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31 août 2017

Le cdH flamboyant !

Il y a un parti plus mal en point que le PS, c’est le cdH.
Benoît Lutgen joue l’avenir des siens au poker. Si son coup de Jarnac au PS a été pensé en collégialité avec les « grandes figures », c’est toute la direction qui se prend un gadin.
Ce soir Lutgen a joué l’honneur contre la perversion sur RTL. Chevalier du verbe avant tout, jamais Hakima Darhmouch n’a pu fendre l’armure. Benoît Lutgen, c’était Brienne de Toth dans Game of Thrones, sauf qu’au lieu d’être le féal des Stark, le président du cdH l’est du MR, un parti aussi corrompu que le PS, avant de l’être de la N-VA. Il n’a jamais voulu dire pourquoi De Decker et Kubla sont plus honorables que le détesté Mayeur.
Sur le terrain, le ridicule des cdH à la Communauté française et à Bruxelles dépasse tout ce qu’on a pu voir du surréalisme politique en Belgique.
Dans la belle brochette de stars de l’abscons, après Lutgen, il y a Prévot.
Le bourgmestre de Namur Maxime Prévot a bel et bien envisagé une alliance avec la N-VA après 2019, à l’université d’été du CD&V. Il a démenti après coup, mais le quotidien flamand De Standaard a la bande son. Pourquoi pas lui, les Michel l’ont bien fait !
Sauf que Prévot ramasse son fric en Wallonie et les autres au fédéral. Que lui est-il passé par la tête ? Un coup de sang ? Il ne voulait pas être en reste dans le sensationnel, sachant que ce sujet est sensible au CD&W. Que faut-il retenir d’un cabotin pareil ?
Rien, sinon qu’avec Lutgen, il est imprévisible, comme Trump.
Le cabinet de l’illustre a apporté un démenti. Il a enfoncé le clou d’une autre manière.
"Maxime Prévot a déclaré, dans une réponse à une question de la salle, qu'il était interpellant voire inquiétant pour les francophones qu'un sondage ait pu indiquer que près de 20% des Wallons s'étaient dits prêts à voter pour la N-VA s'ils le pouvaient, et que parfois on ressentait sur le terrain que le ras-le-bol exprimé par les Wallons à l'égard du PS était plus grand que la peur de la N-VA".
Nous voilà beaux ! D’une part l’électeur de gauche sort du PS pour rejoindre le PTB et la droite « humaniste » sort du libéralisme chrétien pour soupirer devant l’image d’un Bart De Wever pourfendant les « communistes » de Di Rupo !
On se croirait revenu au temps de Nothomb, ce cagot voyant Dieu sauvé par l’extrême droite et se croyant en mission au PSC (parti social chrétien, ancêtre du cdH) !
En réalité, les électeurs ont changé d’époque avec l’eau du bénitier, alors que Maxime Prévot – il n’est pas le seul – vit toujours avant 2008/9. C’est un faux moderne.
Nier la dérive des électeurs du cdH vers une droite plus dure est inquiétant. Les voilà les 20 % de Wallons idolâtrant le chef flamand.

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Dimitri Fourny, le chef de groupe cdH au parlement wallon, montre une belle ardeur pour tirer Prévot de l’ornière « Nous ne sommes pas demandeurs d'une nouvelle réforme de l'État en 2019. Mais si la N-VA ne fait pas de pas supplémentaires vers un démantèlement du pays, alors il faut pouvoir parler avec elle."
Comme si Bart De Wever en échec sur l’économie, avec la N-VA au gouvernement Michel, allait abandonner ce qui a fait le grand succès de son parti : le nationalisme flamand et son désir de liquider la Belgique, en concurrence avec le Vlaams Belang.
Ainsi donc, le cdH s’aligne sur le MR des Michel. Il accepte le pays tel quel : frontière linguistique, partage 60/40 des dotations, représentation excessive de la minorité flamande à Bruxelles, bilinguisme accordé aux Flamands, malgré l’impossibilité pour certains de produire deux phrases correctes d’affilées en français monopolisant les emplois stratégiques à la Justice et à l’Armée, plus de référendum linguistique des agglomérations francophones en territoire flamand, faisant de certains citoyens, des administrés de seconde zone, etc.
Bref, une Belgique flamandisée et un cdH collaborateur. D’après le Croisé Lutgen, Staline est l’antéchrist, faut-il lui rappeler qu’il est mort depuis longtemps

30 août 2017

Adam Smith.

Le caractère irrationnel du libéralisme moderne est aux sources mêmes des origines illustrées par Adam Smith et Alexis de Tocqueville.
Alexis était ce voyageur en Amérique, primesautier et fantasque. Laissons le voir dans ce ramassis d’aventuriers avides d’or et massacrant les Indiens, les ferments d’un dynamisme propice à une civilisation naissante. Je l’abandonne à la dévotion de Monsieur Reynders, avocat et confrère.
Reste Adam Smith l’idole de la rente et du mérite.
La plupart des économistes ne raisonnent pas dès qu’on parle d’économie libérale. Ces messieurs disent qu’elle est irremplaçable, alors qu’ils n’en savent rien. Elle est au-dessus de l’intelligence humaine, il est inutile d’en appeler à la raison. Ils ont la foi.
Dès qu’on s’interroge sur les perspectives d’avenir du système, des fougueux défenseurs voient rouge. C’est le cas de Benoît Lutgen, déclarant avant-hier que le PS dérive vers le communisme, pour deux ou trois propositions de Di Rupo s’efforçant de rattraper la fâcheuse impression que donne son parti depuis l’affaire Yvan Mayeur.
Un raisonnement dérangeant ne passe pas dans la presse. Nous sommes à l’époque black and white, de l’affirmation incontrôlable et de l’effet produit d’une posture. Les arguments contradictoires, sur l’économie libérale dans un climat morose, sont trop explosifs pour être exploités.
Parlons donc d’Adam Smith. Il passe pour être le père fondateur du libéralisme. "Théorie des sentiments moraux" est un ouvrage peu connu. Sa théorie sur "la richesse des nations" a eu un impact considérable sur l’économie. Plus de 250 ans après sa publication, c’est encore un ouvrage de référence pour les économistes de ces messieurs de la Région et du Fédéral.
Malheureusement on ne trouvera jamais la réfutation ou l’exégèse des théories d’Adam Smith, ailleurs que dans des brochures très spécialisées. Par contre, une apologie de l’économie libérale coulera de source. Citer Adam Smith, fait chic.
Adam Smith a oublié de ripper (1) sur le transfert des données entre l’utile et l’inutile, dans son économie modèle. Cela implique l’absence de jugement qualitatif entre les désirs du consommateur. Ils doivent être spontanément convenables, écrit-il. Comme si le consommateur faisait automatiquement une sélection morale dans sa consommation.
Qu’est-ce qui est légitime et qu’est-ce qui ne l’est pas ?
Et c’est justement parce qu’Adam Smith n’a pas su répondre à cette question et les successeurs non plus, que la notion d’utilité en économie libérale est si différente de celle de la vie sociale.
Pour le monde du commerce, l’utile c’est ce qui est capable de satisfaire un désir, quel qu’il soit.
Un superflu qui est utile pour l’économie, mais inutile dans la vie sociale, reste utile du point de vue libéral. Même le nuisible, comme la fabrication et la vente d’armes, la production de drogue, d’alcool, etc. sont utiles pour l’économie libérale. Quand il y a preneur, il y a un marché. Le sens des affaires, c’est d’en créer un, s’il n’existe pas. Créer des désirs est un métier.
Les manuels expliquent ce qu’est la souveraineté du consommateur. C’est la satisfaction de tout désir, là où il y a un deal entre fabricant et consommateur, l’intermédiaire étant le négociant.
Adam Smith avait oublié l’utilité des œuvres d’art et les spéculations en vendant des tableaux achetés pour quelques écus.
C’est Jean-Baptiste Say, l’inventeur de la loi des débouchés, qui va aller dans le sens de Smith sur l’utilité, quand il envisage que de l’inutile à l’utile, c’est encore l’inutile qui a les plus grandes chances d’établir des réseaux de commerce et d’exploitation.
Il suffit de donner de l’utilité à n’importe quoi d’inutile, pour qu’il ait de la valeur.
Le capitalisme pourra dès lors prospérer sur tout, puisqu’il dissocie l’utilité de toute définition naturelle des besoins, hors de toute rationalité.
Ainsi la souveraineté du consommateur devient la primauté du désir.
L’économie est amorale !

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Par cette définition, que ce soit Condillac, Say ou Walras, tous jusqu’en ce milieu charnière du XIXme siècle, ont confirmé « le malsain » de l’économie libérale énoncée en théorie par Adam Smith.
Dans les traités modernes d’économie, le business est, en principe, « contrôlé » par un contre-pouvoir politique. La réalité est bien différente. Le pouvoir politique n’est que ce que le pouvoir économique veut bien qu’il soit. La démocratie est sous tutelle.
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1. Parler de « ripper » pour quelqu’un qui ignorait l’électricité et ses usages, c’est risqué, mais bon…

29 août 2017

Un grand moment de solitude…

Ce sera celui d’un libéral pur sucre, quand il viendra nous annoncer une catastrophe financière de l’ampleur de celle de 2008/9.
Je ne dirai pas que c’est bien fait pour la majorité qui conduira le pays ce jour là, car les plus pauvres sont les plus fragiles, mais j’aurai un sentiment de dégoût pour cette classe politique veule et sans envergure au pouvoir tantôt à droite, tantôt à gauche, poussée aux affaires par des électeurs qui ne valent pas mieux.
Reynders, gestionnaire aux finances lors de cette crise fameuse entre toutes, nous a tellement farci l’esprit de son génie financier, que sa reproduction en pire, paraît pour le public hautement improbable.
Eh bien ! cette crise n’est pas improbable, elle est certaine.
Elle arrivera. Quand ?
Peut-être plus rapidement que nos gros malins de l’économie-spectacle le croient.
Dans un secret relatif, les autorités européennes font des simulations de crise, comme les pompiers feraient des exercices contre les incendies.
Une chose est certaine, en cas d’un dérapage de la finance généralisé, les avoirs des épargnants seraient gelés sur leur compte bancaire pour éviter qu’ils ne courent les vider, précipitant la faillite des établissements. L’Espagne, le Portugal et surtout la Grèce ont déjà procédé à ce genre de protection. Les banques, qui ne versent déjà plus d’intérêt sur les petits comptes d’épargne, refuseraient dans ce cas de rendre l’argent qui ne leur appartient pas et ce avec l’aval des responsables politiques ! C’est ça le monde libéral. Liberté d’entreprendre, mais quand cela leur convient.
L’Europe nous rassure. Il s’agit d’un exercice, sans plus, une simulation. On peut être surpris que la manœuvre arrive fin 2017, la situation du secteur bancaire inquiéterait-elle les autorités à ce point ? Pas de réponse en Haut-lieu.

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Les lecteurs du Soir et de La Meuse n’en savent rien, mais l’État italien a injecté 17 milliards d’euros dans le sauvetage de Popolare di Vicenza et Veneto Banca, deux banques vénitiennes. Cela ne vous dit rien ? Certes, pas encore, mais c’est l’ensemble du secteur bancaire italien qui prend l’eau à cause de la reprise de l’ancien jeu des dettes et des créances foireuses qui ont fait de 2008/9 deux sacrées années, où le système capitaliste n’a dû son salut qu’à la passivité des gens et les mensonges de leurs dirigeants politiques.
Et des boules puantes, les banques en ont encore plein les tiroirs.
Le commerce des armes ne rapportent plus comme avant. Les USA, qui doivent leur bonne santé financière à l’entretien de la plus grande armée du monde sur le pied de guerre, ont trouvé un nouveau moyen de soutenir le dollar. Ils distribuent des pénalités aux banques européennes qui font du commerce dans des pays de la liste noire des States ! La Deutsche Bank vient d’être pénalisée de 7 milliards d’euros par le trésor américain. Si une amende plus forte lui avait été infligée, la première banque allemande aurait fait courir un risque systémique à l’ensemble du secteur européen. Ça marche parce que les banques européennes ne peuvent pas se passer du marché américain.
Le système bancaire mondial, mais surtout européen est fragile. La panique de 2008, peut se reproduire en 2017. Aucune mesure préconisée dans les années qui suivirent la catastrophe n’a été mise en place. La Royal Bank of Scotland qui échappa à la faillite en 2008 et ne dut son sauvetage que par sa nationalisation, n’est toujours pas sortie de l’ornière en août 2017.
Donald Trump, financier douteux et homme d’État incertain, est en train de jouer les apprentis sorciers en s’en prenant – pour les détruire – aux réglementations de l’administration d’Obama qui voulait limiter les excès de la dérégulation financière.
Wall Street applaudit. Même si les mesures d’Obama ont été mal faites et minuscules, elles ont au moins le mérite d’exister. Sans règle, c’est le clash assuré.
Reste le Brexit. Y aura-t-il des accords satisfaisants pour les deux parties. Que va faire la City pour retenir les financiers ? Et si cela débouchait sur une compétition entre les places financières du monde entier ?
L’effervescence boursière pourrait reconstituer une bulle des valeurs high-tech. Une nouvelle entourloupe pourrait gonfler artificiellement les affaires. On retomberait dans une autre singerie du genre des subprimes en 2008/9.
On ne tire pas les leçons des coups de bambous antérieurs. Si le système économique n’est plus capable d’aligner chaque année des points de PIB supplémentaires, le capitalisme est par terre. Sans croissance il est mort. La croissance a un prix, le déséquilibre avec les ressources naturelles et l’inventivité poussée jusqu’à vendre du superflu et de l’inutile, alors que le quart de la planète est sous-alimentée.
C’est donc inéluctable que cette fin surviendra. Plus tard elle se fera, pire sera l’état de la terre et de ses habitants.
Simulation ou alarme réelle, les indices boursiers montent à nouveau en flèche. Le Dow Jones dépasse 21.000 points, soit 50% de mieux qu’en 2007! Les investisseurs croient en Donald Trump au contraire du public qui se demande sur quoi cette présidence va déboucher.
À des taux zéro, les banques s’endettent pour racheter des entreprises. Cela se voit en Belgique et en France, la dette privée « investissant » augmente. On redoute que les taux d’intérêt repartent à la hausse.
Si le public est marron et ne voit rien venir, ni intérêt, ni placement assuré, les gros actionnaires qui sont aussi ceux qui occupent des hauts emplois bien rémunérés, s’emplissent les poches, au point que cela en devient indécent.
Le «shadow banking» échappe à tout contrôle, puisqu’il s’appuie principalement sur les paradis fiscaux.
De 25.000 milliards de dollars de transactions parallèles en 2002, on est passé à 75.000 milliards de dollars en 2013… et à 92.000 milliards de dollars en 2015 !
Cette part de capitaux à risque représente bien plus que la moitié du PIB mondial!
La lecture des journaux financiers est instructive. Tout ce qui précède se trouve de long en large dans les revues sérieuses d’économie.
Le drame est là, justement, le mensonge des autorités politiques est patent, l’insouciance des électeurs est gravissime. La démocratie n’est même plus en jeu. Elle est dépassée par ce qui se prépare. Ce sera la mère des batailles et nous serons tous perdants.

28 août 2017

Le PS cherche une grande figure.

Le journal « De Maas », un nouveau quotidien, a réussi l’exploit d’interviewer un(e) grand(e) chef(fe) du Parti Socialiste.
Concurrent du journal local, « De Maas » n’est pas peu fier de son scoop.
Après avoir réussi l’anonymat du chirurgien ivre qui « s’est fait » un piéton à la sortie d’un match du Standard, voici l’interview d’une tête de gondole du PS qui a tenu à garder l’incognito en se confiant à un de nos grands reporters, dont il n’a pas été possible de découvrir l’identité, ayant déposé sa copie tellement vite dans les mains du rédacteur en chef adjoint, Démer Saccoagil (nom fictif), que la direction n’a pu être prévenue.
L’interview a eu lieu au fort de Chaudfontaine, selon les conditions négociées au préalable avec cette grande figure du PS. Notre grand reporter anonyme est resté à l’entrée du fort tandis qu’un technicien déployait son matériel pour faire son métier. Le grand pilier du PS, au fond d’une casemate, a bien voulu répondre à nos questions.
– Vous dénoncez une grande figure du PS, vous-même êtes-vous une grande figure ?
– Oui, ne tournons pas autour du Pô, je suis une grande figure aussi.
– Aussi grande que la sienne ?
– Non, un peu moins grande. Sinon, à quoi bon la dénoncer ?
– Vous ne pouvez pas en dire plus sur la personne que vous dénoncez ? Les lecteurs de « De Maas » voudraient savoir.
– Tout ce que je peux dire, c’est qu’il habite à proximité d’une grande gare en chantier et qu’il se destinait à une carrière de chimiste, docteur à ce qu‘il prétend.
– Il a un rapport avec Benoît S, docteur lui aussi ?
– Non, il n’est pas Liégeois. Mais, je n’en dirai pas plus.
– Que lui reprochez-vous ?
– D’inaugurer des piscines pendant que les Belges souffrent.
– …du chlore ?
– Non, de Charles Michel.
– Ah ! enfin un nom qui n’est ni fictif, ni agréable aux oreilles de nos lecteurs. Le PS serait donc en danger à cause de cette personne ? Et la grande figure que vous dénoncez, que fait-elle pour parer à ce danger ?
– Les jeunes s’éloignent. L’atelier d’idées est une usine à gaz. Et la grande figure va se faire doubler par un plus jeune et plus beau que lui sur le podium de la gauche.
– Vous pensez à qui ?
– Vous ne voudriez tout de même pas que je fasse de la publicité à la concurrence, alors qu’elle nous fait déjà beaucoup de tort.
– Et votre grande figure serait remplacée par qui ?

