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30 novembre 2017

Nos idiots partiels et partiaux !

Ainsi le monde est à la merci de deux clowns : Trump et Kim Jong-Un. Ils ont tous les deux les moyens de faire péter la planète. Du coup, ces deux clowns sont à verser dans la catégorie des « fous tragiques ».
Sans compter les autres détenteurs de l’arme « absolue » : le Pakistan en transe mahométane, Israël claustrophobe et victime du syndrome d’enfermement, la Russie tombée dans les mains d’un baron Münchhausen en relation avec les psys, etc.
Je sais bien, c’est le mariage d’Harry qui intéresse, mais quand même la possibilité qu’ont certain de vitrifier d’un coup une bonne partie de l’humanité, devrait nous faire déposer nos I phones, au fond d’un tiroir, pour y réfléchir.
Réfléchir à quoi ?
Quand on est cloué sur sa chaise à se le demander, en un : la prière. Depuis le temps qu’on en use, on en voit le résultat. En deux : le recours à la philosophie ou l’art du renoncement – dirait Alda Greoli en retirant ses subsides, aux artistes qui ne bandent pas pour elle.
La bombe, c’est un cas d’école. Hitler en rêvait. Il était à quelques semaines de toucher le jackpot, quand des malfaisants ont cassé son jouet.
Le club de l’atome s’est limité à quelques membres. Il est tellement sélect qu’il refuse de nouveaux adhérents, sous prétexte que les impétrants ne sont pas sûrs ! Seule exception, Trump gérant du club a admis qu’Israël en était, sans l’être, comme parfois le sont les nouveaux riches qui remplacent le savoir-vivre, par de l’influence dans le commerce et l’industrie.
Ailleurs ? Bon, ça va dans les démocraties, on gère au jour le jour. Borsus pour notre région est le plus ignoble des terre-à-terre qu’on ait trouvé. Il convient très bien au Belge moyen. Il ne s’intéresse qu’à l’étiquette des prix, sa position sociale et son manoir de Marche. La bombe ? Il n’est pas aux manettes. C’est Trump qui a le parapluie. La politique, c’est à l’haleine des gens. Il vend des lacets, pas des fusées.
Le Belge moyen est le condensé du badaud universel. Il est absolument confiant, le club ne fera sauter que des bouchons de champagne en 2018. L’homme est bardé de principes dont le premier est la paix. Il est client de César. Il fait confiance. Il ne veut pas qu’on lui parle de guerre. On le comprend, mais les autres n’en ont rien à foutre de ses états d’âme.
Au Club, il y aurait dans les larges fauteuils du fumoir quelques propriétaires de gros derrières dont on se demande s’ils ne sont pas capables de… ? C’est le cas de Trump en ce moment.
Qu’on se mette à la place de Kim Jong-Un. Il a toutes les qualités requises pour faire partie du club et on ne l’accepte pas ! Il est dangereux ? Et le Pakistan ne l’est pas ? Est-on certain qu’Israël acculé un jour par les descendants de Cham le maudit, ne sortira pas de ses tiroirs l’arme fatale pour mettre au pas tous les rigolos qui l’entourent de leurs faux dieux ?
Rien à faire. Trump est un inculte, donc capable de tout. Il ne veut rien entendre. Kim Jong-Un est un fils de pute. Il n’en démordra pas. Trump n’a pas tort, là-dessus, sauf que lui aussi est un « fils de… ».
Le Prince Harry et Meghan Markle se sont fiancés, et si le mariage prévu au printemps 2018 était annulé pour cause d’empoignade entre Trump et Kim ? Le Belge moyen voudrait qu’on le rassure, vite un coup de Borsus sur le prix du gasoil. Le MR c’est du concret ! Harry a dessiné la bague de fiançaille, la pierre a été démontée d’une parure de sa mère !
S’il y a bien une leçon métaphysique a tiré d’une possible apocalypse, ce n’est pas le badaud universel qui la tirera, mais ce qui est troublant, ce ne sont pas les grands démocrates non plus. Nous, on fait commerce. La bombe fait peur aux clients.

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Que pouvons-nous y faire, nous, pauvres vermisseaux ? Sinon, aboutir à une conclusion d’une grande modestie : nos gouvernants, dirigeants de parti, ministres, économistes et sociologues, adulés, copiés, vénérés, sont des vers à bois qui forent leur trou sans se retourner. Ils sont cons et se disent honnêtes, que vouloir de plus ?
Que font-ils ?
Ils gèrent le présent à leur manière, sans trop se préoccuper de la bombe.
Leurs compétences ne dépassent pas l’art de nous faire chier à longueur d’année, mais comme c’est bon d’oublier les deux grands clowns mondiaux, l’électeur applaudit nos cuistres.
C’est une leçon à tirer.
Plutôt que se dénoncer aux yeux du Belge moyen, la clique à Borsus incompétente et inapte préfère qu’on prenne ses distingués membres pour des jeanfoutres plutôt que pour des imbéciles.
On ne peut pas être un imbécile partiel.
Quand on l’est, on l’est tout entier, dans tous les domaines et l’année durant !
Et ça, c’est mauvais pour l’élection au tour suivant, des fois que cela éveillerait les soupçons du Belge moyen.

29 novembre 2017

La Greoli…

…comme on dit La Callas. Celle-ci est un sacré numéro !... Oh ! céleste « Alda » chanterait Pavarotti dans une version CDH d’Aida. M’ame Greoli partage avec la diva grecque, non pas la voix, mais la présence, car, on ne voit plus qu’elle en ce moment, la rondeur généreuse d’une Pauline Carton mieux nourrie.
Benoît Lutgen adore être le deus ex machina de créatures de son parti qu’il propulse à l’avant plan, sans qu’elles passent par un bain d’électeurs, trempées d’une autre manière pour que l’acier fût forgé.
Le suffrage du Belge moyen est acquis d’avance pour la non-réforme et le conservatisme, pourquoi tomber dans des formalités, quand on est moderne ?
Ainsi, Alda lui doit tout et lui est redevable d’un parcours inédit qui n’aurait pu être sans lui. Cette façon impériale de diriger le CDH lui est venue à Benoît de la longue attente qu’il endura sous Joëlle Milquet, avant d’atteindre le goupillon pour l’onction d’eau bénite dans sa marche à l’autel.
L’impétrante Alda rayonne de l’intérieur, à défaut d’offrir cet extérieur aimable qui plut au magazine Vogue, quand Milquet exposait sa plastique aux yeux extasiés de ses fidèles.
C’est le quart d’heure de gloire d’Alda Greoli, la voilà en majesté sur un vitrail à l’Élysette.
La dame avait bien caché son jeu. Elle échappe à tout contrôle, y compris celui du chef !
Ce qui fait écrire au « Vif l’Express « Elle monte, elle monte, Alda Greoli. D'abord à la Fédération Wallonie-Bruxelles, puis à la Région wallonne, la ministre passe à l'avant-plan du CDH, sous l'impulsion de Benoît Lutgen. Une femme politique, pas comme les autres ? ».
La ministre est bien symptomatique d’une époque qui magnifie la démocratie, tout en la méprisant. En effet, madame Greoli n’a jamais été élue par le peuple pour siéger à une quelconque assemblée. Ce qui ne l’empêche nullement de prendre au nom de nous tous, des initiatives contestables qui concernent notamment, les dotations et subventions accordées dans des lois cadres, pour les Arts en général et les théâtres en particulier.
C’est un nouveau système de gouvernement qui à l’avenir sera de plus en plus fréquent dans un pays où l’électeur n’a plus sa tête à lui. C’est ainsi que malgré l'avis positif de la Commission d'Accès aux Documents Administratifs (CADA), Alda Greoli refuse de transmettre la composition de son cabinet ministériel depuis le début de la législature en cours. En agissant ainsi, elle enfreint les lois belges et les directives européennes sur la transparence ainsi que l'article 32 de la Constitution.
Apparemment, elle s’en fout et poursuivant sur sa lancée, on se demande qui l’arrêtera ?
S’il y a bien une chose déjà controversée et passablement décriée surtout de la part des artistes isolés qui créent, tout en étant obligés de se garder de la faim en travaillant à un emploi annexe, c’est bien le pouvoir régalien qu'ont l’État et son ministre délégué de distribuer l’argent de la collectivité à des « artistes ou à des institutions à but artistique ».

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La voilà à l’aise défaisant le cordon de la bourse et tel César, récompenser celles et ceux qui lui semblent avoir droit à ses faveurs, ses prédécesseurs faisaient pareil, mais avec la prudence qui s’impose en matière de jugement de valeur dans une pétaudière aussi controversée qu’est l’art contemporain dans le politiquement correct.
Or donc, le 23 novembre, la Ministre de la Culture Alda Greoli dévoilait les 236 nouveaux contrats-programme octroyés pour la période 2018-2022 dans le domaine des Arts de la scène, comprenant les secteurs du théâtre, de la danse, du cirque et des arts de la rue, de la musique et pour la première fois, celui du conte. Le montant total de ces nouveaux contrats-programme s'élève à 93 millions d'euros par an. Parmi les 236 opérateurs culturels concernés, 42 bénéficieront pour la première fois de cette aide financière.
Le tout sans passer par des comités, des jugements de gens plus compétents qu’elle i
C’est connu, les théâtres, opéras, conservatoires et autres institutions préservant l’art du trombone ou de la harpe, du bien dire et du bien gigoter, selon la société de consommation bourgeoise à jamais, auront l’assurance de couler des jours tranquilles.
N’est pas subventionné qui veut. La liste des « pupilles » de la Nation, n’est pas exhaustive.
Après les distributions « nécessaires », viennent les arbitraires à la tête du client. C’est la foire d’empoigne dont le théâtre Arlequin de Liège fait les frais. Madame Alda Greoli condamne presque José Brouwers à déguerpir de la rue Rutxhiel, de même une autre scène située à Charleroi est condamnée à licencier.
Je ne prétends pas jouer les parangons de l’art. Chaque époque à ses chouchous qui représentent à défaut d’innovations et de trouvailles, la société bourgeoise qui tient l’attelage en mains, étale ses goûts sans complexe, dans la parfaite sérénité de l’imbécile instruit qui voit tout de son nombril universel.
On sait comme Flaubert fut ignoré de son vivant, voire traité de « simplet » par sa nièce, madame Commanville, que Rimbaud fut condamné à n’être qu’un misérable aventurier, que Sade était un personnage sulfureux et qu’il l’est resté, un peu comme Céline, peu ragoutant antisémite, que ces génies n’auraient évidemment pas reçu un kopek de notre diva, mais tout de même, ne serait-il pas temps qu’on entende autre chose que la clarinette CDH d’un ministère de l’inculture ?

28 novembre 2017

Politique belge... à la française.

On pourrait dire qu’au niveau des partis politiques, la situation en Belgique est assez proche de celle de la France, avec une nuance, les Francophones sont presque sans extrême droite, au contraire de la Flandre avec le Belang et la N-VA qui comptent un bon tiers d’électeurs de l’ensemble du corps électoral, davantage que l’Open VLD et le CD&V, alliés de circonstance, à la pêche de l’électeur nationaliste.
Le coup de barre à droite met l’Europe un peu partout à la même enseigne.
Le PS français s’est liquéfié, le PS belge, on l’a bien vu dimanche dernier, patauge dans ses contradictions, même si on ne nie plus formellement la charte de Quaregnon et le principe de la lutte des classes.
Pour marquer le coup, le PS sort son nouveau marqueur, depuis ce dimanche 26 novembre.
« La semaine de quatre jours, avec maintien du salaire et embauche compensatoire, augmentation du salaire minimum, globalisation des revenus, intégrant une taxation proportionnelle du capital, bonus social généralisé complétant les revenus de telle sorte qu'ils dépassent le seuil de pauvreté. «
Je souscris, j’approuve, je félicite… et puis après ?
Ils n’espèrent pas séduire le Belge moyen, plutôt dans le sens de la dérive de l’Europe que le retour aux fondamentaux à la Jaurès, d’un programme de lutte des classes ?
Passons sur le fait que ce soit Di Rupo, l’homme des premières mesures fortes contre les chômeurs, quand il était premier ministre, qui se fait le porte-drapeau rouge d’un Premier Mai d’automne.
Question, le PS avec sa science du compromis, comme c’est un parti de pouvoir, avec qui espère-t-il gouverner pour mettre en pratique un programme pareil ?

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Au Fédéral, cela paraît impossible. En Région wallonne, il faudrait que le PS fasse la majorité avec un PTB d’accord de faire l’appoint des voix, voire Écolo, fort improbable, reste le CDH, avec le pari de Lutgen de flirter à droite, cela m’étonnerait.
Pour faire quoi, au juste ?
C’est inutile de faire des plans d’approche, d’y aller par doses progressives, dans une Europe de droite, avec les adorateurs majoritaires de l’économie de marché, même si c’est la majorité la plus bête du monde, le PS ne peut même pas songer proposer son programme à la Région, dans le cadre du Fédéralisme, cela devient ridicule.
Pour faire ça, il faut des « cojón » catalanes et aller jusqu’au bout, quitte à avoir tous les chiens de la meute libérale sur le dos.
Donc, ce Congrès d’idées, c’est un de ces attrape-nigauds à l’ancienne. On promet la lune, dans l’espoir que les gens restent au PS, puis on vit de ses rentes gagnées sur la connerie, si ça prend !
Si par hasard, Di Rupo allait jusqu’à replanter de la rose dans les serres de Quaregnon, les seules choses – quand même utiles – qu’il pourrait espérer lors d’une nouvelle gouvernance avec Écolo ou le CDH à défaut du PTB, ce serait d’arriver à stopper l’hémorragie des salaires, le recul des prestations sociales et la fin de la chasse aux sorcières chez les pauvres gens.
Ce ne serait déjà pas si mal, quoique très éloigné de son programme du 26.
Les temps ont changé. Les gens ont compris. Il est plutôt vraisemblable d’imaginer un PS à l’image du PS français, les libéraux au MR et les Quaregnonistes au PTB, resterait le ventre mou d’une association d’intérêts au boulevard de l’Empereur, siège social, réfléchissant plus à réduire les frais sur le chauffage central du bâtiment, qu’à monter des barricades en rue.
Plus claire est la pensée libérale au sein d’une Région Borsuscitée parmi les nouvelles inscrites dans la belgitude moyenne. Les petites entourloupes des Bleus, la majorité préfère.
Connaissant les lascars qui ont conquis l’Élysette, la crise d’égo ne fait que commencer parmi l’attelage MR/CDH. Elle risque de ressembler à ce qui va se passer au parti français Les Républicains avec Laurent Wauquiez. Son homologue de Namur pourrait rapidement retrouver ses anciens plis de droite, commerçant fascisant et fier de l’être, décourageant les derniers partisans d’un MR réformateur « social ».
C’est-à-dire un bloc stupidement mondialiste et libéral en diable, question business exclusivement, croyant pouvoir encore bercer d’illusions le Belge moyen, gourmand de la middle-class américaine, morte pourtant, mais comme il n’en sait rien...
Là aussi, les couplets sur la croissance, le retour à l’équilibre et le mauvais moment à passer pour un redémarrage en force, ça commence à bien faire.
Reste que Borsus en Laurent Wauquiez, Benoît Lutgen en pape François, Di Rupo en François Hollande et Paul Magnette en conquérant à la Macron, ce n’est pas demain que l’électeur wallon va sortir des deals forcés, de cette drôle démocratie. .


27 novembre 2017

Médor se rebiffe.

Cela commence comme un conte cruel.
Il était une fois, il n’y a pas très longtemps, des pauvres gens qui s’étaient réfugiés dans une cabane au milieu de la forêt, avec leurs deux enfants et leur chien.
Le gîte étant en mauvais état, un rendez-vous de chasse abandonné depuis longtemps. Ils le rétablirent avec des planches et des rondins, mirent le toit en mesure de ne plus servir de pomme d’arrosoir. L’ingéniosité supplée parfois au manque d’argent, quand ce qu’on entreprend est ressenti comme profondément utile.
L’endroit de sinistre devint agréable.
Deux années se passèrent ainsi calmement sous l’œil bienveillant des paysans. Cet endroit avait une mauvaise réputation depuis le temps jadis où des chasseurs y avaient tiraillé, en toute saison, blessant à l’occasion un saisonnier, qu’ils avaient pris pour un cerf. C’était, du moins, ce que les vieux du village racontaient à la veillée.
Les nouveaux occupants étaient aimables et aidaient à rentrer les foins à la belle saison.
Vint à passer par là, la fin du troisième été, le propriétaire des lieux. Certes, de mémoire d’homme il n’y avait plus mis les pieds depuis qu’il y avait planté une forêt de pins dont il n’espérait la coupe que dans dix ou quinze ans.
Ainsi remise à neuf, la cabane lui plut. Il vit qu’elle était habitée et se renseigna aux alentours sur ceux qui l’occupaient. Il ne fut pas long à comprendre et courut se plaindre chez son avocat.
Après une brève procédure, d’autant plus brève que ce propriétaire était riche et puissant, il tint, papiers d’expropriation à la main, à assister lui-même à l’expulsion pour atteinte à la propriété d’autrui, crime suprême, le juge Panier vous le dira.
Certes, ces pauvres gens avaient bien reçu en temps voulu les avis, requêtes et sommations d’un huissier chargé de cette délicate mission, mais ces squatters bâtisseurs ne savaient pas lire, tout au moins les textes de loi. Le chien d’habitude si paisible, flairant cela, se dévoua à la défense de ses maîtres. Il prit l’huissier en grippe, sentiment qui fut réciproque.
Lorsqu’il fut question de décamper, sans tambour ni trompette et que force devait rester au propriétaire des lieux, aussitôt les pauvres gens effrayés des conséquences possibles de l’illégitimité de leur occupation firent leurs paquets et se disposèrent au départ dès le lendemain.
Ce jour là devait être un jour de gloire pour le propriétaire qui tint à assister à ce départ en réaffirmant ses droits devant le village rassemblés. La famille allait bientôt disparaître au bout du chemin, résignée, quand le chien ne l’entendit pas de cette oreille.

