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Être déshonoré ou pas…

…telle est la question !
Que va décider Charles Michel, à la suite du mandat d’arrêt européen lancé contre Carles Puigdemont, puisque ce dernier s’est réfugié en Belgique et n’a pas l’intention de rallier l’Espagne où l’attend un procès politique ?
J’ai déjà répondu à cette question sous forme d’un honneur à défendre en son nom et à ceux des citoyens de Charles Michel, au motif qu’on ne livre pas un homme à la vindicte d’adversaires politiques, aussi marqués que le ministre Rajoy de Madrid.
Ceci écrit, les amis de mes amis sont mes amis doit aussi se dire le premier ministre belge. Et ce faisant, il doit songer à sa majorité dans laquelle la N-VA est indispensable.
À mon sens, Michel devrait recevoir l’aide de l’opposition pour conforter cette idée de protection démocratique à qui n’a commis aucun délit, sinon celui d’une trahison imaginée par un pouvoir central à l’encontre d’un leader autonomiste.
Mais Charles Michel est un mou, avocat défroqué, politicien retord, il doit lui sembler que toute décision politique doit faire abstraction d’éthique, quand celle qu’il va prendre serait de nature à peser lourdement sur sa carrière.
Il est vrai que la justice belge à 60 jours pour examiner la demande espagnole. Mais pour cela, il faut qu’elle puisse disposer de l’individu recherché, le placer dans un lieu sûr, résidence surveillée ou lieu fermé de détention.
On sait bien que dans ces sortes d’affaires, la justice attend des instructions du gouvernement. C’est une affaire d’Etat qui pourrait avoir des conséquences sur les relations entre les deux pays.

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Si dans le droit européen et les conventions passées entre les États de l’UE, il n’existe guère d’échappatoire juridique, Charles Michel peut toujours refuser de livrer Puigdemont en finassant, louvoyant intelligemment et déléguer Reynders, chef de la diplomatie, faire des ronds-de-jambe en bas de soie chez Rajoy.
S’aplatir serait plutôt dans sa manière, que de dire à l’Espagne « Allez vous faire foutre ! ».
Ça ne doit pas être facile pour Charles Michel de s’employer à satisfaire son honneur. C’est l’homme de l’obéissance servile à une Europe qui sert si bien ses pareils, libéral pète-sec, atlantiste en diable, grand croyant en orthodoxie mondialiste, comme son collègue Rajoy.
Des avocats chicaneurs, il y en a. Michel pourrait arguer que la demande de Madrid est infondée dans le droit belge. L’Espagne de son côté contre-argumenterait et enverrait des infractions additionnelles. Cela ferait traîner la procédure et peut-être y aurait-il du nouveau entretemps, puisque Madrid voudrait faire voter en décembre pour renouveler le parlement catalan.
La Libre écrit à ce sujet « Pour Anne Weyembergh, présidente de l'Institut d'études européennes de l'ULB, la définition des contours de l'infraction "pourrait donner lieu à certaines difficultés". Selon elle, Carles Puigdemont et son avocat pourraient en outre arguer du respect de ses droits fondamentaux, même s'il "faudrait (sic NDRL) qu'ils démontrent qu'il y a un réel risque" d'atteinte à ces droits.
Si Carles Puigdemont et ses ministres consentaient cependant à retourner en Espagne, la décision de remise doit être prise dans un délai de dix jours. » (fin de citation)
On parle aussi d’une procédure « à distance ». Puigdemont répondrait à un interrogatoire de Madrid depuis Bruxelles, sur commission rogatoire émise par un juge espagnol.
Le meilleur argument pour ne pas que Michel livre Puigdemont aux autorités espagnoles, reste encore l’amitié de Bart De Wever et la solidarité de la N-VA à la Catalogne.
Il ne faut pas oublier que Geert Bourgeois (N-VA) est ministre président du gouvernement flamand. Dans sa dernière intervention, il était assez favorable à ce que la Belgique ne livre pas Puigdemont à l’Espagne.
Les autres membres du gouvernement catalan ont été placé en détention provisoire, sauf un laissé en liberté sous caution. Le catalan court bien un réel danger.
Puigdemont à une chance sur deux de rester en Belgique, avec Di Rupo, si on comprend bien ses déclarations, il n’en aurait eu aucune.
Ça doit gamberger ferme au 16, rue de la Loi.
Ce gouvernement qui vit sous la terreur d’un geste d’humeur de l’Europe, avec déjà la présentation d’un faux budget et le dépassement du plafond quasi certain des 3 % d’augmentation de la dette, on peut dire que, pour une fois, Charles Michel aura bien gagné le salaire que nous lui donnons ce mois-ci.

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