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Reprise en chaussettes

Que dire de ce gouvernement de mirliflors, fier-à-bras de parti, attachés à la patrie comme le fils au bas-de-laine de la vieille !
Que penser du bel échantillonnage de penseurs conventionnels à la reprise du dimanche midi sur RTL… de cette engeance prête à tout pour « respirer encore un peu Monsieur le Bourreau », bien décidée cependant, que nul ne lui coupât les vivres, sinon à quoi bon vivre ?
Et de ces industriels prétentieux et cupides et de la kyrielle d’irresponsables responsables de notre avenir…
Rien que de très élémentaires.
La société a changé. Nul ne le conteste. Personne ne s’est demandé si c’était en bien ou en mal et lequel ou laquelle du progrès ou de la cupidité changeait ainsi la société,?
C’est qu’en effet, malgré les efforts de tout ce beau monde pour laisser accroire que la modernité rejetait le système de classes, qu’il n’y en avait plus… Hélas ! il y en a encore au moins trois, découpées dans le puzzle social.
Ceux qui ont beaucoup d’argent, ceux qui en ont modérément et ceux qui n’en ont pas du tout.
Ce découpage est la conséquence directe de l’éducation qui pousse nos enfants à la compétition sportive et active. L’individualisme qui naît de cette lutte pour les premières places fausse le comportement social et induit les actifs à la culpabilité, s’ils ne réussissent pas et au triomphe immodeste, son contraire.
C’est tout ce que l’économie mondiale a trouvé pour faire bosser l’humanité en cadence et en silence. C’est génial qu’elle pousse à la fortune ou à la misère, comme elle s’est protégée, ce n’est jamais de sa faute !
Bien entendu tous les obstacles qui concourent à tempérer l’élan général vers la réussite sont des freins qu’il faut balayer selon les lois de l’économie. Moins l’État redistribuera les profits sous la forme d’aide sociale à toutes les vies précaires, les malades, les chômeurs, les pensionnés, mieux le monde libéral rêvé par le MR se portera.
Voilà déjà un penchant libéral qui, en lui-même, détermine la pérennité de la lutte des classes.
Question pratique, la gentrification dans l’habitat est un autre signe de la lutte des classes.
Pourquoi les pauvres sont-ils regroupés dans certains quartiers et les riches dans d’autres ? La gentrification, c’est-à-dire la progression des quartiers résidentiels sur des zones jadis d’occupation ouvrières et inversement l’abandon des quartiers jadis sélects par la vétusté ou la mise hors mode des habitations, n’est-ce pas le signe évident que les classes de cette société ne cohabitent pas, se déplacent souvent, mais ne se fréquentent jamais ?

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Quoique nos mirliflores et leurs bouffons des gazettes protestent du contraire, si cette société n’a même jamais eu un début d’assimilation, c’est tout simplement parce que le système l’interdit.
C’est l’effet de la compétition et la récompense d’un seul vainqueur qui est le plus sûr contributeur à la persévérance des trois paliers sociaux par le critère de l’argent exclusivement.
Tout le reste est du même acabit que discourir sur Dieu, le burkini ou la peine de mort à rétablir, de la foutaise pour désœuvrés du dimanche.
RTL y excelle de tout son gros bon sens conventionnel, la RTBF beaucoup moins, à ce qu’il paraît.
Vous me direz le débat n’était pas dans ce que vous décrivez.
Justement, voilà pourquoi tout va de travers dans ce fichu pays. On n’ose plus y aborder les vraies questions. Celles qui fâchent vraiment, tant elles mettraient le doigt sur nos plaies.

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