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31 octobre 2016

Maggie fête halloween.

Maggie De Block, que les Wallons adorent, prône une médecine de jour et, si possible, à la pause de midi. Quoique médecin elle-même, les maladies ne l’intéressent pas. La ministre de la santé est pour la bonne forme au travail. Un malade est un suspect qu’il faut traquer comme faisant du tort à l’économie d’un État qui dépend à 100 % de la bonne santé économique. Depuis que le libéralisme est le crédo suprême, tout le monde devrait se mieux porter, déjà que les travailleuses enceintes font tâche dans le programme de redressement de Maggie.
La libérale veut tuer l’absentéisme dans l’entreprise, à défaut de tuer l’absent tout de suite, afin de le remplacer par un chômeur qui attend à la porte de l’usine jour et nuit. D’autant que les remplaçants jurent tous qu’ils sont en bonne santé et qu’ils ne sont jamais malades.
La ministre souhaite «encourager les entreprises à faire davantage d'efforts en vue d'éviter les maladies». Les industriels auraient besoin de décentraliser les pollutions que leurs entreprises génèrent en montant leurs installations à la campagne au grand air, tout en évitant les courants d’air pour les bronchites qui peuvent entraîner des complications, de redoubler d’attention dans la création d’installations où les accidents de travail sont fréquents, afin de les rendre plus souvent mortels ! Un accidenté est un mort qui s’ignore. Or un mort ne coûte plus rien à l’entreprise. Maggie voudrait rayer l’expression « il l’a échappé belle » du vocabulaire professionnel.
Au ministère de la santé, Maggie a installé un canon anti fraude, les congés de maladie des salariés sont dans le viseur. L’obus est personnalisé par des équipes spécialisées dans la détection des fraudeurs. Des cas défilent dans le viseur. Quand Maggie en tient un dans sa ligne de mire, elle appuie sur la détente. Aussitôt une voiture banalisée sort du garage avec à son volant l’obus, une gentille employée, qui profite du beau temps pour aller voir sa

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tante, mais qui s’arrête automatiquement à la porte du malade délinquant. Comme Maggie est une Open VLD dans l’âme, elle a privatisé son artillerie et partagé son savoir avec les sociétés privées de contrôle des malades. Il faut dire, pour être juste, qu’elle se sert des armes que Di Rupo, dans sa fuite devant l’offensive du général Michel, a abandonnées un peu partout.
Les bombes à fragmentation d’indemnités maladies ont sa préférence. Les effets collatéraux sont terribles. Jusqu’à présent, le salaire du malade-fraudeur reste à charge de l’employeur durant le premier mois de la pseudo- maladie. Ensuite, c’est la mutuelle qui se débrouille avec la justice.
Maggie De Block est scandalisée que ce soit le préjudicié, le patron, qui paie la facture.
Elle propose que l’employeur prenne en charge 10 % du salaire, entre le deuxième et le septième mois, donc débourse encore plus ! À seule fin d’encourager l’entreprise à se défaire au plus vite de ses travailleurs indélicats, dont la direction sent qu’ils vont avoir de longues périodes de maladie. En effet, voyant la prise en charge se poursuivre après son mois d’indemnité, l’employeur serait tellement dégoûté de son malade, qu’il s’en déferait d’une façon ou d’une autre. Maggie ne veut pas savoir laquelle !
La ministre explique vouloir « encourager les entreprises à faire davantage d’efforts en vue d’éviter les maladies », en augmentant le désir de se défaire du malade par un débours supplémentaire, au cas où on hésiterait dans les bureaux à épaisses moquettes.
Ce projet n’a pas encore fait l’objet d’un accord, au sein du gouvernement fédéral, mais Michel s’y intéresse. Le petit Chastel serait amené à considérer les absences de Reynders au soutien de son premier ministre, comme étant un cas avéré d’absence injustifiée, relevant d’une maladie non reprise dans l’index médical, la qualifiant de fraude à l’envie.
Catherine Fonck (CDH) médecin elle-même à ses heures perdues a qualifié ce calcul de monstrueux. Il est vrai qu’on est à Halloween et que certains membres du gouvernement n’ont pas besoin de mettre un masque pour faire peur aux enfants.

30 octobre 2016

C’est pesé ! C’est vendu !

Oh ! que j’ai eu tort de m’enthousiasmer facile sur le cas du petit caporal Popol, comme si un socialiste, arrivé dans les fauteuils de première classe, n’allait pas signer un gros traité commerciale comme le CETA !
Hier matin à l’interview d’Elkabbach de Paul Magnette, j’ai compris qu’il ne faudra pas compter sur lui pour refaire le monde.
On n’enseigne pas dix ans à Science Po et sortir indemne d’une pareille aventure. À Europe 1, l’intervieweur ne s’y est pas trompé. Il a même demandé conseil à Popol sur la situation du PS français !
Magnette n’a plus qu’à demander la nationalité française et faire son petit Hollande, version Chti et Carolo, frites boulet garantis.
Bayrou et Macron ont senti qu’il était des leurs.
Comme je l’ai écrit hier soir, le public a été victime d’une stratégie préélectorale.
Reste l’abomination de ce traiter qui prépare le suivant avec le grand frère d’Amérique, quand Hillary s’assiéra dans le bureau ovale, juste à l’emplacement où son mari se faisait faire des pipes par une stagiaire.
Demeure un petit problème qui taraudera les esprits européens. Où les compères Martin Schulz et JC Juncker prendront-ils leur ixième cuite en public, à la Maison Blanche ou au Berlaimont à Bruxelles ?
De son style rondouillard et plus chauve que Charles Michel par mimétisme de parti, Jean-Luc Crucke, lui-même, a concédé des points au ministre-président. Les libéraux n’ont jamais cru un seul instant que la Wallonie allait faire capoter l’accord. Ils n’ont pas applaudi le discours de Popol, comme on n’applaudit pas un train qui arrive en retard, puisque de toute façon on sait qu’il arrivera. Et tous ont signé l’approbation du traité. Seuls sont restés fermes, les écolos et le PTB qui ont voté contre.
Attention, Magnette, pour garder un peu de l’enthousiasme en réserve pour la suite, a carrément refusé le prochain traité, celui qu’il signera bientôt entre les USA et l’Europe. Il est comme ça, Popol, grande gueule et bon cœur.
Et de fait, le traité entre le Canada et l’Europe tel que la Wallonie l’a ratifié n’a été modifié d’aucune manière et est resté tel qu’il a été présenté aux 28 États membres. Charles Michel et Paul Magnette ont simplement ajouté des addendum en exergue sur feuille volante qui sont des explications des interprétations possibles du traité.

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Voilà qui pourrait enrichir certains grands juristes internationaux dans des litiges futurs.
La preuve, les Canadiens n’ont pas cillé d’une paupière après avoir pris connaissance du pensum Magnette. Dimanche, à Bruxelles, Trudeau signera un traité exactement dans les formes sur lesquelles il était d’accord au tout début.
Les journaux people relèveront juste que Magnette, bourreau des cœurs d’érable, aura fait pleurer la ministre du Commerce international du Canada Chrystia Freeland, dont on a dit par après, qu’elle est une comédienne hors pair. Il faut croire qu’elle était tombée sur son maître. En attendant, Di Rupo et Laurette Onkelinx se régalent, cette mini résistance fait du bien pour le parti.
Ils sont impatients de détailler les prochaines statistiques sur les intentions de vote en Wallonie-Bruxelles.
C’est beau la résistance en dose homéopathique, l’électeur croit que le PS est guéri du libéralisme, alors qu’il ne s’est jamais si bien porté en trinquant à la réussite du bazar mondial des bonnes affaires.

29 octobre 2016

Magnétisme et magnettisme !

Qui n’a pas appris la psychologie des foules ne sait pas bien faire de la politique comme on l’entend dans les partis. Les grandes carrières dans le métier : celle d’Hermann De Croo, de Laurette Onkelinx, de Louis Michel, de Didier Reynders, de Di Rupo, etc. se sont construites moins par conviction et idéal, que par l’intuition du futur et l’immobilisme du présent, le tout mixé pour répondre à l’irrationalité des foules.
La foule doit tomber amoureuse de son meneur. Et pour cela, il faut l’y amener.
Parfois une occasion fortuite propulse au-delà de toute espérance quelqu’un qui le jour avant n’avait pas l’oreille du nombre. C’est le cas de Paul Magnette actuellement, connu pour sa résistance au CETA. Quelque soit l’issue de ce conflit, le voilà assuré d’au moins dix ans de réélection sans problème. Pour autant, est-il meilleur qu’avant son coup d’éclat ? Non. Mais, sa position, exécrable selon les uns ou excellente de l’avis des autres, a au moins permis de lui donner une stature supérieure à la moyenne des solliciteurs d’adhésion publique.
Le tout est de choisir la voie pour décevoir le moins de monde. Car un homme politique déçoit toujours sur son parcours. Magnette est un socialiste de gouvernement, il ne faut pas l’oublier. La conviction collaborationniste au système prévalant sur la négation dudit système, il était donc normal pour un carriériste de choisir le CETA, quitte à faire croire que magnettisé, il est bien meilleur. Il valait mieux pour lui, décevoir les Ecolos et l’extrême gauche, que les centristes dont le PS se veut le plus beau fleuron. Ne sont-ils pas le nombre, jusqu’à nouvel ordre ? L’homme est intrinsèquement d’accord sur la mondialisation et ses conséquences. Pour son image de marque, il a eu raison. C’est un coup de com.
Freud a traduit cet état d’esprit « la foule est aussi autoritaire qu’intolérante. Elle respecte la force et est médiocrement impressionnée par la bonté, souvent considérée comme une forme de faiblesse. Ce que la foule exige de ses héros, c’est la force, voire la violence. Elle veut être dominée, subjuguée et craindre son maître ». Magnette a montré une certaine forme de résistance qui plaît. Il peut demain, faire le contraire de sa politique, qu’importe, dans l’esprit du peuple, sa force de résistance restera.
Le psychologue rejoint le philosophe quand on sait ce que Nietzsche pensait de la foule et du surhomme.

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C’est sans doute une des raisons principales de la faiblesse des extrêmes gauches qui veulent démontrer que la foule n’a pas besoin d’un maître, tout en étant obligées pour exister dans exhiber quelques-uns. Contrairement à l’opinion du genre « blogueur à deux balles », les « vipères lubriques » sont des naïfs et leurs militants bien trop sincères et convaincus pour rallier de forts pourcentages électoraux. Rares sont les politiciens qui séduisent une majorité par originalité et conviction. Les foules n’ont jamais eu soif de vérité. Elles demandent des illusions, auxquelles elles ne peuvent renoncer sans être brusquement saisies par le vide de l’existence, surtout quand on n’a pas les moyens de s’en nourrir personnellement.
L’analyse de Jacobsen est évidente « il y aura autant de foules que d’opinions ou de sentiments suggérés. Ceci veut dire que les foules n’ont pas d’identité propre ». Elle est assez proche de la pensée de Platon lorsqu’il comparaît l’âme du peuple à l’âme animale. Il entendait par là l’âme concupiscente, évidemment, et non pas l’animalité de la bête.
Cela n’étonnera personne que les plus doués dans la classe politique sont ceux qui ont compris cela, mais qui en ont fait un tabou duquel ils ne disent rien, sous peine de déchoir.
Tout au plus infatué, le parvenu dira se croyant hors norme et hors écoute « les sans dents » pour désigner ceux que sa politique a conduit à se priver d’un dentiste. Ce mépris exprimé est exceptionnel. Le « casse-toi-pauv’ con » de Sarkozy s’attachait à l’attitude d’un seul homme à son égard. Il le lui a été souvent reproché. Qu’aurait-ce été s’il s’était adressé à tous comme Hollande ? Il n’aurait pas fini son mandat.
Platon, Socrate et Calliclès posent le problème de l’autorité.
Il est resté le même en 2016, qu’au siècle de Périclès : pour commander aux autres, il faut pouvoir commander à soi-même afin de ne montrer aux gouvernés que ce qui peut vous valoir un progrès dans la bonne opinion que vos admirateurs se font de vous.
C’est toujours ainsi que ça fonctionne dans nos partis traditionnels. Suivez bien le petit Magnette. Il remplacera un jour Di Rupo, à moins que d’ici là, la démocratie passe les pieds devant, terrassée par le système économique.
Ne vous tracassez pas pour Magnette. Si pareille éventualité survenait, vous le verriez bientôt rejoindre Barroso chez Goldmann-Sachs.

28 octobre 2016

Les corvéables.

Des industriels – les débuts ont eu lieu aux usines d’Henry Ford USA – pour rendre le travail plus efficace, l’ont parcellisé, au point de faire un robot d’un ouvrier et un boulot de merde d’un travail intelligent.
C’est ainsi qu’un ouvrier sur deux et un employé sur trois estiment aujourd’hui que le travail qu’ils font est plus pénible parce que plus idiot qu’avant.
Assez curieux, même ceux qui n’ont jamais été de la période d’avant la généralisation de la parcellisation des tâches dont les débuts datent des années cinquante (le fordisme est de 1908), paraissent regretter des fonctions pleines et créatives de l’artisan concevant son produit de A à Z.
Cette société finalement n’a que faire des humains qui la composent puisque l’efficacité, la rapidité et la productivité contrarient le plaisir et l’intérêt de « penser » et d’exécuter l’ensemble des tâches. Ce n’est pas en déshumanisant les tâches qu’on les rend attractives.
Julien Brygo et Olivier Cyran sont les auteurs d’une série de reportages réunis dans un livre au titre évocateur « Boulots de merde ! Du cireur au trader », dont la préface remet sous les feux de l’actualité, l’accablant mépris pour l’homme, des enthousiastes du système économique actuel.
« Pas un jour sans que vous entendiez quelqu’un soupirer : je fais un boulot de merde. Pas un jour peut-être sans que vous le pensiez vous-même. Ces boulots-là sont partout, dans nos emplois abrutissants ou dépourvus de sens, dans notre servitude et notre isolement, dans nos fiches de paie squelettiques et nos fins de mois embourbées. Ils se propagent à l’ensemble du monde du travail, nourris par la dégradation des métiers socialement utiles comme par la survalorisation des professions parasitaires ou néfastes.
» Comment définir le boulot de merde à l’heure de la prolifération des contrats précaires, des tâches serviles au service des plus riches et des techniques managériales d’essorage de la main-d’œuvre ? Pourquoi l’expression paraît-elle appropriée pour désigner la corvée de l’agent de nettoyage ou du livreur de naans au fromage, mais pas celle du conseiller fiscal ou du haut fonctionnaire attelé au démantèlement du code du travail ?
» Pour tenter de répondre à ces questions, deux journalistes eux-mêmes précaires ont mené l’enquête pendant plusieurs années. Du cireur de chaussures au gestionnaire de patrimoine, du distributeur de prospectus au « personal shopper » qui accompagne des clientes dans leurs emplettes de luxe, de l’infirmière asphyxiée par le « Lean management » au journaliste boursier qui récite les cours du CAC 40, les rencontres et les situations qu’ils rapportent de leur exploration dessinent un territoire ravagé, en proie à une violence sociale féroce, qui paraît s’enfoncer chaque jour un peu plus dans sa propre absurdité. Jusqu’à quand ? » (fin de citation)

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Quoique enfonçant une porte ouverte, ce livre rappelle quand même à des réalités, qu’ont tendance à oublier ceux qui voient dans l’expansion extraordinaire des « progrès et nouveautés » le formidable essor de l’économie à l’échelle de la planète. Ils ignorent ainsi deux éléments essentiels : la réduction en esclavage de milliards de gens et la destruction de la nature avec les espèces vivantes qui la composent.
Les temps de la folie généralisée ne sont pas encore à l’heure des vrais bilans, ceux de Wall Street, transitoires, n’auront été qu’une falsification comptable de l’Histoire.
Le concept de "bullshit jobs" désigne la prolifération d'emplois dénués de sens, favorisée par la bureaucratisation généralisée de l'économie. À tous les éléments dégradants des métiers, s’ajoute la dimension de précarité de ceux-ci. L’absolu besoin de manger fait que, les pires conditions de travail sont acceptées et même désirées.
Cette société « behavioriste » pousse le sadisme jusqu’à user de cette nécessité pour descendre les conditions de travail jusqu’à l’inimaginable, dans une comptabilité perverse entre la capacité humaine d’endurance et la part que le travailleur donne de celle-ci à l’entreprise. Pour ce faire, les entrepreneurs usent de la science ergonomique aussi bien que celle de la carotte et du bâton qui s’apprennent dans les masters du commerce et de la politique.
Le dernier must est l’ubérisation du travail par la propagande à la « prise de responsabilité individuelle » avec le statut d’auto-entrepreneur, en flattant un sentiment de liberté et le plaisir retrouvé d’être le responsable de ce que l’on produit. En réalité, on nous conduit à se flageller. Ainsi, l’araignée toujours au centre de la toile n’aura plus besoin d’emballer elle-même ses victimes pour passer l’hiver. Les victimes s’en chargeront.
La préquantification du temps de travail est une autre technique pas très récente. Ce qui l’est, c’est sa généralisation. C’est une source féconde de pressurisation du travailleur. Le principe est d’une simplicité lumineuse : l’employeur quantifie en amont le temps de travail qu’il juge nécessaire à l’exécution d’une tâche, et tant pis pour le salarié incapable de s’y tenir. Les systèmes Parker et assimilés à l’origine des chaînes de montage, avec l’ergonomie au service de la rapidité des tâches avaient montré la voie. Si la durée effective de travail sort des clous fixés par le patron, ce n’est évidemment pas parce que celui-ci a opéré un calcul étriqué ou malhonnête : cela prouve simplement que le travailleur n’est pas assez efficace ou qu’il a un poil dans la main. En aucun cas il ne pourra réclamer le versement des heures supplémentaires correspondant au travail réellement fourni.
Du grand art pour une merde infinie, que la faiblesse de la démocratie explique en partie.

