À la N-VA, quand Guignol rosse De Wever.
Les médias francophones le disent, la N-VA vit la plus grave crise de son histoire. La presse flamande n’est pas si catégorique, rapport aux sympathisants de la N-VA et au club de fans de Bart De Wever, lecteurs potentiels non négligeables. On y parle d’un certain malaise à la suite du départ de deux personnalités au sein du parti.
Ce qui est étonnant, c’est l’effondrement de Bart De Wever en public ponctué de quelques larmes – à moins que cela soit du cinéma – avec cet aveu «C’est la première fois que la N-VA va aussi mal, j’en suis responsable».
Après le missile Scud pour que les Wallons sortent du trou, personne ne s’attendait à un effondrement en interne. Le MR (pas ceux qui sont au contact avec la N-VA au gouvernement, mais bien les responsables qui surveillent leur cote de popularité en francophonie) disent partout que la crise de mélancolie de Bart De Wever est le résultat d’une stratégie gagnante qui, en « mouillant » la N-VA au pouvoir, a réussi le tour de force de le fragiliser. Bien sûr, il y a l’usure des volontés dans la confrontation permanente interne, mais là n’est pas l’essentiel.
Les Socialistes de leur côté se voyaient déjà poussés dans le dos par la base réclamant d’activer le régionalisme, alors que plus bourgeois qu’eux tu meurs et que les classes moyennes supérieures ne veulent à aucun prix l’étape suivante, estimant le fédéralisme déjà trop audacieux !
Le journal « Le Soir » cachait mal sa jubilation « Un parti nationaliste qui ne veut plus l’indépendance, un leader en béton armé qui fond en larmes, un homme à la volonté de fer qui dit n’être que doutes, un parti champion de la gestion qui ne sait pas gérer un budget : avouez qu’il y a, même en français, de quoi perdre son latin. »
Personne n’a imaginé un élément essentiel dans l’imbroglio d’une N-VA qui veut et ne veut pas. Cet élément devrait faire réfléchir les partis d’opposition et même l’extrême gauche.
Tout homme de pouvoir dans ce qu’on appelle encore une démocratie en 2016 est peu à peu usé, découragé, on pourrait même ajouter décontenancé, dépité, enfin tout ce que l’on veut, quand il s’aperçoit qu’en réalité il n’a jamais été le vrai patron de la boutique, comme la Constitution le lui dit, en s’entremettant au nom du peuple dans la gestion du pays, mais le gérant ! Un gérant qui doit des comptes non pas à ceux qui l’ont placé là où il est, mais à d’autres responsables « hors » du système et donc en-dehors de la démocratie.
Il doit d’abord en référer à l’Europe qui garde les tables de la loi économique, comme Moïse au Sinaï, mais Dieu c’est le CAC 40, les banques Wall Street, la place de Frankfort, les Chinois avec le yuan, l’Américain avec le dollar, tous réunis dans un consortium bien d’accord et omniprésent, réunis en une association dont il est interdit d’enfreindre les règles.
Di Rupo l’a bien compris qui s’est empressé de déposer des boules puantes à son successeur qui lui-même en transmettra d’autres au suivant.
Alors, vous pensez, la N-VA, Bart De Wever, le flamingantisme exacerbé ou passif, qu’est-ce que l’Ordre économique en a à foutre ? Et ce sous n’importe quel gouvernement et n’importe quel parti, fût-il le plus extrême !
Bart De Wever ne rengaine pas son hautbois nationaliste parce que Charles Michel est un redoutable et fin politique. Ce n’est pas non plus à cause des Francophones qui ne prennent pas le relai et restent dans le trou à rat dont ils aiment la puanteur, c’est parce que le grand manitou ne le veut pas.
La déconvenue de la N-VA est éminemment celle de la démocratie. Non, pas que je regrette que les Flamingants en restent là, mais pour d’autres raisons qui nous concernent tous.
Dieu est le plus fort. Il nous tient par la dette, nos alliances, notre commerce extérieur et Dieu ne veut pas qu’une merde supplémentaire s’ajoute au paquet d’étrons de la Communauté européenne.
Dieu à l’esprit bourgeois le plus conservateur qui soit, ne l’oublions pas. Écoutez ce que nous racontent les prêtres du veau d’or, et vous saurez pourquoi c’est fichu pour la N-VA… et pour les autres aussi.