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Mélenchon-bashing sur la 5.

Vendredi 1er septembre, l’émission « C dans l’air », sur Francs 5, présentée par Bruce Toussaint, avait pour thème « Mélenchon ne lâche rien ». Très vite, les journalistes sur le plateau quittèrent le sujet qui était de traiter la pugnacité et l’inventivité du groupe les Insoumis dont Mélenchon est le leader, pour se livrer à un Mélenchon-bashing comme on a rarement vu sur cette chaîne, même lors des interviews de Jean-Marie Le Pen du temps de son « détail de l’histoire » pour désigner les fours crématoires d’Adolphe.
Sur le moment, j’en avais été choqué par le manque de pluralisme des invités de Toussaint. Puis, cela m’était sorti de la mémoire. Tout compte fait, on sait bien que pour écrire dans la presse papier-télé aujourd’hui et y gagner sa vie, il vaut mieux ne pas être de gauche et absolument pas d’extrême gauche. C’est valable en France comme en Belgique.
Puis, j’ai lu un article de Marianne cette semaine sur ce désormais « C dans l’air » suspect. Je partage entièrement les propos du journaliste Matthieu Croissandeau.
Je pense comme lui « Il n’y a pas de débat quand tout le monde est d’accord et que la contradiction est absente. »
Il me plaît de citer la bande des quatre, coupable d’avoir renoncé à débattre d’un sujet pour vider sur la place publique un sac d’inimitié, de rancune et d’opinions convenues. Ça sentait la réunion centre-droit, par les quelques liches à Macron et les œillades au parti Les Républicains, au point que cela est tout de suite devenu gênant.
Présentateur Bruce Toussaint, Bruno Jeudy de Paris Match, Nathalie Saint-Cricq de France 2, et Matthieu Croissandeau de l'Obs, auxquels s'ajoutait le sondeur Jérôme Fourquet (IFOP) pas en reste.
On comprend les gestes de mauvaises humeurs et les paroles parfois blessantes de Mélenchon à l’encontre de Patrick Cohen, de Daniel Cohn-Bendit, d’Apathie et de quelques autres centristes, voire de droite, dans l’exercice de leur profession, aussi à sens unique que la bande des quatre.
Ce vendredi noir va allonger la liste de journalistes spécialisés dans le foutage de gueule de tout qui n’est pas du centre et de son annexe droitière, y compris Laurent Wauquier, qu’ils ne blairent pas au même titre que Mélenchon.
On aurait quand même bien voulu entendre un débat sur la stratégie du leader de la France insoumise dans le pot-bouille de l’hémicycle des députés d'Emmanuel Macron et son avis sur la réforme du Code du travail.

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Le meneur de jeu ne m’a pas paru un seul instant vouloir remettre le sujet sur les rails. Il y avait chez Bruce Toussaint à la fois de la résignation et un contentement mal dissimulé, lui aussi se voulant du même bord que les quatre.
L’effet de propagande est évident, lorsqu’on fait une émission-débat et que tout le monde est d’accord sur une ligne bien libérale et centriste, cette unanimité a un effet immédiat et influence grandement et durablement l’opinion. Si c’était ce but qui était recherché, on peut dire que c’est gagné, sauf que la démocratie y a perdu. La critique de Jean-Luc Mélenchon a viré à la caricature la plus grossière, décrédibilisant tout le plateau pour les seuls téléspectateurs avertis, renforçant les autres dans une opinion qui n’est peut-être pas la leur et c’est bien là où cette dérive fait mal.
C’était d’autant plus minable que j’ai toujours entendu ces journalistes dénoncer le populisme dont Mélenchon était l’emblème, sauf que vendredi, les seuls populistes étaient tous bien groupés sous la houlette de Bruce Toussaint.
Tout ce beau monde, même marqué à la culotte par les patrons, devrait partager avec le citoyen, la liberté de parole. Le mauvais choix de « C dans l’air » était peut-être causé par la difficulté de trouver la bonne personne en ces derniers jours de vacances.
S’il est vrai que c’est quasi impossible de nos jours d’équilibrer le plateau avec de véritables journalistes indépendants, que l’on fasse appel à des personnes qui ont des qualités pour débattre, sans avoir pour autant une carte de presse.
Des plus à blâmer dans l’affaire était encore Nathalie Saint-Cricq, Responsable du service politique de France 2 (service public) et Bruce Toussaint, joker de caroline Roux dans l’émission (service public également), pour les autres ramant dans le privé, je sais les temps sont durs, la lâcheté aide à vivre… Quand même, ce n’était pas glorieux.

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