27 octobre 2016

Un soutien à deux balles du CETA.

Les journaux, les plus farouchement convaincus que les Flamands ont raison de pousser à la signature du CETA, mettent la pédale douce sur certaines dispositions économiques du traité, devant l’hostilité wallonne. Des économistes de l’étranger, mais aussi de Belgique soulèvent des objections à la ratification. En France, des personnalités écologistes craignent que les accords de Paris sur l’environnement (COP 21) ne soient menacés par l’importation de pétrole des sables bitumineux et les produits d’une agriculture industrielle. Accepter le CETA reviendrait à clamer haut et fort que la COP21 n’a rien changé et que la transition énergétique n’est pas pour demain
C’est dans ce climat tendu et incertain qu’un blogueur à deux balles s’est lancé dans un soutien inconditionnel à ce traité, accumulant les tableaux et expliquant les conséquences d’autres accords, avec des amalgames et des maladresses rendant pratiquement illisible son hymne à l’accord.
L’entêtement d’avoir raison partout et dans tout pousse parfois les présomptueux à des excès qui desservent la cause qu’ils veulent défendre. Je parle en expert, puisque c’est mon cas aussi dans des indignations qui me montent des tripes dans certains cas et que je regrette parfois dans leur forme absolutiste qui n’est pas toujours la bonne.
Pour rappel, le Ceta veut libérer des échanges et de l’investissement entre l’UE et le Canada. Bruxelles souhaitait le valider le 18 octobre, puis officiellement recevoir en grande pompe le Premier Ministre canadien Justin Trudeau le 27 octobre.
Cet accord est considéré comme les préludes d’un autre, plus vaste encore, le Tafta (l’Accord UE-Etats-Unis),

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Je doute que les admirateurs de ce document de 1600 pages, l’aient lu en entier, ils se sont bornés à en admirer des extraits par journaux intermédiaires. Voilà quatre ans que les négociateurs « secrets » de l’UE et du Canada peaufinent le bidule et ce n’est qu’en début d’année que les États ont pu en obtenir des ébauches. Il contiendrait quelques passages en petits caractères, qui nous apprennent que l’enjeu ne se limite pas au libre-échange mais concerne également, la question de savoir ce que l’on peut retrouver dans la bière et le chocolat, par exemple. Technique d’écriture que les sociétés pharmaceutiques emploient couramment pour ne pas que les intéressés mettent trop facilement le nez dans leurs posologies
Le CETA est donc bien plus qu’une autorisation de douane, c’est également une affaire de normes de qualité et de régulation. Celles-ci sont plus sévères en Europe qu’aux Amériques, c’est bien connu. Des produits made in Canada, parce qu’ils sont moins chers pour des raisons de qualité inonderont le marché de l’UE.
Les agriculteurs et pas seulement wallons et des éleveurs de porcs, pas seulement qu’en Flandre, ont compris le danger que représente le CETA. Le contrôle de la qualité et de bien-être animalier ont un prix, mais ce prix est supérieur à celui du Canada. L’exemple vient des USA. Le Canada a des fermes de plusieurs milliers de bovins, les éleveurs de porcs les gardent dans des cages à engraissement dont ils ne sortent jamais, comme cela se fait sans problème aux USA.
Ce qu’on a voulu est de faire signer quasiment de force la Wallonie à l’extension du système de libre-échange, en contraignant le partenaire qui applique les normes qualitatives les plus élevées à les adapter à la baisse. C’est le même principe que la libre circulation des travailleurs au sein de l’UE qui a conduit à une concurrence sur les salaires dont les industriels se frottent les mains.
Après avoir avalé le CETA, il va de soi que le plat de résistance allait suivre avec le Tafta.
Pour le blogueur à deux balles, il n’est pas trop tard.
D’autres graphiques vont démontrer que ceux qui veulent arrêter les destructions de salaire et les façons de produire, dans le respect des normes européennes, sont des naïfs manipulés par… la nouvelle génération de vipères lubriques !
La liquidation de l’État de droit est en cours, ni plus ni moins.
Qu’est-ce qu’on est bête d’imaginer cela ! Vite, un bon coup de graphiques, de chiffres détournés, de cours d’économie par un apprenti sorcier blogueur… S’il a fallu trois jours au téméraire bruxellois, apologiste du gouvernement fédéral pour réunir sa documentation, la réponse à cet article n’est pas pour tout de suite… ouf, on respire !

26 octobre 2016

C’est quoi une dictature ?

C’est quelqu’un qui dit au peuple qu’il a tous les pouvoirs, mais que le plus important à observer c’est celui de fermer sa gueule. C’est quoi un démocrate ? C’est quelqu’un qui s’incline devant la moitié des voix plus une, quand ça l’arrange.
Dans cette curieuse fin d’un monde, il y a autant de dictateurs que de démocrates qui vomissent la démocratie ! Il y a même une troisième catégorie, celle des dictateurs qui se déguisent en démocrates. Quand aux dictatures, les gens qui y vivent sont très heureux, pour la bonne raison qu’ils n’oseraient pas dire le contraire.
Parmi les démocrates qui exècrent la démocratie, Martin Schulz et Jean-Claude Juncker placent le peuple dans la catégorie des débiles légers que notre « civilisation » produit dans ses usines par millions. Ils oublient que la multitude est le sang d’une démocratie. Leur devoir n’est pas de l’infantiliser à vie, mais de la considérer comme une espèce humaine à part entière, alors qu’ils se prennent pour des visiteurs d’un zoo qui aiment jeter des cacahouètes à des ébauches d’homme.
Pourquoi l’Europe ne fonctionne plus ? Parce qu’elle est aux mains des technocrates qui pensent que nous sommes trop bêtes pour avoir le même avis qu’eux et donc qu’il est dangereux de fournir des documents à des gens qui ne les comprendront pas et qui finiraient par les contredire par esprit subversif.
La seule raison qu’à l’Europe de fonctionner, tient dans les fonctionnaires qu’elle emploie et qu’il serait difficile de recaser chez eux au même salaire, Schulz et Juncker compris.
On le voit bien dans cette affaire de CETA qui tourne au vinaigre. Aux injonctions, aux ultimatums se mêlent les cris de putois de la presse bien alignée pour faire rentrer le trublion wallon dans les rangs de la bienpensante confrérie.
Des pressions s’exercent, des menaces se précisent et certains à Bruxelles ont juré d’avoir la Wallonie au tournant, l’épingler, par exemple, sur des normes de pollution ou des déficits dans des budgets, etc.
Si c’est ça l’Europe et l’esprit européen…
Mais il y a pire, c’est le dictateur qui prend les allures et les discours du démocrate. On sent bien que Trump en à l’écorce, mais n’est qu’une ébauche et tout le monde fait des vœux pour qu’il le reste.

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Le dictateur démocrate qui occupe le terrain depuis qu’il est au pouvoir, c’est le Turc Erdogan. Adulé par les Turcs, honni par les Kurdes, les deux faux démocrates Schulz et Juncker en ont fait des tonnes pour que la Turquie d’Erdogan entre peu à peu dans leur Europe, contre la volonté de quasi tout le monde.
Au vu des discours du Turc, c’est un saint homme qui n’aspire qu’au bonheur des peuples. Dans la réalité, c’est un présomptueux à l’égo monstrueux et qui se prépare par ses manœuvres à un règne définitif sur un pays qui, en réalité, est composé de deux ethnies proprement antagonistes, si bien que l’une majoritaire – en Belgique on connaît – espère dominer l’autre par le meurtre et l’arrestation arbitraire, je veux parler des Turcs qui se sont fait la main sur les Arméniens par le passé, pour affronter les Kurdes qui ont l’audace d’être une communauté dans la leur.
On ne peut pas dénier aux Turcs une forte dose nationaliste et une conviction profonde de défendre un territoire qui n’était pas le leur et qu’ils ont conquis le sabre à la main contre l’Empire byzantin, le 29 mai 1453 à la prise de Constantinople. Le droit du sol est passé de mains, comme on peut voir. Ce droit du sol est vraiment quelque chose de très discutable. Du coup, Erdogan a intérêt à ce que les femmes turques maintiennent un haut degré de natalité pour dominer la zone qu'il occupe. De ce côté, la religion musulmane, c'est chouette et ça lapine sec !
J’y suis. J’y reste pense Erdogan dans l’esprit majoritaire du pays.
La preuve, Erdogan poursuit même les Kurdes en-dehors de la Turquie ! Les Kurdes de Syrie de la région du Rojava sont à nouveau la cible de l’artillerie et de l’aviation turques.
Trois des chaînes TV kurdes sont dans le collimateur des « démocrates » d’Ankara en Turquie même. Les Turcs veulent étendre leur influence dans tous les domaines et il faut s’attendre à ce qu’au dernier moment, quand Mossoul sera tombé en Irak, qu’ils y envoient des chars pour se mêler aux troupes victorieuses à seule fin de conserver un droit de regard sur ces Kurdes de l’extérieur qui inquiètent Erdogan.
En Europe on entoure de vaseline toutes les manifestations dictatoriales d’Erdogan, parfois baptisées utiles et démocratiques, pour la raison bien simple, Erdogan et sa troupe sont dans l’OTAN, l’Europe paie le prix fort pour que la Turquie conserve sur son territoire quelque chose comme un million cinq cent mille réfugiés.
Tout cela rappelle évidemment les concessions que l’Europe fit à Hitler de 1936 à 1939. C’est la même faiblesse, la même vision à courte vue et la même catastrophe quasi inévitable d’ici le milieu de ce siècle, sinon plus tôt.
Allons, disons le tout net, la démocratie est une escroquerie, il y aura toujours des dictateurs pour en prendre possession et la dictature est une escroquerie, il y aura toujours des démocrates pour revendiquer le pouvoir.
Je crois que le débat date de l’âge des cavernes, quand les mâles d’un clan allaient voler les femelles du clan voisin. Les vainqueurs et les spoliés n’auraient jamais dû lier leur sort à l’avis d’un marabout. L’erreur était fatale. Aux deux forces en présence s’est invitée une troisième qui a baisé tout le monde ! Depuis les « intellectuels » sont partout, plus il y en a, plus ça va mal.
Les sages sont à Bruxelles, à Ankara et ailleurs, ce sont eux qui foutent le bordel.

25 octobre 2016

La machine à décerveler.

Dans la confusion de ce dépôt de budget tardif, alors que la super Maggie De Block, au fort taux de popularité en Wallonie, est en train d’étrangler la sécu de ses petites mains dodues, où en sommes-nous à la Région, sur la reprise de l’enseignement par Marie-Martine Schyns ?
Après avoir été débarrassés de la brouillonne Joëlle Milquet, les enseignants, si malmenés depuis longtemps dans ce pays, vont-ils enfin être respectés par le pouvoir organisateur, les élèves et leurs parents ?
Miss Circulaire noie l’enseignement de recommandations et d’admonestations intempestives. Sur l’enseignement à domicile (des parents craignent les caïds parmi les élèves), enfin sur l’apprentissage de la morale/philo. Madame Schyns a fait machine arrière sur tous les fronts. On ne parle plus du cours de rien !
Dans sa réponse aux députés wallons, elle a souligné le caractère non contraignant de ses circulaires. C’est comme au rugby, elle tente des essais.
Bref, on s’agite beaucoup dans certains domaines d’organisation pour mieux noyer le poisson de ce qui est un véritable calvaire : être encore dans l’enseignement en 2016.
On cite des difficultés du métier, quand une agression est telle qu’on en parle dans les journaux. Les enseignants sont tous les jours confrontés à des violences dans certaines écoles qui ne sont plus à proprement parler des lieux d’enseignement, mais des salles d’attente avant de passer à la vie active, pour certains et au chômage pour la plupart.
Ces écoles sont des lieux de relégation dans lesquels vivent des enseignants retranchés derrière des pupitres qui sont de véritables fortins de protection et qui ont affaire à des adolescents violents qui le sont, en partie, faute de pouvoir mettre des mots sur leurs ressentiments, parfois légitimes. Des élèves vivent ainsi entre eux, formant de petits gangs, avec leurs mots à eux et que faute de vocabulaire, ils ne savent pas traduire dans un langage clair d’adultes.
La mission de transmission des savoirs est donc fortement perturbée et c’est une farce tragique pour le personnel de voir quelques inspecteurs acoquinés au préfet ou au directeur de l’école « inspecter » les enseignants sur le travail du trimestre écoulé et morigéner, parfois devant les élèves hilares, les profs doubles victimes du système !
Madame Schyns sait cela, puisqu’elle a été enseignante.

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On pouvait l’imaginer cherchant par tous les moyens à rendre aux professeurs de la dignité dans un travail essentiel pour l’avenir, à faire en sorte que les traitements soient en rapport avec les diplômes et qu’enfin et surtout, le maître retrouve le respect que l’on doit à tout travailleur. Enfin, qu’il soit mis un terme à ce déferlement de parents mécontents au comportement injustifiable et qui devraient être perçu comme des délinquants pour voie de fait et outrage. Hélas ! nous assistons au contraire de ce qu’il faudrait faire.
On voit bien d’où vient le mal et quelle est sa nature en rupture avec les valeurs et les savoirs.
La responsabilité des parents est éclatante. Ce n’est pas à l’enseignant de faire l’éducation de la jeunesse, mais aux parents. L’enseignant instruit et n’éduque que par défaut.
Au sortir du primaire, l’enfant devrait connaître outre son béaba, faire une dictée sans trop de fautes, rédiger un texte, et réussir les quatre opérations, les formes des surfaces et le calcul de leurs superficies. On sait qu’il n’en est rien et que dans certaines classes, seul un enfant sur dix à les capacités de passer au niveau supérieur.
Il y a là quelque chose qui devrait déranger Madame Schyns. D’où vient donc cet abêtissement de la population ? Celle-ci est-elle devenue inculte à cause des divertissements qu’on lui propose, le travail qu’elle exécute, les langages divers et variés qu’elle maltraitait déjà fort mal, dans certains cas.
Ce sont des questions gravissimes qui ont besoin de réponses claires. On pourrait associer à Madame Schyns, la ministre régionale de la culture, dans la même panade.
Des solutions sont proposées, la volonté politique n’y est pas.
Madame Schyns ne peut pas déplacer seule des montagnes.
À société globale, tout est dans tout.
La Région n’est pas prête à changer de méthode. Il n’est besoin en cela que de regarder du côté du gouvernement fédéral et par-delà l’Europe, pour comprendre que si des graines de petits voyous existent en primaire, ils sont d’un autre côté, aussi les victimes du broiement de leurs parents par une machine de guerre qui s’appelle l’économie libérale.

24 octobre 2016

Calais recycle...

Ça chauffe déjà à Calais avant lundi, date du démantèlement de la « Jungle » dans laquelle vivent aujourd’hui plus de 6.500 personnes. On craint le pire avec l’arrivée des « No border » ces manifestants qui sont pour l’abolition des frontières, des activistes d’associations plus pacifiques, et d’autres moins, comme des Zadistes de Notre-Dame-des-Landes. Ils entendent bien protester contre une action qui va sans doute disperser tous ces migrants, mais qui ne résoudra pas le problème.
Justement, notre ministre de l’intérieur, Jan Jambon, qui est lui pour des frontières même entre Belges, comment sa police du littoral va-t-elle réagir lors de la dispersion ? Il y a des chances qu’une certaine partie des gens en attente d’un départ pour l’Angleterre tenteront de ne pas quitter le littoral de la Manche, donc s’approcheront de la terre flamande !
Ils vont faire quoi, nos argousins ? Refouler vers la France tous ceux qu’ils auront rattrapés à travers champs et à travers dunes ? Il y a un fameux « no man’s land » entre La Panne et Leffrinckoucke (Dunkerque).
Ce n’est pas une partie de plaisir. Traquer des gens ce n’est pas faire la chasse aux papillons.
Et les enfants ? Que va-t-on faire des enfants, errant et sans adulte pour les accompagner ?
Je suis effrayé par les propos que j’entends concernant le sort de ces pauvres gens. La société de consommation nous aurait-elle aussi profondément rendus insensibles à la détresse humaine ?
Voilà ce qui arrive quand on laisse pourrir la situation. Les petits saupoudrages d’intentions parfois respectables se sont toujours avérés insuffisants et mal compris. La France paie aussi le pacte honteux fait avec la Grande Bretagne pour retenir sur le sol français et moyennant argent, tous ceux qui dans la jungle de Calais veulent la rejoindre.
À côté de cette détresse humaine qui va trouver son point d’orgue lundi, des bénévoles fantastiques de dévouement et de don de soi vont être coincés entre deux feux, celui de la police et celui des gens qui viennent pour la castagne !
Les premiers vont essayer d’embarquer le plus possible de monde dans des cars massés à proximité, les seconds vont tenter d’échauffer les esprits, comme s’il n’y en avait pas déjà suffisamment résolus à défendre ce bout de terrain jonché de tentes et de détritus, qui leur semblait un dernier refuge et un tremplin de départ, un « chez eux » en quelque sorte, même si cette expression paraît bizarre pour un tel lieu et à un tel moment.
L’Etat français s’est donné une semaine pour parvenir à rendre la sérénité aux habitants de cette partie du littoral que les estivants de La Panne connaissent bien, quoiqu’il y ait 60 kilomètres entre Calais et La Panne.
L’organisation de ce déplacement de masse inédit depuis la fin de la seconde guerre mondiale se fera par la préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, à la tête des opérations.
Le but étant de répartir les migrants de Calais à travers la France, il s’avère déjà que beaucoup de maires ont refusé les clés de répartition et que l’on a même vu des démissions dans les mairies.

