Une affaire personnelle ?
Le bonheur est-il possible pour tous ?
Le bonheur serait-il un état d’esprit qui redeviendrait à la mode, par le seul effet d’une réflexion d’une nouvelle gauche ?
C’est une réflexion qui mérite qu’on s’y attarde.
Depuis que le PS est dans les choux, la gauche parle enfin du bonheur comme n’étant pas l’exclusivité des riches. C’est dans l’opposition et après une récente volteface que Di Rupo s’est mis aussi à l’heure du bonheur pour la gauche, un chouia après le PTB. Faut-il y voir un effet de concurrence, sans doute. Hélas ! ce changement de cap alors que le PS n’est plus au fédéral, ni au régional wallon, est un peu tardif…
Pour être heureux avec les autres, il faut d’abord être en accord avec soi-même et l’être dans la solitude.
L’idée a subi des sorts divers et des manipulations depuis la civilisation grecque. À l’époque de Platon et d’Aristote, le bonheur était une disposition de l’âme à la tranquillité et à la stabilité citoyenne. Aujourd’hui la tranquillité de l’âme, c’est d’avoir un boulot correctement rétribué.
Cette idée du bonheur fut repoussée comme n’étant pas de ce monde par la morale chrétienne et le kantisme. Le sacrifice et le repentir (de quoi on se le demande) devinrent de mise et comme on ne pouvait pas décemment priver les gens d’espérance, on leur fit croire qu’elle était dans le ciel.
Les temps modernes développèrent une liberté de croyance qui alla jusqu’au refus de croire et à l’athéisme. Il était impossible que les classes inférieures fussent privées d’espérance terrestre plus longtemps. Une chose qui ne venait qu’après la mort de façon aléatoire, était incapable à elle seule de pousser les nouvelles générations au travail.
Le protestantisme pris le relais pour substituer le devoir et la notion de patriotisme au bonheur. Ainsi, on touchait à quelque chose de réel.
Le modèle anglo-saxon a fait le reste. Vous n’êtes pas sans avoir observé que Donald Trump emploie sans arrêt la notion de bon, le général Machin est bon, mon gendre est bon, etc. Nous sommes en plein manichéisme : les bons d’un côté, les mauvais de l’autre, mais toujours pas le retour du bonheur dans les explications du système économique anglo-saxon mondialisé. Trump ne donne pas ses raisons de pourquoi tel est bon et tel autre est mauvais. Surtout qu’être bon n’implique pas forcément qu’on est heureux.
IL fallait conserver cette question fondamentale du guide dans le commerce et l’exploitation industrielle. Celui qui trace le chemin et qu’on doit suivre est jupitérien dans son usine, dans sa banque, dans son conseil d’administration. Le chef d’entreprise a été repris comme le modèle des sociétés démocratiques. Voilà qui tombe bien pour ceux qui pérennisent les mandats qu’ils ont oubliés avoir reçu du peuple. L’entreprise ne partage pas les décisions avec ses salariés, elle est d’essence dictatoriale.
Sauf qu’aujourd’hui, ceux qui parlent au nom des travailleurs et des laissés pour compte, adoptent une forme de discours jubilatoire et qui redonne un nouvel espoir d’être en capacité d’atteindre au bonheur.
Cette capacité de faire espérer en des jours meilleurs, la recette en avait été perdue dans les partis socialistes de collaboration libérale.
On le voit dans les dix-sept parlementaires en France des Insoumis, ils sont en train de bouleverser le vert de gris des institutions, des codes, des procédures, ils désignent enfin comme attentatoire à la liberté, une organisation politique complètement organisée autour d’une fiction : celle de l’épanouissement des gens par l’économie actuelle et qui secrète tant de misère chez ceux qui sont à la base de toutes les richesses.
Alors quoi !... le bonheur, ça vient ?