Le fiasco de La Louvière. (suite)
La mascarade sans nom du Congrès MR à La Louvière, abondamment commentée dans le monde de l’info comme étant le point de départ des futures élections communales, n’a été qu’un congrès bidon, comme le MR en a toujours monté.
Le constat est affligeant. Voilà des champions du libre échange, des ligueurs farouches de l’économie de marché qui nuisent sans le savoir à leur cause, en suiveurs aveugles d’un système économique qui conduit tout le monde dans le mur.
Comment peut-on passer une journée à galvaniser une salle, sans réel bilan et un avenir bien pire ?
Le capitalisme est-il amendable ? Pas vraiment en écoutant le MR triompher de trois fois rien. La droite n’est pas capable de réformer quoi que ce soit. Plus on voit d’évidence ce qu’elle devrait faire, moins elle a envie de le faire, poussée par sa bêtise et sa seule cupidité.
De tous les cadors catalogués comme des valeurs sûres du Mouvement Réformateur, il n’y en a pas un à La Louvière à sortir du lot. Le pire est encore Louis Michel, qu’on n’entend plus guère aux amplificateurs d’estrade.
Les MR n’ont rien perdu. Il n’avait à la bouche que « libéralisme social, progrès du vivre ensemble, construction de l’Europe et de la Nation » et dans la pratique, il a toujours fait le contraire.
C’est avec lui et ses pareils qu’on n’a tiré aucune leçon de la crise de 2008.
À cause du MR et des partis libéraux rassemblés en meute à l’Europe, l'évasion fiscale appelée par les experts libéraux « optimisation fiscale » détruit lentement, mais sûrement, la démocratie en s’attaquant à ses principes.
À la Louvière, les chantres des petites entreprises n’ont pas dit un mot sur la concurrence déloyale. On aurait dit, au contraire, que celles qui payent honnêtement leurs impôts, étaient plutôt ringardisées par les ruffians du négoce qui font du black et les politiques qui se sont arrangés de ce que les citoyens leur offrent « pour rester honnêtes ».
Châtel s’est réfugié derrière ses potiquets pour oublier la pilule amère de l’augmentation de la dette publique que le gouvernement Michel impose pour compenser la volatilisation des impôts dus à l’optimisation fiscale, comme les coupes dans les services sociaux et la vente à prix cassés des biens de l’État et bientôt des services publics.
Pas question de parler du nouveau monstre financier qu’est devenue la Chine et de son emprise tentaculaire en Europe.
Rien sur le rôle ambigu que tient la Chine en Belgique, jusqu’au « show » bien orchestré du panda, aux manœuvres moins protectrices de la faune sur le port d’Anvers et l’aéroport de Liège. Dans la liste noire des « Paradise Papers » faudra-t-il un jour y faire figurer Pékin?
Dans le journal économique « Challenge » on apprend qu’ « En vertu des contraintes de l'Organisation Mondiale du Commerce et des traités pour abaisser tous les droits de douane, les produits chinois achetés par les consommateurs européens ne sont pas surtaxés. »
Cela n’a pas l’air de vraiment intéresser le MR !
Le boutiquier qui a écrasé une larme à La Louvière au moment où Châtel exaltait le travail de Charles Michel au gouvernement, était-il assez stupide pour croire ce que le président du MR lui susurrait d’une voix étranglée par l’émotion ?
Si ce parti poursuit son aveuglement, il finira par nommer le Chinois Xi Jinping président d’honneur du parti !
La Chine avec son fond souverain de 3000 milliards d'euros peut acheter l'Europe, la Belgique et ses partis politiques, MR compris, si ce n’est fait, pour ce dernier.
Déjà en 2010, Jean-Claude Junker, vantait le Luxembourg auprès des Chinois comme la "porte idéale d'entrée pour accéder au marché européen". Louis Michel était déjà tout assotté de l’Europe, en y percevant ses royalties. Personne ne l’a entendu se méfier de ce rapprochement, pourtant lui si prudent d’habitude, si résolu de lutter contre les extrémistes de son pays, c’était une occasion magnifique d’étendre cette méfiance là où il y avait un réel danger. Il aurait dû. En 2017, le Luxembourg est devenu la tête de pont des investissements chinois en Europe.
À force de croire que tous les trafics sont bons à la prospérité générale, d’ici dix ans le MR figurera parmi les fossoyeurs de l’Europe.
Il est déjà bien tard.
Il est vrai que dans une décennie, personne ne se souviendra du congrès MR de La Louvière. Les vedettes auront disparu dans la tourmente, mortes ou retirées après « fortune faite ». Seuls les petits artisans, les boutiquiers et les moyennes entreprises seront Grosjean.