Cinq minutes pour convaincre...
…le temps du discours du roi en ce Noël 2017.
Si c’est pour nous convaincre qu’on peut vivre très bien en travaillant cinq minutes par an, on est déjà convaincu, sauf que ce n’est pas pour tout le monde. Et encore, c’est comme dans une pièce de théâtre, le roi lit un texte dont il n’est pas l’auteur. Nous devons donc estimer l’argument et le jeu de l’acteur.
On tombe vite dans la tradition. C’est plus facile de répéter la même chose chaque année, que de surprendre par du changement.
Le discours du roi est dans la grande pratique de quelque chose qui existe depuis Georges V et que les Anglais nous ont laissé. On se demande même si après le Brexit, l’Europe ne va pas taxer le discours de Noël du roi ? Il faudra voir ça avec Michel Barnier.
Le texte n’a, en général, aucune espèce d’importance. De toute façon, ce n’est pas le roi qui l’écrit, comme dit plus haut. C’est le premier ministre.
Je me demande même s’il n’a pas été écrit par Louis, le père, plutôt que Charles, le fils.
C’est le passage « Nous pouvons y puiser la force pour ne pas céder au cynisme et à l’indifférence stériles. » qui m’a mis la puce à l’oreille. La dernière fois que Louis a téléphoné à RTL pour les convoquer, parce qu’il lui semblait qu’il avait quelque chose d’important à révéler aux Belges, on a été déçu bien sûr, puisque c’était pour dire qu’il ne partait de la vie politique qu’en 2019, mais il a tiré la phrase de la bouche du roi, presque mot pour mot, or, l’interview a eu lieu la semaine dernière ! Sauf que Philippe n’a pas parlé du « simplisme », ni de la politique simplette et sans dialogue qui écœure tant le vétéran MR.
Donc, le roi a interprété le texte d’un des Michel. Il a fait cela très bien, assis (c’est plus confortable). Il a lu son texte, un peu comme Lucchini lit du Céline, sauf que c’était moins drôle. Il a évité la façon itinérante, à la Jupiter Macron. Il aurait pu. Laeken est un palais mystérieux pour nous tous, à part les serres, juste derrière. On ne voit pas très bien ce que la famille royale peut faire avec toutes ses pièces. Si elles sont chauffées ? Combien ça nous coûte ? Voilà des questions qu’un Laurent Delahousse, s’il faisait un extra à Bruxelles ne poserait pas. Néanmoins, on aurait déambulé avec l’artiste de FR 2.
Donc Michel a choisi l’émerveillement pour le roi. Philippe qui a compris et qui ne veut pas finir comme Laurent, l’a prononcé cinq fois (nous révèle Martine Dubuisson, une langue bien pendue du journal Le Soir).
Michel a voulu l’émerveillement, pour ne pas qu’on s’intéresse aux statistiques qui font de sa politique un espèce de saint suaire pour recouvrir les restes de son parti qui ne va pas très bien. Enfin, ce n’est qu’affaire d’opinion et on sait comme Charles ne s’y intéresse que quinze jours avant d’être réélu. Donc, il n’est pas trop tard. Voilà pourquoi, la consigne à Laeken était très claire « surtout pas parler du pays », rester dans l’émerveillement.
Comme Laurent s’est vu squeezer 15 % de son salaire, son frère avec quatre enfants, fait gaffe. Vous voyez le genre, Mathilde obligée de refaire la logopède dans un hôpital bruxellois, même huppé ? Puis faire la lessive le samedi et tendre des cordes dans les serres pour mettre sécher les caleçons royaux, ce n’est pas très sérieux !
On va donc essayer de réapprendre à s’émerveiller.
C’est sans doute à cause de la politique de Charles, on a déjà tellement peu envie de s’y intéresser, si en plus on doit s’émerveiller, il va falloir qu’on trouve de bonnes raisons. Et si on n’en trouve pas ? Les Michel ont-ils pensé à ça ?
Personnellement, la fête de Noël me fait chier. S’émerveiller en même temps, même en voyant le roi assis, le corridor de Laeken qui n’en finit pas laissant deviner des enfilades de pièces pour loger tous les mal logés du royaume, le feu de faux bois et le discours de Michel qui n’est même pas celui d’un d’Ormesson pourtant médiocre, j’avoue : je n’y arrive pas !
Un chef montois, Angelo Galasso, s’est mis volontairement au service des gens en panne de recette de Noël. Il me donne une idée.
Et si Michel nous concoctait une recette d’émerveillement, pour qu’au moins, on puisse l’essayer ?
Si dans certains pays, on ne trouve jamais l’issue des conflits, qu’ici au moins on essaye de trouver l’issue du simplisme, afin de nous sortir d’un simplisme insoutenable pour nos autorités, notre bon roi, le grand Charles et même son père en instance de départ, et de tout le MR, émerveillés du travail extraordinaire qu’ils accomplissent pour nous pauvres créatures ingrates, et pour tout dire, d’un cynisme d’idiots !...
Sur ces fortes paroles, je sens que je m’émerveille déjà !
Commentaires
Mon cher Duc
Même si ta pataphysique dérape de temps à autre, je puis reconnaître, que côté émerveillement, tu sais y faire.
Je profite de ce moment qu'on appelle trêve des confiseurs, pour souhaiter à Richard III Duc de Gloucester, longue vie et tralala et un 2018 qui sera d'enfer (toujours pavé de bonnes intention).
De ton obligé Tounet et sa Gene.
Postée le: Tounet | décembre 25, 2017 05:11 PM
Merci, évidemment, ce qui me permet d'élargir la réciprocité de mes vœux à l'ensemble des lecteurs, même ceux qui n'ont pas du tout l'intention de sacrifier à cette tradition sympathique.
Postée le: Anonymous | décembre 25, 2017 08:17 PM
Mon cher Duc,
Depuis tant d'années que je lis vos articles et avec un immense plaisir que je retranscris mot à mot ceux-ci sur Facebook, des "paquets" de gens vous lisent et vous relisent avec le même intérêt, je suis toujours très fier, lorsque certains s'imaginent que c'est moi "RichardIII", rassurés vous, je signe toujours "RichardIII" , sauf que certains(les nouveaux) ne savent pas..Je vous souhaite très sincèrement , mes meilleurs voeux pour l'an nouveau, continuez à m'émerveiller en pensant à qui vous pensez également..Bonne fin de soirée.
Postée le: Reiter | décembre 25, 2017 09:54 PM