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Charles Michel.

En France, à la rentrée on s’attend à un déferlement de candidatures pour les primaires, premier obstacle pour le poste suprême en 2017. La presse s’interroge sur les motivations qui poussent tant d’hommes et de femmes politiques à briguer l’emploi.
En Belgique, l'emploi suprême est celui de premier ministre. L'étage au-dessus est réservé.
Modestement, au spectacle de la chasse au poste, le public se contente de ricaner devant les poses des ministrables, à part les galons cousus sur les manches et le fric qui en découle, pourquoi tant d’appétit ?
Nous n’avons ni De Gaulle, ni Bonaparte, ni Jeanne d’Arc, nos candidats sont de ridicules présidents de parti, accrochés à leur fauteuil comme des poux à la tignasse des bambins de gardienne.
Quoiqu’on dise, les motifs sont les mêmes qu’en France, la même ambition, la même haute estime d’eux. Les messages sont identiques : ils étaient destinés à en être. Sarkozy a le « devoir » de sauver la France. Charles Michel est persuadé qu’il a sauvé la Belgique en minorisant les Francophones au Fédéral, veste retournée à 180°.
Grâce à la rampe de lancement paternel, il lui fut plus facile qu’à d’autres d’accéder sans trop de rivaux malveillants au premier palier de l’ascension. Ceux qui ne connaissent pas les partis politiques de l’intérieur ignorent comme ce palier est le plus difficile à atteindre pour tout le monde, sauf pour les fils de… qui y ont une place d’office.
Le reste est plus facile, avec la main protectrice paternelle, de moins en moins visible jusqu’au sommet où nous avons droit en direct aux pleurs de bonheur du père.
Le premier ministre n’a pas inventé la poudre, de lui vous n’espérerez rien d’innovant, de moderne, de personnel. Ce sont des hommes de cette sorte qui font les plus longues carrières. Il ne fait rien qui soit susceptible d’être critiqué par la droite qui l’a élu. Il sauve les meubles d’une Belgique bourgeoise qui entend bien ne pas disparaître sous les coups des partis encore plus à droite que le sien, flattant l’opinion flamande. Il établit les budgets comme le banquier le fait avec des comptes clients. Non pas en bon père de famille, mais en défenseur de la classe dont il protège les intérêts. Les budgets, avec toujours un léger déficit, établissent leur délicat équilibre sur le dos de la population, la rente et le capital sont épargnés. Cela se fait parfois massivement, comme lorsqu’il a relevé la taxe sur l’électricité, puisant pour le coup des millions supplémentaires dans les poches des pauvres gens et d’autres intéressantes mesquineries dont son ministre et complice Bacquelaine a le secret sur les pensions des vieux.

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Il donne l’apparence de fermeté dans ses discours, tout en gardant une attitude humble. Il court à chaque attentat saluer les victimes avec cet air de compassion qui veut faire croire qu’il s’intéresse aux autres, alors qu’il n’a qu’un seul objectif : sa carrière !.
Tout, dans son comportement dénote l’ambitieux autoritaire qui dissimule mal, s’effaçant devant plus forts que lui, mais momentanément et en rongeant son frein.
Ses pairs ne l’ont pas élu pour qu’il fasse du social, ses électeurs non plus, persuadés que l’État social n’est pas la formule qui contraint de se louer pour de moins en moins cher.
Cet homme est coupable de laxisme dans la gestion des finances de l’État, en laissant celui-ci fonctionner sur un grand pied, non pas en prodiguant trop d’argent aux plus démunis, puisqu’il s’applique à leur retirer quasiment le pain de la bouche, mais en laissant courir les habitudes de luxe, les institutions inutiles, les salaires élevés de la classe politique, des hauts fonctionnaires, généraux et juges hors catégorie, comme si l’État était encore en capacité de le faire, devant la misère qui se généralise.
Cet ambitieux conduit bien sa barque. L’État n’est pas démembré, les réformes n’ont pas entamé le statut de la bourgeoisie. La Belgique ressemble fort à un paradis fiscal, de riches étrangers s’installent chez nous. On le félicite pour ça !
Quand il ne sera plus premier ministre, il restera dans l’Histoire comme celui qui a osé la Suédoise pour sauver les meubles. L’homme de main qu’il fallait au capital pour surmonter sa propre crise et la faire payer à d’autres. Celui qui a conservé son masque de serviteur de l’État tout en étranglant la population misérable.
Charles Michel est-il vraiment doué ? A-t-il l’intelligence que certains gazetiers lui attribuent ? Peut-il être le capitaine courageux aux jours de grande tempête ?
Il a fait le ménage et étrillé proprement son rival Didier Reynders, mais il ne faut pas oublier son père qui est aussi pour beaucoup dans la victoire du fiston.
Pour le reste, il finira son mandat sous les applaudissements des gens de sa classe. Puisqu’il ne s’embarrasse plus de majorité régionale, il pourrait encore se faire voir au balcon des vanités, dans les futures législatures, à condition que la N-VA soit contenue en Flandre par les autres partis. De toute manière, le petit Chastel, président du MR, garde la maison pour que Michel redevienne le président du MR, le cas échéant.

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