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30 avril 2017

Ça ira, ça ira… les présidents à la Lanterne (1)

C’est historique, le front républicain n’existe plus en France pour l’élection au second tour à la présidence de la République.
Tous les analystes, les fins stratèges, les journalistes hyper informés citent toutes les plus belles hypothèses pour expliquer cette fin, y compris celle d’un Dupont-Aignan criblé de dettes et dans l’impossibilité de les rembourser puisqu’il n’a pas dépassé la barre des 5 % et se « vendant » au front National…
C’est l’histoire d’un corps électoral qui à chaque fois qu’on lui demande de se rallier à un candidat pour lequel il n’a pas voté, pour faire barrage au front, se retrouve après l’élection dans une zone tampon, généralement dans les petites villes et villages ou dans les périphéries urbaines, comme s’il n’existait pas !
Ni Chirac, ni Sarkozy, ni Hollande ne se sont souvenus de qui les avait élus. Sarkozy aussi, me direz-vous ? Mais Ségolène Royal n’est pas Marine Le Pen ! S’il y avait un seul accord tacite entre les candidats de la gauche et de la droite, c’était barrer la route à Jean-Marie Le Pen (10 % 44 au premier tour).
L’effondrement du PS et la disparition du candidat LR est la réponse directe à l’incapacité d’une classe politique trop peu en contact avec les électeurs, de produire une réponse cohérente à l’accroissement du chômage, l’effondrement des classes moyennes et à la montée de la misère.
C’est clair, construit-on une société sur des bases humanistes ou sur le rapport conflictuel des capitalistes entre eux ?
Le corps électoral ignoré veut que ceux qu’il élit répondent à cette question.
On ignore jusqu’où Marine Le Pen montera dans le score final, peut-être même sera-t-elle élue ? Ce sera en grande partie sur cet échec de la clase politique qu’elle devra son élection,et pas sur les militants historiques du FN.

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En 2002, quand Jean-Marie Le Pen avait niqué Jospin au second tour alors que le PS s’y voyait déjà, Arlette Laguiller, avait la première, refusé d’appeler à voter pour Jacques Chirac pour faire barrage au candidat Front national.
Quinze années plus tard, elle a fait des émules.
La volonté de barrer la route au parti fasciste s’émousse, même si ce parti a conservé des manières douteuses et des anciens chefs pétainistes. Les arguments tant de fois répétés pour actualiser ce passé trouble ont perdu de leur force, parce qu’en face, le parti capitaliste est monté en puissance et sa virulence est aujourd’hui supérieure à tout ce que l’on peut imaginer, même celui d’un Front National qui, dit-on dans le monde rural, ne saurait faire autant de dégâts que la mondialisation est en passe de faire.
Si on ajoute à cela, le ton patelin et l’intelligence de la candidate du Front, on voit bien que le candidat républicain ne peut plus compter que sur quelques appuis extérieurs. Que valent ensemble un Parti socialiste déglingué et un LR encore tout ébaubi par la catastrophe Fillon ?
L’histoire récente devrait faire réfléchir l’électorat français et par delà l’électorat européen.
La montée en puissance de l’extrême droite, l’élection de Trump aux USA, la fuite en avant d’une économie qui ne sait pas où elle va, dénoncent ce terrible statu-quo synonyme de misère organisée en prévision de lendemains qu’on nous assure meilleurs, seulement pour nous garder au chaud.
Macron avec de vieilles recettes badigeonnées de frais, Le Pen avec son programme dont on voit bien qu’il est inapplicable parce qu’il est loin d’aller chercher le ver dans le fruit, comme Mélenchon aurait fait avec le sien, tout indique que nos voisins français courent vers une aventure qui pourrait être un nouveau 1789 ou un mois de mai 1940.
Dans l’un ou l’autre cas, la hauteur des vagues emporterait aussi la Belgique.
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1.La résidence versaillaise des présidents de la République.

29 avril 2017

L’Arabie Heureuse de Didier.

Didier Reynders fut longtemps ministre des finances. C’est comme ça, on n’est pas ministre dans une spécialité dont on a les compétences, mais où l’opportunité des dosages entre partis d’une coalition place ses ministrables.
Aux Finances, par exemple, le ministre plastronne, les hauts fonctionnaires dirigent. Reynders y a plastronné beaucoup, a dirigé très peu, a laissé filer les déficits, puis s’est rattrapé sur les citoyens qui n’ont pas les moyens de se défendre : nous.
L’austérité n’est pas de son invention, mais elle concorde bien avec sa vision de l’économie, de l’Europe des affaires et de la mondialisation heureuse pour les gens de sa sorte.
Bref, il n’aura pas laissé un grand souvenir dans ce ministère.
Dans ce gouvernement, on lui a donné les affaires étrangères… va pour les Affaires étrangères.
Il n’y brille pas non plus. Mais, c’est tout l’art du ministre, il a l’air compétent parce qu’il est sentencieux, qu’il parle d’une voix posée et question du trait acéré, il a de beaux restes de ses études de droit.
Et puis les affaires étrangères, c’est l’apogée des salons, des discussions feutrées et des amitiés transnationales. Il décore à tout va des personnalités qui pourront lui servir plus tard. On a vu au ministère, Reynders débordant d’amabilité pour Nicolas Sarkozy qu’il a décoré d’un machin avec grand ruban et tralala.
Voilà enfin un emploi supérieur qui convient le mieux à l’homme déçu par son propre parti et qui n’a pas pu fuir à une Commission européenne, alors qu’il en avait fait la demande à Charles Michel qui, lui-même enquiquiné, avait dû marchander son gouvernement au prix de l’attribution européenne au CD&V.
Entre nous, Michel aurait bien voulu s’en débarrasser. Pour aller contre la volonté du CD&V désireux de caser Marianne Thyssen à l’Europe, Charles ne faisait pas le poids…
Reynders, chouchou des médias, régulièrement aux micros des radios et des télés du pays, tout le monde oublia fissa ce faux départ, l’enthousiaste patriote et faux humble serviteur refit les beau dimanches périphériques.
Comme le printemps tarde, de gros nuages s’amoncellent au-dessus du grand homme.
Les péripéties judiciaires de son ami et voisin Armand De Decker, heureusement en commissionnées plutôt que correctionnalisées jusqu’à présent, risquent de tacher les bas de ses pantalons, puisqu’il aurait traversé à gué les égouts d’Uccle et d’ailleurs dans des circonstances encore à déterminer, en sa compagnie.
La sanction qui le menace et qui l’affecte à l’avance serait celle infligée à Bel Armand, privé de télé depuis que le port noble et la bonne foi qu’il exploitait à merveille intéressent moins RTL que l’embrouille Chodiev. Cette perspective effraie Didier Reynders plus que tout. Perdre ainsi 50 % de sa réclame est presque la peine maximale pour un politique de sa trempe.
Et voilà que l'opposition (écologiste, socialiste et PTB) interpelle le président de la Chambre, Siegfried Bracke, à propos du ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, dans le vote de soutien à l'Arabie Saoudite pour la composition de la commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW).
Reynders aurait voté pour Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, le roi absolu d’Arabie pour que ce pays, hautement féministe, entre dans le comité d’éthique pour juger de la condition des femmes.
Les puits de pétrole et le brut en dollars ont toujours enthousiasmé Reynders.
Sommé de s’expliquer, il n’a pas su dégager sa promesse à d’autres obligations. Notamment une visite importante au Luxembourg, sans doute pour être nommé président d’un club de pêche sur l’Alzette.

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C’est son camarade Denis Ducarme qui a été chargé du service après vente de cette ignominieuse élection.
Si j’étais membre du PTB, je suggérerais au Comité de direction d’offrir un niqab d’honneur au distingué ministre.
Il pourrait éventuellement l’offrir à son épouse.

28 avril 2017

Le four et le moulin.

L’élection au second tour du président de la République française pose un problème inédit et qui intéresse au plus haut point l’Europe et les Nations qui la composent.
Deux candidats hors système s’affrontent.
Macron, parce qu’il est tout neuf et qu’il n’entre pas dans le moule traditionnel gauche/droite, quoique ayant fait partie du gouvernement Hollande.
Marine Le Pen, parce que son parti a été proscrit par le pacte républicain, une sorte d’association des partis traditionnels qui a exclu le Front National des partis fréquentables.
D’un côté nous avons un candidat s’appuyant en gros sur les anciennes valeurs dans le cadre d’une Europe des Nations avec sa monnaie unique. De l’autre, une candidate, dont le corps électoral est principalement composé des classes moyennes et des classes sociales défavorisées, mais pas que… dans une dernière partie sont rassemblés les nostalgiques et les cathos intégristes.
Que beaucoup d’électeurs de Marine Le Pen se soient trompés de camp, c’est une évidence. Oui, mais lequel ? En plaçant Mélenchon quatrième dans la course à l’Élysée, l’électeur a fait disparaître l’alternative d’un autre choix que celui de Macron.
Ça aurait pu être pire, si le sulfureux Fillon l’avait emporté.
Reste que le débat porte aussi le sceau du choix impossible.
Inutile de revenir sur le départ du Front National, de ses suppôts d’un ordre fascisants dont le champion tendait à rendre plus feutrés, mais audibles quand même, des bruits de bottes. Esbroufe d’une Propagandastaffel sous le ton patelin d’une communication clean aux médias ou changement à 180° d’un parti à la fois nationaliste et social ?
Qu’est-ce qu’on peut dire à des gens qui perdent leur emploi tous les jours et à qui on prêche la patience afin de surmonter un jour les dures lois de la mondialisation ?
Que cela soit utopique et méchamment habile, mais à quelqu’un qui n’a plus aucun choix et que le destin condamne à la misère, à qui on dit « je ferme la frontière, j’interdis la fermeture de votre usine et je chasse les étrangers qui prennent vos emplois », vous en connaissez beaucoup qui vont hésiter à saisir la bouée qu’on leur lance, même si cette bouée est en plastic et va vous conduire aussi vite par le fond que si vous ne l’aviez pas saisie ?

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La carte de la France politique est révélatrice du climat délétère de cette élection. L’Est est profondément touché par les fermetures et la désertification des villes et des villages. L’Ouest est au contraire rempli d’un espoir de s’en sortir, sans rien changer à l’économie mondialisée.
Marine Le Pen est donc obligée de tenir un double langage. Celui de la France qui souffre d’un côté et celui de la France qui espère de l’autre.
Quitte à déléguer Marion Maréchal-Le Pen sur la Côte d’Azur raviver les prêches de grand-papa Jean-Marie.
Le programme de Macron n’est pas exaltant. Mélenchon avait bien vu que c’était la loi Myriam El Khomri en pire, cette loi qui a fabriqué le plus d’électeurs nouveaux pour le Front National.
Le choix appartient aux Français.
La mort dans l’âme et en traînant les pieds, je pense que les Français voteront Macron et échapperont à la démagogie du Front National. Mais, ce sera la toute dernière chance pour le système. Si Macron fait du Hollande, ce sera la fin des illusions dans cinq ans. On ne pourra plus nier une lutte des classes qui malgré les bavardages des sociaux-démocrates n’a jamais cessé.
Il est même possible que Marine Le Pen soit balayée aussi dans cinq ans !
On assiste à la disparition de l’ensemble des classes moyennes qui était un réservoir de voix important pour la droite. La France comme la Belgique a vécu et vit encore dans l’illusion d’une certaine vitalité due aux fonctionnaires et personnels politiques enrichis. Ce leurre va tomber devant la conscience de classe et les événements (Macron va sabrer dans la fonction publique).
Le système économique capitaliste tombera-t-il de lui-même à cause de sa gourmandise ?
La prochaine décennie sera intéressante de ce point de vue.
On pourrait imaginer un Front National regroupant une partie des LR les plus durs, un centre fait des débris du socialisme et des modérés de type Bayrou, enfin une gauche recentrée autour « des Insoumis ».
En toute hypothèse, l’Europe tient à un fil… à moins qu’elle ne disparaisse bien avant.
À l’heure où j’écris ces lignes, des lycéens apprennent la castagne à Paris. Ils n’en veulent pas du choix Macron-Le Pen. Voilà qui promet !

27 avril 2017

Putain !... Encore Stéphane Moreau.

Les dirigeants du PS liégeois tombent dans leur propre piège, à cause d’une mécanique qu’ils ne peuvent plus arrêter.
Ils ont bien ri à la machination de la commune d’Ans de déboulonner Michel Daerden, en son temps, grâce à un jeune Pygmalion qui avait l’entregent d’un vendeur au porte à porte. À l’époque, ils ne se sont pas trop méfiés de Stéphane Moreau. Celui-ci avait les manières du bon vivant, d’apparence facile à gruger et fleurant bon l’idéal des imbéciles qui croient encore à la démocratie et au peuple souverain, comme les aiment les dirigeants du PS.
Stéphane Moreau était tout ça au début quand, sans un rond mais les dents longues, sympathique et pas manchette pour la blague à deux balles, il faisait joyeux porteur de serviette dont on ferait plus tard un sous-directeur d’une planque socialisante.
Personne n’avait perçu sous les apparences du livreur de pizzas, un Rastignac bien décidé à se servir sans avoir besoin longtemps de demander l’autorisation. Il s’est mis à gamberger sur la manière dont les aînés menaient grand train et méprisaient entre eux les « petites » gens, qui venaient demander un logement ou un emploi pour le fils chômeur.
Il a étudié leur fonds de commerce, comme un Ducarme au MR, mais la perspicacité en plus.
On ne se méfiera jamais assez des imbéciles qui ont le sens du théâtre.
Qu’on ne vienne pas me dire que les caciques de la place Sainte-Véronique, copains comme cochons de la loge de la rue Fabry, sont des esprits avisés pour avoir mis Stéphane Moreau le pied à l’étrier !
En démissionnant mardi du parti socialiste, Stéphane Moreau a démontré qu’il avait encore quelques bons amis à la Fédération liégeoise du PS, puisque celle-ci allait justement le rayer du parti ! Il a pris tout le monde de vitesse et ce n’est pas fini.
Cette démission ne lui fait pas perdre le maïorat de la commune d’Ans où il siégera comme indépendant. Il n’abandonnera que des mandats dérivés de conseiller communal à savoir celui d'administrateur au sein de la société de logement. Une faible indemnité en somme, si l’on tient compte du million d’euros qu’il se fait sur l’année.
Par contre, il va drôlement faire transpirer ses anciens amis de la Fédération !
Que va-t-il faire? C’est devenu un électron libre. À la commune, il est toujours remplacé par Thomas Cialone, faisant fonction, mais le Stéphane, ce n’est pas le gentil qu’on a cru.
Au niveau régional les partis Écolo et CDH estiment déjà que démissionner Moreau du PS n’enlève rien de la recherche de la vérité dans l’affaire NETHYS pour laquelle la Commission ad hoc s’évertue à démonter les arnaques.

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Tous les partis sont plus ou moins éclaboussés par Publifin et ses implications dans des intercommunales, ainsi que dans des sociétés privées, même ceux qui crient et dénoncent les « crimes », pas sûrs de n’être impliqués nulle part dans un réseau à surprises.
Tout le monde a finalement intérêt à ce qu’on enterre le scandale NETHYS et que disparaisse dans les coulisses de la démocratie à la Belge, le cadavre exquis de Stéphane Moreau. Le tombeur de Michel Daerden, celui qui « déshonorait » la fonction, s’est, en définitive, plus que servi au double, voire au triple, de ce que la « victime » fourrait dans son bas de laine en mandats et diverses sucreries.
On assiste à un double scandale, en quelque sorte, un mandataire politique, Stéphane Moreau, mouillé dans des imbrications financières avec diverses société privées, grâce aux opportunités d’un parti distribuant les fonctions rémunérées et qu’on ne peut déboulonner de certains emplois, sans tomber dans la procédure de droit privé, d’une part et, d’autre part, une Commission chargée de l’enquête Publifin-NETHYS dont tous les membres ont eu des relations directes ou indirectes par leur parti, avec ceux dont ils doivent estimer la responsabilité dans ce désastre.
Stéphane Moreau en victime expiatoire, le type se rebiffe et il a des arguments.
Les distingués membres de la Commission ne sont tout de même pas là pour instruire leur propre procès.
Ces messieurs-dames finiront par trouver le moyen de passer à autre chose et faire oublier aux laborieux l’art qu’ils ont de trouver du pognon sur le dos des consommateurs.
Mauvais en tout, il n’y a qu’une chose sur laquelle ils sont imbattables : anesthésier les électeurs et étouffer les affaires gênantes, par constriction, comme le boa.
Ne vous en faites pas pour Moreau, protégez plutôt vos abattis. Ça va saigner terrible… dans vos portefeuilles. Ils trouveront bien d’autres trucs pour les vider en accéléré.

