Une démocratie par l’émeute ?
« Des administrateurs de la société de production et distribution d’eau bruxelloise Vivaqua gagnent dans les 65.000 euros ainsi qu’une voiture. Yvan Mayeur, l’ancien bourgmestre de Bruxelles, en faisait partie. »
Il ne se passe pas une semaine sans des nouvelles de ce type. La semaine dernière, c’était le Samusocial bruxellois.
Elles impliquent tous les partis de pouvoir indistinctement, même si c’est le PS qui tient la corde actuellement, les autres ne sont pas blanchis pour autant, sur d’autres « coups ».
Bien entendu le journalisme ambiant très libéral excelle dans la nouvelle discréditant, un peu plus chaque semaine, un parti socialiste qui n’en a plus que le nom. C’est de bonne guerre.
Personne, évidemment, n’a pensé écrire ne fut-ce qu’une seule ligne, sur le ressentiment profond des électeurs pour un système qui favorise ce genre de pratique !
Peut-on croire une seule seconde que les élus sont tous altruistes et intègres ?
Non. Et pourtant, personne ne voit d’inconvénient à leur confier les clés du tiroir-caisse, ainsi que des mots de passe pour entrer dans la chambre-forte.
Quand, ce genre de personne parvient à circonvenir l‘esprit de l’ensemble des décisionnaires, il ne faut pas s’étonner que le public les mette tous dans le même panier.
À ce stade de la corruption et du népotisme largement répandus, une autre question est à poser. Comment se fait-il que c’est seulement à certaines occasions que les scandales montent à la surface du marécage ?
N’y a-t-il donc pas le moyen de connaître qui gagne quoi dans les secteurs où c’est l’argent du citoyen qui fait tourner l’affaire ?
Les potentats du jeton de présence et des rémunérations du dessous la table ne sont-ils détectables que sur dénonciation d’un confrère jaloux ?
Enfin, quand l’heureux bénéficiaire est montré du doigt et qu’il sort les poches pleines « parce que c’était décidé avant » - je pense à la belle retraite du pensionné Happart octroyée pour ses services à la Région Wallonne – il n’y a donc rien à faire que constater l’abus et le délirant règlement ?
Juste après Publifin, l’élégant De Decker, l’insoupçonné Reynders, Yvan Mayeur, le président de Vivaqua, Jacques Martroye de Joly président de Hydrobru et la clique socialisante des affamés du jeton de présence, précédant la non moins joyeuse bande de la file CDH au guichet-caisse, on apprenait que l'ex-président de Nethys, André Gilles, demandait près d'un demi-million brut d’indemnités de départ, comme le règlement l’y autorise.
Ah ! ce Collège provincial, aussi coûteux qu’inutile, quelle mine de renseignement pourrait exploiter une presse digne de ce nom dans le Statut des Pensions de la Province de Liège.
« Pour calculer le montant que devrait percevoir André Gilles (salaire de 365.600 € de mandats par an), on prend le revenu annuel brut, 87.790 euros, et on y ajoute une somme forfaitaire de 24.580 euros. Au total, André Gilles touchera donc 112.370 euros par an, soit une somme de 449.480 euros sur quatre ans, selon l'hebdomadaire Pan. »
Quand se décidera-t-on (je pense à des partis comme Écolo, le PTB et même DéFi) à secouer le cocotier sur le scandale du système des Provinces, alors que les contribuables ont déjà sur le dos, cinq gouvernements !
Une avancée de la démocratie, ce n’est pas de conserver un système, quand on a mis en place un nouveau (les Régions). C’est purement et simplement de faire des suppressions d’organisations en doublon.
Si les législateurs sont doués pour voter des nouvelles structures, ils sont impuissants à faire voter la suppression des anciennes, puisque c’est ce même corps législatif qui en profite !
On touche là à un problème non résolu de la démocratie.
Celle-ci pourrait, à défaut de solution, disparaître dans la dispute, l’émeute et la confusion