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– Par moi, une moins grande figure, ce qui fait que le parti gagnerait en modestie.
– Vous avez des partisans ? Vous représentez un courant ?
– Oui, alternatif.
– Pourquoi vous ?
– Parce que je suis bruxelloise – coupez ce que je viens de dire, cela m’a échappé !
– Vous êtes Laurette Onkelinx !
– Madame Onkelinx n’est pas une grande figure. Elle a même une petite figure ces temps-ci. Vous égareriez les lecteurs de « De Maas » en laissant ça dans votre interview.
– Pourtant vous avez une voix de femme !
– C’est une illusion vocale. J’ai mué. Je prends des hormones.
– Vous êtes un homme avec une voix de femme !
– Je ne vous le fais pas dire.
– Attendez la gare en construction, docteur en chimie, mais vous êtes…
– Surtout ne prononcez pas de nom. Non, je ne suis pas…
– Je ne comprends plus. Vous vous dénonceriez vous-même ! Pourquoi ? Les lecteurs de « De Maas » doivent savoir. On leur cache des choses…
– Publiez cette interview. Ne citez aucun nom. Sauf s’il s’agit de Gérard Compère, 45 rue de la Lunette à Gendron-sur-Semois, ouvrier agricole, coupable d’un vol de matériel électrique et de s’être rebellé contre les policiers qui venaient l’interpeller. Si Gérard Compère est un nom fictif, faites en sorte qu’il paraisse vrai. La Belgique est infestée de voyous indigents. Si vous ne parlez ni du roi, ni des religions, surtout la musulmane, ni du système économique, ni des individus qui peuplent les buissons de l’aire de Spy, vous pourrez tout dire et passerez pour un bon journal d’information. Encore une chose, envoyez au PS les noms de ceux qui se prennent pour des grandes figures.
– Allô, allô… merde, il a coupé. Il ne reste plus qu’à glander à la porte du fort, pour essayer de mettre un nom sur la grande figure du PS qui va sortir…

27 août 2017

Blanche-Neige et les nains du PS.

De se sentir talonné par le PTB donne à Elio Di Rupo, outre l’allure d’un sprinter qu’il avait déjà, l’archétype d’une girouette politique.
On ne peut pas, à la suite d’un mandat de premier ministre où il avait mis en place une nouvelle réglementation du chômage qui allait faire les délices de Charles Michel, jouer ensuite les Che Guevara dans l’opposition.
La disparité entre ses deux politiques l’atteint dans sa crédibilité, au risque d’y entraîner son parti.
Il n’a pas la carte de visite, ni l’envergure, de Mélenchon.
Il est trop tôt pour connaître les réactions de l’entourage, jusqu’à présent en adoration permanente, comme les récents propos de Laurette Onkelinx et d’André Flahaut l’ont confirmé. Encore que ses dévoués ne sont pas Liégeois, Cité où il n’a pas que des supporters.
L’antagonisme entre Di Rupo et la puissante fédération liégeoise du parti vient de loin, probablement de la fin de l’ère Cools, quand la maîtrise du parti échappa totalement aux Liégeois, pour se fixer dans le Hainaut-Borinage.
Ce n’est pas anodin. La tendance qui finit son cours avec le départ de Paul Magnette de la Région, n’a été rien d’autre en ces dernières années, qu’un produit des théories socio-démocrates de Willy Brandt et de Helmut Schmidt, qui ont valu des heures de gloire à la SPD, mais aussi les relations d’amour de Di Rupo avec le libéralisme marchand à l’allemande.
Outre le SPD, Jacques Delors a fortement influencé Elio Di Rupo.
Par la suite, Elio Di Rupo est resté attaché au PS français dans sa définition social-démocrate de Jospin et de Hollande. Il n’a raté aucun congrès du PS français.
Le Montois n’a pas trop à craindre de Jean-Pierre Hupkens le nouveau président du PS liégeois. On relève qu’il a été élu avec les voix du centre ville et de l’immédiate périphérie et que son adversaire n’a perdu que de peu et l'a même battu dans la grande périphérie. Est-ce que cela va compliquer l’avenir de Di Rupo ? On n’en sait rien. On ignore l’impact qu’auront les « Ateliers d’idée » sur la désaffection des électeurs du PS. La Fédération liégeoise est la première touchée par les progrès du PTB. Comment la nouvelle direction va-t-elle réagir ?

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Le tribun doit passer d’un discours social-démocrate fortement teinté de libéralisme le plus académique à celui de communisme modéré !
On le sait souple et sans grande conviction. Mais quand même !... Restera-t-il à la tête d’un PS à la dérive, victime de ses décisions malheureuses de premier ministre, ce n’est pas sûr.
Impuissant, il assiste au progrès du PTB sur les deux grandes villes de Wallonie, Charleroi et Liège. Dans sa contre-offensive, il en a tellement remis qu’il vient de se brouiller avec John Crombez, le président des socialistes flamands.
"Nouvelles conquêtes", son nouveau livre, donne une vision du socialisme plutôt à gauche : la semaine des 4 jours, un enseignement gratuit pour chaque enfant, un salaire revu à la baisse pour les CEO, un "bonus social généralisé" de 1.100 euros par mois, une écologie socialiste.
Tout cela n’est pas sérieux, venant de lui ! Cela le dessert même ! Comment peut-on se déjuger à ce point ?
Son « girouettisme » l’accable et le ridiculise. Implicitement il reconnaît dans son livre qu’il avait tout faux depuis dix ans ! Quant aux personnages qui l’entourent, il leur fait claquer des mains et approuver bruyamment à tout ce qu’il dit, à volonté.
Qu’il soit mauvais à la présidence, c’est évident. Qu’il faille le remplacer tout de suite, tout le monde en est convaincu.
Oui, mais par qui ?
Di Rupo a fait le vide autour de lui, pas de grands dirigeants, rien que des médiocres.
On doit lui reconnaître le talent d’avoir réduit les ambitions de ses concurrents à zéro. Il n’a pas d’opposants, ils sont au PTB ou bien, rangés des voitures, ils font du syndicalisme.
Même dans l’urgence, les autruches osent à peine sortir la tête du sable.
Le chef a le pouvoir, distribue les places, les honneurs, le fric.
La méthode Yvan Mayeur, pas morte. Sacré PS !

26 août 2017

Une affaire personnelle ?

Le bonheur est-il possible pour tous ?
Le bonheur serait-il un état d’esprit qui redeviendrait à la mode, par le seul effet d’une réflexion d’une nouvelle gauche ?
C’est une réflexion qui mérite qu’on s’y attarde.
Depuis que le PS est dans les choux, la gauche parle enfin du bonheur comme n’étant pas l’exclusivité des riches. C’est dans l’opposition et après une récente volteface que Di Rupo s’est mis aussi à l’heure du bonheur pour la gauche, un chouia après le PTB. Faut-il y voir un effet de concurrence, sans doute. Hélas ! ce changement de cap alors que le PS n’est plus au fédéral, ni au régional wallon, est un peu tardif…
Pour être heureux avec les autres, il faut d’abord être en accord avec soi-même et l’être dans la solitude.
L’idée a subi des sorts divers et des manipulations depuis la civilisation grecque. À l’époque de Platon et d’Aristote, le bonheur était une disposition de l’âme à la tranquillité et à la stabilité citoyenne. Aujourd’hui la tranquillité de l’âme, c’est d’avoir un boulot correctement rétribué.
Cette idée du bonheur fut repoussée comme n’étant pas de ce monde par la morale chrétienne et le kantisme. Le sacrifice et le repentir (de quoi on se le demande) devinrent de mise et comme on ne pouvait pas décemment priver les gens d’espérance, on leur fit croire qu’elle était dans le ciel.
Les temps modernes développèrent une liberté de croyance qui alla jusqu’au refus de croire et à l’athéisme. Il était impossible que les classes inférieures fussent privées d’espérance terrestre plus longtemps. Une chose qui ne venait qu’après la mort de façon aléatoire, était incapable à elle seule de pousser les nouvelles générations au travail.
Le protestantisme pris le relais pour substituer le devoir et la notion de patriotisme au bonheur. Ainsi, on touchait à quelque chose de réel.

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Le modèle anglo-saxon a fait le reste. Vous n’êtes pas sans avoir observé que Donald Trump emploie sans arrêt la notion de bon, le général Machin est bon, mon gendre est bon, etc. Nous sommes en plein manichéisme : les bons d’un côté, les mauvais de l’autre, mais toujours pas le retour du bonheur dans les explications du système économique anglo-saxon mondialisé. Trump ne donne pas ses raisons de pourquoi tel est bon et tel autre est mauvais. Surtout qu’être bon n’implique pas forcément qu’on est heureux.
IL fallait conserver cette question fondamentale du guide dans le commerce et l’exploitation industrielle. Celui qui trace le chemin et qu’on doit suivre est jupitérien dans son usine, dans sa banque, dans son conseil d’administration. Le chef d’entreprise a été repris comme le modèle des sociétés démocratiques. Voilà qui tombe bien pour ceux qui pérennisent les mandats qu’ils ont oubliés avoir reçu du peuple. L’entreprise ne partage pas les décisions avec ses salariés, elle est d’essence dictatoriale.
Sauf qu’aujourd’hui, ceux qui parlent au nom des travailleurs et des laissés pour compte, adoptent une forme de discours jubilatoire et qui redonne un nouvel espoir d’être en capacité d’atteindre au bonheur.
Cette capacité de faire espérer en des jours meilleurs, la recette en avait été perdue dans les partis socialistes de collaboration libérale.
On le voit dans les dix-sept parlementaires en France des Insoumis, ils sont en train de bouleverser le vert de gris des institutions, des codes, des procédures, ils désignent enfin comme attentatoire à la liberté, une organisation politique complètement organisée autour d’une fiction : celle de l’épanouissement des gens par l’économie actuelle et qui secrète tant de misère chez ceux qui sont à la base de toutes les richesses.
Alors quoi !... le bonheur, ça vient ?

25 août 2017

Charlie Hebdo dénonce !…

Depuis Ben Laden et le tout début des attentats, une certaine opinion se maintient malgré les thèses officielles appuyées des journaux à la dévotion du pouvoir : la religion musulmane est directement impliquée dans les attentats, ne serait-ce qu’en qualité d’inspiratrice d’illuminés sanglants.
Ceci est dit et redit par certains blogueurs.
Évidemment les blogs, va te faire fiche, ça ne compte pas !
Ce jeudi, panique au sommet, « Charlie Hebdo » tient à peu près le même discours. Il y a comme une hésitation dans les hautes sphères. C’est quand même le droit d’une victime qui a payé sa liberté d’expression au prix d’un lourd tribut en sang versé, de désigner ses assassins et leurs complices.
Et que fait-on en Haut-lieu ? On prévient aimablement mercredi le lecteur que « Charlie Hebdo » va encore faire du bruit jeudi sur une façon d’aborder le terrorisme qui n’est pas la bonne, avec l’espoir qu’on n’en parlera plus vendredi.
Le mot d’ordre passe dans les sphères du pouvoir : la religion n’est pour rien dans la surchauffe des esprits et le coran n’est pas une lecture pousse-aux-crimes.
On voit tout de suite l’intention d’étouffer dans l’œuf les cris de certaines victimes du terrorisme qui désignent la religion comme une grande responsable des crimes et des dérives en Europe et ailleurs. C’est la trouille évidemment de remuer les masses élevées dans cette religion qui anime les penseurs officiels. Comme ils seraient heureux, les trouillards, de glisser parmi les Mohammed, les Ali, les Mahmoud, les Omar, un Dupont Émile et un Léon Durand, manipulateurs d’explosif et pilotes-suicide de camionnette !

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Hélas ! les faits son têtus et même nos « Belges » qui s’enrôlent dans le crime chez Daech ont rarement un ancien des leurs qui descendait dans les mines de John Cockerill, ni Polonais, ni Italiens, ni Espagnols, mais bel et bien Marocains, Algériens, Tunisiens ou Syriens, issus des migrations après la guerre 40-45.
Là, terrain miné, c’est surfer sur la vague… risque élevé de se noyer dans l’eau trouble du racisme ou de l’amalgame.
Tous ceux qui sont venus depuis l’autre côté de la Méditerranée tenter leur chance en Europe ne sont pas des esprits religieux fanatiques, loin s’en faut, il y a même des athées et des jeunes qui respirent un grand coup et qui découvrent une façon d’exister qu’ils ne connaissaient pas, au point qu’ils en deviennent des défenseurs de l’égalité des sexes et du vêtement de fantaisie et qui militent parfois dans les syndicats pour plus de justice sociale.
Les intégristes religieux comptent assimiler tout qui est d’origine arabe à devenir un ennemi du christianisme, parce que musulman !
Et ils tombent sur un os et c’est très bien ainsi.
Quant à la religion en question, nos fins stratèges, nos grands flics de l’antiterrorisme se cassent le nez et racontent du n’importe quoi dans les radios, les télévisions et la presse écrite.
Maintenant, voyons les arguments de Charlie-Hebdo dans son éditorial du 23 aout 2017.
Depuis l’attentat du 7 janvier 2015, les interrogations sur le rôle de la religion ont complètement disparu. Puisque la rédaction du journal était décimée après la publication des caricatures de Mahomet, il était logique que l’on se pose la question du rôle et de l’importance de la religion dans ces crimes.
Depuis, dit le journal « un travail de propagande est parvenu à distraire nos esprits et à dissocier ces attentats de toute question religieuse. »
Voilà qui est pertinent, car enfin « …plus personne ne s’interroge sur le rôle de l’islam dans l’idéologie de Daech ».
L’origine des attentats dont nous serions victimes proviendrait d’une géopolitique qui nous fait mettre le nez dans des affaires en Afrique du Nord qui ne nous regardent pas.
« On oppose souvent islam et islamisme. Comme si ces deux conceptions religieuses étaient deux planètes étrangères l’une à l’autre. »
Et un peu plus loin dans l’édito «…chaque fois que les intégristes musulmans commettent des crimes, on dresse autour d’eux un cordon sanitaire pour les exfiltrer de l’islam afin d’épargner à la religion de Mahomet la moindre critique. »
Cette grande timidité des experts et des médias est une des raisons qui fait penser que l’abcès ne se videra pas de sitôt, puisqu’il n’est jamais demandé à la communauté musulmane séjournant en Europe de mettre les points sur les « i » et d’associer une religion à ses violences et à ses extrêmes, comme le fit Jean-Paul II à l’égard de l’Inquisition, lors d’une dénonciation publique de la culpabilité de la religion chrétienne dans un ancien massacre des innocents.

24 août 2017

La misère en 2017.

En principe, les ministres sont dans la même combine et se partagent avec le premier ministre l’ensemble des mesures que Charles Michel propose.
Mais, il y en a au moins trois qui ont une part plus grande dans le sort réservé aux gens les plus modestes, le ministre Bacquelaine, responsable de la politique des pensions, Kriss Peeters, du travail et Maggie De Block de la santé publique.
S’ils ne sont que collégialement impliqués dans tout le programme budgétaire, ils le sont directement dans leur domaine. Leur mission est de fournir des projets d’économie. Les trois sont donc au premier chef les auteurs des diminutions de pension par le biais d’un nouveau calcul des années de carrière, d’organiser le chômage au détriment des chômeurs et de rembourser les soins et les médicaments, sur un nouveau mode défavorable.
Michel junior et Sophie Wilmès, ministre du Budget, chargée de la Loterie nationale (faut pas chercher à comprendre, c’est du belge), distribuent des enveloppes à chaque ministre. Des trois tenus à l’œil, forcément Charles Michel n’en a rien à foutre des miséreux, des vieux et des malades dont ils ont la responsabilité morale, au lieu d’en remettre, il enlève une couche chaque année. Les trois guignols au lieu de protester font avec ce qu’on leur donne, comme se sont des vicieux, les cris dans les chaumières les excitent.
C’est-à-dire qu’ils agissent selon leur sensibilité à favoriser ou défavoriser dans le domaine social. Le sans travail sera bientôt nanti d’un label « produit de luxe », s’il parvient à être indemnisé.
Comme les trois loustics ne sont pas de gauche, ils établissent une meilleure relation sociale dans ce qu’il reste des classes moyennes inférieures, au détriment des travailleurs-chômeurs ou des chômeurs-travailleurs, puisque les deux situations sont devenues inséparables et complémentaires.
Ils ne s’en sont pas privés.
Alors qu’ils justifient l’hallucinante réalité, nos deux médecins et l’avocat fiscaliste, restent sourds aux cris de la rue. Je les vois bien, moi, les gens de plus en plus nombreux, sur les trottoirs, dormir dans les encoignures. Des jeunes et des moins jeunes – pas tous drogués, pas tous alcooliques – tendre la main pour manger au moins une fois de la journée.
Demandez aux anciens, s’ils ont connu dans leur jeunesse une telle presse de gens au bout de tout, dans un environnement si tendu, que c’est à peine si on les remarque ?
Quand on n’a pas d’argent à offrir aux pauvres, il vaut mieux la fermer. Quand on leur parle d’autre chose que d’argent, par exemple de pensions à points, d’un chômage qui n’est pas éternel et qu’il faudra bien un jour dormir dans la rue, du coût d’une prothèse dentaire et d’une augmentation de l’assurance hospitalisation, ils s’en foutent.
Ils se contrefoutent, même si pour certains c’est un sauvetage momentané, des dortoirs communs, de la soupe chaude du soir, pour une somme dérisoire.
Ils s’en foutent parce qu’on les trompe et que dans l’immédiat quand on n’a plus les moyens de payer son loyer, qu’on a une femme et des petits enfants en responsabilité de les protéger et qu’on ne peut plus le faire, ils n’en ont même plus rien à battre de savoir que les trois guignols pensent à eux et qu’ils vont « officiellement » trouver une solution. Ils savent bien qu’ils n’en trouveront pas.
C’est tout de suite la solution, la semaine suivante, c’est trop tard. #lavoixdessanspapier.
Ils peuvent courir au CPAS. Vous connaissez l’assistance publique pour dire cela ? Moi qui vous en parle, je ne sais pas comment ça fonctionne et, surtout, si ça fonctionne tout de suite et pour tout le monde, sans rechigner. Il faut croire que non, puisqu’il y a plus de gens dans la rue, et qu’il n’y en a jamais eu tant.
Oui, les pauvres sont des égoïstes, tout rapetissés sous des sales couvertures à même les trottoirs. Vous ne le seriez-pas, vous, égoïstes, à défendre ce qui vous reste de la vie d’avant ? Ne l’êtes-vous pas déjà à vous agripper à des choses inutiles, parfois ?
Ils ne nous aiment pas et ils ont bien raison. Nous nous détournons d’eux souvent en dissimulant mal une moue de dégout. Nous nous disons, à compter les canettes par terre, qu’ils ne veulent pas vraiment s’en sortir, sinon, ils cesseraient de boire et chercheraient du travail. (Entendu dans la rue)
Certains passants justifient les restrictions de nos trois saltimbanques d’État !
C’est une idée bourgeoise, celle de quelqu’un qui ne s’est jamais trouvé dans une situation pareille. Voilà qui ne risque pas de m’arriver susurrent-ils, ravis d’être aussi intelligents.
Bien sûr, les pauvres disent des horreurs et nous considèrent comme de sacrés dégueulasses sans faire de distinction. Laissez traîner une oreille et soyez attentifs à ce qu’ils disent.
Si par hasard, quelqu’un ou quelqu’une d’entre eux me crachait dessus, je trouverais cela mérité, même si ce crachat était plus pour Bacquelaine, De Block, Peeters ou n’importe quel ministre.
Je l’aurais mérité, parce que je suis coresponsable d’une société dont la finalité m’échappe de plus en plus.

