La RTBFOOT.
Du 10 juin au 10 juillet, si vous n’aimez pas le foot, surtout évitez la RTBF.
On sait que notre chaîne publique n’aime guère les débats d’idées, déteste comme la peste les contradicteurs, surtout ceux de l’extrême gauche qui débinent le parti socialiste.
Voilà qui va combler d’aise les administrateurs et la direction du boulevard Reyers, les aficionados mais aussi ceux qui n’ont rien à branler de l’Euro 2016, tout le monde se farcira les 51 matches en direct à la télévision et sur le web. Cette cucuterie bidon, durera un mois !
Faites confiance à nos Roule-ta-bille. Ils vont se faire une paire de ballon en or massif.
"Notre chaîne mobilise tous ses médias sous la bannière du 'Bleu, blanc, Diables'", indique Michel Lecomte, le chef des sports de la chaîne publique. Autrement dit, elle était déjà d’une grande superficialité, avec la mobilisation de tout le personnel, y compris celles et ceux qui avaient encore un ou deux neurones, le niveau moyen va descendre d’un cran.
Les décodeurs du dimanche seront mobilisés. Florence Hainaut tiendra la buvette au Times. Gerlache se mêlera aux populations des stades avec interdiction de parler de populisme. Remy et Kroll animeront les après-matchs dans les vestiaires.
Ce n’était déjà pas drôle. Ce sera le moment de redécouvrir les plaisirs de la lecture.
Les infos seront brèves sur les autres sujets d’actualité et surtout éviter les commentaires.
C’est ainsi que question chômage, on publiera les chiffres qui montrent une baisse du nombre des demandeurs d’emplois. On se passera d’un empêcheur de shooter en famille qui ajouterait, l’imprudent, que les cartes rouges correspondent à peu près à la diminution.
Oubliées les affres du gouvernement Michel sur le nucléaire, les bisbilles entre partis flamands et le refus des parlementaires de s’aligner sur les pensions du régime général, les mauvaises nouvelles seront bottées en corner et reportées après le 10 juillet en pleine période de vacances.
Inutile d’écrire que le gouvernement est ravi. Cela lui permettra d’atteindre les congés des râleurs et l’éparpillement de l’opposition aux quatre coins de la planète.
De tous temps, du 15 juillet au 15 septembre, c’est le trou noir. Des grands reporters au personnel d’entretien, tous préparent déjà leurs valises, achètent des billets d’avion, se ruent dans les agences. La grande maison tenue à bout de bras par la finance citoyenne est mise sur pilote automatique. Les rediffusions, les films d’anthologie, les navets qui ont passé dix fois et les feuilletons anciens se reprogramment automatiquement. C’est le concierge qui en fermant les lumières dans les couloirs éteint du même coup l’émetteur, pratique et pas cher.
Déjà qu’avec le foot, c’est semi automatique, la moitié des contribuables sera trompée sur la marchandise, après on aura toutes les variantes de « la petite maison dans la prairie ». Avec Lecomte à la barre, c’est JR qui reprend la main depuis Dallas.
Qu’on se le dise "Le premier rendez-vous est fixé pour le lundi 16 mai sur La Une avec le journal des Diables. Au programme: 10 minutes d'actu de notre équipe nationale."
Autant le dire tout de suite, dès le 16 mai barrez-vous.
Sinon, dès que vous entendrez prononcer des noms outre celui de Lecomte : Rodrigo Beenkens et Philippe Albert, en couple, nos huit commentateurs en France à nos frais, sautez sur une autre chaîne, si vous ne pouvez pas vous passer de télé.
Vincent Langendries et Olivier Gaspard seront voués aux Diables depuis leur camp pour suivre l’actualité dès potron-minet. Benjamin Deceuninck tiendra salon à "Bleu, Blanc, Match", c’est dire s’il faudra rester vigilant.
Enfin, pour les lourdauds qui croyaient voir le match à 16 heures, alors qu’il est passé à treize, un debriefing résumera toute l'actu du jour après 23h.
Je passe la radio RTBF, le délire est tout aussi profond.
Ah ! on va déguster…