26 avril 2017

Ducarme puriste en démocratie.

Denis Ducarme serait-il devenu subitement fou ?
Le voilà en train de sommer le PTB de dire partout qu’il faut absolument que les électeurs français votent Macron au deuxième tour de l’élection présidentielle, et surtout pas pour la virago de comptoir : Marine Le Pen !
Comme si à gauche on était obligé de choisir entre deux chefs étoilés pour être accommodé à deux sauces concurrentes.
Mais le PTB a mille fois raison d’oser dire après Les Insoumis, Lutte Ouvrière et le NPA de Poutou, que ce choix, il n’a pas à le faire, du reste ses militants ne sont pas Français.
Mélenchon lui-même est harcelé et critiqué sur cette question qui concerne deux droites et non la gauche.
Une seule explication, Ducarme est la victime d’un amour refoulé pour une blonde quadragénaire, comme lui héritière, qui a repris le flambeau des mains de Jean-Marie et qui ignore notre grand homme d’État !
Sa frustration est d’autant plus vive qu’il n’ose pas au MR dévoilé sa vraie nature et que, pour ratisser large, il faut faire semblant d’aimer le monde du travail à l’approche du Premier Mai.
Je comprends qu’un autre parti de droite, encore un peu plus typé et plus populiste que le MR inquiète Denis Ducarme, d’autant que ce qui se passe en France finit par atterrir en Belgique ; mais qu’est-ce que les travailleurs ont à voir avec les querelles de deux cousins germains ? (mauvais jeu de mots)
Le Front National n’a pas vocation à l’émancipation des travailleurs, c’est entendu, mais Macron non plus. Quant aux LR, tant mieux si Fillon va consacrer tout son temps à consoler Pénélope dans son manoir, mais les survivants à la défaite de son candidat ne sont pas autre chose que des partisans d’un libertarisme proche de Macron et de Marine Le Pen, si on met de côté son nationalisme.
Cette subtile distinction du « plafond de verre » que Le Front ne peut pas briser, il en est un aussi en Belgique qu’on dénomme cordon sanitaire et qui part du même principe. Cela n’a pas empêché l’existence de passerelles entre la N-VA et le Vlaams Belang. On ne doit la compatibilité de la N-VA avec les autres partis de la coalition baptisés « démocratiques » qu’à l’arithmétique de Charles Michel pour former un gouvernement belgo-flamand. C’est donc bien le MR qui a choisi un parti touchant au cordon sanitaire pour éliminer le PS et le CDH de ce gouvernement !
D’après l’interview de Ducarme, celui-ci souhaiterait étendre ce cordon à l’extrême gauche. Drôle de conception d’une démocratie réduite aux seuls partis du centre et qui s’en irait puiser au fur et à mesure de leurs besoins, parmi les partis pestiférés, celui qui lui serait utile pour faire une majorité!

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Alors, en donneur de leçon, Monsieur Ducarme n’est pas la personne la plus qualifiée.
La gauche, qu’on ignore superbement le reste du temps, ne peut pas accourir dès qu’on la siffle pour voler au secours d’une Europe en mauvaise posture, menacée de disparition par des nationalistes exacerbés, même si leur idée de la Nation ressemble comme deux gouttes d’eau à une forme de racisme.
Ducarme n’est-il pas lui-même dans la défense d’un gouvernement dont certains ministres ont une vision semblable à celle du Front National ?
On comprend qu’il en soit troublé, mais qu’il veuille que les autres portent avec lui le trouble de sa conscience, il pousse le bouchon un peu loin !

25 avril 2017

L’agonie du PS.

On passe sur le désastre de la droite, celle qui devait gagner avec n’importe quel candidat… sauf François Fillon, resté dans le stand sous la photo de Jacky Ickx, son bolide conduite à droite moteur ronflant, refusant de prendre le départ de l’écurie LR. Les affaires au train... Fillon bluffant jusqu’à la dernière minute, il n’y avait vraiment plus que Raffarin pour y croire !
Pas qu’à droite qu’on peut chercher des totos sur la tête du candidat…
La gauche aussi !... Les 6 % de Hamon ont manqué à Mélenchon pour passer en tête du premier tour, faisant au deuxième un match inédit entre lui et Macron, éliminant Marine Le Pen !
Le seul vraiment intéressant, puisqu’il aurait mis en présence deux visions différentes de la société. Celle de Macron, classique d’une droite « progressiste » mais dans le schéma d’une société globalement la même que celle qui a montré ses limites et une société radicalement différente, celle de Mélenchon, avec un retour du socialisme autogestionnaire et responsable.
Quelle occasion ratée ! Au concours Lépine de la bêtise avec la droite, un sacré duo de crétin, LR et PS même combat..
La gauche était majoritaire, tout en envoyant Hollande, Valls et l’ensemble des tenants de la social-démocratie libérale à en prendre pour dix ans au centre, concurrencé par Bayrou et Macron !
On les voyait bien causer de la pluie et du beau temps aux culs des vaches avec des cultivateurs madrés, acquiesçant tant et plus à Valls, mais votant Front National quand même.
C'était à portée de main pour le reste du prolétariat, un Mélenchon au top pour la vraie gauche, un peu moins d’ego et de frustration chez Hamon et c’était plié ! À croire que la grande tirade de Hamon sur l’amour du peuple, c’était du théâtre.
Avec Mélenchon, on aurait rêvé redistribuer les richesses, augmenté les minimas sociaux, les salaires et les retraites, et repris aux dividendes ce que le système vole tous les ans aux pauvres. Une fois installé, la vraie gauche débarrassée des imposteurs socialistes aurait abrogé la loi El Khomri, réduit la durée du travail, contrôlé les licenciements, introduit une réforme bancaire et fiscale, réclamé une autre Europe, fermé le clapet des bobos parisiens, etc...
Un impossible songe creux, selon le patronat et Macron, une réalité comme sont toutes les utopies qui s’accomplissent, disent Les Insoumis.

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Il y aurait eu des mouvements dans les banques, amplifiés par les cris de frayeur des journalistes tous passés ou presque du côté du manche, mais au moins on essayait quelque chose pour oublier au plus vite, l’apathie de François Hollande. Cela aurait été magnifique !
Les actionnaires cramponnés à leurs coupons auraient compris qu’ils valaient mieux lâcher quelques lingots en douceur, que se retrouver à côté de Fillon à nier l’évidence.
La gauche aurait pu faire oublier le sinistre bilan du quinquennat Hollande.
On sentait l’effondrement du PS venir de loin, de la trahison, de mai juin 2012. Après avoir tout gagné électoralement dans le pays, Hollande en cinq ans allait tout perdre, jusqu’à faire perdre Mélenchon, dans son agonie. Cinq élections, municipales, européennes, sénatoriales, territoriales, régionales! Pour finir par le sabotage de la campagne du candidat de la gauche socialiste qui avait été désigné démocratiquement et largement le 29 janvier aux primaires ouvertes à la gauche et aux écologistes.
La bêtise du PS français n’a pas de frontière. Elle a atteint Elio Di Rupo, lorsqu’interviewé après la défaite de Hamon, il a tenu à peu près les mêmes propos que Cambadélis, le secrétaire général de Solferino.
On a toutes les raisons de penser qu’en Belgique le PS préférera sécher sur pied d’ici les élections prochaines, plutôt que réfléchir à un projet fédératif d’une nouvelle gauche avec le PTB.

24 avril 2017

Soirée électorale !

Ouf ! Fillon François éliminé, la France laisse à la justice le dernier mot et place ce candidat devant ses responsabilités qui ne concernent plus les Français. Son avenir personnel n’a désormais rien d’un destin national, il concerne plutôt les cabinets des juges d’instruction et le souhait exprimé des électeurs qui ont manqué à sa majorité, de rejoindre celui des autres, pour qu’il rembourse librement ou forcé par voie de justice, les sommes détournées.
C'est bien la première fois qu'on voit une élection départager le corps électoral sur une question de moralité !
Macron, probablement élu au second tour, laisse cependant ouverte la grande question soulevée par Mélenchon sur le devenir du peuple français plongé dans les malheurs d’une réalité européenne gérée à l’ancienne, selon des recettes inopérantes, alors qu’en interne les partis de pouvoir dans leur bulle continuent à ne pas comprendre la population.
Or, cette élection d’un nouveau président ne change en réalité aucune donnée ancienne de ce qui fait le drame actuel.
Sur ce constat se greffe l’effondrement du PS qui était à prévoir et annoncée de loin, dès lors qu’est apparue la fracture à l’intérieur du parti entre les libéraux et les radicaux. De même, les Républicains auront d’abord à régler certains comptes de personnes, avant de se reconstruire en vue des législatives après l’élection présidentielle.
C’est tout un pan du paysage politique qui s’effondre. Seuls en sont affectés les mandataires qui dès à présent doivent chercher frénétiquement la meilleure manière de conserver leurs indemnités parlementaires et sénatoriales. La majeure partie du corps électoral français s’en fiche éperdument. Pourtant, il a tort. Au chaos actuel, il faut vite créer autre chose.
C’est de la manière dont Macron manœuvrera pour constituer une majorité politique que les français sauront à quelle sauce leur nouveau président les accommodera à la demande de la consommation des élites capitalistes.
Seul intérêt, ce sera de surseoir à une élection de Marine Le Pen. Elle devra attendre 2022.
Seul Mélenchon aurait pu, par un autre programme plus en empathie avec les électeurs de gauche empêcher en 2022, un Front National submergeant le système électoral et bouleverser en profondeur le paysage politique.
Comment Macron gérera-t-il le mode de scrutin électoral, avec ou sans proportionnelle ? Sa décision pourrait être lourde de conséquence !
Espérons que d’autres événements inattendus, comme une Europe déterminée à changer sa politique d’austérité et une brusque éclaircie du chômage, enraieraient par ses effets, les progrès de la machine infernale du Front.

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23 avril 2017

Après super-menteur, super-escroc !

Slate magazine est une publication sur la Toile que j’aime bien. Je lis régulièrement ses articles écrits avec beaucoup d’intelligence. Parmi les journalistes les plus talentueux et habitués du magazine, je cite avec plaisir Claude Askolovitch.
À la veille des élections françaises, la publication d’un article sur Fillon selon lequel, une fois élu, l’intéressé rembourserait l’État du petit million qu’il s’était permis, contre toute décence, d’offrir à sa famille, m’aurait littéralement étonné sur ses conclusions, fort heureusement, ce n’était qu’une information en provenance du comité Les Républicains (oui, il y en a encore) pour un dernier effort de dédouanement de leur candidat.
Selon ces grognards, tout serait pardonné et Fillon incarnerait les vertus, qu’il a de tous temps exaltées.
C’est tout à fait faux, si on veut bien réfléchir à ce que signifie une accusation sur des délits reprochés.
Car, pour autant, le subit désintéressement de Fillon n’efface pas le suivi judiciaire !
Les gens intégrés au système par la grande porte sont les seuls convaincus de cette manière de voir les choses. Tout au plus cela clôt le bec au ministère public sur une indemnisation, s’il y a culpabilité, mais rien n’est résolu sur les amendes, voire peine de prison, compte-tenu des infractions commises.
Mis en examen, le 14 mars, pour «détournement de fonds public», «complicité et recel de détournement de fonds publics», «complicité et recel d’abus de bien sociaux» et «manquements aux obligations de déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique», son épouse a également été mise en examen dans ce dossier deux semaines plus tard, comment imaginer que de tels manquements de la part d’un ancien premier ministre de la République aux lois du Peuple français pourraient disparaître du seul fait de remboursement des sommes détournées ?
Les chroniques judiciaires bruissent dans les journaux d’actes de remboursement des préjudices commis par de petits délinquants, des vols dans les grands magasins, dans les entreprises, dans les milieux familiaux, remboursés la main sur le cœur, avec pleurs et regrets, tous se sont soldés par une amende, voire une peine de prison pour les récidivistes.
Et on peut dire que dans le genre, Fillon est un récidiviste de fait, non de jure, puisque son casier est vierge. Voilà vingt ans qu’il trafique dans l’imbroglio des sommes permises, sous certaines conditions, aux élus de la République. Il a même réussi à fourguer la faute à son successeur lorsqu’il a cédé l’emploi de député à son remplaçant ! Récidiviste aussi dans le placement de Pénélope pour des emplois fictifs dans le privé. Encore heureux que ce ne soit que des délits d’intérêt. Placer une personne sur laquelle on a autorité dans certaines conditions dégradantes, cela pourrait aussi s’appeler du proxénétisme.
Les réseaux sociaux se mobilisent sur ce slogan «Rends l’argent!»
C’est une maladresse et un affront de plus à l’électeur que de dire « Je rembourserai si je suis élu ». C’est même une sorte de chantage.
Reconnaître qu’il serait « bien » de rembourser étant élu, c’est à la fois laisser entendre que non-élu, il faudra bien que l’État se passe de la finance détournée !
L’annonce d’un remboursement aurait été interprétée comme une preuve de culpabilité, laisse-t-il entendre, mais une fois à l’Elysée, s’il veut mettre derrière lui définitivement les affaires et appliquer son programme, il n’a pas d’autre choix que de rembourser.
Dans l’histoire de la République, on n’a jamais vu un candidat aussi marqué que lui persister dans sa candidature. A-t-on conscience, parmi ceux qui le soutiennent encore, de la faiblesse de sa « stature » à l’étranger ?
Une chose m’échappe. Les plus persévérants soutiens de Fillon se comptent dans les électeurs de plus de 65 ans ! La génération ancienne serait-elle admirative d’une délinquance assumée comme une preuve de compétence ? Alors on comprend mieux que Chirac « super menteur », condamné après la fin de son deuxième mandat, ait été le chouchou des vieilles dames.

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Il faut lire « la pesanteur et la grâce » de Simone Weil, pour mieux comprendre que François Fillon est l’archétype d’une forme de la démocratie, dont les Français et avec eux tous les Européens ne veulent plus. Le couplet de Georgina Dufoix "Je me sens tout à fait responsable pour autant je ne me sens pas coupable" du 31 janv. 1992 à propos du sang contaminé, est tout à fait adapté à ce candidat de la droite.
Il ne se sent pas coupable. Pourvu que les électeurs aient honte pour lui.

22 avril 2017

La fonction crée l’orgasme.

