American dream !
Est-ce que ces Messieurs du Mouvement Réformateur libéral sont bien conscients du genre d’économie qu’ils défendent ?
Mettent-ils le nez à la fenêtre, quand ils sont en visite à NY, vont-ils fouler les trottoirs du Bronx ou préfèrent-ils lire le Financial Times dans leur chambre du Novotel, avant de faire une visite à la Trump-Tower ?
Comment peuvent-ils ignorer ce que les journaux belges ignorent volontairement, eux qui s’affirment intelligents et diplômés par élection, pour faire le bonheur des autres, même si c’était le cas, on passerait volontiers sur le bonheur qu’ils se font à eux-mêmes, avant de penser à nous ?
Sont-ils cons ou cyniques, stupides ou malveillants ? Croient-ils vraiment que le système n’est pas à jeter, parce qu’il est le meilleur ?
Indépendamment d’une misère locale, perceptible par exemple au Carré de Liège au carrefour Saint-Gilles et sans doute à peu près identique dans toutes les villes francophones, y compris Bruxelles, savent-ils qu’elle est pire encore au pays du capital par excellence, les États-Unis d’Amérique ?
Là-bas, l’Eldorado n’est qu’un cauchemar pour 41 millions de pauvres recensés (officieusement 70 millions), parmi lesquels 9 millions sur les 41 (les autres ne sont repris nulle part dans les statistiques) ne reçoivent aucune aide financière.
Sans même un dollar en poche, comment font-ils, dans l’un des pays les plus riches de toute l’histoire de l’humanité, sans l’aide de personne pour survivre, sinon des passants dont le cœur se soulève de pitié et de honte à l’égard d’un pays, si insensible pour près d’un cinquième de sa population ?
Reynders, le grand voyageur gratuit qui nous représente chez nos grands alliés, ne se prive pas de faire la tournée des popotes de nos consulats. A-t-il usé ses fonds de culotte sur Southwest Airlines de Newark à LAX Los Angeles, en lisant « LA Times » distribué gratuitement en classe affaires ?
Sait-il qu’à Los Angeles, on doit enjamber des tentes et des cartons sur les trottoirs, quand on n’a pas la chance comme lui, de passer dans une voiture du consulat, de l’Aéroport au 6300 Wilshire Blvd #720, où le consul l’attend, au Tea Room à air conditionné, du premier étage ?
Peut-être ne s’est-il intéressé qu’au Venezuela et ne s’est-il indigné qu’aux photos des grands magasins vides de Parque Central à Caracas ?
Article qui le renforce dans sa foi profonde du système Trump où, pourtant, la population sans-abris augmente de 25% chaque année à LA, pour atteindre le chiffre de 55.000 « street dwellers ». Les problèmes sanitaires sont démesurés, sur Skid Row, neuf toilettes pour 1 800 « résidents » !
Peut-être a-t-il cette année plutôt fréquenté Montgomery, capitale de l’Alabama ?
Il faudrait lui poser la question ?
En Alabama, la population noire a évité Roy Moore, le cow-boy gouverneur tonitruant et qui vient voter à cheval, sans quoi l’Amérique, à la honte d’avoir élu Donald Trump aurait dû se farcir ce raciste antiféministe, adoubé par les Républicains.
En sa qualité de chef de la diplomatie, Reynders doit probablement savoir, à moins qu’il feigne de l’ignorer, que la population noire aux États-Unis représente 13% de la population totale, mais 23% de ceux qui sont sous le seuil de pauvreté, et 39% des sans-abris. Dans l’Alabama, la « black belt », (terre noire) qui fait référence à la population afro-américaine, y règne une des pauvretés les plus graves du pays. L’histoire de l’esclavage s’y devine partout. Les descendants des esclaves qui travaillaient la terre y sont restés, le racisme aussi. Des milliers de familles sont sans accès au système sanitaire le plus élémentaire. On y vit au milieu d’égouts à ciel ouvert.
En Alabama, c’est l’image même du tiers-monde !
Aujourd’hui mardi, ce sera le branle-bas de combat chez les travailleurs belges qui ne veulent pas du système américain. Les coups de fil entre Charles Michel et Willy Borsus vont se succéder. Eux veulent ce système américain. Ils poussent à l’accélération des mesures. Bacquelaine et son système à point, les magouillages autour des conditions de travail au nom des emplois, les réformes des hôpitaux et de la médecine, tout enfin est bon pour nous faire entrer dans le moule mondialisé.
Un peu de patience, on y arrive !
La Meuse va sonner du cor au fond des abris-bus vides et exciter les mécontents.
Ces responsables politiques et journalistiques sont-ils des benêts ou des cyniques ?
Les deux mon général !