Fillon hors course dès le 1er tour !
Dans la guerre d’usure entre François Fillon et la presse, on compte déjà quelques défections parmi cette dernière. François Fillon et son clan de partisans jouent sur le temps qui efface tout, même si deux mois avant le premier tour à l’élection présidentielle, c’est court.
À certains indices, on devine le calcul des journalistes, tributaires des pensées droitières de leurs patrons, à se désolidariser de la presse qui dénonce des faits et en tirent des éditoriaux moralistes, par ce « on ne sait jamais » afin de rassurer leurs arrières au cas où François Fillon malgré le dévoilement de sa personnalité cupide et vénale deviendrait président de la République. Ce faisant, ils me rappellent la prudence que leurs prédécesseurs avaient employée pour écrire entre 40 et 45 des articles dans les journaux de la collaboration, selon lesquels l’Allemagne de « Monsieur Adolphe Hitler » n’était pas si dure que cela dans l’occupation militaire de la moitié de l’Europe.
Ceci posé, un fait est un fait. Si ceux-ci s’accumulent et font de la livraison de mercredi du Canard Enchaîné un feuilleton des turpitudes de Fillon, on ne peut pas reprocher aux journalistes du Canard de fouiller dans le passé d’un homme qui se veut président des Français et de trouver assez de faux pas pour en dresser un itinéraire d’initiation à la personnalité de Fillon. Ce n’est quand même pas de leur faute si la pioche déterre des trucs pas beaux à voir.
Les déclarations de l’intéressé qu’il retirerait sa candidature s’il était mis en examen ne sont déjà plus de saison, puisqu’il a chargé ses avocats de déposer un recours en annulation de procédure pour vice de forme, si justement la brigade financière concluait rapidement et remettait le dossier à un juge d’instruction qui enclencherait la procédure.
C’est une autre facette de Fillon que cette précaution en contredisant sa vérité oratoire ancienne. Comme Trump, il y a chez lui des vérités subjectives. Un procédurier de mauvaise foi dort sous la couette à côté de Pénélope.
Ne pouvant contester les informations de Mediapart sur les pratiques financières du candidat de la droite, les soutiens de François Fillon, probablement avec l’accord de ce dernier, se lancent dans une campagne de calomnie à l’égard de la fille d’Edwy Plenel. Ce n’est pas joli-joli. Alors qu’Eve Plenel n’a aucun lien avec Mediapart et ne doit rien à son père.
« Attaquer la fille pour salir le journal dirigé par le père est déjà un procédé détestable. Le faire en diffusant des fausses informations ajoute à l’ignominie » écrit Mediapart.
Trop tard pour changer de candidat, Les Républicains ont donc décidé de soutenir celui-là, coûte que coûte, avec le risque que le petit coup de pouce d’appoint d’électeurs apparentés vienne à manquer à Fillon pour se placer au second tour.
Et si malgré tout, il est propulsé au second tour face à Marine Le Pen, quel dilemme pour les électeurs à départager la présidente d’extrême droite, d’un candidat aussi cupide et peut-être délictueux !
Tant que la justice enquête et ne s’est pas encore prononcée sur la culpabilité, Fillon est présumé innocent. Voilà que le tribunal de l’opinion dit le contraire. Il a surtout conclu à la présomption de culpabilité, au vu de l’abondance des griefs publiés dans les journaux. Fillon n’a véritablement répondu à aucune des accusations dans les discours des derniers jours,
La justice ne se prononcera pas sur l’affaire avant les élections.
Et si Fillon était élu président, la justice devrait attendre la fin de son quinquennat pour l’inculper.
On voit la course de Fillon à la Jacky Ickx d’ici mai. Il est actuellement pronostiqué sortant au premier tour.
On devine la population française un peu plus dégoûtée du personnel politique, si ce schéma se réalise.