Élection d’un beau jeune homme…
J’en ai déjà plus qu’assez des news et des fakes sur Macron. C’est trop ! La redondance finira par disqualifier tout discours autour de la fonction et de la personne.
Ce soir on a eu droit au gratin de l’intelligentsia venu nous dire les rares difficultés qu’allait rencontrer dès dimanche le play-boy élu. Mais personne n’a osé aborder la question majeure, ni Edgar Morin, Cynthia Fleury, Jacques Attali, etc. Le progrès que les gens attendent, nécessaire dans l’état de pauvreté qu’ont certains, est-il encore possible avec le système économique qui est celui de l’Europe ? S’il est incompatible avec le progrès et la solidarité, à quoi servent les discours, les grands chambardements et les nouvelles têtes ?
Déjà avant l’élection qui ne voyait l’effondrement du PS ?... la confusion s’installer chez Les Républicains et la catastrophe d’entre les deux tours d’une Marine Le Pen minaudant, se moquant de Macron dans son face à face du mercredi déterminant son effondrement sous la barre des 40 %, le dimanche suivant.
La vérité tient dans la réalité : il n’y a plus de parti en ordre de marche et crédible pour l’élection de juin. Delevoye, la tête pensante d’En Marche, tout brillant soit-il dans l’organisation du parti, n’aura pas le temps matériel pour fonder quelque chose de cohérent. Il aura fallu plus de cent ans pour donner de la substance et du coffre au PS qui vient de s’effondrer sous nos yeux en deux ans et qui n’est plus au moment du départ de Hollande, qu’une baudruche dégonflée. Manuel Valls qui ne prend plus la peine de regarder ses anciens camarades, qui l’ont fait premier ministre, mendie une place dans le parti « La République en marche » !
Bien intelligente la persistance de Mélenchon à ne pas céder aux sirènes, conscient que le monde du travail n’a pas à gagner au choix des Français.
À titre personnel et sans faire aucune réclame sur son vote, il a bien dit qu’il ne voterait pas Front National. Mais, il n’a pas dit non plus qu’il soutiendrait celui qui dans ses cartons mûrit un projet El Khomri bis sur le travail.
Jean-Luc Mélenchon n’a pas attendu et, dès le dimanche soir, il parlait du «nouveau monarque présidentiel», s’attendant à «la guerre contre les acquis sociaux et l'irresponsabilité écologique».
Mélenchon a un rôle à jouer dès les élections de juin. Il doit prendre la place du PS défaillant et faire des « Insoumis » le nouveau parti socialiste, celui enfin de la vraie gauche avec si possible Nathalie Artaud et Philippe Poutou (il ne faut pas trop les espérer).
Son éloquence a réveillé des consciences à gauche, suscité de nouveaux espoirs et revigoré le militantisme de ceux qui n’ont que la protestation pour montrer qu’ils existent.
Son lyrisme nous touche «Puisse le sens du destin de notre patrie vous habiter monsieur le président. Et la pensée des démunis, sans droits, sans toit, sans emploi, vous obséder. Puisse la France y trouver son compte.»
Espérons que le côté philosophe de Macron prenne le pas sur le banquier de la banque Rothschild et qu’il entende le désespoir des pauvres, dans une Europe égoïste.
Par mon côté Communard, j’ai cru entendre Lissagaray relatant les derniers jours de la Fédération de la Commune de Paris en mai 1871.
Oui, c’est vrai, Mélenchon est sans concession. Mais quand on est à la toile, que peut-on donner de plus que sa peau ? Le porte-parole Mélenchon le sait. Le pauvre ne peut plus donner à la République, parce qu’il n’a plu rien !
«Ce pays et les gens simples qui le peuplent ne sont condamnés ni au pouvoir des riches, ni à celui des haineux.», cet extrait des paroles prononcées par Mélenchon au soir de la victoire de Macron et reprise par Askolovitch dans Slate magazine est une phrase tiroir et internationale. Elle est très actuelle en Belgique aussi, ce petit pays voisin du grand, dont les scandales dix fois supérieurs aux appétits de Fillon au temps où il était parlementaire, n’émeuvent même plus les foules passives, chômeuses et travailleuses à la fois.
Comme on a l’habitude de le dire, les mois qui viennent seront décisifs pour la gauche, pour l’Europe, pour la justice et l’égalité.
Que les maîtres du jeu se méfient, souvent l’énergie du désespoir emporte tout sur son passage, y compris parfois – hélas – la démocratie.