Est-ce normal de vouloir faire président de la république ?
On a entendu Hollande prétendre que jeune, c’était déjà ce qu’il voulait faire.
N’est normal que celui qui se sent normal !
Tous ceux qui se sont vu président distinguent le pathologique du normal. Sûr, ils disent tous qu’ils sont normaux, mais les proches, sont-ils convaincus ?
Il paraît que Bill Clinton l’a toujours su, comme Hollande, même avant Monika !
On se demande si Ségolène et Hillary ont de grands souvenirs de leur vie sexuelle avec leur président de mari ?
Valérie Trierweiler en remerciant Hollande « pour ce moment » semble contester l’endurance de son champion. Un moment, c’est plutôt bref… Hollande serait-il furtif ?
La pathologie est un sentiment de diminution. Ont-elles, stricto sensu, pressenti chez leur partenaire une quelconque pénurie ?
Si selon Berdiaff « La source de l’extase créatrice est incluse dans l’énergie sexuelle » les présidents devraient être des bêtes de sexe. À moins que leur règne ait été un songe creux et du temps perdu. Et si Hollande n’avait pas été authentiquement génial et qu’il ait été nul aussi en érotisme, c’est-à-dire pas à la hauteur de la fonction présidentielle ?
Être président, c’est d’abord un fort désir de l’être. On ne peut pas désirer cette seule fonction, quand on sait ce qu’un président – qui n’en est pas moins homme – a entre les jambes. Même De Gaulle avec tante Yvonne…
Le cirque fait autour des onze candidats est absolument hallucinant. Seuls Nathalie Arthaud et Philippe Poutou ne sont pas nés en pensant qu’ils allaient être présidents. Nathalie est formelle : elle veut qu’on parle de Lutte ouvrière et tous les moyens sont bons pour y parvenir, y compris faire croire qu’on voudrait être président de la république, alors qu’on n’a pas cette pathologie à gérer !
Oui. Mais qui nous dit que cette idée ne pourrait pas lui venir en chemin ? Ce n’est pas parce qu’on milite à Lutte ouvrière et qu’on a fait le serment de se consacrer entièrement au parti, qu’on ne peut pas un jour avoir le feu au derrière et brûler d’un désir contraire aux règles marxistes ? Arlette, on peut comprendre… mais Nathalie, elle n’est pas mal du tout. Notez, qu’elle devrait se décider assez vite. La politique, ça laisse des traces, des rides, des angoisses. Raffarin, par exemple, à pas encore cinquante ans, il n’était déjà plus regardable.
Quant à Philippe Poutou, c’est sûr, c’est un rigolo. Un candidat président ne doit pas se présenter en riant. L’attitude modeste fait perdre des voix. On dirait qu’il s’excuse d’exister. Son apparence n’est pas « marxiste ».
Par contre le genre bourreau triste, qu’a adopté François Fillon suite à ses affaires de placements familiaux et de vestiaires chics, plaît à la droite française.

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L’art d’étrangler les classes inférieures sans les faire crier tient dans la courtoisie à le faire. C’est comme le médecin qui prévient « attention, je vais vous faire mal », mais on ne dit rien parce qu’on sait que c’est pour notre bien. La droite française le sait. Heureusement qu’elle sait aussi que ça va faire mal seulement aux autres… sans quoi les électeurs de droite eux-mêmes la fuiraient !
Un président triste comme Fillon doit avoir la foi. Sans quoi, c’est de la neurasthénie ! Malgré quatre enfants, on n’imagine pas Fillon faire l’amour à Pénélope ! C’est la religion qui empêche de voir le sexe des Saints, et ce depuis le drapé « Michel Ange ». Je me suis toujours demandé comment un chrétien parvenait à faire des enfants sans jouir ? Il a bien fallu quand même à un certain moment ? Même si on fait des neuvaines après pour se faire pardonner par le Très Haut, ce moment d’égarement doit bien exister dans la physiologie du croyant ! Bien possible que Fillon, avec ses mensonges et ses dissimulations, aime non seulement l’argent, mais doit baiser à fesses rabattues. C’est un dissimulé !... et puis les cernes de Pénélope…
Des couples dans lesquels un des deux a toujours voulu faire président, c’est le couple Macron-Trogneux qui paraît le plus normalement apte : présidence, séance de lit, empoignade fiévreuse, baiser volé devant tout le monde. C’est à tel point, qu’on se demande si l’élu de ces deux là ne va pas oublier qu’il est président dès l’instant où il aura envie de… ?
On voit la scène « Monsieur le président, une attaque des djihadistes syriens est imminente au Nord d’Alep, nous devrions faire un raid de Rafale ». Le président distrait par des pensées intimes : « Je reviens dans un quart d’heure. Je monte à l’appartement, une urgence ! ».
Quant à marine Le Pen, il ne faut pas être un fin psychanalyste pour comprendre que ce n’est pas demain la veille qu’elle fera l’amour à la missionnaire. En ce sens, elle est comme Dupont-Aignan « Debout la France » !
Reste Mélenchon, moine-soldat pour la France ? Grand masturbateur comme Dali ? Peut-être est-il le seul qui fasse l’amour avec Marianne et, en grand intellectuel, capable d’éjaculation par la seule force de la pensée ?

21 avril 2017

Il n’y a que médaille qui m’aille !

On savait que les distinctions épinglées sur les vestons d’importants n’ont plus aucune signification de nos jours. Mieux, la médaille, sauf peut-être celle du mérite pour acte de bravoure, n’est plus rien qu’un entre soi d’objets à vanité contrôlée.
C’était autrefois une sorte de concours Lépine qui relevait de la notoriété de celui qui en était distingué. On faisait des visites, on actionnait des leviers. C’était toute une stratégie dont la récompense venait après des semaines de patience et de suppositions.
Puis, il y eut les décorations du travail décernées automatiquement. Et plus personne n’y a cru.
Cela l’est encore. Pourtant, ces fadaises ont longtemps conservé un caractère sacré. Dans certains ménages modestes, on avait le grand-père en Poilu de 14 dans un cadre doré, sous lequel pendaient ses décorations. Celles-là n’étaient pas du toc. Elles correspondaient à quelque chose de terrible. On les respectait.
Parallèlement, il y avait cette profusion automatique de ces grands enfants aimés des régimes bourgeois qui se décorent entre eux, magistrats, professions libérales, notables terriens, politiciens chevronnés, vieilles familles nobles, jeunes industriels prometteurs, etc.
C’était déjà de la rigolade pour le reste de la population.
Maintenant qu’il n’y a plus de guerre en vue (c’est heureux) tous les bouts de rubans qu’on épingle sur de « nobles » poitrines, c’est du pipi de chat, de la franche rigolade, des trous à boucher dans des rubriques qui font tomber les chiffres d’estimation de lecteurs.
Le petit peuple ne croit plus aux hauts destins, aux esprits supérieurs, ni à la démocratie participative, ni aux récompenses qui ne sont pas en euros.
C’est donc goguenard, le sourire en coin, la pensée ailleurs qu’on apprend que Stéphane Moreau a été nommé chevalier de l'Ordre de la Couronne en avril 2016 ! Pourquoi un réchauffé d’une année pour une pareille nouvelle, alors qu’au moment de la remise, à part quelques familiers de l’intéressé, personne n’en a jamais rien eu à cirer ?
Tout simplement, cette remise était illégale !

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Déjà, vous me direz. Cela ne doit pas changer beaucoup dans le landerneau ansois. Le petit Rastignac, tombeur de Papa Dardenne, prêt à tout, bon à tout, décoré, quoi de plus normal pour ses belles aptitudes déjà connues de beau torse à médailles ?
Elle était illégale parce qu'il se trouvait au centre de plusieurs enquêtes, et qu’un médaillé est vierge ou blanchi, selon le journal Le Vif, dont je tire le renseignement, mais pas soupçonné fortement.
Il y a une certaine logique dans ce que raconte le journal. On ne peut pas être nommé chevalier de l'Ordre de la Couronne à l'occasion de "services rendus au pays", quand on a la PJ aux fesses pour certaines affaires qui pourraient conduire à la Correctionnelle.
Dans la façon qu’ils ont de s’auto-admirer et s’entre décorer, on ne voit pas bien Philippe et Mathilde se déplacer à Lantin pour médailler un détenu pour « services rendus au pays ».
Vous me direz, Moreau n’y est pas encore. Et il y a beaucoup de chance qu’il n’y soit jamais, selon la logique d’une démocratie de Droit proportionnelle à la qualité du justiciable.
Et dans le fond, c’est tant mieux. Je ne crois pas à la rédemption de l’homme par l’incarcération. Voyez-vous qu’en prison, Monsieur moreau ne se radicalise et en sorte avec la ferme intention d’en vouloir plus que son petit million d’euros par an que tout le monde lui envie !
Enfin, tant de monde s’est porté garant de la bonne santé morale du futur médaillé qu’il serait malséant d’avancer que Paul Magnette et Paul Furlan du PS n’avaient pas toute leur tête, le jour où ils ont envoyé leur requête en faveur de monsieur Moreau.
Le ministre président interrogé a répliqué qu’il s’en contrefout !
Tout ça pour écrire que c’est la première fois que je suis d’accord avec lui sur quelque chose, même s’il s’avère que c’est assez léger…

20 avril 2017

L’Armanditude du MR.

Je ne vous conseille pas de voler deux tranches de jambon dans un supermarché qui aussitôt enclencherait une procédure. On connaît des loustics qui se sont retrouvés à biribi pour moins que cela.
Si vous faites partie du camp des immunisés ou si le grand-père a assez volé pour nourrir trois générations, que l’appât du gain est toujours là, et que vous vous faites surprendre à une juteuse combine, par un agent de l’administration que vous avez oublié de soudoyer : pas de panique, un bon cabinet d’avocats « modern style » trop cher pour nos gueules, et vous en avez pour dix ans de copinage avec Barrière-Group au Fouquet's à vous payer les pucelages garantis « miss Venezuela » à cent mille dollars la membrane.

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Les palabres tant qu’on veut ! Le bagout, c’est à fifti-fifti entre camelot et député. On en a vu qu’on relaxait, tant on en avait assez de les voir, que l’opinion publique était passée à autre chose, que le procureur avait été muté, que le président de la cour n’avait plus de salive.
Justement, bel Armand est dans le cas. Il présente bien et à l’air honnête, qui dit mieux ?
Entre deux prêches sur l’honneur et la probité, Armand De Decker s’est mis à déconner à la vue d’une mallette que lui tendait un milliardaire moyennant quelques menus services. Quoi de plus naturel dans le milieu des affaires ! Hélas ! quand il s’agit des prolos, ça tourne au scandale. Normal, le mec à la pelleteuse, le garçon de café à la serviette sous le bras, la caissière mi-temps, ça les éblouit tant de ganetouse… Ils se la jouent sévères.
C’est comme si Armand devait se taper le bureau cinq jours semaines pour 1500 € le mois ! Vous verriez son joli minois de délicat, avec les gros mots, pire que Richard III !
Et le voilà à se mouiller pour son client, un peu trop voyant même chez les MR, pourtant habitués avec Kubla et consort aux hautes voltiges compréhensives.
Dans sa hâte de cisailler des coupons, Bel Armand a mouillé beaucoup de monde, à commencer par Monsieur des Affaires étrangères, alors ministre des finances, Didjé Reynders. Habitué du Taj Mahal, le ministre s’est familiarisé avec l’embrouille, entre Ucclois les services vont de soi, mais lui, c’est le parcours sans faute, c’est du jamais pris !
Plus on avance dans la carte de crédit, plus on s’aperçoit que de Leterme, ancien premier ministre, aux collaborateurs de Sarkozy, le deal d’Armand prend de l’ampleur.
On se demande à présent, s’il ne valait pas mieux enterrer l’affaire tout de suite. Une petite transaction à la pépère, un De Decker soudain réceptif du portefeuille et on n’en parlait plus. Arroser tout le monde, le gniard ne peut pas, c’est au-dessus de ses forces. Ça allait bouffer ses bénéfices ! Tous les voyous d’accord : « Armand, fais pas ça ! ».
Pas de kazakhgate, pas de commission, pas de fuite dans les journaux, Chodiev en villégiature à Garmisch-Partenkirchen, les diamantaires au sérieux à la bourse d’Anvers, Reynders plein de rêve à Uccle à la succession communale, enfin quoi… la démocratie dans toute sa splendeur ! Non… en lâcher trop, l’artiste n’a pas pu !
À défaut de quoi, c’est l’esclandre à la Commission. Les MR se découvrent des pudeurs de gazelle, ceux parmi les autres qui n’ont pas touché, grognent et on les comprend. On a vu des gens du MR, par ailleurs fort dignes, se conduire comme des voyous afin d’empêcher l’audition d’un témoin.
Pour se venger de la niaque, des parlementaires ont fait fuiter des ragots dans la presse.
On se demande si c’est bon pour Bel Armand, ce cirque d’État !
Déjà avant Pâques, à la Commission, on se cassait des œufs sur la tête, à propos du dépôt d’une plainte contre X au Parquet, après la divulgation par l'agence BELGA d'une information relative au suivi de l'ex-président du Sénat, Armand De Decker, par la Sûreté de l'Etat.
On se demande, depuis le temps que nos mandataires se frappent le front pour éviter d’essorer leurs linges sales sur la place publique, comment ils n’ont pas encore pondu une loi qui impose le huis clos pour tout parlementaire piquant des ronds à l’État, c’est-à-dire à vous et moi ?
On n’aurait plus que la moitié de leurs stupres et transactions frauduleuses, cela remonterait le moral de la troupe votante et rotant les mauvais jours d’élection.
C’est pas tout, mais quid du sort de Bel Armand, de Reynders, de Leterme et de tellement d’autres que finalement même l’ancien club Dorothée, dont Louis Michel est président d’honneur, serait aussi sur la sellette ?
Quand on pense qu’en France on fait du chichi pour deux costumes ! Il est vrai que le Fillon n’en était pas à son premier essayage, Pénélope en sait quelque chose…
Voilà ce qui manque à De Decker, une Belgique républicaine et lui président !
Peinard pour cinq ans !
Comme les MR sont de mèches avec la N-VA, ce serait peut-être le moment de déposer Philippe et Mathilde sur les chemins de Compostelle avec l’ordre de pousser jusqu’à la villa de Baudouin pour un séjour illimité !
Je l’ai toujours su, les partis ont leurs arnaqueurs de première en tête d’affiche, mais l’imagination n’est pas souvent au rendez-vous.
Ils croient qu’à jouer les timorés les petits vols resteront entre amis. C’est une erreur. Si Fillon avait volé mille costumes, enrichi toute sa famille mieux qu’il ne l’a fait, il jouerait au golf avec Bill Gates et ne se ferait pas chier à faire des meetings à deux balles pour des gens qu’ils détestent.
Le tort d’Armand et du MR, c’est de jouer petit !

