Jean-Marie qu’Anglois…
..brulèrent place des Pyramides.
Ils sont fous ces Le Pen !
C’est comme si Michel-le-Vieux jetait l’anathème sur son fils parce qu’il lui semble que Charles est trop mou avec les syndicats et pas assez dur dans la conduite libérale des affaires du pays.
À quatre-vingt cinq ans passés, Jean-Marie entend rester le patriarche-fondateur du parti et le chef incontesté. Sa famille lui cause-t-elle un problème pour satisfaire à sa passion du pouvoir ? Obstacle à son dessein, il la supprime. Voilà deux caractères Père-Fille qui s’affrontent, dommage que Jean Racine soit mort depuis longtemps. Après Phèdre et La Thébaïde, « Au secours, Jeanne » aurait été le panneau manquant du triptyque.
Bien entendu à part les frontistes, le monde politique se fout de leurs gueules. Ceux qui se sentaient menacés par la montée du Front, suite à l’incurie des deux seules alternatives du pouvoir français : le camp Hollande et le camp Sarko, respirent un peu plus librement.
Le test du Premier Mai d’un Front apaisé, voire réconcilié, c’est raté.
Un peu moins d’un an après l’exclusion de Jean-Marie Le Pen, le vieux n’est pas encore mort. Il sait toujours mordre et il mord ! Il a même réussi à débaucher trois eurodéputés du Front. Ils vont probablement se faire exclure.
Au Paris Event Center, Marine Le Pen, devant 2.500 partisans a tenu le crachoir plus d’une heure, sans parler une seule fois de son père qui se faisait exorciser, pendant ce temps, par Jeanne la Pucelle place des Pyramides, possédé qu’il était par sa démoniaque fille.
Après l’instant de douce rigolade et la satisfaction d’un Front déchiré, les partis conventionnels auraient tort de se laisser aller dans la croyance que ce Front National est à l’image de cette dissidence inédite, composée « Des fous, des dingues » d’une poignée de vieux chambragazistes négationnistes.
Steeve Briois, un mariniste actif aurait déclaré : « Nous n’avons plus rien en commun avec Jean-Marie Le Pen et sa clique de gens très peu fréquentables. Il entretient des rapports avec Rivarol et Henry de Lesquen, des gens qui sont des fous, des dingues. Nous, notre seul objectif est d’arriver au pouvoir. »
Vu sous cet angle et compte tenu du dégout profond de l’alternance gauche-droite des Français, il n’est pas dit qu’une rupture définitive dans la famille Le Pen ne produise un effet inverse en faveur de la présidente du Front.
Bien sûr Marine Le Pen en développant les grandes lignes de sa politique, sur l’euro, l’Europe, l’immigration, la souveraineté française, etc. fait du Trump sans qu’aucune de ses propositions ne soit chiffrée, expliquée, détaillée. En ce sens, elle fait aussi du François Fillon et de l’Alain Juppé, mais comme elle a l’avantage de n’avoir jamais été au pouvoir comme les deux autres, sa virginité dans les affaires pourrait faire la différence dans le scrutin suprême.
Si Cambadélis fait « Hé Ho la gauche ! » sans en remuer une en touchant l’autre, comme disait naguère Chirac, la Walkyrie au blond rinçage pourrait faire « crac boum hu » que les autres en tombent à ces genoux, comme du temps où Dutronc tombait les filles.
Les illuminés à droite comme à gauche paraissent tellement sûrs de l’emporter qu’ils peuvent très bien faire du Bruno Lemaire interviewé par Caroline Roux ce dimanche sur France 3 : aligner de belles phrases pour peu de résultat.