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Personne ne sait prédire si la résistance au départ sera forte ou insignifiante. 1.250 policiers et 2.100 agents déjà présents à Calais sont mobilisés. Ils auraient ordre de laisser sortir les migrants qui veulent quitter la jungle par leurs propres moyens. Cette dernière possibilité inquiète Jan Jambon.
Au pire, pour éviter un nouveau Calais, des conteneurs, recevant d’abord les enfants en priorité, seront aménagés ; puis ils seront affectés au CAP pour offrir un lit aux migrants.
Les autorités sont déterminées à ne pas laisser les squats se reformer.
On reste dubitatif de la manière dont vont se dérouler les opérations. Ici, on ne traite pas des marchandises, mais des êtres humains.
Que les habitants de ces communes perturbées et ceux des entités qui recevront des migrants, selon leur capacité d’accueil, ne l’oublient jamais.
Ce n’est pas parce que l’économie mondialisée se perd dans ses combines productivistes, qu’il faut que les Européens en fassent autant, dans ces circonstances.

23 octobre 2016

Revoilà les vipères lubriques !

Le refus de Paul Magnette de signer au nom du gouvernement wallon l’accord douanier Europe-Canada (CETA) a soulevé une tempête d’indignation parmi la presse et certains blogs. Au nom d’une majorité d’Européens, il aurait fallu que Namur délaisse le pouvoir d’approuver ou de désapprouver des accords internationaux que l’État fédéral fait en son nom, c’est-à-dire d’abandonner des droits au nom de la démocratie ? Pourquoi alors lui avoir concédé ces droits si ce n’était pas pour s’en servir ?
Justement, c’est là où les journalistes pro-gouvernementaux et les blogueurs assimilés se sont plantés. Ils imaginent un scénario grotesque : celui d’un veto possible des Régions inscrit dans le cadre du fédéralisme d’État, à seule fin d’avoir poussé à la réforme de la Constitution, ce pouvoir ne devant jamais être utilisé lors de traités engageant la Belgique à l’Europe !
Ces rêveurs debout en sont arrivés à parler de démocratie et un des pires d’entre eux n’a pas hésité à titrer un de ses articles « Les Francophones belges instaurent la dictature du prolétariat. »
Franchement, on peut être un fan de l’Europe, la prendre en vrac sans rechigner du moment qu’elle est libérale, bourgeoise et conservatrice, mais traiter la Région wallonne de bolchévique parce qu’elle use d’un droit légitime et inscrit dans la Constitution, c’est avoir le cerveau dérangé.
Par contre, on ne les entend guère sur le manque de démocratie d’un État dirigé par les droites, grâce à un seul parti francophone très minoritaire dans ce gouvernement.
Sur le fond, ce fameux traité personne ne l’a lu en entier parmi la presse et aussi du gouvernement, puisque la Région wallonne depuis son veto ne cesse d’accumuler les précisions, des textes remaniés et d’autres qui n’avaient pas été communiqués et qu’on fournit à présent avec empressement Alors oui, dans cette perspective, la gauche et l’extrême gauche ont raison et c’est une victoire de la démocratie de refuser à faire confiance « sans voir » un traité présenté par des dirigeants européens, dans lesquels une bonne partie des Européens n’a plus confiance.
Depuis la crise de 2008, l’économie va mal. La mondialisation est un désastre pour les peuples et les traités, au lieu d’améliorer le sort du plus grand nombre, ne font qu’accroître la pauvreté qui progresse.
Dans ce cadre, on peut quand même se méfier de tout nouveau traité légitimant des échanges commerciaux accrus, des suppressions de droits douaniers, d’internationalisation des métiers à des concurrences inédites.
C’est quand même fort d’être traité de « bolchevik » quand on veut seulement arrêter l’hémorragie dans les emplois, stopper la baisse constante des salaires sous prétexte de concurrence mal venue, protéger ses petits agriculteurs et éleveurs et qu’on fait usage d’un droit inscrit dans la Constitution pour cela, afin de réfléchir à un traité dont on ne connaît pas les effets à long terme !

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Quand je lis sous la plume d’un véritable malade mental que le refus de Magnette « est brandi, au contraire, par des partis de gauche comme une victoire de la démocratie, alors que c’est plutôt une piqûre d’arsenic en plein cœur de celle-ci. », on se demande où est l’excès ?
Mais ce n’est pas assez de décréter que la Région wallonne est le refuge de fous furieux, d’autres journalistes avec l’agité du bocal veulent tout simplement supprimer le droit de veto des États de l’UE ! On voit d’ici ce que pourrait faire de l’Europe un Juncker, digne successeur de Barroso, ce dernier se faisant des couilles en or chez Goldmann-Sachs, s’il n’était freiné dans sa course au libertarianisme dans lequel on finira par sombrer, faute de résultat par l’échec d’une croissance définitivement en panne.
En niant que les plus faibles puissent s’exprimer au même titre que les plus puissants dans cette Europe mal en point, déliquescente et sans armée, attachée aux basques des États-Unis, ces journalistes risquent d’arriver à ce qu’ils souhaitent le moins, un régime fort non-démocratique (sauf s'ils ont des intentions cachées) !
Que ces Cassandre se plaignent des règles, d’une Europe mal fichue, d’un État minuscule comme le Luxembourg et bientôt sans doute d’une Wallonie confédérée, à égalité avec la Grande Allemagne, cela me rappelle de bien mauvais souvenirs, celui d’Adolphe voulant fédérer l’Europe et y ayant presque réussi pendant cinq ans.
Attention ! C’est l’extrême gauche et les communistes qui ont fourni le gros des Résistants à la dernière guerre mondiale, mais si vous voulez qu’ils protègent encore un peu l’État bourgeois selon vos vœux, il ne faut pas trop les insulter en attendant.

22 octobre 2016

Les fausses élites.

Le rejet des élites s’est généralisé dans le monde occidental. La détestation d’Hillary Clinton est l’unique motif qui a permis à Trump de faire illusion, au point d’avoir fait croire un moment aux Républicains, qu’il pouvait faire un président des USA. Hillary Clinton représente l’élite, celle qui sait tout, mais après les discours de laquelle on n’est pas plus avancé, mieux, qui laisse l’impression que l’on recule, qu’un être moins brillant, mais plus humaniste, aurait pu faire mieux !.
En Europe, c’est la même incrédulité qui s’est emparée des masses. On n’y croit plus. C’est au point que Paul Magnette, chef du gouvernement wallon, est devenu en huit jours extrêmement populaire pour avoir jusqu’à présent résisté à l’élite en refusant de signer le traité de commerce avec le Canada !
Est-ce que les dirigeants de l’Europe, enfin celle qui n’a jamais été soviétisée, se rendent compte que, quoi qu’ils fassent, ils ne sont plus crédibles ?
Pourquoi ce rejet des élites ? En partie parce qu’elles ne le sont pas dans la pleine assertion du mot. Il y a le côté physique, humain, de celui qui va au secours des autres et qui se porte toujours le premier quand il y a un danger à affronter. Qui ne voit que ce n’est plus le genre de ces premiers de classe ou de ces chouchous de parents influents et attendris, jeunes gens à séduction et ambition qui blanchiront sous le harnais au service d’eux-mêmes à défaut des autres.
Pourquoi Sarkozy et Hollande ne seront plus jamais président de la République ? Parce qu’ils sont l’incarnation même de l’élite désapprouvée et honnie. Alors, qu’ils sont ni pires, ni meilleurs que les autres.
À Sarkozy on préfère un Juppé. Grande première de la République, on pourrait élire un ancien repris de justice et qui ne doit qu’à la mansuétude des juges – eux-mêmes l’incarnation d’une autre forme d’élitisme – de s’être tiré à bon compte de l’escroquerie à l’emploi, même s’il n’a été que le complice de Jacques Chirac. Pourtant, Juppé fait partie de la classe dirigeante détestée, mais il semble moins marqué que les deux autres. Je ne parlerai pas de la mésaventure de Cécile Duflot, à la quête des suffrages des siens et larguée par des militants à 41 ans, en raison d’une image usée par trop d’exposition médiatique. Compétente et résolue elle l’est… et les Verts ont voté pour deux inconnus à la recherche d’une virginité en politique que l’on ne trouve que dans l’inédit.
Il n’est pas dit que Di Rupo serait encore président du PS belge à l’heure qu’il est, si la présidence n’était pas cadenassée par les influents du parti qui forment une sous-élite au service de la première.
Charles Michel est le type même de la baudruche exhibée sur tous les marchés et qui passe dans tous les médias et qui finit par se faire une clientèle par l’habitude de le voir. C’est pourquoi, il est en grand danger de disparaître dans le lot des élites dont il faut se débarrasser, parce qu’il encombre. Il doit sa survie à la résignation des fervents d’un libéralisme qu’on agite encore comme un étendard et qui, dans les faits, n’est plus qu’une combine d’usuriers.

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Ces grands commis de la démocratie se sont barricadés derrière les bienfaits d’un système qui prend eau depuis la fin du siècle dernier. Leur pensée unique est un terrible aveu selon lequel toute autre pensée est subversive et pourrait leur être fatale. Toutes les connaissances qu’ils ont accumulées, de leurs études à la prise du pouvoir, n’ont servi qu’à la construction personnelle d’une carrière.
Une pensée unique est une pensée eunuque.
Ce sont de faux intellectuels, parce qu’ils ne s’interrogent jamais sur les possibilités de conduire le monde autrement. C’est un aveu de leur incapacité intellectuelle à changer le monde, ce pourtant dont ils sont dépositaires devant l’opinion publique.
Ce sont de mauvais commerçant qui se contentent de gérer un fonds de commerce qu’ils ont reçu de l’ancienne génération, sans se poser la question de savoir si ce qu’ils vendent est utile et fait l’objet d’un marché équitable.
Cette élite, prudente sur son mode de vie, fourmille de stars secrètes. Son train de vie dépasse de loin son utilité publique. La formidable récession qui accable le peuple ne les touche pas. Au contraire, ils ont réussi le tour de force de progresser en tirant leur prospérité de la misère des autres.

21 octobre 2016

Michel Napoléon au pont d’ARCO…le.

Retenez-moi ou je fais un malheur ! C’est ce qu’a fait croire Charles Michel lors de l’élaboration pénible du budget.
Personne ne l’a retenu, il est resté quand même. L’œil rivé sur les gazettes et RTL tvi, il s’est rassuré, les médias sont toujours fous de lui. Sa popularité se mesure au salaire. Tous les Francophones qui gagnent plus de six mille euros pas mois l’adorent !
La « crise » de la semaine dernière n’était que le reflet d’un malaise des partis flamands entre eux. Le MR n’était pas en cause. Il a suffisamment à régler ses comptes avec les ministres défaillants de la seul boutique francophone au pouvoir. Car quoi que l’on dise des Flamands au gouvernement, ils font leur boulot. Ce n’est pas le cas, côté MR.
La réforme de l’impôt des sociétés et la taxe sur les plus-values des actions n’étaient qu’un bouteillon de Kriss Peeters pour relancer ARCO, une affaire que le CD&V doit absolument résoudre en faveur de ses électeurs, tous floués par une faillite retentissante. Le dossier Arco touche 800 000 épargnants du Mouvement ouvrier chrétien (ACW). Ils ont eu confiance en leurs dirigeants et ils se sont engagés dans un investissement à risque, appâtés par des intérêts conséquents. La chute de la banque Dexia, dont Arco était actionnaire, les a mis sur la paille. Comme se sont de petits épargnants et pas des friqués comme le sont en général les chefs de parti, cela a fait mal dans les chaumières de Bruges à Gand.
Le CD&V doit trouver au plus vite une solution. Il semble à l’issue du « bras de fer » entre Kriss Peeters et Charles Michel qu’elle a été trouvée. Évidemment c’est du Top-Secret Force 1. Vous n’avez pas le droit de savoir. Vous le saurez assez tôt quand quelqu’un découvrira que c’est l’ensemble des Belges qui paie la facture.
Pour le reste, entre coquins, le partage de la recette est facile. Une grosse part des économies portera sur la sécurité sociale. On pourrait plaider une grave entorse au serment d’Hippocrate de la part de Maggie De Block pour manque d'empathie à la détresse humaine et suggérer qu’on lui retire son droit d’exercer la médecine, en plus cela libérerait un numéro de l’INAMI et donnerait sa chance à un jeune médecin. Cette trouvaille de réduire les lits d’hôpitaux, d’empêcher les pauvres d’accéder à certains médicaments, de pénaliser la dentisterie, etc., aura permis aux coquins du 16 de la rue de la Loi, de ne pas trop secouer les coffres-forts des bons bourgeois.
Un budget, c’est avant tout du papier avec des chiffres à vérifier, des beaux discours et un vote sans surprise majorité contre opposition.
Comme il n’y a aucune réforme de structure, la masse énorme du budget nécessaire au fonctionnement de l’État, charrois, paiement des personnels, entretien des bâtiments, masse salariale des parlementaires, élus des communes, retraites de cette armée « mexicaine », etc. (1), les finances publiques sont toujours dans l’impasse et la démocratie va cahin-caha.
Michel peut pantoufler avec les Flamands jusqu’en 2018… sauf soubresaut dans les Flandres à la suit d’ARCO.
Bien sûr, il faudra trouver des sous de façon intermédiaire, car les prévisions reflètent rarement la réalité. Mais, c’est comme ça qu’ont fait tous les prédécesseurs avant l’histrion MR. Tous les errements reportés, on se trouvera à la fin de la législature dans une nouvelle impasse, sans oublier les réformes de l’État que le Vlaams Block et la N-VA proposeront.
La volonté actuelle des partis de la majorité est de tout faire pour éviter la chute du gouvernement. Mais, on les connaît pour savoir qu’ils tueraient père et mère pour un strapontin aux bonnes places et que ces bonnes places sont déjà en compétition en 2016 pour l’arrivée en 2018. Alors, la sagesse, c’est bon pour les discours. Vous avez vu comme Charles Michel s’est invité dimanche à la caméra d’RTL tvi ? Il a fidélisé la clientèle de « c’est pas tous les jours dimanche » à sa personne par une apparition pile poil, après les boules de Deborsu. Et il a réussi, le bougre ! Les téléphages se sont tapé le pensum pensant qu’il durerait cinq minutes. Passé ce délai, ils ont voulu savoir jusqu’où il irait.
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1. On a juste sabré dans les dotations royales et princières et supprimé quelques privilèges à ce seul niveau. Ils ont même été jusqu’à privé le roi de l’avion de la Force aérienne lors de sa visite au Japon, le souverain revenant dans un char à bancs à bout de souffle. Je ne suis pas particulièrement monarchiste, mais on y a fait de la contre propagande, avec en plus le clown Peter De Crem, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, adjoint au ministre chargé du Commerce extérieur, c’est-à-dire une sous-merde, représentant du gouvernement ! Comme effet, c’était du réussi ! Ils ont pratiquement insulté le mikado.

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20 octobre 2016

Les mains dans le cambouis.

