Sudpresse informe !
Par la grâce de papa et l’actif actionnariat libéral, revoici Charles Michel dans ses œuvres. Il peut toujours compter sur la bienveillance de Sudpresse. Le titre dans la Meuse est un petit chef-d’œuvre post- guerre froide «Une menace grave pour le pays», puis l’action rassurante de Terminator « Charles Michel dézingue le PTB » !
Après avoir dit à l’intervieweur de service « Je ne commente pas la situation d’un parti », le premier ministre ne s’en prive pas. Il envoie des scuds en série à son ennemi préféré.
Il est vrai que les cibles manquaient à l’avocat de la cause patronale, depuis que la N-VA occupe dans son gouvernement une place prépondérante.
Charles a changé d’objectif. Le voilà à défendre le Potemkine de l’assaut des Rouges, plus d’un siècle après.
Je ne suis pas membre d’honneur du PTB, même membre tout court. Ce n’est pas demain la veille l’affiliation à un quelconque parti. Je suis de caractère trop indépendant pour ça. Je reste un observateur de l’en-dehors. Quand je vois avec quel mépris, le premier ministre de tous les Belges traite une part de plus en plus grande de citoyens des plus spoliés du libéralisme, je ne puis m’empêcher de me ranger auprès d’eux et mettre à leur service tout ce que je peux de moi-même.
Cet homme ne nous aime pas. Il n’aime que les gens de son espèce au service d’une cause dont il n’est qu’un pion servile. Je lui dénie le droit de parler au nom de tous les belges, à ce titre, c’est un imposteur.
Puisqu’il en est aux outrances, quitte à lui fournir les moyens de son ironie, je reprendrai volontiers à son égard les vieux clichés qui firent la joie des détracteurs d’un communisme dépassé et vaincu par ses démons intérieurs. Michel triomphe des siens en grande complicité avec la presse : cet homme est un valet de l’impérialisme (sic).
Il ne pouvait que s’acoquiner avec les marchands de papier qui boivent ses paroles.
Sudpresse passe aux aveux dans sa mise en garde aux lecteurs. La rédaction fait l’article : « Notre grand entretien avec le Premier ministre EN INTÉGRALITÉ».
Il faut savoir que pour faire des abonnés, les journaux belges ont trouvé l’astuce du pêcheur à la ligne qui appâte le poisson pour mieux l’attirer. On vous envoie du croustillant dans un premier paragraphe en clair, puis les caractères pâlissent jusqu’à devenir illisible. Vous pouvez toujours lire la suite en intégralité à condition de sortir votre portefeuille. C’est de bonne guerre.
Mais quand Sudpresse passe le texte intégral à l’œil, son intérêt est ailleurs, il est d’ordre sentimental et privé. C’est l’opinion des patrons qu’il vous fait déguster et ça, c’est gratis !
D’emblée le ton est donné, la mine de Charles Michel doit être grave, mais ça nous ne le verrons pas « Cela ne m’amuse pas du tout, je prends cela très au sérieux. Le PTB est une des grandes menaces pour notre pays », lance sèchement Charles Michel. Le « sèchement » est d’initiative maison, on l’aura compris. Voilà qui fait « bien » et déterminé.
Est-ce une façon de traiter ceux qui défendent les plus pauvres de nos concitoyens ? Ne serait-ce pas plutôt « nous ne voulons pas que les gueux s’occupent de leurs affaires » ?
Le MR poursuit «…vote-t-on pour donner un avenir à la Wallonie, pour une démarche fondée sur l’innovation, le travail ou vote-t-on pour retourner plus d’un demi-siècle en arrière avec un projet néo-communiste… ».
Voilà tout est dit. Les vieux clichés ont la vie dure. Évidemment, les USA et les autres ont tellement investi dans la guerre froide, il faut bien que ces énormes investissements puissent encore resservir encore une fois, relookés « à titre gracieux » par les vecteurs du néo-libéralisme, ces héritiers des houillères et du travail des enfants, déguisés en bienfaiteurs de l’humanité.
Du reste on ne le lui fait pas dire « Les Wallons veulent-ils retourner plus d’un demi-siècle en arrière ? »
Et qui donnait le ton depuis les temps féroces des débuts de l’industrialisation ? Charles Michel veut-il nous le dire ?
Le reste de l’article, chapeau, c’est du cousu main. Sauf, que voilà tellement longtemps qu’on entend les mêmes couplets, qu’après les rodomontades et les « vous allez voir ce que vous allez voir », on ne voit que l’écrémage du travail des gens du peuple, pour de plantureux bénéfices destinés au fric belge toujours planqué à l’étranger.
Le jour n’est pas loin où le « merveilleux » de l’édifice décrit par Charles et La Meuse, leur retombera sur la gueule.
Dans le fond, ce sont des avares masochistes. Ils veulent tout garder, jusqu’à s’autodétruire.
Allez Charles, va à la comptée avec papa et laisse les « petites gens » tranquilles.