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Surgissant de nulle part, la bête mordit sauvagement le propriétaire des lieux, dédaignant la culotte de l’huissier, qui était d’habitude son objectif, avec cette finesse qu’ont parfois les chiens qui fonctionnent à l’instinct, comme chacun sait.
Bien entendu, la maréchaussée se fit un devoir d’ajuster la bête et de lui faire payer sur le champ, la rébellion que n’avaient pas eue ses maîtres.
On emporta le propriétaire, hurlant que la racaille l’assassinait, sur une civière improvisée que l’on fit avec la porte de la cabane.
L’histoire s’arrêta là !
On ne sait pas si le propriétaire des lieux rétablit dans ses droits occupa la cabane dès sa sortie de l’hôpital. Selon les paysans plus personne ne le revit.
On ignore même tout de son destin en ville, là où il avait pignon sur rue.
Des esprits malins, comme il s’en rencontre parfois dans des milieux gauchistes, c’est-à-dire loin des préoccupations des gens honnêtes, prétendirent que le propriétaire mourut de la rage, dans des souffrances encore plus atroces que le chien d’une balle dans la tête.
Mais, comme disent toutes les bonnes feuilles qui font honneur à notre démocratie, tous les propos tenus par ces gens-là étaient trop excessifs pour qu’ils fussent crédibles.
Vous savez ce que c’est, quand on écrit sans plan et sans connaître l’épilogue, on fait parfois des prolégomènes le récit tout entier !.
Un animal qui remplace ses maîtres et fait montre de la dignité que ceux-ci avaient perdue, ce n’est pas courant.
Parfois, l’instinct est plus sûr que la raison. Il nous fait en tous cas mesurer qu’au-delà d’une certaine limite, tout animal se rebiffe.
La bête qui n’était rien, avait pourtant senti que ce rien était quelque chose, et que ce quelque chose était plus important que tout le reste.

26 novembre 2017

Des culbutos et des Hommes.

Vous pensez... si tous ceux qui détestent le système économique avaient gambergé sur les moyens de casser la machine à produire pour produire, ça se saurait !
Je vois venir le Belge moyen, tout en gueule quand une question le stresse, si taiseux quand il digère, nous balancer les raisons des gazettes qui justifient la souplesse du culbuto aux chiquenaudes des politiques. Il a compris. Voilà trois générations qu’il s’incline pour revenir chaque fois à la verticale.
Il a raison, en un sens.
Les farfelus de la gauche, j’en suis, s’épuisent en algorithmes, histoire de trouver la formule pour tuer la bête, sans trop d’espoir à démêler les milliards de combinaisons parmi lesquelles se cache la bonne.
Les gens qui cherchent une issue, sont considérés avec mépris par ceux qui pensent que tout ce qui est excessif est insignifiant. La véritable insignifiance n’est-elle pas dans leur camp ? Ils portent sur leur visage la veulerie d’accepter un tel monde !
En attendant, le gros de la population suit la politique du chien crevé au fil de l’eau, entre les nénuphars de la croissance économique et les étrons monstrueux du « possible ».
À quoi cela sert de tirer à boulets rouges sur les gardiens du système, si c’est pour en faire des martyrs ?
La croissance à tout prix est un cancer inflammatoire qui s’est métastasé jusque dans les terres les plus reculées de notre indigne planète. Nos maîtres nous vendent des saloperies pour que nous devenions épileptiques et dépendants.
En attendant de crever, on s’observe du coin de l’œil. Nos chefs ont l’espoir de tenir plus longtemps, mieux nourris, moins salement amochés par l’usine.
Collectivement, que peut-on faire ?
Tout, quand le citoyen prend conscience.
Que le Belge moyen se rassure, cela n’arrivera pas de sitôt.
Les minorités agissantes, le vieux rêve bolchévique ? Mélenchon semble jeter l’éponge. On voit les efforts du PTB pour exister et les courageux qui prennent sur leur temps de sommeil, comme cette admirable médecin et tant d’autres, pour chasser les marchands du temple de la démocratie. Mais, ce n’est pas gagné !
Certaines initiatives venues des syndicats peuvent faire mouche et aident à ouvrir une porte du labyrinthe. Ces quelques éparses tentatives irritent les serviteurs du statuquo.
Un des chancres mous s’appelle la banque.
Quand une banque affiche des bénéfices insolents et qu’en même temps, elle licencie du personnel ou encore, lorsque, sanguine, elle agit en sagouin avec la clientèle, des mots d’ordre circulent des syndicats professionnels, plus rarement, des comités de défense de la clientèle se constituent.

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Une action « symbole » de grande ampleur contre les banques est impossible. Elle ne peut arriver que dans le cadre d’une menace de faillite de l’État, comme en Grèce.
Si tous les utilisateurs d’une banque se ruaient sur ses distributeurs de billets et ses guichets pour les grosses sommes, cette banque, aussi importante soit-elle, serait rapidement en faillite par défaut de pouvoir rembourser la clientèle.
Concrètement, c’est techniquement possible. C’est la volonté collective qui fait défaut.
On étudie toujours dans les écoles « La Théorie générale », de Keynes, célébrissime économiste, qui l’écrivit à l’âge de 52 ans.
C’était un bon joueur de poker. Il a plus fait de fric en jouant à la Bourse, qu’en donnant ses cours et en vendant ses livres. Dans la préface française de ceux-ci en 1939, il avoue être une sorte d’illuminé, déclarant tout net que jusque là, il n’avait écrit que des conneries !
Pourtant, ce sont ces connerie là que Michel, Reynders et consort nous assènent du haut de leur inconscience.
Voilà quatre-vingts ans, Keynes écrivit que l’entrepreneuriat n’est rien d’autre que le bluff d’un tricheur, qui spécule sur l’incertitude du jeu de son adversaire par rapport à celui qu’il a en mains. Il peut finasser à l’aise, l’argent du pot ce n’est pas le sien, c’est le vôtre cher Belge moyen.

25 novembre 2017

Le PS à la pêche aux gros.

Ce dimanche 26 novembre aura lieu à Liège un non-événement au Palais des Congrès.
Toujours, en pareil cas, comme tout le monde s’en fout, Richard III se fait un devoir d’en parler.
C’est du Congrès idéologique du PS, dont on ne parle pas, sinon dans la Meuse, toujours avide dans ses tournées de Commissariat, de ramasser des petits potins qui rabaissent la Gauche à la hauteur des égouts.
Sauf que le PS n’est plus tout à fait le grand parti de gauche que haïssent toujours les grands patrons de ce journal neutre, comme chacun sait.
C’est même devenu un parti de la non-gauche dont l’aspiration serait de remplacer Charles Michel en couple avec De Wever et faire avec ce dernier l’union sacrée du fric bilingue.
Pour une fois, je vais tordre le torchon dans le seau du journal et jeter un drap avec le technicien de surface en service le week-end.
Comme le PS au fil du temps a perdu toute idéologie, ce Congrès sur l’idéologie est un peu compliqué. Il va falloir tout un après-midi parler d’une chose qui n’existe plus et faire comme si elle existait, à seule fin de l’enterrer une deuxième fois !
On sait bien qu’il y a des orateurs hors-pairs pour ce genre d’exercice et qu’ils auront certainement l’occasion de veiller à ce qu’eux seuls monopolisent le crachoir, mais c’est à l’adresse qu’ils déploieront qu’on verra ou qu’on ne verra pas, les derniers idéologues du parti ficher le camp au PTB.
C’est à ce seul titre d’expertise que ce Congrès est intéressant.
Parce que, entre nous, le chantier des idées de Di Rupo n’a jamais vraiment débuté. Dans les sables périphériques du Caire, on a retrouvé des pierres isolées dont on a longtemps cherché l’origine. Il s’agirait en fait de pierres inaugurales de chantiers pharaoniques qui n’ont jamais eu lieu. C’est comme au PS, sauf que sous la pression du bureau, les plumes du parti ont cogité sur papier à entête et envoyé leurs élucubrations au président, qui après lecture, et corrections, s’est fait un plaisir de les déposer dans la boîte aux idées du chantier.
On les reconnaît au style, la couleur feuille-morte du soutien-gorge de Laurette, la virilité offerte du caleçon Pierre Carvin de Paul Magnette, le nœud de coiffeur pour dames du Pécuchet de Mons et la rédaction de sixième de Demeyer.

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Donc au Congrès, l’urne ne sera pas vide, elle sera même pleine d’idées creuses que les deux premiers rangs connaissent par cœur.
Ce Congrès aurait un sens si l’assemblée debout entamait une vibrante internationale après avoir fait son autocritique, comme du temps de Staline. Parce que cette assemblée, vu l’état du PS, aurait besoin de pieds au cul, certes regrettables, mais en l’occurrence nécessaires.
Ce parti est en train de partir en quenouille, comme le parti frère français, à vouloir faire la chasse avec obstination au Belge moyen, sur les terres du MR.
Si c’est pour faire du néo-libéralisme amélioré, ce n’est plus la peine, les Michel et Lutgen sont là pour nous en conter un max là-dessus. Du reste la clientèle Belge moyen n’est plus ce qu’elle était. C’est même le paradoxe de ce dimanche. Ces manches des deux premiers rangs sont parvenus à faire fuir la clientèle ouvrière en pourchassant la clientèle Belge moyen qui fond comme la glace du pôle, depuis que les grosses entreprises bouffent les petits commerces et l’artisanat, que les salaires fichent le camp et que les cuvettes sont pleines de la merde acide de la pauvreté.
Le comble, c’est ce que veut l’économie du futur et à laquelle collent MR et PS !
Oui, on va chipoter sur la Charte de Quaregnon, la remettre dans son contexte, c’est-à-dire la replacer sur son socle dans un cénotaphe qu’on visitera tous les ans le premier mai, pour refermer aussitôt la porte de la nécropole.
Manque de pot, les travailleurs et même les petits artisans et commerçants, ne marchent plus dans la combine.
Ils ont tellement entendu la comptine ouverture/fermeture, qu’ils la connaissent par cœur. Le grand classique du rire, c’est quand Jean-Claude Marcourt salue l’assemblée d’un viril « Camarades », en intervention de tribune. Moi, qui ne suis pas du PS – oui, j’avoue – je regrette à chaque congrès de ne pouvoir en être l’espace de ces quelques secondes. Ce « Camarades » je l’ai essayé cent fois devant un miroir, le faire comme lui, c’est impossible !
Mais qu’est-ce que vous voulez, quand on a un égo pignon sur rue, le cap tracé par trente ans de mandats privilégiés, allez donc toucher une barre de bus ou vous asseoir sur un banc à écouter les autres, le danger d’attraper la gale les paralyse, ces gens-là !
À ceux qui croient que je bosse pour La Meuse en écrivant ça, se trompent.
Vous avez déjà lu un article de cette feuille locale qui incite à déserter un parti « de gauche » pour un autre ?

24 novembre 2017

Jennifer, nous voilà !

La mésaventure amoureuse d’Igor Bogdanov, abandonné par sa belle, m’interpelle ; mais c’est gênant, parce qu’elle est inusitée dans une chronique sérieuse... enfin, pas toujours !
C’est gênant, parce qu’un fait-divers d’une banalité si affligeante, on n’en parlerait nulle part, si Grichka n’était avec son frère Igor, des « scientifiques » adulés par leurs fans dans des shows à la télé.
Ce qui m’a fait hésiter, c’était d’ignorer, outre d’être des frères (là il n’y a pas photo), si l’un et l’autre étaient vraiment des scientifiques ?
Admettons qu’ils le soient.
Merveilleuse et inattendue machine humaine ! On peut être ingénieur-astronome réputé dans la science du futur et finir à 68 ans dans la position de la duègne encombrante d’une maîtresse de 23 ans, soit avec 45 ans d’écart au compteur. On peut, malgré ce lourd handicap des ans, courir après la frivole, nouvellement en couple avec un jeune gardon, tempêter, jurer et menacer le minet de lui flanquer la correction de sa vie, rester ensuite planqué dans le corridor de la mignonne cinq à six heures durant, grelottant et épuisé, en attendant le retour de l’ingrate.
Sont-ce là manœuvres de scientifique, déductions intelligentes de plans séquences d’un cerveau brillant ! Je vous le demande ?
Et en même temps, la verdeur d’un homme de 68 ans ragaillardit la planète gérontologique des petits vieux bien propres des maisons de repos des 3me et 4me âges. Igor a sa photo, menton en majesté, dans la galaxie des homes chics.
Où le caractère scientifique d’Igor redevient essentiel dans son chemin de croix amoureux, c’est qu’il prit la précaution, à l’insu de l’inconstante, de faire un double des clés de son appartement. Un Belge moyen cocu n’aurait pas eu cette présence d’esprit !
Pour le reste, on peut le dire, pour l’exemple à la classe politique, tout brillant soit-on un jour, le lendemain, on peut n’être qu’un fameux con.
J’attends toujours que ces deux extra-terrestres me renseignent sur la théorie des cordes (« string theory ») de laquelle je ne pige rien.
Igor grelottant d’amour sera-t-il encore d’une quelconque utilité pour une démonstration ? Mon impatience grandit depuis dix ans, d’avoir des précisions sur la gravité quantique. Ils avaient promis d’expliquer, dans un fascicule de « Sciences et Vie », leur savoir sur la question. Et qu’est-ce qu’on lit dans les gazettes pendues par paquets carrés au clou des WC ? …que l’un des deux se meurt d’amour pour une minette qui n’est même pas martienne !
Quand on sait que la principale particularité de la théorie des cordes est de faire un point de crochet avec la corde voisine, qu'elle unifie par là les quatre interactions élémentaires connues (théorie du tout), qu’est-ce que les frères attendent pour avancer leur grande théorie de la fusion transcendantale entre les cordes et le quantique ? C’est-à-dire fondre leurs deux approches pour absorber celle d’Albert Einstein !
Pour le coup, quel triomphe aux Grosses têtes c'eût été, de ces deux têtes là !
Au lieu de ça, Igor démontre que deux atomes qui s’aimaient, peuvent quitter le miroir ensemble (CNRS), puis revenir séparés en se faisant la gueule.
Une bonne nouvelle cependant pour nos gaillards de 68 ans, Igor et Grichka. « Pour avoir une prostate en bonne santé, rien de mieux qu'éjaculer. C'est en tout cas ce que révèle une étude de chercheurs de l'université de Boston publiée dans la revue European Urology. » Igor a du bol, c’est une chercheuse Jennifer Rider, médecin spécialiste en Santé publique de l'université de Boston qui aurait masturbé 32.000 volontaires, un peu moins que son ex mais la performance est jolie, montrant par là que la chercheuse a du métier. Dans la belle cinquantaine, mademoiselle Rider est encore très bien, apte encore à gravir les marches à Cannes, en remplacement de l’ingrate. Vingt ans d’écart, pour la chic banlieue parisienne, c’est quasiment le même âge.

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D’après la séduisante Jennifer, les hommes de plus de 40 ans pour éviter le cancer de la prostate sont médicalement astreint à se faire plaisir, seul ou à deux, entre 13 et 21 fois par mois.
Igor est disponible, Grichka aussi en renfort d’arguments. Déjà ils se posent la question, pourquoi 13 au minimum? Igor étudie le cas des éjaculateurs à petits moyens, descendre entre quatre et sept, par exemple ?
Une mauvaise nouvelle peut ainsi en cacher une bonne. Pourquoi pas une croisade scientifique contre le cancer ? Reste à convaincre Jennifer Rider.

23 novembre 2017

Après la fumée, restent les cendres !