19 avril 2017

La sidérale campagne électorale de la N-VA

Grâce à l’alopécie de Charles Michel, nous ne verrons pas ses cheveux se dresser sur sa tête. Il conservera donc l’attitude du partenaire méticuleux, celui qu’on voit de loin dans les réunions entre chefs d’État, qui ne sert à rien, sinon serrer des mains et approuver toutes les décisions quand elles émanent des Commissions de L’Europe.
C’est que l’homme a du souci à se faire dans la précampagne électorale que se livrent les partis flamands de sa majorité. CD&W et N-VA se font la guerre et s’acharnent à se blesser mutuellement, sans trop se soucier qu’ils sont des partenaires dans ce drôle de gouvernement.
De ce côté, le MR est peinard. Il est le seul parti représentant les francophones. Les autres sont dans l’opposition. C’est comme si Charles Michel avait fait dans ses sels le cestode Di Rupo et que, le ventre libre, il peut apaiser la kaboulite de ses familles flamandes d’adoption, en spécialiste des diarrhées.
Seulement voilà, c’est un conciliateur qui manque d’autorité. À vrai dire, comment retenir une femme, comme mademoiselle Demir de traiter Wouter Beke et son CD&V de parti musulman ! Et encore, ce n’est rien à côté de la gretchen Liesbeth Homans qui lui ferait sauter ses lunettes à vingt pas, si elle était au Fédéral, et qui tient au retrait de la reconnaissance d’une mosquée de Beringen, comme à la prunelle de ses yeux bleus acier.
L’idée de passer garçon coiffeur pour un bon shampoing à miss Demir n’était pas la bonne.
Au registre de la colère, Charles Michel est encore plus mauvais que dans celui de chef du gouvernement. Lui, le père de famille, ayant quand même connu quelques créatures du sexe opposé, des avatars amoureux, un divorce, la colère le fait gazouiller, un peu comme Di Rupo dans les aigus. On le croirait de la jaquette !
C’est ballot de paraître en être, quand on n’en est pas ! On ne gagne pas d’un côté, ce que l’on perd de l’autre !
Plus qu’une solution : se faire voir sur l’aire de repos de l’E 42 à Spy… Amélie dans la voiture, évidemment, au cas où…

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Voilà qui prêterait à rire, si nous étions à l’âge d’or du capitalisme-social. Or, il n’en est rien. La gouvernance n’est pas une partie de belote. Les gens souffrent, la misère augmente, etc.
De son tipi, Charles a bien envoyé quelques bouffées de fumée grise à son épiphyte (plante qui pousse sur une autre sans être parasite) Bart De Wever. Ce dernier a coupé court à ses signaux de détresse. Vrouw Demir a incliné la tête deux fois en direction de Wouter. De Wever a acté le geste et il considère le débat clos. Que le CD&V se le tienne pour dit. Le geste propédeutique du président N-VA n’a pas convaincu Charles, ni les cestodes de l’opposition. Mais que faire dans cette catatonie ?
« Chercher un protecteur puissant, prendre un patron,
Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc
Et s'en fait un tuteur en lui léchant l'écorce,
Grimper par ruse au lieu de s'élever par force ?
On en est là… Non seulement ce gouvernement se fout des modestes, mais en plus il dore sur tranche le futur livre belgo-flamand d’un pays qui n’en a déjà plus que pour les tontons flingueurs de Genk ou en mousmée triomphante, la belle Zuhal a le désir de ceindre l’écharpe maïorale !
Comme un rien l’habille, on voit déjà les photos de la future reine de Genk, posant nue sous son écharpe, comptant bien monnayer chez Aya Lifestyle, le nouveau magazine féminin pour les musulmanes flamandes, des charmes que Liesbeth ne lui dispute plus.
L’impact de cette lutte électorale locale déstabilise le Fédéral et le gouvernement flamand. Au fédéral, le budgétaire périlleux, le dossier de l’impôt sur les sociétés, l’indemnisation des coopérants d’Arco, les réformes dans la gabegie des institutions et des salaires de nos cinq gouvernements et neuf Provinces, font autant de cailloux dans les escarpins de Michel.
Entre fou-rire et colère, le citoyen wallon ne sait plus comment se comporter dans ce patchwork belgo-flamand, pris du désir de ne plus s’occuper que des élections françaises, mais inquiet quand même de la jobardise d’un peuple flamand qui se veut sérieux quand il est au milieu de ses champs de betteraves et singulièrement arsouille quand la N-VA l’invite à son théâtre de boulevard !

18 avril 2017

Erdogan, sublime portier !

Urnes trafiquées ou non, c’est un fait, le peuple turc vient de brader sa liberté en faisant confiance à un ancien joueur de foot qui se serait adjugé le diplôme d’une université d’Istanbul qu’il n’a jamais fréquentée. Son détracteur sur ce litige a été retrouvé assassiné.
Voilà des débuts politiques assez glaçants. Ces faits restent fort peu connus des gens de condition modeste surtout tournés vers la connaissance limitée au seul coran par des Imans fonctionnaires affiliés à l’AKP, le parti fondé par Erdogan.
Un pourcentage limite mais majoritaire, le nouveau règne passe la barre tout juste. C’est assez pour que les observateurs européens s’écrient que toute la turquerie autour d’une dictature ne peut cacher une forte opposition et croire cette opposition ouverte à la démocratie la plus formelle et à la résistance, il n’y qu’un pas. Sauf que pour un dictateur, les courtes majorités n’effraient pas, puisque bientôt il n’y aura plus d’élection du tout, sinon que le résultat sera connu à l’avance.
Le triomphe fait par les exilés turcs en Belgique à cet habile politicien montre à quel point, même avec toute latitude de s’informer sans le danger de finir en prison, il est difficile de sortir des effets d’une propagande appuyée sur la peur.
Cette ascension d’un intriguant sans scrupule est à mettre en parallèle avec celle non moins étonnante d’un autre, qui le 23 mars 1933, se fait voter les pleins pouvoirs par le Reichstag. Adolphe Hitler peut désormais rédiger seul les lois, même celles qui vont à l'encontre de la constitution de Weimar.
C’est ce qui est en train de se produire en Turquie en ce moment.
Espérons que le règne de ce nouveau dictateur n’entrainera pas un conflit mondial comme celui provoqué par Adolphe qui aura coûté la vie à quelques 50 millions de personnes sur le continent européen dont 6 millions de Juifs.
En vrac et dans le désordre : l’idée d’Erdogan de refaire le pari de l’empire ottoman, la mégalomanie de son nouveau Versailles comme résidence, la mise en prison des journalistes sous prétexte de délits de presse imaginaires, le chaud et le froid qu’il souffle sur sa cohabitation avec les Kurdes installés depuis toujours sur un territoire annexé, comme une partie de celui des Arméniens, le jeu trouble qu’il joue avec Daech et enfin la répression massive contre les putschistes de 2015, devraient inciter les Européens à la méfiance.
Mais l’Europe, dans les bruits de bottes qui montent de partout, n’a pour se défendre que le parapluie américain et comme la politique de Trump, pour autant qu’il en ait une, c’est « ne pas se fâcher avec la Turquie », JC Juncker est condamné à faire le pitre avec Erdogan. L’arme fatale, environ trois millions de réfugiés majoritairement syriens retenus sur le sol turc et pour lesquels l’Europe a promis trois milliards d’euros à Erdogan est une épée de Damoclès que le dictateur manie avec brio, d’autant qu’il n’a encore reçu qu’un demi milliard !
Le nombre important d’exilés économiques turcs en Allemagne, fanatisés par ce nouveau calife aura fatalement des répercussions sur la politique de l’Europe vis-à-vis d’Erdogan, d’ici à ce qu’on revive les Accords de Munich avec nos nouveaux Daladier et Chamberlain revenant triomphant avec une paix garantie dix ans par Erdogan, il n’y a qu’un pas !

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Qu’est-ce que le vote de dimanche apportera de plus à Erdogan ?
Recep Tayyip Erdogan nommera lui-même les ministres, désignera également un ou plusieurs vice-présidents, le premier ministre, actuellement occupé par Binali Yildirim, disparaîtra. Tout ce beau monde deviendra des collaborateurs au bon plaisir du dictateur. Ce qu’ils étaient déjà, en fait.
Le président interviendra directement dans le domaine judiciaire. Il choisira six membres du Haut conseil des juges et procureurs (HSYK), chargés de nommer et de destituer le personnel du système judiciaire. Les tribunaux militaires seront bannis. Il est vraisemblable qu’ils seront reconduits dès que le président aura suffisamment nommés de généraux sous influence. Dans les prochains mois, il se pourrait qu’Erdogan rétablisse la peine de mort pour faire plaisir à ses électeurs, en même temps que cela éliminerait ses opposants les plus dangereux.
Le calendrier électoral sera légalement trafiqué afin de donner la possibilité à Recep Tayyip Erdogan de se maintenir légalement au pouvoir jusqu'en 2029. À cette date, le dictateur aura dans les 75 ans, bel âge pour passer la main à son fils aîné, à tout le moins de rétablir le poste de premier ministre pour lui !
Un dictateur débutant doit récompenser sa camarilla. La réforme prévoit d’augmenter le nombre de députés de 550 à 600. L’éligibilité pour devenir député sera abaissée de 25 à 18 ans et les élections législatives et présidentielles se dérouleront tous les cinq ans, contre quatre actuellement.
Le président pourra promulguer des décrets dans les domaines relevant de la large sphère de ses compétences exécutives.

17 avril 2017

À la cloche.

C’est Pâques. On n’est pas obligé de faire appel à une certaine mythologie chrétienne pour aimer voir les enfants emplir leurs petits paniers d’œufs en chocolat disséminés dans le verger.
Il y a tellement peu d’occasions aujourd’hui d’être témoin de choses paisibles et douces, que toutes celles qui passent à portée sont bonnes à prendre.
Pourtant, ce dimanche est annonciateur d’une suite peu rassurante de mauvais jours. Champion de la rage taxatoire, Elio di Rupo dénoncé par l’ancien leader MR, Louis Michel, lorsqu’il jouait les indignés dans l’opposition, a passé le flambeau à son fils Charles, grâce à lui, la Belgique reste en tête des pays les plus taxés au monde.
Cinq gouvernements, des provinces obsolètes et coûteuses, un personnel mandatés extrêmement onéreux, dans ces conditions et pour financer tout cela, on n’a rien trouvé de mieux de faire un saut d’index, d’augmenter la TVA et d’oublier de traquer les fraudeurs fiscaux.
À cause des Michel, les paniers d’œufs sont moins remplis cette année.
Quatre possibles présidents se partagent la vedette chez nos voisins français. Dans une semaine, on sera fixé. À tout prendre pire que Marine Le Pen, François Fillon, s’il est élu, alliera le déshonneur personnel à une politique qui, selon Mélenchon, fera « cracher le sang » des plus pauvres. Il n’y a pas besoin d’être mélenchoniste pour comprendre qu’il a raison.
Neuf mois après un putsch manqué contre Recep Tayyip Erdogan, les Turcs sont appelés à voter ce dimanche 16 avril pour ou contre une révision constitutionnelle. Au programme, suppression du poste de Premier ministre au profit d'un hyperprésident qui concentrera entre ses mains de vastes prérogatives. Vu la propagande unilatérale des partisans du « oui », quitte à trafiquer les urnes, la dictature va tourner la page en Turquie. On va voir si l’Europe va poursuivre sa politique de l’autruche. Il y a fort à parier que oui !
Pour le reste, Trump se charge de la distribution plutôt que de la cueillette des œufs. Celui qu’il a déposé dans la montagne des grottes en Afghanistan est particulièrement gros. Ses petits paniers en sont pleins, notamment ceux qui voyagent en mer de Chine à bord d’un porte-avions.
Pourquoi ne pas passer les fêtes de Pâques à la recherche du bonheur dans des conditions plus favorables, pendant que les enfants sous un ciel plombé de nos inquiétudes et de gros nuages noirs, vivent leur plaisir bien plus simplement que nous ?

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Par exemple, Aristote, bien plus tourmenté et donc plus proche de l’Homme 2017, que les deux autres auxquels on l’associe, Socrate et Platon, que nous dit-il du bonheur ?
Il dissocie bonheur et plaisir, ce que nous ne faisons pratiquement plus dans cette société consommant à profusion. Pour lui, le bonheur n’est pas un moment de plaisir, parce que le plaisir est éphémère. Le plaisir passe, le bonheur reste là où l’on a fait ce qu’il fallait pour le garder.
C’est vrai aussi pour les enfants, qui après l’excitation de la découverte des œufs, vont vraisemblablement les manger. L’après, c’est quand le panier est vide et qu’ils vont à d’autres jeux…
C’est quoi le bonheur, au juste ?
Biens matériels, honneurs, vie de contemplation ?
Pour le philosophe, c’est la faculté de penser. Pour Épicure, pas si « bon vivant » que l’on croit, le bonheur, c’est l’ataraxie (tranquillité de l’âme, détachement du plaisir et des passions).
Je préfère Aristote. Le bonheur est le souverain bien, parce que c’est une fin qui se suffit à elle-même. Un état d’esprit déterminé au bonheur par le stoïcisme de Zénon de Cition, nous sommes près à chanter sous la pluie.
« Ce qui trouble les hommes ce ne sont pas les choses mais les opinions qu'ils en ont. »
Je me demande si Richard III est apte au bonheur ? Par simple coup d’œil en arrière, sa vision du monde et des événements, n’est pas « naturellement » optimiste.
Il se console, on se console comme on peut, par cette ultime réflexion d’Aristote « Le bonheur n’est-ce pas de l’espérer toujours et ne l’avoir jamais ? ».
Manque de chance pour ceux qui lui ressemblent, il ne s’est jamais beaucoup illusionné sur la force de l’espérance pour changer le cours des choses.
Je crois néanmoins - pardon Aristote - que l’homme n’est homme que parmi les Hommes (Axel Henneth) et, par conséquent, que si bonheur il y a, ce n’est que parmi eux qu’on peut le trouver.

16 avril 2017

L’élection de la fringue.

Rebondissement dans l’affaire des costumes de François Fillon.
Rappel des faits en deux mots : le candidat à la présidence de la république se serait vu offert deux costumes d’une valeur de 13.000 €, par Robert Bourgi, avocat mêlé aux affaires de la Françafrique de Chirac et Sarkozy.
Devant le scandale, François Fillon avait restitué les vêtements plus un blazer offert bien avant par son généreux donateur, puisqu’il était rhabillé de frais depuis longtemps par cet ami soucieux de sa garde-robe, sans que personne n’y trouve à redire.
Aujourd’hui, il s’avère que Fillon n’a pas rendu des costumes Arnys, mais deux vêtements aux origines moins prestigieuses (made in Holland) et ne valant que quelques centaines d’euros !
Cela dépeint son bonhomme !
Comme le thomisme est devenu la doctrine officielle de l’Église, le costumisme est devenu la doctrine officielle de François Fillon.
Le costumisme est l’antithèse du thomisme, puisque celui-ci nous dit « L’Homme ne doit pas posséder de biens comme s’ils étaient propres à lui, mais comme étant à tous. »
La tentative de Fillon de rester dans sa foi chrétienne en restituant les costumes offerts par l’avocat Robert Bourgi aura tourné court, puisqu’aux dernières nouvelles, il n’aurait pas rendu les bons !
On se souvient du repentir du candidat à l’élection "J'ai fait une erreur de jugement. Ces costumes, je les ai rendus."
En outre, un troisième costume, offert par Arnys pour le prix des deux premiers, a été conservé par Monsieur Fillon", a expliqué maître Éric Moutet, conseil de Robert Bourgi !
Comme quoi « À l’achat de deux costumes, le troisième est offert » même dans les grandes maisons du chic parisien, on se laisse aller à de la démarque populaire !
Et si le candidat de la droite à l'élection présidentielle avait menti, affirme le site Mediapart ?
Les enquêteurs soupçonneraient l'ancien Premier ministre de ne pas avoir rendu à son ami, l'ensemble des pièces qu'il lui avait offert.
Du côté du candidat on assure que François Fillon a, bien "évidemment" rendu les bons costumes, et on cible l'homme d'affaire "pas très clair". Robert Bourgi, quant à lui, parle des pressions du camp de l'ancien Premier ministre, qui l'a incité à mentir en réponse aux révélations du Journal du Dimanche.
Cette dernière affaire, en plus de toutes les autres, éclaire d’une lumière aveuglante le personnage. Malgré cela, il reste quatrième dans les sondages à un demi-point de Mélenchon, troisième !
Dimanche prochain, il est possible qu’il soit deuxième, derrière Marine Le Pen et assuré d’être élu président de la république au second tour des élections !

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Son socle « dur » fait d’intégristes chrétiens et d’enragés de la droite classique aurait donc convaincu l’ensemble des Français ayant le cœur à droite d’envoyer malgré tout quelqu’un de corrompu et vénal diriger la France et la représenter à l’étranger !
Voilà qui est incroyable et pourtant tristement d’actualité !
Au-delà des emplois fictifs de Pénélope, des sommes détournées pour sa famille au détriment de l’État (au diable la présomption d’innocence, il y a urgence) de ce jésuite triste comme une porte de confessionnal, ce petit monsieur serait dispensé pendant cinq ans de rendre des comptes aux citoyens qu’il dirigerait, d’autre part, d’une main de fer vu son programme !
Ce scandale dépasse les frontières de la France. Cette possibilité éclabousse toute l’Europe.
Les journalistes ont une part de responsabilité. Ils continuent à parler de Fillon comme un candidat « normal » ostracisant la seule Marine Le Pen. Ce faisant, ils font le jeu de cette dernière qui se trouve, par comparaison, une candidate « acceptable », puisque un douteux personnage comme Fillon, l’est encore !

15 avril 2017

Député, une profession comme une autre.