Étrange pays que le nôtre !
On dirait que celui qui a les mains dans le cambouis pour son travail est une sorte de damné, méprisé par ceux qui, en général, seraient tout à fait incapable de faire la même chose, mais au contraire, sont de redoutables dépendeurs d’andouilles, métier de bavardages, de raisons douteuses et d’un patriotisme raisonné à défaut d’être raisonnable, ce pourquoi on les paie au prix fort.
Ce matin, le ministre Cazeneuve « grondait » les policiers pour leurs manifs d’hier avec voiture et gyrophare de la Maison. Il leur disait tout sourire « ce n’est pas bien mes enfants de prendre du matériel roulant pour montrer votre malaise. Je vous comprends. Je suis avec vous. Une prochaine fois, laissez les voitures au garage. »
Le même jour, il n’y avait que Mélanchon et Pierre Laurent dans la salle d’un tribunal oµ huit anciens salariés de l’usine d’Amiens-Nord étaient poursuivis pour avoir séquestré deux cadres. Résultat neuf mois ferme, pour avoir voulu sauver leur gagne-pain ! On aurait aimé voir Myriam El Khomri, la ministre du travail, réclamer l’indulgence du tribunal. Cela aurait été logique, non ?
C’est en France, vous me direz. Et en Belgique, je me demande si ce n’est pas pire !
Il faut lire la haine dans les yeux de De Wever et la froideur reptilienne de ceux de son sigisbée Charles Michel, dès qu’on parle FGTB, monde du travail, socialisme, pour comprendre qu’ils ont fait l’impasse sur ceux qui sont au front, pourrait-on dire, qui produisent bon an mal an et permettent aux beaux messieurs de bavarder entre deux tasses de café payées par l’État, bien au chaud derrière les double-vitrage, devisant de l’avenir du pays, c’est-à-dire de nous et pas qu’un peu !
C’est à croire que le peuple est de trop et que cela irait bien mieux avec quelques échantillons d’ouvriers modèles qui voteraient MR en même temps de recevoir leur maigre fiche de paie. Mal barrés comme tout le monde, ils seraient cependant heureux de se faire gronder par papa Michel, quand parfois ils cassent une pièce, s’absentent un jour parce qu’ils sont vraiment malades et qu’on rate un marché « à cause d’eux ». Le dimanche matin Deborsu viendrait partager ses petites boules, les vertes avec les bons esprits et les rouges pour les refuzniks.

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Vous verrez qu’un jour, quand cela ira vraiment mal, que la mondialisation aura encore avancé ses pions à l’aveuglette pour le malheur des peuples et l’intérêt des puissants, augmenté les cadences, comparé les trains de vie Bangladesh/Belgique, jeté à la rue des millions de gens devenus inutiles, Michel ou quelqu’un de sa progéniture, un De Wever junior, un Reynders troisième génération, siroter un café au 16 rue de la Loi, toujours payé par les parias, et se plaindre d’un désastre prévisible à cause des autres, et ils jetteront le même regard de haine et de mépris que leurs prédécesseurs à ceux qui dans la rue les montrent du poing.
Voulez-vous que je vous dise, il y a un mot que je ne supporte plus dans leurs bouches, qu’ils appartiennent à la droite classique ou à la gauche de collaboration, ce mot c’est « atelier ».
Ce mot, ils se le sont appropriés pour leurs petites réunions politiques, leurs causettes du coin du feu et leurs dépouillements de la boîte à idées.
Un atelier de production, ils ne savent pas ce que c’est. Ils sont incapables d’enfiler une salopette convenablement, de monter sur un échafaudage sans se casser la gueule, de tenir un fil à plomb sans être pris de vertige et surtout de rester huit heures rivés à une table de travail, sans trop la ramener avec un contremaître omniprésent.
Ils n’ont pas le droit d’employer ce mot.
Ils n’ont pas le droit !

19 octobre 2016

Ah ! la gueule de Reynders à Luxembourg…

Pour une fois, le gouvernement régional wallon montre qu’il en a. Hier, avec le débat à la Chambre et Laurette Onkelinx qui elle aussi a montré qu’elle en avait, y aurait-il comme un frémissement du parti socialiste à se résoudre enfin de prendre sa responsabilité vis-à-vis de l’Europe qui n’est qu’un bureau d’affaires qui ravit nos affairistes du fédéral, MM. Michel et Reynders ?
Parce que contrairement aux bêlements des troupeaux mondialisés, le traité CETA avec le Canada ne soulève que l’enthousiasme des droites. Dans la rue, des mouvements contre le traité rassemblent plus de personnes que les journaux veulent bien dire.
À moins d’un retournement de veste, ce qui est possible avec les socialistes, la signature du traité pour vendredi, la commissaire européenne Cecilia Malmström peut se brosser…
Pour être honnête, je n’ai pas lu ce traité et ce n’est que par ouï dire que je devrais en croire des merveilles, cela sur l’insistance du Fédéral, complètement flamandisé, comme si une signature allait nous ramener la prospérité ! Une Flandre hors concours pour doubler les Wallons à l’étranger et qui ne suit que ses seuls intérêts, comme si elle était déjà confédérée avec nous, ça conduit à la méfiance, non ?
Or, s’il y a bien un type dont il faut se méfier aujourd’hui, c’est bien le premier ministre. Complètement largué par les francophones, il est contraint pour exister de s’appuyer uniquement sur les partis flamands et dès lors, ce n’est pas de notre confiance qu’il a besoin, mais de celle de Bart De Wever, de Kriss Peeters et du petit Alexandre De Croo.
Alors, pourquoi signerions-nous ce machin qui consacre un peu plus la primauté du commerce sur la démocratie ? Pourquoi, devrions-nous laisser des cours d’arbitrage étrangères nous déposséder des seules prérogatives qui nous restent pour ne pas finir pieds et poings liés à une Europe de commerçants ?
De plus en plus d’économistes de renom dénoncent la façon dont les droites croient résoudre le marasme, suite à la crise de 2008, par l’austérité. Ce traité n’est organisé que pour la poursuite de cette austérité en aggravant les concurrences entre les producteurs et les travailleurs au grand bénéfice des multinationales, par l’augmentation des trafics entre les continents.

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Bien sûr que je n’en ai pas lu une ligne, mais si j’en écris de cette manière, c’est qu’une telle méfiance s’est installée entre les droites au pouvoir et moi que, je l’avoue, j’ai des a priori. Je vois mal Michel et Reynders signer quelque chose qui ferait du bien au peuple et, par ricochet, à moi-même. À en juger par ce que je vois autour de moi, je pense exactement le contraire de ce qu’ils font hélas ! en mon nom. Et cette méfiance ne fait que grandir.
"Le processus démocratique doit perdurer jusqu'au bout", dit M. Magnette à propos de l'examen du dossier au parlement de Wallonie. Et il a raison. À quoi servirait d’encore discuter sur un bidule qui nous échapperait complètement ? On verrait alors, sur le temps que les débats continuent, ces beaux messieurs en col-cravate se faire mousser devant les caméras, pour ça Charles Michel est champion, et se refiler les traités dans de somptueux marocains, alors que les ploucs seraient encore à se demander s’ils ne vont pas accabler davantage les populations ?
Et si, par hasard, la Région Wallonne et Bruxelles rejetaient le CETA, ce serait au moins le signe d’un regain de la démocratie quelque part dans une Europe qui en manque beaucoup.
Et que Reynders aille faire le pitre au Luxembourg pour dénoncer une Wallonie en rupture de ban, il aura ainsi l’occasion de jeter tout son fiel sur des gens qu’il n’aime pas, mais qui le lui rendent bien.
Il paraît que de nouveaux éléments viennent encore d’atterrir sur le bureau du président du parlement régional wallon. Si je comprends bien, les discussions dans les pays de l’Union qui ont dit « oui » au traité se sont faites sans TOUT le dossier !
Ah ! elle est belle la démocratie de J-C Juncker !
On va finir par comprendre Outre-manche les gens du Brexit!

18 octobre 2016

Charles Michel : « Mars attacks ! ».

Rendons à César… ce n’est pas mon habitude de louanger Laurette Onkelinx. Elle a dit tout haut ce que les travailleurs, les malades et les pensionnés pensent du budget de Charles Michel.
Les électeurs du Mouvement Réformateur ne sont pas tous des bourgeois hors atteinte. Ceux qui sont touchés par les mesures prises et ont voté MR doivent se sentir doublement cocus.
On a rarement vu un budget aussi clairement dirigé contre les citoyens pauvres et maltraités par la vie, vanté autant par le patronat, la droite flamingante et les libéraux francophones.
Cet homme, ce premier ministre, ce digne fils de son père n’a pas cillé devant ses énormités proférées du haut de la tribune de la Chambre ! Vicieux ou inconscient ? Atavisme familial, les deux certainement. Cet homme n’aime pas les gens. Il croit n’avoir été élu que par des patrons, des riches, des bourgeois d’Anvers. Les autres, ceux qui ont voté pour lui, il les méprise !
Il est donc essentiel pour lui que certains médias le soutiennent. Jusqu’à présent, il y est arrivé. Les boules vertes de Deborsu tombent de son côté. Jusqu’à quand ? Faudra voir…
Laurette Onkelinx a raison. Ce gouvernement s’attaque frontalement aux travailleurs. Elle cite les points sensibles : la flexibilité au profit des entreprises pas des travailleurs, la diminution du salaire de référence pour l’accès à la pension, les « starter-jobs », qui promettent à l’avenir une diminution du salaire minimum pour les jeunes, et une main-d’œuvre bon marché.
C’est risqué lorsqu’on est minoritaire dans sa Région, de pousser les gens à bout en s’appuyant sur l’autre Région.

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Laurette Onkelinx devant la maffia des droites a tendu la main à Hedebouw et c’est bien ainsi. Elle a eu des mots que je qualifierais « d’utiles » qu’il faut dire en ces moments de grandes manœuvres des assis contre les debout, des riches contre les pauvres, bref de tout ce matraquage du capital qui au lieu de remédier à ses causes, s’en prend à ses effets.
De toutes les horreurs de ce gouvernement, ce qui fait le plus grincer les dents ce sont les 900 millions d’économies dans les soins de santé, 3,6 milliards à l’horizon 2019 !
D’autres que madame Onkelinx ont dit leur scepticisme et certains leur indignation d’un budget orienté d’un seul côté. Kristof Calvo (Groen) à posé quelques questions embarrassantes pour Michel à propos d’ARCO, cette banque des mouvements chrétiens flamands en faillite. Les verts ont demandé des éclaircissements, évoquant la possibilité qu’un accord à l’amiable de la faillite serait signé en 2017, satisfaisant le CD&V, ce qui aurait permis d’obtenir l’adhésion au budget de celui-ci et l’enterrement de la taxation des plus-values qui le bloquait et que Kriss Peeters réclama au long de la semaine de crise.
On se doute bien qu’un budget pareil a dû se faire avec les magouilleurs habituels de la droite flamande et que la N-VA, nouvelle venue dans les parts du gâteau, a été gavée par Charles Michel.
Comment Peter De Roover (N-VA) voit Charles Michel et Maggie De Block pomper 900 millions d’€ à la sécurité sociale sans toucher les patients ? On devine que De Roover n’est pas économiste et qu’il se contente de reprendre ce qu’il a entendu chez ses pairs. Pour ma part, suis-je bête, je n’ai rien compris à ses explications !
Ce dimanche, le Soir+ se déshonore un peu plus en écrivant par la plume de Pierre Bouillon « Charles Michel à la Chambre: un gouvernement ferme, humain et qui ose ! ».
Après ça, tirons l’échelle, à défaut de conclusions, sans autres éléments qu’un discours d’un premier ministre plus que jamais dans les mains de la N-VA.
L’hiver sera chaud !...

17 octobre 2016

RTL, une dernière fois ?

C’est chaque dimanche à recommencer. Je me dis, c’est la dernière fois que je regarde « c’est pas tous les jours dimanche » sur RTL. Depuis que la commère Deborsu appelle ses chroniqueurs « les grandes voix », j’attrape des hauts le cœur. Ce type me donne des boutons !
La tête d’Emmanuelle Praet, lors des quelques minutes au cours desquelles Marc Goblet de la FGTB a réussi à s’exprimer sur ce qu’il pense du discours de Charles Michel à la Chambre, est à mettre au salon des horreurs du musée Grévin !

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À la même heure, je ne me tourne plus vers la RTBF depuis qu’ils ont écœuré Florence Hainaut, quand ils ont compris qu’elle voulait faire du Charline Vanhoenacker. Depuis, ça sent l’urine sur le plateau ! Tous ces vieux mâles feraient bien de changer de Pampers avant les émissions.
Ce dimanche a donc été une sorte de sommet à RTL de ce qu’il ne faut jamais faire en télévision si l’on veut honnêtement informer les téléspectateurs.
D’abord le discours de Charles était plus chargé de poncifs que jamais, enfin pour ce qu’on a compris de la partie en français. Quant à la partie flamande, entendre Michel baragouiner en Vondel sous la voix du traducteur, c’est proprement incompréhensible, comme Deborsu quand il a décidé que la réponse à la question qu’il a posée ne doit pas excéder quinze secondes, il hausse le ton, l’autre aussi. C’est toujours Deborsu qui triomphe. Il est de la maison, la caméra ne le lâche plus. À se demander si son micro n’amplifie pas sa voix, plus que celles des autres ?
Pourquoi la direction de RTL l’a préféré à Dominique Demoulin ? Parce que l’évincée est une femme, respectueuse des gens, plus posée et intelligente. La direction avait besoin d’un type vulgaire et tonitruant ! C’est une sorte de Trump de la télévision belge. Et ça marche !
Pour revenir au cirque de midi, l’invité du début a pu commenter tout son saoul ce qu’il a voulu. C’était iinévitable, puisqu’il s’agissait de Didier Reynders en personne. Quelques autres vieilles pointures, flamandes celles-là, toutes de droite, complétaient le panel du plateau.
On n’a pas coupé au petit jeu des boules rouges et vertes, le passe-temps favori du concierge.
Mais où Deborsu va-t-il chercher les interviewés ? Dans quelle classe de redoublement les pêche-t-il ? Chaque dimanche, je me dis, mais c’est ça la majorité profonde de la Belgique ? C’est ça qui donne le la et envoie rue de la Loi ces beaux messieurs de la politique !
Alors, prenant la défense des gens de la rue en observant bien le procédé de RTL, je me dis que Deborsu est un imposteur qui coupe et redécoupe ce que disent les gens, laisse les conneries et efface les jugements, le bon sens, l’incisifs. Mille fois oui, les gens valent plus que ce que Deborsu n’en montre.
Enfin, la direction de RTL a invité Karel De Guch pour défendre le traité de commerce entre le Canada et l’Union Européenne. Elle n’a pas à s’en vanter. Quand on n’est pas d’accord avec lui et son traité à la mords-moi-le-nœud, ce flamingant qualifie les détracteurs d’ignobles, André Antoine du CDh y a eu droit à titre personnel !
Ah ! si cela avait été Marc Goblet traitant d’ignoble le discours du premier ministre, que n’aurait-on dit ! Quand on pense que Michel va sortir 900 millions de l’enveloppe de la sécurité sociale avec la complicité de Maggie De Block, être traité d’ignoble, lui ne l’aurait pas volé !
Antoine faisait couple avec une députée du PS contre le traité, qu’elle me pardonne d’avoir oublié son nom. De Guch l’a qualifiée de menteuse pour faire bon poids. Ne prétendait-elle pas, la malheureuse, que ce traité avait été discuté seulement pendant deux ans, alors que lui en voyait quatre ! Que n’a-t-elle eu la présence d’esprit de souligner que, s’il y en avait eu quatre, deux années de négociations avaient été secrètes. L’Europe et son commissaire européen se sont fichus du monde et ont cru malin de faire cavalier seul.
Si tous les Commissaires européens sont aussi mal embouchés que ce Flamand, on voit bien pourquoi l’Europe est devenue impopulaire.
Evidemment avec Deborsu aux commandes, la socialiste n’aurait pu aller au bout de son raisonnement.
Il faut dire que les annonceurs attendaient qu’on passe la pub. Ça ne rigole pas quand du fric est en jeu. Au moindre dépassement de la glose pseudo-journalistique, De Borsu et les grandes voix pourraient retourner à leur cher passe-temps du dimanche, pêche à la ligne, jeux électroniques, contacts coquins, au choix…
Les cachetons, quand on est « grande voix », c’est sacré !... Trop d’altruisme nuit à la santé.

16 octobre 2016

La Bannière étoilée au vent !

Ce n’est pas à cause de sa belle gueule de gagneur sur le retour, que Trump a sorti tous ses adversaires républicains pour affronter le camp en face. Malgré son allant naturel pour tâter de la croupe des belles américaines, ses énormes bêtises et sa grossièreté de milliardaire, il a toujours un matelas de chauds partisans.
Les Etats-Unis ne vont pas aussi bien que nos américanolâtres belges, fous de la Silicone Valley, le prétendent. Ne nous fions pas aux apparences du beau redressement après le sale coup de Lehmann Brothers. Ces élections entre un détraqué sexuel et une vieille routarde de l’establishment en témoignent.
Bien sûr, les USA sont dans leur septième année de croissance avec un taux de chômage qui ferait réélire François Hollande en France, plus ou moins 5 %. Dans le pays du dollar roi, à Wall Street on se frotte les mains. Avec un tel bilan, Charles Michel, de premier ministre d’un pays banqueroutier, passerait pour un fin stratège. Le MR serait gonflé à bloc.
Tout ça n’est qu’apparence, poudre aux yeux, comme savent si bien le faire les représentants d’une démocratie de carton-pâte payés pour faire croire aux pauvres qu’ils n’ont pas besoin de s’inquiéter, que tout ira mieux demain.
Une sourde anxiété, comme un brouillard sur la plaine, persiste. L’Américain des rues est semblable à son homologue Européen. La mondialisation, l'immigration et l'innovation laissent en suspens des interrogations qui ne trouvent pas de réponse. La montée des inégalités a pour conséquence une progression plus lente des revenus bas et moyens. Les groupes industriels recherchent les occasions de faire repartir à la hausse une productivité qui stagne. Ils se heurtent au même dilemme que dans le reste du monde : supprimer le maximum d’emplois par la mécanisation à outrance ou faire faire la même chose par des bas salaires, de plus en plus bas ? C’est la combinaison des deux qui s’emballe et détruit chez les travailleurs et les chômeurs l’estime qu’ils conservaient du capitalisme, diminuant d’autant la crainte qu’on leur avait insufflée du socialisme, dès la fin de la deuxième guerre mondiale.