Agnès Buzyn, ministre de la santé du jupitérien Macron, veut interdire la cigarette au cinéma. Comme les Francophones de Belgique ont très peu l’occasion de voir des films réalisés chez nous, force est bien de constater que ce que veut la ministre nous intéresse aussi. Ce qui m’embête, c’est la tournure que prend cette société, dans la restriction des libertés individuelles.
Les Autorités sont des baudruches pas franchement gonflées. Elles couvrent de leur molle enveloppe la société de consommation dont elles épousent les contours.
Elles s’occupent de tout, l’évolution des mœurs, la santé des citoyens et s’inquiètent des dangers que les musulmans, jusqu’au-boutistes, font courir à la civilisation judéo-chrétienne.
Cela nous vaut de fumer moins, interdiction de prendre des produits hallucinogènes ou euphorisants, des soldats armés en permanence dans les rues, jusqu’aux mœurs par l’interdiction de faire des allusions déplacées fussent-elles comiques à propos de l’homosexualité.
Il semble que nos capacités à gérer notre propre vie rétrécit.
On commence par la clope au cinéma. Interdite au nom du mauvais exemple, les gens sont-ils si vulnérables que ça au « plaisir » du tabac ? En voyant Emmanuelle Béart tirer sur une clope, en allume-t-on une aussi ?
Où sont les responsables ? Les injonctions à faire ou ne pas faire ne sont-elles pas insidieusement suggérées par la publicité ? Ne conviendrait-il pas avant de réduire l’usage du tabac au cinéma, de limiter les grands placards mensongers qui nous font acheter des produits à la limite du consommable, même si l’on ne voit plus le grand cow-boy Marlboro en griller une sur une affiche géante, le genre ayant été interdit?
Pourquoi ne pas trouver sur le bidon du désherbant au glyphosate, ce qu’on retrouve sur les paquets de cigarettes « ce produit peut vous donner le cancer » ?
Et l’hécatombe due à l’alcool, au « magnifique » vignoble français, n’en parlons pas.
La modération, c’est pour qui et pourquoi ?

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On voit bien où l’on va, vers une infantilisation inquiétante!
Il faudrait commencer par limiter la publicité sur l’alimentaire et la boisson, avant de tenir de grands discours sur l’hygiène et la santé. Ces discours devraient être remplacés par une vraie éducation. Le Belge moyen a besoin que l’école lui fasse changer sa manière de penser. Mais, les autorités sont-elles intéressées par le changement ?
La première des libertés, celle du choix conscient, est morte. L’économie de marché survit grâce à la volonté du pouvoir politique de ne pas développer, chez les jeunes, le sens de la critique. Après tout, Baudelaire nous a donné ses plus beaux poèmes sous l’emprise de l’opium.
Une autre facette de l’autorité est celle qui concerne l’homosexualité. Cette homosexualité est aussi vieille que l’humanité. Pourquoi faire semblant de la découvrir ?
Une certaine catégorie d’individus a toujours été réticente aux mœurs qui ne sont pas les siennes. Cette phobie à l’encontre de ceux ou de celles qui ne sont pas faits comme « tout le monde » s’est réfugiée chez les extrémistes religieux, toutes religions confondues, et c’est tant mieux pour la laïcité. Sauf qu’on veut clouer le bec aux zélotes sous prétexte que nous ne sommes pas assez armés pour ouïr des langages de haine. Alors, ils s’associent en sociétés secrètes pour balancer leurs poisons. On voit le résultat…
Les lois n’ont rien à faire dans les consciences des gens. La liberté de dire ce que l’on pense doit primer sur tout, même si cela heurte l’opinion. Restreindre le droit de dire des conneries, par la peur du gendarme, est une mauvaise méthode. Comment le zélote pourrait-il changer d’avis s’il ne peut entrer dans la controverse que sous l’épée de Damoclès d’une infraction ?
Les mœurs évoluent, la science aussi. Les bergers d’Achaïe au temps d’Homère, ne soufflaient pas toujours dans un aulos pour passer le temps. Les caprins pour seules compagnes, à la longue, leur donnaient des idées.
Après avoir éteint toute polémique sur l’homosexualité, reste la zoophilie. Ce sera pour le siècle prochain, avec les progrès de la science, quand la Chèvre de Monsieur Seguin pourra dire « oui, je consens » de façon consciente et réfléchie, au pied d’un autel rustique au milieu d’une forêt d’yeuses, comme celle de Saint-François. On a dit que la guenon de Michel Simon était jalouse des femmes qui approchaient le grand acteur. Pour le moment, cela est formellement interdit. Inutile d’insister, il faudra attendre encore un peu.
Reste à parler des militaires dans les rues et cette impression d’entrer dans un après « printemps de Prague » mais pour la bonne cause, pour nous rassurer. Une autorité molle s’appuyant sur l’armée afin de protéger le Belge moyen, ça va à demi. Quand on voit que c’est pour « contrer » un ou l’autre fondu qui croit que Mahomet lui recommande de cesser son commerce de shit, pour s’initier à la bombe artisanale, c’est faire la guerre de façon inédite. C’est surtout démontrer que la police manque d’efficacité.
Et si l’autorité molle prenait du goût à s’endurcir ?

22 novembre 2017

De quoi il se mêle !

Il y a ainsi différentes chroniques possibles dans les sujets à disposition dans l’actu. Par exemple le choix de Borsus, nouveau porte-étendard de la Région wallonne, sur quarante modèles NK6, radar semi-mobile chargé de piéger les automobilistes grisés par la vitesse. Ces nouveaux ramasse-sous seront installés sur les routes wallonnes en 2018. Le hic, c’est le coût de l'opération: 3.200.000 euros ! Si je compte bien 40 pièges à cons pour 3 millions 2, ça nous fait la facture à 80.000 € pièce ! J’écris ça à tout hasard, des fois qu’un député wallon d’opposition passerait par Richard III. Ça sent le dessous de table des sommes pareilles !
Mais je suis tombé en arrêt sur deux infos simultanées dont le rapprochement vaut le déplacement. La première est extra territoriale « Considéré comme l'un des criminels les plus dangereux des Etats-Unis, Charles Manson, décédé dimanche en détention à l'âge de 83 ans, était un gourou psychopathe à l'origine de meurtres comme celui de l'actrice Sharon Tate, dont la sauvagerie a profondément choqué l'Amérique et au-delà. »
Et tout de suite en-dessous, à croire qu’il y a un dieu malin dans la presse « L'ancien juge qui héberge aujourd'hui Michelle Martin a conseillé aux parents des victimes de Marc Dutroux de lui "pardonner". »
Sacré Panier, il l’emporte sur les deux autres !
Dans l’interview, il va jusqu’à prétendre pouvoir aussi loger Dutroux, lorsqu’il sera libéré !
Je me demande si suggérer des possibilités de réinsertion d’un condamné, alors qu’il n’a pas encore été admis à bénéficier de la loi Lejeune (1) n’est pas une incitation à encourager la Commission de le faire et, par conséquent, pourrait être considérée comme une manœuvre inadmissible de la part d’un magistrat retraité ?

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Mais il y a pire.
Voilà que Monsieur Panier fait de la psychologie de comptoir et se substituant aux quatre parents de Julie et Melissa, nous fait part de ce qu’il aurait fait à leur place, à savoir accorder le pardon à l’assassin de leurs filles !
Franchement, si M. Panier ne trouve pas cette démarche choquante, c’est que la fréquentation de sa locataire de proximité aurait été aussi perturbante pour lui, qu’elle l’a été pour l’opinion publique dans le sens contraire.
Encore que pour ce qui concerne Michèle Martin, on peut très bien se passer d’une certaine rancœur à la savoir en liberté, à condition qu’elle se fasse oublier. Hélas ! même ça Panier ne l’a pas compris, quand il se répand dans les gazettes. Il ranime les vieux et terribles souvenirs au détriment de Michèle Martin, qui n’en demandait pas tant !
Je comprends l’indignation des parents et leur impossibilité de pardonner à Dutroux.
Mais, depuis le temps que certains médias lancent des bouteillons sur l’éventualité de la remise en liberté de Dutroux et que Panier revient à la charge, faut-il y voir une approche de la justice pour éventuellement envisager cette libération ? Une sorte de complicité de fait ?
On n’en sait rien. Ce qu’on sait, c’est le tollé qu’une libération susciterait dans l’opinion publique. Même le Belge moyen, si peu enclin à l’indignation, pourrait se joindre à la foule indignée.
Que la justice soit embarrassée d’un prisonnier qui lui coûte dix fois plus qu’un détenu ordinaire, on veut bien le croire.
Outre que la loi Lejeune est élastique et que, même si la cour des droits de l’homme interdit l’incarcération à vie, elle ne va pas tout de même jusqu’à favoriser la remise en liberté d’un psychopathe, maniaque et pervers, capable de récidiver sur l’heure, dès sa sortie.
Alors une solution pour réduire les frais. Remettre le détenu Dutroux dans une cellule ordinaire, astreint comme tout le monde à la vie en cellule à trois ou quatre.
Ce serait légal et même plus juste.
Certes, on aurait l’occasion en très peu de temps de déplorer son décès pour sévices, mais au moins on aurait remis en activité normale les gardiens qui étaient attachés à son service, jusqu’à faire avec lui des parties de carte.
L’ancien magistrat Panier n’en parlerait plus. L’opinion serait apaisée. La loi Lejeune pourrait reprendre paisiblement son cours et Michèle Martin pourrait dans l’oubli, se pardonner à elle-même, ses vices et ses lâchetés.
Enfin, chacun garderait sa résilience pour soi dans le sens psychologique, réservant à la résistance des matériaux le soin à Monsieur Panier d’éprouver son autre sens, en coupant les bûches pour son âtre en vue du prochain Noël, en compagnie de sa locataire, tant la solitude à son âge est éprouvante, qu’on est tout heureux d’avoir devant soi une interlocutrice, qui a beaucoup plus de choses à dire qu’à prouver, quand on est vieux et seul.
Restent les pauvres parents, crucifiés debout depuis tant d’années.
Que leur dire ? Rien, sinon que Dutroux ne sortira jamais de prison et que si par malheur, il en sortait, ce serait de courte durée. Le peuple ne délègue pas toujours sa justice, enfin, c’est ce que l’Histoire nous a appris. L’État de Droit, c’est lui.
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1. La loi Lejeune permet au condamné de demander la fin de sa détention après au moins 15 ans (10 ans par une modification législative en 2013). Après d’éventuelles demandes répétées, ou par la grâce ou un appel, les condamnés sont presque toujours libérés après un certain nombre d’années. Les plus célèbres condamnés à vie libérés en Belgique sont sans aucun doute Pierre Carette, le dirigeant des cellules communistes combattantes (CCC), et Alex Vercauteren, qui a ordonné l’assassinat du vétérinaire Charles Vanoppen.
D’autres condamnés à vie ne seront probablement jamais libérés : Freddy Horion, Marc Dutroux, Kim De Gelder, Ronald Jansen, Andras Pandy et Hans Van Temsche.

21 novembre 2017

Soccer ($) // foot (€).

Les gamins que nous étions à courir entre deux buts, parfois à onze contre onze, souvent beaucoup moins, avaient une autre idée du football.
Enfin, celui qu’on nous vend de nos jours avec des prix astronomiques d’achat et de vente de footballeurs, comme s’ils étaient des lingots d’or sur pattes que l’on s’approprierait de la même manière qu’une télé chez Carrefour.
Parce qu’il existe encore cette pratique d’un sport de plein air qui fait courir la jeunesse dans une prairie qui, en été, voit paître des vaches. Comme existe toujours ces parents qui tournent autour du terrain en suivant des yeux leurs rejetons équipés avec les sous de la famille.
Évidemment le foot de Poulseur n’a rien de comparable au foot du Standard. Pourtant, c’est le premier qui m’intéresse, l’autre me fait gerber !
Ce doit être quelque chose que je ne comprends pas, que vont voir les supporters dans les grands stades, disputant leurs places assises à coups de billets de cinquante euros.
Là, les choses sont claires. On entre dans une industrie, celle du foot, avec ses managers, ses directeurs du marketing, ses agents commerciaux ventant les mérites du coup de pied de Neymar au PSG, du sens inné du jeu de Ronaldo, de leurs poulains « ailés », de leur curriculum prestigieux Real, Manchester, PSG, etc.
Dans un commerce dont le fonds est constitué de joueurs, le Belge moyen footballeur s’exporte bien. Il s’y fait des noms mondialement connus. La Ferrari rouge s’attribue à beaucoup d’entre eux, comme le signe de ralliement de l’alliage de l’habileté du pied, avec le cerveau voué aux seuls réflexes.
La vente et l’achat, tels les pigeons belges fortement prisés à Tokyo, se font au mercato, comme on voit encore des marchés aux légumes et aux fruits dans des halls de la grandeur des stades, sauf que tout se passe dans un business de bureau, avec coups de fil, enveloppes sous la table et danger de toucher aux fesses de la secrétaires après l’affaire Weinstein.
Cela concerne très peu de personnes, quelques dizaines questions pognons et quelques centaines, peut-être mille, questions marchandises humaines. À côté des millions d’adeptes à ce sport de plein air, ce n’est rien, mais ça dit tout de l’emprise de l’argent et du commerce sur les sports, les arts, la culture, tout enfin, y compris nos encyclopédiques politiciens MR et consort, embarqués tous les quatre ans dans un mercato échangiste de fauteuils de loge.
Dans ce bouleversement des priorités de la société moderne, les Belges moyens crépitent, plutôt qu’ils ne jacassent, sur la vente désormais certaines d’Anderlecht, club bruxellois connu pour ses classements en tête du championnat une année sur deux et réputé comme facile à battre à l’étranger, dans des tournois entre pays, pour se parer d’une coupe en zinc de trois cents euros, mais qui vaut des millions pour le prestige et les stades pleins.
On en est à la quête du nom du milliardaire qui va se payer les joueurs, le gazon et la liquette de Roger Vanden Stock, principal actionnaire. On se demande pourquoi on entend encore de temps en temps l’hymne national dans les stades ? Sans doute doit-on épuiser les drapeaux du Belge moyen qui restent en stock.

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Fanions, coupes et belgitude bruxelloise seront-ils russes, tchétchènes ou libanais ?
C’est quand même étrange cette manie qu’a le pognon de s’internationaliser, alors que c’est le contraire chez le Belge moyen, de plus en plus extrême droite libérale nationaliste, tendance De Wever/Michel.
Le pompon de l’info revient à la presse flamande. C’est normal, quand on fait l’impasse du domaine social, il faut bien se rattraper sur autre chose. Quoi de mieux que les coulisse du sport ? La presse flamande croit savoir que le candidat acheteur du club de football d'Anderlecht, le milliardaire russe Alisher Usmanov, ne serait en réalité qu'un "intermédiaire" qui cacherait un "troisième homme", comme dans le film d’Orson Welles !
Le suspens est insoutenable.
Surtout que les Anderlechtois qui tapent le ballon pour leur club sans être payés – et ils sont plus nombreux que les rétribués – n’étaient pas au courant que la recherche d'un repreneur avait "débuté il y a sept mois", via l'agent Christophe Henrotay, et que l'on serait donc plus proche de l'épilogue que du début des négociations.
Vendus sans le savoir et tout ça gratos !
Le Belge moyen ne se serait désintéressé de l’argent, que dans l’ignorance de ce que Vanden Stock et Alexandre Van Damme tramaient. Voilà les libéraux réformateurs rassurés.
Ne reste plus qu’à parler des offres.
On parle de cent millions. Broutilles, quand le commissaire priseur entend bruisser le papier-monnaie à cent trente cinq, la main levée suivante !
Armand De Decker dresse l’oreille, au MR c’est le meilleur renifleur d’argent frais.
Le Belge moyen frémit. Pourvu qu’on n’augmente pas trop le prix des places !

20 novembre 2017

Tolérance zéro ?

En écoutant Denis Ducarme (MR) éructer ses raisons en faveur de la « tolérance zéro », j’ai réalisé ma trop grande tolérance à son égard. J’ai fermé la télé et fait un tour sur la Batte.
Les débats portaient sur les échauffourées à Bruxelles, après la victoire du Maroc au football … à Abidjan !
Deborsu toujours disert coupait tout le monde, surtout Karine Lalieux, qu’il ne supporte pas depuis qu’elle analyse mieux que lui la situation, tandis qu’il avait des égards pour Denis Ducarne, trop proche de ses idées pour être honnête.
C’est bien le malheur de ce fichu pays d’avoir des loustics incultes et prétentieux tenir à la télé des discours à mourir de rire, alors que l’heure est grave.
Le Belge moyen apprécie l’à-peu-près. Il est séduit par l’art de la parole quand elle a des accents péremptoires. Ceux-ci donnent à la foule ébaubie l’illusion qu’elle est gouvernée par des élus au top.
La tolérance zéro est encore une de ces foutaises qui nous vient des États-Unis où elle a germé début des années nonante, dans les cervelles dérangées de deux étudiants. Et de citer en exemple la ville de New-York dont la criminalité aurait notablement baissé à cette époque, en appliquant le pricipe.
Pour ne pas refaire l’histoire, les cops (flics NY) dans ces années là sont passés de 30.000 à 40.000, soit un flic pour 180 habitants. À Bruxelles aujourd’hui, environ un million d’habitants, il y aurait toutes polices confondues, communale, fédérale, PJ et des transports, un flic pour 383 habitants.
Encore de nos jours cette politique est critiquée aux USA. Elle n'a pas été la méthode radicale et miraculeuse, loin s’en faut. Aux États-Unis, comme en Belgique, le coefficient entre criminalité et paix publique est lié à la prospérité ou au paupérisme des couches sociales vulnérables aux variations du système économique.
Dans le district de New-York, les années 90 ont vu le chômage baisser et le niveau de vie augmenter du fait de l'importante croissance économique. La criminalité est repartie à la hausse après le krach boursier de 2008/9 et la dépression qui a suivi.
Le jeu du MR et des journalistes réunis en meute autour du symbole de « la tolérance zéro » est simple. Les politiciens libéraux veulent détourner l‘attention du public en suggérant des mesures dont la plupart ne seront pas appliquées faute de moyens, sur la capacité de répression, plutôt que sur l’application de mesures sociales capables de freiner la paupérisation.
Et puis ça fait bien d’entendre ça et les gens s’en reviennent tout ragaillardis remplacer des carreaux à leurs fenêtres.
Est-ce que tous les jeunes Marocains et assimilés lors de l’émeute à Bruxelles étaient des casseurs, certainement pas. On oublie que la foule, qu’elle soit celle d’une manifestation politique ou d’un événement sportif laisse faire les casseurs ou les empêche de casser, en fonction d’un bon état d’esprit ou d’un malaise croissant du quotidien.
Dans le second cas, on considère que le casseur traduit une manière d’exprimer la joie ou la colère compréhensible de la foule.
Sauf à RTL-TVi, des spécialistes de la criminalité critiquent la politique de tolérance zéro, pour ses effets pervers. Madame Lalieux, qui fut criminologue, en sait mieux là-dessus que tout le plateau réuni.

