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D’un scandale à l’autre…

Le scandale de Publifin (1) met en lumière un autre scandale celui des Provinces elles-mêmes, avec leur coût exorbitant et leur inutilité manifeste, depuis la réorganisation de la Belgique en Fédérations régionales.
Tout le monde s’en rend compte. Seuls les citoyens posent la question. C’est qu’une part considérable du personnel politique et administratif est liée à la survie de cette institution obsolète et comme ce n’est pas le citoyen qui vote les lois et que cette survivance fait prospérer ceux qui les votent, on aura compris que la Belgique n’est pas prête à rationaliser ses institutions démocratiques.
Il ne faut pas perdre de vue que cette rationalisation allégerait de beaucoup les taxes et impôts de toute nature du citoyen déjà accablé par toutes celles qui se justifient un peu plus.
Du temps de la Belgique unitaire, les Provinces étaient l’œil ouvert du pouvoir central, sous-entendant celui du roi. Les Provinces dépendaient directement du gouvernement et indirectement de Laeken.
Un nombreux personnel, dont certains emplois à gros revenus, font des Provinces une tarte à la crème pour les partis traditionnels.
Le Collège provincial se compose de 6 députés (anciennement députés permanents) élus par le Conseil provincial, auxquels se joint le Gouverneur, sans voix délibérative. Le Collège provincial est responsable devant le Conseil provincial. Le Conseil provincial et le Collège provincial peuvent faire des règlements et des ordonnances de police dans les matières d’intérêt provincial.
Bien entendu cette structure de type parlementaire fonctionne avec un nombreux personnel administratif, dont pourrait utilement profiter les services communaux et régionaux et ainsi qui ne perdrait pas un seul emploi, dès lors qu’il rendrait service à la population d’une manière plus efficace.

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Cette armée mexicaine commence par son chef (9 Provinces = 9 chefs) dont on se demande qui il sert, avant de se poser la question à quoi sert-il ? Il est à la fois Commissaire du Gouvernement wallon, a des compétences issues des autorités fédérales et de la Communauté française, enfin il a la tutelle administrative sur les communes et à l’ancienne responsabilité du maintien de l’ordre au temps où l’État envoyait ses gendarmes flinguer les mineurs en grève sur les corons.
Le Conseil provincial se compose de 47 à 84 membres élus directement. Les élections se déroulent tous les six ans avec les élections communales.
Cette autorité n’a plus aucun sens ni intérêt, sinon distribuer des décorations, recevoir le roi et sponsoriser les sociétés folkloriques, à tel point que c’est la Région qui a décrété le 11 février 2004 qu’elle se substituait à l’ancienne loi provinciale.
Un échelon plus bas, c’est le micmac, chaque province organise sa popote intérieure séparément des autres. On voit d’ici les disparités et les abus possibles !
Dans ce système "démocratique" où les représentations de la population sont pléthores dans de nombreuses niches de pouvoir, les occasions de corruption, de népotisme et de malversation sont considérables. Publifin n’est que la partie émergée de l’iceberg.
Cela ne signifie pas que les Provinces sont responsables de ce scandale. Par leur manière de fonctionner en corrélation avec l’intérêt des partis qui les composent, elles contribuent sûrement à la dégradation des mœurs parlementaires et à l’affaiblissement du civisme et de la morale tout simplement.
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1. La Flandre connaît aussi le même problème, dans ses intercommunales. Parmi les bénéficiaires de jetons de présence d’une intercommunale en Flandre, un Wallon : Josly Piette, 24 mandats dont 6 rémunérés au compteur. On se souvient de l’engouement de Benoît Lutgen du CDH pour ce syndicaliste chrétien à la retraite, le relançant à l’Europe, en remplacement d’Anne Delvaux, une des rares à bosser sérieusement comme députée européenne. Ce pensionné de la CSC aurait touché quelques 14.000 € par an en jetons de présence de cette intercommunale flamande, sans presque jamais se déplacer !
Benoît Lutgen en Monsieur Propre, c’est raté.

Commentaires

N'y aurait-il pas une confusion entre Josly Piette et Claude Rolin ?

Parfaitement vu cher lecteur !
J'en suis profondément désolé, de ce fait, la fin de l'article n'a plus de sens. Si ce n'est que c'est bien Josly Piette qui s'est fourré dans une intercommunale flamande. Il paraît aux dernières nouvelles qu'il aurait reversé ses jetons de présence dans une oeuvre de bienfaisance ? Ce qui serait intéressant, c'est de savoir la date de cet altruisme qui l'honore.
Encore une fois merci pour votre lecture attentive.

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