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Les explications de l’économie américaine dans les revues des « spécialistes » sont les mêmes que celles que vous trouvez dans vos journaux habituels : le bonheur, c’est pour bientôt. La réalité est plus cruelle. Il faut chercher ailleurs que dans les kiosques pour la trouver. Le revenu moyen (la tranche de revenus supérieure additionnée à la tranche inférieure, la somme divisée par deux) est plus bas que ce qu'il était avant la crise financière : 56.516 dollars en 2015 contre 57.423 en 2007 et 57.909 en 1999.
Cela signifie que la moitié des Américains n'a connu aucune amélioration en seize ans et a même un pouvoir d'achat légèrement inférieur, malgré le sursaut phénoménal de 5,2% enregistré entre 2014 et 2015, due à la chute des cours du pétrole.
Ce qui s’améliore aux States, comme chez nous, ce sont les revenus les plus hauts. Inutile de dire qu’avec le cirque comme il est parti, peu de gens en profitent.
On ne va pas faire un cours d’économie sur un blog, mais la courbe de Phillips (le rapport entre chômage, salaire et inflation) est en train de disparaître en Amérique et en Europe. Nos petits voyous largement payés comme ministres se répandent en lamentation sur le fait qu’il vaut parfois mieux être chômeur qu’avoir un emploi. Mais c’est parce que l’économie actuelle fait un tel dégât dans les salaires qu’ils descendent au point d’être à égalité avec le minimum vital accordé chichement aux chômeurs. Et ça, ils ne le disent pas.
Pourquoi les salaires ne réagissent-ils pas ? Parce que les chiffres du chômage sont beaucoup plus élevés que les organismes officiels les déterminent.
Tout à fait pareil aux Etats-Unis. N’ayez crainte, ce parallèle avec l’économie européenne est la bonne méthode. Elle consiste à nous mettre les pieds sur terre et rappeler que c’est celle de la mondialisation. Je ne vous égare pas.
La situation économique que va laisser Obama est pire que celle que laissa Reagan à son successeur ! Charles Michel fera exactement pareil, par rapport à Di Rupo.
Des derniers chiffres : le taux officiel de pauvreté à 11,3% de la population en 2000, s'est établi à 13,5% en 2015. Le pays comptait 43,1 millions de pauvres l'an passé, record absolu depuis 50 ans. Pendant ce temps, des entreprises vivent au-dessus de leurs moyens en distribuant plus de bénéfices qu'elles n'en font à leurs actionnaires, 123 % en 2015 ! (Elles puisent dans leur réserve, mais jusqu’à quand ?)
La croissance du PIB sera à peu près de 1,6 % cette année. Pour les USA, c’est peu.
On sait comme nous autres européens courons après cette croissance. Obama est logé à la même enseigne.
Voilà des chiffres, des dates, des faits. On dit que l’Amérique est pionnière et que ce qu’elle vit, nous le vivrons. Avant, on en était chaviré de bonheur. En 2016, il n’y a plus que le MR et les partis flamands pour trouver ça merveilleux !
Quand nous sombrerons, nos libéraux chanteront l’hymne américain « The Star-Spangled Banner » en montant dans leurs canots ; tandis que nous mettrons les gilets de sauvetage que les malheureux venus d’Afrique auront laissé sur nos plages.

15 octobre 2016

Ultime détour par Mons…

Un détail important suite au procès Wesphael.
À moins d’être riche ou pistonné, vous n’aurez pas les moyens d’être bien défendu. Bref, vous n’aurez pas droit à un procès équitable.
La justice est trop onéreuse pour les pauvres. Rien que ce constat l’épingle. C’est une justice de classe. Les élites ont à juger des gens qui ne peuvent répliquer à armes égales avec les accusateurs et la partie civile.
Moyennement riche, vous pourrez vendre votre baraque que votre avocat croquera illico, fauché si vous n’êtes d’aucune confrérie et que vous n’avez aucune épaisseur sociale, que votre crime n’est pas hors du commun ou que la victime n’est pas une vedette du showbiz, vous aurez beau crier votre innocence, vous écoperez du maximum. Le bruit court que maître Mayence a fait un prix d’ami à son client.
Ah ! quelle est belle la justice vue d’ailleurs !
La caque sent toujours le hareng.
Vous aurez beau tituber en montant dans le box des accusés, garder les yeux au ciel, pleurer à chaudes larmes en hurlant que vous êtes innocent, vous tirerez vingt ans.
C’est à peu près toute la leçon des Assises de Mons. Vous me direz, insatisfait, j’aurai beau condamner le monde, je n’en resterai pas moins dedans sans pouvoir en sortir.
Comment suppléer à la carence du rhétoricien sans rhétorique qu’on vous a collé d’office si vous êtes dans le dénuement complet ?
Faire son propre défenseur est une mauvais idée, même si vous êtes sorti premier du concours d’éloquence de votre école.
Les juges et les avocats forment une confrérie fermée, avec son code, sa langue et ses usages.
Sans les clés d’entrée, on ne vous écoutera même pas. Et puis, côté pratique, comment plaider sa cause en expliquant calmement les choses, surtout quand on est innocent ?
Il vous faudrait des nerfs d’acier.
Donc, on revient à la case départ. Il faut un défenseur et si possible compétent. La preuve, quand un avocat est attrait pour une affaire qui le concerne devant un tribunal, il a besoin d’un confrère pour plaider sa cause. Sans doute choisira-t-il un bon, quitte à se fâcher avec des amis proches.
Ce sera ma conclusion pour cette affaire qui tint en haleine les concierges pendant trois semaines, au point qu’elles m’ont contaminé.

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L’innocence qui se plaide et qui sort victorieuse n’est en aucune façon l’absolue vérité. La vérité judiciaire n’a parfois qu’un lointain rapport avec la vérité tout court.
Sagement, il vaut mieux ranger ses suppositions au vestiaire et se le tenir pour dit.
Le pape affirme « Qui sommes-nous pour juger ? ». Les magistrats sont des hommes comme le pape et de ce fait ne seraient pas qualifiés, s’ils ne faisaient métier de l’être.
Il faut bien sortir des embarras moraux pour que la société tourne cahin-caha.
Ces trois semaines ont passé tellement vite, qu’on a presque oublié l’augmentation des tirages. Les journaux se désespèrent déjà !
Qu’ils se rassurent. Les parents de la disparue iront au civil pour des dommages et intérêts, car figurez-vous Wesphael pourrait être acquitté d’un coté et condamné de l’autre !

14 octobre 2016

C. Michel et CEO d’ING, solidaires !

Alors que le front commun syndical annonce un préavis de grève et d'action, ING inquiète les candidats à investissements dans cette banque. Non pas que le préavis de grève et le projet de licencier 3.500 personnes en Belgique de l’entreprise hollandaise inquiètent, ce serait plutôt le contraire pour les actionnaires peu sensibles à l’humain, mais parce que ING va déménager la partie commerciale de sa salle des marchés de Bruxelles… à Londres !
Ou l’ING est admirablement informé et on nous raconte des craques sur l’espèce de panique des milieux financiers de Wall Street aux conséquences du brexit, ou l’ING est dans les mains d’irresponsables qui croient aux propos de Madame May, la première ministre conservatrice dans sa dérive antieuropéenne, au point qu’elle vient de déclarer que le départ de l’UE est une chance pour l’Angleterre !
Ce déménagement menace 40 à 50 emplois en plus des 3.500 autres, au quartier général bruxellois de la banque. Mais ce n’est pas tout, cette haine soudaine de l’ING de ses implants en Belgique est telle que d’autres destinations plus lointaines sont prévues : les services IT devraient eux partir pour Singapour. On ne sait pas encore si la firme au lion a retenu une boîte à lettres aux Îles Caïman.
Cette banque a le plus grand besoin d’un management de communication. Ce n’est pourtant pas une entreprise comme Caterpillar essentiellement sous la coupe d’une direction américaine qui a des façons un peu rustaudes et désinvoltes vis-à-vis de ceux qui ont contribué à la fortune des actionnaires. Serait-ce que les Hollandais naviguent déjà dans un autre monde de superprofit ? Seraient-ils en avance sur le mondialisme et le libre échange ?
Le culot du CEO tout de même :
"Mes premières pensées vont vers notre personnel qui a été informé aujourd'hui… une transformation nécessaire pour l'avenir de notre banque".
Pour rappel l’ING a réalisé d'excellents résultats, envoyant notamment plus de trois milliards d'euros de dividendes vers l'actionnariat néerlandais de la banque ces trois dernières années.
Le système idéal vers lequel aspire ING est une banque complètement automatisée. C’est le client qui fait tout. Il apporte son argent. Il encode ses mouvements financiers et pour son travail ne reçoit plus aucun intérêt de ses capitaux. L’étape suivante, c’est bien simple, elle consistera à payer l’ING pour qu’elle consente à garder l’argent de ses clients.
Le préavis est déposé pour une durée indéterminée. Il sera effectif d'ici une semaine.
Les banques constituent un excellent marqueur de la classe moyenne inférieure que sont ou que croient être les personnels, cadres supérieurs compris.
Dans un article précédent, cela est surtout visible aux USA, l’effondrement de cette catégorie sociale devrait être perturbant pour le grand capital et leurs valets, les ministres et les partis de pouvoir de nos démocraties.

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Charles Michel n’en a évidemment pas conscience. Son discours à la Chambre est d’une incroyable bêtise. Il a réuni tous les poncifs d’une société toujours énamourée du fric et des possédants.
Bien sûr qu’il fait aussi de belles phrases sur le sort des employés d’ING qui ont une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes, comme il en a faites sur le sort des ouvriers de Caterpillar et comme il en fera encore pour d’autres cas « malheureux ». Mais en attendant, sa politique reste celle que le grand capital lui demande, ses options n’ont pas bougé et les mesures qu’il prend en « faveur des entreprises » ne sont que des passe-droits qu’il vole sur la part qui revient aux travailleurs. En réalité, ce type encourage les patrons voyous à le rester. Il prolonge tant qu’il le peut un système qui vole les gens et dénature la démocratie.

13 octobre 2016

Le Sphinx dévoilé.

Ce jeudi 13 octobre, quelque 1.200 lettres de François Mitterrand à Anne Pingeot seront en librairie. Publiées chez Gallimard, la presse en a fait lire de larges extraits à ses lecteurs. Slate Magazine publie simultanément un autre échantillon, de forme moins épistolaire de Tonton. Le lecteur peut se faire une idée générale de cette « nouveauté » bien parisienne.
Lettres et brouillons sont du pipi de marcou marquant son territoire ! Gallimard aurait mis le tout à la poubelle, si ça n’avait pas été Mitterrand. Loin de Sévigné et encore plus loin du Flaubert amoureux de Louise Collet, cette correspondance, si j’avais été madame Pingeot, je ne l’aurais montrée à personne.
La pauvre, qu’est-ce qu’il lui a pris ?
À moins, que toujours folle amoureuse, elle considère que les traces de son amant ne doivent pas être perdues, puisque Danielle, l’épouse officielle, n’est plus.
Que la maison d’éditions de la Pléiade s’évertue à publier de telles bluettes démontre bien pourquoi tant de bons textes sont refusés et tant de nanars publiés.
C’est que l’éditeur espère faire du tirage ! Il n’a pas tort, quand des critiques connus sur la place de Paris mettent aux nues les branlettes de François !
Est-on tombé si bas dans le genre, que ces échanges de Tonton à sa Suzette, relookée pour le salon de l’érotisme, émeuvent à ce point les prétendants du jugement infaillible ?
Dans ce style suave et mielleux, que l’on dirait sorti de la bouche des portraits officiels de Mitterrand, l’amant « éternel » exhibe ses trucs verbaux pour redresser sa libido émoussée du cinquantenaire à la recherche d’érections. En 2016, cet érotisme ne fait plus bander que les bobos rive-gauche.
Qu’importe, Gallimard sait y faire, mais gare aux dégâts des sorties de cellule de dégrisement. La lettre datée du 16 juillet 1970 : "Brisons si tu le veux les faux-semblants: j'aime ton corps, la joie qui coule en moi quand je détiens ta bouche, la possession qui me brûle de tous les feux du monde, le jaillissement de mon sang au fond de toi, ton plaisir qui surgit du volcan de nos corps, flamme dans l'espace, embrasement". Né le 26 octobre 1916 à Jarnac, c’est à 54 piges que le « grand homme » a écrit ces fadaises que j’avais déjà honte d’écrire à seize ans pour ma voisine Adrienne, qui me les renvoyait en soulignant en rouge les fautes d’orthographe et en vert les fautes de style. Il faut dire qu’elle était plus âgée que moi et déjà prof dans un lycée.
La pauvre Anne née en 43 n’avait que 27 ans ! Elle trouvait son pied avec ce vieux barbon au point d’avoir serré toutes les lettres (c’était son droit) dans un tiroir jusqu’à cette année. D’avoir l’audace de faire publier, c’est prendre le risque des moqueries. Et il y a de quoi !

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Slate magazine publie en contre-champ des lettres qui ne figurent pas dans le catalogue extatique d’Anne Pingeot. Elles éclairent cette liaison romanesque d'un jour nouveau, écrit cet excellent magazine. En voici un aperçu :
Lettre à Danielle M., 1962 (l’épouse) «Impossible rentrer ce soir. Suis retenu par une réunion de dernière minute à Hossegor. T'embrasse.»
Lettre RAR à Gleeden (agence extra-matrimoniale, 1963) «Messieurs… J'ai souscrit un abonnement illimité à vos services pour un montant de 300 francs Rueff, d'une durée de six mois. Ayant rencontré une maîtresse qui me sied, je souhaite résilier cet abonnement, pour la durée restant à couvrir, soit deux mois et quinze jours, c’est-à-dire 125 francs. Merci de virer cette somme sur mon compte du Crédit agricole de la Nièvre. Avec tous mes remerciements pour la qualité de vos services. François (je vous rappelle mon pseudonyme: Observatoire59)»
Les petits malins de chez Gallimard ont une excuse, Mitterrand, c’est de l’Histoire ! Ces informations auraient donc un intérêt public, mieux serait d’utilité publique !
Tonton le fin diseur de ces dames, le stratège des agences matrimoniales, celui qui connut Anne Pingeot lorsqu’elle avait dix-neuf ans et avec elle beaucoup d’autres, avant et pendant son envolée lyrique pour la demoiselle, cela ne nous regarde pas. Ce n’est pas de notre faute si Gallimard nous les met sous le nez. De son caveau à Jarnac, comment voulez-vous que François s’insurge ?
D’autant que la malheureuse Pingeot a cru faire un acte d’amour et remplir une mission historique en publiant les petites choses du « grand homme », espérant leur donner une autre dimension. Rares sont les réputations qui survivent au dévoilement de l’intime.
Je n’aimais guère Mitterrand pour son passé politique opportuniste, l’hypocrisie sur son visage. Je l’aime encore moins après ce déballage. Comment ce don Juan de province a-t-il pu en mettre plein la vue à tant de femmes en amour et les tromper toutes en même temps ?
Peut-être faudrait-il demander la recette à MM. Hollande et Sarkozy ?

12 octobre 2016

Les Tyrannosaures ont toujours faim.