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23 août 2017

Les gaietés de l’escadron.

Pas la peine d’en débattre, tout finit dans la rue ! On passe tous par là, certains plus souvent qu’à leur tour, d’autres, plus rarement. C’est le cas en ce moment de Di Rupo. En ce moment il a la cote. Je crois bien que s’il n’était pas protégé, jamais il arriverait au bout de la traverser, la rue ! Les autres, c’est pareil. Pour apercevoir Charles, faut se frayer un chemin entre ses gardes du corps.
Pour l’instant, Di Rupo a la cote. Il adore la rue… positif !
Ils ont pas à trop se presser, eux, comme moi, comme nous tous, passerons d’un trottoir à l’autre en caisse à roulettes : du domicile au funérarium et du funérarium au cimetière, crématorium pour Elio, normal un libre-penseur socialiste !
On est à se prendre la tête, à faire des chichis sur ce qu’a écrit, dit et pensé le grand montois (« pensé » vient en dernier hélas !) à propos de son livre, "Nouvelles conquêtes", l’atelier en papier de son "nouvel horizon à la gauche", comme si le PTB n’était pas suffisant à gauche pour le nouvel horizon !
Le docteur en chimie (on commence à le savoir) s’est fendu d'un tweet qui fait la joie de tous les claviéristes, même débutants, "Je pense très sincèrement que le monde (la société et les citoyens) se porterait nettement mieux si mes propositions étaient mises en œuvre". Il a eu quatre ans pour la mise en œuvre, on n’a rien vu, d’où une avalanche de quolibets sur tweeter, dont certains feraient rougir Annie Le Brun elle-même. Il est vrai que la dame de ma vie n’aime que la gauloiserie d’esprit.
J’aurais pu passer sous silence la boursouflure d’un homme resté svelte à 66 ans, si la forte concurrence d’un créneau politique envahi par la multitude de blogs de mécontents n’avait perturbé un règne jusque là tranquille. Force est donc, d’inscrire dans le florilège de Richard III, ce tweet de notre Trump de gauche !
On a beau en rire, le pompon du nunuche le plus ballot n’est pas l’auteur à gauche, mais le champion de la cuculle et du surplis, le pathétique Benoît Lutgen !
Pour une pagaille, l’homme en a fichu une sévère.
Si c’est couci-couça au parlement régional wallon, ailleurs, c’est la confusion totale.
À Bruxelles, la ministre Céline Fremault a fait savoir qu’elle ne souhaitait plus gouverner aux côtés du PS. On aurait pu croire qu’elle allait démissionner. Eh bien ! pas du tout, elle reste en fonction, comme si elle n’avaient absolument pas fait cette déclaration.
Elle n’est pas la seule à Bruxelles. À la COCOF, on se regarde en chiens de faïence, mais à la pâtée kiki et Médor s’entendent à merveille. La savoureuse croquette maison a raison des instincts et ouvre l’appétit.
Grâce à Benoît, la Communauté française vit à l’heure des Médicis dans la Florence des poisons. Le Ministre-Président Rudy Demotte (PS) crawle entre les récifs. Le PS est veuf du CDH, à moins que cela soit le contraire. Sauf que tous les CDH sont unanimes, l’argent n’a pas d’odeur et puis il ne désigne pas celui à qui on vide les poches.

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Borsus, né coiffé et propriétaire, n’est pas à l’abri d’un vote de défiance, d’un parlement wallon rock-en-roll.
Défi (ex-FDF) et Écolo ne sont pas pressés de rejoindre César.
Vous embarqueriez sur le Titanic en sachant comment la croisière va finir ?
Les Écolos ne sont pas chauds. Maingain a trop d’appétit. Il veut mettre les autres capots.
Sa plaidoirie pour un décumul radical fait chier tout le monde. Quand on ne fait de la politique que pour l’oseille, c’est comme si on demandait à un maquereau de faire du bénévolat. D’autant que Maingain veut la peau de Joëlle Milquet, l’ancienne patronne du clandé CDH n’est pas encore tombée en correctionnelle. Sans elle, le CDH à Bruxelles, c’est à peine la recette d’un SDF avenue Louise.
Maingain n’a pas oublié non plus comment il s’est fait lourder chez les Bleus, quand les Michel et Reynders ont préféré De Wever à la sixième réforme de l’État (2011-2014). Du beau pognon est en litige. MR et Défi n’ont pas d’accord sur le partage des biens du ménage. En 2014, le tribunal a condamné le MR à payer 670.000 euros à Défi. L’aigreur du MR l’a poussé à la Cour d’appel de Bruxelles. Une décision n’est pas attendue avant 2019.
Je laisse à l’excellent journal en ligne « Daardaar » le soin du dernier paragraphe :
« …la Belgique fait honneur au surréalisme constitutionnel. Alda Greoli est la nouvelle femme forte du cdH. Jamais élue, cette cheffe de cabinet devient ministre en 2016, succédant à Joëlle Milquet. À présent, la voilà vice-ministre-présidente du (nouveau) gouvernement wallon et du gouvernement (sur la fin) de la Communauté française. Elle se retrouve donc numéro deux de deux gouvernements avec des majorités distinctes. Allez-vous en expliquer cela à l’étranger. « C’est du belge ! ».

22 août 2017

Deux drôles d’oiseaux.

En vertu de quelques faits simples, il s’avère que parmi les célébrités que nous envoyons au Parlement, certaines sont des personnes peu honorables.
Ces faits sont inhérents à la nature humaine, lorsque celle-ci se trouve projetée en façade à la suite d’un pari qui a réussi, comme les élections par exemple. Livrée à la curiosité publique, la personnalité peut se révéler en même temps à elle-même, suivant le dicton « l’occasion fait le larron ». Le citoyen ordinaire serait écrasé par les responsabilités nouvelles, alors que d’autres y trouvent les moyens d’ajouter du bonus à leur habitude de vie.
Ces différences tiennent à peu de choses au départ. L’idée que l’on se fait du travail, de la façon dont il vous honore ou vous déshonore et à l’argent que le système vous donne en échange ou refuse absolument à vous concéder, en vertu d’une « utilité » qui fait défaut.
Les tableaux de Picasso ne valaient rien à l’époque du bateau-lavoir. C’est, par la suite, une spéculation sur une valeur supposée qui en a fait monter le prix.
Charles Michel ne valait pas grand-chose comme avocat. Sa valeur supposée en a fait monter le prix, par le jeu décisif de la notoriété qui n’est même pas celle de l’électeur, mais d’un père attentif, lui-même sous les projecteurs depuis plus longtemps. Par le même jeu d’ombre et de lumière. Louis possédait des leviers utiles à Charles. Quel est le père qui refuserait une aide à son fils ? Mais, ce faisant, il commettait une faute et rendait illusoire l’égalité entre les citoyens.
La définition des valeurs et notamment celles du patriotisme, de l’éducation et de la morale, est encore plus étrange que celle qui vous donne du pouvoir et l’argent (1).
Je ne comprendrai jamais pourquoi un premier ministre est plus honorable qu’un SDF, qui se tue à petit feu à la canette de bière.
Ce sont aux signes extérieurs de reconnaissance pour l’un et le mépris outragé pour l’autre que l’on s’aperçoit que l’Homme nu n’est pas grand chose dans le décompte social de l’estime et de la mésestime. La démocratie dont le mot vient à la bouche à tout propos de l’un, est vécue à sa juste valeur par l’autre, le premier n’ayant aucune crédibilité puisqu’il en a fait un commerce, son commerce !
Parfois, le roi est nu… mais c’est le roi. Trahi par ses filles, le roi Lear est misérable, mais il reste le roi.
La distinction, dirait Bourdieu, tient au costume. On voit tout de suite qui est le premier ministre et qui est le SDF, déguisés l’un en pauvre, l’autre en riche. La confusion commence.
Ou alors, envisageons-la vie de l’un comme une entreprise commerciale tenue par un boutiquier qui vend sa présence. Boutiquier chanceux, son fonds de commerce ne lui incombe pas, son rôle se bornant à équilibrer les recettes et les dépenses, pour un patron intransigeant : la finance. La finance est une figure emblématique qui n’est perçue nulle part de la même manière, mais pourtant elle donne gracieusement du grain à moudre à quelques riches minotiers anonymes et est la seule réalité dans la démocratie.

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Le SDF lui ne vend rien. Il quémande. L’agressivité de l’autre lui vaut des éloges, celle du SDF, la prison. Le nuisible des deux est honoré. Il a un beau complet gris. Il n’a pas faim. Il parle bien, même si ce qu’il dit n’est pas vrai ou est une vérité « arrangée ».
Le SDF sombre dans le renoncement d’être. La métaphysique, qui expliquerait son cas, le dépasse. Pourtant, il honore, sans le savoir, le premier principe qui veut qu’il y ait derrière tout sentiment et toute conviction, une aliénation : celle de la liberté.
Autrement dit en langage excessif, le salaud des deux est assurément celui qui le paraît moins. Il a à charge l’hypocrisie en plus et une absence de conscience d’avoir mal agi.
La notoriété justifie l’immoralité de qui n’éprouve aucun repentir. Le SDF dans ses états d’âme peut ressentir du repentir.
Du point de vue strict de la délicatesse, la nature psychologique du SDF est plus riche que celle de l’homme en vue. Elle nous est perceptible. L’autre est fermée et dissimulée en raison de la crainte du jugement collectif. Un ministre se dissimule par nécessité.
Évidemment, il n’y a pas de constat accablant en philosophie. Rodion Romanovitch Raskolnikov y trouverait mille manières d’expliquer son crime par le tranchant de la hache, son morfil, son poids, son équilibre par le manche. Le remord, dit Jankélévitch, n’est pas un principe moral, puisqu’il ne nous dit pas ce qu’il faut faire, mais ce qu’il aurait mieux valu ne pas faire.
L’enfer du ministre, n’est-ce pas le triste effort qu’il s’oblige à faire pour imiter l’image fausse que l’électeur se fait de lui ? Celui du SDF n’est-il pas de boire sans soif, jusqu’à ne plus percevoir la réalité du monde ?
J’en connais dès lors qui se venge sur le remord.
Selon Nietzsche, le remord est comme la morsure d’un chien sur une pierre : une bêtise !
Que dire pour faire comprendre comment l’accès au pouvoir rend salaud ? Sinon que la conscience reste muette au moment de l’acte et qu’elle n’agit qu’après coup !
A fortiori, la belle brochette de nos cinq gouvernements n’a qu’une seule conscience : la bonne !
Celle du SDF s’est noyée dans le trouble de l’esprit. C’est le roi Lear en guenilles.
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1. Personne n’a jamais vu, dans nos démocraties, un pouvoir qui appauvrissait son détenteur.

21 août 2017

La campagne des Dix-huit mois !

Il faut le dire tout net, MM. Olivier Chastel et Benoît Lutgen sont des apprentis sorciers qui pourraient regretter d’avoir chassé le PS du pouvoir en Wallonie, dans l’espoir de se repaître de la partie « droitière » du parti.
Des raisons internes et politiques ont guidé leur choix. Aucune ne colle avec la fin possible du scénario : la mainmise à demeure du centre-droit sur l’État belge.
1. Ils se trompent sur l’opinion publique. L’antiparlementarisme bat son plein. C’est une erreur de croire qu’en accusant le PS d’un magouillage généralisé, ils vont tirer leur épingle du jeu et paraître plus blancs que blanc ;
2. Ils anticipent une situation possible d’un centre-droit sans rival pour l’alternance démocratique. Au pire, ils seraient contraints de mettre de côté les quelques libertés démocratiques qui restent (1) ou faire appel au PTB – qui refuserait – toute alliance du type qui valut au PS ses plus graves déconvenues ;
3. Eux qui se veulent les farouches défenseurs des libertés commerciales, plus que des libertés collectives, ils mènent une politique qui va opérer un renforcement du PTB par ses effets et donc installer une force vraiment de gauche à l’orée du pouvoir, ce qu’ils ne veulent absolument pas et que leur machiavélisme petit-bourgeois met en place.

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Leur sottise place la Wallonie – donc le pays – ingouvernable à terme. Bruxelles jouera le rôle d’accélérateur du mouvement.
Lutgen a trouvé dans la dérive du CDH, en perte de vitesse dans les sondages, un autre prétentieux de choix dans le président du MR, Olivier Chastel, qui semble avoir le feu vert du duo Michel en coulisse. Chastel ne veut pas gouverner avec le PS, ni entrer dans un exécutif minoritaire. Je lui souhaite bien du plaisir pour la suite.
Pour les initiateurs de l’austérité depuis 2008-9, c’est plutôt gonflé d’espérer que l’électeur aux prochaines consultations va leur donner une bonne assiette pour revendiquer le leadership d’une coalition avec un CDH qui n’a pas fini de souffrir.
Le PS par opposition ne pourra que gauchiser ses positions, pour contrer son rival, le PTB. Les marioles comptent bien là-dessus pour rafler les voix des socialistes bien-pensants qui sont de gauche par opportunisme, mais avec un cœur depuis toujours à droite.
Tout cela est lamentable. C’est une politique de café du commerce. Le président de DéFI, Olivier Maingain, doit se régaler. Le voilà quasiment maître du jeu à Bruxelles !
Comment voulez-vous que tous ceux qui opèrent dans les Régions puissent exhiber une réussite de leur parti dans l’art de la bonne gouvernance, alors qu’au Fédéral le gouvernement Michel grille leurs illusions ?
On est revenu au moyen-âge, quand le village du baron Borsus « attaquait » le voisin qu’il jugeait « plus faible », afin de s’assurer de ses biens.
Ces amateurs n’ont plus que 18 mois pour paraître crédibles et présenter aux électeurs une réussite sur le plan des modifications de gouvernements. Le pari est plutôt « casse-gueule » !
Châtel est tellement stupide qu’il dit lui-même dans quelle impasse Lutgen l’a mis. Il aurait donc accepté le plan Lutgen sans illusion "Si un gouvernement sans le PS n'est pas possible, on en tirera les conséquences, au risque qu'un exécutif sans véritable majorité voie le jour."
Et c’est avec un gouvernement sans majorité qu’il espère apporter un bilan favorable aux électeurs dans 18 mois ! Dans sa déclaration au journal « Le Soir », Châtel ne se dit "fermé à rien", mais admet que l'idée d'un gouvernement minoritaire n'a pas ses faveurs.
Quand bien même, il est trop tard pour faire du marche-arrière.
Léopold III en quarante a fait « La campagne des Dix-huit jours » avec le résultat que l’on sait. Ils se sont mis à deux Châtel et Lutgen pour faire « la campagne des dix-huit mois », ça va faire du joli !
Et si les futures élections rebattaient les cartes avec un seul ticket possible : PS/MR ?
Dans une caque de Harengs, malin qui sait distinguer un hareng d’un autre !
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1. Ça tombe bien. Nos soldats sont déjà dans les rues !

20 août 2017

À taux zéro !

