Les grandes manœuvres US !
Est-ce une politique de rechange à l’affrontement, jusqu’ici en mots et en attitudes, entre Trump et Kim Jong-Un ? On dirait que le président des States a choisi de faire diversion en décidant le déménagement de l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem.
Voilà qui va probablement raviver des tensions entre Palestiniens et Israéliens, faire de cette partie du monde une poudrière, ce qu’elle était déjà, mais en y ajoutant quelques barils de poudre supplémentaires.
Pour rappel, Israël a proclamé Jérusalem comme sa capitale, mais aucun pays n'a reconnu ce statut. Cela pourrait changer avec la décision des Etats-Unis d'y installer son ambassade.
C’était une promesse de campagne de Trump que l’on croyait bien ne lui voir jamais tenir, tant cette décision est d’une gravité extrême.
Au-delà de sa charge symbolique, ce déménagement met un terme au processus de paix toujours en cours, entre les belligérants, mais va ressouder le monde arabe derrière les Palestiniens.
Cette décision des USA est un provocation qui tombe à un très mauvais moment.
Donald Trump y avait finalement renoncé en juin dernier, en signant une clause dérogatoire permettant de conserver la chancellerie américaine à Tel-Aviv pour six mois supplémentaires. Une loi du 23 octobre 1995 votée par le Congrès impose en effet le déplacement de l'ambassade à Jérusalem, mais laisse au président en exercice la possibilité d'en retarder l'échéance tous les six mois. Ce qu'ont fait jusqu'à aujourd'hui tous les prédécesseurs de Trump.
Jérusalem pour la première fois reconnue par Washington comme capitale officielle d'Israël, alors que la partie Est a été annexée militairement en 1967, suite à la guerre des Six-jours, et que depuis les pourparlers, l’intifada, la bande de Gaza et les révoltes se succèdent, sans oublier les exactions de l’occupation guerrière d’Israël, dans ses protections des colonies et ses répressions violentes. Contre-feu pour « neutraliser » l’info venant de la Corée du Nord ? La vague de réprobation au Proche-Orient et une flambée de violence sont plus que probables.
Aujourd’hui Jérusalem est la capitale officielle... mais n’est reconnue par personne, voilà l’Europe en train de régler le Brexit, qui se trouve avec un autre problème majeur sur les bras. !
Cette initiative de Trump détruit la solution « à deux Etats », a réagi l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), tandis le mouvement islamiste palestinien Hamas affirmait qu'elle ouvrait "les portes de l'enfer" pour les intérêts américains dans la région.
Les Palestiniens revendiquent toujours l'est de la cité antique comme capitale de leur futur Etat. En 1988, dans sa proclamation d'un Etat palestinien, l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) choisit Jérusalem pour capitale. Pour le moment cependant, et en attendant que le processus de paix soit clos, l'Autorité palestinienne est pour le moment basée à Ramallah, en Cisjordanie.
Les Arabes sont remontés. L’Europe est prise de court. En sa qualité de partenaire de l’OTAN, Trump n’a pas daigné l’avertir, ce qui va renforcer l’idée d’une armée européenne et une fin envisageable de l’OTA N.
Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité palestinienne est sur le qui-vive depuis dimanche.
Ce mercredi est un jour noir pour lui. La communauté internationale réagira-t-elle en faisant pression sur les USA ? Ce n’est pas certain.
Les journaux ont deux enterrements prioritaires, celui de Jean d’Ormesson pour la littérature et Johnny Halliday, pour la musique.
Mais quand même, dans les jours à venir, dans la perspective d’un rebondissement spectaculaire de cette affaire israélo-palestinienne qui empoisonne le Moyen-Orient depuis 55 ans, ce serait peut-être le moment d’en informer les lecteurs et les mélomanes, tout en sachant combien, pour eux, les deuils récents sont davantage propices aux souvenirs et au recueillement.