Flandre – Wallonie : 2-0 !
Que tous les Flamands soient d’accord d’une séparation d'avec nous, certainement pas. Mais la façon dont les deux communautés évoluent, conduit à ce scénario. Il faut être lourdingue comme Kriss Peeters et abruti comme Charles Michel, pour ne pas s’en apercevoir. Même Paul Magnette en est convaincu sans l’oser pouvoir dire.
Ce ne sont ni les chemins vicinaux, ni les lois linguistiques, ni l’ostracisme à l’égard des bourgmestres francophones de la périphérie bruxelloise qui feront la différence ; mais la disparité entre les lois, la perception des impôts et les ristournes aux citoyens suivant leur condition sociale qui rendront accessible, voire nécessaire, la séparation.
Quand nous serons aussi étrangers l’un à l’autre que la Norvège et le Libéria, ce sera une évidence et beaucoup plus facile.
L’impression déjà ressentie d’un Wallon voyageant en Flandre à être dans un pays étranger ne pourra que grandir, dans les années qui viennent.
La N-VA aura employé tellement de raisons grossières pour hâter cette séparation, qu’elle a bien failli ne pas se faire. Bart de Wever est comme Emmanuelle Praet, il énerve tellement qu’on a envie de faire le contraire de ce qu’il dit.
D’un côté, au Nord, une population plus dense, plus près de la mer et des grands ports, le plat pays de Brel est techniquement plus favorable à des constructions industrielles et des villes plus rationnelles, avec une communication plus aisée et sans l’aide de grands ouvrages d’art. On y "fait" plus facilement du fric. Une population à caractère germanique, plus souple et disciplinée, plus obéissante, homogène et convaincue qu’à travailler dur chacun a sa chance, même si les faits la contredisent (C’est ça avoir l’esprit de droite), voilà pour l’embauche massive à salaire réduit.
De l’autre, au Sud, une population clairsemée et quoique latine, fort disparate dans ses besoins et dans ses concepts, un climat plus rude et une géographie différente, des francophones accablés par un personnel politique avide et prétentieux, ce qui les dispose à être forts en gueule. Une région picarde du côté de Tournai, le Hainaut au centre et Liège aux confins de Meuse, trois mentalités opposées et des pratiques de vie différentes.
On ne peut rêver mieux pour alimenter le « bon sens » flamand qui croit à l’avenir de l’économie libérale améliorée et mondialiste. La Wallonie, c’est un peu l’histoire de l’Ukraine face à son grand voisin russe. Nos Fourons sont leur Donbass.
Des unitaristes encore nombreux en Flandre et surtout en Wallonie ont cru qu’avec les dernières réformes de l’État, les deux communautés feraient encore équipe à la pétanque aux vacances. Quelle erreur !
Les premières craquelures montrent des différences graves de gestion entre le Nord, riche, et le Sud, pauvre.
Au fur et à mesure que le Fédéral se défausse de ses obligations sur les régions, celles-ci se séparent inexorablement.
Cela a débuté par les cent euros de la taxe télévision que les Flamands ne paient plus depuis trois ans et que nous payerons encore cette année. Nous en serons dispensés en 2018 (peut-être). C’est un trou du budget de la région. Qu’importe, à Namur on essaie de ne pas trop décoller des avantages que la Flandre propose à ses citoyens.
C’est l’histoire de la grenouille qui veut ressembler à un bœuf !
Le reste vient par petites touches. La taxe de mise en circulation des véhicules est bien plus légère en Flandre pour les cylindrées importantes. Les nouveaux taux des allocations familiales 160 € par enfant en Flandre, 155 € en Wallonie, on colle toujours au peloton, avec la réserve qu’on ne sait pas comment financer la différence avec les 92 € actuels, soit 63 € par enfant. Malgré l’attention, la région se prend les pieds dans le tapis. Nous aurons droit à deux systèmes, les enfants nés avant la date de départ de la loi (2018 ?), resteront à l’ancien régime de 92 € ! En Flandre, tous les enfants seront sur un pied d’égalité !
Il se passe déjà un phénomène frontalier, des Belges bilingues émigrent dans des communes flamandes.
Puisque cette société ne vit et n’est basée que sur l’argent, l’art d’en gagner et la façon la plus économique possible d’être « dirigé » en démocratie à moindre coût, c’est la Flandre. La Wallonie semble désavantagée par rapport à sa puissante voisine.
Bref, qu’ils le veuillent ou non, les Wallons finiront par ne plus supporter les Flamands. Il est vrai depuis un siècle, le pouvoir central octroie à la Flandre des avantages. Cela a fini par l’enrichir. On se rappelle avant SIDMAR, le mépris qu’affichaient les riches francophones des pauvres Flamands…