Marasme dans la contestation.
Les événements extraordinaires, c’est-à-dire ceux qui surviennent exceptionnellement, sont des obstacles devant lesquels le rêve du social et le désir de justice sont singulièrement mis en veilleuse.
Un exemple choisi parmi les événements anciens aidera à comprendre. Si lors de la tragédie du Bois du Cazier qui fit de nombreuses victimes parmi les mineurs, un projet d’écriture avait été mis en chantier quelques jours auparavant sur la syndicalisation et l’omnipotence d’un syndicat sur l’autre, il aurait fallu abandonner ce projet, sinon le remanier considérablement, non pas selon de nouveaux arguments enrichissant la documentation de l’auteur, mais en fonction d’un drame extérieur au projet, mais pourtant le touchant de plein fouet.
À la suite de l’attentat terroriste commis par un Algérien sur trois policières à Charleroi, Paul Magnette et Charles Michel en visite à l’hôpital où elles ont été opérées, en pleine querelle politique avant les attentats, ont cessé leurs dissentiments, pour faire face et montrer une certaine unité des partis devant un ennemi commun.
Sans prétendre faire une politique autrement et quoique les urgences en matière sociale ne manquent pas, Goblet et Ska, les leaders des deux grandes formations syndicales, seraient bien mal vus si à la suite de l’opposition à ce gouvernement, ils venaient à lancer quelques mots d’ordre susceptibles de relancer des grèves et des tensions en Wallonie et à Bruxelles, au moment où nous sommes assaillis par les extrémistes d’une religion importées avec le soutien naïf des « progressistes », autrement dit en pleine pagaille, manquements divers et défauts d’organisation de ce gouvernement au niveau de la protection des citoyens. Neutralisant la vie sociale afin de mobiliser toutes les attentions et les forces du pays, ce phénomène favorise les gouvernements fédéral et régional, mal en point avec des ministres comme Bacquelaine et les rigolos de la N-VA au fédéral et mesdames Schyns et Simonis au régional en délicatesse avec les programmes et les places dans les écoles pour la rentrée des classes en septembre, sans compter la vie courante des éternels magouilleurs qui hantent les tribunes du parlement namurois.
Tout le monde en est conscient. Pendant ce temps Charles Michel en profite. Entre deux discours trémolos et ses yeux de cocker triste, il tripatouille à l’aise le budget, serre des vis sans que personne y trouve à redire et poursuit une politique de ghettoïsation de la Wallonie, en amicale partenariat avec Bart De Wever.
La droite doit une fière chandelle à Daech et pas qu’elle, l’ensemble des partis de pouvoir est en train de se planter sur les questions religieuses. Grâce à un courant musulman conforté dans son programme par des élus nationaux et régionaux d’une même origine, même s’ils ne nous apparaissent pas tous tournés vers la Mecque, les pro religieux veulent nous débarrasser d’un principe pourtant majeur, fleuron de la démocratie : la laïcité !
Il se pourrait même que dans le cadre d’une suspicion légitime sur l’argent versé par les Emirats et l’Arabie saoudite pour la construction des mosquées et l’instruction des imams, nous soyons mis sous peu à contribution !
Que ne feraient-ils pas pour que « nos » musulmans restent paisiblement installé devant leurs télévisions et déplorent, comme nous, les quelques petits délinquants de leurs parentèles qui pètent les plombs de temps en temps, en se prenant pour les vengeurs d’Allah !
Et pas que nos libéraux et les « socialistes universalistes » qui se congratulent du multiculturalisme qui n’a jamais existé ! On ne parle presque plus de l’Europe. On se fiche de l’attitude courtisane de Juncker devant le calife turc. Pour un peu, on en oublierait le Brexit ! Mieux, toujours le même Juncker vient de nommer un Commissaire anglais ! Si j’étais Miss May, remplaçante de Cameron, je ne parlerais plus de rien et tout redeviendrait comme avant, dans le train-train nauséeux d’une Europe qui se fiche comme d’une guigne des Européens.