Avec tout ce battage sur les élections américaines, les Européens dans leur ensemble ont pris parti pour Hillary Clinton, tant Donald Trump exaspère par sa suffisance de despote enrichi, son dédain des femmes, son inculture manifeste et cette façon directe de dire les choses qui n’est pas de la franchise, mais tout simplement la grossièreté d’un butor.
Cependant, en Europe, seule la droite pourrait souscrire aux propos de madame Clinton. Évidemment, il ne nous appartient pas de désigner le futur président US, s’il devait en être autrement, choisir entre la peste et une forme moins agressive de choléra, poserait néanmoins de sérieux problèmes de conscience.
The system is rigged : le système est truqué, titre quelques journaux américains, repris par le Monde Diplomatique. Et c’est vrai, l’élection du président aux USA relève d’un tour de magie d’où sont exclus des Américains en très grand nombre : près de six millions de citoyens ayant été condamnés par la justice ont perdu le droit de voter ; 11 % des électeurs potentiels ne disposent pas des papiers d’identité exigibles s’ils veulent déposer un bulletin dans l’urne, les médias, les lobbys, le découpage des circonscriptions, défigurent la représentation démocratique du pays.
Pour un pays qui imprime sur ses timbres postes la statue de la Liberté, qui donne des leçons à tout le monde, on doit chercher longtemps la démocratie dans les États !
La chose est assez connue en Europe pour ne pas être une nouveauté, cependant chaque fois qu’on en fait mention, une gêne s’installe : le candidat qui remporte le plus de suffrages à l’échelle nationale ne devient pas toujours président. Celui qui le dernier a bénéficié de cet ahurissant système, c’est Georges W. Bush, contre Al Gore, candidat démocrate malheureux.
Ce n'est pas la première fois dans l'histoire du pays qu'un président est investi avec moins de voix que son adversaire. Au XIXe siècle, Rutherford B. Hayes et Benjamin Harrison ont été aussi élus avec moins de voix, par un système compliqué de grands électeurs.

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Les tribulations des deux candidats actuels à la Maison Blanche révèlent un véritable malaise qui est aussi partagé en Europe, un sentiment général de réprobation d’une démocratie qui envoie toujours les mêmes, issus des mêmes milieux, aux emplois les plus élevés : gouverneurs, sénateurs, juges à la cour suprême, président, etc.
Ce malaise a été perceptible lors des primaires démocrates qui s’est transformé en colère quand 12 millions d’électeurs du sénateur Bernie Sanders ont fait opposition à l’establishment et à Hillary Clinton. En même temps et dans l’autre grand parti, cette même colère s’exprimait en envoyant au tapis tous les candidats républicains pour pousser sur l’estrade Donal Trump avec 13,3 millions de partisans !
Heureusement pour madame Clinton, Donald Trump est un clown fasciste. L’Amérique est dans le flou démocratique, mais pas au point de lancer ce milliardaire inculte à la Maison Blanche… enfin, les gens sérieux l’espèrent aux USA ! Un Bernie Sanders républicain l’eût probablement emporté sur Hillary Clinton ; mais un Bernie Sanders avec des idées de droite et sachant vendre sa salade avec ce rien de populisme comme l’affectent nos leaders MR Michel et Reynders, il n’est pas encore trouvé. Peut-être pour la fois suivante ?
Les Américains de la rue pensent en général la même chose que les Européens : le système est truqué ! Ils énumèrent les grands faits politiques de ces dix dernières années qui ont tourné à la catastrophe et qui sont le fait des deux grands partis : les guerres au Proche-Orient appauvrissant les États-Unis, une population qui continue de payer les conséquences d’une crise économique qui n’a rien coûté, au contraire, à ceux qui l’ont provoquée. Enfin, ils reprochent à Barak Obama ses promesses non tenues lors de sa campagne de 2008.
Le système biparti est injuste par le partage du pouvoir quasiment en alternance entre eux. En principe, il permet à des petits partis de se proposer, mais ceux-ci non aucune chance au niveau national de s’imposer par manque de moyens et d’assises dans les États. Si bien que le va-et-vient exaspère les électeurs, alors qu’il contente la nomenklatura.
Le système est usé, parce chez eux comme chez nous, rien ne change, l’oligarchie méprise le citoyen, les inégalités se creusent et la classe moyenne a peur. Et elle a raison d’avoir peur. Il ne reste plus rien à ronger des restes des salaires ouvriers et employés. Le capitalisme s’attaque dorénavant à la classe moyenne inférieure.
Les Tyrannosaures ont toujours faim.

11 octobre 2016

Un budget cool !

Chaque année c’est la même chose, les chefs se réunissent dans la grande tente du super chef pour décider comment on va faire dégorger ceux qui les ont élus, des milliards qui manquent.
Il ne viendrait pas à l’idée de nos gloires nationales qu’on pourrait quand même gratter du côté des gros portefeuilles des Belges à l’aise et si ce n’est pas suffisant raboter un peu dans les salaires, prébendes et revenus divers, des chefs.
Qu’on se mette à leur place, ce n’est pas quand on a été décrété supercapable de faire marcher la boutique, qu’on va faire l’appoint en sortant son aumônière !
De quoi les chefs auraient l’air ?
Di Rupo sous l’ancienne tente a bien sorti sa calculette pour sortir des ronds de ces messieurs de la haute politique. Hélas ! ce fut si peu que personne ne lui en a jamais su gré. Mieux, on s’est acharné à démontrer que ce qu’il avait prévu de dégraissement chômage était bien plus important que la pincette d’euros que ces ministres abandonnaient pour relever le fricot national.
C’est donc tout naturellement et comme prévu qu’il n’y a pas d’accord sur le budget.
Le tout dans une majorité comme celle qui fleurit rue de la Loi, c’est de saigner la bête sans avoir l’air d’être tout de suite en harmonie avec les happe-chairs favoris du MR, MM Charles Michel et Didier Reynders.
Kriss Peeters justement au moment de saigner le cochon de payant s’est souvenu que le CD&V était un parti « social » du genre « Martine à l’école », c’est-à-dire au niveau du PS wallon, en quelque sorte.
Alors quand le duo infernal MR annonce que le gouvernement est d’accord et qu’on a trouvé le moyen de dépouiller un peu plus les travailleurs, Kriss s’est dressé devant les caméras et il a dit « Nee ! », juste comme Didjé venait de s’exclamer « Ja, ja ! ».
Le kern serait au bord de l’implosion ?
Mais non voyons, Kriss Peeters, c’est pour les journaux, des fois qu’un inculte basique du CD&V lirait encore « De Tijd ». Au reste, il n’a pas trop de temps pour faire de la résistance, demain le super chef MR va au Parlement faire son discours de rentrée et le budget doit être sur la table d’un autre chef, celui de l’hémicycle.
Les fortes divergences, c’est pour la galerie.
La déclaration de politique générale, a dit le chef de file des libéraux, sera bien là. Évidemment, savoir comment nous allons tous passer à la casserole, c’est un secret déjà très mal gardé du temps de Loulou Michel : la rage taxatoire ! On se souvient encore du visage effrayant que Louis prenait quand il arrivait à « taxatoire » ! Le fils n’a pas son talent, mais c’est du grand cinéma quand même.
De succulentes TVA sont encore possibles. La mascotte des Wallons, Maggie De Block, ministre de la Santé publique espère que son Pacte d'avenir pourrait faire l’appoint.

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Comment ?
Les statistiques des hôpitaux sont formelles, trois hoquets précèdent en général le dernier soupir des vieux. Il suffirait d’en supprimer un pour gagner du temps sur l’occupation des lits, ce qui abrègerait, d’autre part, la prise de médicaments.
Nul doute que Maggie va encore gagner des points dans l’admiration que les Wallons lui portent !
De source sûre, s’il n’y a rien sur la taxation du capital et des plus-values, le CD&V s’en remettra quand même. À la place, on fera plaisir à la N-VA qui souhaite la réforme de l’impôt des sociétés, en faveur de celles-ci.
Si Bart n’est pas satisfait, il réintègre les deux flamingants au parti et on reparle du Confédéralisme. Du coup, avec des arguments pareils, l’ancien gros devient incontournable.
Seule une augmentation du précompte immobilier réjouira tout le monde. C’est quand même que les locataires qui paient !... et comme les locataires ne sont pas tout le monde, puisqu’ils ne sont rien…
Aux dernières nouvelles, le MR est en passe de dépasser le PS en Wallonie. Un orthophoniste qui traînait encore cinq jours après le procès du siècle, dans les couloirs des Assises de Mons, prétend que l’électeur wallon est malentendant et que cela fausse son jugement. Son hémisphère gauche lui fait dire "bravo taxez-les" et il ne sait pas que c'est de lui qu'on parle !
Oswald D, touché par SMS sur la question, en a envoyé soixante d’un coup au journal La Meuse, pour signifier qu’il n’était pas orthophoniste !
L’affaire est grave. On prévoit un conseil de rédaction.

10 octobre 2016

Comme un vol de gerfaut…

Les ministres sont incorrigibles. Une génération chasse l’autre pour finalement dire la même chose et arriver au même résultat.
C’est que les partis de gouvernement qu’ils soient du centre, de gauche ou de droite, n’obéissent qu’à une seule règle, celle qui produit le TAFTA, le libre échange et les paradis fiscaux : la Loi du Fric.
La preuve, les décideurs de ce qui se passe actuellement sur le tarmac de Brussels Airlines ont complètement oublié l’aventure de la Sabena rachetée par les Suisses, vidée de toute substance et réduite à l’état de squelette quelques années plus tard.
Rebelote avec Brussels Airlines avalée par la Lufthansa.
C’est entendu, la compagnie après les attentats ne se portent pas au mieux. À croire que celui qui lui fiche la scoumoune, l’éternel Davignon déjà au commande de l’ancienne Sabena le jour où elle a fait plouf, est encore là prodiguant ses « bons » conseils… Cet homme ne devrait jamais avoir volé de ses propres ailes. On l’imagine comme un épervier en train de planer au-dessus d’une affaire pouvant lui faire palper quelques bénéfices.
Il n’y a pas besoin d’avoir fait une école de commerce pour savoir que celui qui paie décide et c’est bien la Lufthansa, l’acheteur, à dicter sa loi.
Donc l’Étienne Davignon, président de Brussels Airlines, ne le savait pas. Puis il s’est renseigné en Allemagne et est revenu à Bruxelles pour rassurer tout le monde.
La Lufthansa est un patron altruiste. Brussels Airlines jouira d’une grande autonomie, c’est juré ; son rachat n’entamera en rien son autonomie et sa capacité d’organiser les vols de ses avions.
Juste après ces belles paroles Carsten Spohr, le patron de la Lufthansa, est tout de suite venu dire le contraire à De Tijd.
Étienne, Étienne tiens le donc !... Après le concours de barbichette, voici ce que l’Allemand raconte « Nous souhaitons incorporer le modèle de Brussels Airlines à notre division low-cost, Eurowings, pour en faire un acteur de premier plan au niveau européen. De nombreuses compagnies sont trop petites pour survivre seules ».
Voilà la compagnie du vicomte vouée au lowcost avec mission de concurrencer Ryannair !
« Vol pas cher Ryanair. Réservez les vols Ryanair des €20 aller/retour, taxes inclus. » à croire qu’Étienne a pousser la vente pour se débarrasser au plus vite de Brussels Airlines. À moins de mettre à 17 € 50 les destinations que proposera Brussels Airlines, on voit mal l’avenir de l’aviation à Bruxelles !

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Davignon, imperturbable : « Les emplois sont au centre de nos préoccupations. Nous pouvons les sauvegarder. », Spohr, l’Allemand, insiste : « Un secteur tel que le nôtre ne permet aucune garantie en matière d’emploi, même chez nous en Allemagne. » Davignon : « Le rachat ne signifie pas la fin de la marque Brussels Airlines. » Spohr : « Au début, nous n’allons pas toucher à la marque. Nous ne changerons de nom qu’en concertation avec la direction belge, et à condition que nous trouvions un meilleur nom. »
Fin du dialogue et fin des illusions des personnels à terre et en l’air.
Étienne Davignon est resté passif quand l’actionnaire majoritaire Suez a vendu à des groupes étrangers les participations de la Société générale dans un paquet de grandes entreprises belges, alors, comme donneur de leçons, il y a mieux.
La Belgique détient le triste record du bradage des entreprises à des repreneurs étrangers. Parce qu’à petit pays, petites entreprises et qu’on est arrivé à des démarches commerciales qui n’envisagent que des fusions à l’échelle des continents. ING allait maintenir la marque BBL après le rachat de la banque belge, plus personne ne sait ce que BBL veut dire. Le groupe français GDF Suez avait juré que Tractebel ne quitterait pas Bruxelles, Japan Tobacco avait promis de développer l’implantation belge de son rachat, liquidée en moins de deux ans, Marc Coucke continuerait de gérer Omega Pharma, en 2015 rachat par la société américaine Perrigo, il vient d’être mis à la porte, etc.
Nous avons en la personne d’Étienne Davignon un Bernard Tapie belge, et nous ne le savions pas !...

9 octobre 2016

Un village Potemkine (1)

Ce serait l’état de l’actuel siège du PS à Paris, rue de Solferino.
Dans un article paru ce mercredi, Mediapart révèle que le siège du Parti est en proie à une crise sociale en interne, dont pâtiraient de nombreux salariés. La direction a commandé un audit sur la situation, le cabinet Syndex, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux !
Se rend-on compte de ça… au parti socialiste, censé travailler avec des militants-employés, dans un parti actuellement au pouvoir, majoritaire à l’Assemblée !
C’est dire l’ambiance ! La perspective de la disparition quasi-totale du PS, à la suite du mandat du plus catastrophique président de la Vme République, est évidemment ce qui taraude le personnel qui n’est pas sûr de retrouver du travail après les élections de l’année prochaine.
Des témoignages d'employés à bout de nerf, une succession d'arrêts maladie, des propos "humiliants" ainsi qu'une gestion "clanique", organisée autour des plus proches collaborateurs de Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du parti, en plus de l’épée de Damoclès d’un licenciement collectif, le voilà bien le socialisme à la française : une pataugeoire dans laquelle les petits employés de bureau tentent de survivre !
La direction évoque à demi-mot le naufrage, précurseur de l’autre, mais dément le nombre des départs, enfin pas encore… Mediapart avance quand même une vingtaine, plus huit personnes arrêtées par leur médecin ou par un médecin de travail, sur 120 salariés.
Tous parlent de l’impression de "travailler dans le vide". Il est vrai que le nombre d’affiliés à terriblement diminué. L’activité des sections donnaient quand même du travail à la maison mère.
Bref, travailler à Solferino pour les socialistes, c’est devenu l’horreur.
Les langues se délient ; "La déprime est aussi liée à ce que font Hollande et le parti. On ne sait pas où ils vont, s’ils sont encore de gauche et s’ils l’ont jamais été", "actuellement, au PS, il y a autant de gens qui veulent partir que dans les cabinets ministériels" (Mediapart).
Reste le cas le plus incertain, cause de ce gâchis, celui de François Hollande.
Osera-t-il se représenter pour un deuxième mandat, avec l’humiliation possible de ne même pas passer le premier tour ?
La question est sur toutes les lèvres !

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En dépit de tous ses coups de com pour se remettre en selle, les sondages sont au plus bas.
Lui qui a tout sacrifié de ce qui restait de socialisme pour redresser l’économie, les mauvaises nouvelles se succèdent : chômage en hausse, croissance en berne, déficits… Et même sa meilleure chance, la désignation de Nicolas Sarkozy à la primaire des Républicains va peut-être lui échapper, lui aussi traverse une mauvaise passe.
François Hollande ne devrait-il pas renoncer? À Solferino, on en parle dans le dos de Cambadélis. Dans les journaux, cette éventualité apparaît de plus en plus probable.
À gauche, on fait déjà comme si c’était l’après Hollande.
L’intéressé à ce qu’en disent ceux qui l’ont approché vit dans une bulle, un sas de décompression le protégeant des agressions venant de l’extérieur. Cet isolement n’est pas que physique, il est aussi psychique.
Il paraît que ce n’est pas le premier président à être anesthésié par la fonction elle-même. Alors que dans le monde extérieur, il n’est question que de chômage, de dettes, de déficits, de terrorisme, de fermeture d’usines, de violences, le président s’enferme dans ce qu’il y a de rassurant dans la fonction présidentielle, les obligations internationales, les commémorations et les visites dans les Communes de France, colloques et remises de décorations, conseils des ministres, réunions de cabinet, de sorte que les journées sont bien remplies. Hollande vit dans l’illusion que tout son travail va être payant, mieux qu’il l’est déjà et qu’on s’en apercevra bientôt dans les urnes.
Bah ! s’il échoue dans sa quête d’un deuxième mandat, il lui restera le prestige d’avoir été président avec tous les avantages post-mandat et Julie Gayet, une bien jolie comédienne, susceptible de lui rejouer Shéhérazade pour lui faire oublier les mille et une nuits précédentes.
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1. L’expression Village Potemkine, en souvenir du général amant de la Grande Catherine et faisant visiter à celle-ci une « contrée florissante » faite en réalité d’un décor en carton pâte sur le parcours de l’impératrice.