Une étude vient d’être publiée à l’Université de Strasbourg sur des jeunes militants membres actifs d’un parti, attachés parlementaires ou voués à l’administration d’un parti. D’après les interviews, on se rend compte comme la fonction de député s’est professionnalisée, au point que la motivation principale d’un jeune actif dans les comités, c’est de pouvoir vivre un jour de la politique.
Voilà qui permet de lever le voile sur les conséquences dans le public à travers les récits, d’évaluer cette mutation importante de la fonction : perte d’estime, confusion entre intérêt général et profit personnel, compétition d’accès à la fonction donnant lieu à des débats publics terre à terre, dégradation de l’intérêt pour les institutions et abaissement de l’idée que les citoyens se faisaient de la démocratie.
C’est après avoir lu cette étude essentiellement faite d’interviews de jeunes militants, qu’on s’interroge sur le désamour et la suspicion que le public porte à la fonction représentative.
C’est bien en fonction du genre d’intérêt des jeunes militants qu’il y a lieu de s’inquiéter d’une dérive de la démocratie. Les partis générant des mandats rémunérés seraient une autre forme de bureaux de placement du FOREM.
Pour intégrer le parlementarisme, il n’y a ni école, ni service de placement. Il est intéressant par le mécanisme d’accès de décrypter le processus de professionnalisation et comment une profession de foi est devenue une profession, tout court.
Après avoir beaucoup milité dans un parti, un mandat rémunéré est un retour sur investissement. Le choix d’entrer en politique se fait souvent à des moments d’échecs. C’est particulièrement celui des avocats qui constituent le plus gros bataillon de parlementaires en Belgique. Les salaires des débuts au barreau sont dérisoires, encore heureux d’intégrer un cabinet pour un salaire fixe. Certains ont parfois plus de chance en passant directement de la fin des études à un mandat rémunéré, sans n’avoir vraiment plaidé aucune cause. Le plus connu est Monsieur Reynders, mais actuellement il y en a bien d’autres à carrière extracourte, dans un métier pour lequel ils ont fait des études.
Une carrière politique, c’est aussi un choix par défaut d’une carrière scolaire et professionnelle à laquelle on n’a pu accéder.
Certains deviennent collaborateurs politiques et rentabilisent ainsi leur parcours militant. Vivant dans l’espace d’activités d’un parti, ils prennent les premiers connaissance de la vacance d’un poste.
Bien évidement, être né dans une famille de militants ayant réussi à vivre de mandats rémunérés, donnent aux jeunes de la génération suivante un formidable tremplin du nom de famille et des relations que les parents ont dans les milieux de direction du parti. C’est l’histoire des « fils de… » que l’électeur belge ne se lasse pas d’élire sans en éprouver la moindre gêne.

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Il n’empêche que la plupart des élus sont diplômés de l’enseignement supérieur. Ce n’est certes pas un brevet d’intelligence, mais c’est presque toujours l’assurance du bien dire à défaut du bien penser. C’est aussi une forme de courtoisie particulièrement attentive aux dérives verbales dans des lieux publics.
Napoléon s’est laissé aller à comparer son ministre Talleyrand à « de la merde dans un bas de soie », c’est à peu près vrai pour l’apparence « bas de soie » de nos mandataires et tout aussi probable pour le reste.
L’étude de l’université de Strasbourg ne porte que sur les motivations des jeunes membres d’un parti politique, issus de milieux différents, pour la plupart deuxième ou troisième génération de militants familiaux.
L’étude conclut à la professionnalisation de la fonction par les interviews des jeunes militants mais n’entre pas dans la réalité d’un pays dirigés par des professionnels qui comptent faire une carrière complète « au service » des citoyens.
C’est évidemment le cas en Belgique. S’il y a bien un point commun entre nos représentants et un dictateur d’un pays comme la Syrie, par exemple, c’est bien la volonté de durer.

14 avril 2017

À quoi bon ?

Parler de la mort, c’est aussi faire de la politique !
Je ne parle pas de ceux qui se défenestrent sur leur lieu de travail pousser à bout par les circonstances, ni ceux qui ayant perdu un travail perdent en même temps le goût de vivre.
Je pense à la manière d’aborder cette chose naturelle si différente du thème habituel, quand elle est une réflexion métaphysique dangereuse pour la société de consommation, au point qu’on l’évacue aujourd’hui, comme une chose qui n’arrive qu’aux autres. On peut aussi penser la mort comme un gisement d’exploitation des crédules, embarqués dans des mythologies abscons, avec au bout la terreur de Dieu ou, pire, se croire investi d’une procuration divine pour donner la mort aux impies.
Placer la mort au-dessus de la vie, c’est prendre la vie pour rien dans un déni d’intelligence.
En pensant à sa fin dernière, le travailleur échappe à son côté matériel et par conséquent « dérange » le système libéral. Car cette pensée l’induit à réfléchir sur la précarité de son existence et le peu d’intérêt aux choses qu’on lui fait faire rendant son existence peu enthousiasmante.
À quoi bon perdre sa vie à la gagner ?
Où situer la mort ? La mort est hors-catégorie. Tous les autres événements de notre existence s’inscrivent dans le temps, pas elle. C’est un événement dépareillé et unique. La mort commence à la naissance et est indispensable à la vie par antithèse.
L’homme debout, l’homme actif, celui qui s’inscrit à l’agora pour combattre, doit réinventer l’art de mourir, pour mieux organiser sont art de vivre.

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J’étais encore très jeune à l’époque, mais ce fait-divers m’avait beaucoup marqué. On pouvait lire dans les gazettes « Un accident du travail. Un ouvrier de Cockerill, manœuvre gueulard, est tombé dans un cubilot de fonte en fusion. On n’a rien retrouvé des restes du malheureux. »
J’ai pensé instantanément « que va-t-on faire des brames avec l’ouvrier dedans ? » (ces lingots de trente tonnes propres au laminage). Est-ce cela, la condition ouvrière ? Disparaître dans quelque chose tout de suite ou usé par trente ans d’assiduité à des tâches mille fois répétées ?
J’ai longtemps fait un rêve, toujours le même. C’est un type qui part de chez lui le matin se louer quelque part pour nourrir sa famille. On ne le revoit jamais. Il n’est plus nulle part. La nouvelle d’une place disponible fait le tour des quartiers. Des centaines de futurs invisibles veulent prendre sa place. Le patron de l’usine convoque son conseil « Messieurs, la sécurité dans l’entreprise est un luxe. Supprimons là ».
Cette mort injuste aurait dû valoir autre chose qu’une indemnité pour la veuve et un corbillard transportant une gueuse d'acier. Par exemple, un risque évalué au même titre que la paie d’un directeur pour les autres manœuvres gueulards et surtout le respect pour tous ces héros anonymes.
Ce fait-divers de trois lignes en tout petits caractères était perdu sous les titres ronflants d’un match de foot ou d’une visite d’un ministre important au palais des princes-Évêques, comme si cette mort ne valait rien par l’évaluation sociale de l’homme qui ne valait pas grand-chose..
Mieux organiser un art de vivre… voilà ce que cette mort évoque.
Dans une civilisation qui s’achève justement sur sa propre mort, l’instinct de vie doit prévaloir sur l’instinct de mort.
Nous ne sommes pas responsables des crises et des soubresauts d’un capitalisme capricieux, notre seul tort, mais il est immense, c’est notre passivité, notre façon en bons garçons d’accepter le mauvais sort comme une fatalité. Seule la mort est fatale et si elle succède à la vie, tout nous commande de veiller à ce que la vie soit la meilleure possible.
Nous ne sommes conscients que d’elle, nous ne savons rien de l’autre et si nous ne savons rien de la mort, c’est qu’il n’y a rien à savoir, sinon que les prêtres nous racontent des histoires à dormir debout. Sur le sujet de la connaissance, ils en sont au même point que nous. Pour eux, la mort, c’est leur fonds de commerce !
L’usage social qui est fait de la mort est un révélateur de notre civilisation. Que l’Homme puisse penser sa vie et par conséquent concevoir sa mort est un privilège dans le règne animal par rapport aux autres espèces, encore que de récents travaux indiqueraient que nous ne sommes pas les seuls conscients. L’instinct de reproduction de toutes les espèces, n’est-il pas un signe de connaissance ?
La réflexion de l’humoriste Pierre Dac est bien plus interprétative qu’un éclat de rire « La mort n’est qu’un manque de savoir-vivre ».

13 avril 2017

Le beau Moritz et les autres.

La N-VA a des références. Elle n’a qu’à puiser dans la longue liste des hauts esprits, voire parfois de vrais savants, qui se sont ingéniés à mettre la race au pluriel afin de s’assurer que la leur était la supérieure.
Tout ce lourd passé d’imbéciles instruits ou pour être moins agressif, de penseurs bien dans leur temps, aurait le mérite d’apporter des éléments à la N-VA qui en cherche pour rendre plus difficile l’accès à la nationalité à propos des enfants nés en Belgique, dont le malheur tient dans leurs parents étrangers.
Toute la question est là. Si ces enfants nés en Belgique ne peuvent pas prétendre à la nationalité belge, on peut imaginer que cela tient uniquement à ce qu’ils sont les fruits d’une race inférieure ! On n’ose imaginer que cela tient uniquement à ce que dans le ménage où ils ont vu le jour, on ne parlait pas flamand, mais l’arabe ou pire encore, le français !
Ainsi Bart De Wever penserait comme Cuvier (1817) que la culture est déterminée par la race et comme Hegel qui lui considérait carrément que les gens de couleur étaient d’une race inférieure.
Avec son horreur des agents troubles venus corrompre le parler flamand à Linkebeek, Liesbeth Homans pourrait être une familière des thèses de Gobineau (1816-1882) auteur d’un essai sur l’inégalité des races humaines, l’ouvrage préféré de Jean-Marie Le Pen.
Zuhal Demir en campagne contre UNIA, l'ancien centre fédéral pour l'égalité des chances, puiserait des arguments décisifs chez Ernst Moritz Arndt sur la célébration de la race germanique, en même temps que cela la démarquerait de la tare de ses origines vis-à-vis de ses pairs et la germaniserait ainsi définitivement.
Cette belle enfant du Bosphore pourrait compléter son éducation d’impétrante de la race des élus par la lecture édifiante d’Armand de Quatrefages qui en 1871 publie « la race prussienne ». Ouvrage intéressant à plus d’un titre pour la N-VA, puisque l’auteur distingue du reste des Allemands, des Prussiens vindicatifs, nés trop à l’Est pour être honnêtes.
Du chef de file de Zuhar, le célèbre bourgmestre d’Anvers, l’ennemi juré serait sans doute le fransquillon Paul Broca (1824-1880) qui, outre une forme d’aphasie découverte (rien à voir avec le vocable limbourgeois), aurait aussi perçu que le cerveau des Français était plus volumineux que ceux des autres races !
Après cette insulte au bon sens et à la science, il ne reste plus qu’à l’oublier dans une audition musicale de Richard Wagner. Il paraît que Woody Allen n’était pas le seul à se faire peur à l’antisémitisme délirant du musicien favori d’Adolphe.

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« Tout ce que nous aimerions dire, c’est que notre droit consacre l’irresponsabilité des représentants du peuple », écrit élégamment une journaliste de « Daar-Daar ».
Si je traduis bien, nous élisons, enfin nous… les Flamands élisent des gens qui peuvent dire et faire n’importe quoi en leur nom (1) !
Et la dame de « Daar-Daar » de poursuivre « Nous défendrons ce droit envers et contre tout. Tout au plus, nous déplorerons tranquillement que certains se servent de ce noble privilège pour débiter sans cesse des idées creuses que leurs centres d’études n’ont même pas analysées et qui devront être, une fois de plus, « nuancées » le soir même. »
Je l’ai toujours su, la plupart de nos voisins sont intelligents, seuls en cause quelques-uns de leurs dirigeants.
La lecture intensive de Nietzsche aura perdu quelques beaux esprits entre Rupel et Escaut. Le mythe du surhomme aura eu raison d’eux.
Je veux croire qu’aucune fiche de lecture de la N-VA ne mentionne l’exécrable Drumont dans ses élucubrations de 1889 de la « France juive », auquel il ne faut pas attribuer « La haute banque et les trusts » d’Henry Coston (1910-2001), dont se gargarisent encore des jouvenceaux au nom du « gauchisme » de Marine Le Pen.
Oui, je le pense, un jour la Flandre sera de gauche, elle n’y est qu’à quelques encablures. Il lui reste à subir quelques volées de bois vert et des déconvenues sur l’estime à certaines personnes, avant de se dire prête à faire le saut.
Le seul intérêt qu’elle retirera de son séjour plus long que nous parmi les chemises brunes, aura été de sauter l’épisode PS que nous sommes en train de dépasser.
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1. La Wallonie n’est pas en reste.

12 avril 2017

Mondiale vision !

On devine ce que serait un monde parfait dans l’esprit productiviste de la mondialisation.
Une élite cumulant les loisirs, les connaissances et l’argent pour laquelle travaillerait le restant du monde. Des savants étudieraient le juste nécessaire en tout : nourriture, logement, plaisir, reproduction, afin que le restant du monde soit à l’abri des émeutes de la faim et du désespoir. Tout chômeur de longue durée serait passible d’un internement à durée indéterminée. Par frugalité et privation, les autorités le sensibiliseraient à une reprise de ses obligations envers la collectivité mondiale. Sans que la peine de mort fût à nouveau l’usage, cet internement préventif ne pourrait excéder quelques années sans aboutir à une issue fatale des récalcitrants.
L’intelligence serait presque entièrement consacrée aux techniques d’un travail qui serait assigné à chacun. Les résidus de l’intelligence non utilisés serviraient à la consommation des spectacles de divertissement.
Ce monde effrayant est celui de la logique libérale encouragée par la perspective que l’humanité comptera plus de dix milliards d’individus d’ici la fin du siècle.
Nous pouvons survivre sans jeu, sans amour, sans poésie, sans musique, sans philosophie, mais survivre n’est pas vivre.
On ne peut se définir simplement à partir de ses fonctions de base. Une vie se réduisant à cela serait vide de sens. L’être humain ne peut pas être compris uniquement à partir de ses fonctions biologiques.
Il y a donc des utilités non utilitaires.
Le superflu est plus nécessaire que le nécessaire.
Les artistes de la grotte Chauvet qui l’ont décorée de bisons, de chevaux et de lions il y a 35.000 ans devaient éprouver plus de plaisir à dessiner des animaux, qu’à les abattre, sans quoi ils n’auraient pas passer leur temps dans l’invention qu’était pour eux la peinture.
C’est l’esprit qui donne à l’homme un sens à la vie. Nous sommes des animaux métaphysiques.

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Ce qui se passe aujourd’hui est édifiant. Sous prétexte d’accroître les biens de quelques-uns, on veut nous faire croire que notre destinée ne s’accomplit vraiment qu’à les satisfaire, sous-entendant par là qu’au passage nous satisfaisons aussi les nôtres, par capillarité.
Chaque vie est un destin. Au départ, personne ne choisit le sexe, l’époque, la culture d’origine, les parents, les circonstances de la naissance, l’apparence physique, la couleur de peau, etc.
Une conduite que le monde libéral nous définit comme logique, nous conditionnerait à transformer cette somme d’incertitude en une certitude, l’assignation unique mondialisée !
La raison et la liberté d’esprit s’opposent à ce « meilleur des mondes ».
En pesant sur la démocratie qu’on essaie de nous faire passer comme une juste façon de vivre ensemble et qui n’en est que la parodie, nous empruntons la voie fatale qui conduit au monde décrit dans des œuvres de fiction par Huxley et Orwell.
Choisissons nos valeurs en fonction de notre vision des choses et fichons-nous du reste.
Ce mardi soir, ARTE a diffusé un reportage sur l’histoire de l’anarchie qui montre bien que l’égalité est la question majeure que la société libérale n’est pas prête à résoudre et cela de Proudhon à nos jours.
Les libéraux partagent le vice de François Fillon, l’argent est leur Graal. Ils sont déterminés à le défendre, jusqu’au bout. Toute discussion est vouée à l’échec. Toute collaboration conduit à une impasse.
Bakounine pensait que si le peuple veut atteindre à l’égalité entre les citoyens et que l’argent ne soit plus la récompense de l’exploitation de l’homme par l’homme, il faut songer à transformer la démocratie en la débarrassant du postulat économique capitaliste.
Je le crois aussi

11 avril 2017

Un quart d’heure avant la fin.

