« Une affaire entendue. | Accueil | Fichu pour fichu ! »

La Flandre cocardière !

D’après certains avis autorisés – Coluche prétendait qu’on s’autorisait soi-même les avis autorisés – le gouvernement pro-flamand de Michel a pour première conséquence de rendre le Nord du pays plus « belgicain ». Cela induit à imaginer qu’un gouvernement Di Rupo bis eût conduit plus rapidement à un confédéralisme de type sécessionniste de la Flandre.
Voilà qui est étrange, en marginalisant la gauche, le gouvernement renforce l’unité du pays et réduit l’influence de la N-VA !
« Il est logique que la population flamande se reconnaisse davantage dans un gouvernement qui mène la politique économique, sécuritaire et migratoire qu’elle demande depuis des années », explique Joachim Pohlmann (N-VA).
Voilà les wallons coincés entre deux pôles contradictoires. Michel avec l’appui de De Wever poursuit une politique libérale qui rend des couleurs à la Belgique, ce qui rassurerait les Wallons plutôt contre la dislocation de l’État et les chagrine, puisque tout le monde se fiche des revendications sociales de ceux-ci.
Déjà minoritaire par le nombre de Francophones, le PS en pleine décomposition, n’est plus en condition d’imposer l’idée déjà bien diluée que ce parti se fait de la gauche. L’opération Lutgen a provoqué une fissure dans la façade et permis à la droite d’investir la Région. Le PTB ramasse les déçus du PS à la pelle. Comme il ne sent pas l’alliance des gauches, dans le cadre actuel quelle que soit l’issue des futures élections, la gauche wallonne ne reviendra pas de sitôt aux affaires. Michel qui aura « sauvé le pays » passera pour un héros et on oubliera la politique de régression des avantages tirés d’un siècle de luttes syndicales.
Cela n’arrange qu’à demi les affaires de la N-VA plus flamingante que belge. Que Michel réussisse à embobiner le pays dans une aventure libérale sans s’encombrer de justice sociale, c’est tout le volet « les Flamands d’abord » de la N-VA à revoir en profondeur.
Le porte-parole de la N-VA dit la même chose :
« Tel est l’éternel paradoxe belge : deux démocraties, dont l’une sera toujours lésée par rapport à l’autre. Voilà pourquoi nous considérons que le confédéralisme est la seule et unique option pour satisfaire tout le monde. »

1lromb2b.jpg

Si je comprends bien la N-VA, quand les Flamands sont satisfaits et que les Wallons ne le sont pas, la réussite n’est pas dans l’économie, mais dans l’émancipation du peuple flamand, ils examineront dorénavant les plaintes wallonnes avec bienveillance !
C’est tordu, mais cohérent.
Le tout dans ce numéro d’équilibriste, c’est de savoir jusqu’où le sentiment belgicain va gagner la Flandre ?
Il n’y a guère, l’État belge était porté aux nues à Gand et ailleurs. Léopold III était adulé des foules flamandes. C’était le temps du religieux. Les Flamands allaient à la messe et les Wallons à la Maison du peuple. Aujourd’hui les deux communautés ne vont plus nulle part. Il se pourrait bien que par un effet du balancier, les sentiments d’appartenance à ce pays reviennent en force.
La frilosité des Wallons dès qu’on leur parle de confédéralisme a toujours été un mystère pour moi.
Comment a-t-on pu passer d’une ferveur pour un état wallon autonome, notamment porté par le Mouvement Populaire Wallon (MPW) à cette terreur panique de se voir largués par les Flamands ?
Je n’ai pas d’explication, si ce n’est la versatilité des hommes. L’imprévisibilité des réactions flamandes à la droitisation de la politique fédérale, en est une autre.
Au nom de la fédération de l’État, allons-nous entrer durablement dans une politique libérale résolument à droite ?
C’est dans le domaine du possible.

Poster un commentaire