La mondialisation heureuse.
Une qui n’en rate aucune pour se faire valoir, c’est Christine Lagarde. D’habitude, quand on sollicite un emploi chez une personne connue, on le fait discrètement, de bouche à oreille, sauf si on fait déjà partie de son staff de campagne et qu’on veut monter en grade, forcément il faut grimper sur la tête des petits copains et ça se sait toujours. La directrice du FMI balaie toutes les conventions d’un revers de manche. Elle écrit une lettre ouverte à Sarkozy demandant de l’utiliser lors de son prochain retour à la présidence de la République.
Quand on considère que pour l’affaite Tapie où elle est mise en examen, elle a carrément dit qu’elle ne démissionnerait pas de la direction du FMI, quoi qu’il arrive, elle abandonnerait volontiers sa livrée de grande gardienne du Fonds pour un emploi, fût-il modeste, dans le futur gouvernement du revenant, on se demande si elle tient vraiment au métier de grande prêtresse de l’orthodoxie capitaliste.
Sur la photo de famille du G20 de Hangzhou en Chine, elle n’était qu’au troisième rang ! Heureusement que sa grande taille la faisait quand même émergé du flot des anonymes.
Comme il fallait bien un thème à traiter pour les journaux économiques, madame Lagarde en a repris un qui faisait déjà sont succès au temps où elle était ministre des finances de la France
"il y avait de la détermination dans la salle pour mieux identifier les bénéfices du commerce, afin de répondre aux critiques populistes et faciles contre la mondialisation".
En voilà encore une que Monsieur Gerlache doit adorer.
Vous pensez, résumer le mécontentement général de l’économie mondiale, par une crise de populisme, voilà le cadre parfait pour réduire les problèmes à une insatisfaction infondée.
On devrait l’inviter à Charleroi pour une conférence devant le personnel de Caterpillar, nul doute qu’elle aurait son petit succès.
Ce qui la travaille, c’est le blocage par la France des réunions Juncker/USA sur le traité Tafta (accord de libre-échange entre l’Europe et les Etats-Unis Tafta ou parfois avec l’acronyme TTIP).
Madame Lagarde est d’autant plus énervée que le temps presse. En effet, ni Trump, ni Hillary Clinton ne sont favorables au Traité. Comme Juncker est bon à tout, pourvu qu’on parle de lui et qu’on ne l’oublie pas dans les accords, il aurait fallu conclure avant fin octobre avec Obama.
C’est fichu. Encore un coup des populistes !
Finalement, cet accord a été victime de ses secrets. Interdiction d’en révéler certaines clauses, réunions entre experts et en très petit comité, etc. Du pain béni pour les populistes ou triomphe une certaine idée de la démocratie sur les petits arrangements entre amis !
Madame Lagarde a eu beau rappeler les bienfaits de la mondialisation, elle n’a apparemment convaincu que ceux qui tirent les ficelles d’un monde en plein désarroi gangrené par des artisans d’une économie sans principe.
Elle ne s’est pas encore faite aux misères qu’engendre déjà l’embryon mondialiste. Elle n’a vu que l’émergence d’une classe moyenne en Chine, grâce à l’exportation bon marché du tout venant consommable.
Tout le monde n’est pas Chinois, même si un humain sur cinq l’est par nature et descendance.
Là-dessus elle n’est pas en reste d’explications. Quand nous serons redescendus dans un niveau de vie comparable aux paysans chinois, nous pourrons repartir d’un bon pied et goûter aux joies de la reconquête du pouvoir d’achat.
D’ici là, il faudra patienter un peu.
C’est ce que les populistes ne veulent pas et qui offusque tant Madame Lagarde.