Que cette élection française est révélatrice du mal qui ronge nos sociétés occidentales !
Les programmes qui veulent « redresser » la France pourraient très bien être des programmes à « redresser » la Belgique, en ce sens qu’ils passent tous par la rigueur et les sacrifices demandés à une masse de gens pour un idéal qui n’est pas le leur et pour une vision de l’État qui ne les concerne en rien !
Cela n’était pas très visible, il y a à peine dix ans, ça l’est de plus en plus aujourd’hui !
Les discours de Fillon et de Macron sont ceux de Charles Michel et Bart De Wever sur l’économie, la dette, la concurrence, l’Europe, etc.
Ce n’est pas l’imagination qui manque, seulement elle est à sens unique ! En réalité, les plus belles théories libérales sont incapables de fournir une justification satisfaisante à la démocratie libérale ! Cela devient gênant.
L’impossibilité de démontrer l’obligation politique du citoyen envers l’État libéral a commencé le jour où il est apparu clairement qu’entre un travailleur de base et les grands patrons, il y avait une valeur de un à trois cents, entre un pensionné à mille euros et Charles Michel un rapport de un à vingt-cinq, voire trente !
L’individualisme, condition essentielle du libéralisme, n’est compréhensible que si tous les membres de la société partent à la conquête de leur espace social de manière égale, étant entendu qu’ensuite la diversité des intelligences et les ambitions différentes épanouissent le citoyen de manière inégale. Les proportions que les maîtres à penser donnent à l’inégalité semblent disproportionnées à tout le monde, sauf à la minorité qui en profite.
Or, la classe possédante est la seule qui ait été suffisamment homogène pour déterminer cette égalité indispensable.
On comprend mieux qu’elle veuille pérenniser le système On ne comprend pas du tout comment elle s’arrange pour conserver son ascendant sur le reste de la population qui ne partage pas cette égalité.
Les temps sont en train de changer. Les populations citadines surtout reviennent à la conscience de classe. L’égalité devient un postulat à atteindre et non universellement acquis.
Voilà pourquoi les scandales financiers et même les « avantages » de la classe politique ne passent plus aujourd’hui comme un bonus social, mais comme une atteinte à l’esprit démocratique.

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Le « marché », si révéré par la clase dirigeante, a engendré une clase sociale capable de contester le marché lui-même.
Tel qu’il se présente à nous désormais, le suffrage universel ne garantit plus vraiment une cohésion politique de l’ensemble.
Si aujourd’hui les États européens se réclament encore de la démocratie libérale, c’est parce que la classe dominante a su conserver la réalité du pouvoir politique malgré le suffrage universel.
L’imposture actuelle peut encore assurer le fonctionnement de l’État libéral. La question est de savoir jusqu’à quand ?
Les guerres que nous avons traversées ont joué le rôle d’une solidarité d’ensemble des Nations agressées ou traversées par les démons des armes. Elles ont été, en un sens, un substitut de solidarité des classes entre elles, sous d’autres formes, comme le patriotisme et les tués au front sans distinction de classe, encore le sang répandu a-t-il été plus abondant dans les classes dites « inférieures » que les autres.
On ne peut fonder une démocratie sur un état de guerre perpétuel. Nous avons bien dans la lutte contre le terrorisme un ersatz de guerre dont attendent beaucoup les classes dominantes pour reculer l’heure des bilans.
Mais ce n’est pas s’inscrire dans un courant individualiste libéral à une époque où la mondialisation va dans le sens contraire.
Le chômage par le manque d’emploi et non pas par la mauvaise volonté du chômeur engendre un conflit qu’on nous dit qu’il ne peut être résolu que par notre docilité, ce que plus personne ne croit vraiment.
Le discours libéral perd de son efficacité sur les citoyens.
Une chose certaine : la fin du parti socialiste français.
C’est un signe, la social-démocratie en relais de l’État libéral aura fait faillite.
Le voilà bien le trou dans la muraille libérale.
Il y a de la contestation dans l’air. Nous verrons à l’élection française dans une quinzaine de jours où en est l’évolution des esprits et si le trou ne fait pas s’effondrer la muraille.

10 avril 2017

Fillon : sa campagne nauséabonde.

On a tort de penser que la droite libérale des Républicains en France et le Mouvement Réformateur, en Belgique, sont respectueux des lois et des citoyens.
Ces partis peuvent se montrer extrêmement violents envers l’ordre démocratique, même si, de bonne guerre, ils se sont fait une réputation sur l’obéissance aux lois de l’État qu’ils entendent défendre contre les excès des extrêmes.
François Fillon est l’exemple d’un candidat type de droite, révélateur de ce que la droite peut faire dans une situation où à cause des faiblesses du postulant, elle n’est pas certaine de l’emporter.
La politique ce n’est pas la morale, la politique c’est la conquête du pouvoir et rien d’autres.
Vous les voyez presque tous rallier Fillon sans état d’âme.
L’utilisation de la diversion ou l’art de passer d’accusé à accusateur est un cas d’école.
Finis les emplois fictifs, l’argent détourné, y compris dans le privé, les cadeaux des amis pour service rendu ou à rendre, les fautes sont du côté des juges qui manquent d’impartialité, le pouvoir en place qui manipule la justice, les journalistes de mauvaise foi, dans un complot de cabinet noir orchestré par le président de la république. Tout y est !
Une belle profession de foi du « tous pourris », de la part d’un ancien premier ministre qui par le passé, aurait été jusqu’à demander au secrétaire général de l’Elysée, Jean-Pierre Jouyet, d’accélérer les procédures judiciaires contre son rival Nicolas Sarkozy.
Que cet homme soit toujours le candidat Les Républicains est déjà étonnant, qu’il bénéficie encore de 17 à 18 % d’intentions de vote du noyau dur est encore plus étonnant, même si la morale n’a rien à faire là-dedans pour un politique c’est normal. Débiner ses petits camarades à l’ennemi, c’est autre chose.

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N’est-ce pas plutôt que Les Républicains sont des partisans bons à tout, pour ne pas passer leur tour d’avoir un président ?
Il est temps que le show finisse, si on ne veut pas que cela se termine très mal.
Fillon accusant Hollande d’être l’auteur de son lynchage, jurant d’aller jusqu’au bout dans ses accusations, sont évidemment des gesticulations qui ne déboucheront sur rien, leur seule vertu étant de noyer le poisson d’ici les élections. S’il avait des preuves, ce serait le moment idéal de les sortir.
Ces débats d’un homme aux abois laissent des traces chez ses partenaires de campagne. Quant à ses partisans, ils sont prêts à tout !
Quatre courriers, contenant des balles, sont arrivés lundi au pôle financier et deux courriers « similaires » ont été reçus mercredi au sein des deux rédactions, affirme une source judiciaire. L'enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
Le directeur de Mediapart Edwy Plenel a déposé une plainte après avoir reçu un courrier adressé au site d'information et à son attention, une menace qu'il juge « sérieuse », a-t-il déclaré vendredi. Dans cette lettre accompagnée d'une balle, datée du 30 mars et postée de Marseille, on peut lire : « La Vigilance et la Protection ne durent pas Ad Vitam... Ce jour-là nous serons là pour vous ou l'un de vos proches. » Sous ce texte sont dessinés un cercueil et une tête de mort. En tout, « ce sont six courriers » de menaces identiques qui ont été envoyés, selon le journaliste. Celui du Canard était « non nominatif avec un petit canard sur le cercueil », a précisé Edwy Plenel.
Ces menaces, visent également quatre magistrats financiers, à moins de trois semaines du premier tour de l'élection présidentielle, alors que les candidats François Fillon et Marine Le Pen sont visés par des enquêtes du pôle financier du tribunal de Paris. La justice française est bien clémente pour Fillon. N’est-il pas, par ses mensonges et ses provocations, responsable de l’excitation de ses partisans ?
Ces menaces « visent à museler les journalistes pour les empêcher d'exercer leur métier et de mener à bien leurs investigations », déplorent les syndicats. Elles « remettent en cause les piliers de notre démocratie, la liberté de la presse et l'indépendance de la justice ».
Les syndicats soulignent que François Fillon, jeudi sur France Inter, a même proféré une mise en garde : « Ceux qui sont à l'origine de cette affaire ne dormiront pas bien à l'avenir. »
Si François Fillon était élu par défaut, on se demande si ce quinquennat ne serait pas encore plus désastreux que celui qu’on n’ose imaginer de Marine Le Pen ?

9 avril 2017

L’Assaut final.

Les inconditionnels de l’indépendance de la Flandre aimeraient bien relancer la machine de la N-VA en panne sur la question depuis sa participation au gouvernement Michel.
Charles Michel n’y est pour rien.. Ce serait plutôt les ministres de la N-VA au gouvernement fédéral qui ont pris la fonction très au sérieux, avec quand même l’impression qu’avoir appartenu à un gouvernement fédéral ne leur ferait pas une bonne réclame dans un gouvernement flamand libéré du poids des autres fédérés.
Quoi de mieux que proposer un référendum sur l’indépendance de la Flandre pour réveiller les ardeurs du peuple ?
Avec le Vlaams Belang qui leur colle au train, les ploucs de la N-VA feraient bien de se méfier.
Karl Drabbe, du Mouvement flamand, a lancé un appel en faveur de l’organisation d’un référendum, afin de « renforcer la société et accroître la conscience politique des citoyens ».
C’était lors des vœux de nouvel an.
Le bredouillant Philippe en témoigne, les vœux de nouvel an sont ce que le cachet d’aspirine est au virus Ebola, surtout quand on parle du référendum.
Il faut distinguer le référendum d’une consultation populaire. On na jamais fait de référendum en Belgique. Certains confondent encore la consultation populaire du 12 mars de 1950 lors de l’Affaire royale, avec un référendum.
Pour rappel, 57,68 % des votants se prononcent pour le retour de Léopold III, mais le vote montre la fracture communautaire qui va, dès cette époque, empoisonner toutes les formes du vivre ensemble jusqu’à nos jours entre les deux communautés. En Flandre, le « OUI » l’emporte nettement avec 72%, le « NON » est gagnant à Bruxelles et en Wallonie
Pour en revenir à la perspective d’un référendum, disons qu’il a force de loi, tandis qu’une consultation reste un avis que les Autorités sont habilitées à suivre ou à ne pas suivre.
Après Grâce-Berleur où trois manifestants sont abattus par la gendarmerie, la Belgique est menacée d’une guerre civile. Les « Pères » de la Nation, ont compris. La consultation est mise aux oubliettes et Léopold III est prié de faire ses paquets.
Cela aurait été impossible si la question avait été posée par référendum.
Nos dirigeants sont des marioles. Dans des moments délicats, on consulte, tant qu’on veut, jusqu’à ce que la pâte retombée, « l’élite » en fait ce qu’elle veut. Le référendum, c’est de la dynamite surtout en ces temps troublés. Le pouvoir s’est arrangé pour conserver son statut dominant, rendant la procédure inaccessible..

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En 2000, le gouvernement Verhofstadt envoie par la poste un questionnaire « Chaque Belge un peu roi », coût de l’opération 80 millions de francs. Moins de 10 % de la population renvoient la réponse aux questions posées, parfois frappées d’idiotie comme « Estimez-vous que l’administration fédérale doive fournir un travail de qualité ! ».
Guy Verhofstadt (Open VLD) en est pour ses frais, si l’on veut, puisque c’est toujours le contribuable qui paie la facture.
Nos vieux routiers de la politique, que ce soient les libéralo-socialiste ou les Réformateurs libéraux, et même les Lutgériens, ne pas confondre avec des protestants, se reconnaissant dans le CDH de Lutgen, considèrent le référendum contraire à la Constitution.
La Constitution autorise depuis 1995 les consultations populaires communales et provinciales. La sixième réforme de l’État (2011-2014) a créé la possibilité d’organiser une consultation populaire régionale, pour les « matières imposées exclusivement aux organes régionaux ».
C’est tintin pour un référendum de l’indépendance de la Flandre.
Chacun peut se dire qu’une Région déterminée à se séparer des autres, rien n’empêche qu’elle le fasse unilatéralement et d’autorité. La Flandre a tant de fois fait le contraire des règles du fédéral mais aussi de l’Europe, qu’être désavouée par la Constitution ne devrait pas la gêner beaucoup. Ce n’est pas Francis Delperée en brandissant un bouquin de droit constitutionnel qui pourrait arrêter quoi que ce soit.
Les bons Flamands considèrent la cour constitutionnelle comme les lavabos du royaume.
Mais, il y a Bruxelles, clou dans la chaussure flamingante !
On aurait beau faire du carrousel politique comme à Linkebbek, je doute fort que cela soit possible de manipuler un million de personnes.
Comment organiser un référendum sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale ?... à moins d’abandonner cette partie cruciale du sol flamand, sacrilège suprême !
Le parlement flamand de la place des Martyrs devrait déménager à Gand, c’est impensable.
Reste le passage en force. L’armée belge, justement, est en passe d’être complètement flamandisée dans son état-major. Bart De Wever en général des bérets noirs prenant Bruxelles en tenaille debout sur la tourelle du premier char, nimbé du drapeau au lion des Flandres, ce serait pour le coup réduire le Vlaams Belang à 3 % dans les sondages.

8 avril 2017

Le tout Poutou !

Après la prestation de Philippe Poutou à la télévision, on s’est aperçu qu’un ouvrier sans belles manières pouvait s'imposer comme un adversaire coriace et avoir des prises de parole efficaces.
Il tranche même sur le ton général, souvent compassé, des grands candidats qui craignent comme la peste, qu’une remarque leur venant spontanément ne déplaise et rebondisse dans les courriels et tweets, si meurtriers parfois de la Toile.
Certes on est loin du beau langage de Science Po, des subtilités de C dans l’air et des mises au point de Christophe Barbier pour amorcer la discussion sous la houlette de Caroline Roux, mais la manière de dire sans tourner autour du pot plaît plus que le souhaiteraient ces beaux oiseaux de la presse parisienne, en relais naturel avec les autres Sciences Po et ENA, les statues équestres indéboulonnables de la République.
Ces derniers jours, un d’entre les journalistes habitués de C dans l’air, Bruno Jeudi, s’est dit franchement hostile au débraillé et aux attaques frontales de Philippe Poutou.
L’apparence de ce mécanicien de l'usine Ford de Blanquefort (Gironde) et candidat du NPA n’est pas compatible avec la fonction de président de la République !
Bruno Jeudi préfère la perfidie et l’âme noire de l’opportuniste avaricieux qui se dissimule sous des oripeaux de chez Arnys et des chemises Charvet.
Il n’empêche, ce ne sont pas les autres candidats qui auraient été capables de river le clou à François Fillon et Marine Le Pen, l’un pour le pillage de la République et l’autre pour celui de l’Europe.