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Dans la mise en œuvre d’une politique de répression, les policiers sont pressés par leur hiérarchie de produire du rendement, afin de justifier aux yeux du Parlement l’accroissement des dépenses en effectifs. Les plaintes à l’encontre des policiers pour des brutalités s’accroissent et engorgent les tribunaux déjà encombrés des délinquants réprimés.
L’atmosphère entre citoyens et policiers se trouble des rapports conflictuels par l’effet produit de l’agressivité de ces derniers. Inversement, la moindre agressivité de la part des personnes contrôlées, déchaîne les représailles des policiers, alors que chercher à faire baisser la tension est plus efficace.
La tolérance zéro est aussi l’occasion de renouer avec le vieux fond raciste du contrôle au faciès.
Comme les regroupements à Bruxelles étaient principalement ceux de la communauté marocaine, on voit jusqu’où pourrait aller l’amalgame, avec une police à cran.
Enfin, le risque de voir la police considérer comme des émeutiers en puissance, les « guindailleurs » du samedi soir, n’est pas moindre.
Par exemple, à Baltimore, la tolérance zéro a conduit à un affrontement entre la police et les habitants !
Bref, cela fait toujours bien quand on est libéral d’afficher la volonté farouche d’appliquer la tolérance zéro. Les applications se révèlent liberticides et onéreuses, pour souvent devenir un sujet dans le sujet de la violence, mettant la police et le ministère de l’intérieur dans l’embarras.
Enfin, selon les expériences vécues, elle n’enraie en rien la violence urbaine, en ce sens qu’elle ne s’attaque pas au mal lui-même : la paupérisation due au système économique.
Si pour Ducarme, Reynders et les libéraux en quête de clientèle, une vitre brisée d’un commerçant fait un électeur mécontent, il va de soi qu’ils feront tout, pour faire croire que leur action permettra que l’émeutier se retrouve en prison.
Il s’en faudrait de beaucoup, pour qui casse un carreau soit incarcéré ; alors que ceux qui volent des millions au Trésor public, se pavanent en chic costume en attendant la prescription de leurs méfaits.

19 novembre 2017

Le Belge tout nu.

Vouloir que le Belge soit le modèle moyen du monde libéral européen est enraciné dans les esprits… belges, bien entendu. Nos voisins, particulièrement français, ont coupé court à toute comparaison, en nous situant dans la catégorie paysan-lourdaud duquel on rit, plutôt de lui que de ses plaisanteries, effet garanti chez les humoristes. Nous sommes parmi les peuples moyens d’Europe, celui qui a le Belge moyen le plus représentatif des 27. En effet, où trouve-t-on le plus de Belges moyens sinon en Belgique ?
Être moyen a pour revers de n’être supérieur en rien, au contraire. Le Belge est un consommateur égoïste, ni plus ni moins que les autres des 27 pays de l’UE. À défaut d’attribuer de réelles valeurs aux choses, il s’est accommodé des tarifs établis par l’économie de marché. Des cultures anciennes dont il est issu, ne reste qu’un folklore qu’il n’aborde que dans des occasions festives. Curseur au centre, les temps extrêmes le « déculturisent » par l’usage intensif de mémoires externes qui pensent pour lui, écouteurs aux oreilles, partout dans des endroits publics aux plus privés. Heureusement qu’il n’est pas branché sur du Mahler, sans quoi il passerait la journée dans les WC.
Bientôt analphabète et cependant bardé de diplômes, il est à égalité avec l’analphabète sans diplôme pour persévérer dans une déconstruction du monde, qu’il confond avec sa construction.
Voilà longtemps qu’il fait du Trump, sans s’en être jamais aperçu.
Inconsciemment, il se berce de mots. Ses croyances les plus obsessionnelles sont de nature divine. Il adore Dieu, puis tout de suite après Charles Michel.
Le Belge moyen se croit la créature du maître de l’univers. Certains belges agissent de sorte que leurs pulsions criminelles soient dictées par le ciel. D’autres, ne croient qu’à l’argent. Le libéralisme leur tient lieu de tout. Pour lui, ils tueraient père et mère. Enfin une troisième catégorie, la plus nombreuse, ne pense à rien en se satisfaisant des lieux communs, vit dans une insouciance inquiète, oxymoron, pour donner du sens à ce qui n’en a pas.
Bert Kruismans a écrit là-dessus un livre « Le Belge tout nu » (« De Blote Belg ») paru aux éditions Lannoo, non pas à la manière d’un Chamfort, mais à celle d’un humoriste belge de 2017, celui dont justement raffolent les Français afin de passer un bon moment à se ficher de la tête de l’artiste. Il campe un Belge tout nu moyen, d’un coup de crayon très différent de mon Caran d’Ache.
Je ne partage pas du tout ce que Bert Kruismans dit du Belge, comme je me défends de tomber dans le rire facile à la française en me moquant du type. Évidemment je ne monte pas sur scène pour gagner mon pain à vendre du comique, ce qui me dispense de traiter de caricoles, les bulots moyens morts de rire dans la salle.
Pourquoi vouloir nous faire passer pour exceptionnels en tout ? Bêtes à tomber par terre par moment et, par d’autres, élever la sagesse au stade de moine bouddhiste et son QI à celui de Hawkins !
Dans cette période concupiscente et consommatrice, nous sommes bien identiques à un Roumain ou à un Hongrois, difficilement différenciables d’un Portugais ou d’un Italien, alors pourquoi vouloir à tout prix faire croire que les étrangers s’écrient à notre approche « Tiens, regarde, voilà un Belge, comme il est moyen ! ».

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Laissons là l’humour et parlons du contenu du « Belge tout nu », notons cependant au passage que l’éditeur a demandé à Krismans d’écrire un livre. C’est assez rare pour être mentionné. N’envoyez jamais un manuscrit à un éditeur belge si vous n’êtes pas connu dans autre chose que la littérature, par exemple dans la politique, le sport ou le sexe, avec ou sans casier judiciaire, il ne vous lira pas. Et s’il vous envoie une belle lettre de refus, ce sera pour que vous achetiez un os de ses invendus.
L’homme est fasciné par les lapalissades bord d’Escaut quand il constate que les Wallons sont plus pauvres que les Flamands et que, par conséquent, ils dépensent moins. Qu’est-ce que cette différence de moyens a de commun avec le sujet qui est bien de cerner les particularités de la belgitude ?
Un Hongrois ou un Roumain, pour reprendre l’exemple, est plus pauvre qu’un Wallon, est-ce que cela en fait quelqu’un de différent ?
Que les habitants des deux régions principales ne connaissent rien de la région qu’ils n’habitent pas, en quoi cela fait-il des Belges « uniques en Europe » ? Le Parisien et le Marseillais en sont au même point. Est-ce que cela les classe à part ?
« Le Belge tout nu » concerne les préjugés que l’on présuppose chez les Belges ordinaires.
« Le Belge tout nu » est habillé de tout ce qu’on entend sur lui depuis un siècle et que ça commence à bien faire.
Évidemment, si l’ambition était de faire rire dans les chaumières, les anciens almanachs Vermot suffiraient.
La preuve « Un Belge ramasse des champignons dans un bois. Le vétérinaire s'approche et reconnaît qu'ils sont vénéneux. - «Malheureux! Vous allez vous empoisonner! – Ne craignez rien, monsieur, c'est pas pour les manger, c'est pour les vendre.»
Non seulement l’effet est garanti, mais encore cela flatte l’opinion que le Belge moyen a de lui-même, très futé l’animal. Que la clientèle en crève, l’important c’est la vente.

18 novembre 2017

La soupe refroidit.

On assiste en France à un phénomène qu’on pourrait appeler de reflux, celui du désintérêt de la foule aux manifestations contre les ordonnances Macron.
Est-ce à dire qu’une large majorité aurait été convaincue par le bienfondé des mesures du nouveau président de la république ?
On en est très loin.
C’est une période en forme de sas de décompression que l’approche des fêtes de fin d’année allongera jusqu’en janvier 2018.
La quatrième journée de mobilisation depuis la rentrée pour dénoncer les ordonnances est-elle la manifestation de trop ? Celle dont on savait à l’avance qu’elle se solderait par un échec ?
La détermination du gouvernement, de passer aux réformes suivantes, sans autres formes de procès que les rares entrevues entre les syndicats et le gouvernement Philippe, est-elle significative de la baisse de régime des oppositions ? Peut-on parler de concertations ? Des questions qui attendent des réponses, si la gauche française a pour objectif de se ressaisir.
L’imprévisibilité des foules a fasciné des générations de philosophes et de politiciens, ce n’est pas le moment de passer à côté des réponses.
De grands découragements succèdent à des révoltes souvent brèves, tant elles ressemblent à des crises de nerf, mais il ne faut pas s’y fier. La situation politique étant inchangée entre l’une ou l’autre saute d’humeur, l’activité revendicative qui retombe soudain, reste un grand mystère.
On imagine mal les travailleurs réconciliés avec le pouvoir libéral, admettre des modifications de salaire, d’horaire, du nombre d’années d’accès à la pension, dans le cadre d’une nouvelle législation du travail.
Je pencherais vers un découragement de la gauche suite à l’ascendant d’un pouvoir de conviction résolument pour Macron, rendant vains les efforts de faire entendre sa voix.
La foi soulève des montagnes, la raison ne soulève que des contradictions à la foi. Elle met rarement l’accent sur les sottises d’y croire.
Il faudrait donc que la gauche attende des vents plus favorables, une usure du pouvoir, des bévues manifestes du gouvernement et surtout les premiers avatars de cette régression du monde du travail, sur les salaires et le pouvoir d’achat des plus visés par les mesures.
Le centre, ceux que le pouvoir crédite de raisonnables, prennent-ils un nouveau départ ?

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Le Centre n’a jamais produit en France une forte majorité capable seule de former un gouvernement. Le seul président centriste fut Giscard d’Estaing. Cependant, toutes les forces politiques en France convergent vers le centre, pour tenter d’obtenir un plus large consensus.
Or, l’opposition de droite de Laurent Wauquiez et de gauche de Mélenchon ne le sont pas. Ce qui laisse à Macron un boulevard pour ses LREM.
Par le passé, toutes les tentatives de cet ordre ont échoué. De Séguin à Borloo, en passant par le MODEM de François Beyrou, les succès passagers se révélèrent être des échecs dès que grossissait le centrisme autour des personnalités. Ils ne savent qu’en faire !
Le contraste avec l’électorat belge saute aux yeux. Tous les gouvernements sont ou vont au centre. Le PS de Di Rupo l’a appris un peu tard et à ses dépens.
Est-ce qu’intuitivement la foule française attend le temps de la déconvenue, avant de repartir avec pancartes et slogans vengeurs, dans la rue ?
En attendant, les politiciens de gauche espèrent un regain de l’activité dans la rue, pour exister. Pour eux, s’effacer en attendant que les événements leur donnent raison, signifie la mort politique.
"Il n'y a que ceux qui ne font rien qui sont sûrs de perdre", a expliqué cette semaine Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Il parlait évidemment d’or. Ce constat résume également la donne pour les appareils de partis.
Même ceux qui sont farouchement opposés au système sont condamnés à l’optimisme, c’est-à-dire à utiliser la propagande honnie du marketing capitaliste. En attendant que la roue tourne et que le succès revienne, la fuite en avant, en se racontant des blagues sur sa bonne forme, est de rigueur.

17 novembre 2017

Les MR place Vendôme.

C’est la sortie de Dupont-Moretti à la réplique de Bernard-Henry Lévi sur sa manière de plaider dans le procès d'Abdelkader Merah, qui m’a fait penser au rapprochement entre BHL et notre élégant ministre des affaires étrangères.
Avec le philosophe de salon, notre Machiavel porte des chemises « Charvet », à 400 € pièce !
Il me semblait que la coupe du col de chemise chez Reynders était caractéristique de la maison Charvet, de la place Vendôme.
Évidemment, les chemises de Bernard-Henry, toujours col ouvert, ne définissent pas l’authenticité par la coupe du col puisqu’on ne voit par la large échancrure offerte à tous les vents, que la poitrine naissante du beau George Bryan Brummel français.
Qu’on ne se méprenne pas. Faire une chronique sur les chemises de Reynders n’a rien d’anodin. D’abord, nul ne conteste le fini et la douceur des étoffes, le travail des couturières et l’agréable du sur mesure.
Le luxe, enfin, est bel et bien supérieur à la confection de série, pour la tenue du vêtement et le confort de l’endosser, comme étant le vêtement qui le distingue des autres vêtures. Ce qui justement fait partie du droit pour tous de s’y envelopper, voire de se vautrer dans la soie d’autres accessoires du bien vivre, comme des draps de soie du sachant bien dormir.
C’est la raison pour laquelle, je revendique le luxe pour tous. Puisqu’il s’avère que la qualité est rarement compatible avec le nombre, au moins pour ceux qui le méritent et non pas pour ceux qui ont les moyens de se l’offrir.
La question est donc de savoir si, dans une société plus juste, Didier Reynders aurait le droit de porter une chemise de 400 € ?
Parce que dans celle-ci, s’il le peut, c’est uniquement parce qu’on prélève sur mon travail beaucoup trop, ce qui permet à Monsieur Reynders des élégances à nulle autre pareille, attendu qu’à ma connaissance, cela fait très longtemps qu’il est au service du peuple et que le bénéfice qu’il en retire est le seul argent frais qu’il aura gagné de toute sa vie. Encore s’il était un surdoué, sorte de phénomène dont on paierait l’exceptionnelle registre de compétences ! Hélas ! ni plus ni moins qu’un autre collègue plus modestement vêtu.

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Vous allez vous récrier « oh ! le gros jaloux. ». Ce serait injuste, attendu que j’applaudirais des deux mains qu’on sape façon « chic parisien » des héros de tous les jours et qui ne le savent pas, des femmes méprisées dans des professions de survie, alors qu’elles sont sublimes dans leur lutte au quotidien, des victimes des accidents du travail, qui meurent sans bruit dans les hôpitaux, faute de pouvoir prouver que l’appât du gain fait parfois de certains patrons, des meurtriers. Il y en a ainsi des listes plus longues que celle du bottin mondain et autrement plus représentatives pour des millions de gens.
Quoi, détournement des valeurs ?
Réajustement logique d’une aspiration à une meilleure société, plutôt !
Il y a aussi une autre logique à bomber le torse dans des chemises à 400 €, mais elle est spécifique au Mouvement Réformateur, théorie d’ailleurs produite plusieurs fois par Louis Michel, avec toute la naïveté du condottiere qui a réussi, trop fier et imbu de sa personne pour se rendre compte de ce qu’il dit !
Elle tient dans l’apparence. Comment faire croire à la réussite sociale selon laquelle « tout libéral pourrait prétendre », si vous vous présentez mal habillé aux suffrages d’une population qui aspire à la réussite et à l’aisance ?
Voyez De Decker, sauf pour son procès où il aurait intérêt d’arborer une mise « Prizu », toujours impeccable, il est en concours permanent à Uccle, avec Didier Reynders, son dauphin en politique et en fringues !
Et de quoi parlent-ils ? De politique, de la Belgique dans le monde, de l’Europe de l’économie, des pauvres de la Commune, d’un fonds Chodiev ? Que nenni, mais des costumes Arnys, des chemises Charvet et des chaussures Corthay.
Ne consultez pas votre Smartphone, vous ne parviendriez pas à toucher la porte d’entrée de ces temples de la qualité et du goût.
Voilà pourquoi, il y a de cela peu de Temps, Louis Michel a de nouveau pris tout le monde à contrepied sur la question de son salaire. Il estime ne pas gagner suffisamment !
Dame, ne se vêt pas n’importe qui, place Vendôme. Loulou a des réticences pour la confection. Reste le sur mesure.
Peu importe l’indigence qui gagne du terrain, il veut que nous contribuions à sa réussite personnelle.
C’est qu’il voudrait nous rendre responsable de la vastitude de ses pantalons pour lesquels la grand’ voile d’un trimaran serait insuffisante.
A-t-il publiquement émis cette demande en voyant les chemises Charvet du ministre de son fils ? A-t-il un hallux valgus pour sonner chez Corthay, faute de supporter des Batta ? est-il tenté par la coupe fuseau d’Arnys ? Ou bien a-t-il secrètement rêvé d’agrandir son foncier ?
On n’en sait rien.
Vraiment, la chemise à 400 € de Didier Reynders ouvre des horizons insoupçonnés.