8 octobre 2016

Une caverne pour la démocratie

Les journaux ont beau parler d’autre chose, les politiques s’enfoncer un peu plus dans la négation d’une situation dégradée, les Belges vivent pourtant au quotidien une crise de la démocratie dont on n’a pas encore mesuré la profondeur. Sans doute aussi parce que, de toute évidence, la crise économique, on la touche du doigt tous les jours, elle prend tout l’espace dans les esprits.
Ce que j’en dis vient du fond de la pensée de quelqu’un qui se situe à gauche sans faire de la politique. La preuve, mon blog d’hier. Y a-t-il quelque chose de plus improductif pour le militant de critiquer le manque d’empathie des gens ? Un bon partisan de gauche se garde bien de souligner une évidence, l’argent gagné à la pelle et souvent malhonnêtement ne détient pas l’absolu contingent de salauds. Il y en a à gauche aussi, sauf qu’à gauche, la misère et la somme des malheurs font des circonstances atténuantes.
La première cause du désenchantement démocratique est le manque de résultats dans les programmes annoncés à coups de discours séducteurs. Les gens de pouvoir n’aiment que le pouvoir, le confort qui s’y attache et l’absolue certitude de leur grande intelligence, enfin tout ce qui flatte leur ego. C’est inscrit sur le visage de Charles Michel ! Ce type ne nous aime pas ! Quand il plonge davantage les gens dans le besoin, cela ne l’empêche pas de dormir et à l’occasion de tirer un coup avec la personne qui partage son lit.
Dans ce pays, quoique tourneboulé par le superflu et le prêt-à-porter, l’ersatz du paraître, les citoyens s’intéressent plus que les médias imaginent de ce qu’on fait pour eux et en leur nom. Ils s’y reconnaissent de moins en moins. La crise démocratique n'en est que plus grave.
La démocratie est en perdition parce que les citoyens n’ont plus d’exemple d’altruisme et d’intelligence à suivre. Oui, si les politiciens prennent les électeurs pour des cons, ces derniers le leur rendent bien. La seule supériorité de l’élu, c’est que justement pris pour un menteur et un con, il est réélu quand même !

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Le risque de régression démocratique nous pend sous le nez. Pourtant cette démocratie a toujours été balbutiante, ténébreuse, injuste. Mais, elle a en plus aujourd’hui ce qu’elle cachait très bien avant : un absolu aplatissement devant le pouvoir économique.
Pour recréer de la confiance, la recette est toute simple. Il faut des personnels nouveaux au pouvoir. Des gens venus de tous les bords de la société et pas seulement des avocats et des docteurs en sciences économico-politique. La peste des universités qui à l’heure actuelle ne produisent plus que des cuistres unidimensionnels ! Basta la pensée unique, même si pour faire moderne, la nomenklatura a abandonné la cravate.
Je me demande même si ce coup d’air frais venait, il y aurait besoin de remanier sans cesse la Constitution, sauf dans la perspective d’éliminer les doublons électifs et administratifs ?
Une fois les dinosaures des partis évacués vers des retraites dorées à l’or fin par leurs propres soins, il serait indispensable de propager l'idéal démocratique hors du champ politique. Ce serait une des tâches principales de la nouvelle génération. La démocratie doit régner partout, dans les usines comme sur la place publique, toute la société doit en être pénétrée.
Les Flamands ont vu et certains voient encore des Fransquillons partout. Leur chasse aux sorcières n’a pas peu contribué à embrouiller les pistes et fait de la Belgique d’épouvantables entrelacs gonflant les effectifs des divers parlements et institutions, gorgeant jusqu’à plus soif fonctionnaires et élus pour un résultat contre nature, alors que manifestement selon les avis et les discours, la Belgique fédérale allait produire des merveilles de démocratie.
Comment changer le merdier dans lequel on patauge en une démocratie participative et incontestable ? Il est aberrant de voir les réseaux sociaux aussi peu sollicités. Les blogs, qui ne sont pas que les comptables des branlettes d’adolescents, sont parfois pétris de réflexions pertinentes. Ils restent peu exploités.
L'aspiration des Belges à la transparence et à la participation des processus de prises de décision est très grande. Le pouvoir n’a pas d’arguments pour refuser ce genre de bénévolat et pourtant il le fait, jaloux de son autorité.
La volonté de changement qui se manifeste partout semble ne rencontrer aucun écho dans les sphères du pouvoir trop conservateur.
Le gouvernement Michel a scellé la porte d’entrée de la caverne de Platon, nous y sommes bien condamnés à y ruminer nos pensées pour l’éternité.

7 octobre 2016

Fin d’une session d’Assises.

L’épilogue du procès Wesphael condamne implicitement l’appareil flamand de la justice. À cause de sa lourdeur et de l’intime conviction des personnels ostendais, on a jeté l’argent des contribuables wallons par les fenêtres.
La bataille des experts a toujours été quelque chose d’incompréhensible pour moi, qu’ils aient été commissionnés par la partie civile ou par la défense de l’accusé, leurs conclusions sont différentes !
Que l’accusé bénéficie du doute paraît être juste. Il vaut mieux un coupable relaxé qu’un innocent en prison. On peut se demander si Maître Mayence avait été partie civile, qu’elle aurait été la sentence ?
Ce n’est pas tant le talent de Mayence qu’il faut souligner, mais l’absence d’un équivalent pour lui faire face. On voit bien que la partie civile n’avait pas les moyens financiers de Wesphael. Mayence n’a pas plaidé pour rien, je suppose ? Alors, pour quelqu’un qui se dit fauché !
Pour le reste quelle importance, puisqu’aussi bien partie civile et accusé ont fait la démonstration de leur culpabilité morale vis-à-vis de Madame Pirotton. Son addiction à l’alcool, son excessive attachement au sexe quasiment hystérique, sa mélancolie chronique, la sujétion morbide à l’antithèse de ce que doivent être les psychologues en la personne d’un de ses amants, omniprésent, l’odieux Oswald, ses tentatives de suicide à répétition, tout enfin aurait quand même dû alerter ceux qui l’aimaient. N’oublions pas les médecins spécialisés dans le bourrage des anxiolytiques, du baclofène (un antispasmonique atropinique), etc dont ces messieurs de la faculté pour en être débarrassés, parce qu’elle devait être envahissante quand elle était en manque, la fournissaient abondamment en ordonnances, personne vraiment pour lui venir en aide, mais cette femme aurait dû partir pour un temps indéterminé dans une clinique spécialisée pour se refaire une santé !
N’en avait-elle pas expressément senti le besoin en s’enfuyant seule à Ostende ?
Pour son malheur, il a fallu que la meute, le mari, l’amant, les parents poursuivent une sorte de harcèlement, croyant bien faire pour certains, pour d’autres retirer un plaisir sadique supplémentaire de sa souffrance.

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Cet exemple (la raison pour laquelle je profite de ce procès assez particulier) est la démonstration d’une société qui paraît secourable, équilibrée et prévoyante ! En réalité, elle n’est rien d’autre que ce que les parents et amis en font vis-à-vis des mal portants, des laissés pour compte, des vieux, des handicapés, etc.
L’hôpital, l’hospice, les abris sécurisés sont les cache-misères d’un monde devenu profondément égoïste, obnubilé par l’égo et l’individualisme forcené. Madame Pirotton en était un produit extrême probablement tout autant égoïste que les autres, se débattant dans un cloisonnement invisible dressé par des individus faussement intéressés, eux-mêmes initialement programmés pour que chacun puisse « crever » à sa petite place, sans pour autant perturber leurs menus plaisirs.
Cette société à la dérive n’a jamais autant réclamé la paix dans le monde, l’amour du prochain, l’accueil des victimes, l’affection aux vieux parents, le dévouement aux handicapés, alors qu’elle s’en fout, qu’elle laisse le soin à quelques mabouls de secourir les faibles, de protéger jusqu’aux animaux qui témoignent comme nous du vivant et que notre besoin de place élimine partout.
À ces doux rêveurs, tant qu’ils veulent, on veut même bien y aller de sa petite larme à la télé sur la souffrance des enfants d’Alep, au massacre des gorilles dans des amalgames télévisuels, l’empathie pour madame Kim Kardashian voisinant avec la lutte des bénévoles d’OXFAM . Mais ne leur demandez pas de bouger le cul des fauteuils, de sacrifier le prix d’un paquet de chips pour une bonne cause, d’aider la vieille du troisième étage à monter ses pommes de terre ou considérer Madame Pirotton en danger de mort de part ses addictions, ses souffrances et son entourage mortifère.
La fin d’un procès. Le nôtre continue.

6 octobre 2016

Une loi, un peuple... tu parles !

Laissons à la justice et à l’opinion en finir avec l’affaire Wesphael. La médiatisation à outrance de ce procès fera que le jugement, à l’avance pollué par des histoires dans l’histoire, sera suspect, de toute manière.
Mais, il y a un autre scandale récurrent dont on parle moins, celui de l’immunité parlementaire. Un avantage que les parlementaires se sont octroyés de longue date, sous prétexte que toute interférence dans le cours d’un mandat a des conséquences politiques.
Ce sont les fameux Art. 58 et 59 de la Constitution :
« Aucun membre de l'une ou de l'autre Chambre ne peut être poursuivi ou recherché à l'occasion des opinions et votes émis par lui dans l'exercice de ses fonctions.
Sauf le cas de flagrant délit, aucun membre de l'une ou de l'autre Chambre ne peut, pendant la durée de la session, en matière répressive, être renvoyé ou cité directement devant une cour ou un tribunal, ni être arrêté, qu'avec l'autorisation de la Chambre dont il fait partie. »
Autrement dit, dans l’affaite Wesphael, il a fallu que le juge d’instruction commette un faux à savoir que Wesphael avait été surpris au moment des faits, pour le priver de liberté (le flag – flagrant délit). Vous et moi en pareilles circonstances aurions fini au bloc sans autre forme de procès.

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Or, dans ce cas, Monsieur Wesphael n’a pas été surpris perpétrant un crime. C’était tout simplement un couple à l’hôtel Mondo d’Ostende.
Rien que ce flag imaginaire pourrait pousser les avocats à demander la nullité du procès pour défaut de procédure et manquement à la loi.
L'immunité parlementaire et l’irresponsabilité pénale des ministres et des secrétaires d'état sont des avantages énormes et disproportionnés qui font, en fin de compte, qu’un parlementaire malhonnête peut se livrer plus longtemps à ses rapines, vols ou instincts homicides qu’un citoyen ordinaire. Cela s’est depuis longtemps prouvé dans des affaires de mœurs, de vol, voire d’assassinat.
L’affaire Wesphael devrait remettre sur le tapis l'immunité parlementaire.
Depuis le début des années 90, une série d'affaires retentissantes se sont succédées, dans lesquelles des parlementaires mis en cause ont freiné les enquêtes, ont eu le temps de maquiller la vérité, cacher des preuves, tout cela avant d’être déférés devant les tribunaux.
Les parlementaires abusent d'un privilège qui les place au-dessus des lois.
La Constitution de 1831 offrait une totale protection aux membres de la Chambre et du Sénat.
A l'origine, l'immunité parlementaire permettait aux chambres législatives de fonctionner normalement. Le parlement ne se réunissait que pendant de courtes périodes. Le constituant décréta en 1831 l'immunité parlementaire durant la session.
Tout ce cinéma en faveur des « grands hommes de la Nation » a perdu sa raison d'être. Les parlementaires n'ont rien à craindre de la part de la vindicte des ministres.
C’est un avantage hérité du passé qu’il sera difficile de faire abroger par ceux-là même qui en bénéficient, un peu comme les indemnités qu’ils s’allouent et qu’ils évaluent eux-mêmes.
Le texte adopté par le Sénat en 1997 ne va pas jusqu'à l'abolition de l'immunité. L'assemblée ne doit plus donner son autorisation que pour l'arrestation d'un parlementaire ou pour son renvoi devant une juridiction. Pour une instruction, aucune autorisation ne doit plus être demandée. Cependant, pour protéger le parlementaire contre des poursuites engagées à la légère ou d'inspiration politique, on a prévu une sorte de sonnette d'alarme : à sa demande, l'assemblée dont il fait partie peut décider, à la majorité des deux tiers, de suspendre les poursuites… Sauf le cas du flagrant délit, comme écrit plus haut, qui rétablit une égalité entre le parlementaire et le citoyen ordinaire.
Dans le cas Wesphael pourquoi pourrait-on demander l’annulation de la procédure ?
La nuit des faits, BW a déclaré qu'il était parlementaire. Tous les feux rouges se sont allumés. Il y a immédiatement eu un contact entre le juge d'instruction et le parquet général pour aboutir à la conclusion qu'il fallait traiter ce dossier comme un flagrant délit, ce qui permettait de passer outre à l'immunité parlementaire de BW.
Où y avait-il un flagrant délit?
La juge d'instruction déclare dans son rapport ce qui lui a semblé suspect cette nuit-là: "la chambre est en désordre, le lit a été occupé par deux personnes, il y a des objets sur le bureau, des vêtements par terre, des médicaments et des cannettes dans la poubelle"; C'est avec ça dont on a fait un flagrant délit d'assassinat ! A partir de là, l'enquête a tout fait pour faire coller cette inculpation au dossier.

5 octobre 2016

Une théorie pas si neuve que ça…

Wesphael attendra fin de semaine pour savoir si la justice l’estime coupable ou innocent, par contre le Groupe ING sans demander l’avis de personne à condamner 3.500 employés de la banque en Belgique (attendu que dans des affaires de ce genre la direction exagère les chiffres pour avoir l’air de faire un geste après négociations avec les syndicats).
À l’annonce de la nouvelle, les représentants de la Nation ont crié beaucoup, fait naître de folles espérances à ceux qui vont perdre leur boulot, pour finalement avouer leur impuissance contre les puissances économiques qui font le monde ce qu’il est.
On a même vu le premier ministre régional Magnette annoncer à tout le monde l’auto augmentation du CO d’ING qui s’est fait un petit plaisir supplémentaire de 28 %.
Et alors ?
Ne sommes-nous pas plongés dans les mêmes pièges que le personnel d’ING, en qualité de clients ?
Toutes les banques rémunèrent dorénavant les avoirs placés à 0 %, peut-être que pour bientôt elles vous demanderont un petit quelque chose pour garder vos sous. C’est un véritable traquenard puisque si vous retirez les quelques euros qui vous restent, grâce au gouvernement qui l’a décidé, vous ne pouvez faire aucun achat au-dessus de 3.000 € en liquide sans justifier la provenance de votre argent. Sous le matelas n’est pas une origine admise. Donc si vous voulez changer votre bagnole au-delà du montant légal vous ne le pouvez plus sans le sortir d’une banque.
Si ING flanque à la porte du personnel en pagaille, c’est aussi grâce à l’obligation de tous d’avoir un compte quelque part pour vos rémunérations qui y sont versées et vos paiements que vous faites dans ce qui reste d’espaces publics des banques ou chez vous sur votre ordinateur.
Quelque part, nous faisons le jeu de la banque en nous substituant aux personnels licenciés. Évidemment notre travail n’est pas rémunéré. Vous payez déjà chaque opération sur votre compte, alors qu’après votre ordinateur (un abonnement pour Internet), c’est une autre machine qui finit l’opération.
En réalité, ce système roule sans personnel ou fort peu.
Par contre, il est loin d’être gratuit, les actionnaires perçoivent eux des rapports avec leurs capitaux placés en actions et obligations à deux chiffres (minimum 10 %).
Voilà sur quoi débouche le progrès en matière d’institution bancaire.
Et dire qu’en 2009/10 l’État, c’est-à-dire nous, pouvait racheter machines et mobiliers pour une poignée d’euros !

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Alors le blabla des autorités !... La tronche de Reynders à la télé venant nous raconter qu’il avait sauvé l’emploi de milliers d’employés de banque… et on l’a cru !
L’explication du porte-parole d’ING de l’essorage bancaire actuel tient en quelques mots : on détruit des emplois, des locaux et des machines pour faire un vide créateur ! Que n’en fait-on également dans les conseils d’administration pour libérer la banque de ses parasites, comme on le ferait pour un chat qui a des puces.
La théorie de Shumpeter qu’a essayé de démontrer la haute direction, désigne le processus continuellement à l'œuvre dans les économies et qui, en principe, voit se produire de façon simultanée la disparition de secteurs d'activité économique conjointement à la création de nouvelles activités économiques. C’est là que ça coince, puisque la destruction dans le cas d’ING et de bien d’autres entreprises, notamment Caterpillar, voit disparaître une fabrication ou un service qui n’est remplacé par rien, sinon par un mécanisme automatisé. C’est ainsi que Mittal éteint les hauts-fourneaux à Seraing, mais ne les remplace pas par d’autres activités. On appelle ça des destructions créatrices, en réalité ce sont des destructions tout court.
C’est donc bien d’un autre processus économique lié au progrès de l’électronique qu’il s’agit, caractérisé par des restructurations sans initiation d’industries nouvelles.
Nous assistons à un tournant du système capitaliste, celui d’une automatisation générale et d’une rationalisation drastique qui touchent les couches les moins bien payées du management industriel.
Jusqu’ici le système a fait illusion et peut-être même a-t-il été à la base d’un certain progrès social, aujourd’hui il n’est plus qu’à la base de désastres et d’une nouvelle forme de pauvreté, celle du travailleur qui exerce un métier qui ne le nourrit plus.
Ce système évolue très rapidement vers une appropriation des productions automatisées, afin de promouvoir une seule branche d’activité, celle du luxe et des produits dérivés afin de rendre encore plus scandaleuses les différences entre le parasitisme financier et le travailleur honnête.
Avant de parler de catastrophes climatiques, il faudrait d’abord ouvrir les débats à l’échelle mondiale sur la dérive du système capitaliste. Il se pourrait même qu’en réglant le second, il ne soit plus nécessaire de régler le premier.
Sinon, pas besoin de la théorie de Schumpeter pour détruire. Une colère populaire, quand elle part, malgré les forces de police du côté conservateur bien entendu, on ne sait pas quand elle s’arrête. Il y a aussi des théories là-dessus.