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L’exercice eût embarrassé même un Mélenchon, depuis qu’il a l’objectif de passer le candidat des droites, le triste Fillon.
Bruno Jeudi n’est ni pire, ni meilleur que ses collègues des fins d’après-midi chez Caroline Roux. Les divas de la presse qui ont droit de tabouret à l’émission, sont bien moins accrochées à l’étiquette et au bien dire des grandes écoles, comme Vanessa Schneider et Raphaëlle Bacqué. Elles paraissent même parfois amusées du ton pincé de certains collègues. Par contre, Catherine Nay serait plutôt, par pincements des lèvres et mines exagérément effarouchées, de l’avis du journaliste de Paris Match.
L'ancien ministre de l'Éducation, François Peillon (1). s’y est mis aussi en fustigeant sur Twitter la tenue "débraillée" de Philippe Poutou. Ce socialiste délicat et à l’esprit orné a quand même confondu le marcel avec le t-shirt du candidat, menacé de licenciement chez Ford, avec ses camarades sans que cela n’émeuve personne.
Bref, la presse et les bobos jugent la performance de Philippe Poutou de façon variée. Comme il n’existe plus tellement de journaux d’une gauche ouvrière, que le gauchisme ambiant est plutôt affaire de la gauche caviar de Saint-germain, le représentant du Nouveau Parti Anticapitaliste est assez malmené en général. Les seules appréciations « amusées » et favorables, le sont d’une certaine façon condescendante qui devrait blesser ce militant plus que le flatter. Heureusement que Poutou s’en fout et que ce ne sont pas ces gens de pouvoir qui le feront autrement qu’il n’est. Et il a foutrement raison !
Des éditorialistes de BFMTV ont jugé son attitude «irrespectueuse». Christophe Barbier l'a qualifié de politiquement «dangereux». Tout dépend ce qu’entend par là le journaliste. Si c’est dans le sens premier, alors oui, dangereux est un compliment pour l’homme du peuple.
Toutes la gauche devrait être potentiellement « dangereuse » pour ce pouvoir qui ne lui ressemble en rien.
Seuls Libération et l’AFP ont une opinion plutôt favorable, au point que le candidat aurait crevé l’écran et «acquis une légitimité singulière dans la campagne» (AFP).
Les observateurs étrangers sont curieux du personnage qu’ils ignoraient.
C’est quand même plus facile pour un étranger d’évaluer les fautes de français de Poutou à l’aune de sa propre ignorance du plus-que-parfait du subjonctif. Il y a là une sorte de compagnonnage qui fait passer « l’inculture » après les idées. Ce qui n’est pas une mauvaise chose, mais que ne supportent pas les normaliens, la chose bien dite restant de loin supérieure à la chose bien pensée.
Reste que Poutou a fait ombrage à ma petite préférée Nathalie Arthaud. C’est que « Nath » est une lettrée comme Mélenchon et pourrait donc passer pour « convenable » chez les bobos. Soit, mais qu’une femme de l’autre côté de la montagne passe volontairement le col et descende fraterniser avec le peuple, c’est encore plus beau !
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1. Le commentaire ci-dessous rend à César... C'est de Luc Ferry qu'il s'agit et non pas de François Peillon. Avec mes excuses pour ce dernier, socialiste français, hors de cause..

7 avril 2017

La honte des autres et de soi.

Les journaux : « Le régime syrien de Bachar al-Assad est l'auteur d’une attaque qui a tué 86 personnes, dont 30 enfants. »
La situation en Syrie est trop complexe pour qu’un simple particulier, même intéressé par les conflits en-dehors de l’Europe, puisse en parler à bon escient.
Trop souvent, les médias n’informent que sommairement des réalités de terrain. Le public schématise forcément en « bons » et « méchants ». C’est tout ce que voulaient les dirigeants européens qui se servent des informations diffusées pour conforter leur politique.
Mais, c’est quand même la Russie qui vient de mettre son veto au Conseil de sécurité sur une action internationale envisageable après l'attaque chimique de Khan Cheikhoun mardi 4. La responsabilité de ces crimes contre l’Humanité est entièrement du côté de Damas, puisque les opposants du Régime n’ont pas d’aviation !
Il va sans dire qu’en toute logique ces horreurs ne devraient pas rester impunies. Voilà tant d’années qu’on le prétend, pour d’autres attaques au chlore, sarin, saloperies diverses dont certaines, comme le gaz moutarde, ne datent pas d’hier. Hélas ! ce ne serait pas la première abomination que l’on dénonce avec violence, puis, une fois l’indignation retombée, on passe à autre chose.
Les exactions aux armes classiques font autant, sinon plus de victimes, mais Bachar en utilisant les reliquats de son stock d’armes chimiques détruit à 99 % sait ce qu’il fait. Il se place dans le refus de toute négociation avec les opposants du Régime. Jusqu’au jour où les Russes et les Iraniens en auront marre de le soutenir, à moins que Trump dans un de ses emportements d’enfant gâté ne décide unilatéralement de supprimer le dictateur. On a vu ce qu’il en a coûté à Bush de supprimer le branque Kadhafi.
Ma voix est trop peu relayée, quand je pars dans des indignations, trop peu médiatisée pour ne pas ignorer mon impuissance à faire bouger les choses.
Mon interrogation ne portera donc que sur ce qui m’a toujours stupéfié chez certains d’entre nous, si pas presque tout le monde, cette faculté « fonctionnaire » que nous avons de commettre des crimes sur la simple injonction d’un ordre, que nous ne sommes pas chargés de commenter, mais d’exécuter.

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Car il a bien fallu qu’un personnel fabrique ces saloperies que Damas faute de moyens, fourre dans des fûts, de simples tonneaux recyclés de l’industrie courante, que des employés du terrain d’aviation chargent dans des avions, en n’ignorant pas l’usage qu’on va en faire ; qu’enfin des pilotes conduisent sur des endroits indiqués d’après des cartes, et larguent leurs saloperies sur des villes et des villages au petit bonheur la chance d’occire, hélas, plus d’innocents que d’intégristes musulmans.
Après avoir passé leurs journées de travail, celui qui a glissé des fûts dans la carlingue de l’avion, jusqu’à celui qui les a conduits sur le « théâtre » des opérations et balancés dans le vide, rentrent chez eux le soir, serrent leurs enfants dans leurs bras et chaussent des pantoufles avant de passer à table !
Tout cela sans la moindre pensée « désagréable » avec la satisfaction du devoir accompli !
Et, pourquoi pas ?... s’émeuvent du moindre petit bobo que le petit dernier s’est fait en tombant de sa chaise ou en avalant de travers ?
Si c’est terrible de vivre sans remords et sans état d’âme, ça l’est autant d’imaginer qu’il existe des êtres humains, qui se sont rendu coupables de tels forfaits sans rien éprouver d’autre que la satisfaction du devoir accompli et du travail bien fait !
On croyait qu’après les 80 millions de fonctionnaires Allemands (C’est inexact. Parmi eux il y eut des héros, tués par le IIIme Reich), plus ou moins complices des forfaits nazis, que l’humanité avait enfin compris. Et voilà que l’Histoire nous enseigne le contraire, qu’après Dachau et Buchenwald, il y eut d’autres crimes, en Europe dans les Balkans, au Ruanda, en Afrique, et maintenant les siphonnés qui se disent commissionnés par Mahomet pour couper les incroyants en morceaux !
Chaque jour qui passe nous révèle de nouvelles horreurs, fait tomber encore plus bas l’humanité dans des bas-fonds innommables.
Que dire de plus ? Ce n’est qu’un épisode. D’autres suivront. Personne n’en doute.
J’ai honte du reflet de mon visage dans le miroir. Je n’ai rien fait pour éviter ça.
C’est de ça que j’ai honte.

6 avril 2017

L’obsession du consensus !

Hier jusqu’à passé minuit, les onze candidats à la présidentielle française sont restés tels qu’en eux-mêmes. Si ce n’est que les « petits »candidats ont donné cette petite touche qui manquait pour sortir le discours de ses cours académiques trop emmerdants pour être honnêtes. Enfin, déjà amorcé par Jean-Luc Mélenchon, en plus doctoral et enseignant de lycée, Nathalie Arthaud, de Force Ouvrière et Philippe Poutou du Nouveau Parti Anticapitaliste ont fait entendre une voix rarement entendue sur les réseaux de grande distribution : la voix du peuple.
Ce n’est pas tous les jours, et ça fait du bien.
Philippe Poutou a dit tout haut ce que tout le monde pensait de l’hypocrisie de François Fillon, qui se propose de déplumer les Français au nom des sacrifices nécessaires, alors que ce candidat pillait l’État, abusant de toutes les possibilités de sa situation de privilégié du système.

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Bien évidemment, de ces onze sortira un président qui, sauf une grande surprise, reproduira la conduite de l’État selon les règles qui ont valu la réprobation des règnes de Sarkozy et de Hollande, à savoir Macron ou Fillon.
La divine surprise serait la montée au faîte du pouvoir de Jean-Luc Mélenchon et l’autre, la surprise désastreuse, serait l’avènement de Marine Le Pen.
J’ai entendu un raisonnement curieux d’un anti Front National qui prétendait que Marine Le Pen présidente accélérerait la décomposition du système, faisant gagner dix ans de faux espoirs à l’Europe, entraînant la population européenne derrière le peuple français à construire un monde différent du monstre néolibéral dans lequel se complaisent autant MM. Fillon et Macron que Marine Le Pen.
Cela s’appelle l’espérance du pire pour avoir plus vite du meilleur !
C’est un raisonnement qui ne tient pas compte de la souffrance des gens dans le temps intermédiaire entre calamité et renouveau.
Justement où en sommes-nous dans l’affaire qui nous préoccupe, ce néolibéralisme bien accueilli par une social-démocratie libéralo-socialiste dans laquelle nous nous inscrivons forcés et contraints ? Le malaise croissant est perceptible, il désigne deux camps à notre attention. Celui qui désespère d’en être et celui qui en est le temps d’une législature. Un seul dénominateur : tout le monde fait à peu près la même chose sur le motif qu’on ne peut pas lutter contre l’économie de marché.
Au-delà de l’élection, l’Européen de la rue est à un moment décisif de son existence. Le Wallon est pratiquement très concerné par son voisin français. Sans le pouvoir de l’électeur, il sait ce que pourrait représenter l’élection d’un candidat, plutôt qu’un autre.
L’enjeu de cette élection est ni plus ni moins le sort du néocapitalisme, cher à Charles Michel, qui s’y joue.
A l'euphorie des années 1990, le triomphe de la démocratie libérale et l’exaltation amoureuse des dirigeants de l’Europe du " nouvel ordre mondial ", a succédé une profonde, désillusion d'une démocratie qu’on voyait sans frontière, sans ennemis, sans partis. L’économie qui aurait dû être à la pointe du progrès et de la redistribution sociale a sombré dans la crise profonde en 2008. Alain Minc, Jacques Attali et Jean Tirole ont bien tenté de soutenir le moral des gens, mais leurs propos n’ont été repris que par les élus au pouvoir, enfermés dans leur bulle d’autosatisfaction permanente.
Ils nous ont vendu une démocratie cosmopolite qui apporterait enfin paix et prospérité aux peuples du monde. Ce n’était rien d’autre que la salle d’attente d’un conflit avec l’intégrisme musulman et l’occasion d’un regain du racisme dans nos régions.
La montée des populismes de droite et la menace du terrorisme international ont révélé à quel point nous vivions dans l’illusion complète, puisque déjà nous nous nourrissions de l’irréalité d’un néolibéralisme bénéfique.
Nous n’avons pas vu qu’il fallait associer l’économie aux événements tragiques du monde et que l’une n’allait pas sans les autres. Tout conflit est constitutif de la politique, il lui est directement relié. Notre gouvernement est tout aussi bien responsable de notre situation économique difficile que celle d’une Europe lâche et impuissante dans le poids des conflits armés.
En croyant étouffer la lutte des classes dans un vague consensus mou, d’autant plus mou qu’il devient inexistant, nous n’avons pas vu le piège que le capitalisme international nous a tendu.
« Quand les luttes politiques perdent de leur signification, ce n'est pas la paix sociale qui s'impose, mais des antagonismes violents, irréductibles, susceptibles de remettre en cause les fondements mêmes de nos sociétés démocratiques. » Chantal Mouffe.
Sortir de l’obsession du consensus, accepter les conflits d’intérêts, en tant que Belge, proche de la France, je ne vois que la seule candidature de Jean-Luc Mélenchon qui vaille, quoique j’aie beaucoup de tendresse pour Nathalie Arthaud et du respect pour Philippe Poutou.

5 avril 2017

Louis, Elio, Benoît et les autres.

Tout serait-il déjà définitivement dit ?
Le MR démodé, le PS en baisse constante, le CDH perdu en pleine forêt de Saint-Hubert, les Écolos sous la suie des charbonnages que Trump remet en marche et un PTB, Beaujolais nouveau, fine plaisanterie en guindaille en bord de Meuse ?
Les visages des chefs en disent beaucoup.
Celui d’Elio, ratatiné, méconnaissable, une sorte de Cocheese qui aurait changé de sexe à partir de soixante ans, porte les traces de son long combat intérieur, faut-il se le permettre ou pas ?
Se permettre quoi ? Avant Elio le savait, atelier, boîte aux idées mais qui n’en a jamais qu’une à la fois, son vice le « Mon Mons », les velléités sociales de Laurette, sa tocade pour Paul Magnette. Avril 2017, il ne sait plus, comme désorienté, avec un loustic, José Happart, qu’il croyait mort, enfoui sous les euros de ses retraites dorées, et qui ose le traiter de vieillards pas bandant, ce Fouronnais malhonnête qui en compte cinq de plus que lui !
Le MR malgracieux, le père la victoire de la réussite du fils, Louis Michel en personne, pas plus vaillant, trop gâté par le système, le nez passé au Bourgogne, l’air de tout savoir, lui qui n’a jamais rien su et qui a tout fait pour qu’on ne le sache pas, sentencieux à l’extrême à RTL, Louis est dans le même état second que la vieille gloire du ring montois. Partout où on admire sa rondouillardise, son gros bon sens qu’il prodigue à la louche, involontairement caricaturé par Jean-Luc Crucke, une fois au démaquillage, on peut entendre les stagiaires dire entre eux « quel vieux con » !
Louis avait pourtant adoubé le petit Chastel, quasiment disparu des antennes, alors que Charles s’évertue à faire oublier De Wever, honte à lui ! Pendant qu’on passe la pommade pour le grand parti libéral, les gens n’ont plus qu’une idée en tête, savoir où est passé Armand De Decker ?
Bien la peine de parler économie, éructe Ducarme, le garde du corps des malgracieux.
Ce monde, savamment mis bout à bout comme la structure d'Arne Quinze à Mons, est en train de nous quitter… oh pas très vite, nous avons encore le temps d’admirer le bâtonnet du Mikado retiré de sous les structures des partis, alors que, miracle, ceux-ci résistent encore.
Tant qu’ils pourront profiter, comptez sur eux…
Pas sûr qu’ils comprennent bien où est l’urgence.
Ils ont mis le pays dans un triste état. Avant de se tirer avec les valises, il s’agirait de payer la note d’hôtel, pas fuir à l’anglaise, en Brexit accéléré, les poches bourrées de bank-notes. Et quand je dis le pays, je parle évidemment des pauvres gens qu’ils ont mis sur la paille avec leur décevante souplesse à bondir sur tout ce qui brille.

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Pourtant cette urgence est simplissime. Il aurait fallu qu’ils comprennent l’échec de la social-démocratie, conséquence d’un capitalisme au finish forcené. En lieu de quoi, ces ratés accusent leurs électeurs de ne pas s’adapter à la mondialisation néolibérale.
Un comble ! Comme si, soudainement, le peuple était devenu le seul outil à enrichir quelques-uns et ne servait plus qu’à ça !
Au moment où ce néolibéralisme devient insupportable, ils inventent des plans pour nous le bien faire comprendre et nous le mettre bien profond, dans nos caboches !
MR, PS… MPSR acceptent l’économie de marché comme la nouvelle bible, mais ce faisant, ils oublient la société de marché, comme disait Lionel Jospin du temps où il avait encore quelques neurones au service de la collectivité.