16 novembre 2017

Arrêt sur image en République.

Il se passe quelque chose d’étrange en France dans l’ensemble des partis et des rapports entre « La République en marche » et le pouvoir incarné par Macron, son chef.
D’abord les partis.
Le séisme provoqué par Les Républicains (droite) qui ont perdu avec leur candidat Fillon, les élections à la présidence de la République qu’ils ne pouvaient pas perdre, est loin d’être terminé. Laurent Wauquiez ne fait pas l’unanimité des têtes de gondole, mieux, il divise plus qu’il unit. Sa candidature à la présidence du parti est assurée comme certaine aux élections internes en décembre. Le degré de participation des LR en règle de cotisation reste une inconnue. Une partie et non la moindre de cette formation politique s’est déjà positionnée en faveur de Macron. Ce qu'il reste de cette droite craint la réaction en décembre d’Alain Jupé et de Valérie Pécresse devant un Wauquiez clivant et frisant des prises de position trop extrêmes pour eux.
Wauquiez a eu jusque là un parcours en dents de scie, voulant rassurer tout le monde et ne convainquant personne, sauf du côté de la droite nationaliste et intégriste. Il semble vouloir jouer la séduction d’une partie des membres du Front National, déçue depuis la prestation de Marine Le Pen à l’entre deux tours des élections contre Macron où elle s’était montrée définitivement inapte à occuper l’emploi.
La gauche est aussi au plus mal, avec un PS en voie d’extinction, quoique les partis ne meurent jamais, celui-ci est entré en léthargie. Valls est passé chez Macron, Hamon veut créer un parti en dissidence avec le PS et les irréductibles hollandais sont devenus des fantômes qui ne hanteront plus bientôt les couloirs du siège du parti de la rue de Solferino, mis en vente.
La France Insoumise de Mélenchon n’est pas au mieux de sa forme non plus. Son chef, Mélenchon n’a-t-il pas reconnu qu’il avait perdu la première manche contre Macron, devant l’essoufflement des manifestations de rue et le peu d’enthousiasme des syndicats et du parti communiste, de se concerter pour la manifestation de fin novembre ?
Toute proportion gardée et avec l’humilité qu’il convient dans une comparaison hasardeuse, il est un peu comme « Richard III », avec l’impression de prêcher dans le désert. Peut-être bien parce qu’il s’agit d’un prêche et que les gens ne supportent plus qu’on leur dise de façon obsessionnelle que le capitalisme conduit à l’abîme, ce que croient pourtant profondément Mélenchon et plus modestement votre serviteur.

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Dans ces conditions que faire ?
Honnêtement, persister dans ce que l’on croit et ne pas mettre de l’eau dans son gros rouge, quitte à déplaire à la mode et au temps présent.
Oui, mais la démocratie, pas celle dont on rêve, mais celle que l’on vit, survit dans la statistique et la force du nombre. Il faut bien reconnaître qu’outre des médias surpayés pour soutenir la propagande d’un libéralisme orienté vers la mondialisation économique, l’opinion est très éloignée de croire aux désastres futurs de la dite économie.
Enfin, comptabiliser les erreurs des gouvernements et les glissements vers l’abîme des populations paupérisées n’a jamais enthousiasmé les foules, outre le noyau des partisans éclairés de la France Insoumise.
Marcher au coup de colère et à la brusque envie de tout casser suite à la réaction simplissime des gens, n’est pas une politique non plus.
Reste le parti au pouvoir – si on ose appeler ainsi « La République en Marche – qui est plutôt une association disparate en faveur d’un homme et de son programme, dont on juge à présent qu’il serait plutôt de droite que de gauche. En effet, cent marcheurs annoncent leur démission du parti présidentiel. Ils dénoncent l'absence d'un mécanisme de régulation au sein de LREM, ainsi que le manque de démocratie interne.
« La fronde gronde à La République en Marche avant le Congrès » titre « Challenges » de l’excellente journaliste Ghislaine Ottenheimer.
Que voilà une drôle d’Assemblée avec le parti majoritaire qui n’est pas là pour faire un travail parlementaire, c’est-à-dire poser des questions, proposer des lois, apporter des amendements, mais seulement voter pour approuver les yeux fermés les lois proposées par le premier ministre, dictées par le président Macron.
Un parti qui n‘en est pas un, avec pour conséquence des parlementaires qui n’ont aucun contact, ni aucun repère, enfin la plupart, avec la population qui les a élus, voilà bien une nouvelle manière de pratiquer la démocratie et le travail parlementaire !
Enfin, certains élus de cette formation ne s’en remettent toujours pas de la désignation par la présidence de la république de Christophe Castaner, candidat unique et imposé sans discussion à la tête de LREM ! La déception croissante d'une partie des macronistes est patente.
La France connaît une période d’incertitude. Aucun parti n’est assuré de rien, même pas celui de la majorité actuelle.
Au moins les français sont inquiets pour leur avenir, ce n’est pas comme en Belgique dont la placidité du Bleu-Blanc est légendaire.

15 novembre 2017

Libéralisme et méthode Coué.

La logique du système libéral devrait faire réfléchir les libéraux les plus acharnés.
Cette logique profite aux seuls détenteurs des capitaux, au détriment des autres libéraux.
Les délocalisations, les restructurations et les fusions d’entreprises ont un seul but, dégager le plus de cash possible afin de « récompenser » les bailleurs de fonds.
Des rationalisations aux progrès des techniques, sous prétexte de produire mieux et moins cher, se cache la finalité du capitalisme : réduire les coûts, c’est-à-dire les salaires.
Tant qu’en Inde, au Vietnam, dans la Chine des confins, les Balkans ou au Maghreb, il y aura une différence, parfois infime, avec les coûts salariaux des travailleurs de l’UE, l’industrie s’y établira pour bénéficier de la différence.
C’est irrémédiable et incontournable. Y aurait-il un seul patron respectueux de son personnel, qu’il ne pourrait rivaliser avec son concurrent moins scrupuleux.
Ajouter à cela une révolution technologique inédite, bouleversant l'économie, la santé, l'identité biologique et les relations affectives, nous avons ainsi la recette d’un cocktail explosif. En plus des implantations industrielles dans des pays à bas salaires, la révolution numérique et robotique est à l'œuvre. Elle accompagne la chute vertigineuse des emplois et constitue l'une des causes de l'extension des précarités et du chômage de masse.
Les conséquences de ce libéralisme « moderne » sont visibles.
Les salaires régressent partout en Europe – tout au moins des plus bas, aux moyens – les conditions de travail et l’âge de la pension s’en ressentent aussi.
Même la dette des pays n’est rien d’autre qu’une hésitation des responsables politiques, devant les conséquences logiques et froides annoncées, du capitalisme de misère.
Des esprits altruistes pourraient trouver que le néo-libéralisme est une solution mondiale pour combattre la précarité des populations des pays « en voie de développement ». Erreur profonde, l’infime salaire est concurrencé par plus infime encore. Les « sous-continents » ne profitent nulle part de cet accroissement de travail au niveau le plus bas.
Les statistiques sont formelles, la misère augmente partout dans le monde.
On se rappelle l’incendie d’une usine de confection de vêtements au Bangladesh qui fit plus de 500 mortes parmi les couturières, aux conditions de vie et d’hygiène épouvantables.
Ce fait-divers gît depuis dans les archives des journaux. Pendant quelques semaines, on a montré du doigt l’industrie du luxe qui faisait coudre ses sacs et ses vêtements par des femmes et parfois des enfants sous-payés. Y a-t-il eu une suite à cette exploitation esclavagiste ? Aucune !
Le visage du capitalisme, masqué dans les partis en Belgique et ailleurs, l’est avec la complicité des médias.
C’est en partie à cause des contradictions que soulèvent les aspirations à la démocratie et la dignité humaine, en opposition à l’ignominie d’un travail le plus souvent idiot et parcellisé sur des chaînes de montage, que dans l’enseignement aussi, on marche sur la tête.
Quel langage peut-on tenir à un adolescent intelligent à qui on offre un travail intérimaire, une servitude perpétuelle pour des tâches ne réclamant qu’obéissance et dextérité ?

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Quel langage peut-on tenir à un intellectuel dont on n’utilise la réflexion profonde que pour accomplir des desseins médiocres ?
Pour un Einstein révélé, deux cents ne le seront jamais dans leur lutte pour survivre.
La politique qui pousse les jeunes à faire des études ne comble que de façons limitées les chanceux ou les pistonnés, après avoir assuré que pour réussir, des diplômes sont nécessaires. On a oublié de préciser « dans certaines spécialités ».
On a inventé des professions réglementées (médecins, notaires, pharmaciens, vétérinaires) qui contredisent le sacro-saint principe de la liberté d’entreprendre les études de son choix, à l’inverse de ce que déclare le monde libéral. Il fallait que subsistassent certains privilèges pour justifier ceux de la classe politique et admettre la logique de l’injustice du système.
Pour les autres, tous les étudiants qui sortent de l’école de la magistrature ne seront pas magistrat et tous les ingénieurs en aéronautique ne construiront pas des avions.
La société est saturée de diplômés qui ne peuvent pas vivre de leur savoir et qui, faute de mieux, dérogent à leur niveau et disputent à l’échelon d’en-dessous, le pain des autres.
La plupart des professions à moyenne connaissance sont prises par des universitaires, alors qu’elles pourraient l’être par des jeunes sortis des écoles secondaires, sans problème ! ... et avec la complicité des milieux gouvernementaux et universitaires !
Enfin, inutile de faire comprendre aux apprentis journalistes, aux archéologues et aux futurs philosophes, que leur seul débouché est la possibilité d’enseigner à leur tour.
Voilà le système dans lequel nous sommes. Voilà ce que vantent MM. Châtel, Michel, Reynders et compagnie, une démocratie libérale dont ils savent bien qu’elle ne mènera nulle part.

14 novembre 2017

Le fiasco de La Louvière. (suite)

La mascarade sans nom du Congrès MR à La Louvière, abondamment commentée dans le monde de l’info comme étant le point de départ des futures élections communales, n’a été qu’un congrès bidon, comme le MR en a toujours monté.
Le constat est affligeant. Voilà des champions du libre échange, des ligueurs farouches de l’économie de marché qui nuisent sans le savoir à leur cause, en suiveurs aveugles d’un système économique qui conduit tout le monde dans le mur.
Comment peut-on passer une journée à galvaniser une salle, sans réel bilan et un avenir bien pire ?
Le capitalisme est-il amendable ? Pas vraiment en écoutant le MR triompher de trois fois rien. La droite n’est pas capable de réformer quoi que ce soit. Plus on voit d’évidence ce qu’elle devrait faire, moins elle a envie de le faire, poussée par sa bêtise et sa seule cupidité.
De tous les cadors catalogués comme des valeurs sûres du Mouvement Réformateur, il n’y en a pas un à La Louvière à sortir du lot. Le pire est encore Louis Michel, qu’on n’entend plus guère aux amplificateurs d’estrade.
Les MR n’ont rien perdu. Il n’avait à la bouche que « libéralisme social, progrès du vivre ensemble, construction de l’Europe et de la Nation » et dans la pratique, il a toujours fait le contraire.
C’est avec lui et ses pareils qu’on n’a tiré aucune leçon de la crise de 2008.
À cause du MR et des partis libéraux rassemblés en meute à l’Europe, l'évasion fiscale appelée par les experts libéraux « optimisation fiscale » détruit lentement, mais sûrement, la démocratie en s’attaquant à ses principes.
À la Louvière, les chantres des petites entreprises n’ont pas dit un mot sur la concurrence déloyale. On aurait dit, au contraire, que celles qui payent honnêtement leurs impôts, étaient plutôt ringardisées par les ruffians du négoce qui font du black et les politiques qui se sont arrangés de ce que les citoyens leur offrent « pour rester honnêtes ».

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Châtel s’est réfugié derrière ses potiquets pour oublier la pilule amère de l’augmentation de la dette publique que le gouvernement Michel impose pour compenser la volatilisation des impôts dus à l’optimisation fiscale, comme les coupes dans les services sociaux et la vente à prix cassés des biens de l’État et bientôt des services publics.
Pas question de parler du nouveau monstre financier qu’est devenue la Chine et de son emprise tentaculaire en Europe.
Rien sur le rôle ambigu que tient la Chine en Belgique, jusqu’au « show » bien orchestré du panda, aux manœuvres moins protectrices de la faune sur le port d’Anvers et l’aéroport de Liège. Dans la liste noire des « Paradise Papers » faudra-t-il un jour y faire figurer Pékin?
Dans le journal économique « Challenge » on apprend qu’ « En vertu des contraintes de l'Organisation Mondiale du Commerce et des traités pour abaisser tous les droits de douane, les produits chinois achetés par les consommateurs européens ne sont pas surtaxés. »
Cela n’a pas l’air de vraiment intéresser le MR !
Le boutiquier qui a écrasé une larme à La Louvière au moment où Châtel exaltait le travail de Charles Michel au gouvernement, était-il assez stupide pour croire ce que le président du MR lui susurrait d’une voix étranglée par l’émotion ?
Si ce parti poursuit son aveuglement, il finira par nommer le Chinois Xi Jinping président d’honneur du parti !
La Chine avec son fond souverain de 3000 milliards d'euros peut acheter l'Europe, la Belgique et ses partis politiques, MR compris, si ce n’est fait, pour ce dernier.
Déjà en 2010, Jean-Claude Junker, vantait le Luxembourg auprès des Chinois comme la "porte idéale d'entrée pour accéder au marché européen". Louis Michel était déjà tout assotté de l’Europe, en y percevant ses royalties. Personne ne l’a entendu se méfier de ce rapprochement, pourtant lui si prudent d’habitude, si résolu de lutter contre les extrémistes de son pays, c’était une occasion magnifique d’étendre cette méfiance là où il y avait un réel danger. Il aurait dû. En 2017, le Luxembourg est devenu la tête de pont des investissements chinois en Europe.
À force de croire que tous les trafics sont bons à la prospérité générale, d’ici dix ans le MR figurera parmi les fossoyeurs de l’Europe.
Il est déjà bien tard.
Il est vrai que dans une décennie, personne ne se souviendra du congrès MR de La Louvière. Les vedettes auront disparu dans la tourmente, mortes ou retirées après « fortune faite ». Seuls les petits artisans, les boutiquiers et les moyennes entreprises seront Grosjean.

13 novembre 2017

Chastel et les aspirateurs…

Le parti de MM. Kubla, De Decker, Michel père et fils, Reynders, du petit Chastel, Ducarme et on en passe, comme l’ineffable Gérard Deprez, en un mot le MR aux affaires délicates et aux affaires de l’État, a tenu un congrès à La Louvière en vue des élections locales d'octobre 2018.
Il paraît que le thème principal portait sur « la bonne gouvernance la grande priorité du parti ».
Le MR ne peut pas cacher ses ambitions, la vente forcée !
Ses plus éminents personnages sont des VRP (Voyageur Représentant Placier) nés. Ils ont ça dans le sang, au point d’acheter ou de vendre des idées. C’est ainsi que «…des formations extrémistes vendent des solutions simplistes, démagogiques et dangereuses" a lancé le président Olivier Chastel.
Ramenant tout au commerce, le MR imagine la gauche « extrême » vendant des slogans appelant à l’émeute, plus que les bottes de drapeaux rouges qu’ils sont censés envelopper !
Châtel a une drôle de conception de son rôle de président du MR, on le dirait encore sur le pas de la porte de son officine, faire la conversation, pour déjà vendre ses idées, avec sa voisine qui ouvre son magasin de chaussures.
Le petit pharmacien de Charleroi propose des « aspirations » comme des aspirateurs à faire des surfaces occupées par les siens, des lieux de « transparence de fonctionnement ».
Borsus en marchand de vin opulent et Reynders en prêteur sur gage qui a réussi, voilà qui va ravir la clientèle de l’artisanat et du négoce, sauf que le PS vient d’ouvrir un comptoir en face, pour séduire la même clientèle !
On est en 1852, le père Baudu admirablement interprété par Louis Michel tient une boutique de tissus, au Vieil Elbeuf, on est en plein dans la série des Rougon-Macquart de Zola et comme le MR cherche à établir une parité entre les hommes et les femmes des marquants qui le composent, on se demande où l’inventif Richard Miller avait la tête de ne pas appeler ce Congrès « Au bonheur des dames » !
Que diable ! il ne fallait pas une salle avec des chaises, une estrade, des micros et des bonimenteurs qui se suivent et se ressemblent à vendre des cravates aux badauds stupéfaits, pourquoi pas remplacer le toutim par des stands tenus par les caïds du système MR ?