4 octobre 2016

Trumperie sur la marchandise.

Oui, il y a des milliardaires stupides. Amasser de l’argent n’est pas une preuve d’intelligence. Tous les Américains ne sont pas fous. La preuve, ils éliraient Trump à la présidence que si une crise de démence affectait 50,01 % des électeurs au mauvais moment !
On verra bientôt aux USA une nouvelle maladie envahir les cabinets de psy : la trumphilose, un genre de dépression nerveuse avec des bouffées d’angoisse.
Si Trump galvanise une partie des Américains, par contre, ceux qui réfléchissent au phénomène capable d’imaginer un mur entre le Mexique et les USA, pousser sur le bouton de l’arme atomique par inadvertance, refuser les musulmans à la frontière et couvrir Poutine d’éloges, courent inévitablement le risque d’un burnout trumpique des fois que ce serait l’Amérique raciste qui l’emporterait, sur la résignation et la raison, en faveur de Madame Clinton.
Que le parti des Républicains ait produit un phénomène comme Trump en dit long sur l’état mental ou plutôt sur la lassitude d’un bon tiers des Américains dans une société capitaliste qui tourne à la confusion du genre.
D’autant que les Démocrates sont représentés par Hillary Clinton, une femme dont le programme n’enthousiasme personne, même pas les New-Yorkais pourtant les électeurs de son fief !
Étranges élections dont l’issue reste incertaine à un mois du verdict !
Comment expliquer l’étonnante corrélation entre la désillusion américaine sur la démocratie et celle non moins visible européenne ? La crise financière vieille déjà de huit ans n’est pas seule en cause. Il y a partout l’effondrement bien visible d’une classe moyenne inférieure qui pourrait peut-être amorcer un semblant de réponse partielle.
À force d’infantiliser le citoyen pour faire du show et du profit, les marioles aux commandes risquent la mort du système qui les a trop bien nourris en asseyant, peut-être, Donald Trump dans le bureau ovale.

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Pur produit fantasmé du self-made-man qu’il n’a jamais été, Trump est en train de toucher au genre populiste, qu’il ne maîtrise pas, dans la mentalité simpliste du type qui croit tout savoir parce qu’il est riche, conforté dans cette idée par un entourage qui lui lèche les pieds et le détermine à être grossier.
Poutine n’est pas le seul supporter de Trump. D’autres forces obscures adoreraient le voir entrer à la Maison Blanche. Daech le souhaite ardemment aussi. Pour cela, les islamistes maintiendront par tous les moyens l’anxiété de la foule et si possible, monteront un nouvel attentat.
En cela, le staff de Clinton a tort de minimiser l’impact d’un attentat sur l’opinion, en niant à l’avance la possibilité de le pouvoir faire. La meilleure police du monde ne pourrait garantir à 100 % la tranquillité des citoyens sur cette question délicate. Si un malheur survenait, c’est assurément Trump qui rassurerait le plus les Américains. Les Démocrates pourraient alors avoir des inquiétudes sur l’issue du scrutin.
Il faudrait donc, par précaution, qu’Hillary embraie sur la question et de ce point de vue, se montrer aussi agressive que Trump sur les islamistes potentiellement dangereux qui sont disséminés dans la société américaine. Pas trop n’en faut, évidemment, le but n’étant pas d’ajouter la peur à la peur, c’est toute la difficulté d’aborder les sujets de Trump, sans faire du Trump.

3 octobre 2016

La java des cloportes.

Trois jours de suite à commenter des sondages, c’est beaucoup !
Pourtant comment résister à l’envie de remettre le couvert après l’exercice de « C’est pas tous les jours dimanche » consacré à… la poussée du PTB sur les derniers sondages.
Je ne l’aurais pas fait si Michel Henrion, l’ancien porte-parole de Guy Spitaels, n’avait pas ironisé sur les salaires de Marco Van Hees et surtout Sophie Merckx, médecin dans un centre médical dans lequel volontairement elle ne perçoit que 2.000 euros pas mois.
Je ne trouve pas de mots pour dire toute mon admiration à ce dévouement exceptionnel dans la société du fric, de la part d’un médecin, pour mettre en accord la pratique de son métier et son engagement politique et voilà que ce cloporte opportuniste de Henrion viendrait gâcher mon plaisir, avec des arguments d’une grande bassesse tentant de nous faire croire que c’est de la démagogie ou, pire, qu’il y a un effet de propagande à chaque pose de sparadrap !
Alors, revenant en arrière, je me suis ressouvenu de la présentation de la commère de RTL, Deborsu soi-même. Admirez la technique. Deborsu présente les invités du PTB. Il a relu cent fois son morceau de bravoure et présente Marco Van Hees et Sophie Merckx. Il doit pour compléter le tableau signaler le livre « L’homme qui parle à l’oreille des riches » dont l’auteur est présent devant lui, Marco Van Hees. Alors qu’il est plus difficile de retenir un nom propre que le titre d’un livre, surtout quand il s’agit d’une phrase parodique qui fait référence à un film « l’homme qui parle à l’oreille des chevaux ». Que fait-il le roué concierge de RTL ? Avant de dire le titre du livre, il s’arrête une seconde et feint de regarder sa fiche, comme s’il découvrait pour la première fois ce que Van Hees a écrit et qui lui échappe. Manque de bol, on peut regarder cent fois la séquence au magnétoscope, son regard passe au-dessus de sa feuille, il ne lit pas le titre qui ne lui échappe donc pas. Il emploie une technique de dérision que les examinateurs connaissent bien, à seule fin de déstabiliser un élève qu’ils ne blairent pas. Ici, Deborsu veut faire savoir deux choses, la première c’est qu’il ne lit pas des torchons et que celui du PTB en est un, la preuve il ne connaît pas le titre, la seconde consiste à ne pas être trop empressé dans sa présentation afin que son public n’imagine pas qu’il pourrait être d’accord avec l’extrême gauche.

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Pour le reste, Georges-Louis Bouchez, VRP (Voyageur Représentant Placier), est requis par le MR pour le réquisitoire sans appel du PTB. C’est ce qu’il fera avec des arguments du temps de la guerre froide. Je conseillerai donc à Sophie Merckx et Marco Van Hees, s’ils sont encore invités par Deborsu et sa bande de joyeux drilles, de mettre trois ou quatre montres à leurs poignets, d’autant que franchement, dans une émission sur la progression d’un parti, venir passer des images de Staline et de Churchill avec des sous-entendus gros comme le bras sur Cuba et Mao, c’est un peu comme si on demandait à Di Rupo pourquoi on ne l’a jamais surpris dans les bosquets de l’aire de repos de Spy avec Jean-Charles Luperto ou si Reynders est avec les Michel, ce que Sarko a été avec Chirac !
On se demande pourquoi les électeurs sont si remontés contre le personnel politique et le personnel chargés d’informer les téléspectateurs ?
Mais parce que ce sont des gens de pouvoir liés entre eux et qu’au moment où il serait indispensable de dire franchement les choses, on ne trouve plus personne.
De toute la bande de crabes, finalement, c’est Pascal Dewit qui tire son épingle du jeu. Manifestement, il n’aime pas le PTB non plus, cependant il remet les choses à leur place honnêtement et resitue l’événement majeur dont on a le moins parlé sur le plateau : le glissement de l’opinion vers le PTB !

2 octobre 2016

Chez Laurette…

La réplique au sondage désastreux pour les socialistes n’a pas tardé. C’est Laurette Onkelinx qui s’en est chargée. Et qui attaque-t-elle en priorité ? Mais le PTB pardi ! un parti ouvrier qu’elle devrait plutôt regarder avec bienveillance puisqu’en principe le PS devrait poursuivre le même objectif.
Et où le fait-elle ?... dans le journal l’Echo, celui des informations économiques, financières et politiques; pour gérer votre portefeuille,...
Le même qui publie à côté de la passionaria du portefeuille (28 ans de mécénat des Belges), l’interview d’une autre célébrité, madame Milquet. Ce qu’elle dit est irrésistible « Être coupée en plein vol comme je l’ai été je ne le souhaite à personne ». On ne le lui fait pas dire. Ça s’appelle encore « flagrant délit », madame Milquet, « être coupée en plein vol ».
Revenons à la passionaria des faubourgs huppés de Lasne et à son interview dans L’Echo.
« Quand Raoul Hedebouw (PTB) dit qu'il peut monter au pouvoir dans 2 ans et changer les traités européens, il ment » et de conclure « Ce n'est pas possible et ça confirme ce qu'il a déjà dit: avant 10 ou 15 ans, ne vous attendez pas à voir le PTB au pouvoir. »
Voilà un bel aveu d’impuissance de la patronne en second du PS !
Mais qu’est donc venu faire Di Rupo au gouvernement à la législature précédente, sinon gérer les biens et les avoirs de la bourgeoisie belge ? Est-ce bien le rôle d’un parti qui compte dans ses rangs des électeurs parmi les plus pauvres de Belgique ?
Selon l’ex-sérésienne, on ne peut rien tenter contre les traités européens, l’Europe dans son ensemble, la finance internationale et le commerce mondial, seulement dans dix ou quinze ans, dit-elle. Quel terrible aveu d’impuissance !...
Ainsi, ce n’est que dans dix ou quinze ans, quand cela ira tellement mal qu’une lame de fond soulèvera les exploités qu’on pourra changer la donne… mais alors, elle avoue que son parti en s’associant au pouvoir bourgeois fait une politique exécrable qui trouvera son apogée le jour où les travailleurs en auront vraiment marre. C’est ça la politique du PS ?
Je me demande si elle est bien consciente de ce qu’elle dit.
Et la presse qui s’est empressée de reprendre l’interview dans l’Echo ne vaut guère mieux qui n’a pas relevé ses propos.

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Je crois au contraire que Monsieur Hedebouw a raison et que l’on peut changer la donne tout de suite et même pas dans deux ans. Cela s’appelle donner un coup de pied dans la fourmilière. L’exemple vient de Hongrie et de son extrême droite, ce qui signifie qu’il n’est pas téléphoné par la gauche. Viktor Orbán annonce un référendum sur le plan européen de répartition des réfugiés. Je sais c’est immonde et à l’encontre de tout principe d’humanité, mais l’exemple qui n’est pas à suivre montre une autre réalité, Orbán a une stratégie d'isolement qui fonctionne très bien. Le triste sire Juncker en est resté comme deux ronds de flanc. De parlote en parlote, on ne sait pas ce que va proposer le Parlement européen. Après le Brexit, il reste prudent.
C’est bien la preuve que ce qu’Orbán peut faire en pire, un parti de gouvernement comme le PS peut entraîner la gauche à faire ce qui serait bon pour les Belges : un référendum sur les résultats de l’austérité et demander au peuple s’il faut l’arrêter ou la poursuivre. On pourrait en faire autant des Traités européens dont pour certains on a forcé la main des électeurs.
Laurette Onkelinx se trompe encore en attribuant à la politique du gouvernement les mauvais sondages de la colère par rapport au fédéral. « Le PS n'a pas le choix: il doit réussir dans la définition de son nouveau projet ». On le connaît le nouveau projet du PS : Pas touche aux bourgeois !
Le combat pour la justice sociale et le rapport de force entre le capital et le travail, c’est tout de suite. Le PS a les moyens de le faire et s’il ne le fait pas, c’est parce qu’il n’en a pas la volonté. Les dirigeants n’OSENT PLUS ! Leur socialisme militant s’est arrêté à partir des combines du parti avec André Cools, Spitaels, les affaires, le trou de la place Saint-Lambert, Alain Van der Biest, etc. C’est un parti d’affaires dans tous les sens du terme.
C’est donc en toute logique qu’il subit un mauvais sondage. Et ce n’est pas fini. Le suivant sera pire…

1 octobre 2016

L’opinion par téléphone.

Une enquête Ipsos auprès de 2.465 répondants, réalisée du 19 au 25 septembre, portait sur les tendances des partis à la hausse ou à la baisse.
On peut penser ce que l’on veut des sondages, ils sont quand même un indicateur, certes à la grosse louche, mais pas dénué d’intérêt.
Ce qui ressort de celui-ci, c’est la hausse du PTB en francophonie.
Di Rupo ferait bien de se méfier, son PS est en train de prendre le chemin de son homologue français, vraisemblablement atteint du même mal.
C’est tout bêtement le divorce entre la base votante et la direction élue.
Comme le PS français, le PS belge paie les années de gestion du pays dans une perspective qui n’est pas socialiste, mais libérale.
C’est bien connu, le défaut de la gauche c’est de prendre le pouvoir dans une démocratie bourgeoise et de n’en point pouvoir sortir.
Mais outre les désillusions que cela implique, un facteur nouveau et pernicieux s’est introduit dans ces deux partis créant une disharmonie qui n’est pas prête de s’éteindre.
Alors qu’on ne cessait de demander des sacrifices au monde du travail, ceux qui le lui demandaient, entendaient bien conserver leurs privilèges établis par eux-mêmes dans leurs fonctions électives.
Si bien qu’aujourd’hui, non seulement le PS s’est coupé idéologiquement des masses par des programmes adaptés au monde bourgeois, c’est-à-dire ceux de la social-démocratie, mais en plus les chefs se sont établis dans ce monde bourgeois qu’ils devaient combattre, par leurs rémunérations, leurs avantages et leurs à-côtés fructueux.
C’est tellement vrai et apparu dans la crudité des faits que le monde du travail assiste éberlué à cette résistance des milieux parlementaires pour établir enfin des règles pour le non-cumul des mandats et le nombre limité de renouvellement de ceux-ci.
On devrait rappeler à tous ces gens dans les ors et le faste des cabinets qu’on a changé d’époque !
Parfois, à l’occasion de certains faits divers touchant ce milieu privilégié, on est frappé des indemnités de départ, celles de José Happart de la présidence du parlement wallon a défrayé la chronique. À l’occasion du procès Wesphael (1), on apprend qu’outre 50.000 € retenus pour cause d’indemnités possibles des parties civiles, cet ancien parlementaire a bénéficié pendant deux ans d’une allocation proche de 2.500 € mensuel, et encore entre Happart et lui, d’autres se sont logés dans des tarifs qu’un licencié futur d’une banque ou ceux de Caterpillar n’auront évidemment jamais.

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Comment dans ces conditions peut-on défendre des administrés vivant avec moins de mille euros par mois ? Comment dans le besoin, ceux-ci peuvent-ils voter pour des partis politiques qui poursuivent, sans état d’âme l’approfondissement du gouffre qui sépare désormais le peuple de leurs représentants ?
La démocratie si chancelante partout en Europe et, pour ce qui nous préoccupe, si désastreuse en France puisque les huit dixièmes des ouvriers et des exclus du système votent à présent pour le parti de Marine Le Pen, nous avons cette chance que les partis qui paraissent être les plus proches du Front National en Belgique sont, heureusement, dirigés par des maladroits, voire des illuminés (2).
Que le PTB reçoive les déçus du socialisme libéral, ce n’est que justice.
Cependant, il faudra attendre que ce parti et ses confrères européens croissent et prolifèrent partout avant de pouvoir chasser le parasitisme actuel qui pollue le pouvoir. Sinon, si c’est pour faire comme le PS, confronté au Dieu dollar, changer de répertoire et s’engager dans des compromis avec la bourgeoisie dont le peuple ne veut plus, cela ne sert à rien…
Mieux même, la chute du PS risque de renforcer la position du MR. Pour les uns, c’est tant pis, puisque le PS et le MR chassent les mêmes électeurs avec le même zèle pour défendre le système économique. Pour les autres, c’est dommage, car il existe encore quelques petites différences. Le MR, seul parti francophone au pouvoir avec les Flamands, montre qu’il est bien pire que s’il avait dû partager la conduite des affaires avec le PS.
Le débat n’est pas clos. Il est faussé par la crainte qu’à l’électeur de faire pire s’il lâchait le PS.
Voilà pourquoi la claque que ramasse le PS dans l’opinion n’est pas si retentissante.
Ce faisant, l’attentisme est une position intermédiaire.
Il est toujours meilleur de vider l’abcès au plus vite et de renvoyer dans leurs foyers les belles carrières qui se sont faites dans le PS au détriment du monde du travail.
C’est mon opinion, ce n’est peut-être pas la vôtre ?
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1. Wesphael est un tout petit indemnisé et se trouve dans la catégorie la plus basse des privilégiés. Mais son cas est particulier, puisqu’en qualité d’ex leader du parti de gauche, il avait prôné un retour des revenus excédent ceux d’un employé moyen dans la caisse du parti, comme Raoul Hedebouw, président du PTB, le fait pour le sien.
2. Le sondage montre aussi une poussée de La Droite, le parti d'extrême droite, qui monte à 4,3% (+ 2,4%) avec un Parti populaire à 6%.