4 avril 2017

Des jours incertains…

Pourquoi les deux partis politiques français représentatifs de la gauche et de la droite sont-ils en train d’imploser ?
Parce que l’un et l’autre ont été conçus pour un réformisme qui n‘a plus de sens aujourd’hui. Il est très intéressant pour nous Belges de les suivre à la trace, parce que la situation politique en France précède toujours de quelques mois, voire quelques années l’identique processus chez nous.
On voit très bien les deux courants qui séparent et disloquent le PS de la rue Solferino. Il n’en va pas de même – enfin pas encore – chez Les Républicains où l’implosion ne sera réalité que si Fillon n’est pas élu président de la République. La droite s’est toujours structurée autour d’un chef. L’image de celui-ci a été profondément altérée le jour où la droite française a cru bon rentabiliser sa popularité en procédant, comme la gauche, à des élections internes.
Jusque là, la droite ne choisissait pas son chef, il l’était naturellement après avoir découragé d’autres vocations. Un peu comme le cerf dominant d’une harde qui dissuade brutalement ses rivaux à s’approprier son harem.
L’élection qui a éliminé Sarkozy et Juppé, laissant la place à un roué dont on ne savait pas grand-chose, sinon qu’il avait été un « collaborateur » de Sarko président, a dévoilé devant tout le monde une large fracture entre les « modérés » regroupés sous Juppé et les « durs » sous Fillon. Sarkozy aurait très bien pu être celui-là, mais c’est à l’occasion de cette élection interne que l’on a vu des élus et des sympathisants du tout sauf Sarko, qui permirent à Hollande de s’affirmer de l’autre côté du clivage, de la même manière.
La dynamique néocapitaliste a montré une efficacité redoutable, dans une Europe tout à fait incapable d’y résister. Du fait de cet aveu de faiblesse, comment voulez-vous que les États associés y résistent individuellement, alors qu’ils sont parcourus de courants identiques à ceux de l’UE ?
L’essentiel du succès de l’autre parti de droite, celui de Marine Le Pen, est lié à cette résistance à l’Europe mondialiste et néocapitaliste dont il se réclame dans l’opposition et que la cheffe n’est contestée que par… son père, ce qui lui vaut une réputation de force de caractère, comme on n’en voit que dans les tragédies grecques.
On s’apercevra vite en Belgique, que ce qui a divisé la gauche française est en train de fonctionner pareillement. La division du PS se fait plutôt par soustraction des électeurs qui s’en vont grossir les rangs du PTB. La France Insoumise de Mélenchon profite du même principe.

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Les réformes ne suffisent plus. Devant la tragédie qui prive les travailleurs d’une part de plus en plus grande du prix de leurs efforts, il n’y a plus qu’une seule alternative, celle qui consiste à casser la logique d’appropriation totale du capitalisme néolibéral.
Ceux qui à gauche n’ont pas compris le sens de l’histoire, tenteront bien encore quelques tentatives d’accommodements avec le pouvoir de l’argent, leur échec déterminé à l’avance, les rayera de toute présence dans les futurs combats. Il ne leur restera plus qu’à intégrer une sorte de centrisme à la Valls, avant de finir dans la droite classique.
Ce n’est même plus l’heure des syndicats attablés avec des patrons pour on ne sait quels accords de secteurs. Ne savent-ils pas qu’en Belgique particulièrement, la CGT en France montrant quelques velléités de résistance, le capitalisme financier s’est emparé du capitalisme industriel, si bien que les syndicats n’ont plus devant eux les vrais pouvoirs décisionnels. Le capitalisme réel, on l’a vu avec Caterpillar, est inaccessible et imperméable à toute logique autre que l’indice du rapport capital/intérêt.
Si Mélenchon l’emportait, contre toute attente, la première chose à faire serait de renationaliser les banques et de couper court aux excès de l’actionnariat interne et externe au pays.
La gauche belge ne pourrait que suivre cette politique, sous peine de disparaître.

3 avril 2017

Dessous de comptoir !

Depuis la crise de 2009, c’est fou comme la lutte s’est intensifiée pour assainir le monde de la finance. Charles Michel vous le jure, et particulièrement depuis que les libéraux, ennemis décidés de l’argent sale et des paradis de la finance, se sont installés au guichet de la Belgique. Les pratiques sous le comptoir, c’est fini..
Le succès est tel que le ministère des finances a réduit le nombre de ses limiers flairant les combines et les euros en black.
C’est dire l’honnêteté générale.
C’était avant un document dont toute la presse et les médias se sont empressés à mettre au panier comme un de ces purs produits de la propagande marxiste.
C’est dommage. C’était gratiné.
Du point de vue financier, c’est le Luxembourg l’État d’Europe le plus puissant ! Si l’on en croit un rapport sur les comptes des 20 premières banques européennes en 2015.
C’est embêtant. Il me semblait avoir lu que les derniers comptes à l'étranger, moyennant un impôt de rentrée des capitaux avaient rassuré la famille libérale sur l’honnêteté foncière de la bourgeoisie belge, traditionnelle électrice de nos admirables !
Mais où va-t-on chercher que dans les honorables instituts bancaires qui ont pignon sur rue sur les bords de l’Alzette, il y aurait peut-être quelques millions, milliards peut-être, d’argent planqué de chez nous ?
Comment a-ton pu arriver à ces conclusions ?... presque de l’astronomie où on est très fort pour déceler des exo planètes, ces mondes qu’on ne voit pas et qui sont pourtant là !
C’est simple. On a des chiffres globaux sur les bénéfices des banques par employé.
C’est ainsi qu’au Luxembourg, chaque membre du personnel dégage un profit de 454.000 €. Dans tous les autres pays d’Europe, ce bénéfice tombe à 29.000 € !
C’est fou, non, la productivité chez le Grand Duc !
En réalité, ce ratio est la preuve que les banques luxembourgeoises pratiquent massivement l’évasion fiscale pour leurs clients.
Vu la proximité et la frontière commune, on est en droit d’imaginer que des Belges poursuivent leurs relations de voisinage avec les banques grand-ducales, pas effrayés du tout des couplets lyriques du gouvernement sur le rapatriement exemplaire et patriote des poires pour la soif de la bourgeoisie ambiante

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À moins que la N-VA n’y voie un trafic douteux des capitaux planqués des chômeurs, on croit savoir pourquoi la Belgique est toujours aussi attractive pour les riches français.
Ils se logent du bon côté d’une frontière, qu’ils traversent plutôt vers le Luxembourg que pour aller voir la famille restée à Neuilly, afin de surveiller le magot. La double planque, en somme, ils échappent à la déclaration sur la fortune en France, bénéficient des abattements sur le territoire belge et des conditions spéciales de leurs placements luxembourgeois. Eux, au moins, ont anticipé un gouvernement Fillon !
Les places off-shore poursuivent leur belle carrière, malgré ce qu’on en a dit sur les accords fermes et décisifs entre elles et l’Europe.
L’Europe, passoire des flux migratoires, pas seulement, fluidité également du dollar et de l’euro, mais en plus secret, en moins tonitruant.
Au cœur de l’Europe, patrie du truqueur en chef Jean-Claude Juncker, le Luxembourg est le champion de la zone euro de la rentabilité. Il a capté plus du quart de la manne que représente l’exil fiscal de 343 entreprises.
Le Financial Times qui ne passe pas pour un dangereux gauchiste, a qualifié le Luxembourg d’entreprise criminelle !
Autre indice, ce minuscule État est celui qui imprime le plus de billets de 500 € (8 % des billets en circulation) autant que la Belgique, l’Espagne, l’Irlande et les Pays-Bas réunis.
Les mallettes de cash chères à Chirac et Sarkozy sont toujours de mise.
C’est ballot quand même, on ne fouille jamais les belles mallettes. Il est vrai qu’il n’y a plus assez d’agents des douanes pour ouvrir les coffres des grosses voitures.
Les vieux clous sont tellement plus dangereux, rapport au terrorisme !

2 avril 2017

Le voyou de la République.

Il m’arrive de désigner François Fillon d’un mot sur lequel il faudrait que je m’explique. Depuis son sens premier, il a évolué vers la désignation de quelqu’un qui conduirait l’électeur, s’il était élu, à la voyoucratie.
C’est le mot « voyou ».
À l’origine, ce mot désignait un homme d’une classe sociale inférieure et de moralité condamnable (1832). Ce n’est que dans les années 1850 que l’expression s’est élargie au titi parisien, enfant des trottoirs.
Flaubert a inventé « voyoucratie » en 1865 pour évoquer une association criminelle dans laquelle des voyous exercent des emplois d'autorité. Pourquoi ne pas tirer un peu plus sur la ficelle et faire du mot l’apanage d’une démocratie corrompue ? C’est ce qu’ont fait des partisans d’un système politique « plus propre ».
Seul hic, le mot baignait, jusqu’à aujourd’hui, dans l’opprobre de « la lie », comme s‘expriment encore parfois la droite et l’extrême droite pour me désigner et quelques-uns qui se réclament du peuple.
Puisque de l’aveu même de ceux qui promeuvent le grand marché, le mélange des intérêts et la concurrence tout azimut : les classes sociales ont disparu, il devient évident que le mot « voyou » ne pourrait rester dans son acceptation moderne, une expression qui ne désignerait que les gens du peuple
Et les fils de notaire, comme Fillon, en seraient toujours exclus, rien que par un privilège de naissance ?
C’est d’autant plus vrai qu’après Flaubert, des humoristes, brocardant Thiers, avaient montré la voie, en imaginant des ministres voyous qui, à son époque comme à la nôtre, sont loin d’être des personnages venus des trottoirs.
Voyons maintenant si François Fillon est un voyou.
La présomption d’innocence d’abord. En présentant ses excuses aux Français, Fillon reconnaît implicitement que ce dont on l’accuse est une réalité et qu’elle n’est pas neutre puisqu’il regrette d’y avoir succombé, enfin, qu’il est mis en examen ainsi que sa complice d’épouse, sous des chefs graves d’accusation.
Alors oui, ce dont on l’accuse est important et gravissime. Si les voyous pouvaient s’en tirer rien qu’en présentant des regrets et des formes d’excuse, il n’y aurait plus personne à comparaître en correctionnelle.
C’est Jacques Julliard qui l’écrit « …on n’est pas dans la rigolade, mais dans le pathétique. Un programme rigoureux… supposait un héraut rigoureux et personnellement crédible… ».
L’affaire Pénélope, celle des enfants Fillon, les costumes de Bourgi, les accointances avec Poutine et la dernière, la montre à 10.000 €, ça fait beaucoup.
Enfin, ce culot de poursuivre l’ambition d’être le premier, celui qui règne sur tout, police, magistrature, gouvernement, on retrouve bien là une des caractéristiques du voyou, culot monstre sur fond d’innocence complète, la main sur le cœur en évoquant les grandes figures de la France.

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Sa défense aussi porte la marque de la truanderie. Il joue les victimes avec le sang-froid de celui qui montant à la guillotine pour meurtre dit à ses codétenus « N’avouez jamais ! ». Lui regrette sans doute d’avoir produit une excuse du bout des lèvres. Il est passé à l’offensive en attaquant tout le monde, des magistrats au cabinet noir de François Hollande. De coupable, il se mue en victime, enfin pendant les 20 jours qui restent avant le premier tour.
Et dire que ce voyou est encore à 16, 17 % d’opinion favorable !
Pour finir, Fillon à l’instinct des malfrats pour un condé (un permis de séjour dans le milieu) ! Et pour cause, si Fillon ne touche pas au poste convoité qui lui garantit cinq ans peinards, son compte est bon. Il pourrait bien être le premier des grands dignitaires de la république à faire de la tôle. Que je sache ses illustres prédécesseurs se sont tous tirés des embarras judiciaires avec des condamnations avec sursis.
Son parti Les Républicains, au nom de l’alternance, prétend caser un des siens au sommet. Il enrage du mauvais choix de la primaire.
Ce parti est en sursis, comme le PS, mais pour l’unique raison de ce mauvais choix.
Quand le pénélopegate s’est déclenché, Fillon pouvait encore respecter sa parole « si je suis mis en examen, j’abandonne la partie ». Il ne l’a pas fait. Il s’est arrangé pour que ses pairs tergiversent, jusqu’à ne plus pouvoir faire machine arrière.
À vingt jours de l’échéance, il paraît qu’il va « casser la baraque » et éblouir ceux qui lui ont fait confiance.
On attend pour voir.
Et si déjouant les pronostics défavorables, Fillon sortait son épingle du jeu pour se qualifier au second tour, on pourrait dire « Pauvre France ».
À tout prendre, pour les Républicains, ce serait la pire des victoires.

1 avril 2017

Èpiménide et Hakima Darhmouch.

Hakima, l’RTLliste de service, fait frémir son petit monde tous les soirs aux infos. Elle n’a pas manqué son affaire ce soir. Son poison d’avril, c’est un fameux hotu…
Le « Travailleur de demain » ne fait bander personne, c’est sûr. Il y a là-dedans tous les ingrédients qu’un homme normalement constitué ne supporte plus : concurrence avec des professionnels qu’on déniche aux antipodes à moindre coût, horaires élastiques, reconversion à la carte et salaire en accordéon.
On a été gâté, tout de suite après, m’ame Darhmouch a sorti une nouvelle galerie de portraits de Belges heureux à l’étranger. Tous bien d’accord : l’Espagne, c’est autre chose avec ses basses cotisations patronales et ses salaires légendairement infimes par rapport à ceux d’Ixelles.
Tous les Crétois sont des menteurs. Avec Épiménide, HD la Crétoise par adoption du principe, en est une fameuse.
On est près d’un bouleversement dont on ne mesure pas encore assez l’importance. Des brèves qui ne sont pas de comptoir font frémir : la COP 21 menacée dans ses fondements par un inculte installé à la Maison Blanche, bientôt noire de charbon ; des élections dans 3 semaines qui de la France à l’Europe pourraient remettre en cause le traintrain d’une démocratie maquée depuis 50 ans par les partis traditionnels ; le socialisme ancienne version qui n’a jamais été qu’une variante d’un MODEM, Cambadélis-Di Rupo-Bayrou ; une droite formolisée au catholicisme à la Saint-Nicolas du Chardonnet hissant un voyou sur son pavois, et malgré cela « Madame X installée en Espagne se fait un pactole en poussant les ouvriers espagnols au cul, seule différence avec nos guignols, ceux qu’elle avait en Belgique bossaient sec pour un salaire à peine supérieur !
Non, ce qu’il ne faut pas entendre de la rombière de service !
Je ne sais pas pourquoi je vous entraîne dans l’épluchage des infos de cette boîte commerciale, voilà des années qu’on s’est fait une raison. Moi-même je me garde bien d’ouvrir la soirée sur les infos de RTL. Pour une fois, c’était sans doute branché avant moi par je ne sais plus qui, voilà que je tombe sur Gracieuse récitant sa grand’messe pour les imbéciles !

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Le rapport annuel sur les inégalités sociales, l'ONG Oxfam m’est tombé des mains. Il date de janvier. Il est passé inaperçu. Mieux, un comique a prétendu que les nouveaux calculs pouvaient rendre le rapport encore plus pessimiste que celui de l’année dernière. Pourtant, c’est une somme qui impressionne ailleurs que dans les salles de rédaction du patronat de la télé.
Il conclut que la fortune des huit hommes les plus riches au monde dépasse celle de la moitié la plus pauvre de l'humanité. Probablement que cette nouvelle statistique était à prendre avec des pincettes. L’ouvreuse de RTL répugnait à se salir les mains, même avec l’outil de travail favori à RTL. Les pincettes de cette télé sont réservées aux partis loustics qui n’ont pas le label « Tradition ». On verrait très bien la tête de Charles Michel imprimée sur un carré de Herve « Tradition ».
Selon Oxfam, le pognon amassé de huit personnes dépasse l’encaisse de 3,6 milliards de personnes ! C’est du jamais vu.
C’était avant Davos et toute l’ostentation du friqué, ce rapport. Je pense avoir déjà touché au morceau précédemment, mais c’est quand même un truc à redire, surtout quand on a le rapport en main et qu’on entend madame Darhmouch se moquer du monde de 19 heures à 19 h 30 !
Cette comparaison frappante permet à Oxfam de dénoncer “l’extrême” concentration de richesse entre les mains d’une toute petite élite et à madame Darhmouch de rentrer chez elle son travail accompli. C’est-à-dire en ayant pris soin de poursuivre l’œuvre de contention des peuples par le mirage des paroles crétoises.
Mais oui, tout le monde ment. Même Oxfam, quand on y songe, et si les plus riches de la planète possédaient davantage que la moitié des pauvres, par exemple les trois quarts ?
Sacré Crétois !