Mic-macron.
Les Européens et particulièrement les Français et les Belges sont de gros naïfs qui croient que l’on peut se dépêtrer des scandales de la politique facilement en écartant tous les vieux schnoques confis dans le système avec des palmarès de trois, quatre ou cinq mandats, pour les remplacer par des jeunes sans expérience, nourris d’illusions et de fantasmes !
On devine les lendemains qui déchantent après l’élection triomphale dans quinze jours des macronistes majoritaires chargés de nettoyer les écuries d’Augias.
Le sage qui a prévu le coup doit déjà penser « pourvu qu’ils n’obtiennent pas la majorité absolue, ainsi ils pourront toujours associer les autres à la désillusion qui succède toujours à l’enthousiasme ».
En Belgique, c’est du kif-kif, mais en plus lourd, cette lourdeur si chère à nos cœurs qu’on croit être une vertu, mais qu’on camoufle sous des aspects de grande prudence philosophique.
Les médiocres sont au pouvoir à Bruxelles, dans l’attente que d’autres médiocres seront là après les nouvelles élections, afin de se partager le fardeau de la responsabilité.
C’est ainsi que Di Rupo croule sous les propositions, assailli par six cents idées des six cents membres du PS réunis l’autre jour dans la capitale, afin de savourer ensemble un sommet d’idées comme on n’en a plus eu au PS depuis cinq ans.
Le Ps français est plus peinard. Il sait bien que dans quinze jours on n’entendra plus parler de lui que dans la revue nécrologique. Ça lui fait une résignation comme un matelas qui évite les grandes douleurs dans les chutes libres. Il s’y prépare à l’avance. Cela ne fera jamais que la deuxième fois qu’Aurélie Filipetti et les frondeurs sortiront des clous d’abord au parti, puis ensuite en-dehors, à rôdailler autour des urnes et des électeurs, en vain. Hamon les a entraînés dans un saut en parachute, sans parachute ! Les orthodoxes autour de Valls ne valent pas mieux, ceux qui ne se sont pas attachés ou qui n’ont pu s’attacher au dernier wagon de la victoire de Macron n’auront même plus les moyens de prendre le train suivant.
Voilà qui devra faire réfléchir Elio Di Rupo, l’inusable Cambadélis, son homologue français, finira sur sa tresse en bois à user la patience des Français. Il ne restera plus à Mon-Mons de reprendre avec Laurette Onkelinx, une Maison du Peuple en difficulté, s’il en reste encore une ?
Que tout cela est triste !
Les gens ne sont pas responsables du gâchis. Ils feront comme d’habitude. Ils répartiront leurs voix « équitablement », en sucrant plus abondamment les fraises sorties des serres médianes du nouveau président de la république. C’est logique. Ils souhaiteraient tant de sortir la tête haute des traquenards d’une démocratie à la con.
Voilà justement le hic ! L’erreur fatale n’est pas que le produit d’un Fillon aveuglé par les lois en sa faveur et répandant une abondance suspecte sur sa famille. Elle tient au vice caché de cette démocratie qui prodigue ses maléfices à la ronde et répand son mauvais esprit.
Ce n’est pas que la démocratie soit mauvaise en elle-même, c’est le produit qui évolue sous nos yeux qui est indigeste. Celui que nous contribuons en qualité d’électeurs à mettre sur le marché !
Mélenchon avait vu juste. Il faut refonder une autre république. Mettre tout le bazar à plat et joindre aux éléments encore solides de nouveaux matériaux. C’est pareil en Belgique aussi. Quand les gens aspirent à voir de nouveaux visages, c’est parce qu’inconsciemment ils souhaitent une nouvelle organisation de la vie publique.
Assez de Di Rupo, de Charles Michel et de Wever, enfin de tous ceux qui chez nous, comme de l’autre côté de la frontière sont en passe à nous rendre dingues !
Dans cette autre chose, cette nouvelle république, ces nouveaux cinq gouvernements à la belge, cette élection du nouveau Jupiter à la française et les futurs cocufiages de nos élections, une seule idée inexprimée : une démocratie de et pour les citoyens, sans carrière politique d’arrivistes, avec des moyens pour le peuple de dire « stop ou encore » aux commis à notre service. On renvoie bien le gâte-sauce des cuisines qui a raté le menu du jour, sans mettre de gant, alors que le malheureux est cent fois moins coupable que nos mirliflores insatiables !