L'accusé à Mons !
Revoilà l’affaire Westphael-Pirotton qui s’ouvrira le 19 septembre en cour de justice à Mons. Elle tardait au lecteur de La Meuse. Ils en étaient frustrés, par l’intervalle trop long entre les faits et la reprise au théâtre, comme lorsqu’on attend la suite entre deux saisons des épisodes de Game of Thrones.
Un journal, c’est comme une forge. Le matin, le forgeron ranime le feu et souffle sur les braises pour qu’aussitôt à l’incandescence, il mette les fers à rougir.
C’est par précaution que la presse fait de même. Elle souffle sur les braises Westphael-Pirotton dans le cas où il n’y aurait aucune nouvelle guerre et que, sur le front des attentats, il n’y aurait rien à signaler.
Ma démarche, apparemment identique, en diffère par l’objet et les personnes. Elle porte sur les expertises et les déclarations de l'expert-psychiatre Hans Hellebuyck.
Comme l’explique les futurs prix Albert Londres «Le rapport de l'expert psychiatre accable Bernard Wesphael l'ex-député wallon. L'expert évoque "une capacité extraordinaire à mentir", des conclusions que M. Wesphael conteste. »
L’expertise de quiconque est en délicatesse avec la justice m’a toujours sidéré ! Comment peut-on être assez arrogant et sottement instruit de la nature humaine pour détailler par le menu les tenants et les aboutissants de ce qui se passe dans la tête des prévenus au point d’expliquer «mécaniquement » les comportements ?
Que Westphael ait serré ou non le kiki de sa partenaire au point qu’elle ait cessé de respirer, procède impulsivement ou de façon préméditée de tant de facteurs y compris ceux extérieurs à lui-même (1), qu’il est ridicule d’en déduire si la nature de Westphael est perverse ou normale.
La justice adore les expertises. Cela fait vivre des professions libérales sur la poche des contribuables, donne bonne conscience aux juges qui s’abritent derrière les « avis autorisés » et incite le public à croire au sérieux d’une entreprise aussi hasardeuse que celle qui consiste à juger un homme, par un autre homme.
Les experts peuvent se tromper (ils ne s’en privent pas). C’est tout bénéfice de prolonger le spectacle par la cassation et bouquet final la Cour européenne de Strasbourg des Droits de l’Homme. Cela en fait des colonnes et des colonnes de suspenses !
La justice est dans le besoin en partie parce qu’elle est trop dépensière.
Les batailles d’experts font des chapitres entiers de controverses et grossissent les dossiers au point que l’on voit souvent des huissiers amenés devant les tribunaux, des cartons empilés jusqu’aux poignées des diables.
Même les médecins légistes n’ont pas bien défini les causes de la mort, flottant entre la violence, l’abus des médicaments, les alcools forts, le cœur qui flanche…
C’est quand même l’expert Hellebuyck qui bat tout le monde de deux longueurs, lorsque du haut de son savoir, il tranche « "La facilité et la conviction avec lesquelles il (M. Wesphael, NDLR) invente des récits, dont il sait que l'exactitude peut être facilement vérifiée, sont remarquables".
Comme si un politique n’était pas naturellement doué pour inventer des récits dont il sait que l’exactitude peut être facilement vérifiée. Mais, c’est la base même de tout le métier de politicien que cette découverte de monsieur Hellebuyck ! Tout le monde le savait sauf lui !
Nos grands hommes, enfin qui s’estiment comme tels, nos grands libéraux, nos grands socialistes et même nos grands humanistes, sont tous des menteurs, sinon des personnes ayant des aptitudes aux mensonges.
La politique, c’est tout l’art de faire prendre des vessies pour des lanternes.
La question n’est même pas de savoir si Monsieur Westphael ment. Bien sûr qu’il ment, mais comme mentent Reynders, les Michel ou Di Rupo. Sont-ils pour autant des assassins ? Personne ne le pense.
Si par hasard Hans Hellebuyck, expert devant les tribunaux, avait l’intention de prouver que tous les menteurs sont des assassins, l’hospitalité du blog Richard III lui est aimablement offerte.
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1. Aura-t-on assez glosé sur un des derniers amants de la défunte qui envoyait des SMS à tout-va à sa Véronique, la sachant pourtant « en mains » dans une chambre d’un hôtel d’Ostende !