En voilà une bien bonne qu’on n’aurait jamais imaginée au siècle dernier : les épargnants vont devoir payer des intérêts aux banquiers pour qu’ils gardent leur argent !!!!
Je n’ai pas encore été atteint par cette nouvelle de ma banque, mais je sens que ça va venir.
Hé oui ! on peut être de gauche et avoir une poire pour la soif.
Nous sommes dans une société capitaliste. Il est impossible aux plus farouches de ses adversaires de se passer d’un compte en banque.
La poire et moi, ça fera bientôt deux poires.
Déjà l’année dernière, j’avais la puce électronique à l’oreille. Mon banquier m’avait envoyé un courrier de l’intérêt supplémentaire, pour un compte dans lequel je n’avais pas pioché depuis six mois. Ce courrier, j’ai envie de l’encadrer.
Cet intérêt de fidélité était de 50 centimes, oui, un demi-euro !
Ce compte n’était pas comparable à celui de Bill Gates, loin s’en faut, mais tout de même 0,50 €, le timbre de l’enveloppe valait plus du double de cette heureuse nouvelle.
Charles Michel, qui poursuit ses mesures d’austérité pour restaurer les finances de l’État, nous en veut autant que mon banquier. Alors qu’il emprunte depuis fin août 2014 à des taux négatifs, il nous pompe environ entre 35 et 60 % de nos revenus chaque année !
Les investisseurs perdent de l’argent en prêtant à la Belgique, pour qui emprunter devient rémunérateur !
La France, l’Allemagne, la Suisse, jusqu’au Japon endetté jusqu’au cou, sont dans la même situation. Au niveau mondial, selon un calcul de Bloomberg, c’est plus d’un quart du montant total des emprunts d’Etat qui affiche désormais un rendement négatif, soit l’équivalent d’environ 6.000 milliards d’euros !
Nos suborneurs tirent tellement de plus-values de notre travail, qu’ils ne savent que faire de leur argent ! Ils le bradent à qui en veut.
Il ne faut pas s’étonner de la panique de celui qui découvre qu’il lui est impossible de garder son magot sous le matelas, au point qu’il ne peut pas se passer de le confier par milliards aux institutions bancaires.

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Certaines banques centrales paient pour prêter de l’argent aux banques. Ces derniers mois, la Banque nationale de Suisse et la Banque de Suède (Riksbank) ont adopté un taux de refinancement négatif : en Suède, une banque qui emprunte 100 à la Riksbank ne remboursera, à terme, que 99,90.
Ces institutions monétaires ont aussi adopté un taux de dépôt négatif, à l’image de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque du Japon : cela signifie que les banques doivent payer pour placer des liquidités à court terme dans les coffres des banques centrales.
Le particulier, pour tirer un bénéfice de l’argent qu’il place, devrait l’emprunter ensuite à la banque pour toucher un intérêt !!!!!
C’est du délire.
Il faudra que je compare mes traités d’économie aux imbécillités proférées en 2008/9 par notre grand argentier de l’époque, Didier Reynders.
Adam Smith et Alexis de Tocqueville n’avaient pas prévu le coup, Rawls non plus.
Avant que ça ne pète à nouveau, économistes et banquiers multiplient les tribunes. Chercheurs et vampires du sang des pauvres y consacrent des études. L’agence Bloomberg publie une explication en bande dessinée. Trump joue au golf. Les experts du MR n’ont aucune explication, sinon celle de mettre Borsus en capacité de procéder aux rafles des sous des Wallons, sans état d’âme.
Pourquoi, oui pourquoi, en est-on arrivé là ?
La BCE inscrit les marchés dans un contexte de taux très bas, voire négatifs. La banque centrale n’a plus de marge pour relancer l’économie. Les taux inexistants exercent une pression sur le change, ce qui – en principe – incite les acteurs économiques à remettre l’argent dans l’économie réelle, plutôt que de le laisser dans les coffres, où il ne rapporte rien.
Hélas ! la relance est trop faible. Les gens achèteraient dans le commerce de détail pour commencer, si la rémunération du travail était meilleure. Vu la faiblesse des syndicats, l’inexistence de la gauche de collaboration et la stupeur des gens, les milliardaires ricanent.
Hier, j’ai traversé le Passage Lemonnier à Liège. La moitié des rez-de-chaussée est à louer. On n’y vend plus que des cravates, des costards, des chaussures et des montres.
Ça sent la faillite partout. Les loyers, tous prohibitifs, étranglent le commerçant, enrichissent quelques spéculateurs. Plutôt crever, pensent-ceux-ci que de baisser les baux locatifs. Hé bien ! c’est ce qui arrive, tout le monde crève. Si ça peut les consoler.
Tout cela est dû à une autre faillite, celle de la mondialisation. Mais c’est inutile d’en dire davantage. Les gens sont trop occupés ailleurs. Le petit Châtel n’a plus le temps de refermer sa braguette, tant ses admirateurs font la file pour lui prodiguer une petite douceur.
Pourtant tous ces branquignols nous conduisent au fiasco. Ce sont des irresponsables !

19 août 2017

Annie Le Brun bis.

Inconsolable, je n’aurai jamais 16 millions de personnes sur instagram à lire mon blog comme Sommer Ray. Il est vrai qu’elle a été jusqu’à montrer ses fesses pour ce buzz mondial. À 20 ans, les courbes à cet âge sont parfaites.
Dans l’impossibilité qu’elles fassent 16 millions d’adorateurs, je suis certains que les miennes feront au moins quelques déçus. Des lecteurs assidus ne manqueront pas de signaler leur mécontentement. Dès que j’avoue mon enthousiasme pour Annie Le Brun, ça ne fait pas un pli que Sommer Ray n’a pas, on me trouve mauvais, « inapproprié ». Il m’est impossible de jouer du pipeau et de la grosse caisse en alternance. Je suis classé « politique de gauche », un point c’est tout !
L’importance des questions sociales est fonction de distinctions qui s’opèrent dans l’inconscient entre ce qui se fait ou ne se fait pas, qui se traduit par « ce qui se dit ou ne se dit pas ».
Le regretté Pierre Bourdieu s’est longuement penché sur la question. J’en prends note : « L’analyse des relations entre les systèmes de classement (le goût) et les conditions d’existence (la classe sociale) qu’ils retraduisent sous une forme transfigurée dans des choix objectivement systématiques (« la classe ») conduit à une critique sociale du jugement qui est ainsi inséparablement un tableau des classes sociales et des styles de vie ».
Le troublant dans Bourdieu tient à la complexité de sa pensée et à la difficulté de l’interpréter, afin qu’après une lecture du sociologue, il nous en reste au moins quelque chose d’utile.
Voilà quinze ans que Pierre Bourdieu nous a quittés. Sa lutte passait par une mise en cause des médias. Il les jugeait soumis à une logique commerciale croissante, auxquels il reprochait de donner la parole à longueur de temps à des essayistes bavards et incompétents. J’y ajouterai les lecteurs qui ont été « déformés » par eux.
Il s’élevait contre cette mondialisation déjà vers les années 2000. Elle allait offrir le spectacle d’une société de plus en plus soumise au règne du commercial qui selon ses propres termes « est le contraire de ce que l’on entend à peu près universellement par culture ».
Il n’y a pas de démocratie effective sans vrai contre-pouvoir critique.
À dessein j’ai cité la philosophe Annie Le Brun, sublime et provocante. La spécialiste du « scabreux » sent toujours le soufre, malgré le poids des ans et ça l’amuse.

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Cela me confirme que les mots ont de l’importance et qu’à ce titre « la classe ouvrière » est en train de perdre la partie. Les efforts du maître d’école anticlérical et républicain des quarante premières années du XXme siècle auront été vains.
Ce que je regrette, c’est l’incompréhension entre la distanciation d’écriture et la compréhension du lecteur des aphorismes et des images comparatives.
La philosophe Annie Le Brun exprime un souhait que je partage.
« Seule la révolte est garante de la cohérence passionnelle que chacun est aujourd’hui sommé d’abandonner pour faire allégeance à ce monde de la servitude volontaire. Et nous sommes particulièrement démunis pour y résister. Mais le langage, aussi malmené soit-il, reste une arme que chacun peut se réapproprier, ici et maintenant. À travers lui, il est possible de reprendre à ce monde une part de ce dont il nous dépouille jour après jour. Un peu comme les anarchistes au début du XXe siècle pratiquaient la reprise individuelle, saisissant chaque occasion pour reprendre à la société une part de ce dont elle les avait spoliés. Car le langage est un étrange trésor qui n’appartient à personne, mais dont tout le monde peut s’enrichir – et que chacun est à même d’enrichir. »
Cette séduction n’opère plus. Les jeunes s’en détournent et sombrent dans une pauvreté de vocabulaire par défaut de lire et d’apprendre.
On pourrait imiter Malraux, ses grands airs, sa pompe à la Bossuet pour parodier ce qu’il disait avec emphase « Le XXI siècle sera religieux ou ne sera pas » pour lui préférer « Le XXI siècle sera culturel ou ne sera pas ».
Il est en passe de ne pas l’être.
Sommer Ray a un beau cul, c’est indéniable. Des millions de fans l’apprécient.
Curieusement, l’internaute ne trouve vulgaire que ce qui désigne son plus bel attribut. La chose, que tout le monde a sous le nez, ainsi exposée, fait chef-d’œuvre.
À croire que mater en silence est moins grossier que sa description par l’écrit.

18 août 2017

Coucouche Panier !

Les petites anecdotes, les potins, les incidents du quotidien, servent de pointe de flèche pour qui sait tenir une arbalète.
Quoi de plus anodin au départ qu’une cotisation à un parti politique ? Il ne viendrait à personne d’en faire une info. Que ma grand-mère fasse du vélo ou que l’oncle Adolphe ne paie plus sa cotisation syndicale, quelle importance !
Mais que le pensionné Christian Panier soit exclu du PTB, voilà qui réveille l’appétit des chroniqueurs des journaux d’opinion libérale à l’affût du moindre courant d’air, pourvu que le parti honni entre tous, attrape un rhume.
À la suite des tribulations d’un cotisant, oubliant de cotiser, puis souhaitant recotiser, le PTB qui a mal digéré l'hébergement en 2015 par le juge Panier, de l'ex-femme de Marc Dutroux, Michelle Martin, libérée sous condition en 2012, a décidé en son bureau national de refuser la cotisation 2017, d’un sympathisant aussi médiatique qu’encombrant.
En Belgique, il n’y a rien de plus urgent que de savoir tout sur cette cotisation refusée. Le Vif a lancé ses limiers sur l’engeance marxiste, le président de la section namuroise du PTB, Thierry Warmoes, le pensionné Panier, la direction de Bruxelles, et on ne sait encore qui … À la suite de quoi toute la presse s’est émue, au point que le Friponil, le coup de sang de Benoît Lutgen, les affaires pendantes de corruption, les 217 milliards évaporés dans les paradis artificiels mais néanmoins fiscaux, les nouvelles galères des pensionnés-Bacquelaine, etc. tous ces dossiers ont été « momentanément » redescendus des salles de rédaction, aux caves humides des archives, là où sévissent les aspergillus mangeurs de papier.
Il faudrait savoir ce que vaut une décision de justice dans ce pays. Le pensionné Panier a été magistrat, à ce titre, il est imprégné du sentiment qu’une peine accomplie ou aménagée selon des règles strictes, fait partie d’un ensemble fixant le statut de la personne incriminée.
Dans l’esprit populaire, certains crimes, sans doute plus horribles quand ils touchent à des enfants, valent la peine de mort. Comme elle n’est plus appliquée, elle est automatiquement traduite par une mort civile, qui pourrait finir en mort réelle, sur un coup de sang d’un passant reconnaissant le/la coupable dans la rue.
Michelle Martin appartient à cette confrérie de réprouvés, en sursis de mort violente.
Les Tribunaux, sensibles à cette haine populaire à vie, en tiennent compte dans le temps réel des captivités encourues. Dutroux en sait quelque chose. Il avait semblé à la Justice que l’épouse ayant participé et en y mettant du sien aux abominations du mari, Martin avait quand même une responsabilité atténuée, par sa subordination au monstre.
Le juge Panier avait fait un choix et agit selon ses convictions, incompatibles avec l’image que le PTB projette sur l’électorat populaire.

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Quand le plus clair des électeurs souhaite Michelle Martin pendue haut et court, ce n’est pas le moment d’exhiber un Panier en assuétude avec le jugement d’Assises qui clôture le procès, la condamnation, et la peine.
Les répliques ad hominem des gens du peuple à son encontre, témoignent que Panier est un homme de caractère et qui n’a pas fléchi dans sa détermination.
En principe, la vie privée ne doit pas être prise en considération pour l’adhésion à un parti politique. Seuls les mandatés ont à voir avec le peuple. Ils font partie de la vie publique.
Mais, on peut comprendre les motivations de la direction du PTB qui n’a pas voulu que cette adhésion soit de nature à décourager l’homme de la rue.
De l’hallali autour de Martin, je m’en fous. Qu’y puis-je ? Des questions éthiques, de la morale, des chichis, des misères qu’on fait à Panier, seule la Misère m’intéresse, celle des rues, de tout le monde et de personne, de n’importe qui victime de n’importe quoi.
J’aurais agi de la même manière que les huiles du PTB, mais je n’en aurais tiré aucune fierté.
La politique a toujours eu quelque part et dans tous les partis, quelque chose de dégueulasse, même à gauche. Il est facile d’avoir des convictions sur la liberté des individus. Il est difficile d’aller jusqu’au bout de la logique de ses convictions.
Si je peux me permettre un conseil aux dirigeants du PTB, c’est de ne pas en rajouter sur l’agenda de Panier « qui n'était pas compatible avec le nôtre. »
Sans estime pour le juge Panier, j’en ai pour le pensionné Panier qui dit « Au Vif » : « Mais cela ne m'empêchera pas de continuer à adhérer aux idées ni même de voter pour un candidat PTB ».
Que dire d’autre ?

17 août 2017

Pognon, charmeur perfide...

Le fait d’adhérer à la société libérale conduit à la violence. Elle est trop hiérarchisée et les valeurs qu’elle crée et distribue au regard de certains services, comme à l’inverse, ceux qu’elle dédaigne et estime sans valeur, font des entreprises une jungle et des lieux politiques... des champs de bataille.
Les défoulements y sont essentiellement brutaux et sans comparaison dans la nature.
Pourquoi même armés des grands principes, lutte-t-on les uns contre les autres ?
Si des espèces communes entre elles se tiennent parfois à distance, rares sont celles qui s’entredévorent.
Nous n’avons pas cette sagesse là.
La lutte est une concurrence et la concurrence est le principal levier du système économique libéral.
La violence est liée à la division du travail et au développement anarchique des sociétés modernes. Je ne comprendrai jamais ce que le libéralisme trouve de merveilleux dans une liberté du commerce qui se situe résolument contre toutes les autres libertés.
C’est faux disent certains.
L’agression n’a rien de pathologique ou de mauvais. Elle est un instinct. Et de citer Konrad Lorenz, la vie des insectes, la parade amoureuse et les rivalités claniques aboutissant à l’instinct de combat contre son congénère.
Mais il n’existe pas d’agressivité trop sanglante chez les primates, nos frères. On n’y retrouve que des jeux, des parades, des risques mesurés. Les accidents y sont rares. Les exclus ne sont pas mis à mort, même si l’exclusion d’un clan dans un milieu hostile équivaut à une mort différée.
L’Homme a inventé des mécanismes ingénieux pour diriger l’agressivité vers des voies inoffensives. Hélas ! il manque à l’Homme libéral un dispositif de sécurité à l’instinct d’agression qui semble avoir dépassé son utilité dans les lois du commerce.
La mort sociale du chômeur, du sans-abri, du vieil indigent reste une réalité malgré des filets de sécurité qui atténuent la violence de la société libérale. Cette mince protection n’empêche que les suicides de masse, les pogroms et les assassinats de situation. Cette sécurité concédée sur l’efficacité maximale est la preuve même de la brutalité des temps, du mensonge du discours libéral et de la folie de ce système.

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Le discours du réalisme politique devrait tenir compte de l’inefficacité morale supérieure, en principe, à l’efficacité matérielle d’une société qui retourne ainsi à la barbarie. Or, il ne l’est pas, puisque ceux qui devraient le tenir ont confisqué la parole de la multitude, par une manipulation des règles et des lois dont ils sont les gardiens absolus et dissolus.
Il se pourrait, dans un avenir pas trop lointain, que seuls deux partis antagonistes persisteraient à l’affrontement, comme dans les sociétés primitives du mâle dominant.
Le mâle dominant serait l’image forte d’une société libérale poussée à des extrémités dans un parti ayant conquis tous les pouvoirs et les conservant à l’aide du trucage permanent et du suffrage universel manipulé. Face à cet ordre puissant, une multitude non structurée où seule un petit parti contestataire essaierait, tant bien que mal, de survivre quoiqu’ayant contre lui le pouvoir de l’argent qui fait l’opinion des masses subjuguées.
Cet avenir peu engageant est possible.
La faiblesse du personnel politique réside dans la pensée unique qui ne voit d’avenir que dans le système libéral. Petit à petit, de concession en concession, la loi publique n’est presque plus qu’une loi relative aux finances, à l’industrie et au commerce.
Et ça, c’est le commencement de la fin d’une certaine idée de la démocratie.

16 août 2017

Sabir et pidgin.

