Enfin un bilan réjouissant !
Il y a des informations dont on se régale.
Nous avions déjà le goût en bouche avec le prix par jour de la location de l’hôtel des environs de Bordeaux qui va servir de résidence à nos diables rouges pendant l’Euro 2016 : 23000 euros !
Voici le dernier décompte des millionnaires qui ne représentent que 1% de la population sur le globe, qu’on se rassure au MR, ils se partagent près de la moitié de la richesse privée mondiale. Les pillards de la Belgique ont encore de la marge.
Et ce ne sont pas des insignifiants de mon espèce qui le disent, mais le cabinet financier Boston Consulting Group (BCG). C’est un groupe extrêmement sérieux qui semble se délecter de ce rapport de 1 % aux 99 autres !
Comme les médiocres jaloux que nous sommes s’enivrent du plaisir amer de ce chiffre sans appel, Boston Consulting n’a pas expressément livré son calcul pour nous être agréable, mais pour faire comprendre qu’il y a de la place pour tout le monde dans ce 1 % qui pourrait même devenir 2 %, si tant est que le reste du décompte soit coopératif et nanti de la conscience professionnelle du nombre qui fait le grand succès de l’élite. Tel serait le cas de nos bons Flamands.
Nous entrons alors dans le détail de ce qui fait notre plaisir du jour : 18,5 millions de foyers fortunés détiennent 47% de la richesse accumulée sur le globe en revenus, dépôts bancaires ou titres boursiers. A eux seuls, ils pèsent ainsi quelque 78.800 milliards de dollars, soit un peu plus que le produit intérieur brut (PIB) mondial.
Ce qui nous ravit tient dans la démonstration complète que ce système libéral, s’il est sublissime pour ce 1 %, est franchement exécrable pour la moitié du reste et à peine supportable pour le quart restant, donc il faudrait le faire disparaître au plus vite.
Il y a dans cette économie quelque chose d’antinomique avec la démocratie puisque celle-ci par définition est de faire vivre heureusement le plus grand nombre. Comme elle n’y parvient pas, ce sont les élites politiques qui la sabotent ou sont incompétents.
Ce n’est pas l’avis de Boston Consulting qui entre dans les détails.
Les Etats-Unis abritent le plus gros bataillon de foyers millionnaires (8 millions) suivis par la Chine (2 millions) mais c'est au Liechtenstein et en Suisse qu'ils sont, en proportion, les plus présents. La France, elle, en compte 445.000. L'extrême concentration des richesses est particulièrement marquée en Amérique du Nord où les 60.400 milliards de dollars cumulés de fortunes privées sont détenus à 63% par les millionnaires. Cette proportion – la plus forte sur le globe – devrait même atteindre 69% en 2020. Selon le Boston Consulting Group, c’est un progrès remarquable qui honore le travail des banques et des consultants d’Amérique du Nord.
D’ici la fin du siècle, quand 1 % de la population aura acquis 80 % de la richesse mondiale, il ne restera plus aux 99 % restant qu’à organiser par-ci, par-là, quelques grandes famines et autres épidémies pour en finir avec la condition misérable qui entache le bon renom de ce 1 % des plus prospères.
Voyant venir l’argument, Boston Consulting relativise. L'année 2015 n'a pourtant pas été un grand cru, la richesse privée sur le globe n'a augmenté "que" de 5,2% contre 7% en 2014 en raison notamment de turbulences financières, de l'instabilité politique et de sanctions économiques. "La progression de la richesse privée mondiale a perdu de la vitesse en 2015 notamment dans les marchés développés". C’est triste, non ?
On a trouvé le ressort qui anime le gouvernement Michel : faire revenir pour 2017, les 7 % de 2014 ! Aussi a-t-il diminué de beaucoup le nombre de fonctionnaires attachés à pénaliser la fraude fiscale et les exportateurs d’euros au Panama. Il tient personnellement à ce qu’on sache que le MR veillera désormais que les centres "offshore", qui offrent faible fiscalité et discrétion aux non-résidents, soient assurés de progresser de façon régulière de 3% l’an. Son objectif est d’atteindre dans les 10.000 milliards de dollars, la quotte part qui revient aux entrepreneurs belges.
Comme la Suisse reste la destination offshore privilégiée des grandes fortunes, devant Singapour et la Grande-Bretagne, Charles conseille d’y passer les vacances 2016.