Appel d’air.
Mine de rien, le calvaire de Cambadélis, le secrétaire du parti socialiste français, est celui de tous les dirigeants socialistes intégrés dans le système libéral. Le PS belge ne sortira pas indemne de ce qui est bien la punition par les électeurs, de l’abandon de l’idéal socialiste pour le consumérisme désormais utopique d’une mondialisation heureuse de l’économie.
À cet égard, l’élection interne au PS du candidat à la présidentielle française sera éclairante.
La disparition quasi complète du PS français pourrait être chose faite aux élections législatives qui suivent désormais celle du président.
Partout en Europe, les PS d’appoints au règne conservateur libéral, sont contestés par de nouvelles figures plus jeunes et plus en adéquation avec les vrais problèmes des masses populaires.
Des inconnus surgissent d’en-dehors ou du dedans des PS pour secouer le cocotier. Nous ne les connaissons pas encore ou mal, mais le public va vite combler la lacune, malgré les réticences de la presse, entièrement dévouées au conservatisme libéral dont les PS font partie.
C’est Owen Jones pour l’Angleterre, Raoul Hedebouw pour la Belgique, Giuseppe Civati pour l’Italie, Marion Matias pour le Portugal, Rita Maestre et Rosa Martinez pour l’Espagne, enfin Stefan Walker pour l’Autriche.
Ils sont encore pour certains « to be higt noon », vous ne tarderez pas à les mieux connaître, malgré la sourde hostilité des médias à leur égard.
Dans la petite liste ci-dessus, je n’ai pas intégré un « petit nouveau » français, pour la bonne raison que les « petits nouveaux » sont presque tous de « grands anciens ».
Je voudrais juste dire un mot de Charlotte Marchandise-Franquet, adjointe déléguée à la Santé à la maire socialiste de Rennes Nathalie Appéré, dont la singularité a été d’être élue par la nouvelle manière citoyenne de faire une primaire : « en ligne » ! Des internautes « LaPrimaire.org. » ont organisé une primaire pour le moins originale et sans doute appelée à un grand avenir. L’événement a eu lieu du 15 au 30 décembre.
Les participants (32.685) ont choisi Charlotte Marchandise-Franquet parmi les candidat(e)s.
Ce n’est qu’un début. On pourrait imaginer que des centaines de milliers d’utilisateurs de la Toile se prennent au jeu, établissant ainsi une sorte de plébiscite dont le principe de loyauté serait garanti par le nombre. En effet, si l’on peut électroniquement « forcer le destin » dans les petits nombres, cinq cent mille, c’est déjà plus difficile.
L’aventure avait débuté au printemps dernier, plus de 500 postulants s'étaient lancés dans l'aventure. Parmi eux, 215 avaient élaboré un vrai programme. Le processus de sélection, confié à chaque fois aux internautes, a permis d'en retenir seize, puis seulement cinq finalistes. Outre Charlotte Marchandise-Franquet (1), 42 ans, consultante-formatrice, deux médecins, l'un de 31 ans, l'autre de 42 ans, un avocat de 59 ans, et une professeure de 30 ans s'étaient qualifiés pour le second tour.
Reste à savoir si la gagnante ira jusqu’à se lancer réellement dans la course à la présidence. Compte tenu de l’originalité de son parcours, ce ne sera pas chose facile de décrocher 500 parrainages.
Tout dans cette initiative singulière est un réconfort pour les démocrates frustrés que nous sommes devenus. Cet exercice original touche tous les Internautes, c’est-à-dire presque toute la population aujourd’hui. Il répond aux besoins d’éducation politique et de sens critique qui manquent tragiquement dans les couches populaires. Il remet à égalité « homme/femme » dans l’anonymat partiel d’une candidature.
C’est une opportunité pour tous en politique, adoubant l’élu sans l’apriori de l’âge, du sexe, de la couleur de la peau et des études faites, même si dans la première expérience, ce sont des intellectuels diplômés qui ont fait surface.
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1. Charlotte Marchandise-Franquet avait été élue au conseil municipal de Rennes sur une liste écologiste et de gauche, au titre de la "société civile".