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On voyait très bien Didier Reynders au bonneteau dès l’entrée, Ducarme au stand de charcuterie du « Petit ardennais », Borsus à la dégustation des vins de terroir évidemment, De Decker, délégué de la banque Chodiev aux placements sûrs, Deprez à la voyance et aux tarots, Florence Reuter, aux fake-news ce qu’elle a fait toute sa vie, Marie-Christine MARGHEM, guide des personnes qui souhaitent prendre un avocat, Sophie WILMES, à l’appoint pour augmenter le nombre de femmes présentent dans les stands, Loulou Michel au stand du réchauffement climatique pour proposer les nouvelles calories à prix coûtant.
C’eût été un triomphe.
On sait Charles Michel sensible aux ovations. Cet homme là ne marche pas qu’aux pourboires, il aime qu’on l’apprécie, qu’on l’encourage. Il n’a pas toujours une vie facile, pour satisfaire la N-VA, une cliente exigeante.
Avec les stands, on n’aurait pas eu le temps de parler du scandale de Publifin dans lequel la formation libérale est largement impliquée.
On voyait bien, Richard Miller à la vente de photos en couleur de Jean Gol, avec distribution de ballonnets bleus gonflés par Christine Defraigne.
Le petit Châtel a terminé son beau discours en affirmant sa volonté de « supprimer à terme l'institution provinciale, sans perte de services ni d'emplois, par des transferts de compétences vers les communes ou la région », tout ça pour faire oublier au plus vite que le MR est un nid de petits profiteurs, ce qu’il n’est pas, puisqu’il est un nid de gros profiteurs et que les petits n’y ont pas leur place.
Là-dessus la direction est formelle. Elle laisse les petits à Di Rupo !
Pour le reste, on parle toujours d’achat, de vente de fusion, au MR, on n’y coupe pas.
Fusion volontaire des communes de petite taille, économies d'échelle pour réduire leur coût de fonctionnement, développer les partenariats public-privé.
C’est tout juste si Châtel ne met pas l’État belge en bourse avec émission de titres au porteur.
Il va même jusqu’à proposer aux bénéficiaires du revenu d'intégration sociale (RIS) "de les encourager à créer leur propre job".
Ce n’est plus un président de parti, c’est un placeur hors-pair, cet homme là !

12 novembre 2017

Marx ? …Connais pas !

Les bourges sont agressifs et moqueurs des marxistes, qu’ils soient communistes ou non. La philosophie de Marx, question économie et conduite de l’État, est antinomique de la pensée d’Adam Smith.
On peut retourner la question et obtenir la même réponse. Le salarié ne blaire pas les champions du capital et de la rente.
Cet antagonisme est moins visible aujourd’hui. Les calamités économiques font les dos ronds dans les usines. Cependant, les malheurs ne tuent pas la croyance très ancienne de la lutte des classes, comme seul moyen d’en finir avec le capital.
Marx publia « Das Kapital, Kritik der politischen Ökonomie » en 1867, quatre ans avant la Commune de Paris (1871), vingt-deux ans avant l'Internationale ouvrière de Friedrich Engels (1889), vingt-sept ans avant la Charte de Quaregnon (1894) et cinquante ans avant la Révolution d’octobre, 7 novembre 1917.
La guerre de 14-18 vint à point pour la classe dominante, d’envoyer dans les cimetières de l’Europe la piétaille qui était sur le point de l’engloutir.
Nous sommes quasiment aux termes de 2017, cent cinquante ans après la publication du « Capital ».
Alors que l’on ne se prive pas de critiquer Kant, Rousseau, Nietzsche et tous les autres jusqu’à Platon et Aristote, les bourgeois railleurs et les fervents marxistes restent sur leur position respective, comme si Marx n’était qu’un farceur pour les uns et un sacré bonhomme pour les autres !
En réalité, rares sont les partisans des deux clans qui ont lu Marx et qui peuvent en discuter en connaissance de cause, comme Nietzche, Kierkegaard et Schopenhauer, d’ailleurs.
Je ne veux pas me faire plus érudit qu’un autre, j’avoue que malgré toute ma bonne volonté, il n’y a pas un seul des philosophes cités, duquel j’ai pu garder le livre ouvert plus de dix pages à chaque fois que je le reprenais, sans être plongé dans un océan de pensées contradictoires ou m’être soudain assoupi, saisi par une irrépressible somnolence.
Quand on demande à des personnes moyennement intéressées à l’économie sociale ce qu’elles pensent de Marx, c’est comme si on leur demandait ce qu’elles ont retiré comme leçon de la Grande-Jacquerie, lors de la guerre de Cent Ans, de Jacques Bonhomme et de Guillaume Carle ?

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Autrement dit, ces débats s’ils sont encore utiles pour établir une chronologie d’événements majeurs de l’Ancien Régime à nos jours, sont du domaine des philosophes et des historiens.
Bornons d’apprécier ce qui s’est décanté depuis le début, jusqu’à la situation réelle dans un environnement qu’on appelle la Belgique.
Et là, nous ne savons bien qu’une chose établie dans des faits. La lutte des classes est bel et bien dans son paroxysme, malgré tout ce qu’on veut bien nous en dire contre.
L’astuce de la super catégorie est de s’être entourée de mercenaires établis dans le bon salaire : haute administration publique, personnel politique et presse adaptée.
Et ça, c’est la faute de l’électeur qui a abandonné son pouvoir de gestion et de contrôle dans des mains suspectes.
Dans ce combat le peuple ne peut pas se être battu. Il finira par faire le constat des millions de chômeurs sans espérance, de cette pauvreté en progrès, de ce monde écrasé du poids de cette classe raflant la quasi-totalité des profits. Quand ce jour arrivera, c'en sera fini des inégalités excessives.
Nous le ressentons dans notre sang. Merci à Marx et à tous les autres qui nous ont mis sous le nez, les pièces d’un puzzle qui a beaucoup changé, sauf la misère qui est restée.
En dépit de cette évidence, le PS bien malade se divise sur cette notion de lutte des classes !
« La pratique prévaut sur la théorie, le concret sur l’utopie, au nom de quoi l’élimination des « excès » du capitalisme, pour éviter le transfert des richesses vers une minorité, pourrait se faire « en douceur », comme allant de soi, en supprimant le principe de la lutte des classes du POB. » (Elio Di Rupo)
J’aurais été d’accord avec Elio, s’il avait tenu ce discours à la fin des années 70, celle des Années Glorieuses, si en partant de ce palier, les classes inférieures s’étaient progressivement hissées à des niveaux de progrès conséquents, dans des affrontements pacifiques où elles auraient fini par avoir le dessus.
Mais ce n’est pas du tout le cas. Nous n’atteindrons pas cet objectif d’équilibre et de respect entre ceux qui produisent et ceux qui financent.
Si bien que l’équilibre n’existe pas. Nous sommes dans un stade marquant de l’hégémonie sans égale des classes supérieures, sur les classes inférieures, condamnées à la lutte des classes, que ce mot plaise ou ne plaise pas à Elio Di Rupo.
Que le prince héritier du PS, Paul Magnette, n’ait pas lu Karl Marx, c’est dans la nature de l’évolution de ce parti qui ressemble de plus en plus à son collègue français.
Quand on est aveuglé à ce point sur le partage non équitable entre le capital et le travail, il est certain qu’on est sorti du concept de gauche et que l’on est plus proche des Michel et Reynders que du PTB. Dès lors, la rivalité entre le PS et le MR n’intéresse plus la gauche.
Mieux encore, que le PS abandonne le principe de la lutte des classes, on s’en fout !

11 novembre 2017

Il ne s’en ira qu’en 2019 !

La plupart des travailleurs décrochent du boulot sans rameuter les foules de leur départ. Tous ne sont pas de cette trempe-là. Quand on fait un métier où l’immodestie est primordiale pour réussir, on en a pris tellement le goût qu’on s’imagine qu’on ne peut pas partir discrètement comme tout le monde. Bien réjoui d’en avoir pris plein les poches, sans avoir secoué grand-chose de ses burnes, ce serait pourtant le moment de ne pas trop la ramener.
C’est le lot cette semaine d’un vieux briscard du libéralisme avancé, une sorte de cocotte 1900 que nous avons entretenue à grands frais, qui a traversé un demi-siècle en tenant salon sous la grande photo en pied de Jean Gol.
Louis Michel quittera la politique en 2019, source : Avec Belga Louis Michel. © photo news.

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Vous avez bien lu en 2019 !
Dans deux ans, because la galetouse qui coule toujours de l’Europe à sa tirelire personnelle, sans défaillir, ce serait trop bête d’en arrêter le flux, vu que c’est d’une succulence généreuse et sans faille.
Ainsi, son cher public aura deux ans de répétition avant de remonter sur le théâtre antique pour animer le chœur des pleureuses.
On a demandé au petit Chastel ce qu’il comptait faire pour marquer le plus grand événement qui soit survenu au MR depuis ses débuts, y compris bien au-dessus de celui de Jean Gol, dont à part Richard Miller, plus personne ne sait qui il est.
À sa manière de biaiser en tonitruant comme aux temps héroïques, quand il était conseiller communal à Charleroi déjà promis à un grand avenir, il nous a répondu qu’en deux ans, il a le temps de compiler les grands textes sur les départs des géants de la politique.
Et de nous rappeler qu’il avait toujours le texte dont il s’était fendu pour saluer le décès de François Perin en 2013.
Comme on lui faisait remarquer que Louis Michel ne comptait pas décéder en 2019, mais seulement demander à l’Europe qu’on n’approvisionne plus son compte en banque, il nous a semblé déçu.
Cependant, comme Chastel a la politique dans le sang il s’est vite ressaisi.
Modifier certains passages de l’éloge funèbre et passer d’un grand homme mort à un autre vivant, sera l’affaire d’un instant.
Il aurait déjà envoyé le texte au service « grammaire française » du MR pour en expurger les fautes de style et d’orthographe.
Nous avons pu nous procurer la morasse.
« C'est avec tristesse que nous avons appris, la retraite du professeur Louis Michel, à un âge où il aurait pu rester parmi nous, dix ans au moins.
Politique éminent, c'est une intelligence hors du commun qui nous quitte trop tôt.
Fils d’ouvrier, son père était maçon, ouvrier lui-même, c’était un bon bricoleur, il a gardé de ses débuts obscurs une modestie qui ne le quittera qu’en présence de ses concurrents l’affrontant dans la lutte aux idées, pour la chasse aux mandats rémunérés.
Le parcours de cet homme ne ressemble en rien à une ligne droite. Tout au long de sa vie, il a aimé prendre les chemins de traverse, bousculer les itinéraires, s'inventer des alternatives. A priori, on pourrait le croire incohérent. D'aucuns le jugeront éclairant, d'autres l'ont pensé sans le dire, moi je le dis sans le penser ! (1)
Il a affirmé son libéralisme avec éclat et conviction. Durant la Seconde Guerre mondiale, il n’était pas né, puisqu’il ne vint au libéralisme que le 2 septembre 1947, il eut été de la Wallonie libre, résistant par la presse clandestine, collaborant activement au journal du mouvement.
Bien après la guerre terminée, Louis Michel commence ses études d’instituteur qu’il fera à Jodoigne, jusqu’en 1968, il poursuivra une profession financièrement peu recommandable mais hautement utile jusqu’en 1977, date à laquelle il entre enfin dans ce qu’il appellera la seule chose qu’il sache faire pour progresser dans le libéralisme et la construction de son patrimoine : la politique !
Il n’a pas cessé depuis.
Le brouillon de Chastel s’arrête là.
Quant à Louis Michel, il a déclaré "avoir du mal" à se retrouver dans le monde politique actuel. "Avec l'émergence des réseaux sociaux, on est dans le simplisme", a-t-il conclut à Matin Première, en toute simplicité, évidemment, comme on lui faisait remarquer qu’avant « l’actuel » il avait déjà « du mal ».
Comme il fallait une belle formule pour le clap de fin, sans consulter ses notes pour un monsieur de son âge, il a terminé tout à trac "Il n'y a plus d'affrontements d'idées, que des affrontements d'émotions. Ce n'est pas comme ça qu'on dirige un pays."
Personne n’a fait remarquer (à la RTBF on n’aurait pas osé) qu’il est resté quarante ans sur la même idée de l’économie de marché à l’américaine et qu’il ne supportait pas qu’on l’affronte sur ce terrain là.
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1. Il est question de supprimer cette partie du discours à la suite d’un souligné en rouge de Charles Michel.

10 novembre 2017

Où il est question des WC de Kardashian.

La presse internationale a rouvert un dossier d’optimisation fiscale « Paradise Papers ». Cet anglicisme pourrait faire croire que c’est l’exclusivité de Trump et des banques. La Belgique a droit à une colonne pour ses notables libéraux, comme les autres.
Ce scandale peut en cacher un autre, aussi rampant et à la marge, que le premier est montré du doigt.
En équilibre sur le morfil d’une lame entre légalité et illégalité, c’est celui du black chez les petits entrepreneurs, commerçants, artisans de la petite entreprise navigant à deux ou trois personnes, jusqu’à la petite centaine.
Là-dessus, les chiffres sur l’UE pourraient atteindre des milliards. Sauf qu’on n’en sait rien, vu que le personnel traquant le black est moins nombreux que celui traquant le chômeur et le faux bronchiteux chronique.
Finis les beaux oiseaux au plumage chatoyant des comptes en banque des îles Caïman, ici, rien que des cache-poussière gris, au-dessus, une tête refrognée, des yeux pleins de reproches et à la bouche, l’amertume de ceux « qui travaillent pour ceux qui foutent rien ». Épaulés par la cavalerie du Prince, voici les « cols blancs » en renfort, étude supérieure, mépris souverain pour les « incultes » et petits tricheurs cohabitant. En un mot, dans les petits fraudeurs, vous retrouvez l’essentiel de la clientèle du MR, les grognards de Charles Michel, plus libéraux qu’eux tu meurs !...
Libéral jusqu’aux fibres intimes, anarchiste d’accord quand on parle pognon… mais de droite, le fraudeur à ce niveau est l’archétype de l’électeur MR. Il a fabriqué Borsus, métamorphosé Chastel en Pinocchio doublure de son maître et, dans la lutte contre les « communistes », soutenu la politique pro-flamande de Charles Michel.
L’argent rend le riche vulgaire. L’entrepreneur « modeste » qui aspire à le devenir, l’acquiert aussi par contagion, jalousant Kim Kardashian et Kanye West qui auraient dépensé 600.000 euros pour quatre toilettes plaquées en or dans leur nouvelle demeure, selon le journal britannique "The Sun".
Je passe sur le prix de la merde de Kardashian (1), pour recentrer le débat sur les fraudeurs des 28 pays de l’UE. En s’en donnant la peine, on atteindrait vite les mille milliards !

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JC Juncker, président des Commissions européennes, doit tout son succès et probablement toute sa fortune de ses ministères au Luxembourg, pays hautement toxique qui cache l’oseille, là où elle ne devrait pas être.
Tandis que le scandale des « Paradise papers » éclatait, Juncker accompagnait Macron en Guyane, comme s’il n’avait pas mieux à faire dans son bureau de Bruxelles !
La jacquerie contre l’impôt vient essentiellement de la clientèle MR. Elle estime que trop d’impôt tue l’impôt. Vieille comptine qu’ânonnait déjà Louis Michel dans son berceau, lorsqu’il agitait son hochet de la « rage taxatoire ».
Si l’impôt est trop élevé, disait déjà ma grand-mère, c’est parce qu’il y a beaucoup de gros fraudeurs et que cet argent échappe à la collectivité.
On voit bien que leur argument est retourné, d’autant que les fraudeurs sont aussi des électeurs et que démocratiquement ils associent le MR à leur revendication. Ce que le parti fait avec un zèle renouvelé, depuis qu’il a la N-VA, un allié qui pense pareil.
Les personnes qui approuvent la triche sont celles qui auraient précisément les moyens de ne pas le faire, disent des économistes sérieux. D’après eux, c’est parce qu’ils se sentent supérieurs et hors d’atteinte, que les fraudeurs, riches, boutiquiers et « col blanc » rassemblés, légitiment, inconsciemment ou consciemment, le droit d’agir de manière déviante et immorale.
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1. On ne sait pas si elle a un compte au Luxembourg pour que sa merde lui revienne moins chère.

9 novembre 2017

Confusion des pouvoirs.

