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C’est tout l’Homme !

J’adore la nouvelle théorie de l'évolution de l’Homme qui explique sa prolifération et, par voie de conséquence, sa disparition certaine. (1)
L’extinction des dinosaures au Crétacé-Paléogène il y a 66 millions d’années environ coïncide avec l’extraordinaire développement des mammifères, et l’Homme parmi eux, d’abord tout petit, puis jusqu’à nos « mètre nonante » d’aujourd’hui, plusieurs dizaines de millions d’années de Darwinisme.
Cette ascension nous la devons à un seul facteur.
Sans arme naturelle, de la taille d’une musaraigne à nos débuts, vu notre état de grande faiblesse, un seul mot d’ordre : la fuite !... une peur bleue de tout. Notre cortex a enveloppé de suffisance notre cerveau de l’époque, et pourtant, c’est encore lui qui nous fait fuir devant tout ce qui bouge, des attentats de fanatiques, à la pauvre vieille qu’on écrase sur un passage protégé au volant d’une grosse voiture et qui nous l’a fait fuir sans la secourir. La peur nous hérisse toujours le poil. La fuite est sa conséquence.
Tout l’homme est là-dedans.
La lâcheté est une sorte de réflexe naturel. Voyez les grands sauriens du passé, les ptérodactyles, les iguanodons et même le fameux Tyrannosaure Rex, dès qu’une feuille d’un buisson tremble un jour sans vent, crac… les voilà à sauter dessus et à saccager l’endroit. L’intrépidité, ça paie une fois sur deux. On ne sait pas. Parfois ça tourne vinaigre. Mais c’est trop tard, quand il y a erreur. Nos ancêtres, eux, si démunis, une feuille qui tremble, une patte qui dépasse des fougères, pas question de sonder le buisson. Prudence extrême !... C’est ça qui nous a conduit sain et sauf jusqu’à aujourd’hui.
Nos cousins, les singes, ont conservé ce sens de la fuite éperdue. Vous faites un safari photo, vous n’en voyez aucun, sauf ceux qu’on a soudoyés et qui sont presque devenus les auxiliaires des gardiens du parc « naturel ».
À la différence d’eux, nous sommes descendus des arbres où nous avons vécu tétanisés sur les plus hautes branches, à cause d’un accident géologique, une déchirure de l’écorce terrestre comme il s’en passe encore, mais celle-là gigantesque, transformant la forêt en savane, un demi continent qui fiche le camp à l’aventure.
Dans les hautes herbes, plus question d’abri quelque part, monter aux arbres devient impossible. Où aller ? Ce qui allait devenir l’Humanité était à un tournant, près à virer tunnelier, voisin du lapin. Dans sa peur panique de se voir bouffer par un grand fauve, un ancêtre a saisi l’intérêt d’avoir une grosse pierre à la main, puis un bâton, puis à le tailler en pointe pour le planter dans le ventre d’un ennemi. Toujours par manque de force et prudent comme pas un, conseillé par la frousse, c’était parti pour deux à trois cent mille ans de fatuité progressive, de règne de la force, de la pierre à l’arbalète. Quand « l’acier fut forgé », le tank de 60 tonnes, l’arme suprême atomique, rien n’y a fait. L’Homme a toujours peur !
Depuis les débuts, peur de tout, de l’ombre, de ce qu’on ne voit pas derrière-soi, de ce qu’il y a dans l’armoire, dans la maison du voisin, de l’amante qui pourrait mettre quelque chose dans votre verre ou consulter des sorciers pour vous jeter un sort !

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Tout de suite, dès qu’on a compris qu’avec un javelot, une hache de silex, on devenait les maîtres, l’Homme, ce petit caïd des cavernes, a sombré dans la paréidolie (voir des formes dans les nuages, dans l’assemblage des concrétions d’une grotte, etc), puisqu’il avait moins peur des prédateurs, il fallait en inventer. Il a cherché dans l’invisible, comme du temps des fourrés aux feuillages tremblants. Il s’est inventé des dieux. Il les voyait dans les aspects effrayants d’une roche, d’un arbre. Il a cherché des silhouettes hostiles ou protectrices dans les nuages, toujours poussé par cette diarrhée irréductible de la peur !
Il ne lui restait plus qu’à se mesurer à ses semblables aux noms des dieux, de ses fantasmes et de ses superstitions, devenant le nouveau Tyrannosaure Rex.
L’Homme moderne a pris goût à la domination de la nature et de ses semblables. Il a de l’industrie et une sorte de joie mauvaise qui exorcise la peur. Il s’entoure d’esclaves et de femmes subjuguées par dix mille ans d’imposture.
Après avoir tremblé pour tout, comme tous les grands peureux, sa relative position au sommet du règne animal l'enivre. Il ne se sent plus faible, il est le roi ! Il faut qu'il saccage, domine, brutalise... mais dans la sécurité d'un corps de garde, d'un bunker ou d'un conseil d'administration.
Les plus malins ont inventé de nouveaux dieux à l’usage de leur clientèle. Des dieux aussi fantasmés que l’arbre bizarre ou le monolithe biscornu, plus efficace pour soigner la trouille de l’ancestral réflexe. Les prêtres devinrent les interprètes de l’incompréhensible, bien humains, tellement même qu’ils ont paré leur maître de tous leurs vices et penchants criminels.
Le Dieu unique était créé ! Le malheur fait qu’en 2017, ils sont à plusieurs. Les peurs continuent.
On voit le résultat.
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1. Une espèce peut disparaître par la rareté et sa reproduction contrariée, mais aussi par sa prolifération. Un exemple : les virus et les microbes. Au lieu d’équilibrer leur nombre puisqu’ils vivent en prédateurs sur d’autres êtres vivants, ils n’ont qu’un seul objectif croître par le nombre et ainsi tuer ce qui les faisait vivre en mourant avec lui. C’est tout l’homme ! Comme les virus, il n’a pas le réflexe de survie de groupe, c’est une intelligence consumériste. Il scie la branche sur laquelle il est à califourchon depuis son apparition. Il travaille avec acharnement à sa disparition. C’est un esprit eunuque doté d’un sexe prolifique.

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