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Maggie fête halloween.

Maggie De Block, que les Wallons adorent, prône une médecine de jour et, si possible, à la pause de midi. Quoique médecin elle-même, les maladies ne l’intéressent pas. La ministre de la santé est pour la bonne forme au travail. Un malade est un suspect qu’il faut traquer comme faisant du tort à l’économie d’un État qui dépend à 100 % de la bonne santé économique. Depuis que le libéralisme est le crédo suprême, tout le monde devrait se mieux porter, déjà que les travailleuses enceintes font tâche dans le programme de redressement de Maggie.
La libérale veut tuer l’absentéisme dans l’entreprise, à défaut de tuer l’absent tout de suite, afin de le remplacer par un chômeur qui attend à la porte de l’usine jour et nuit. D’autant que les remplaçants jurent tous qu’ils sont en bonne santé et qu’ils ne sont jamais malades.
La ministre souhaite «encourager les entreprises à faire davantage d'efforts en vue d'éviter les maladies». Les industriels auraient besoin de décentraliser les pollutions que leurs entreprises génèrent en montant leurs installations à la campagne au grand air, tout en évitant les courants d’air pour les bronchites qui peuvent entraîner des complications, de redoubler d’attention dans la création d’installations où les accidents de travail sont fréquents, afin de les rendre plus souvent mortels ! Un accidenté est un mort qui s’ignore. Or un mort ne coûte plus rien à l’entreprise. Maggie voudrait rayer l’expression « il l’a échappé belle » du vocabulaire professionnel.
Au ministère de la santé, Maggie a installé un canon anti fraude, les congés de maladie des salariés sont dans le viseur. L’obus est personnalisé par des équipes spécialisées dans la détection des fraudeurs. Des cas défilent dans le viseur. Quand Maggie en tient un dans sa ligne de mire, elle appuie sur la détente. Aussitôt une voiture banalisée sort du garage avec à son volant l’obus, une gentille employée, qui profite du beau temps pour aller voir sa

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tante, mais qui s’arrête automatiquement à la porte du malade délinquant. Comme Maggie est une Open VLD dans l’âme, elle a privatisé son artillerie et partagé son savoir avec les sociétés privées de contrôle des malades. Il faut dire, pour être juste, qu’elle se sert des armes que Di Rupo, dans sa fuite devant l’offensive du général Michel, a abandonnées un peu partout.
Les bombes à fragmentation d’indemnités maladies ont sa préférence. Les effets collatéraux sont terribles. Jusqu’à présent, le salaire du malade-fraudeur reste à charge de l’employeur durant le premier mois de la pseudo- maladie. Ensuite, c’est la mutuelle qui se débrouille avec la justice.
Maggie De Block est scandalisée que ce soit le préjudicié, le patron, qui paie la facture.
Elle propose que l’employeur prenne en charge 10 % du salaire, entre le deuxième et le septième mois, donc débourse encore plus ! À seule fin d’encourager l’entreprise à se défaire au plus vite de ses travailleurs indélicats, dont la direction sent qu’ils vont avoir de longues périodes de maladie. En effet, voyant la prise en charge se poursuivre après son mois d’indemnité, l’employeur serait tellement dégoûté de son malade, qu’il s’en déferait d’une façon ou d’une autre. Maggie ne veut pas savoir laquelle !
La ministre explique vouloir « encourager les entreprises à faire davantage d’efforts en vue d’éviter les maladies », en augmentant le désir de se défaire du malade par un débours supplémentaire, au cas où on hésiterait dans les bureaux à épaisses moquettes.
Ce projet n’a pas encore fait l’objet d’un accord, au sein du gouvernement fédéral, mais Michel s’y intéresse. Le petit Chastel serait amené à considérer les absences de Reynders au soutien de son premier ministre, comme étant un cas avéré d’absence injustifiée, relevant d’une maladie non reprise dans l’index médical, la qualifiant de fraude à l’envie.
Catherine Fonck (CDH) médecin elle-même à ses heures perdues a qualifié ce calcul de monstrueux. Il est vrai qu’on est à Halloween et que certains membres du gouvernement n’ont pas besoin de mettre un masque pour faire peur aux enfants.

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