les loups sont entrés dans Paris » de Serge Reggiani.
Il faut dire que si le nationaliste est d’un côté, la bêtise est de l’autre. Les Wallons se méfient aussi de Bruxelles et la cadenassent à leur manière, moins révoltante et odieuse, certes, à travers cette bizarrerie de la Communauté française qu’on a donnée en pâture à Rudy Demotte pour que le pauvre chéri ne soit pas sans galette, après que Di Rupo ait placé son favori Magnette à la présidence de la Région.
Dans son édito de Het Laatste Nieuws, Jan Segers se régale de cette situation et salive à la pensée qu’elle pourrait encore être meilleure.
L’éditorial ne serait pas complet si le Gus ne fessait pas Laurette Onkelinx. Les vitupérations de la passionaria des faubourgs traduites en flamand sont une mine d’or pour le TAK. Dans le fond, ce qu’on lui reproche c’est d’avoir renié la Flandre, sa patrie d’origine, à cette émigrée de l’intérieur.
Cette lecture me renforce dans l’idée qu’on n’a plus rien à foutre avec ces gens-là.
Ça sera peut-être dans une ou deux législatures, qu’on se tournera le dos.
Il ne nous restera plus qu’une solution : convaincre la France que si elle veut nous récupérer, elle doit aussi récupérer Bruxelles.

1 avril 2016

Al-Andalus-sur-Meuse et الأندلس-sur-Senne.

À la seule lecture des journaux belges de ce jeudi, on a des doutes sur le lieu géographique des événements.
Afin de passer inaperçu, peut-être serait-il sage de débaptiser Richard III en Mehmed II ?
Passé impeccable, musulman aguerri, Mehmed a balayé Constantinople en 1453 et changé l’étiquette en Istanbul. Ce n’est pas rien. Cela prouverait au moins la bonne volonté de ce blog de s’intégrer à la nouvelle donne.
Notre président à tous, Recep Tayyip Erdogan, a estimé jeudi sur CNN que les pays occidentaux n'avaient pas répondu aux attentes de la Turquie en matière d'échange de renseignements. C’est vrai ça ! Le Soir parle de cette jacquerie occidentale contre celui qui nous accepterait volontiers dans son nouveau califat, si nous savions accepter notre défaite.
Pour le reste de l’actu, Ridouane Chahid n’est pas content des propos de Zakia Khattabi sur la dangerosité du métro bruxellois. Elle l’a dit elle-même : « c’est moi qui ai le background musulman. Et ça me pose question. » À nous aussi, mais pas dans le sens qu’on croit. Son combat pour les réfugiés est respectable. Qu’elle ait peur de remonter sur un bus à Bruxelles, on la comprend.
La lecture édifiante de la gazette se poursuit. C’est ainsi qu’on apprend que Salah Abdeslam passe devant la chambre du conseil de Bruxelles. Il adorerait retourner en France afin de s’y confesser. Il l’a affirmé haut et fort, c’est pour épargner une vie humaine, la sienne, qu’il s’est délesté de sa ceinture d’explosifs. Il n’avait pas réfléchi qu’il aurait pu, par sa négligence, blesser un enfant.
L’homme au chapeau demeure inconnu, neuf jours après les attentats de Bruxelles, par timidité, sans doute. Il pourrait s’agir de Naïm Al Ahmed, un réfugié porteur d’un faux passeport syrien. Les enquêteurs piétinent devant le guichet des faux passeports, espérant y surprendre Mohamed Abrini, toujours en fuite, afin de lui faire essayer un modèle identique.

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Sur la dénonciation d’un chapelier, ils ont cru Fayçal Cheffou propriétaire du couvre-chef. Mais Fayçal avait un alibi. Il fumait la chicha dans un café Turc bruxellois. Manque de bol, mardi, il s’est fait gauler… il s’était introduit chez quelqu’un par le balcon, au lieu de la porte. Il paraît que c’est une tradition dans les Aurès qu’il comptait reprendre en Terre Nouvelle.
Une perquisition était en cours jeudi matin à Marke (Courtrai), dans le cadre de l'enquête liée à Reda Kriket. On y a trouvé quelques kalachnikovs, mais ce n’est pas grave. En effet, le propriétaire des lieux a les factures.
La police de l’aéroport de Zaventem n’est pas heureuse. Avec tous les militaires qui circulent, on craint un maladroit. "La situation d’insécurité fondamentale à Zaventem" est dénoncée par 50 sympathisants de l’EI au sein du personnel qui vont peut-être partir en grève.
Selon l’agence Anadolu d’Ankara, repris par le journal Le Soir : les empreintes d'un homme connu sous la fausse identité de Naïm Al Hamed ont été retrouvées sur la planche des cabinets de la planque des terroristes à Schaerbeek. On pense qu’il s’agit d’un passant pressé. Serdar Kiliç du PS a produit un certificat de l’Hôtel des Bains de Vichy prouvant qu’il était en cure pour constipation chronique dans cet établissement.
Une bonne nouvelle : Une des femmes du chef du groupe Etat islamique (EI) Abou Bakr al-Baghdadi, dont elle a eu une fille, a confié vouloir s'installer en Europe afin d’y parfaire son éducation stricte salafiste à Molenbeek. Vu qu’il s’agit d’une des épouses d’un chef d’État, Jan Jambon a tout de suite délivré le permis.
Dans les carnets mondains, Béatrice Delvaux relève que Samir Nasri se rendait à l’Etihad Stadium de City pour assister au derby de Manchester dimanche, lorsque l’international français s’est fait confisquer son véhicule par la police locale car le bolide n’était pas enregistré en Grande-Bretagne. Tout Londres a pu se convaincre que Samir ne cachait pas une bombe dans le coffre de sa voiture.
Tourisme : Khalid El Bakraoui, s'est rendu en Italie du 23 au 24 juillet 2015.
Restauration : Imane Yahyaoui, la pétillante patronne de l'établissement Cup N'Cake, où les gourmands viennent se régaler de cupcakes et de bagels a appris le départ de Jean-Pierre Coffe pour un autre monde. C’est ce qu’il avait de mieux à faire, ce nom à résonance étrangère donnait libre cours à des quiproquos racistes.
Stéphanie Djato, la jeune femme qui avait été contrôlée en 2012 à Molenbeek-Saint-Jean alors qu'elle portait un niqab, a été interpellée récemment à Brussels Airport. Son prénom commençait à faire jaser.
Scoutisme : Montasser AlDe'emeh accompagnait certains djihadises revenus pour fêter Pâques en Belgique. Des voyous lui ont dérobé une valise qui était, jure-t-il, bourrée d’œufs au chocolat.
Deux hommes, Abderrahmane Ameuroud et Rabah M., arrêtés vendredi à Bruxelles, ont été inculpés en lien avec un réseau que la police recherche afin de faire le lien du lien avec Abderrahmane. Un autre complice présumé de Reda Kriket, Anis Bahri, a été interpellé dimanche à Rotterdam aux Pays-Bas. On ne sait pas si depuis, il a été relâché. Une enquête est ouverte, mais elle est difficile. Le milieu est fermé. On attend qu’il soit rouvert.
Voilà à peu près ce qu’on pouvait lire sur Le Soir de ce jeudi.
Tout amalgame patronymique discriminatoire serait un poisson d’avril.