Un candidat fou !
Ce n’est plus un parti de droite (LR) qui présente son candidat (Fillon), mais un histrionique qui relève d’une clinique psychiatrique à qui des insensés ont laissé entre les mains les clés et le sort du parti, qui se présentera même « seul contre tous », l’émission qui jadis fit les beaux soirs de RTL !
Qu’il se trouve encore un bon quart de membres du parti Les Républicains à le soutenir montre ce qu’une paranoïa collective peut faire de dégâts en politique.
François Fillon a l’intelligence qui vacille lorsqu’il est question d’argent. Parce que son affaire n’est que de cet ordre. Si tout au début de l’accusation du Canard Enchaîné, il s’était borné à déclarer que ces pratiques étaient d’un autre âge, quoique légales, mais qu’il entendait bien rembourser les sommes litigieuses, il n’y avait pas d’affaire Fillon.
« Rendre » n’est pas dans sa nature. Il en paie aujourd’hui démesurément le prix, plongeant sa famille dans un opprobre dont elle n’a pas encore bien perçu le fond.
Sa victoire qui l’a consacré candidat dans son parti aurait dû alerter les psychiatres. Sa référence à Jacky Ickx parti bon dernier au 24 h du Mans et terminant premier est révélatrice du modèle, avec sa comparaison de sa propre histoire dans la course au sein du parti.
Cet homme se croit invincible et jusqu’à ses avatars judiciaires ne s’est jamais « nourri » de l’expérience des autres. Il a probablement manigancé seul ce qu’on appelle aujourd’hui le Pénélope Gate avec les moyens légaux poussés au maximum, pour d’abord s’allouer les sommes qu’on lui reproche, afin d’arrondir les finances de ses affaires. Les « receleurs » supposés que sont sa femme et ses enfants n’en ont probablement profité que sous forme de largesses et faits du prince. Peut-être même n’étaient-ils pas tout à fait au courant, lorsque Fillon le magnifique sortait une liasse de son portefeuille pour en faire profiter sa chérie ? Voilà sans doute pourquoi les enquêteurs ont pu aisément démontrer que Pénélope n’a jamais été l’auxiliaire parlementaire de son mari.
Après Ickx au 24 Heures du Mans, Fillon, c’est Ickx au Grand Prix de Monaco 1984. Jacky Ickx, directeur de course, prend la décision controversée d'arrêter l'épreuve au drapeau rouge pour raison de sécurité. Ickx sera démis de ses fonctions de directeur de course par la FISA à la suite de cette décision. Il aurait favorisé Alain Prost en passe d’être remonté par Ayrton Senna !
La défense de Fillon n’est pas sérieuse. Employer les grands mots : collusion des juges, assassinat politique, même Raffarin, tout roublard et démagogue qu’il est, aura du mal dimanche prochain à la manif place du Trocadéro à Paris (si elle a lieu) de galvaniser ce qu’il reste d’inconditionnels à soutenir Fillon.
Nicolas Dupont-Aignan s’est essayé à une comparaison hardie mais pertinente à propos du « cas Fillon ». François Fillon, empêtré dans le "Pénélope Gate est « tel le pilote de Germanwings qui avait volontairement crashé son avion en 2015, tuant ses 150 passagers ». Sauf miracle, les Républicains sont en train de gâcher l’occasion de placer un des leurs à la tête de la République en s’obstinant à soutenir un mauvais cheval.
Pour eux, c’est absolument dramatique, pour le reste de la classe politique française, c’est à la fois comique et ridicule.
Comme quoi un fou peut entraîner des foules. En d’autres temps, d’autres fous ont même précipité leur peuple dans des abominations sans nom.
Les tenants du « Fillon for ever » protestent qu’on ne va pas changer de candidat, alors que nous sommes à moins de deux mois de l'échéance présidentielle et que François Fillon affirme qu'il "ne se retirera pas et ne cédera pas" et laissera au peuple le soin de trancher son sort.
Il est vrai qu’un autre candidat en opposition d’un Fillon qui se maintiendrait, c’est l’implosion du parti. C’est étrange tout de même le chemin parcouru, puisqu’au début janvier, il n’était question que de l’implosion du parti socialiste !
Voilà les deux partis qui ont été pendant trente ans la colonne vertébrale de la République en passe de s’effondrer ! Car, quand bien même il n’y aurait pas de deuxième candidat pour la droite, si dans deux mois Fillon n’est même pas au second tour de l’élection présidentielle, c’est de toute manière l’implosion du parti Les Républicains !