Nous allons de la culture européenne à la culture américaine sans espoir de retour.
C’est le travail d’une économie mondiale articulée en anglais et véhiculée par nos hommes politiques qui permet de nous dépouiller de ce nous avons été.
Le Belgique est particulièrement en pointe dans ce renoncement à notre culture au sein de l’UE. Elle en est presque la pionnière.
La langue néerlandaise parlée par une majorité de Belge en a été le prétexte. Cette langue coincée entre deux immenses cultures, la française et l’allemande, elle qui n’en a aucune, pour la défendre les dirigeants flamands ont choisi la culture d’un autre continent, plutôt que rester une sous-culture de seconde main, dépendante de l’allemande et mise à mal par une francisation de ses ressortissants à ses frontières.
Certains pays ont fait de même pour d’autres raisons, si bien que la langue véhiculaire à l’UE est à présent une langue dont le pays d’origine s’apprête à quitter la Communauté européenne. C’est-à-dire ne sera plus parlée officiellement – en principe – par les 27, à l’exception de l’Irlande.
C’est une des raisons d’une Belgique sans repère et sans culture. C’est le sacre d’une civilisation américaine de l’Europe. à l’exception de sa partie slave, la langue russe et ses dérivées étant une culture suffisamment forte et riche pour résister à la culture américaine.
Régis Debray situe l’époque charnière de ce basculement de la francophonie (1) à partir des années 1960, qu’il appelle l’influence «linguistic turn».
Contrairement au philosophe qui conteste à la civilisation arabe d’être une menace sérieuse de la culture européenne, je considère que s’il n’est pas question qu’elle prenne le même chemin que l’américaine pour nous circonvenir, elle contribue néanmoins à notre liquéfaction culturelle, d’une autre manière.
La civilisation américaine nous submerge par ses produits. En réalité, les Américains ne sont pas présents sur le sol européen ou en si petit nombre qu’ils n’ont physiquement aucune influence. Nous périssons par la lecture en anglais des notices de ses gadgets. Le commerce ne peut internationalement se développer sans l’usage de cette langue. Nos ministres échangent en anglais, partout en Europe. Nos écoles ont fait chavirer le français, le grec et le latin pour la seule connaissance de l’anglais.

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La venue en masse pour s’implanter définitivement en Europe des ressortissants d’Afrique du Nord a introduit l’usage de l’arabe comme langue véhiculaire d’un pays de l’Europe à un autre en concurrence du français.
Initiée par une politique généreuse d’intégration, le mélange des cultures a forcément contribué à celui des langues d’importations avec la langue parlée antérieure à savoir le français.
Ce phénomène est en train d’altérer la culture des deux langues.
Le dommage est moins grand pour l’arabe dont la culture peut toujours se régénérer dans les pays d’origine. Il n’en va pas de même de la langue française, puisque c’est dans le berceau même de celle-ci que l’altération se produit sans possibilité de ressourcement.
Cette croyance d’un mélange propre à rehausser la culture de l’une et l’autre langue a été dictée par le souci de défendre une juste cause, celle de l’égalité entre les hommes et la dénonciation du racisme, ce qui est une noble démarche. Sauf que le mélange culturel désastreux achève de ruiner la culture française, que l’américaine avait déjà fortement entamée.
L’erreur de Régis Debray n’est pas dans les relations entre culture dominée et culture dominante, avec l’intrusion d’une sous-culture arabe dans le pré carré de la langue française. En l'état de la cohabitation linguistique, ce serait plutôt la langue française qui corromprait l’autre.
L’islam ne paraît pas porteur des ferments nécessaires d’une civilisation pour émerger.
Mais le poids des deux intruses se conjuguent et s’associent par les circonstances, l’une par l’objet, l’autre par le vivant. Elles finiront par être fatales à la langue française.
En Belgique, c’est déjà fait, en France, c’est pour demain.
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1. Seule la francophonie européenne est concernée. Le Canada et les autres pays francophones d’Afrique ou d’Asie constituent un autre enjeu qui n’est pas abordé ici.

15 août 2017

Mort aux vieux !

Ah ! la vieillesse de ce pays a particulièrement dégusté aujourd’hui !
Il y avait de la tarte à la malice pour le quatrième âge !
On n’a pas vu Bacquelaine de toute la journée. Il devait être quelque part derrière les fourneaux d’un home calidifontain à soigner sa popularité dans la zone 3me/4me âge, en préparant un repas arrosé d’eau pétillante, pour ses chers vieux.
On l’a réclamé à corps et à cris ailleurs, pour qu’il s’explique sur l’augmentation des assurances hospitalisation. C’est quasiment officiel. On attend le feu vert des banques.
C’est Adam Smith et Didier Reynders qui l’affirment, seul l’individu compte. En groupe, déjà à la fin de l'âge mûr, il ne vaut plus un kopeck.
L’augmentation sera légère pour la jeunesse et particulièrement salée pour les vieux en raison des risques plus grands d’accident de santé. Normal, nous ne sommes pas dans un pays où les générations sont solidaires, puisque déjà des rivalités pour l’emploi, entre gens du même âge, sont saignantes.
Sauf que déjà nos petits vieux (je ne sais pas pourquoi on les qualifie de petits, sans doute pour marquer une certaine infériorité physique) sont déjà des recordmen des plus basses pensions de l’UE.
C’est dommage que Bacquelaine se fût débiné. Il aurait pu de sa voix suave d’enjôleur de médecin des personnes âgées, leur expliquer que les dentistes vont se farcir aussi une petite rallonge sur les honoraires et comme les petits vieux n’ont plus de dent, ils compenseront par cette économie, le débours des assurances.
C’est beau, non, cet équilibre tant recherché entre les factures d’hôpital et la carie dentaire ?
On n’a pas encore réfléchi aux prothèses dentaires. Là-dessus Bacquelaine est formel, s’il n’était pas en charge d’une éminente fonction de ministre des pensions, il ferait ses consultations sans ses fausses dents, question d’être encore plus près de ses malades anodontes et sans les moyens de s’offrir un râtelier comme celui hollywoodien d’Arielle Dombasle.
Mais ce n’est pas tout.
À la Sainte Marie, il fallait offrir à notre vieillesse méritante, la quête militante de la Commission éthique de la Santé publique. On étudie la possibilité pour un petit vieux en bonne santé qui en aurait marre que ses enfants ne viennent jamais le voir, d’avoir le droit de demander qu’on l’euthanasie !
On chipote encore un peu. D’après les statistiques, les petits vieux « en bonne santé » souffrent sans en parler à tout le monde (forcément, ils ne voient plus personne) de petits maux, pas très violents, certes, pas comparables à un carcinome foudroyant, mais gênant quand même, arthrose, rhumatisme, début de Parkinson ou crainte d’un glaucome, à tous ceux qui souffrent de ces petits symptômes qui les rendent si grincheux et désagréables, il sera prodigué vite fait l’autorisation d’euthanasie, dans les bonnes conditions, assure-t-on chez Maggie De Block.

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Voilà au moins un 15 Août qui fera date !
L’étape suivante, ce sera le témoignage des enfants ou des voisins qui sera suffisant pour qu’enfin il y ait plus de places disponibles dans les homes et que les kots où se réfugiaient les détenteurs des mini pensions, soient enfin rendus aux étudiants.
Cette dernière information est à peine fausse. Les autres sont vraies !
Louis Michel avait vu juste. Il s’est rué à la tâche, a multiplié les jetons de présence et les emplois rémunérés, uniquement pour qu’à la tête de son petit magot, il puisse se payer un agent de sécurité, des fois que son fils Charles le ferait piquer d’office en lui faisant miroiter la grande cérémonie le jour de ses funérailles.
Quant à Bacquelaine, son vœu le plus cher serait de montrer l’exemple, puisqu’il atteint un âge où il pourrait signer en qualité de médecin, la disparition euthanasiée du ministre.
Mais il ne le fait pas. Il n’a pas encore une acratie suffisante pour respecter la loi qui veut qu’un vieillard en bonne santé, c’est quelque part un souffre-douleur qui s’ignore.

14 août 2017

Sondage-suppositoire…

…qui fait monter la fièvre au lieu de l’abaisser.

L’actualité a, dorénavant, la vie éphémère d’un fait-divers. En revanche, elle a droit à une mise en page plus variée, qu’elle ne l’était au temps de l’imprimerie plomb et du « marbre ». Les titres en corps 48 gras ou 36 maigre hiérarchisaient les genres, avant le flan (empreinte en creux réalisée dans un carton). Ce n’est qu’avec l’offset que les politiques sont devenus des vedettes et rivalisent en images avec les stars.
Les sondages, ont aussi évolués. Ils sont plus fréquents avec d’autres méthodes. L’intérêt réel, sur des sujets récurrents, suscite des inquiétudes dans l’utilité d’en financer autant. Par exemple, Sarkozy lors de son mandat en a commandé beaucoup. Ils font toujours l’objet d’un examen chez un juge d’instruction.
Il y a une bonne raison cachée de leur abondance. Le sondage est au même titre que d’autres moyens, l’outil de propagande des pouvoirs politique et économique. Il ne reflète plus la réalité : il la crée !
Par exemple un même sujet, interprété par RTL ou par la RTBF, apparaît parfois sous des aspects différents, a fortiori lorsqu’ils ont été commandé par des partis politiques, les conclusions varient selon que le client est de droite ou de gauche !
Les commanditaires espèrent ainsi influencer l’opinion.
Les gens de la presse en sont conscients. Ils ajoutent leurs grains de sel, augmentant la confusion. Ils sont accusés de vouloir influencer l’opinion, par des commentaires.
On touche le fond avec un genre de sondage pour créer une atmosphère favorable, relever le moral des militants d’un parti, tromper l’électeur sur le nombre d’adhérents, etc.
En physique, le poids détermine la force d'attraction, d'autant plus grande, que l’objet aura une masse élevée. En matière de sondage, cela donne une diffusion plus vaste dans une Région ou du pays, avec des moyens bien supérieurs au mille abonnés au téléphone.
Un sondage, suivant une série d’indélicatesses des mandataires du PS, donnera le PS en chute libre. Di Rupo s’émeut, le bruit se répand d’un PS au plus mal. Effectivement, il le devient. Au départ, la baisse était la même au MR et au CDH. Le Bureau se réunit à la hâte. L’effet s’accentue. Les journaux parlent de crise au PS et Guy Lutgen franchit le rubicond Et s’allie à une droite, moins sous les feux des projecteurs, mais guère plus « morale ».
Un cas d’école, celui d’un sondage « au mauvais moment », il agit comme un accélérateur de la tendance.
Bien sûr que le PS perd des plumes et que le PTB en gagne. On peut même dire que sans le sondage publié dans les journaux, commentés sur toutes les télés, il en aurait été ainsi de la même manière. Seule inconnue, on ne saura jamais quel aurait été le niveau de perte du PS, si l’opinion n’avait pas été influencée par l’effet du sondage ?
Des spécificités sont pratiques courantes en-dehors des globalisations mesurant l’opinion, c’est ainsi qu’un sondage publié dans L’Echo et De Tijd « n’a pas été commandé par un groupe de médias, mais par le MR qui, depuis des années, a du mal à accepter l’hégémonie du PS au conseil d’administration de la RTBF. » (Sources Daardaar)

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Depuis quelques mois, les médias hésitent à reprendre certains sondages dans leurs bulletins d’information. Dernièrement, la RTBF a décidé de ne pas publier un sondage car le résultat (PS et PTB à égalité) était trop surprenant..
Le MR a donc commandé un sondage auprès de l’institut de sondage de la RTBF dans les mêmes conditions et sur le même sujet. Le MR s’est empressé de publier le résultat – le PS perd la moitié de ses intentions de vote et le PTB devient le plus grand parti wallon. « La manœuvre est une réussite totale : les résultats du sondage, devenus réalité politique, donnent le ton au congrès du PS. Et le résultat du SP.A ? Un dommage collatéral. » (Sources Daardaar).
Le législateur qui fait des lois à tour de bras dont certaines ne seront jamais appliquées, puisqu’on oublie volontairement ou non de les publier au Moniteur, ferait bien de revoir sa copie en matière de sondage.
Le public devrait pouvoir connaître les noms des clients des Instituts de sondage, le libellé des questions devrait faire l’objet d’une accréditation d’un Comité indépendant ayant l’obligation de justifier son refus éventuel, les sommes dépensées devraient être connues ainsi que les Régions qui seraient couvertes par le sondage. Enfin les techniques employées pour ce travail et la manière dont elles sont appliquées devraient être à la disposition de qui en ferait la demande au Comité indépendant.
Certaines des mesures énoncées sont déjà d’application. Elles sont tout simplement ignorées du grand public et, de toutes manières, insuffisantes pour mettre de l’ordre dans le désordre.

13 août 2017

Traduire et informer.

Je suis partagé entre l’admiration et la colère à propos du dernier article de « La Meuse » sur la situation au Venezuela. Rien que le titre est déjà un petit chef-d’œuvre de pousse-au-crime « Trump évoque désormais une possible option militaire... au Venezuela ». Les trois points de suspension sont là pour rappeler que la veille, c’était Kim-Jong Un qui était dans le collimateur de la démocratie américaine.
Le titre du magazine 7/7 est différent « Trump acceptera de parler avec Maduro dès que la démocratie sera rétablie ».
Pourtant, les deux organes de presse ont hérité du même contenu d’agence. Les tons diffèrent parce que les objectifs ne sont pas pareils. La même source d’information est traitée par des sensibilités différentes.
7/7 est plus responsable et équilibré. « La Meuse » défend une opinion politico-économique de droite.
L’information de l’organe de presse liégeois est un outil de propagande. Elle n’est pas propre au journal local. Sans qu’il y ait concertation, une certaine presse de Belgique et de France a un air de famille. Les journaux de droite se reconnaissent entre mille.
La situation internationale se lit de façon identique de la Dernière Heure, La Libre Belgique, le Soir, Sudpresse et au Figaro.
Entre les Etats-Unis et le Venezuela, la première association d’idées tient dans ce membre de phrase de La Meuse « le président Nicolas Maduro, mis au ban de la communauté internationale ».
C’est une affirmation purement mensongère. Elle associe adroitement la communauté internationale aux seules droites. Elle dispense les sensibilités de nuancer toute condamnation, puisqu’elle implique « toutes les Nations » dans la même réprobation.

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L’interview du président Trump, club de golf à la main, est une interprétation de quelques mots lâchés entre deux trous. Les responsables politiques ne se méfient pas assez de leurs propos. Avec presque rien, des intervieweurs font croire qu’on est au bord de la troisième guerre mondiale. Le sensationnel fait vendre.
Obama l’avait bien compris. À force d’expliquer ses propos, une impression courait les rédactions, selon laquelle Obama n’avait jamais eu grand-chose à dire.
Vladimir Padrino, le ministre vénézuélien de la Défense, n’a pas qualifié d’«acte de folie» la déclaration du président Trump sur le terrain de golf, si l’on s’en tient à la traduction correcte de l’espagnol au français, mais « de propos inappropriés ».
Tout ce qui touche à la personnalité de Trump doit avoir un rapport avec « la folie du président », puisque c’est ainsi que l’opinion s’est emparée du personnage.
Que Trump soit un démagogue, un homme d’affaire cynique et réaliste, un personnage égocentrique et rusé, cela est fort possible, même mégalomane. Mais, il n’est pas fou (1). Ce n’est pas un psychopathe. Le faire passer pour tel, c’est en prévision d’un dérapage de la politique américaine qui mettrait en cause le système. Les conservateurs chauds partisans de l’économie mondiale dans son statuquo actuel feraient porter la faute « au fou ». Dans le système de défense du capitalisme, Trump est gardé en réserve comme bouc émissaire !
Transposé à la relation de Maduro avec l’économie mondiale et pétrolière, cela veut dire qu’il faut faire barrage à toute initiative venant du président du Venezuela, à commencer par les dernières élections de l’Assemblée constituante. Comme elles ne sont pas favorables au brain-trust pétrolier, elles sont contestées. Il n’y a que des soupçons de fraude donc il faut se rabattre sur « un scrutin marqué par des violences qui ont fait dix morts. » (La Meuse)
Le même journal poursuit « Rejetée par l’opposition et des pays occidentaux, cette assemblée… », c’est la deuxième fois que La Meuse associe les pays occidentaux à l’opinion de droite. Quant à l’opposition au Venezuela, elle est composée de casseurs, d’éléments d’extrême-droite et d’agitateurs lobbyistes. Mais, ça, on n’en parle pas.
La suite n’est qu’un mélange d’opinion et de faits. « La Maison Blanche a révélé que M. Maduro avait effectivement sollicité une conversation avec M. Trump vendredi, mais a implicitement indiqué que sa demande n’avait pas été acceptée » (La Meuse). Comme manque de diplomatie, l’Administration américaine s’inspire du président peu intelligent.
Comme quoi, les journalistes dans leur volonté de faire du zèle, laissent parfois passer quelques vérités contreproductives.
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1. Un psychiatre peut s’exprimer sur des questions psychiatriques générales. Il n'est pas éthique pour un psychiatre, comme pour n’importe quel médecin, de poser un diagnostic sans avoir examiné la personne et sans avoir obtenu l’autorisation de le diffuser.

12 août 2017

Borsus démission !

La crise des œufs au friponil (1), comme toutes les crises qui pourraient engager la responsabilité d’un ministre, part dans tous les sens et paraît se compliquer au point d’en devenir incompréhensible pour les citoyens.
L’Haut-lieu noie le poisson ! Quand Ducarme affirme qu’il va faire toute la lumière en toute transparence, surtout ne le croyez pas. Il n’est pas au pouvoir pour rien. Il sait qu’il n’y a pas 36 manières de s’en sortir. Il n’y en a qu’une : « N’avouez jamais ». Solidarité de corps, Il va faire tout ce qu’il pourra pour sortir Borsus du guêpier. D’ailleurs, c’est bon pour lui. Personne n’a l’intention de le montrer du doigt…
Jusqu’à présent, la responsabilité directe de Willy Borsus dans ce micmac n’est même pas abordée. Cependant elle est réelle, puisque l’ancien ministre de l’agriculture est, en principe, le premier responsable des moyens mis à la disposition des organismes de contrôle de l’alimentaire.
Il est vrai que de nos jours, les ministres ne démissionnent plus quand leurs services sont directement impliqués dans des affaires où la responsabilité des pouvoirs publics est engagée.
– Borsus n’est plus ministre de l’agriculture. Il ne peut donc démissionner d’une responsabilité qui n’est plus la sienne !
– Certes. Mais il en exerce une autre, une responsabilité publique similaire.
– Il faudrait alors que les ministres démissionnassent pour des fautes qu’ils auraient commises ailleurs et dans d’autres circonstances, dès que cela deviendrait d’actualité !
– Je sais bien qu’on les sort par la porte et qu’ils rentrent par la fenêtre. Je ne me fais pas de soucis pour lui. Ce ne serait qu’une sanction dont il se relèverait bien assez tôt pour nous.