C’est aujourd’hui que Charles Michel doit s’expliquer devant la Chambre sur son gouvernement, dans la crise espagnole qui nous a fait héberger Monsieur Puigdemont, président déchu, par Madrid, de la Catalogne (1).
Ce qu’il y a de bien avec Charles Michel depuis qu’il est au pouvoir : on sait à l’avance ce qu’il va dire. C’est à la fois irritant et reposant.
Il faut bien comprendre que son problème n’est pas de prendre position dans ce cas particulier, mais de ne pas se brouiller avec la N-VA pour l’année qu’il lui reste encore à faire en qualité de premier ministre.
Irritant, parce que contrairement à l’idée reçue selon laquelle en ne faisant rien, les problèmes se règlent d’eux-mêmes, celui-ci en l’état ce serait à la Justice de suivre son cours sur la plainte de Madrid demandant le retour pieds et poings liés de son justiciable. Tout en sachant que Michel compte sur la lenteur légendaire de la justice afin que des événements extérieurs à la plainte de l’Espagne finissent par la faire disparaître, sinon la rendre caduque.
Et enfin reposant, parce qu’en recouvrant le feu d’une couverture, on ne sait pas s’il est éteint ou s’il couve encore.
Sauf qu’il n’est pas prévu que statuant rapidement, coupant l’herbe sous le pied des appels, comme on sait le faire parfois pour des sans-papier, un beau matin sur réquisition d’un juge, il soit procédé à l’exécution du mandat d’amené européen à l’encontre du sieur Puigdemont, et celui-ci aussitôt embarqué sur un Falcon avec ses quatre coreligionnaires, destination la geôle madrilène.
Évidemment, cette hypothèse est hautement improbable. Elle embarrasserait aussi bien Rajoy que Michel.
La question est de savoir pourquoi ?
Parce que la séparation des pouvoirs qui fera la base du discours de Charles Michel n’existe pas à un certain niveau et que c’est la raison d’État qui prévaut.
Voilà donc pourquoi, le discours attendu apparemment anodin et qui ne défonce que des portes ouvertes, l’est entre les lignes. C’est un fake news dirait Trump.
Puigdemont peut dormir tranquille, on ne le sortira pas du lit à l’aube prochaine.
Par conséquent, le discours de Charles ne sert à rien et il ne répond pas à une autre question que les citoyens des deux côtés de la frontière linguistique se posent.
Ce gouvernement n’est pas formé que de la seule personne du premier ministre et de ses ministres francophones, restés bien paisiblement au chaud à admirer dans les gazettes le formidable retournement du CDH en leur faveur, ce qui a permis à Borsus de savonner la planche à Magnette ; non, il y a tous les ministres flamands et parmi les plus remuants, les ministres de la N-VA qui ne se sont pas fait priés à l’initiative de leur chef, Bart De Wever, de produire les plus vives manifestations d’amitié à Puigdemont jusqu’à l’assurer de leur soutien et de leur invitation à se rendre en Belgique.

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Charles Michel a bien mollement demandé à ses tumultueux ministres d’être plus mesurés, mais quoi, le public a quand même bien vu que Michel ne maîtrisait pas la situation quand il s’agissait des ministres N-VA
Quand d’autre part le MR gollien, Richard Miller, flanqué du petit Chastel, enjoignent à Élio Di Rupo de mesurer ses expressions qui sont de nature à décrédibiliser la Belgique à l’étranger, ils feignent d’ignorer la presse à l’étranger et pas seulement la presse espagnole, pour qualifier d’étranges les réactions d’une partie du gouvernement qui tend les bras à Puigdemont, a contrario du premier ministre qui s’en remet à la justice « par la loi même établissant la séparation des pouvoirs ».
Enfin, tout a fait à l’opposé des déclarations de Charles Michel selon lesquelles Puigdemont relève d’une affaire essentiellement espagnole, on peut relever que celle-ci permet en annexe, de mettre en évidence la grande faiblesse de ce gouvernement et de son premier ministre, dans la lutte de la Flandre pour son hégémonie et finalement de résoudre ainsi le problème du séparatisme, en donnant à la Flandre la mainmise sur les autres composants de l’État belge.
C’est un peu comme si en Espagne, on résolvait la volonté de séparatisme de la Catalogne en remplaçant Mariano Rajoy par Carles Puigdemont.
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1. Ce blog a été écrit avant le discours du premier ministre.

8 novembre 2017

L’UE veut chiper du fric à Chypre

Comme son premier ministre, Monsieur Johan Van Overtveldt, Ministre des Finances, chargé de la Lutte contre la fraude fiscale, est un acteur de film muet. Il s’agite, on voit qu’il dit quelque chose, mais on n’est pas à l’âge du parlant et bien malin, à part au journal La Meuse, qui peut lire sur les lèvres du personnage.
Les nouvelles révélations sur les paradis fiscaux "Paradise Papers" montrent la partie honteuse d’une Europe laxiste dans la lutte contre l'évasion et la fraude fiscale. Dans ce championnat du « traîné de savate » Van Overtveldt est dans le peloton de tête. Il est bien plus facile de traquer les abus d’indemnités-chômage et Mutuelle, que de s’attaquer aux gros fraudeurs toujours incognito aux Îles Vierges, les valises bourrées de billets de 500 euros.
En plus les gazettes raffolent des chômeurs des Caraïbes qui font plus recette, qu’un grand patron de presse en touriste assidu, pour cause d’évasion fiscale.
Pourtant, les nouvelles révélations des « Paradise Papers » donnent des noms. Il paraît que la liste des citoyens belges y côtoie celle du ministre américain au Commerce Wilbur Ross et ses amis, et plus étonnant, la reine d’Angleterre ne résiste pas à y faire affaire !
Rien que du beau monde, ce qui fait hésiter Charles Michel, car quand on est libéral du fond du cœur, c’est comme une religion, on ne peut pas croire que l’élite s’abaisse à tricher dans un système qui la favorise tant.
On attend, du reste, un noble discours du petit Chastel sur le sujet, avec une note supplémentaire pour demander des excuses à Di Rupo, au cas où le Montois aurait des doutes sur l’honorabilité du gouvernement Michel.
En réalité, nous assistons à une pratique généralisée d’une classe parasite, tant en Europe que partout dans le monde.
Comme cette classe parasite se montre assez généreuse à l’égard des pouvoirs « démocratiques » en place, ces derniers « par solidarité » ne veulent pas être trop sévères, surtout que la répression ferait mauvais effet, bien plus que les « on dit », les fuites des partenaires banquiers et les enquêtes des journaux dignes de ce nom. Les journaux entendent bien brouiller les pistes, écrire que se sont des ragots et couiner de douleur en soulignant que ces braves gens ne sont même pas accusés, avant d’être présumés innocents.
Il faut bien reconnaître que grâce à la persévérance de Johan Van Overtveldt à regarder ailleurs, ils ont parfaitement raison.
Ce n’est pas à un an des élections, qu’on sort des nouvelles pareilles, alors que le MR ambitionne de battre du tambour pour être numéro un en Wallonie.

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Pourtant, nous sommes bien là dans une inaction délibérée du gouvernement. Charles Michel a déjà acquis une forte expérience de la non-action dans tout ce qui dérange, apprise sur le tas avec la N-VA. Il ne va pas tomber dans le piège de la dénonciation des financiers véreux et des hommes d’affaire indignes !
Les nouvelles révélations démontrent que certaines entreprises et particuliers sont prêts à tout pour ne pas payer d'impôts, y compris à débourser des sommes considérables à des experts en fraude fiscale qui ont des cabinets dans toutes les grandes villes d’Europe. Les bougres ne s’en cachent pas, puisqu’il n’y a aucune loi qui interdit ce genre de conseil.
C’est un Consortium international de journalistes d'investigation (ICIJ), regroupant 96 médias de 67 pays, qui a levé ce nouveau lièvre des "Paradise Papers".
On peut rassurer les chefs d’entreprise propriétaires des gazettes belges, aucune n’est reprise dans les 96 médias. 13,5 millions de documents financiers d'un cabinet international d'avocats basé aux Bermudes, Appleby, ont été obtenus par le journal allemand Süddeutsche Zeitung.
Un paradis fiscal est un pays qui pratique un taux d'imposition très bas sur les sociétés. Il privilégie l'opacité bancaire. C’est donc parfois « légal » qu’à la suite d’une gymnastique financière une société économise des grosses sommes en déménageant son siège social pour compter les bénefs de la recette dans un pays de son choix. À l’Europe on étudie la parade. En Belgique on est dans l’extase de ce truc ingénieux. Bref on ne fait rien et c’est plutôt scandaleux.
L’éthique, comme toujours quand il s’agit de fric, en prend un sacré coup.
L’employé bosse dans un pays et son patron déménage les fruits de son travail dans un autre où l’impôt coûte moins cher. De l’éthique se perd quelque part. L’employé doit compenser le manque à gagner de l’État, baisé deux fois, en quelque sorte.
Gibraltar, les îles de Man, Gersey, Guernesey, mais aussi Chypre, Malte, Monaco, et des pays comme les Pays-bas, le Luxembourg, l'Autriche, la Suisse, sont rangés dans la catégorie "paradis fiscal" par l'OCDE.
Il ne faudrait pas s’étonner d’apprendre que des membres de ce gouvernement place l’argent que nous leur allouons chez nos partenaires du Benelux. Forcément, les deux autres sont des truqueurs.

7 novembre 2017

À tes Tariq et péril…

La plupart des lecteurs des journaux régionaux sont des autruches qui sortent la tête du sable d’étonnement, quand les préposés aux infos des gens importants se résignent à la publication de justesse, avant les réseaux sociaux.
Ce fut le cas pour le célébrissime Weinstein, star des stars. Les cris, plaintes et lamentations d’une kyrielle d’anciennes stars et de nouvelles, aux petites mains des studios d’Hollywood et d’ailleurs, étaient incontournables. Il devenait nécessaire de parler du violeur.
Le public a été surpris du nombre de confessions désignant de nouveaux prédateurs. Comme s’il découvrait que les sales manières ne datent pas d’hier, mais d’un aboutissement de l’esprit de l’âge des cavernes, le fort s’imposant aux faibles, c’est-à-dire aux femmes.
Je ne suis pas sûr qu’une fois le soufflé retombé, l’art de trousser le jupon, quand la titulaire n’en a pas envie, ne soit plus le sport favori des machos en rut. Si les ouvrières, les caissières et les secrétaires pouvaient parler sans perdre leur emploi, la masse des grossiers personnages, des machos honteux et des violeurs en puissance submergerait complètement le cas Weinstein.
Comme on épingle un salaud tapi dans le cinoche, on vient de coincer un accroc du stupre sexuel paré du titre de philosophe-religieux, en la personne de Tariq Ramadan.
Tout le monde sait que Tariq Ramadan s’est fabriqué une réputation de sagesse dans le monde de l’Islam, inspirée par celle d’Abu Ali al Hosein Ibn Abdallah Ibn Sina dit Avicenne.
L’hebdomadaire Charlie-Hebdo s’est chargé d’épingler en première page, ce pseudo héros de la cause de l’Islam, amoureux d’adolescentes, pris en flagrant délit de turgescence inappropriée.
Devant le scandale, il faut s’attendre à ce que les besogneux de la presse croupion se précipitent sur les devoirs de l’année dernière, pour recopier les meilleurs couplets du danger de l’amalgame, à seule fin de se prémunir de la colère des Salafistes djihadistes et du désabonnement des musulmans ordinaires.
À la suite de sa publication, des menaces de mort ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Charlie Hebdo « dépose plainte » a annoncé le dessinateur Riss.

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Il est vrai que c’est en religion que se concentre le plus de cons fervents. Dame, qui croit à de la connerie, est, à force, pour lui-même un sacré con !
Si les religions n’étaient pas si agressives, leurs douces sornettes seraient comme de la poésie, pure fantasmagorie un peu à la manière dont nous considérons aujourd’hui les dieux de la mythologie grecque.
On pourrait en nourrir l’imagination de nos enfants, dans un rewriting complété d’Homère de son inoubliable Odyssée ! Ce monde capitaliste du fric et de l’égo s’en trouverait plus léger !
Hélas ! Tariq Ramadan d’un côté, les pédophiles de nos églises de l’autre, toute cette mascarade à rire et pour qu’on rie moins, mortelle aux pauvres gens !
Restent les témoignages, tardifs toujours, principalement à cause de la honte d’être victime.
Voici le paquet-cadeau pour notre prêcheur suisse : « Quatre anciennes élèves témoignent. Elles ne sont pas musulmanes. La plus jeune, alors âgée de 14 ans, affirme avoir refusé de coucher avec Tariq Ramadan. « Il a mis sa main sur ma cuisse en me disant qu'il savait que je pensais à lui le soir avant de m'endormir […] C'était de la manipulation. Il disait qu'il pensait à moi mais qu'il était marié. J'étais mal, mais je ne pouvais rien dire. C'était mon prof. L'élève résiste et doit alors subir les foudres de ce professeur de français possessif et jaloux ». L'ancienne élève parle d'un « homme tordu, intimidant, qui usait de stratagèmes relationnels et pervers et abusait de la confiance de ses élèves ». Il y eut pire avec d’autres, des viols, des violences…
Par ailleurs, Edwy Plenel qui s’est toujours montré assez conciliant vis-à-vis de la nébuleuse musulmane a, quand même, qualifié de "très graves" les faits dont Tariq Ramadan est accusé.

6 novembre 2017

Quand Charles marmonne !

La crise catalane a comme effet de se demander « mais où est passé le premier ministre belge » ?
Puisque le ministre-président catalan, Carles Puigdemont, s’est réfugié à Bruxelles, le conflit entre les gouvernements espagnol et catalan, s’est étendu à la Belgique.
Sauf qu’ici « terre d’accueil », Charles Michel nous entraîne au pays des Zombies.
Si, dès l’arrivée de Puigdemont chez ses amis Flamands N-VA, Charles Michel s’était exprimé d’une voix forte « Nous ne souhaitons pas nous immiscer dans la crise interne de l’Espagne. Mais, puisque Monsieur Puigdemont a décidé de rejoindre le cœur de l’Europe pour témoigner de sa personne, nous sommes disposés à lui offrir toute garantie de sécurité et de liberté de mouvement, dans l’espoir qu’une solution pacifique intervienne bientôt en Espagne. »
On ne serait pas aujourd’hui à spéculer sur le degré d’ascendant de Bart De Wever et de la N-VA sur ce gouvernement.
La responsabilité de l’escalade actuelle du conflit peut franchement être imputée à la fois au Premier ministre espagnol Mariano Rajoy et au ministre-président catalan, Carles Puigdemont. Ce serait du devoir des partenaires de l’Espagne au sein de l’UE d’aider les parties à trouver un terrain d’entente. Ce n’est pas en jetant les responsables de la Catalogne en prison que Rajoy y parviendra.
Il suffirait d’un rien pour que le conflit dégénère. Les Ramblas sont une véritable poudrière.
Si un « loco » avait la sotte idée d’en découdre depuis l’un ou l’autre camp, de même un provocateur moins innocent, on en arriverait vite à une situation dans laquelle toute discussion deviendrait impossible.
Il appartient à un responsable digne de ce nom d’assurer la sécurité et la libre circulation à Carles Puigdemont, malgré l’ukase de l’Espagne, via l’Europe, de saisir ce dernier au corps. Dans ce contexte, on se serait passé volontiers des provocations irréfléchies du secrétaire d’État Theo Francken (N-VA).
Le débat, tenu lamentablement et dans la cacophonie par Deborsu sur RTL ce dimanche, a bien montré l’orientation du MR et du porte-parole de Rajoy, empêchant l’opposition séparatiste à prononcer trois mots à la suite. André Flahaut, représentant l’opposition socialiste dans le débat, fut tout autant chahuté, sauf que lui n’ayant pas grand-chose à dire comme à son habitude, on ne s’en est pas trop aperçu. Il a ciré les pompes du système dans le rôle de la dignité offensée où il excelle. Tout ce qu’on sait, tient en son refus de présenter des excuses au petit Chastel sur une soi-disant offense d’Elio Di Rupo au maître de l’autre, Charles Michel.
Comme si tout le débat dépendait d’excuses, pour la solution du conflit entre la Catalogne et l’Espagne !

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La déclaration de M. Francken, qui propose l’asile au ministre-président catalan, pose problème à plusieurs égards. Est-ce au secrétaire d’État à l’Asile de décider de ce genre de choses ? Charles Michel aux abonnés absents, Deborsu a préféré glisser sur la chose.
Tous les Catalans pourraient traduire l’invitation de Francken comme un permis automatique du droit d’asile. Comme appel d’air pour quelqu’un qui veut fermer le vasistas des cabinets pour que nous nous occupions de nos propres odeurs, c’est plutôt nul.
Les nationalistes flamands se passionnent pour la situation en Catalogne, comme s’ils y étaient. Et si un conflit violent éclatait la semaine prochaine ? On verrait peut-être des pointus d’Ostende ou de Bruges s’engager sur le chemin de Compostelle (1) armés jusqu’aux dents sous leur robe de bure. Que ferait alors « le doux Charles » ? Ne demandez pas la réponse à Richard Miller, il est comme tout MR, il n’en sait rien !
C’est pour cela qu’il en a parlé avec compétence ce dimanche, avec un bel acharnement.
À propos de Francken, Daardaar, l’excellent magazine en ligne, a donné à lire un joli verbe : Charles Michel « marmonne ». Le mot mérite de rester.
Parce qu’il ose et que son chef de gouvernement n’ose pas, Theo Francken est l’homme politique le plus populaire du pays.
C’est encore ce même magazine qui réfléchit sur l’attitude passive de Charles Michel « Il est temps qu’il décide de ce que veut dire, pour lui, être Premier ministre. Est-il le chef d’un gouvernement, ou bien est-il le baby-sitter d’un secrétaire d’État qui – contrairement à Geert Bourgeois ou Jan Jambon, des militants nationalistes pourtant tout aussi convaincus que lui – refuse obstinément d’apprendre la différence entre militantisme et responsabilité gouvernementale ? »
Excellente question à laquelle s’associent les gens sérieux et qu’a loupée l’opposition socialiste de Flahaut, bien trop « sage » de la vieille école et incapable de faire la différence entre politesse et flagornerie. Décidément, en voilà un qui ne s’est pas encore remis d’avoir été président de la Chambre des représentants.
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1. Compostelle n’est pas en Catalogne, comme la Turquie n’est pas la Syrie.

