L’UE se gadgétise.
Que ce soit un garde du corps de Rayyip Erdogan qui ait abattu l’ambassadeur de Russie à Ankara n’arrange pas le pouvoir autoritaire du Turc qui aurait préféré un Syrien ou mieux un Kurde. Tant pis ! Poutine a trop besoin d’Ankara pour faire les gros yeux à son ami.
L’Europe tient toujours le même Erdogan en grande estime. Combien de temps encore cette comédie va-t-elle durer ? L’Europe est-elle si dénuée de moyens qu’elle soit obligée de filer des patins à ce dictateur qu’elle soudoie en lui passant des enveloppes sous la table, pour qu’il garde au chaud les réfugiés qui viennent de partout ?
Le dernier sommet européen s’est ficelé en une journée. L’apothéose a été le dîner de gala.
Un Jean-Claude Juncker en ébriété n’est pas si exceptionnel et on aurait pu attendre de nos hyper-compétents, autre chose qu’un gueuleton, surtout que Miss May, la British, avait pris la porte de service pour ne pas avoir à trinquer avec ceux dont elle espère faire les poches en les quittant.
L’impasse sur les Turcs et la montée des partis d’extrême droite font la preuve qu’il y a le feu à la porte de la maison. Il aurait été intéressant de savoir comment l’Europe imagine son avenir.
Peine perdue, nos grands délégués ne sont pas là pour dénoncer leurs collègues affichant des idées peu porteuses d’Europe.
C’est tout juste si le ministre autrichien des Affaires étrangères autrichien a parlé du blocage au processus d’adhésion de la Turquie. On l’a fait à voix feutrées en s’assurant qu’Erdogan n’écoutait pas derrière une porte.
L’Europe n’a pas d’armée et ne peut pas montrer ses muscles dans un monde où chacun compte ses divisions blindées.
L’Angleterre une fois retranchée sur son île, la France sera la seule puissance capable de montrer des militaires à l’étranger. Sans armement et sans remplissage des casernes, l’Europe se réfugie derrière le bouclier américain à chaque coup de tonnerre. Trump-le-dingue va faire président dans trente jours, c’est du jamais vu. Si la France est la seule à avoir une armée valable, elle n’est quand même pas une puissance de premier plan de ce côté-là. Donald l’a dit, il faudra que l’Europe paie les prestations des Marines à l’OTAN !
Cela nous conduit directement à la politique que nous menons face à la Russie de Poutine et dans l’ardeur que témoignent les Ukrainiens pour l’Europe (On les comprend).
Mark Rutte, quasiment l’homologue de Bart De Wever, en qualité de premier ministre néerlandais pousse à l’abandon des Ukrainiens à leur propre sort, ainsi qu’à toute aide financière de l’UE, comme il s’oppose à l’idée d’adhésion à l’UE. On peut ne pas le suivre, mais en cas de coup dur avec Poutine, ce n’est tout de même pas l’armée française qui pourrait résister aux Cosaques !
Les adhérents à l’UE de l’Europe de l’Est font le dos rond avec leur grand voisin. Quand on n’a pas les moyens de résister, on se fait tout petit, logique.
Au fameux banquet du soir qui ne fut pas celui de Platon, personne n’aborda la question de la Chine qui s’est autoproclamée membre donneur de leçons de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). L’Europe n’est pas prête à changer de chemise. On attend l’arrivée de Trump qui s’agite beaucoup quand on parle de la Chine. Peut-être bien qu’une fois Barak Obama licencié, il se rendra à l’évidence que les USA doivent tellement de dollars à Pékin, qu’il vaudrait mieux ne pas trop la ramener.
Juncker étudie des mesures visant les pratiques commerciales déloyales. La Chine en est malade de rire. Quand Juncker étudie quelque chose, on a de belles années devant soi pour réagir !
On passe sur l’Italie aux premiers postes du flux migratoire, pour revenir sur le seul grand, vaste et beau sujet de nos élites : les postes à pourvoir. Martin Schulz quitte ses fonctions pour se consacrer à la politique allemande. C’est juré, il n’ira pas chez Goldmann Sachs comme Barroso.
Ça fuse et ça grouille de partout. Président de l’UE, le fromage est superbe ! Pas de responsabilité, du m’as-tu-vu à longueur d’année, Van Rompuy a vécu le triomphal parcours comme dans un rêve !
C’est en janvier que tout se décide. Le parlement de l’UE sera un champ de bataille.
On se demande si Reynders ne serait pas tenté ? Il est vrai que trop de Belges dans l’assiette au beurre, cela fait désordre. D’autant qu’il y en a deux, après Didjé, qui postulent sous nos couleurs, Helga Steven (N-VA) et l’inusable Guy Verhofstadt, candidat de tout ce qui bouge à l’UE
D’autres noms circulent, Antonio Tajani, un Italien du clan Berlusconi, la droite dure du CCE, Gianni Pittelli, le socialiste, etc.
Et cela sous les yeux du public européen qui s’en fout, mais qui s’en fout à un point que le désintérêt devient un gouffre abyssal.