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Cependant, ne pas remonter jusqu’à lui est ce qu’on appelle « un silence assourdissant ».
Bien entendu, le ministre a intérêt de ne pas monter « au feu » quand la presse est « gentille ». Denis Ducarme l’actuel ministre est aux créneaux, quand même. C’est du vif-argent cet homme là ! Cela tombe à merveille, il n’a rien à voir avec l’historique de l’affaire ! Denis Ducarme va au charbon pour aider son collègue, un peu trop vite à en juger par le calme plat qui règne autour du nouveau ministre-président wallon.
On est sûr que Denis Ducarme ne démissionnera pas, puisqu’il n’était au courant de rien le mois dernier. On ne pourra que louer son courage, sa ténacité, sa bonne volonté, etc.
Cette politique dévoile le côté médiocre de nos ministres, après le « c’est pas moi, c’est l’autre » qui suit le changement de majorité, voici le « personne n’était au courant » garantissant mutuellement les compères d’un même parti se passant le relais.
Dans l’immédiat, le sauveteur de Borsus, c’est son ami Denis qui vient de prendre une gifle de Martijn van Dam, le secrétaire d'État néerlandais aux Affaires économiques.
« Denis Ducarme avait accusé mercredi les Pays-Bas d'être déjà au courant en novembre 2016 d'une contamination des œufs à l'insecticide friponil. C'est faux, selon M. van Dam, qui souligne que le ministre belge a mal informé son parlement. » (Info 7/7 magazine)
Pourquoi Willy Borsus devrait être entendu par les enquêteurs sur le scandale du friponil ?
Parce que, selon Georges Gilkinet (Ecolo) un permis d’importation de ce produit fabriqué en Roumanie a été donné par les autorités à une exploitation agricole belge. Il aurait été importé en grande quantité déjà en mai 2016 !
C’est ainsi que le 8 mai 2016, une entreprise basée en Roumanie - SC Farmavet SA - a livré tout à fait légalement, 3.000 litres de friponil en Belgique. On imagine que les livraisons ne se sont pas bornées à ça et qu’elles ont suivi par la suite.
On ne voit pas bien à quoi aurait pu servir le friponil, à autre chose que traquer le pou rouge dans les fermes et entreprises d’élevage.
Le plus dramatique, c’est l’utilisation des œufs dans l’alimentaire. On l’utilise pour tout et partout, les pâtes, la mayonnaise, les pizzas, les sauces, etc.
Bien entendu, on sort les trompettes de la renommée pour nous jouer le grand air du « c’est pas grave le friponil est inoffensif ». On parle d’une énorme quantité pour que cela fasse des effets sur l’organisme. Qu’en sait-on ? A-t-on fait des expériences ? Aucune !
Il y a déjà une bataille d’expert sur les débuts d’une intoxication par le friponil possible.
Ce qu’on sait, comme on met des œufs partout dans la chaîne alimentaire, il y a des chances pour que les consommateurs en avalent beaucoup.
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1.Les oeufs bio ne sont pas épargnés par le scandale, puisque l'antiparasitaire au fipronil utilisé frauduleusement était présenté comme... un produit à base d'eucalyptus et de menthol !

11 août 2017

L’heure des comptes.

Le dernier rapport de la FGTB sur le pouvoir d’achat et le revenu des travailleurs, chômeurs et pensionnés donne des chiffres évidemment beaucoup plus bas que le revenu moyen en Belgique. Cela signifie que quelques dizaines de milliers de hauts revenus et quelques centaines de milliers de moyens revenus tirent vers le haut la moyenne générale et donnent ainsi une idée fausse du pouvoir d’achat des classes défavorisées, qui elles sont en perte constante de niveau de vie.
La première des causes reste évidemment les mesures d’austérité et pas seulement, puisque la tendance générale en Europe est une pression sur les salaires et traitements d’une adaptation vers le bas généralisée dans les 27 pays de l’UE.
Le pouvoir d’achat des travailleurs, chômeurs et pensionnés est en baisse continue, régulière pourrait-on dire, depuis la crise économique de 2008-9, à partir de la décision de Didier Reynders, alors ministre des finances de financer les banques avec l’argent public, soit disant pour éviter des pertes d’emplois dans ce secteur, alors que depuis lors, on y assiste à des pertes énormes d’emplois pour restructuration.
L’évolution du pouvoir d’achat des Belges est inférieure à l’évolution en France et aux Pays-Bas depuis 1996 alors que la norme salariale et le blocage des salaires belges reposent sur une comparaison des salaires avec ces pays plus l’Allemagne. Cette comparaison a servi à justifier le saut d’index et le blocage des salaires. Dire que l’on vit « au-dessus de nos moyens » est donc absurde.
La consommation des ménages est repartie à la baisse encore plus significativement depuis le changement de gouvernement et les mesures pour favoriser l’emploi voulues par Charles Michel. Elles sont unilatéralement destinées à soulager la trésorerie des entreprises, sans qu’aucune reprise significative de l’emploi ait été effective, qu’une modeste diminution des chômeurs de l’ordre de 0,8%, après avoir redressé le total par le décompte des fins de droits qui ne sont plus repris dans les statistiques.

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Les achats de biens fabriqués ont reculé d’1,0%, tirés à la baisse par l'habillement plus de 5 % ! On n’a pas encore le résultat des soldes d’été, mais à entendre les commerçants, ce ne sera pas une année record. Les achats d'automobiles sont restés stables grâce aux véhicules d'occasion. La consommation de produits alimentaires diminue de façon régulière, ce qui ne concerne pas l’obésité des citoyens, mais la qualité et le genre de produits consommés.
Le pari de Charles Michel de rendre de l’emploi au pays, ce qui compenserait tout ce que l’État et les employeurs économisent sur le travail et le social est un leurre et est perdu d’avance.
La principale raison tient dans l’inéquation de temps entre les sacrifices demandés et les résultats (diminution du chômage). La décrue du chômage ne serait possible que dans deux ou trois ans, s’il y avait effectivement cause à effet. Or, les sacrifices, c’est tout de suite et sans aucune garantie qu’ils produiront l’effet demandé. Ce décalage produit une aggravation des différences entre les riches et les pauvres et en diminuant le pouvoir d’achat de ces derniers, enclenche plutôt l’effet inverse de la reprise.
Le citoyen ne demande pas que le personnel politique joue les vulgarisateurs en matière économique, il y a suffisamment d’experts pour cela.
Il souhaite simplement que les effets d’annonce soient moins des outils de propagande, pour entrer dans d’autres types de raisonnement et d’interrogations qui touchent à la démocratie.

10 août 2017

La valse de la bombe.

On croirait à les voir s’insulter que Kim Jong Un et Trump sont comme deux gamins qui se détestent et se trouvent seuls à la récré, à l’abri du regard sous le préau de l’école, pour régler leur compte.
De la part de Trump, certainement. Dans son esprit, tout qui menace les USA n’a pas droit à l’existence, que les griefs soient fondés ou non. Comme le milliardaire ne connaît pas l’Histoire, c’est dire comme il considère son adversaire comme quasiment déséquilibré ! La presse internationale abonde aussi dans ce sens. L’ONU vient encore par son Conseil de sécurité unanime de condamner les essais de fusée et les progrès dans la miniaturisation de la bombe nucléaire du Régime dictatorial de Kim Jong Un.
Le peu de nouvelles que nous ayons de ce pays « pas comme les autres » sont de nature à inquiéter le reste du monde. Les poses belliqueuses et les manières expéditives de se débarrasser des opposants illustrent les œuvres d’un dictateur « fou ».
Voilà que dans les dernières dépêches, nous apprenons que la Corée du Nord menace de frapper l'île de Guam dans le Pacifique en "message d'avertissement" à Washington.
Une chose est certaine, la plupart des gens ne connaissent rien d’un conflit qui vint à nos oreilles le 25 juin 1950, quand l’URSS occupait le Nord et les Américains le Sud de la péninsule coréenne. Sinon, par le film culte MASH (Mobile Army Surgical Hospital) de Robert Altman, sorti sur nos écrans en 1970 et tiré d’un roman de Richard Hooker. Ironique et drôle, ce film se déroulait dans un hôpital militaire de campagne. Le public n’aurait donc retenu du conflit que cet épisode tragi-comique du début du film, des hélicoptères dans une sorte de ballet aérien transportant des blessés sur des civières accrochées aux patins des appareils.
Depuis 1950, alors que le monde occidental est persuadé du contraire, le Nord n’en démord pas : c'est l'Amérique qui a débuté la guerre de Corée.
Vrai ou faux, le sujet est de taille, puisque c’est le départ de tout, y compris la haine de l’Amérique de Kim Jong Un et l’embrasement d’aujourd’hui.
Le recoupement des sources est le même dans l’info comme en Histoire. À qui se fier et qui croire ?

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Une chose est certaine, la guerre de Corée prit fin le 27 juillet 1953 Elle fut d’une rare violence et entraîna la perte de centaines de milliers de civils de part et d’autre de la ligne de front. Les sources fiables ont été fournies par des observateurs de l’ONU. Ceux-ci dénombrèrent 1,3 million de civils et de militaires pour la Corée du Nord et 3 millions de civils et 225.000 militaires, tués ou disparus, pour le Sud.
Une déclaration devant le Congrès du général Douglas Mac Arthur en 1951 faisait état d’une dévastation totale et d’un massacre continu de Coréens.
Officiellement, 33.000 Américains sont morts sur les champs de bataille. Ce n’est pas rien.
Le Nord dévasté par les Forteresses volantes n’était plus qu’un champ de ruines en 1953.
Depuis, le Nord, sous les différents dictateurs de la famille Jong, n’a jamais oublié ni voulu pardonner. Kim II Sung, fondateur de la dynastie, est le grand-père de l’actuel dirigeant.
Peu importe que ce soit le Nord qui ait envahi le Sud ou l’inverse, le contentieux avec les USA n’est pas mince et n’a jamais été résolu.
Tous les peuples n’ont pas la capacité de résilience du peuple japonais qui, après deux bombes atomiques américaines larguées sur son territoire, s’est réconcilié avec les USA au point d’être aujourd’hui l’allier le plus sûr de Trump dans cette partie du globe, face à la Chine et la Corée du Nord.
La Chine a tourné la page. Son aide à la Corée du Nord pendant les trois années de guerre est passée dans le compte profits et pertes. Elle souhaite que l’affaire ne tourne pas à la catastrophe. Mais, elle ne souhaite pas non plus que le Nord s’effondre et que le Sud pro américain fasse frontière commune avec elle.
On en est là.
Une seule chose est sûre, les parties en conflit ont de sérieux griefs en commun. Si nous abondons dans la logique occidentale, nous traiterons Kim-Jong Un de fou dangereux et nous oublierons Trump qui n’est pas mal dans le genre instable et incontrôlable.
Dans la géopolitique actuelle, cette conjonction de deux chefs de guerre imprévisibles devrait nous faire craindre que la paix mondiale soit menacée par l’un et l’autre.
Quant à savoir qui va commencer, revenons au préau de l’école. Souvent le maître d’école punit les deux turbulents. Est-ce logique ? Est-ce sage ? Mais qui pourrait tancer Trump et le mener au coin avec un bonnet d’âne ?

9 août 2017

Mollet ou cuit dur ?

Le Friponil a encore frappé ! Mais les ministres atteints résistent. Ils luttent pour leur survie politique. Le MR est l’antidote parfait. L’opinion est sous contrôle.
Willy Borsus victime du pou rouge des poulaillers ?
Voilà une belle fable que le regretté La Fontaine eût pu insérer entre « La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf » et « L’Âne portant des reliques ».
L’affaire prend une méchante tournure pour le tout nouveau ministre-président de la Région. Quand Borsus était ministre de l’Agriculture au Fédéral, le moins que l’on puisse dire est qu’il fit montre de légèreté. Mais c’était pour la bonne cause du fric.
D'après un audit de la Cour des comptes, de nombreux opérateurs ont été contrôlés ces dernières années sur le respect des prescriptions en matière d'hygiène, mais « ont échappé » à l'inspection de leur système d'autocontrôle. Or, "il n'est pas possible d'évaluer la fiabilité d'un tel système uniquement sur base des contrôles d'hygiène", avait conclu la Cour des comptes.
Cela signifie que le ministre a oublié certains contrôles, afin de garder compétitif des élevages de poules en batterie sur les marchés de l’UE !

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Toute la question est là.
On sait qu’être ministre aujourd’hui, c’est d’aider par tous les moyens les entrepreneurs à se faire du fric. Est-ce que cela comprendrait aussi mettre en péril la santé du consommateur ?
Nous ne le saurons pas, puisque la presse n’a pas d’enquêteur spécialisé, ni les moyens de vérifier les propos de ces Messieurs des ministères. Quant aux pouvoir publics, on ne peut pas leur demander de se faire hara-kiri. L’autocritique, c’était, jadis, chez les cocos.
Les industriels qui ont poussé par le passé l’ouvrier-artisan à devenir l’abruti des 3 x 8 sur des chaînes de production, se sont évidemment penchés sur la question de l’élevage en batterie. L’homme étant réduit à n’être qu’une chose, l’animal d’autant mieux !
C’est ainsi que ces éleveurs sont de véritables capos de camps de concentration pour animaux de boucherie, porcs et volailles.
Tandis que MM. Borsus et Ducarme s’émerveillent de la production du vivant pour remplir vite fait les abattoirs, la nature profite des failles du système capitaliste pour se rebeller sous la forme d’un pou de 2mm, rouge ou noir, qui a trouvé dans cette concentration inouïe de la viande sur pattes, un habitat-forteresse d’où il est devenu pratiquement inexpugnable. Et il a du mérite. Il n’a que quelques jours pour le prouver. Il est vrai que madame pond deux cents œufs par semaine, de quoi faire loucher de désir les éleveurs de poulets.
Avant le fric-roi, les poules, les canards et les porcs s’ébattaient dans des espaces plus ou moins adaptés à leur brève vie. La désinfection des lieux de séjour se passait aux beaux jours, lorsque, loin des étables, des porcheries et des poulaillers, l’animal pouvait respirer au grand air. Le dermanyssus gallinae (le pou malin) était tenu en respect, bien qu’il puisse jeûner 8 mois sans problème, par de fréquents nettoyages des endroits où il suçait le sang à l’aise. On avait le temps d’employer sans danger pour l’homme et l’animal, des produits non dangereux, de la « terre de diatomée » et du « dioxyde de silicium », entre autres.
Aujourd’hui, il est impossible de reproduire ces conditions d’élevage des animaux de basse-cour. C’est la cage à vie, sinon les entraves à perpète pour les porcs.
Cette ignominie est glorifiée par MM. Borsus et Ducarme ! Mais quand va-t-on se décider à traiter en ennemis du genre humain, tous ces laudateurs de l’économie capitaliste ?
Le pou est un capitaliste miniature. Il n’attend rien des autres. Il ne compte que sur lui-même. Il est insensible à la souffrance du poulet qui reste six-semaines en cage avant d’être liquidé dans les supermarchés. Les insecticides font d’immenses hécatombes chez les poux, mais ils sont comme Trump quand il a fait faillite. Ils reviennent en force dès que Bayer a oublié une anfractuosité dans laquelle Madame Pou a caché ses œufs. Le système capitaliste l’arrange parfaitement. Les hygiénistes ont tort de prétendre débarrasser les étables des poux avec les poules en batterie à l’intérieur. La seule méthode qui vaille est le départ en prairie de la colonie à la belle saison, suffisamment de temps pour traiter plusieurs fois les intérieurs.
D’après des experts le fipronil est "modérément toxique" (source OMS). Il faudrait consommer de 7 à 15 œufs contaminés par jour pour constater des effets néfastes.
Puisque nos deux lascars du MR ont foiré, qu’ils se dévouent. Il leur suffit d’absorber pendant 15 jours une douzaine d’œufs contaminés par jour, pour qu’après l’expérience, un médecin de l’OMS les examine.

8 août 2017

Le foot au secours des rédactions.

Les médias ont trouvé de quoi boucher le trou, après le Tour de France, d’une actualité en léthargie estivale. Ce must s’appelle Neymar, footballeur de son état, vraie bénédiction des rédactions et pas que sportives.
Alors, pourquoi un modeste inconnu dans mon genre n’en profiterait pas aussi ? N’ai-je pas droit à ma page blanche comme tous les autres scribouillards ? Quand l’occasion se présente de la remplir facile, pourquoi je ne l’ouvrirais pas comme tout le monde ? J’ai encore sur l’estomac cette fameuse chronique pour laquelle je fus traité de petit galopin ignoble, à tel point que j’envisage encore d’en appeler à mon icône Annie Le Brun. Mais passons…
Ça tombe bien, je n’y connais rien au foot, mais parfois je vais regarder des gamins taper dans un ballon à Poulseur sur un terrain au bord de l’Ourthe et j’en suis ravi.
Par contre, dès qu’on parle pognon, je ne trouve plus ça drôle du tout. À force d’écrire des trucs et des machins sur l’argent, je dois avoir comme une allergie.
Il paraît que, même au Standard de Liège, on paie des sommes astronomiques pour être bien placé en tribune, les deux fois trois-quarts d’heure. Comme on ne m’y a jamais vu, je ne sais pas si c’est vrai. Comme les fans ne sont pas tous « classes moyennes », je me doute que c’est parfois déchirant de satisfaire une passion pareille.
D’après mes confrères professionnels, chaque année a son génie des pieds : Gourcuff en 2015, Pogba en 2016, Neymar en 2017. D’instinct j’aurais eu un faible pour Gourcuff, avec un nom aussi sonore, ça aurait aidé la rime, au temps des cabarets chansonniers.
Pour le petit dernier, outre le matraquage sur les « sommes fabuleuses » de l’achat par l’émir propriétaire du Paris Saint-Germain, les fausses rumeurs de départ, les intox des médias, la saga des agents de joueurs, on a tout dégusté et le public en redemande…
Paris-Match et Closer tiennent leur grand feuilleton de l'été qui va résoudre le problème des invendus. Quant à l’Equipe, les spécialistes rappellent des supplétifs en vacances post-Tour.
Et puis il y a la fascination pour le fric déboursé, 222 millions d'euros.
J’imagine l’effet qu’une telle somme doit faire dans la file des chômeurs exclus du chômage et qui se pointent au CPAS de leur commune !

