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La machine à décerveler.

Dans la confusion de ce dépôt de budget tardif, alors que la super Maggie De Block, au fort taux de popularité en Wallonie, est en train d’étrangler la sécu de ses petites mains dodues, où en sommes-nous à la Région, sur la reprise de l’enseignement par Marie-Martine Schyns ?
Après avoir été débarrassés de la brouillonne Joëlle Milquet, les enseignants, si malmenés depuis longtemps dans ce pays, vont-ils enfin être respectés par le pouvoir organisateur, les élèves et leurs parents ?
Miss Circulaire noie l’enseignement de recommandations et d’admonestations intempestives. Sur l’enseignement à domicile (des parents craignent les caïds parmi les élèves), enfin sur l’apprentissage de la morale/philo. Madame Schyns a fait machine arrière sur tous les fronts. On ne parle plus du cours de rien !
Dans sa réponse aux députés wallons, elle a souligné le caractère non contraignant de ses circulaires. C’est comme au rugby, elle tente des essais.
Bref, on s’agite beaucoup dans certains domaines d’organisation pour mieux noyer le poisson de ce qui est un véritable calvaire : être encore dans l’enseignement en 2016.
On cite des difficultés du métier, quand une agression est telle qu’on en parle dans les journaux. Les enseignants sont tous les jours confrontés à des violences dans certaines écoles qui ne sont plus à proprement parler des lieux d’enseignement, mais des salles d’attente avant de passer à la vie active, pour certains et au chômage pour la plupart.
Ces écoles sont des lieux de relégation dans lesquels vivent des enseignants retranchés derrière des pupitres qui sont de véritables fortins de protection et qui ont affaire à des adolescents violents qui le sont, en partie, faute de pouvoir mettre des mots sur leurs ressentiments, parfois légitimes. Des élèves vivent ainsi entre eux, formant de petits gangs, avec leurs mots à eux et que faute de vocabulaire, ils ne savent pas traduire dans un langage clair d’adultes.
La mission de transmission des savoirs est donc fortement perturbée et c’est une farce tragique pour le personnel de voir quelques inspecteurs acoquinés au préfet ou au directeur de l’école « inspecter » les enseignants sur le travail du trimestre écoulé et morigéner, parfois devant les élèves hilares, les profs doubles victimes du système !
Madame Schyns sait cela, puisqu’elle a été enseignante.

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On pouvait l’imaginer cherchant par tous les moyens à rendre aux professeurs de la dignité dans un travail essentiel pour l’avenir, à faire en sorte que les traitements soient en rapport avec les diplômes et qu’enfin et surtout, le maître retrouve le respect que l’on doit à tout travailleur. Enfin, qu’il soit mis un terme à ce déferlement de parents mécontents au comportement injustifiable et qui devraient être perçu comme des délinquants pour voie de fait et outrage. Hélas ! nous assistons au contraire de ce qu’il faudrait faire.
On voit bien d’où vient le mal et quelle est sa nature en rupture avec les valeurs et les savoirs.
La responsabilité des parents est éclatante. Ce n’est pas à l’enseignant de faire l’éducation de la jeunesse, mais aux parents. L’enseignant instruit et n’éduque que par défaut.
Au sortir du primaire, l’enfant devrait connaître outre son béaba, faire une dictée sans trop de fautes, rédiger un texte, et réussir les quatre opérations, les formes des surfaces et le calcul de leurs superficies. On sait qu’il n’en est rien et que dans certaines classes, seul un enfant sur dix à les capacités de passer au niveau supérieur.
Il y a là quelque chose qui devrait déranger Madame Schyns. D’où vient donc cet abêtissement de la population ? Celle-ci est-elle devenue inculte à cause des divertissements qu’on lui propose, le travail qu’elle exécute, les langages divers et variés qu’elle maltraitait déjà fort mal, dans certains cas.
Ce sont des questions gravissimes qui ont besoin de réponses claires. On pourrait associer à Madame Schyns, la ministre régionale de la culture, dans la même panade.
Des solutions sont proposées, la volonté politique n’y est pas.
Madame Schyns ne peut pas déplacer seule des montagnes.
À société globale, tout est dans tout.
La Région n’est pas prête à changer de méthode. Il n’est besoin en cela que de regarder du côté du gouvernement fédéral et par-delà l’Europe, pour comprendre que si des graines de petits voyous existent en primaire, ils sont d’un autre côté, aussi les victimes du broiement de leurs parents par une machine de guerre qui s’appelle l’économie libérale.

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