Des flamingants au MR !
Le coup a été bien prépare au siège du MR, avenue de la Toison d’Or à Bruxelles : le vieux Louis en piste, ingambe dès qu’un nouveau deal se prépare, Charles, acculé, désespéré, sans force, Chastel le fidèle serviteur et Reynders féal dont on se méfie, mais qui a sa faction à la direction du parti !
Ce quatuor de tordus a décidé de passer en force dans l’affaire des gardiens de prison. Les Wallons restaient intraitables. Les Flamands, à leur habitude, se satisfont de peu et sont indifférents sur le sort des prisonniers, qu’ils croupissent encore des années dans les culs de basse-fosse sans hygiène du système carcéral belge.
C’était le moment de réussir un coup.
Bien repris par les journaux francophones, les propos d’au moins trois d’entre les comploteurs de la Toison d’Or ont préparé le terrain. Une sorte de matraquage de l’opinion francophone de la légendaire mainmise du PS sur la FGTB, les journaux sont rodés à ce genre d’exercice.
Louis Michel y excelle. C’était d’autant facile que tous les cadres de la FGTB passent par la case Parti pour monter en puissance dans le syndicat.
Sauf en insinuant que Di Rupo fait la pluie et le beau temps dans les assemblées, c’était affirmer une contrevérité et le vieux briscard libéral le savait.
Ce vieil effronté n’est pas là-dessus. Depuis Jean Gol, il a toujours bluffé.
Chastel souffle dans sa trompette au rythme du chef d’orchestre et le dernier spadassin, ministre des affaires étrangères, emboîte le pas des deux autres.
Charles atterré reprend confiance. Le Vieux, une fois de plus, fait merveille.
C’est qu’il y a urgence.
La préparation du terrain faite, c’est à Koen Geens (CD&V) d’entrer en piste.
« Après cinq semaines de grève dans les prisons, la majorité des syndicats du pays ont signé un accord avec le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V), a annoncé ce dernier lors d'une conférence de presse ce lundi soir. La RTBF. »
Voici sa déclaration :
"J'ai l'honneur de vous communiquer que quatre des six syndicats viennent de signer le protocole d'accord que je leur avais proposé mercredi dernier, à savoir les 3 syndicats néerlandophones, et le syndicat libéral francophone (SLFP, ndlr)"
Nous revoici dans la phase Kamikaze de départ… la délicate prise de risque !
Du gouvernement aux syndicats, désormais les francophones n’ont plus rien à dire, si l’on excepte le fantomatique syndicat libéral qui compte autant de cadres que d’affiliés.
C’est donc bien un passage en force d’un État flamand dont il suffit qu’une petite minorité francophone s’y adjoigne pour faire la pluie et le beau temps de la démocratie, version libérale.
Il paraît qu’on y est encore, que tout est respecté, la frontière linguistique, les Régions, sauf un détail : le fédéral est passé du côté flamand.
Que ce soit une politique pour que De Wever voie ses troupes se dégonfler aux prochaines élections, c’est certain ; mais qu’en même temps, ce salmigondis à la Michel place la francophonie en minorité constante sans pouvoir de blocage, ce ne l’est pas moins aussi.
Sur sa lancée et timidement encore, Koen Geens va faire appel à une société privée pour fabriquer et sans doute distribuer les repas aux prisonniers. Le tour prochain, on fera comme en Hollande. Les prisons seront traitées comme l’hôtellerie, mais en moins chic, par des privés.
Pour le gouvernement, les négociations sont donc considérées comme closes. L’accord serait ainsi appliqué et les agents pénitentiaires qui poursuivraient la grève ne seraient dès lors pas payés.
Selon la FGTB, après cinq semaines de grève dans les prisons francophones du pays, la base avait rejeté à 94,7% ce lundi le protocole d'accord.
On ne sait pas quelle sera la prochaine étape de ce gouvernement bilingue (Flamand-Flamand), mais la famille Michel et les larrons en Kermesse gantoise plutôt qu’en fête wallonne viennent encore de franchir une étape.
La suivante ?
Peut-être le rattachement des Régions francophones à la Flandre ?
Pour couper l’herbe sous le pied de Bart De Wever, tout est possible.