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Même les imitateurs de Bernard Guetta et Patrick Cohen jouent aux apprentis Machiavel : «En recrutant la star brésilienne pour son équipe sportive phare, le Qatar veut signifier aux investisseurs et à ses alliés internationaux que son économie n'est pas atteinte après deux mois de blocus et dans un contexte de bras de fer diplomatique avec ses voisins», analyse l'agence Associated Press.
Ce spectacle est le triomphe complet du fric roi décomplexé.
Il n’est même pas sûr que cela va faire râler Les Insoumis ou le PTB, étant entendu que l’on peut être de gauche et supporter de football. Personne n’est parfait.
Je suis prudent moi-même lorsque j’affirme que ce spectacle a tourné la page du sport pur et désintéressé pour devenir du show-biz, au point que même des petits clubs à deux sous la balle comme le Standard (là je vais me faire des ennemis) imaginent la partie music-hall de l’entreprise avec autant d’intérêt, qu’une victoire de l’équipe.
On se demande même comment les partis politiques ne sont pas encore propriétaires de leur équipe.
Tout le monde se désintéresse des élections, c’est un fait. Les travailleurs n’ont pas le temps, les pauvres estiment que c’est inutile de râler personne ne les entend et les riches s’en foutent, tant que l’économie dit le droit à la démocratie. Justement cette dernière n’est plus qu’une curiosité de musée.
Neymar se serait présenté à la présidence de la république plutôt qu’au Paris Saint-Germain, il était élu haut le pied !
Nos stars électives devraient repenser un système plus proche du fric et des aficionados du foot afin de mieux coller à leur temps.
Vous voyez d’ici l’affiche pour l’enjeu d’un nouveau gouvernement, Anderlecht racheté par les Michel contre le Sporting de Charleroi propriété de Di Rupo ?
Voilà qui passionnerait les foules ! Enfin, le vainqueur aurait une légitimité pour gouverner qui serait incontestable. La démocratie n’aurait plus cet air de mascarade quand on sait que la plupart des électeurs n’ont aucune conviction et aucune envie de perdre un dimanche de foot à aller voter.

7 août 2017

Fripons et friponil.

Ce petit exemple de ce que peut faire l’asservissement complet de nos ministres au culte de la réussite économique.
En juin, l’agence belge de sécurité alimentaire (Afsca) informe le gouvernement de traces de l’insecticide fipronil dans des œufs. Ni le ministre de tutelle de l'époque, Willy Borsus (MR), ni le ministre actuel, Denis Ducarme (MR) n'ont réagi !
Le premier était trop occupé à savonner la planche pour la glisse de Paul Magnette et le second peaufinait son beau discours contre le radicalisme. Le ministre allemand de l’Agriculture doit contacter son homologue belge Denis Ducarme lundi, au sujet de la question du fipronil.
Voilà où l’on en est dans la course à la performance de l’économie.
Ce sont les mêmes qui détruisent toutes les valeurs collectives, au nom de l’efficacité de nos industries en compétition permanente.
Le MR s’attaque ainsi de deux façons à l’Humain, par son mépris de la santé des gens et par sa volonté de réduire à la misère la population déjà la plus démunie de ce fichu royaume.
Ce n’est pas tant à ces responsables-irresponsables que j’en veux, mais aux médias qui les propulsent à toute occasion sur le devant de la scène pour nous tenir un langage qui commence à me sortir par les yeux !

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« Voyez comme ils sont intelligents, comme ils pensent juste, comme nous devons les écouter, à propos de notre économie qui va mieux mais qui souffre encore des extrémistes qui polluent l’atmosphère et répandent leurs erreurs. » etc…
Et nous voilà à écarquiller les mirettes devant une leçon de morale nunuche, tellement de fois entendue qu’elle en devient le tube de l’été.
Et que nous prêchent ces sirènes du fric ? L’individualisme du « chacun pour soi » féroce, fondé sur une responsabilité galvaudée, et pour cause, puisque c’est avec notre travail qu’ils jouent au Casino et qu’ils encaissent pour nous dire ça !
Une rhétorique du culot pour ne pas prononcer le mot qui fâche « austérité », le champion c’est encore Charles Michel.
On n’a pas encore entendu Borsus qui va nous désintoxiquer de l’interventionnisme public, vite fait à la rentrée en raid dévastateur de la nouvelle majorité, sous prétexte d’économie et ce faisant tentera de passer sous silence, les petites récompenses qui fourmillent sous diverses formes au parlement régional wallon.
Un autre bon client de la prise de « responsabilité » et « liberté » bien libérales, c’est Crucke Jean-Luc (MR), nouveau Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports. Cet avocat (encore un !) n’a pas son pareil pour user de son côté nounours. Qu’on suive bien ce type, il est capable d’avaler Borsus à la première boulette.
Avec ces vulgarisateurs, c’est un peu le libéralisme raconté aux enfants.
Sous la douce apparence d’un donneur de leçon de morale d’école primaire, Denis Ducarme sait être un imprécateur de première, repoussant d’une manchette immaculée toutes les contradictions.
La véritable nature des conflits d’intérêts qui travaillent naturellement toute société semble leur échapper complètement.
N’en déplaisent à ces délicats de la pensée d’Adam Smith et Tocqueville réunis, les conflits actuels n’ont d’autre enjeu que la survie d’une bonne partie de la population.

6 août 2017

Gentrification et boboïsme.

La chronique d’hier n’abordait pas un sujet tellement futile. Elle tentait l’image d’une pensée collective comme une marée qui monterait de tous les côtés à la fois. Sans rapport avec la lune, elle ne reposerait que sur de vagues présomptions d’innocence ou de culpabilité, qui font les courants d’opinion qui durent.
Ce n’est pas pour autant que les « bobos » du PS sont absous. Cela signifie que les véritables motifs qui feront tomber le PS aux prochaines élections, sont ailleurs.
Cette défaite tiendra au manque d’adhérence du PS à la réalité de la vie des gens, qu’il est censé défendre. Le PS est rongé jusqu’à l’os par sa dérive bourgeoise. Il ne peut plus revenir en arrière. Il est fichu parce qu’il a glissé d’un créneau à un autre, sans s’en rendre compte !
La moralisation de la vie politique est un vrai sujet. Combattre la défiance profonde d'une majorité de nos concitoyens, vis-à-vis de la politique par l’exemple, est ce qui aura manqué à l’ancien parti ouvrier.
Les autres partis de pouvoir n’ont pas besoin de cela pour subsister. On sait que les électeurs du MR sont viscéralement contre toute expérience socialiste. Ce ne sont pas les guignols qui les représentent qui les ont séduits. Ces messieurs de la direction du parti sont tout à fait incapables de nous émerveiller par la connaissance des problèmes économiques que le capitalisme serait censé résoudre. Mais ces batteurs d’estrade, qui n’ont pas besoin de se cacher pour être de parfaits bobos de droite, sont portés par la foi du public dans le système.
Depuis quelques temps, ce fluide magique de la même nature mais attaché à la cause inverse, est en train de fondre comme glace au soleil, au détriment du PS.
L’opinion, c’est comme un iceberg qui arrive en eau plus chaude. L’engouement ancien fond et rien ne peut empêcher ce phénomène.
Pour son malheur, le PS ne s’en est pas soucié. Il a cru qu’il serait accompagné par l’opinion, dans sa propre dérive socio-libérale. Comme le système économique n’est pas près de changer, les vaches maigres suivent immanquablement les vaches grasses. La misère revient. Les mesures d’austérité décapitent la sécurité sociale. Les exclus ne vivent plus décemment. Ce scénar catastrophe n’était pas prévu par le PS.
Quand il était premier ministre, Di Rupo a même cru que ses mesures pour dézinguer certaines catégories de chômeur n’allaient être que provisoires ! C’est dire quel piètre économiste il est, à peu près aussi nul que Charles Michel !

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Pour suivre les autres pays de l’UE, la Belgique officielle promeut le travail intérimaire, l’emploi très partiel, le salaire à deux euros, sa solution miracle les regards tournés vers l’Allemagne. Si Lutgen n’avait pas eu un coup de sang, le PS serait en train de faire le boulot que Borsu va initier à la Région avec l’appui de son chef au Fédéral. C’est dire la vitesse accrue que le PS aurait eue pour glisser de son piédestal.
Mais revenons à l’opinion.
L’actuel parlement n’a pas vraiment changé la nature des rapports entre lui et le peuple, par les économies et restrictions miniatures qu’il a amorcées dans ses rangs. Les affaires de corruption – enfin celles qui sont portées à notre connaissance – traînent trop dans les prétoires. Les magistrats croulent sous les dossiers. Voilà une bonne occasion pour ceux qui ont le cœur à droite, de les placer sous la pile.
D’autres causes plus profondes que le boboïsme, taraudent la démocratie comme des vers à bois. Le désastre économique que les gouvernements ne veulent pas assumer abime les conditions de vie des gens. De mémoire d’homme, on n’a jamais vu autant de promesses non tenues d’améliorer le sort de la population.
Le mois dernier encore, l‘ineffable Bacquelaine était en train d’expliquer que la privatisation des pensions par une épargne spécialisée allait ragaillardir les vieux. Comme si un ouvrier avec femme et enfants pouvait mettre de l’argent de côté pour ses vieux jours ! Pour le coup, il se sentait autorisé à parler du salaire « réel » qui serait pris en considération pour le calcul de la pension. Là encore, les chômeurs âgés vont trinquer.
Ce décalage incessant entre les discours et la réalité donne des décisions ahurissantes au passage à l’acte.
Les catégories socialement les plus défavorisées boivent la tasse. Logique, nous entrons dans l’ère Borsu. Et l’opinion tient le PS pour responsable de cette glissade à droite et pas Lutgen qui a toujours été le mauvais nageur, jeté dans une piscine où il va se noyer.
Le contexte de déliquescence démocratique est atteint. Le mal qui ronge la vie politique est tellement bien installé au cœur du système que les gens sentent le besoin d’un karcher, pour tout déparasiter.
Le pouvoir de l'argent a dépassé ses espérances, mais trop peut-être.
Peut-être qu’un jour les classes moyennes sortiront de leur adoration du capitalisme irraisonné pour faire cause commune avec les gens « d’en dessous ».
Alors, oui, bobos de gauche et bobos de droite auront chaud aux fesses.

5 août 2017

Au PS, tous bobos !

On est en droit de se poser la question, le PS n’est-il pas en train de payer un retournement du public wallon, largement socialiste depuis 50 ans, non pas à cause des affaires, mais à cause de l’opinion qui voudrait que les cadres du PS soient devenus des bobos ?
Le bobo n’est pas que le produit parisien de la gauche caviar. En passant la frontière, le bobo français a perdu sa cravate ou son foulard artistement noué. Il est col ouvert dans les Congrès et parle avec l’accent carolo comme tout le monde. Ce n’est que le public une fois disparu, qu’il se transforme en vrai bobo avec ses amis. C’est alors, redevenant lui-même, en bobo décomplexé, qu’il parle sans retenue de son mode de vie, de ses voitures, de ses succès auprès de la militante qui le relance par des courriels enflammés !
Les bobos du MR peuvent s’afficher carrément, il ne leur en sera pas tenu rigueur. Vous me direz, avec la gueule d’empeigne de Bacquelaine, une telle possibilité est impossible. Je n’en dirais pas autant du reste de la bande. Par contre, on n’oubliera rien des petits détails pour assurer que tous ceux du PS le sont.
L’erreur a été de croire à Charleroi et à Mons que l’on pouvait la jouer débraillé à l’exemple des frondeurs français de Benoît Hamon, mais qu’une fois invité au Club Lorraine, le public savait gré à l’invité socialiste de se fondre dans les cols et cravates de la société bourgeoise.
L’aventure gouvernementale d’Elio Di Rupo a été fort éprouvante dans le genre catalogué définitif. On aurait dit que tous les ministres socialistes s’étaient donné le mot, pour être à l’instar de leur chef, trempé dans la naphtaline au moment de jouer la décontraction et le beau genre.

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À l'origine, le bobo étant un électeur de gauche, il était logique que les cadres du parti le soient aussi par mimétisme et par intérêt électoral. C’est le côté bohème par intermittence qui ne passe pas. Même quand André Flahaut paraît sans cravate, elle reste comme imprimée à son cou. Rudy Demotte fait penser à Robespierre, poudré à frimas, on le dirait sorti du bain, il ferait partie des bobos habillés chics du parti, dans une opposition du bobo fauteuil d’orchestre, au bobo bohême de l’amphi, qu’occuperait bien le fils Mathot, du club des Cinq.
Ils n’en sortent pas. Ils sont classés dans cette catégorie et parfois, c’est quasiment impossible de décoller l’étiquette. Habillés chic ou débraillés, ils sont classé et puis c’est tout.
C’est peut-être terrible, mais quand on voit côte à côte au premier rang – toujours – des réunions où il est indispensable de se montrer, Laurette Onkelinx et Karine Lalieux, le public est prêt à jurer qu’elles sont en train de parler chiffon, alors que selon toute vraisemblance, c’est tout à fait faux.
Et si en plus, le président Elio hausse le ton à la tribune, sa voix qui prend étrangement la tessiture d’une soprano du Troca, scelle l’opinion sur les bobos du PS !
Car tous les militant(e)s du PS sont taxé(e)s de boboïsme, par les extravagances vocales de leurs leader, qui les marque à la culotte.
C’est injuste, qu’on leur reproche les maisons de campagne et les comptes en banque. Alors que leurs homologues du MR défraient la chronique à chaque semaine par une démonstration de bobo. Aucun notable du PS n’a osé dépenser depuis la crise de 2008, 800 mille € de premier frais, aménagement non compris, pour un castel comme Borsu à Marche-en-Famenne. Ils ne l’ont pas fait, mais que n’aurait-on dit en plus, puisqu’on jase depuis dix ans de la maison de campagne de Laurette à Lasne, et qu’on ne dit jamais un mot de celle de Didier Reynders.
Les électeurs de droite passent tout à leurs ténors. Ils peuvent ressembler à Bernard-Henry Lévy en train d’essayer ses chemises ou à notre chef de la diplomatie toujours très classe dans les siennes, pour eux aussi, seuls les masters du PS sont des bobos. Paul Magnette s’est fabriqué un col ouvert sur costume sombre depuis qu’on le connaît, son débraillé n’est qu’une apparence pour l’opinion. Pour jouer le militant anti-riche, alors qu’il a cumulé les mandats jusqu’à fin juillet, il devra se faire oublier de la télé jusqu’à la fin de l’année au moins.
Il incarne trop bien le bobo urbain intellectuel, à la connaissance faussement enfouie sous des tonnes de démonstration affective, pour donner longtemps le change.
Et c’est un peu la disgrâce générale, le jugement hâtif mais dont personne ne veut démordre.
Pour le public wallon, la version du bobo est claire : un bobo, c’est quelqu’un qui ne vit pas comme nous, sous des airs faussement faubouriens.
Et c’est un peu vrai, après tout.

4 août 2017

L’anse du panier.

Le récent avatar de BNP-Paribas condamné à verser quelques milliards d’amende à la « vertueuse » Amérique, me plonge dans des interrogations sans réponse.
La banque BNP-Paribas est condamnée à payer 9 milliards de dollars pour avoir violé l’embargo décrété par les USA à l’encontre de plusieurs pays !
Des sociétés de droit étrangères aux States peuvent donc être prises en infraction des lois américaines et condamnées à l’amende !
Bizarre, non ?
Le comble, ces banques paient toutes sans rechigner !
Il doit exister de formidables moyens de pression pour qu’on admette en Europe l'extraterritorialité de la législation américaine !
Résignée, l’Union Européenne a admis que les USA utilisent leurs lois internes pour sanctionner toute entreprise étrangère qui pourraient nuire à leurs intérêts !
Deux parlementaires français ont rédigé un rapport rendu public. C’est édifiant ! "Si une entreprise a un demi-doigt de pied aux Etats-Unis, ceux-ci considèrent qu'elle est soumise à la justice américaine". ( Karine Berger)
Les sanctions peuvent viser des faits de corruption, de blanchiment, de fraude fiscale ou financière, de non respect des règles de concurrence ou environnementales, etc...
Des dizaines d’entreprises européennes alimentent ainsi le Trésor public américain, c’est tout profit pour le contribuable US, mais hautement préjudiciable à tout qui ne relève pas de ce pays.
Cette pêche miraculeuse est organisée par le FBI qui utilise 800 agents sur le territoire américain, en plus des fonctionnaires du ministère de la justice. Ces agents traitent des données sur les réseaux sociaux et sont épaulés par d'autres agents de renseignement. Dans l’affaire Alstom, ce serait la NSA qui aurait fourni un tuyau au FBI, à partir d'une conversation interne au groupe.
La sévérité du système judiciaire américain n’explique pas tout. Les entreprises européennes sont lourdement sanctionnées, dans le temps que des entreprises chinoises sont laissées tranquilles, pour les mêmes faits !

