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Armand, Didier, Stephan et les autres…

Ouf ! Olivier Chastel est parvenu à convaincre Armand De Decker de démissionner de son emploi de bourgmestre d’Uccle.
Cela n’est jamais facile à un professionnel de la politique d’abandonner aux autres un emploi rémunérateur. Vous pensez avec Bel Armand, ce n’était pas de la tarte.
Bruxelles est dans la tourmente avec le Samusocial, tous les cadors socialistes du coin plus ou moins mouillés, voilà que Bart De Wever réveille l’ancienne rancune flamande à l’égard des fransquillons maîtres du pavé de Bruxelles. Il fallait, pour que Charles Michel se présente en chevalier blanc, que l’Ucclois débarrasse le plancher vite fait.
Les Wallons se seraient bien donné le mot et profité de l’occasion pour dire aussi leur méfiance des élus de la capitale, si Namur n’avait pas à digérer Publifin, autre scandale d’un PS décidément coutumier des sales manières de ses fédérations.
Bel Armand est dans la tourmente depuis 2012. Sans les révélations du Canard Enchaîné, le ministre d’État serait toujours sollicité pour faire la leçon sur les ondes et à la télévision.
Ce n’est pas la presse belge qui lui aurait causé le moindre souci.
Le nom de notre grand homme d’État est associé à un trio de milliardaires caucasiens, Patokh Chodiev, Alijan Ibragimov et Alexander Machkevitch, afin de leur éviter une condamnation en Belgique dans l'affaire Tractebel.
L'avocate française Catherine Degoul aurait été commissionnée par Sarkozy pour passer le relais à Armand De Decker, sauveteur attitré des riches au Barreau de Bruxelles.
Le reste est dans le dossier et a été publié en France. Sous peine de se faire déconsidérer, la presse belge a dû suivre en traînant les pieds. Vous pensez, attaquer un des piliers de la monarchie et du capitalisme « réformateur », c’était un peu éclabousser les patrons de la presse belge.
Le Kazakhgate franchissait la frontière et s’installait à Bruxelles. Le trio de milliardaires cher au président Nazarbaïev allait douiller sec Bel Armand, qui malgré toutes ses casquettes avait gardé sa robe d’avocat au frais pour des suppléments.
Pour prix de son « labeur », il allait percevoir 734.000 euros.
Les justices belges et françaises ont réussi à localiser 9,3 millions d'euros des 13,3 millions déboursés par le trio kazakh. 4 millions d'euros restent introuvables.

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C’est dire si d’autres que l’Armand ont été ondoyé par le fric, et comme il devrait s’en trouver dans la nature à prier le dieu des voleurs pour qu’on ne les débusque pas.
Des noms ont été cités, Reynders, De Clerck, Leterme, entre autres.
Tout dépend de l’ardeur avec laquelle on cherche. Jusqu’à présent on n’a que des soupçons. Le système « valise de billets de banque » a du bon. Le transfert de fonds ne laisse pas de trace.
C’est donc très tardivement que le Parquet de Bruxelles est sorti de sa torpeur (2015) et 2017 pour que le Parquet de Mons s’ébroue et reprenne le paquet. Le transfert a eu lieu en raison d'un privilège de juridiction dont bénéficiait l'avocat général Godbille.
Armand De Decker nie tout en bloc, malgré des témoins dont des Français.
Une manie déplaisante pour le public chez nos parlementaires, ministres et super ministres, consiste à assimiler l’amende et les jours de prison éventuels, aux mandats rendus au parti à cause des affaires et donc aux pertes d’argent de ces mandats perdus.
C’est un genre curieux de transaction : vous voyez j’abandonne des mandats juteux, cela vaut bien une remise de peine adaptée aux pertes que je subis !
Par le passé, un tel raisonnement a sans doute été couronné de succès, si on en juge par les peines minimes, voire les acquittements des personnels fautifs de notre représentation nationale et régionale.
Au cas où son innocence proverbiale aurait été ébréchée par des témoignages impossibles à faire disparaître, Bel Armand pourra toujours plaider ses sacrifices financiers comme substituts aux amandes probables. Quant aux jours de prison, il est impensable qu’un ministre d’État soit jeté sur la paille à manger le pain du roi, eût-il aidé Chodiev à se débarrasser de la moitié de sa famille.

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