Chaudement…
Allons bon, encore les vacances !
On écoute en boucle le chant des cigales, en consultant discrètement sa montre. Entre deux repas « gastronomiques » on rythme sa journée entre siestes et promenades. La gravité des temps incite au léger. C’est un paradoxe mais trop, c’est trop.
Il y a cette image épouvantable de Nice avec ce front de mer de la promenade et quelques corps sous des couvertures et à côté de l’éprouvant spectacle, la photo de Kim Kardashian, qui ne sait plus comment s’habiller pour montrer son cul qu’elle a rebondi et ses seins (peut-être siliconés) qu’elle a triomphants. Il paraît que tout Hollywood se l’arrache (pas ses vêtements, ce serait difficile) mais il faut dire que la star de la téléréalité se donne du mal pour ça. Sa dispute avec Taylor Swift et ses sœurs qui volent à son secours, les tenues surréalistes, tout Los Angeles en raffole.
À un autre bout de la planète, Erdogan a la réussite qui convient à sa longue préparation des événements que les putschistes ont mitonnés pour lui. Les listes des gens à mettre hors la loi étaient arrêtées depuis le début de l’année. Il ne manquait plus que la lampe à agiter devant une fenêtre d’un général félon, pour donner le signal de la régalade.
On voit d’ici Erdogan de son bureau devant six téléphones visualiser trois écrans d’ordinateur, tandis que sa femme, nue sous la table, lui fait une petite douceur autorisée par le coran. Voilà l’effet Kardashian, cette robe en filet ne dissimulant quasiment rien de son anatomie et par dessus, une veste camouflage, si je puis dire... qui fait le festivalier de juillet brouillé dans sa tête par une actualité en topless.
Aurais-je une image négative de moi dans cette confusion des genres ? Comment pouvoir reprendre du sérieux, le ciel est si bleu, la mer si verte et Gerlache si loin…
L‘incapacité à répondre « non » à l’image incandescente de la môme Kardashian vient de la tendance à accorder une plus grande importance des désirs des autres qu’aux miens. En effet, qu’en ai-je à cirer d’une personne si lointaine et célèbre, alors que la serveuse qui m’apporte le pastis en terrasse est drôlement bien roulée et, sans doute le fait elle exprès, quand elle se penche pour remettre sur son plateau rond les verres vides, on se prend à loucher effrontément vers des profondeurs de gorges bien plus présentes que le gouffre de Padirac, qu’un panneau indique à quarante kilomètres.
Désirer des femmes inaccessibles est-ce une façon de se dévaloriser ?
Le secret ne tient-il pas dans la nécessité de se protéger des avances de celle avec qui on est depuis trop longtemps, pour que les parties de sexe soient vraiment des parties de plaisir ?
Je me connais. Voilà des années que je dis « oui » à tout le monde. Personne ne m’en sied gré. L’entourage attend que je dise « non ». « Comment garder confiance en quelqu’un qui répond systématiquement par l’affirmative ? » m’a dit un jour une dame qui me connaît trop bien pour avoir confiance en moi. Mon « oui » est un faux « non ».
L’éternel consentant n’est pas crédible.
Voilà la raison qui me fait tenir une chronique journalière dans laquelle, vous l’aurez remarqué, je dis « non » beaucoup plus souvent que « oui ».
Le comble, un des auteurs que je prends en vacances a eu l’audace de me river le clou, quoique j’aie payé sa complaisance 12 € en Pocket : « celui qui n’ose pas s’imposer face à l’autre par un « non » est dans une relation infantile à l’autorité. D’ailleurs, ce sont souvent des personnes qui ont gardé une relation de dépendance à l’égard de leurs parents. »
Si je comprends bien, c’est parce que je n’ai pas l’audace d’aller conspuer Charles Michel quand il plastronne rue de la Loi devant les lénifiants journalistes payés aux qualificatifs enthousiastes, que j’écris lâchement sous la bannière de Richard III !
Revoilà la mignonne serveuse qui prend la commande à la table voisine. Elle se penche pour un coup de torchon. Le côté pile est aussi délicieux que le côté face.
Et dire d’après la gazette que Morandini plongé dans une sale affaire de casting aime inviter des jeunes gens dans son hammam ! Marc-Olivier Fogiel, Matthieu Delormeau ne sont pas d’accord avec l’autre décapsuleur, forcément ce sont des esthètes qui vivent d’un même audimat. Quand il y a concurrence, c’est « rence » qui est de trop.
Je gage qu’à la rentrée « Jolie Julie » devra se taper un autre bonimenteur.
– Qu’est-ce que t’as à la r’garder comme ça ? Qu’est-ce qu’elle a cette fille ?
– Rien. J’ me faisais la réflexion de Fogiel et Delormeau… se passer des langues, alors que cette jeunesse tournoie entre les tables. J’ me disais, y a quelque chose qui m’échappe…