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Au fil des années, les banques européennes ont versé plusieurs dizaines de milliards de dollars au Trésor américain. Le prélèvement sur les économies européennes est significatif et disproportionné.
On ne comprend pas pourquoi des entreprises non-américaines sont sanctionnées pour des faits de corruption "au bénéfice d’officiels non-américains pour obtenir des contrats sur un sol non-américain". Les autorités américaines interdisent à des banques non-américaines d’opérer certaines transactions financières avec des entités ou des pays également étrangers !
Voilà qui m’a tout l’air d’une bagarre de crabes dans un panier tenu par Monsieur Dollar.
On a trop tendance à se lamenter sur nos difficultés à rembourser notre dette. Au lieu de se transformer en huissiers pour faire rendre gorge aux citoyens ordinaires, nos ministres seraient bien avisés d’expliquer pourquoi un impôt mondial des USA est à l’origine de toute opération bancaire libellée en dollars et que ces amendes ne sont que les effets d’une compensation effectuée sur le sol américain !
Avec la complicité passive de nos gouvernements, le système capitaliste est conçu en sorte que tous les états paient une dîme à la plus puissante économie mondiale.
Après ça, Borsu peut repasser avec son couplet de la libre entreprise !
« Cette instrumentalisation du droit est parfaitement pensée, aux fins de valoriser la puissance économique américaine : les groupes étrangers sont coincés, car aucune grande entreprise ne peut se permettre de renoncer au marché des Etats-Unis. Ce système est nourri par le Congrès et par la technostructure (administrations compétentes, organismes de régulation, procureurs…), sans que l’exécutif puisse en freiner les abus. » (Le Nouvel Obs.)
Se faire avoir par plus fort que soi est, au fond, le secret de la réussite du fric roi et comme l’État qui rackette, n’est pas la Corée du Nord, tout le monde ferme sa gueule. Le pire, c’est que "Les normes juridiques qui se diffusent mondialement ne sont pas seulement le fait des États mais aussi des grandes entreprises." (Le Nouvel Obs.)
L’UE, devant cette attaque frontale du grand prédateur contre les petits, est quasiment muette. Son joker, JC. Juncker, président de la Commission Européenne, dans son numéro habituel, plaisante, mais ne fait rien. Il faut croire qu’il y a tout un rayon de dossiers sur lui au FBI. Marqué à la culotte, il fait profil bas.
La gauche est trop passive avec le pouvoir. Si c’est légitime de parler des casseroles que traînent pas mal de mandatés du peuple en Belgique et ailleurs, c’est dommage de rater l’occasion de montrer les grands défauts du système des libéraux. On touche au plus grave d’une escroquerie si énorme, qu’elle en devient invisible !
Les milliards que prélève l’Amérique sont le fruit de notre travail ! Il n’est pas normal que l’on vive mieux à New-York ou en Floride, grâce à nous. Au départ, leur niveau de vie était déjà incomparable au nôtre.
Cette bataille entre requins, c’est un peu équilibrée depuis que la Commission européenne a sanctionné Apple de plus de 13 milliards. Après dix ans de renoncement, c’est un bon début. Sauf qu’Apple n’est pas disposé à payer. Au mieux, la procédure pourrait durer longtemps. Encore un handicap, la procédure américaine est bien plus expéditive.
Nous sommes parmi les américanolâtres les plus fervents en Europe, le camp belge est sans juriste et sans moyen de rendre la pareille aux USA. Michel est à genoux devant Trump !
Notre gouvernement fait des coupes sombres parmi les fonctionnaires spécialisés dans la traque des arnaques internationales. Il ne voit que les petits fraudeurs et laisse filer les gros. Les Américains nous paraissent agressifs, parce que nous ne faisons pas grand-chose pour la traque des voyous de la grande finance. Des faits de corruption seraient plutôt des signes de bonne santé des affaires. Il suffit de voir la liste des nos médaillés méritants, pour s’apercevoir que de Reynders aux Michel, ils ont décoré pas mal de voyous de haut vol.
Alors, vous pensez, les cousins d’Amérique…

3 août 2017

C’est ça, Caracas-toi !

On assiste à une offensive en règle des médias contre le Régime de Nicolas Maduro au Venezuela, malgré les dernières élections en sa faveur. Il est vrai que ça chauffe dans les rues de Caracas, déjà 120 morts.
Évidemment, cela se passe en Amérique du Sud, pays à sang chaud, l’arrière-cour des États-Unis. Bush, en 2002, y avait orchestré un coup d’État contre Chávez, qui avait tourné court. Trump semblerait reprendre le flambeau et défendre les intérêts américains.
L’astuce de nos « grandes voix » est de lier le régime socialiste de Maduro à la politique en France de Jean-Luc Mélenchon, puisque ce dernier n’a jamais caché ses sympathies pour les régimes sud-américains de gauche.
Le raisonnement est simple et efficace « Voyez ce que soutien Mélenchon. Voudriez-vous une guerre civile comme celle qui se déroule au Venezuela ? ». Évidemment, personne n’en veut. L’objectif est atteint. L’assimilation lie donc La France Insoumise au chavisme.
Par leur passivité, les gens consolident les acquis de la classe possédante à leur détriment.
Voulez-vous un aperçu de ce qui se fait de mieux en matière de propagande ? Voici ce que Eric Le Boucher écrit sur Slate magazine « Maduro est à Mélenchon ce que l’euro est à Le Pen. Un plafond de verre. L’impossibilité de gagner. La preuve in vivo d’un programme idiot. »
L’assimilation est merveilleuse. Faire payer les riches pour adoucir le sort des pauvres, de Mélenchon, et la fermeture des frontières avec l’abandon de l’euro, de Marine Le Pen, ce serait du pareil au même ! Ne vous y laissez pas prendre, c’est un truc du pouvoir pour faire d’une pierre, deux coups !
Mélanger les extrêmes, quel merveilleux moyen pour gouverner par le centre ! Or, on le constate tous les jours, le centre c’est un autre extrémisme, celui de l’aveuglement d’un système économique à bout de souffle, avec aussi ses extrêmement riches, une autre forme de dépravation. Charles Michel en est le défenseur et sa caution en démocratie.
Peut-être bien que le chavisme va s’effondrer. Le tout est de savoir comment la droite et la CIA vont s’y prendre.

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Maduro, successeur de Chávez, n’est pas sans défaut. Son principal adversaire reste l’économie mondialisée, acharnée à sa perte. La chute du prix du baril de pétrole (le Venezuela en regorge) coïncide avec la guerre des grandes compagnies pétrolières qui n’ont pas modernisé le matériel des puits et de raffinage, suite à certaines nationalisations.
Est-ce que vous imaginez le jeu de domino qui s’en suivrait et l’écroulement de l’économie capitaliste, si une société socialiste venait à victorieusement résister aux règles du commerce ? L’histoire de Cuba est édifiante à ce propos.
Une technique éprouvée pour calmer les ardeurs d’un régime socialiste à nationaliser une partie de l’industrie consiste à affamer les populations. Vous avez constaté dans vos journaux télévisés, combien les rayons des supermarchés de Caracas sont vides. Il suffit aux multinationales de ralentir l’approvisionnement des villes pour amorcer un début de mécontentement parmi les propres soutiens du régime socialiste.
Cette agressivité de la finance ne se peut combattre à l’échelon d’un pays.
Dans notre pays miniature, même à 51 % d’électeurs favorables au PTB en Wallonie, ce parti n’aurait aucune chance de durer plus de six mois à l’Élysette de Namur. Le changement du système économique ne peut se jouer qu’à l’échelle de l’Europe.
On ne casse pas les dominations financières et on ne réduit pas le pouvoir des actionnaires dans un ou deux parlements, sur une communauté qui en compte 27, sans courir à la catastrophe comme au Venezuela.
On voit bien que de Mélenchon à Hedebouw, la gauche à encore du travail à faire pour convaincre en-dehors de la francophonie. Faire comprendre aux gens que le système économique actuel est à bout d’innovation, par une pédagogie accessible et en montrant l’exemple, c’est ce qui est entrepris actuellement avec un succès certains par ces partis. Le système ne pourra qu’adoucir son obsession des sacrifices nécessaires au prorata des progrès politique de cette nouvelle opposition. Et c’est tant mieux.
Contre l’opinion bien pensante, je tire mon chapeau à Maduro, le successeur de Chávez. Ses jours sont comptés. Il aura fait ce qu’il a pu. Seul, il ne pouvait pas vaincre l’hydre capitaliste.

2 août 2017

La double imprudence.

Ils sont forts en psychologie des foules à Sudpresse.
Mais, peut-être pas si doués. C’est toujours la même chanson, à force de prendre les gens pour des imbéciles, on baisse la garde et on est de la revue bien profond…
On en a encore la preuve dans le dernier numéro de La Meuse à propos de la baraque à 800 tickets que Borsu vient de se farcir.
Dans le titre du célébrissime quotidien liégeois, il y a d’abord le mot « jalousie ». Tout le monde en est conscient, s’étonner qu’en milieu de carrière un parlementaire wallon puisse acheter et entretenir une pareille demeure, c’est de la jalousie.
Ainsi, à la lecture de cette chronique, le lecteur déduirait que je sois jaloux. Eh bien ! qu’on se détrompe. Pas de passion narcissique dans laquelle je me serais investi.
Il y a une lacune dans la description et l'achat du « château » au centre de la discussion et au centre de Marche-en-Famenne, le journal est muet sur l’origine des fonds de cette grosse dépense.
C’est ce qui s’appelle une information volontairement tronquée.
Qui nous dit que le ministre-président n’avait pas un petit matelas de côté, poire pour la soif, héritage, une partenaire sur le banc de nage, comme on dit dans la marine, et qui souquait en couple à l’aviron ? Il se pourrait même que sur sa bonne mine et les espérances qu’une position (maintenant on dit profession) à l’Élysette, étaient des garanties suffisantes pour un prêt à intérêt modéré. Les notaires flanquent un métallo à la porte qui voudrait acheter une piaule à 80 mille, parce qu’il n’a pas un rond de côté, mais déroulent le tapis rouge pour une éminence dont ils ne savent rien de son compte en banque. En quoi cela nous regarde ?
Et voilà que Sudpresse nous y fait penser !
Y a-t-on réfléchi à la rédaction ?
Et pourquoi devrait-on jalouser le caprice du nouveau châtelain, dans une sorte de bave des trottoirs, qui saisit tous les gueux incapables et inutiles de ce royaume ?
Est-ce que La Meuse ne serait pas en train de cacher sous l’étiquette de la jalousie quelques lourds passe-droits, d’infinies et subtiles combines ? Que la rue du château de Borsu s’appelât rue de Luxembourg, ouvre bien des suppositions hasardeuses. Je ne m’y aventurerais pas !
Je me demande si le fait d’appeler une maison de coin de rue, un manoir, n’est pas une psychologie de comptoir ? Le journal prendrait les devants et couperait court à toute exagération… les ficelles du métier !

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L’expression « faire jaser dans les chaumières » est riche de sous-entendus. Elle était employée dans les salons du Second Empire. Les moins bien logés critiquaient les mieux logés, dans des crises de jalousie. Elle désignait de bucoliques manoirs au fond des bois. Georges Sand, depuis la fenêtre de l’un d’entre eux, admirait « La mare au diable ».
Hélas ! la culture a fichu le camp, l’expression moderne désigne bien le taudis que la houillère mettait à la disposition des mineurs. Il en reste quelques spécimens améliorés dans le bas de Montegnée.
Une chose à retenir, à quoi voit-on que le travail des « élites » est hors-salaire, c’est-à-dire a quelque chose d’immérité ?
Par trois choses, la bagnole, le costard, la maison et/ou la résidence secondaire.
C’est difficile de passer pour quelqu’un d’honnête quand on roule dans une caisse de 50 mille €, et encore à ce prix c’est du bas de gamme, qu’on s’habille en Dior ou Arnys et qu’on se loge en manoir avec parc et dépendance !
On l’admet en rechignant, c’est le triomphe de l’arnaque, du blé facile et de l’art de se tirer d’affaire tout seul en foutant beaucoup de monde dans la merde (belle définition du capitalisme). On trouve ça normal au MR. Gros-Loulou jure qu’il n’est pas assez payé.
Il est difficile de passer pour un honnête homme, quand le péché mignon de nos illustres tient à l’ostentation et au m’as-tu-vu.
C’est plus fort qu’eux. Ils se démasquent tous seuls.
Que Cruck ait une piaule à 500 mille € et l’autre une à 800 mille €, est-ce là leur rivalité ? Je ne le pense pas. On s’habitue vite à trouver tout normal et mérité. On trouve pratique que la misère des petites gens permette d’avoir des domestiques à bon compte.
La rivalité ne tient pas à l’argent, mais à la prétention d’avoir le grade supérieur à l’autre.
Les rois et les barons, dans le temps, coupaient court à tout. Ils envoyaient un grand coup de pied au derrière des récalcitrants. Nos drôles n’en sont plus là. Ils se contentent de saler l’ardoise. Ce n’est pas Borsu qui paie son manoir, c’est vous et moi.
Vous bossez dur à 12 € de l’heure, eux foutent pas grand-chose à 12 € la minute. Et encore, au rayon du dessus, certains palpent ça à la seconde !
La démocratie, vue de leur ciel de lit, vit dans de beaux draps de soie. C’est pour beaucoup une consolation.
Ceci dit, que puis-je faire ? Détraquer l’horloges-pointeuse de nos conditionnements ?

1 août 2017

Gardez la main au portefeuille

On peut dire ce qu’on veut de la volte-face de Benoît Lutgen (CDH) dans la majorité régionale, elle est – sans qu’il y ait réfléchi – une des plus mauvaises choses qui se puisse être pour ce que les libéraux adorent : la stabilité sociale.
Non pas que le PS, avec son libéralisme « mou », soit une grande perte pour ceux qu’il défendait « mollement », mais à l’heure où le camp de gauche avec le PTB se renforce considérablement, on n’a pas trouvé mieux, pour braquer davantage la population, qu’un gouvernement plus à droite en Région wallonne !
Ce n’est pas de la provocation inconsciente, ça ?
Voilà pourquoi les journaux de Sudpresse sont sur le pont.
L’interview de l’illustre Michel n’était que de la petite bière. On s’apprête à éteindre des incendies à Sudpresse. Et c’est quand même autre chose que les rodomontades d’un avocat qui a réussi et qui vous fait croire qu’il est intelligent, puisque c’est le journal qui le dit.
Reportez-vous aux anciens discours de Willy Borsu notre nouveau ministre-président, aux propos vindicatifs et inacceptables de Jean-Luc Crucke (encore un avocat) dans des émissions politiques du genre « C’est pas tous les jours dimanche ».
Ouais, ils montrent patte blanche, c’est normal dans les débuts. Je n’ai jamais vu dans les interviews autant de fois Borsu lever les yeux au ciel.
Dès la rentrée de septembre, quand il retombera les pieds sur terre, vous allez goûter au changement de décor.
Tout est lié aux propos de Charles Michel rapporté par les bons toutous de Sudpresse. C’est là dedans que vous trouvez le discours d’ouverture de la chasse aux cons, c’est-à-dire aux électeurs qui sont toujours au temps où l’opposant du libéralisme conquérant accueillait les foules à coups de slogans vengeurs contre « l’ignoble Rouge ». On le représentait alors avec dix montres aux avant-bras, celles des victimes de ses viols et de ses assassinats.
L’affaire marchait rondement, pourquoi ne referaient-ils pas le même machin contre leurs propres citoyens ? Surtout que ceux qu’ils ont exclus de diverses manières de la vie sociale, les libéraux ne peuvent trop compter sur leur connerie devant les urnes. Les pauvres ne vont quand même pas voter pour la collection de malfaisants qui ont choisi de revoir le peuple en loques, comme du temps où déjà les grands-pères de la nouvelle troupe présidaient les conseils d’administration, au pire amassaient des sous sur la paie de leurs vendeurs au comptoir.
Je n’ai rien contre les commerçants. Au contraire, les autorités ratissent tellement large aujourd’hui qu’ils sont passés, eux aussi, du côté des victimes ; par contre les anciens, ceux qui ont senti l’oignon et ont quitté les gérances nouvelle formule pour faire fortune dans la politique, vous allez en voir un aperçu très bientôt.
Surtout ne croyez pas qu’ils vont enfiler des perles pour vous, à commencer par la fameuse taxe TV de 100 €. Sans le dire, ils vous reprochent déjà la cinquantaine de millions qui vont leur passer sous le nez. Dans la bande des sept, des astucieux vont compenser le manque à gagner par des entourloupettes comme les libéraux en ont plein la musette.
Détrompez-vous, vous n’avez même plus le mois d’août pour enfoncer les pieds dans le sable mouillés des plages.
Les pickpockets travaillent à distance. De leur PC de Namur ils suivent votre trajet de la côte à l’hôtel. Surveillez vos portefeuilles, les billets qui y sont rangés sont en train d’être téléportés depuis Coq, jusqu’à la rue des Anciens moulins de Meuse, siège du gouvernement wallon.

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Vous aimez être en maillot de bain à la forte chaleur derrière le monument d’Albert à La Panne. C’est moins drôle de se retrouver pareillement dévêtu dès septembre dans la vie de tous les jours.
Même entre deux vins, Borsu est redoutable. Il flaire le pognon à vingt mètres. C’est comme un sixième sens. Il paraît qu’au MR, il y en a plein comme lui, à commencer par les Michel, deux succubes qui l’ont créé.