4 novembre 2017

L’élu narcissique.

La personnalité triomphant dans le succès politique est la plupart du temps narcissique. Trump en est une à titre d’exemple universel. Au premier anniversaire de sa présidence des USA, il en a déjà tellement fait, que dans le genre, c’est un champion.
La profession – oui, c’est une profession c’est Laurette Onkelinx qui le dit– est presque essentiellement composée de narcissiques.
On ne voit pas une personnalité évitante (terme requis) devenir premier ministre, ni même ministre.
C’est grâce à ce défaut dans leur personnalité que les hommes politiques doivent leur succès.
Probablement que les trois-quarts de citoyens ne sont pas aptes à exercer cette profession, non par défaut d’intelligence, mais par défaut de vanité et d’orgueil. Voilà qui prive la démocratie des meilleurs, pour nous laisser les pires.
Qu’entend le DSM par personnalité narcissique ?
Le sujet a un sens grandiose de sa propre importance. Il suffit de quelques photos de groupe à l’Union Européenne ou au 16, rue de la Loi pour s’en convaincre. Les interviews sont aussi très éclairantes. Ils la jouent tous avec un semblant d’humilité qui ne trompe pas. À la moindre occasion leur ego blessé se rebiffe, magnifié, il se rengorge.
Tous succombent aux attraits du pouvoir et du commandement. De ce point de vue le parangon du genre est, après Trump, le président turc Erdogan.
Sous des apparences soustraites au plaisir de commander, Charles Michel, comme son père, est très à cheval sur ses prérogatives et son droit de direction.

Poursuivons la recension du caractère narcissique.
Quand un défaut ou une erreur le place dans la nécessité de se justifier, il pense être «spécial et unique » et ne pouvoir être compris que par des intelligences de très haut niveau. Il se montre sincère en récusant les fautes dont on l’accuse, par le raisonnement qui le place dans une catégorie où il est hors de question à être celui qui a commis une erreur d’une telle ampleur, quasiment « indigne » de lui.
Il justifie son besoin excessif d’être admiré, par la nécessité de se faire connaître des électeurs.
On a vu avec la collection de mandats, les abus et souvent des pots-de-vin déguisés en « gestes d’amitié auxquels il ne pouvait déroger », il pense que tout lui est dû. C’est naturellement qu’il précède les groupes, que ces désirs soient automatiquement satisfaits et qu’on lui cède la parole.
C’est du même élan qu’il exploite les autres sans vergogne s’attribuant les bons mots et les idées d’autrui, quand ils peuvent servir sa notoriété. Il utilise tout moyen et tout protagoniste pour parvenir à ses propres fins.
Sous des dehors affables et intéressés à la vie sociale et même personnelle des citoyens, il manque d’empathie. Il n’est pas disposé à reconnaître ou à partager les sentiments et les besoins d’autrui.
Il envie souvent les autres et croit vivre au milieu d’envieux.
Quand il n’est pas en public ou en service commandé dans une mission qui sera répercutée dans l’opinion, il fait preuve d’un comportement hautain et méprisant.
Il y a des professions qui entrent naturellement dans la vocation politique, celle d’avocat est à mettre particulièrement en évidence. C’est une profession manipulatrice des vérités. Les meilleurs avocats sont narcissiques. Les médecins suivent directement.
En général, on fuit ce genre d’histrions dans la crainte d’un affrontement, d’autant que la personnalité opposée est décrite comme « évitante ».
L’électeur est plutôt attiré par « les grandes gueules », les « m’as-tu-vu » et les faux humbles qui flattent le public.

3 novembre 2017

Être déshonoré ou pas…

…telle est la question !
Que va décider Charles Michel, à la suite du mandat d’arrêt européen lancé contre Carles Puigdemont, puisque ce dernier s’est réfugié en Belgique et n’a pas l’intention de rallier l’Espagne où l’attend un procès politique ?
J’ai déjà répondu à cette question sous forme d’un honneur à défendre en son nom et à ceux des citoyens de Charles Michel, au motif qu’on ne livre pas un homme à la vindicte d’adversaires politiques, aussi marqués que le ministre Rajoy de Madrid.
Ceci écrit, les amis de mes amis sont mes amis doit aussi se dire le premier ministre belge. Et ce faisant, il doit songer à sa majorité dans laquelle la N-VA est indispensable.
À mon sens, Michel devrait recevoir l’aide de l’opposition pour conforter cette idée de protection démocratique à qui n’a commis aucun délit, sinon celui d’une trahison imaginée par un pouvoir central à l’encontre d’un leader autonomiste.
Mais Charles Michel est un mou, avocat défroqué, politicien retord, il doit lui sembler que toute décision politique doit faire abstraction d’éthique, quand celle qu’il va prendre serait de nature à peser lourdement sur sa carrière.
Il est vrai que la justice belge à 60 jours pour examiner la demande espagnole. Mais pour cela, il faut qu’elle puisse disposer de l’individu recherché, le placer dans un lieu sûr, résidence surveillée ou lieu fermé de détention.
On sait bien que dans ces sortes d’affaires, la justice attend des instructions du gouvernement. C’est une affaire d’Etat qui pourrait avoir des conséquences sur les relations entre les deux pays.

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Si dans le droit européen et les conventions passées entre les États de l’UE, il n’existe guère d’échappatoire juridique, Charles Michel peut toujours refuser de livrer Puigdemont en finassant, louvoyant intelligemment et déléguer Reynders, chef de la diplomatie, faire des ronds-de-jambe en bas de soie chez Rajoy.
S’aplatir serait plutôt dans sa manière, que de dire à l’Espagne « Allez vous faire foutre ! ».
Ça ne doit pas être facile pour Charles Michel de s’employer à satisfaire son honneur. C’est l’homme de l’obéissance servile à une Europe qui sert si bien ses pareils, libéral pète-sec, atlantiste en diable, grand croyant en orthodoxie mondialiste, comme son collègue Rajoy.
Des avocats chicaneurs, il y en a. Michel pourrait arguer que la demande de Madrid est infondée dans le droit belge. L’Espagne de son côté contre-argumenterait et enverrait des infractions additionnelles. Cela ferait traîner la procédure et peut-être y aurait-il du nouveau entretemps, puisque Madrid voudrait faire voter en décembre pour renouveler le parlement catalan.
La Libre écrit à ce sujet « Pour Anne Weyembergh, présidente de l'Institut d'études européennes de l'ULB, la définition des contours de l'infraction "pourrait donner lieu à certaines difficultés". Selon elle, Carles Puigdemont et son avocat pourraient en outre arguer du respect de ses droits fondamentaux, même s'il "faudrait (sic NDRL) qu'ils démontrent qu'il y a un réel risque" d'atteinte à ces droits.
Si Carles Puigdemont et ses ministres consentaient cependant à retourner en Espagne, la décision de remise doit être prise dans un délai de dix jours. » (fin de citation)
On parle aussi d’une procédure « à distance ». Puigdemont répondrait à un interrogatoire de Madrid depuis Bruxelles, sur commission rogatoire émise par un juge espagnol.
Le meilleur argument pour ne pas que Michel livre Puigdemont aux autorités espagnoles, reste encore l’amitié de Bart De Wever et la solidarité de la N-VA à la Catalogne.
Il ne faut pas oublier que Geert Bourgeois (N-VA) est ministre président du gouvernement flamand. Dans sa dernière intervention, il était assez favorable à ce que la Belgique ne livre pas Puigdemont à l’Espagne.
Les autres membres du gouvernement catalan ont été placé en détention provisoire, sauf un laissé en liberté sous caution. Le catalan court bien un réel danger.
Puigdemont à une chance sur deux de rester en Belgique, avec Di Rupo, si on comprend bien ses déclarations, il n’en aurait eu aucune.
Ça doit gamberger ferme au 16, rue de la Loi.
Ce gouvernement qui vit sous la terreur d’un geste d’humeur de l’Europe, avec déjà la présentation d’un faux budget et le dépassement du plafond quasi certain des 3 % d’augmentation de la dette, on peut dire que, pour une fois, Charles Michel aura bien gagné le salaire que nous lui donnons ce mois-ci.

2 novembre 2017

Accueil du MR à Queuille.

Richard 3 – Henri Queuille est, dans l'art de l'aphorisme en politique, le père spirituel d'Edgar Faure : « Il n'est aucun problème assez urgent en politique qu'une absence de décision ne puisse résoudre. » Ne pourrait-il être aussi le vôtre ?
Charles Michel – Avec une petite nuance. Je pense « Il n'est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout. »
R3 – C’est la même chose !
CM – Oui, mais dit autrement. Et cela change tout pour nous autres les libéraux, orfèvres de la nuance !
R3 – Vous êtes donc queuilliste ?
CM – Nous le sommes tous au mouvement Réformateur, sans quoi comment élaborer une politique de droite d’austérité, en ne donnant aucun espoir à nos électeurs ?
R3 – Vous ne reniez pas non plus cette réflexion d’Henri Queuille « Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. » ?
CM – Vous m’étonnez ! Elle est de lui ?
R3 – On ne peut plus.
CM – Dans un dîner entre nous, Didier (Reynders) qui passe pour un homme d’esprit, l’a dite devant moi à ce benêt de Chastel.
R3 – On n’emprunte qu’aux riches.
CM – Au MR, nous disons « on ne prête qu’aux riches ».
R3 – Je ne parlais pas des banques, je parlais des traits d’esprit.
CM – J’ai toujours soupçonné Reynders d’avoir une source de bons mots quelque part, un spin-doctor, peut-être son épouse, dans l'esprit de laquelle il puise sans réserve. Vous venez d’en faire l’illustration.
R3 – Cet interview n’est pas un inventaire des gymnastiques d’esprit d’Henri Queuille, mais la question que l’on se pose à propos de Carles Puigdemont. Est-il encore en Belgique ?
CM – La presse espagnole l’a vu à Tielt en Flandre occidentale. Pour nous, c’est une bonne nouvelle.
R3 – Pourquoi ?
CM – À partir du moment où de son plein gré il quitte le centre fédéral de Bruxelles, il n’est plus en Belgique.
R3 – Où est-il, alors ?
CM – Il est en Flandre.
R3 – La Flandre n’est pas en Belgique ?

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CM – Vous voulez me fâcher avec mon Ami Bart De Wever ? La Flandre reste un territoire national dans la répartition 6/4 des dotations et des emplois, pour le reste nous obéissons à la stricte neutralité de notre confédéralisme !
R3 – Vous n’êtes plus fédéral ?
CM – Ce gouvernement résolument libéral et moderne vit déjà dans le futur, il anticipe.
R3 – Sauf que personne n’est au courant.
CM – C’est une disposition qui fait partie d’un accord secret avec la N-VA et qui ne concerne que le seul cas de Carles Puigdemont pour le moment.
R3 – Vous aviez prévu en 2015 que Carles Puigdemont viendrait se réfugier en Belgique en 2017 ?
CM – Pas précisément lui, mais un cas de figure similaire, oui.
R3 – C’est bon à savoir pour le président Maduro en difficulté au Venezuela avec son opposition libérale et la CIA !
CM – Cet accord secret n’inclut pas évidemment des hommes de gauche.
R3 – Il s’adresse à qui alors ?
CM – Aux amis de mon ami Bart De Wever.
R3 – On peut dire que vous y allez fort ! Quelle subtile dialectique vous déployez dans la logique libérale, j’en reste admiratif.
CM – Je tire aussi cette conviction d’Henri Queuille, puisque vous m’honorez du titre de queuilliste. Ce grand homme vénéré par tout le MR, à l’instar de mon père Louis Michel, sauf par quelques frondeurs, a gravé dans nos cœurs une dernière pensée que le petit Chastel, suite à mon désir, va buriner dans le marbre : « La politique n’est pas l’art de résoudre les problèmes, mais de faire taire ceux qui les posent. »
R3 – De ce point de vue, on peut dire que votre ministère est une parfaite réussite.

1 novembre 2017

Une paire de Charles : Michel et Rogier !

Un premier ministre inexistant, comme d’habitude lorsqu’il s’agit de définir la politique du gouvernement quand les ministres de la N-VA jouent les frondeurs, le drame espagnol met en lumière le drame belge sur la non-gouvernance de Michel et la non-représentativité des francophones dans ce gouvernement.
Personne n’ignore que Charles Michel est un équilibriste qui doit son succès à l’impasse de construire un pays équilibré, si bien que faute de mieux, il a l’assentiment de la majorité des partis flamands et de la minorité bourgeoise de l’électorat de l’autre côté de la frontière linguistique. Cela consiste à contenir l’impatience flamande de se débarrasser des autres composantes, en lui accordant plus d’avantages à elle seule qu’aux trois autres réunies.
Voilà Carles Puigdemont en Belgique, sur l’invitation de la N-VA.
Du coup, c’est un boulevard pour l’opposition de Di Rupo qu’Olivier Chastel fustige en se disant « scandalisé », alors que l’autre ne fait que son boulot.
Le tout est de savoir par ce qu’entend Di Rupo en parlant de la « crédibilité de la Belgique ».
Si elle est de nature à s’assurer de la personne de l’ex président du « govern » catalan qui encourt trente ans de prison à Madrid dans une ancienne cellule à peine repeinte qui a servi sous Franco, on peut s’inquiéter de la nature du PS dirigé par le Montois.
Et ici, je me permets d’étaler ma liberté d’esprit en approuvant l’attitude de Bart De Wever qui dit tout simplement « Puigdemont est un ami, et je ne laisse pas tomber des amis, surtout quand ils sont dans l’adversité », j’assume la responsabilité de ce coup de chapeau.
Voilà enfin une parole digne que le concert des pays affiliés à l’UE soit loin d’égaler, si l’on en croit les aboiements d’un Verhofstadt déchaîné.
Ceci dit, je constate aussi que jusqu’à présent la violence est du côté de Rajoy et que la direction à distance de la Catalogne par une créature à Madrid du même Rajoy ajoute au sentiment que c’est plutôt l’État espagnol qui est mal géré.
Dans une Europe qui se dit un exemple de démocratie, un membre d’un parti politique est menacé de prison pour ses idées et ses actions pacifiques pour les faire triompher. On trouve normal qu’il en soit ainsi « parce que le pays en question est une grande démocratie », alors que, c’est tout l’assemblage élaboré autour de la liberté, dans la peine et les tourments depuis Jean-Jacques Rousseau, du peuple européen qui est par terre !
Charles Michel devra prendre une décision concernant Puigdemont, dès l’instant qu'un juge de Madrid lancera un mandat international. S'il se saisissait de l’homme et le réexpédiait chez ses inquisiteurs, ce serait la preuve, dans les temps difficiles que nous traversons en internes avec les Flamands, que Michel, en se dressant pour une fois contre son ami Bart De Wever, n’aura jamais la stature d’un homme d’État. Il restera pour toujours l’opportuniste un peu con, qui prend plaisir à dominer les gens du genre du petit Châtel et que son esprit ne peut aller plus loin.
Le reste de la littérature comme on les aime à la Commission européenne n’est que faux semblant et hypocrisie, comme l’ont d’ailleurs compris les citoyens européens qui ne se sentent plus concernés par cette Europe là.

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Victor Hugo en sait quelque chose de la duplicité des gouvernements belges. Réfugié à Bruxelles à la suite de la prise de pouvoir de Napoléon III, Après un court passage en Belgique, se sentant menacé par la politique du premier ministre belge, Charles Rogier (1851), il est obligé de s’enfuir à Guernesey, « lire les Proscrits du 2 décembre ».
On voit bien que le sens de l’hospitalité n’est pas le fort de nos gouvernements. C’est qu’on a pris très vite le pli d’abdiquer en rase campagne, et ce n’est pas Léopold III qui dirait le contraire. Nos hommes d’États ne paraissent grands que pour les imbéciles qui les élisent. Ils ont en général toujours fait profil bas face à l’Allemagne ou la France, pourquoi pas l’Espagne aujourd’hui ?
En résumé, que Puigdemont se méfie de la lâcheté légendaire de nos ministres. C’est un conseil désintéressé.
Si Charles Michel se tire d’affaire sans déshonorer le pays, j’en ferais autant pour lui que pour son ami Bart De Wever, j’approuverai sans réserve !
Et pour ces deux là, ne les estimant ni l’un, ni l’autre, j’aurais du mérite !