L’Europe clopin-clopant.
Comme dans toutes les entreprises qui sont au bord de la faillite, les dirigeants remanient, échafaudent des plans nouveaux et espèrent rebondir dans un climat plus serein, on est dans le même cas de figure à propos de l’Europe sujette à de vives critiques extérieures et au moment où Miss May va déclencher le Brexit, en Belgique où Charles Michel déclare qu’il y a trop de ministres, ce qu’on savait déjà depuis longtemps sans qu’aucune réaction ne soit venue d’en-haut, enfin la France et l’Allemagne qui, à titres divers, se posent des questions face à l’Amérique et à la Chine.
La seule chose dont tout le monde convient : nous sommes à un tournant. Après, c’est la foire d’empoigne pour savoir ce que l’on va faire, déjà que personne n’est d’accord sur ce qu’il y a après le tournant.
L’Europe est une usine à gaz. Personne n’en a le plan complet. On ne sait pas d’où partent et où vont certains tuyaux. Les États qui sont censés l’avoir fondée ignorent où ils en sont eux-mêmes.
Comment voulez-vous que la Belgique apporte de la lumière, comme un flambeau des jeux olympiques, puisque de la bouche même du premier ministre, nous avons trop de ministres et nous ne savons pas maîtriser nos commandements qui nous échappent par leur pléthore !
Les candidats en France à la présidence, ils sont onze, ont autant de visions différentes de l’Europe. Cela va de sa liquidation à un parlement européen au-dessus des parlements des États associés !
Merkel se fait snober par Trump, et au-delà de son pays, c’est toute l’Europe qui est ridicule. Erdogan passe son temps à insulter tout le monde et personne n’ose répliquer fermement, attendu que nous le payons pour garder au chaud un bon million de réfugiés chez lui, plutôt que chez nous.
Gros producteur d’armements achetés par les pays du Golfe, il suffit que ceux-ci les repassent dans les pays dans lesquels Daech est implanté, pour mettre en émoi toute l’Europe dans la crainte du terrorisme. C’est même en cette occasion que nous avons pu constater que nous n’avons pas d’armée et que la première puissance économique mondiale a besoin de Trump pour assurer sa sécurité !
De ce point de vue, l’OTAN qui devait servir en d’autres temps, est toujours là et nous sert de béquille qu’un Trump pourrait nous retirer sans coup férir et qui nous livrerait quasi nus à une armée lilliputienne !
Nous avons reporté les frontières de l’Europe dans son périmètre le plus large, si bien que les pays comme la Grèce et l’Italie sont laissés seuls face à un problème humain de réfugiés qui nous concerne tous, alors que les autres pays devraient y mettre le paquet. En interne, c’est pire encore, certains États refusent le moindre geste d’hospitalité élémentaire et les autres, malgré leurs efforts, ont l’air de ne pas faire assez.
La gestion de l’économie intérieure est catastrophique.
Nous sommes pratiquement les seuls à encore vanter les mérites de la mondialisation, tuant nos entreprises, délocalisant nos savoirs, asphyxiant nos sécurités sociales.
Nous sommes incapables d’uniformiser les règlementations du droit du travail, des taxes et cotisations sociales dans les états fédérés, si bien que les travailleurs se font concurrence d’un pays à l’autre et tirent vers le bas les revenus par habitant.
Devant cette catastrophe ambulante que nous présentons au monde ravi de notre déconfiture, nous nous chamaillons sur le devenir de l’euro et nous hésitons de l’utiliser comme relance à la manière des Américains pour le dollar.
Nous respectons les traités internationaux du commerce et nous cherchons à en conclure de nouveaux malgré la réticence des Européens, alors que les autres pays les respectent quand cela les arrange ou les foulent au pied quand cela les place en bonne position.
Et pourtant, malgré cela, l’Écosse veut un référendum pour rester dans l’Europe après le Brexit. L’Irlande du Nord se pose la même question. Et si nous sommes victimes d‘un afflux extraordinaire de réfugiés, c’est parce que l’Europe a encore une bonne réputation à l’extérieur sur les Droits de l’Homme et dispose encore d’une certaine forme de démocratie qui plaît à ceux qui en sont privés !