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Le MR-Post.

Le MR devrait pouvoir se lancer dans l’édition et publier un journal exclusivement réservé aux nouvelles du parti. Car si au fédéral, il ne se passe pas grand-chose, c’est en interne que les libéraux fonctionnent le mieux.
C’est ainsi que Charles Michel avait fait de la création d’emplois sa priorité. L’artiste parle de plus de 100.000 jobs entre décembre 2014 et décembre 2016. Ça ne fait que 50.000 emplois par an, me direz-vous, mais Charles en fait un triomphe personnel. Quand on considère les tripatouillages des catégories du chômage, les exclus qui tombent des statistiques comme ceux qui ont retrouvé un emploi, la venue sur le marché du travail des nouvelles générations, ce résultat est médiocre voire négatif. Mais la gazette MR chavire de bonheur et pense tout le contraire.
L’Institut des comptes nationaux vole au secours du MR, les journaux tendent une oreille bienveillante et Chastel prend son mégaphone pour propager la nouvelle. Alors…le Premier ministre sur Twitter se couronne lui-même.
Une autre manchette du MR-Post est réservée au tonitruant Denis Ducarme.
Il est absolument nécessaire qu’on parle de lui au moins une fois par semaine. Il en va de la pérennité de la liberté d’entreprendre. Cette fois, le baryton martin que le monde libéral adore en chef de groupe à la chambre, réclame un cordon sanitaire vis-à-vis du PTB, tout comme les partis démocratiques le pratiquent vis-à-vis de l’extrême droite. Voilà bien où le bon rougeaud qui semble sortir à chaque interview d’un banquet bien arrosé veut en venir : les pensées au-dessus ou en dessous des siennes qui dépassent de plus de deux centimètres doivent être interdites !
Cette conception particulière de la liberté d’expression lui est venue à la suite de convergences possibles entre Ecolo, le PS et le PTB ! En effet, si cette alliance survenait, le MR éprouverait davantage de difficultés à caser ses créatures en Région wallonne, ce qui serait dommage pour la caisse du parti.
De cet altruisme fécond, Chastel s’en est ému aussi. Que deviendrait ce malheureux si Charles Michel reprenait du service au sein du parti au cas où il ne serait pas dans le prochain gouvernement ? Vous voyez Chastel retourner à Charleroi tonitruer sur les banquettes du Conseil communal ?
Le MR-Post sait aussi taire les nouvelles qui font ombrage à la mondialisation heureuse, portent atteinte à l’honneur du parti et sont de nature à nuire aux avancements des chefs. C’est ainsi que la star déclinante, mais star tout de même, Didier Reynders a été entendu il y a un mois par la justice dans le cadre de l'affaire Kazakhgate. C’était il y a un mois. Personne n’a rien su. Le motus et bouche cousue a bien fonctionné avec les journaux bruxellois confrères du MR-Post.

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C’est seulement aujourd’hui que les lecteurs du Soir ont appris qu’aucun grief n'a été retenu contre le ministre. Quant à connaître les questions qui ont été posées et éventuellement ce que la justice lui reprochait, cela fait partie des mystères insondables des abysses de la pensée élitiste qui est l’antithèse du populisme.
À peine sait-on que les enquêteurs du parquet étaient mandatés par l’OCRC (l’Office Central pour la répression de la corruption. Cela doit encore être une fameuse planque, puisque c’est quasiment la première fois que le grand public a connaissance de l’existence de l’OCRC.
Que les fans de Didjé ne dépriment pas, c’était uniquement pour demander à Reynders s’il avait eu connaissance d’une quelconque embrouille de Bel Armand.
Didier a donc immédiatement établi la vérité : il ne sait rien ! Il est innocent. Avant qu’on ne l’interroge, il ignorait jusqu’à l’existence de Sodiev. Quant à de Decker, il ne savait même pas qu’ils étaient presque voisins ! Ils ne se sont vus qu’une fois l’année dernière en tondant les haies. Reynders aurait emprunté la Black&Decker de l’autre, ajoutant tout de suite qu’il la lui aurait rendue le jour après, croyant jusque là que l’OCRC enquêtait sur la disparition de la coupeuse de haies de Monsieur Armand.
Les enquêteurs se sont confondus en excuses, aucun élément d'enquête « troublant » ne justifiait d'entendre en priorité M. Reynders. Cette dernière info d’excuses sera probablement à la Une d’une prochaine édition. Par scrupule et désir de garder sa place, le malheureux de service aurait intérêt de retirer « troublant » qui pourrait prêter à équivoque dans la nouvelle mouture.

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