Alors, krach ou pas ?
Tandis qu’à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletant,
Krach qui se rit des averses
Prépare sa bombe au printemps
Mais quand va donc éclater la plus énorme bulle financière de l’histoire du capitalisme ?
À la Région, on est optimiste. Comme tous les imbéciles instruits qui ne se demandent jamais pourquoi l’économie actuelle est plus importante en papier monnaie qu’en entreprise réelle, la bande à Michel, le petit Châtel et Borsus, les têtes de gondole de la plus grande fumisterie de Belgique, sont d’une sérénité qui fait le moral d’acier des grands incultes.
Espérons pour leurs facultés mentales que c’est de la frime, crème du pot pour l’électeur, et qu’au fond d’eux-mêmes, la fée clochette de la Bourse tinte « ça va mal finir ».
C’est, en tout cas, ce que pensent Philippe Dessertine et François Lenglet qui l’ont dit sur tous les tons à Caroline Roux, cette semaine, à « C dans l’air ». On ne peut pas dire que ces deux là sont mélenchonistes, en Belgique nous dirions hedebouwistes. Ils ne sont pas les seuls. Il faut croire que les politiciens libéraux se contentent de faire leur petit marché parmi les nouvelles, ne mettant dans leur panier que ce que la ménagère de plus de cinquante ans veut bien y voir. Ils ne veulent en aucune manière s’attarder dans le rayon des économistes alarmistes. Ils n’accordent leurs faveurs qu’aux champions de la brosse à reluire libérale.
Tant que le salarié moyen peut se payer un frigo à 369 € chez Media-Mark, un ordi chez Krefel à 499, rembourser 150 par mois pour sa Berlingo chez Luigi Occasion et rêver d’une nouvelle salle à manger en précontraint chez IKEA à 899, Charles Michel et Willy Borsus trouvent belle la vie. Il sera toujours temps, si les choses tournent au vinaigre, de faire croire qu’on l’avait prévu. Eux se replieront confortablement, dans leur petit chez eux, que la population se débrouille.
Ce n’est pas de la politique, ça… c’est de l’abus de confiance !
Il est en effet grand temps d’arrêter la privatisation des profits, la socialisation des pertes et compenser la différence entre ces deux gouffres, par la planche à billets de l’Europe.
Pour le cas belge, c’est Reynders qui enclencha la combine lors de la célèbre crise de 2009. Ce coup ne peut se faire qu’une fois, les finances publiques et les taxes et impôts sont aux taquets.
Une seule possibilité d’éviter la crise, que le serpent se mange par la queue. C’est-à-dire que le créancier avale les dettes du débiteur. Il s’en remettra. Sinon, ce sera le débiteur qui avalera le créancier, acculé à ne pouvoir faire autrement. Et là, le créancier ne s’en remettra pas.
Ce dilemme est résolu en libéralisme par ce qu’on appelle un remède de cheval : la guerre ! Tout l’art est de susciter une guerre juste, exaltation du patriotisme, convergence des intérêts politique et économique, mettant le peuple en ébullition et dans un état second.
S’il n’emporte point le mal, il emporte au moins le malade, chantait le général Hoche sur son lit de mort.
Mais voilà, les guerres de proximité ne sont plus possibles en Europe. Il faut chercher ailleurs !
Les entreprises d’armement capitalistes n’ont pas assez investi dans l’armée de Daech. Celle-ci n’a pas tenu le coup face aux militaires des démocraties et des dictatures coalisées.
La main-d’œuvre étrangère, les gogos travaillés par les représentants en Mahomet, n’ont ferraillé qu’en apprenti boucher. Les mercenaires retournent en Europe se faire punir. Sur les images, on en voit qui se sont fait tailler la barbe, bientôt ils retrouveront leurs manières d’avant, avec le shit. Les morts pour rien sont oubliés. Mourir pour une cause fichue à l’avance, c’est de la connerie d’Allah en caisse bois de sapin. Erdogan refera ses additions sur le pétrole bradé. Lafarge se trouvera une autre clientèle.
Jean Jambon baisse déjà « son qui-vive ? » d’un cran !
Le libéralisme n’a pas son compte.
Il faudra trouver autre chose.
Le Venezuela peut-être ? Avec trois drones et deux tanks engagés, ça ne fait pas sérieux. La crise sera toujours aussi menaçante.
Kim Jong-Un suscite quelques espoirs. C’est le client parfait. Les Chinois sont contre. Trump est aux avant-postes de la démocratie et de la finance. Une guerre mondiale pour sauver le capitalisme ?
On hésite. Wall Street se tâte. Les Michel sont confiants. Borsus s’installe à Marche, il n’a pas le temps d’y penser. De toute manière son avis ne compte pas. Ses premiers chèques de ministre président viennent de tomber. La vie est belle !
(Suite demain de l’article par un retour aux opinions des économistes sur la bulle qui vient)